Comme il y a eu de l'impressionnisme en peinture, il me semble qu'un blog a le droit aussi de s'abandonner à des impressions qui ne prétendent pas offrir des vérités définitives mais seulement des lueurs, voire des lumières ; un regard certes subjectif mais que factuel et psychologie mêlés sont susceptibles de valider.
À l'égard des deux ouvertures d'information par le PNF au sujet du financement de la campagne de 2017 et des avantages qui auraient été accordés à la société de conseil McKinsey, nous sommes naturellement conduits à comparer les attitudes d'Emmanuel Macron(EM) avec celles de Nicolas Sarkozy (NS), tant elles sont différentes.
Ce dernier n'a cessé de se crisper, de se cabrer, parfois de dénoncer, de protester à plusieurs reprises de son innocence. Il n'a jamais cherché à faire preuve même d'une apparente sérénité, sauf quand ses offensives répétées contre les juges avaient des effets contre-productifs. NS n'a pas la qualité, ou le défaut, de l'indifférence, il est porté à ruer dans les brancards et sans doute n'est-il pas loin de considérer que cet extrémisme est le signe de sa bonne foi.
EM adopte la posture inverse. Il glisse, il s'insinue, il embrasse pour mieux étouffer. Il joue au bon apôtre, donne des conseils à ses ministres pour les dissuader prétendument de toute démagogie mais son avertissement subtil les met plutôt en garde contre l'envie qui pourrait les saisir d'être sincères. Comme, au moins partiellement, Bruno Le Maire a voulu l'être quand Olivier Véran, lui, s'est évertué à colmater les brèches causées par le débridement du premier.
Dans les postures de notre président en matière judiciaire, il y a quelque chose d'une personnalité qui à la fois affecte l'indifférence à l'égard de ce qui ne le concernerait pas et se permet des immixtions sans le moindre souci de la réserve qu'on serait en droit d'attendre de lui.
Pour faire changer la teneur d'un rapport policier de synthèse défavorable à Alexis Kohler, il s'autorise l'envoi d'une attestation vantant la parfaite bonne foi de son collaborateur principal. Apparemment cette démarche n'a pas convaincu les magistrats instructeurs qui ont récemment questionné sur le fond le mis en examen AK sur un mode pugnace et avec des interrogations pertinentes (Mediapart).
Pour McKinsey, EM, après avoir initialement déclaré, avec une forfanterie trop sûre de soi, "qu'ils aillent au pénal", a changé de tactique et face au pénal qui est arrivé, il a soutenu avec désinvolture qu'il n'était pas concerné et "qu'il ne craignait rien". On voit mal qui d'autre aurait pu être visé au regard des nombreuses sollicitations, certaines incongrues, dont ce cabinet a bénéficié et de leurs possibles liens avec le financement de la campagne présidentielle.
Aussi bien pour NS - il y a des appels pendants - que pour EM protégé jusqu'à la fin de son mandat, il n'y a rien encore d'établi, d'incontestable, d'irréversible.
On use beaucoup de la présomption d'innocence sous la présidence d'EM. Il y a eu le regrettable changement d'orientation qui, pour les ministres mis en examen et le Secrétaire général de l'Elysée lui-même, les laisse en poste. Comme si, face à l'innocence présumée, il n'y avait rien. Alors que la mise en examen est notifiée à une personne soupçonnée d'infractions, contre laquelle existent des indices graves ou concordants. Il n'est donc pas sans conséquence de considérer que ces situations procédurales sont sans effet sur les activités politiques comme si, méprisant les premières, on ne privilégiait que les secondes et les soutiens qu'elles impliquent.
À mettre en parallèle les deux manières d'appréhender les juges et la Justice, je ne suis pas sûr que celle adoptée par NS, dans sa crudité ostentatoire et à charge, ne soit pas en définitive plus honnête que celle feutrée, biaisée, sournoise et jésuitique d'EM. La première, ne se dissimulant pas, appelle plus aisément la contradiction, la seconde, se parant d'un superficiel détachement mais d'une authentique inquiétude, relève d'une comédie beaucoup plus difficile à déchiffrer.
D'autant plus que le garde des Sceaux, dont le lien avec le président est évidemment très fort à cause de la confiance maintenue contre vents, marées et mise en examen, s'abstiendra nécessairement de toute influence qui serait mal perçue.
NS n'aime pas les juges et l'a fait savoir. EM fait croire qu'il les respecte mais a nommé un ministre qui ne les a jamais aimés.
@ Achille | 03 décembre 2022 à 20:39
"Je ne vois pas à quel titre Emmanuel Macron, tout comme François Hollande d’ailleurs, auraient dû veiller au respect des accords de Minsk"
C'est bien vous qui avez parlé de Hollande à ce sujet ?
Macronien un jour, baratineur toujours !
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@ Marcel P
Ce n'est pas moi, mais le président de la République française et le chancelier d'Allemagne qui ont signé ce document en compagnie des représentants des Républiques populaires autoproclamées ; si vous avez à chouiner, adressez-vous à eux !
Rédigé par : revnonausujai | 04 décembre 2022 à 14:31
@ Robert | 04 décembre 2022 à 11:36
« À rappeler aussi que les Etats-Unis n'étaient pas favorables à cet accord et que monsieur Zelensky était leur candidat à la présidence de l'Ukraine. »
Ben oui quand les États-Unis ne sont pas favorables à un accord ils se chargent de le faire capoter en s’arrangeant pour renverser le pouvoir en place, en l’occurrence Petro Porochenko, cet oligarque corrompu jusqu’à la moelle, pour mettre à sa place Volodymyr Zelensky, oligarque lui-même, qu’ils manipulent à leur guise et qui désormais pose ses exigences.
On voit le résultat : l'Europe est à genoux, par contre pour les USA, ça ne va pas trop mal, vu qu'ils vendent leur gaz de schiste au prix fort.
Rédigé par : Achille | 04 décembre 2022 à 13:09
@ revnonausujai
"Républiques populaires autoproclamées"
On se croirait à Libé dans les années 70. Si l'antifa décolonial Poutine se révélait pédophile, aurions-nous également droit à une apologie de cette déviance ?
Combien d'assassinats en masse et de déportations sont directement liés à l'expression "République populaire" ?
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@ sbriglia
"Mais, je vous en prie, relisez le texte de Baudot : il n’est jamais en dehors des clous, jamais hors champ du droit… Il prône, simplement, l’excuse absolutoire ..."
Jamais en dehors des clous ? Je ne suis pas votre raisonnement.
Le magistrat n'est, pas plus qu'un fonctionnaire, une personne qui exerce une fonction libérale. Son obligation de réserve et de préservation de l'image de la justice est essentielle.
Résumer la fonction de juger, comme le fait Baudot, à "un pouvoir médiocre : celui de mettre en prison [...] généralement inoffensif", la tourner en dérision comme s'il s'agissait d'"infliger cinq ans de prison au voleur de bicyclette", heurte directement ces obligations.
Proclamer que "si la répression était efficace, il y a longtemps qu’elle aurait réussi", c'est remettre en question la loi, commenter ce qui a été décidé par le législateur au nom du citoyen, dire qu'on ne s'y pliera pas. Le magistrat tire sa légitimité de la loi - si elle ne l'est pas, il ne l'est pas non plus.
Affirmer "Il est vrai que vous entrez dans une profession où l’on vous demandera souvent d’avoir du caractère mais où l’on entend seulement par là que vous soyez impitoyables pour les misérables. Lâches envers leurs supérieurs, intransigeants envers leurs inférieurs", c'est évidemment prétendre que tous les magistrats sont globalement dépourvus d'intégrité et déloyaux.
On peut continuer de la sorte, l'ensemble du texte témoigne du mépris le plus complet des exigences élémentaires que peut avoir le citoyen vis-à-vis d'une personne ayant un office public.
Quant au reste, si on fait abstraction de la qualité de l'auteur, nous ne sommes pas non plus dans les clous.
"Dans vos fonctions, ne faites pas un cas exagéré de la loi et méprisez généralement les coutumes, les circulaires, les décrets et la jurisprudence. [...] N’attendez pas le feu vert du ministre ou du législateur ou des réformes [...]. Réformez vous-mêmes. [...] La loi s’interprète. Elle dira ce que vous voulez qu’elle dise" ; autrement dit, selon l'auteur, le juge devrait se prendre pour une source de droit. Une telle suggestion ne peut pas être dans les clous, cela s'appelle l'arbitraire.
