Avant la Coupe du monde, Kylian Mbappé (KM) était déjà un footballeur fabuleusement précoce et d'un talent infini mais sa manière de se comporter au PSG, certaines de ses déclarations, tel ou tel de ses combats pouvaient parfois laisser croire à un zeste de narcissisme, une touche de vanité au demeurant tellement admissibles pour une gloire si vite survenue.
Mais on se tait maintenant. Avec l'ensemble de l'équipe de France il est de retour dans le vestiaire après l'échauffement. Il va mettre sa tenue, enfiler son maillot avec le numéro 10. Dans quelques instants, ce sera l'hymne argentin, la Marseillaise et cette finale rêvée entre un immense pays de football, l'Argentine, avec le génie qui l'inspire et le sublime, Lionel Messi, et la France qui pour la seconde fois en quatre ans est aux portes d'un exploit unique.
KM, dans cette compétition au Qatar, avec une équipe de France privée de quelques éléments mais efficace et vaillante, a montré - tous les spécialistes s'accordent sur ce point - non seulement son aptitude exceptionnelle pour le foot mais son intelligence de jeu, sa capacité à mettre à la disposition de ses partenaires ses dons hors du commun. Comme quelqu'un l'a dit selon une heureuse formule, il ne "fait" pas la différence, il "est" la différence.
L'équipe de France est sortie du vestiaire. Toute concentrée et consciente de la gravité de l'enjeu. J'ai apprécié que le remarquable entraîneur argentin Lionel Scaloni ait martelé, pour ses joueurs et son pays que le foot fait délirer, que ce sport se devait d'être d'abord une fête. KM écoute l'hymne national, il le chante à sa manière, il est impatient, il a des fourmis dans les jambes, des ambitions et des élans pleins la tête.
Les quelques milliers de supporters français sont confiants. Ils savent que KM n'aime rien tant que ces épreuves de haut niveau. Les défis ne lui font jamais peur. Au contraire il les attend, il les espère, ils le stimulent ; c'est la banalité et le quotidien des matchs, avec le manque de complicité possible avec tel ou tel de ses partenaires, qui seraient seulement susceptibles, parfois, de le démobiliser un peu. Il a cette bonne fortune de n'avoir jamais été mauvais durant toute une rencontre. C'est une grâce.
Sa première mi-temps n'est pas bonne ; comme celle, d'ailleurs, de tous ses coéquipiers, à l'exception de Hugo Lloris, dernier rempart face aux vagues argentines dominatrices qui vont marquer tout de même par deux fois : un penalty et un but de Ángel Di María, splendidement amené. KM a eu quelques velléités, de rares fulgurances avortées, il a été bien tenu par son adversaire direct.
Dans le vestiaire, la fatigue, l'abattement. Il prend la parole avec élégance, il n'éprouve pas le besoin de jurons : il est trop intelligent pour s'imaginer qu'ils apportent quelque chose à l'énergie collective. Il se contente de souligner avec force qu'on est en train de disputer une finale et que pour l'instant on la perd parce qu'on ne la joue pas. Steve Mandanda prend la relève, enfin Didier Deschamps. Puis on revient sur le terrain.
Et KM va démontrer - ce qui est le propre des vrais leaders - qu'il s'est appliqué à lui aussi les injonctions qu'il a formulées pour les autres.
Au début, rien de changé. L'Argentine continue à dominer. En roue libre, comme en démonstration. Peut-être déjà un tantinet trop sûre d'elle ?
Mais au bout de 75 minutes, un penalty est sifflé pour la France et KM le transforme sans frémir. Tout de suite après, il égalise grâce à une magnifique reprise de volée, avec un geste parfait. Tout est relancé. Lors des prolongations, après une étouffante fin de match, quand Lionel Messi est parvenu à marquer malgré un arrêt de classe de Lloris, KM égalise à nouveau, un penalty encore : 3 partout.
L'épreuve des tirs au but représente la dramaturgie à son comble. Elle n'est pas une loterie puisqu'elle fait s'affronter un joueur et le goal adverse, que le premier doit profiter techniquement de sa proximité avec le but (onze mètres) et que le second fera étalage de toute sa classe s'il parvient à détourner le tir. KM avait été honteusement vilipendé parce qu'il avait échoué dans son tir au but lors du dernier championnat d'Europe contre la Suisse. On sait que le goal argentin, qui sera odieux par la suite, est remarquable dans cet exercice, qui n'est pas le fort de Lloris.