"Vous êtes des assistantes sociales [...] Ne croyez pas qu’un homme soit coupable d’être ce qu’il est ni qu’il ne dépende que de lui d’être autrement. Autrement dit, ne le jugez pas [...] Soyez partiaux. Pour maintenir la balance entre le fort et le faible, le riche et le pauvre, qui ne pèsent pas d’un même poids, il faut que vous la fassiez un peu pencher d’un côté [...]
Ayez un préjugé favorable pour" : être partial est évidemment un hymne à l'arbitraire ; mais en plus de cette dimension arbitraire, cet aspect révèle la médiocrité de la pensée de l'auteur, qui dans un premier temps affirme qu'il ne faut pas juger l'homme (mais le fait) puis dans un second temps qu'il ne fait que ça, juger l'homme, par préjugé social. Baudot n'a pas même l'avantage de la cohérence.
Baudot est complètement hors clou. N'importe qui est obligé de comprendre qu'un juge qui adhère à son propos bafoue la justice telle qu'elle est instituée en France. Il me semble que c'est d'ailleurs votre propos. On ne peut donc pas dire que ces dérives sont dans les clous. Pas plus qu'on ne peut affirmer qu'elle sont la norme au sein de la magistrature.
Rédigé par : Marcel P | 04 décembre 2022 à 11:44
@ Achille | 04 décembre 2022 à 10:06
Ayant succédé à la présidence de la République à monsieur Hollande, co-négociateur avec madame Merkel de cet accord signé au palais de l’Élysée, il lui revenait ès-qualités de veiller à son application.
Il convient aussi de rappeler que l'accord a été négocié avec le président Porochenko, mais c'est son successeur, monsieur Zelensky, qui y a apposé sa signature après moult modifications qu'il avait exigées, ce qui avait alors particulièrement indisposé monsieur Poutine.
À rappeler aussi que les Etats-Unis n'étaient pas favorables à cet accord et que monsieur Zelensky était leur candidat à la présidence de l'Ukraine.
Rédigé par : Robert | 04 décembre 2022 à 11:36
@ revnonausujai | 04 décembre 2022 à 06:58
« Les accords de Minsk II, du 12 février 2015, sont signés selon le format Normandie : François Hollande, Angela Merkel, Petro Porochenko, Vladimir Poutine, et des représentants des Républiques populaires autoproclamées de Donetsk et de Lougansk. »
À cette époque Emmanuel Macron venait tout juste d’être nommé ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique et n’avait pas à traiter de politique extérieure qui est le domaine réservé du chef de l’État et accessoirement du ministre des Affaires étrangères.
Rédigé par : Achille | 04 décembre 2022 à 10:06
@ Achille | 03 décembre 2022 à 20:39
"Je ne vois pas à quel titre Emmanuel Macron, tout comme François Hollande d’ailleurs, auraient dû veiller au respect des accords de Minsk qui est un traité passé entre deux pays étrangers."
Tss, tss !
"À la suite de l'échec manifeste du protocole de Minsk après des regains de tensions avec une guerre qui repart dès décembre 2014, de nouveaux accords sont prévus. Les accords de Minsk II, du 12 février 2015, sont signés selon le format Normandie : François Hollande, Angela Merkel, Petro Porochenko, Vladimir Poutine, et des représentants des Républiques populaires autoproclamées de Donetsk et de Lougansk (sécessionistes de l'Ukraine) et mettent en place un nouveau cessez-le-feu" (Wiki).
Rédigé par : revnonausujai | 04 décembre 2022 à 06:58
@ Exilé | 03 décembre 2022 à 15:55
« Monsieur Macron est coresponsable (avec M. Hollande et d'autres personnes) de ne pas avoir veillé au respect des accords de Minsk, ce qui a permis un enchaînement de circonstances ayant rendu la guerre inévitable. »
Je ne vois pas à quel titre Emmanuel Macron, tout comme François Hollande d’ailleurs, auraient dû veiller au respect des accords de Minsk qui est un traité passé entre deux pays étrangers.
À la limite cela relevait d’un organisme international comme l’ONU, par exemple.
EM, quant à lui, a joué à fond la carte de la négociation en s’entretenant à plusieurs reprises avec Poutine et Zelensky afin d’éviter un conflit dévastateur. Difficile de le lui reprocher.
L’échec de ces négociations est d’abord dû à l’intransigeance de Poutine et aux exigences de Zelensky.
Quant aux centrales nucléaires, même si elles permettent d’obtenir de l’électricité en abondance et à moindre coût et que, par ailleurs, elles émettent très peu de CO², elles posent quand même le problème du stockage des déchets nucléaires, la technologie actuelle ne permettant pas de les neutraliser.
Ces déchets constituent donc un danger potentiel. Ajoutons à cela la corrosion des circuits des réacteurs qui semble difficile à maîtriser.
Aussi l’idée de réduire le nombre de centrales nucléaires n'est-elle pas totalement idiote car le nucléaire n’est certainement pas la panacée pour produire de l’énergie.
Rédigé par : Achille | 03 décembre 2022 à 20:39
@ Robert | 03 décembre 2022 à 11:36
Contrairement à vous, je ne pense pas que l’attitude de NS et de EM vis-à-vis de la justice soit de même nature que leur comportement à l’égard des grands corps de l’administration. D’abord, en raison de la différence institutionnelle entre ces deux entités, résultat de la séparation des pouvoirs. Même si un flou persiste quant à l’autorité du garde des Sceaux sur les magistrats du parquet, l’exécutif n’est pas maître du judiciaire.
L’ordonnance du 22 décembre 1958 portant loi organique du statut de la magistrature limite dans le détail les interventions du pouvoir politique au sein de l’autorité judiciaire, « indépendante », et rend ainsi inexact d’assimiler le Premier président de la Cour de cassation à un énième directeur d’administration centrale.
Ensuite, parce qu’il serait grotesque d’imaginer que NS et EM ait eu ou ait derrière la tête le projet d’introduire une dose de privé au sein de l’autorité judiciaire. Il est vrai que le grand public constate les mêmes lenteurs, les mêmes errements, les mêmes faiblesses, dans l’appareil judiciaire et les services de l’exécutif. Mais si, dans les administrations centrales, il est possible d’en faire porter une partie de la responsabilité aux fonctionnaires - et aux « petites mains » - qui y travaillent, il n’en est pas de même pour ce qui concerne la Justice, qui, en matière de personnels et de moyens, dépend totalement de l’échelon politique. Les juges ne sont pour rien dans le manque de places de prison et travaillent pour la plupart comme des forcenés, derrière des montagnes de dossiers. Ailleurs, celles-ci servent parfois de paravent à une certaine léthargie et de prétexte à l’inefficacité.
Pour ma part, il me semble que l’indifférence feinte de l’un (EM), le mépris affiché de l’autre (NS) pour les « petits pois » ont une double origine.
D’une part, ils sont agacés parce que, constitutionnellement, l’autorité judiciaire échappe à leur pouvoir et regrettent que cette arme ne soit pas à leur disposition pour le conforter, les rendre surpuissants.
D’autre part, plus prosaïquement, ils craignent que des magistrats trop fouineurs, en particulier ceux du PNF (*), viennent les chatouiller, éplucher leurs comptes, vérifier leurs fadettes... Et ils appliquent le vieil adage : « La meilleure défense, c’est l’attaque ».
Quant à Philippe d’Iribarne, vieux routier de la haute fonction publique, il fait évidemment le même constat et tient peu ou prou le même discours que Simon Arambourou et Grégory Rzepski. Comment voulez-vous qu’après plus de cinquante ans de bons et loyaux services rendus à l’Etat, il admette que de jeunes loups du privé puissent le remplacer ? On peut le comprendre, d’autant qu’il a connu, lui, une administration compétente, qui a su mener la France au sommet pendant les « Trente Glorieuses »... Nous n’en sommes plus là... Mais ce n’est pas une raison suffisante pour procéder à un Grand Remplacement. Une réforme ambitieuse et un peu d’autorité devraient suffire à remettre nos fonctionnaires dans le droit chemin.
(*) Créé en 2013 par Hollande, au lendemain de l’affaire Cahuzac, le PNF, en soi, n’est pas une mauvaise idée, puisque, comme le Parquet National Anti-Terroriste en matière d’affaires terroristes, il permet, grâce à ses magistrats experts, de mieux lutter contre « la grande délinquance économique et financière ». Mais le diable s’est caché dans les détails... sa composition, disons hostile à la sphère politique, voire partisane d’une « République des juges ». La poursuite médiatique de Fillon pour des queues de cerise en pleine campagne présidentielle a occulté à jamais les centaines d’autres affaires que le PNF traitait... et terni encore un peu plus la réputation de la justice. Et, aujourd’hui, il remet ça avec Ciotti...
Rédigé par : Serge HIREL | 03 décembre 2022 à 17:39
@ Achille | 03 décembre 2022 à 08:25
« On ne peut pas prévoir l’imprévisible. »
- Monsieur Macron est coresponsable (avec M. Hollande et d'autres personnes) de ne pas avoir veillé au respect des accords de Minsk, ce qui a permis un enchaînement de circonstances ayant rendu la guerre inévitable.
- Monsieur Macron a été un des premiers à jouer avec le feu des sanctions, sachant qu'il n'était pas besoin d'être grand clerc pour comprendre que la France avait tout à y perdre, avec la crise économique grave que cela risquait d'entraîner.
- Avant le déclenchement de la guerre, M. Macron a été de ceux qui, avec M. Hollande puis avec madame Borne, ont lancé ou prorogé le démantèlement du parc nucléaire pour s'attirer les faveurs des prétendus écologistes.
Donc, il n'a rien prévu.
Pis encore, après s'être attaqué au nucléaire et à l'hôpital, il lui faut absolument dépouiller l'armée française d'équipements qui pourraient lui être nécessaires en cas de regain de tension internationale.
Cette volonté de détruire tout ce qui lui passe sous la main semble être une manie chez lui.
Rédigé par : Exilé | 03 décembre 2022 à 15:55
@ Marcel P
« Ainsi, à vous croire, on aurait une école publique formant les magistrats qui les soumettrait (assujettir) à une doctrine hors du champ du droit, doctrine qui serait l'expression d'un courant d'extrême gauche »
Cher Marcel (vous permettez ? nous sommes, vous et moi, cher Patoulatchi, des anciens de ce blog (sans doute avec Cactus, mon aîné, le plus ancien commentateur),
J’ai beaucoup apprécié vos interventions passées.
Mais, je vous en prie, relisez le texte de Baudot : il n’est jamais en dehors des clous, jamais hors champ du droit… Il prône, simplement, l’excuse absolutoire pour le pauvre, pour l’alcoolique (si, si !), pour les « damnés de la terre », pour l’inflexion systématique de la loi au profit de ceux-là.
Cinquante années de pratique judiciaire m’ont ouvert les yeux sur ces dérives, dont l’acmé est le “mur des cons”.
Je persiste et signe.
Rédigé par : sbriglia | 03 décembre 2022 à 13:01
@ Serge HIREL | 02 décembre 2022 à 19:39
Merci pour votre commentaire qui appelle de ma part deux observations.
Tout d'abord, mon commentaire n'est pas aussi éloigné du billet de notre hôte que vous le dites. En effet, les attitudes des MM. Sarkozy et Macron sont sous-tendues par une même idéologie, notamment face à la haute administration.
Sauf erreur de ma part, la magistrature fait aussi partie de cette même haute administration, réputée constitutionnellement indépendante. Or, la création par monsieur Hollande du PNF s'inscrit dans la même logique de mettre au pas la haute administration. On en a remarqué la diligence à se saisir du cas Fillon en pleine campagne électorale présidentielle dont l'objet a manifestement servi l'élection de monsieur Macron.
En revanche, le PNF ne s'est jamais auto-saisi sur le cas de monsieur Macron. Et ce n'est que contraint et forcé par des plaintes récurrentes sur le traitement de McKinsey par notre même haute administration qu'il s'est enfin décidé à ouvrir une information judiciaire... D'évidence le PNF se précipite avec la lenteur qui sied au bon enterrement des affaires gênantes pour le pouvoir macronien.
Monsieur Macron n'a donc pas lieu de s'inquiéter sur le sort que lui fera le PNF.
En second lieu, vous mettez en cause l'article paru dans le Monde diplomatique que j'ai évoqué dans mon commentaire.
La position de gauche des auteurs ne m'a aucunement échappé. Mais il me semble que le constat réalisé est à séparer du commentaire qui peut en être fait.
Or, ce constat est aussi celui de Philippe d'Iribarne dans un excellent entretien accordé à Alexandre Devecchio dans le Figaro Magazine de cette fin de semaine en relation avec la parution de son livre "Le Grand déclassement" aux éditions Albin Michel.
Dans cet entretien au FigMag, monsieur d'Iribarne pointe les dérives actuelles de l'application au monde du travail de concepts qui en réalité le dévalorisent et explique en grande partie la démotivation des personnels, des cadres comme de ceux d'exécution, tant de l'hôpital que de l'enseignement public ou dans les entreprises, banques y compris. Ce en quoi il rejoint l'analyse des auteurs de l'article du Monde diplomatique.
Rédigé par : Robert | 03 décembre 2022 à 11:36
@ sbriglia
« Marcel P, vous faites un mauvais procès à Xavier NEBOUT : il a, hélas, raison… Des juges Baudot en matière civile ce n’est pas du charabia ; cela signifie que la tyrannie du faible sur le fort, la seule qui dure, est appliquée de manière récurrente par des magistrats « baudotisés » c’est à dire assujettis aux doctrines enseignées à l’École de la magistrature[...] Donc, avant de critiquer et de tourner en dérision le commentaire de XN, renseignez-vous aux sources. »
Quelles sources ? Il ne suffit pas de proclamer qu'un pamphlet de mauvais pénaliste d'extrême gauche s'appliquerait au civil pour transformer cela en vérité, ça ce n'est pas un argument, ni une source.
Les magistrats dans leur ensemble ne sont pas plus « baudotisés » que Philippe Bilger. Le Syndicat de la magistrature, qui incarne ce courant de pensée, est minoritaire.
Et lorsque vous affirmez que suivre Baudot serait être « assujettis aux doctrines enseignées à l’École de la magistrature », vous rejoignez Xavier Nebout dans le camp des hurluberlus dérangés. Ainsi, à vous croire, on aurait une école publique formant les magistrats qui les soumettrait (assujettir) à une doctrine hors du champ du droit, doctrine qui serait l'expression d'un courant d'extrême gauche. Vous croyez vraiment une absurdité pareille ? Proclamer que peut-être trouve-t-on tel ou tel enseignant venant avec un bagage idéologique méprisable, pourquoi pas, à voir dans le détail. Parler de « doctrine » qui serait imposée par l'institution, vous n'êtes pas sérieux. Ils sont signataires du protocole des Sages de Sion aussi, dans la foulée ?
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@ Xavier NEBOUT
« Des juges intègres, il y en a, quelques héros, et ils montent rarement bien haut. J'en ai remarqué une à Bordeaux, dans un conflit aux prud'hommes. Comme les juges ne n'étaient pas mis d'accord, elle, juge départiteur, m'avait trouvé HUIT motifs de me donner raison. »
Vous évaluez l'intégrité des magistrats au regard de procès où vous étiez partie. Tout est dit.
Rédigé par : Marcel P | 03 décembre 2022 à 11:12
@ Exilé | 02 décembre 2022 à 20:19
« Gouverner, c'est prévoir, paraît-il. »
On ne peut pas prévoir l’imprévisible. Cette guerre russo-ukrainienne, personne parmi nos visionnaires inspirés ne l’a vu venir, tout simplement parce que personne ne pensait que Poutine commettrait l’irréparable.
D’autant qu’il était au pouvoir depuis vingt ans déjà et qu’il s’était montré plutôt ouvert à la diplomatie avec le monde occidental et entretenait des relations commerciales dont tout le monde, à l’Est comme à l’Ouest, bénéficiait.
Désormais gouverner c’est s’adapter à des conditions nouvelles dont on n’est pas toujours responsable et encore moins coupable.
Rédigé par : Achille | 03 décembre 2022 à 08:25
@ sbriglia
Les soutiens me sont rares, ça fait chaud au coeur.
Pour les CPH qui jugent en équité, vous allez rire, un conseiller de paris me disait, il y a peu, qu'il était d'usage de se partager les dossiers à 50/50. Malheur au dernier s'il ne restait qu'une condamnation de dispo.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 02 décembre 2022 à 20:43
@ Achille | 02 décembre 2022 à 05:28
« Sans oublier Marine Le Pen et ses emprunts russes. On comprend pourquoi elle refuse de voter les sanctions contre la Russie. »
Il vous a probablement échappé que sous la merveilleuse vraie-fausse démocratie française, se cache en réalité un système terroriste abusivement dit intellectuel (quand il n'est pas bestialement physique façon « antifa ») foncièrement anti-démocratique ayant interdit à madame Le Pen, probablement par le bais de diverses pressions, de pouvoir obtenir en France des prêts bancaires pour financer ses campagnes, alors que n'importe quel clown en matière politique y parvient sans problème.
Le scandale est là, le fait qu'elle soit obligée d'aller voir ailleurs n'en étant qu'une conséquence.
Quant aux prétendues sanctions, réclamées à cor et à cri par des abrutis sautant sur leur chaise comme des cabris pour paraître intéressants, il vous a manifestement aussi échappé que si en pratique elles égratignent un peu la Russie, elles touchent plutôt de plein fouet la France, avec ses industriels, ses artisans et ses commerçants qui ont du mal à maintenir leurs entreprises à flot, avec un risque de chômage à la clé, sans oublier les Français modestes qui s'inquiètent du montant de leurs factures énergétiques et de l'inflation galopante.
Et ce n'est qu'un début.
Gouverner, c'est prévoir, paraît-il.
Dans ce cas, zéro pointé aux gros malins qui disent et font n'importe quoi.
Et même si ce n'est pas volontaire de sa part, sachons gré à madame Le Pen de ne pas hurler avec les loups.
Rédigé par : Exilé | 02 décembre 2022 à 20:19
@ Serge HIREL | 02 décembre 2022 à 13:38
« Ciotti, Mélenchon, Le Pen... Le respect de la présomption d’innocence, ça vous dit quelque chose ? »
La présomption d’innocence est un terme juridique qui ne signifie plus grand-chose aujourd’hui puisque les médias et les réseaux sociaux se chargent de la sentence à partir d’éléments factuels obtenus parfois de façon litigieuse (écoutes téléphoniques, témoignages difficilement vérifiables, etc.) qui se traduisent par des interprétations souvent orientées selon l’appartenance politique de chacun.
Vient ensuite la Justice qui, telle la cavalerie, arrive après la bataille. Mais le mal est fait et pour l'opinion, cela ne change plus grand-chose.
Cela fait bien longtemps que Ciotti, Mélenchon, Le Pen grenouillent dans le monde pas toujours très propre de la politique. Les casseroles qu’ils se trimballent suffisent pour se faire une idée de leur innocence présumée. :)
Rédigé par : Achille | 02 décembre 2022 à 20:16
@ Robert | 01 décembre 2022 à 12:11
« Indubitablement, Monsieur Bilger, les constats de ces auteurs [Simon Arambourou et Grégory Rzepski] rejoignent le vôtre sur des plans différents et donc se complètent. »
Dans le billet de notre hôte, consacré à l’étude comparée des comportements de NS et de EM face à la justice, rien ne me semble commun avec le sujet que vous traitez dans votre commentaire : la volonté supposée des présidents successifs de hacher menu la haute fonction publique pour la remplacer par une kyrielle de consultants, thème de l’article du très gauchisant « Monde diplomatique ».
Ceci dit, cette question du rôle et de l’avenir de nos élites de la haute administration de l’Etat n’est pas sans intérêt. Mais avant de se lancer dans un tel débat essentiel, mieux vaut savoir un peu qui est qui... Simon Arambourou est inspecteur général des services de la Ville de Paris... qui nourrit plus de 50 000 fonctionnaires - probablement un record mondial - et Grégory Rzepski est un pilier d’Acrimed, qui se veut le pourfendeur de la presse libérale...
Oublions Hollande qui, dans ce domaine comme dans beaucoup d’autres, fut une parenthèse. NS et EM, comme une majorité de Français ont fait le constat des carences de nos hauts fonctionnaires, de leur force d’inertie et de leur pouvoir de nuisance (« l’État profond »). NS a plus tempêté qu’agi. EM a cru identifier la source du mal : leur formation, rigide et obsolète, leur esprit de corps, qui interdit toute souplesse. Dès son arrivée à l’Élysée (en 2012), il ne leur a accordé aucune confiance et, dans le domaine de la prospective, est allé voir ailleurs. Avait-il tort ? Non, probablement. Mais au fil des ans et de la croissance de son pouvoir, il a poussé le bouchon un peu loin... Il est évident que la France n’avait pas besoin des services de McKinsey pour organiser la vaccination contre le Covid. D’excellentes entreprises de logistique françaises auraient été capables de réaliser cet « exploit », qui n’en est pas un.
L’ENA, engoncée dans ses certitudes, n’était pas réformable... et la décision de EM de la supprimer n’a rien du coup de tête. Beaucoup plus contestable est sa volonté de mettre un coup de pied dans la fourmilière des grands corps de l’Etat. Les désorganiser est prendre un grand risque et imaginer des passerelles entre eux, c’est aussi priver potentiellement chacun d’eux de l’expertise de ses membres sans être sûr qu’elle sera transmise et efficace dans un autre. Un excellent diplomate ne fait pas nécessairement un bon préfet... et vice versa. Il faudra attendre quelques années pour savoir si ce coup de poker de EM est gagnant.
Il en est de même des effets de la nouvelle orientation prise en ce qui concerne la formation des hauts fonctionnaires. Le tout jeune Institut national du service public (INSP) peut tout aussi bien se prendre les pieds dans le tapis en ne se dégageant pas suffisamment des méthodes et des objectifs de l’ENA que produire des pointures ayant à la fois le goût du service public et l’efficacité du privé...
Mais critiquer la nomination à sa direction d’une ancienne collaboratrice de KPMG en « oubliant » qu’elle est aussi énarque ressemble fort à une tentative sournoise de manipulation du lecteur. Il me semble au contraire que, connaissant les tares de l’ENA, elle est bien placée pour éviter à l’INSP de les reproduire.
Cette volonté de EM de secouer l’administration française ne va pas, pour l’instant, jusqu’à se séparer de dizaines de milliers de fonctionnaires inutiles. On peut le lui reprocher. Mais, dans une entreprise bien gérée, bouleverse-t-on les méthodes de production avant d’avoir mis en place l’équipe de dirigeants qui pilotera ce changement ? Il faut donc prendre notre mal en patience... tout en jugeant néanmoins que EM pourrait donner quelques signes annonciateurs de sa volonté de rationaliser les effectifs qui se prélassent ici et là dans les recoins des services de l’Etat. De sa volonté aussi de mettre fin à cet esprit « chasse gardée » de nos fonctionnaires qui prive le service public du recours au privé et de son efficacité.
P.-S. : bien sûr, si l’explosion des appels de l’Etat aux sociétés de conseil américaines et autres était due à un tout autre but que la modernisation de notre administration, à savoir le remboursement, sur le dos du contribuable, de services rendus pendant les campagnes présidentielles, EM ne mériterait plus le moindre égard dû au chef de l’Etat.
Rédigé par : Serge HIREL | 02 décembre 2022 à 19:39
@ Marcel P
@ Xavier NEBOUT
"si ce n'est en fait le principal, c'est que les décisions sont fonction du fait qu'il y a de bons et mauvais juges et de bons et mauvais avocats" (Xavier NEBOUT)
"Toujours complétement déconnecté de la réalité" (Marcel P)
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"En matière civile, il y a les juges "Baudot" qui ont décidé de donner raison à l'un ou à l'autre avant même d'avoir ouvert le dossier. Il y en a beaucoup ; ils devraient être en prison, et ils n'y vont jamais, avec le silence complice de tous les autres" (XN)
"Des juges Baudot en matière civile ? Mais qu'est-ce que ce charabia ? Du même niveau, de la même grossièreté, que le bruit produit par Oswald Baudot" (Marcel P.)
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Marcel P, vous faites un mauvais procès à Xavier NEBOUT : il a, hélas, raison… Des juges Baudot en matière civile ce n’est pas du charabia ; cela signifie que la tyrannie du faible sur le fort, la seule qui dure, est appliquée de manière récurrente par des magistrats « baudotisés » c’est à dire assujettis aux doctrines enseignées à l’École de la magistrature.
Enfin il n’est pas d’exemple que des décisions juridiquement fondées aient été rendues par de mauvais magistrats après plaidoirie de mauvais avocats…
Donc, avant de critiquer et de tourner en dérision le commentaire de XN, renseignez-vous aux sources.
« Ne sutor ultra crepidam » cher Marcel…
Rédigé par : sbriglia | 02 décembre 2022 à 19:13
@ Jérôme | 02 décembre 2022 à 12:06
"Le pire, cher hôte, est qu'Emmanuel Macron ne voit probablement pas quel mal il y aurait à faire gérer la communication de sa campagne présidentielle par un cabinet de conseil auquel par la suite on confie des missions rémunérées par l'argent de l'État qu'on dirige."
Je ne vois pas quel est le mal. À cette aune, si vous êtes élu président de la République, vous devriez vous garder de nommer ministres vos amis politiques... puisqu'ils vous ont aidé dans votre ascension.
Votre condamnation me semble surtout basée sur la haine de l'entreprise privée et la haine de l'Amérique.
Quant à réprouver le recours massif de l'État aux cabinets de conseil en général, chiche : mais à condition que chacun réclame, dans la foulée, la suppression d'un million de postes de fonctionnaires (chiffre donné un peu au hasard : je suis ouvert à la négociation).
Et la suppression du statut des fonctionnaires, bien sûr : c'est lui qui permet à ces derniers de dire m... aux hommes politiques qui sont censés les diriger. Ce qui justifie, au moins en théorie, le recours à des entreprises privées pour faire le travail d'introspection que les fonctionnaires se refusent à faire.
Motif qui existe aussi au sein du secteur privé, d'ailleurs. Faire appel à un cabinet de conseil externe est un moyen classique d'imposer des réformes auxquelles s'oppose l'immobilisme des salariés.
C'est un peu vicieux, mais c'est la logique des grandes organisations. Du coup, ça aboutit souvent à prêter sa montre à des "experts", payés à prix d'or, pour qu'ils vous disent l'heure.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 02 décembre 2022 à 18:34
Finalement, au-delà des analyses psychologiques que chacun peut effectuer, il est surtout à retenir que ceux-là mêmes qui, en politique et quelle que soit leur tendance, prônent l'exemplarité et devraient en être le porte-étendard, sont souvent ceux qui s'affranchissent le plus des règles de bonne conduite. Mais, c'est juré, ils ne sont ni responsables ni coupables !
Rédigé par : Michel Deluré | 02 décembre 2022 à 16:26
@ Xavier NEBOUT
Quand j’ai commencé ma carrière, en 1971, les prud’hommes étaient rouges et les chambres d’appel, bleues.
Puis les prud’hommes sont devenus bleus et les Cours rouges.
Versailles fut la première à bouffer du patron.
Puis Aix…
Les CPH jugent en équité..
Les Cours en marxistes…
Rédigé par : sbriglia | 02 décembre 2022 à 13:41
@ Achille | 02 décembre 2022 à 05:28
Ciotti, Mélenchon, Le Pen... Le respect de la présomption d’innocence, ça vous dit quelque chose ? En revanche, vous oubliez une certaine Caroline Cayeux, ci-devant ministre du Prince, qui, elle, a été prise en flagrant délit par la HATVP, les doigts dans le pot de confiture... À noter que celle-ci lui avait déjà fait des remontrances en 2021, lors de sa réélection à la mairie de Beauvais, ce que l’Elysée et Matignon ne pouvaient pas ne pas savoir quand elle a obtenu son maroquin.
Quant au syndrome de Stockholm, outre celui que vous citez, il en existe désormais un autre... qui a des effets similaires au premier, mais atteint essentiellement les chefs d’Etat - dont le Prince - et les personnalités politiques. La responsable de ces prises d’otages a été identifiée : Greta Thunberg.
Rédigé par : Serge HIREL | 02 décembre 2022 à 13:38
Le pire, cher hôte, est qu'Emmanuel Macron ne voit probablement pas quel mal il y aurait à faire gérer la communication de sa campagne présidentielle par un cabinet de conseil auquel par la suite on confie des missions rémunérées par l'argent de l'Etat qu'on dirige.
Quant à NS, comme Bush, Kissinger et quelques autres dirigeants de nos grandes démocraties, il mériterait de croupir au fond d'une geôle pour crime contre l'humanité.
Kadyrov, entre McKinsey, Avisa Partners, Alstom, Pfizer, Alcatel, la gérontophilie, les carambars...
Rédigé par : Jérôme | 02 décembre 2022 à 12:06
Marcel ne comprend pas que si le juge est bon, la décision ne sera pas la même que s'il est mauvais ; et de même selon l'avocat.
Il ne sait pas non plus qu'en matière civile, un juge type "Baudot" donne raison au salarié face au patron à tel point qu'en appel, les chambres sociales sont souvent appelées par les avocats "chambres rouges" !
Il ne sait pas non que pour les juges "Baudot", il est par exemple de bon ton de débouter les agents immobiliers, c'est rigolo. "On s'en est encore envoyé bouler un aujourd'hui", et peu importe qu'il ait raison, car il ne doit jamais voir raison. Pourquoi ? Parce qu'il est le travailleur indépendant par excellence, alors que nous les juges déguisés en juges ecclésiastiques, notre liberté du lieu d'exercice et notre évolution de carrière dépend de notre soumission aux directives des chefs de juridiction nommés par la mafia républicaine.
Des juges intègres, il y en a, quelques héros, et ils montent rarement bien haut. J'en ai remarqué une à Bordeaux, dans un conflit aux prud'hommes. Comme les juges ne n'étaient pas mis d'accord, elle, juge départiteur, m'avait trouvé HUIT motifs de me donner raison. Ça en dit long sur ce que sont les prud'hommes, mais c'était un accident. Les juges répartiteurs sont habituellement rouges, et elle était en remplacement.
Je l'ai retrouvée plus tard dans un procès où elle m'avait donné raison de A à Z en infligeant même une amende civile à mon adversaire.
Son jugement a été réformé car selon le juge d'appel, j'aurais dû prévenir mon adversaire que j'allais mettre son chèque à l'encaissement alors qu'il était sans provision !! Il fallait oser, mais la pègre en soutane n'a peur de rien. Là, nous retrouvions un bon magistrat à la Baudot, et lui, il était président de chambre, et d'appel.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 02 décembre 2022 à 11:38
« À l'égard des deux ouvertures d'information par le PNF au sujet du financement de la campagne de 2017 et des avantages qui auraient été accordés à la société de conseil McKinsey... » (PB)
Cette affaire McKinsey n'est qu'un des aspects d'une vaste toile de conflits d'intérêts entre le monde politique et celui des affaires, en France mais aussi en Europe, en tirant un fil, il est parfois possible de constater qu'un décisionnaire politique présente un lien relationnel ou de parenté avec un membre d'un grand groupe industriel ou pharmaceutique.
Le rapport que le Sénat a consacré à cette société de conseil évoque également le groupe pharmaceutique Pfizer, par le biais de la gestion des commandes de vaccins entrant dans le cadre de ses fonctions logistiques.
https://www.senat.fr/rap/r21-578-1/r21-578-11.pdf
Mais est-il normal que l’État français, à la tête d'un des premiers cheptels mondiaux de fonctionnaires, ait cru devoir se tourner vers une société privée qui a indiqué dans son contrat n'être tenue que par une obligation de moyens et non de résultats pour une campagne de vaccination susceptible de mettre en cause la santé de millions de Français alors que l’innocuité du produit à défaut d'efficacité était très loin d'être garantie ?
Ne pouvons-nous pas penser que parmi ces fonctionnaires, dont certains sont parfaitement intègres et intellectuellement honnêtes, quelques-uns auraient posé les bonnes questions à ce sujet, en recentrant la décision à prendre en priorité dans l'intérêt de la santé des Français ?
Toujours au sujet de ces commandes de vaccins, mais au niveau européen, nous pourrions aussi nous poser des questions sur la façon selon laquelle la Commission européenne a géré ces dernières, d'un coût énorme, dans l'opacité la plus totale.
Mais ceci est une autre histoire...
Rédigé par : Exilé | 02 décembre 2022 à 11:31
@ Serge HIREL | 01 décembre 2022 à 18:16
« Ainsi se serait créée chez les sarkozystes et les macroniens une sorte de « syndrome du grognard », celui-là même qu’éprouvaient ceux de Napoléon sous la mitraille de l’ennemi... Demandons à Achille ce qu’il pense de cette hypothèse... »
Ouais, ce n’est pas pire, en tout cas, que les petites combines de certaines personnalités politiques de l’opposition.
On peut citer :
- Éric Ciotti et son Penelopegate. Voilà qui va être très gênant pour acceder à la présidence de LR.
- J-L Mélenchon et ses comptes de campagne » . Ce qui ne l'empêche pas pas de donner des leçons de morale politique à ses adversaires.
- Sans oublier Marine Le Pen et ses emprunts russes. On comprend pourquoi elle refuse de voter les sanctions contre la Russie.
Ceux qui défendent ces gens-là auraient plutôt tendance à être atteints du syndrome de Stockholm car pris en otage par leurs convictions. : )
Rédigé par : Achille | 02 décembre 2022 à 05:28
@ Marc Ghinsberg
« Ni subjectif, ni objectif, ce billet est, comme bien d’autres, partisan.[...] Dites-moi, Monsieur le Magistrat honoraire, votre subjectivité assumée ne vous conduirait-elle pas, tout bonnement, au procès d’intention ? »
Lorsque le parti est pris de laisser en fonction des mis en examen, après avoir soutenu jusqu'au bout un Alexandre Benalla, ce qui est discuté n'est pas du registre de l'intention mais de l'action.
Rien ne vous empêche de justifier ces actions. Mais prétendre qu'elle n'en sont pas, cela ne s'explique guère que par le partisanisme subjectif que vous dénoncez.
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@ Xavier NEBOUT
« si ce n'est en fait le principal, c'est que les décisions sont fonction du fait qu'il y a de bons et mauvais juges et de bons et mauvais avocats »
Toujours complétement déconnecté de la réalité.
« En matière civile, il y a les juges "Baudot" qui ont décidé de donner raison à l'un ou à l'autre avant même d'avoir ouvert le dossier. Il y en a beaucoup ; ils devraient être en prison, et ils n'y vont jamais, avec le silence complice de tous les autres. »
Des juges Baudot en matière civile ? Mais qu'est-ce que ce charabia ? Du même niveau, de la même grossièreté, que le bruit produit par Oswald Baudot.
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@ caroff
« En soi, recourir aux services de bureaux de consultants n'est pas incongru de la part des administrations d'Etat ou de celles des collectivités. Dans le domaine informatique et numérique, les compétences n'y sont pas toujours réunies qui pourraient éviter de dépenser de l'argent public à ces fins. »
Ajoutons que l'explosion de la bulle internet en 2001 devrait rappeler à tout le monde que, justement, les investissements et le conseil en nouvelles technologies gagne à être fait sous contrôle, pas en faisant appel à des tiers qui peuvent vendre vessies comme lanternes.
Recourir à des ingénieurs, des techniciens, oui, évidemment, c'est d'intérêt pour les administrations dès lorsqu'elles ont des besoins d'ingénierie et de technique. Ça ne signifie pas nécessairement recourir à des cabinets de « consultants », terme fourre-tout qui dissimule trop souvent des investissements très mal maîtrisés et contrôlés, faute de contrôle, parce que contrôlés par ceux qui en tirent profit.
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@ Aliocha
« La justice est tellement corrompue qu'on laissera le soin à Mediapart et au Canard déchaîné de l'exercer, puisqu'"il n'y a rien encore d'établi, d'incontestable, d'irréversible.
Après, on fera des gorges chaudes quand Hanouna entraînera la jeunesse à l’hallali et les extrêmes à l’insurrection.»
C'est tellement plus confortable de lire une presse qui ne parle que d'une voix, celle de son maître, qui ne se choque de rien, dont les partis pris et proclamations politiques sont de droit et d'évidence, n'est-ce pas ?
Rédigé par : Marcel P | 01 décembre 2022 à 23:41
Belle photo montrant chez chacun de ces personnages le nez caractéristique d'hommes attirés par le pouvoir, façon cardinal de Richelieu (sans son talent, bien sûr)...
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Richelieu,_por_Philippe_de_Champaigne_%28detalle%29.jpg
Rédigé par : Exilé | 01 décembre 2022 à 18:20
Devant leurs juges, la plupart des malfrats reconnaissent leur culpabilité, tentent de la minimiser, appellent leurs victimes au pardon, se disent eux-mêmes victimes, se prennent la tête entre les mains, imitant ou exprimant le repentir qui leur est demandé.
Mais certains adoptent d’autres techniques, celle des innocents accusés à tort, pour tenter de s’en sortir, voire d’être blanchis. Les uns nient, ergotent, tiennent tête, se disent offusqués devant tant de haine à leur égard... Les autres, au contraire, se tassent au fond du box, fixent obstinément leurs chaussures, regardent ailleurs, éludent les questions, parfois restent muets, simulant l’indifférence...
Face à ces simagrées, juges et jurés sont rarement dupes et les sentences tout aussi lourdes, sinon plus, que celles infligées aux coupables endossant clairement la responsabilité de leurs forfaits.
Comment se fait-il dès lors que, dans la sphère politique, il n’en soit pas de même pour ceux, en fait peu nombreux, mais très en lumière, dont les comportements sont répréhensibles ? Bien qu’informé, le grand public leur pardonne souvent, encore fasciné par leur pouvoir, dont, pourtant, ils ont profité pour se parer des atours d’une vertu qui n’est pas leur. Sarkozy et Macron - Hollande, lui, sur ce plan comme sur les autres, a été « normal », c’est-à-dire insignifiant -, bien que pourchassés par les plus fins limiers de la Justice en matière de tromperies financières, parviennent, jusqu’à maintenant, à limiter la casse.
Et pourtant, ni l’un ni l’autre n’y sont allés de main morte pour défier les magistrats. Le « petits pois » de l’un vaut bien le « Qu’ils viennent me chercher ! » de l’autre, celui-ci ajoutant à son palmarès le chiffon rouge Dupond-Moretti et un « Qu’ils aillent au pénal ! », plus arrogant qu’insouciant, à l’annonce de l’ouverture par le PNF d’une enquête sur ses comptes de campagne.
Pourtant, dans le même temps, Fillon est tombé, tout comme Ferrand, qui nageait à un niveau plus bas. La liste est longue de ceux qui, en Macronie, ont maille à partir avec la loi...
Leurs choix radicalement différents en matière de défense, remarquablement disséqués par notre hôte - l’un, fanfaron, l’autre, patelin, Bonaparte au Pont d’Arcole d’un côté, Raminagrobis de l’autre - ne peuvent expliquer le maintien pour l’un et l’autre d’un niveau élevé d’adhésion populaire.
De même, leur amour opposé de la France - sincère et puissant chez le « souverainiste » Sarkozy, calculé et parcimonieux chez « l’européiste » Macron - ne paraît pas avoir une quelconque influence compensant une dégringolade de leur cote de popularité que l’on pouvait attendre de leurs démêlés judiciaires...
J’entrevois une autre piste... Mais elle n’est pas fondée sur l’observation chez eux d’un quelconque point commun dans leurs caractères qui leur assurerait ce déni de culpabilité exprimé par leurs sympathisants. Hormis le goût du pouvoir et leur penchant pour la manipulation, ils en ont peu, voire pas du tout. Alors... Peut-être peut-on incriminer leurs « bourreaux » eux-mêmes, ces magistrats du PNF qui ont la fâcheuse habitude de déclencher leurs tirs au plus mauvais moment pour leurs « victimes » et de s’acoquiner avec des médias - de gauche naturellement - qui, eux, sans s’embarrasser de conduire une contre-enquête, sont friands d’informations et de documents en défaveur de leurs cibles préférées.
Ainsi se serait créée chez les sarkozystes et les macroniens une sorte de « syndrome du grognard », celui-là même qu’éprouvaient ceux de Napoléon sous la mitraille de l’ennemi... Demandons à Achille ce qu’il pense de cette hypothèse...
Rédigé par : Serge HIREL | 01 décembre 2022 à 18:16
Avec la rigueur de fonctionnaires voulant du mal à l'objet de leurs contrôles, les magistrats se sont acharnés à fouiller les paroles de Sarkozy sur ses téléphones connus ou faux-nez. L'exploitation de la récolte demande décidément des efforts laborieux.
Pendant que l'on torture les mouches, les éléphants passent.
Le grand délit du début de ce siècle a été la création d'un parti politique qui ne partageait pas les vues et les sentiments des syndicats de magistrats. Un parti de droite... l'UMP. Nos juges n'ont pas découvert le véritable créateur de cette secte si nocive, puisque Sarkozy n'est pas encore sous les verrous.
Il a fallu que la CIA interroge ses méga-ordinateurs pour trouver la vérité:
who HAS BUILT UMP ? Vous voulez connaître la réponse ? eh bien, je vais vous la donner.
HAS BUILT UMP ?, avec les mêmes lettres, en désordre... PAUL BISMUTH.
Rédigé par : Yves | 01 décembre 2022 à 16:34
Philippe Bilger ne cessera de m’étonner. Revendiquant le droit à la subjectivité, il nous explique aussitôt que son regard subjectif est susceptible d’être validé par le factuel et la psychologie. La psychologie comme recette pour passer du subjectif à l’objectif en somme.
Ni subjectif, ni objectif, ce billet est, comme bien d’autres, partisan.
On sait depuis longtemps qu’Emmanuel Macron est un pervers narcissique. À force de le répéter Philippe Bilger a réussi à s’en convaincre. Dès lors la manière dont l’actuel président de la République appréhende les juges et la justice ne peut être que « feutrée, biaisée, sournoise et jésuitique ». L’accumulation de qualificatifs valant démonstration.
En fait, contrairement à l’attitude de Nicolas Sarkozy en cette matière, facile à défricher, celle d’Emmanuel Macron « se parant d'un superficiel détachement mais d'une authentique inquiétude, relève d'une comédie beaucoup plus difficile à déchiffrer ». Heureusement le regard subjectif-objectif de l’auteur est là pour nous éclairer, voire nous illuminer.
Dites-moi, Monsieur le Magistrat honoraire, votre subjectivité assumée ne vous conduirait-elle pas, tout bonnement, au procès d’intention ?
Rédigé par : Marc Ghinsberg | 01 décembre 2022 à 16:26
Ce que vous évoquez, Monsieur Bilger, des comportements respectifs de messieurs Sarkozy et Macron face à l'institution judiciaire, singulièrement pour les affaires qui les concernent directement, est un constat net et pour moi sans appel.
En revanche, ces attitudes me semblent s'inscrire dans la poursuite d'une même politique de destruction de l’État impartial, soucieux uniquement de servir l'intérêt général, tel que nous en avons l'image en tant que serviteurs de la République française en référence à ses principes fondamentaux.
En réalité, messieurs Sarkozy, Hollande et Macron s'inscrivent dans la même logique de réduction de l’État et monsieur Macron n'est que celui qui achève le travail de sape et de destruction entamé par ses deux prédécesseurs.
Sur ce point, Le Monde diplomatique du mois de décembre qui vient tout juste de paraître fournit en dernière page un article détaillé écrit par Simon Arambourou (haut fonctionnaire) et Grégory Rzepski, intitulé "La réforme dévore ses enfants".
Ces deux auteurs écrivent notamment : "Souvent, la crème de la haute fonction publique œuvrait elle-même au démantèlement des échelons inférieurs de l'administration, tout comme ses prédécesseurs avaient contribué aux privatisations de la sidérurgie, des banques, de la défense, de l'aéronautique, des télécoms ou de l'énergie : les cadres du Trésor ou de la direction du budget "modernisaient" l'économie française quand les ingénieurs des Ponts et Chaussées concédaient l'aménagement aux majors du bâtiment et des travaux publics. A l'hôpital, à l’université, les mandarins admiraient Michel Rocard, ou MM. Édouard Balladur, Alain Juppé ou Lionel Jospin, jusqu'à subir à leur tour la concurrence et la caporalisation bureaucratique".
Où l'on constate que la RGPP de monsieur Sarkozy a été confiée à des consultants passés par des cabinets de conseil comme McKinsey, tandis que sous monsieur Hollande la modernisation de l'action publique a résulté d'audits confiés à Capgemini, au Boston Consulting Group ou Accenture.
Pour ce qui est des politiques décidées par monsieur Macron, l'article poursuit : "En tout état de cause, comme l'établissent les conclusions d'une enquête sénatoriale en mars 2022, le recours aux prestataires ne se ralentit pas. L'externalisation s'amplifie, l'évangélisation des élites se poursuit. Depuis le 1er janvier 2022, Mme Maryvonne Le Brignonen, ancienne consultante chez KPMG, dirige l'établissement qui remplace l’École nationale d'administration (ENA). Cet Institut national du service public (INSP) a été créé par l'ordonnance du 2 juin 2021 dont les dispositions, combinées à celles de textes plus récents, amorcent la dernière étape de la privatisation de la haute fonction publique."
Donc fini l'indépendance d'un certain nombre de corps de contrôle et par voie de conséquence, "ce nouveau cadre rend improbable la rédaction de rapports mordants". Et, pour conclure, une toute dernière citation : "La messe est dite : la marée qui a dépeuplé les secrétariats administratifs, découragé les enseignants, mis les infirmières en burn-out, conduit les policiers au suicide, lèche désormais les pieds des hauts fonctionnaires".
Indubitablement, Monsieur Bilger, les constats de ces auteurs rejoignent le vôtre sur des plans différents et donc se complètent. En à peine plus de trois quinquennats nos chefs d’État successifs ont atteint leurs objectifs et donc monsieur Macron a bien achevé sa "Révolution", entamée par ses deux prédécesseurs !
Rédigé par : Robert | 01 décembre 2022 à 12:11
L'un des problèmes de la justice, si ce n'est en fait le principal, c'est que les décisions sont fonction du fait qu'il y a de bons et mauvais juges et de bons et mauvais avocats, étant entendu que la qualité de l'avocat est sans incidence lorsque le juge est bon.
En matière civile, il y a les juges "Baudot" qui ont décidé de donner raison à l'un ou à l'autre avant même d'avoir ouvert le dossier. Il y en a beaucoup ; ils devraient être en prison, et ils n'y vont jamais, avec le silence complice de tous les autres.
Il y avait dans les années 70 à Bordeaux un magistrat bien connu pour procéder systématiquement à une comparution personnelle.
Là, plus de mensonge ou d’hypocrisie, plus de bons ou mauvais avocats. Le taux d'appel était quasiment de zéro. Nous ne sommes pas loin de la justice ecclésiastique de jadis.
Alors pourquoi donc la comparution personnelle n'est-elle quasiment plus en usage ?
Mais s'il n'y a plus d'appel, que deviennent les juges d'appel ? Comment faire carrière ? Comment les avocats justifient-ils leurs honoraires lorsque leurs conclusions partent en quenouille lors de la comparution ?
Le bon juge ne serait-il pas un salaud pour le monde judiciaire ?
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 01 décembre 2022 à 11:57
En soi, recourir aux services de bureaux de consultants n'est pas incongru de la part des administrations d'Etat ou de celles des collectivités. Dans le domaine informatique et numérique, les compétences n'y sont pas toujours réunies qui pourraient éviter de dépenser de l'argent public à ces fins.
Plus douteux apparaît l'appel au secteur privé pour résoudre des questions relevant du régalien. Dans les ministères, les inspections générales constituées de hauts fonctionnaires en fin de carrière sont à la disposition des ministres pour résoudre des problèmes complexes nécessitant de bien connaître l'appareil d'Etat. Sans compter les innombrables, ou presque, agences spécialisées, Autorités indépendantes et autres appendices de la sphère étatique qui sont mobilisables au doigt et à l'oeil. Surprenant donc que cette haute fonction publique, passée par les plus grandes écoles de la République, ne soit pas avantage convoquée par le pouvoir politique.
La crise sanitaire et son délire d'interdictions, rappelons-nous qu'il y a deux ans et demi nous étions passibles d'amendes si nous étions dépourvus d'attestations de sortie à plus d'un kilomètre de chez nous, a été l'occasion de faire appel aux boîtes privées pour concocter ces mesures parfois grotesques. Il y a pourtant des palanquées d'administratifs au ministère de la Santé qui auraient pu eux-mêmes s'impliquer dans ces délires ou les tempérer.
D'autres domaines ont été également sous-traités de façon légère: des rapports indigents de 20 pages ont été facturés des dizaines de milliers d’euros sans que beaucoup s'émeuvent...
Dès lors, il semble légitime de se demander si ces sous-traitances n'ont en réalité pas déguisé des retours d'ascenseur, attendu que Macron a massivement recouru à la "science" de McKinsey et d'autres lors de sa (ses) campagne(s).
Evidemment, notre président répondra que tout est normal, comme il est normal d'avoir comme bras droit Alexis Kohler, une personne mise en examen qui ne s'est jamais déportée de ses intérêts familiaux.
Ces accrocs à la morale publique (affaire Benalla, affaire Pannier-Runacher, affaire Ferrand...) sont autant de signes négatifs pour Macron.
Mais heureusement, les médias sont aux abonnés absents !
Rédigé par : caroff | 01 décembre 2022 à 10:52
« NS n'aime pas les juges et l'a fait savoir. EM fait croire qu'il les respecte mais a nommé un ministre qui ne les a jamais aimés. » (PB)
Non seulement monsieur Macron n'aime pas les juges mais encore il n'aime pas les Français alors que d'après ses fonctions il est tout de même chargé de les protéger.
Au fait, qui aime-t-il vraiment, à part lui-même ?
Rédigé par : Exilé | 01 décembre 2022 à 09:53
Entre l'administration Sarkozy et Macron1, la dette publique s'est accrue de quelque 1 000 milliards (100 milliards par an). C'est quand même incroyable cette gestion, certes il y avait les crises…
Rédigé par : Louis | 01 décembre 2022 à 09:37
La justice est tellement corrompue qu'on laissera le soin à Mediapart et au Canard déchaîné de l'exercer, puisqu'"il n'y a rien encore d'établi, d'incontestable, d'irréversible."
Après, on fera des gorges chaudes quand Hanouna entraînera la jeunesse à l’hallali et les extrêmes à l’insurrection.
Voilà des lueurs qui entretiennent les brouillards de l'obscurité où même les plus honnêtes, dont notre hôte fait partie, sont convoqués au tribunal des iniquités où chacun est appelé à émettre son réquisitoire implacable qui n'a d'autre but que de soi-même s'exonérer de la faute commune qui nous mène tout droit en Occident à la fosse du même nom, en avant, route, répéterai-je.
On laissera donc au dernier des poètes le soin d'analyser nos passions, sans se faire aucune illusion de convaincre ceux qui ne croient pas en la résurrection, alors que le Verbe saint discrédite à tout jamais ceux qui passent leur temps à déterrer les morts pour à nouveau les manger vivants :
"Je suis reparti dans la pleine nuit. Et puis je suis revenu pour lui dire que je l'adorais, à cause de toutes mes faiblesses et qu'elle était mon seul espoir. J'avais des livres plein les poches, au moins pour deux mois. J'aurais pas voulu lui en prendre du pognon. C'est moi qui aurais voulu lui en donner. Je lui expliquais ça aussi, pour lui prouver que je l'adorais. Je voulais qu'elle ait une vie meilleure. Sans prostitution du tout, rien qu'avec moi, une vie honnête où je travaillerais pour nous deux. Et pourtant de savoir que le vieux dégueulasse Purcell souvent il lui forniquait la connasse et le fondement, ça me faisait redoubler de passion, faut bien que je l'avoue.
C'est par là qu'il vous gagne, le milieu."
Londres, du même génie à même d'avouer les cochonneries humaines.
J'arrête là, et m'en tiendrai à l'élégance proustienne du premier conflit mondial qui déjà menait la jeunesse au désastre, en amour, notre rival bienheureux est notre bienfaiteur, et tant que nous n’aurons pas intégré cette réalité qui fait de nous des choses, nous n'accèderons pas à l’être auquel nous sommes destinés, et il serait temps enfin, en Occident chrétien, de voir ce que plus aucun voile ne dissimule de notre condition, même l'ancien rite barbare qui voudrait se décharger de nos culpabilités sur les boucs du jour, Macron ou Sarkozy, dont la faute semblable ne dissimule plus elle non plus sur quel mensonge toutes nos institutions sont encore fondées.
La vie alors aura une petite chance de laisser à l'humain l'opportunité de saisir ce qui lui est accordé, cette occasion qu'ont les corps suppliciés et mortels d'incarner librement la capacité d'être la résurrection infinie de son éternité.
Rédigé par : Aliocha | 01 décembre 2022 à 08:29
« À mettre en parallèle les deux manières d'appréhender les juges et la Justice, je ne suis pas sûr que celle adoptée par NS, dans sa crudité ostentatoire et à charge, ne soit pas en définitive plus honnête que celle feutrée, biaisée, sournoise et jésuitique d'EM. » (PB)
Franchement l’impressionnisme en politique donne des effets surprenants, voire carrément surréalistes.
Ainsi donc Nicolas Sarkozy serait finalement plus honnête qu’Emmanuel Macron par sa "crudité ostentatoire". Celle-là elle va me faire la semaine ! : )
Et pour finir l’estocade qui tue : "NS n'aime pas les juges et l'a fait savoir. EM fait croire qu'il les respecte mais a nommé un ministre qui ne les a jamais aimés." C’est carrément Cyrano de Bergerac !
C’est quand même consternant cet acharnement obsessionnel sur les prétendues irrégularités dans la campagne d’Emmanuel Macron, son recours à des cabinets d’experts. Ceci en se basant sur des allégations de Mediapart, dont je ne voudrais même pas pour emballer mes épluchures, alors que dans l’opposition, que ce soit le RN, LFI, sans oublier LR, ce genre de turpitudes sur les comptes de campagne ont toujours existé.
Comme le dit un proverbe africain : “Le singe qui monte au cocotier doit avoir les fesses propres”.
Rédigé par : Achille | 01 décembre 2022 à 07:00
Main dans la main, côte à côte, ils affrontent les juges. Mais tandis que l’un subit le stress depuis dix ans et que les dossiers ressortent opportunément à chaque échéance électorale, l’autre jouit d’une mansuétude incommensurable.
Alors que les attaques sont réalisées frontalement contre le descendant de juifs hongrois, les enquêtes feutrées effleurent par la bande les conseils et les relations du digne représentant de la bourgeoisie amiénoise.
Est-ce la différence de caractère entre les deux hommes qui provoque cette disparité de traitement ? Je penche plus volontiers pour une altérité d’appartenance politique. L’un a dirigé l’UMP, tandis que l’autre a été formé par l’Éducation nationale et le parti socialiste.
Rédigé par : Vamonos | 01 décembre 2022 à 02:14
« J'avais, il y a longtemps, traité Nicolas Sarkozy de "Caligula au petit pied" et je me l'étais vu vivement reprocher. Pourtant, suis-je grossier et excessif si Emmanuel Macron m'apparaît, lui, tel un Caligula soyeux, urbain, élégant, bien plus pervers que l'autre, occultant l'autocrate qui l'habite sous des dehors de familiarité et de proximité forcées ? » (PB dans un post précédent )
Notre hôte donne dans le camusien… manque plus que le cheval et Drusilla pour que les noces soient complètes.
Je rue dans les brancards ? C’est pas bien, même si je défère scrupuleusement aux convocations des Torquemada…
Je ne dis rien ? Je suis un pervers polymorphe, dont les pensées cachées révèlent un mépris incommensurable pour des petits pois qui sont interdits de table à l’Elysée.
Bref, du Kafka…
Et du pain bénit pour le commentaire à venir de Marc Ghinsberg qui, sur le coup, vous taclera à juste titre.
Le dépit d’une femme délaissée ou bafouée s’accompagne parfois des pires dérives…
Mais pourquoi écris-je cela ?
PS : mon correcteur automatique a substitué, dans mon précédent commentaire, « les droits de la démence « à « les droits de la défense »… notre correctrice n’y a vu que du feu… elle a eu raison de ne pas corriger ce lapsus, les correcteurs automatiques sont parfois étonnants de lucidité. Je garde « droits de la démence »… pourquoi rajouter la niaiserie d’une explication ?
Rédigé par : sbriglia | 01 décembre 2022 à 01:46