On commence. Le fiasco s'annonce. Emiliano Martinez sauve sa cage devant Kingsley Coman et Aurélien Tchouameni tire à côté du but.
Les Argentins ne manquent rien. Ils gagnent la Coupe du monde. Délire de joie. Désolation des Français.
Ne quittons plus KM des yeux et du coeur. Tentons de deviner ce qui le meurtrit. Avoir marqué trois buts, plus un tir au but et être pourtant éliminé, avoir cru en la victoire toute proche et être cependant vaincu, avoir presque touché le Graal sans pouvoir le saisir, avoir marqué le plus de buts durant cette Coupe et être toutefois affligé comme jamais !
Une mélancolie absolue donc, la détresse d'un combattant qui avait tout donné et se retrouve assis par terre sans même avoir le droit à sa tranquillité puisque "l'adulescent" (Valeurs actuelles) Macron se pique de le consoler en prenant toute la lumière, Narcisse qui se serait approprié le triomphe et qui par défaut instrumentalise la chute.
La grandeur de ce jeune homme de 24 ans, à ces instants terribles - ah si Kolo Muani n'avait pas raté la balle de match à la fin de la prolongation ! - et, plus tard, sur le balcon de l'hôtel Crillon, face à ces 50 000 personnes l'applaudissant sur la place de la Concorde, lui et ses partenaires, comme s'ils avaient conquis la Coupe alors qu'ils ont échoué, trop d'émotions pour lui qui ne parvient pas à sourire franchement. Il applaudit, certes mais sans conviction, son visage fait toujours peine à voir, on ne fera jamais de KM un vaincu heureux.
Il fallait bien qu'il pleurât une seule fois à Doha dans les bras de son père ! Il fallait - comme je le comprends - qu'il revînt vite s'entraîner au PSG. Il n'y avait que le foot et sa passion pour faire oublier les vulgarités argentines qui n'étaient au fond - bien plus qu'une riposte à son éloge du jeu européen - qu'un hommage éclatant mais pervers et jaloux à l'indépassable joueur, à l'exceptionnel artiste qu'était devenu KM. Le futur éclatant, ce sera forcément lui !
Je veux finir par où j'ai commencé. Avec cette Coupe du monde, KM, quoi qu'il se passe autour de lui, quels que soient le juridisme corseté dont on l'entoure et l'empathie filtrée qui le protège, est devenu bien plus que lui-même : il appartient dorénavant, si tôt, si jeune, à cette infime catégorie de Français défaits mais triomphants, très privilégiés mais aimés, citoyens d'honneur pour lesquels l'inconditionnalité est de mise.
Donc c'est le pays tout entier qui sera, à partir d'aujourd'hui, l'avocat de KM contre les salissures de toutes sortes.
@ Vamonos | 30 décembre 2022 à 12:28
Il me semble que stéphane étant manifestement un homme, l'on ne s'explique pas cette allusion à "la produite" ?
Rédigé par : Axelle D | 04 janvier 2023 à 00:29
Le marketing, c’est du vent, il faut du talent pour vendre du vent car ce n’est pas un produit comme un autre. Kylian Mbappé court moins vite que le vent de la tempête, cela ne suffit pas pour ne voir en lui qu’un produit. Les matchs de championnat de France ont repris et il a inscrit le but de la victoire contre le Racing, merci KM.
Pour rappel, quand c’est gratuit, c’est toi le produit ou la produite, sans rancune, c’est pour l’ambiance.
Rédigé par : Vamonos | 30 décembre 2022 à 12:28
@ Axelle D
C'est un produit marketing
Mais les gens de ce blog ne se laissent pas berner, enfin la plupart...
Donc votre argumentation fait pschitt.
Rédigé par : stephane | 26 décembre 2022 à 13:57
@ stephane | 26 décembre 2022 à 10:57
19 commentaires dont très peu pour Mbappé et davantage pour Macron qui n'aime rien tant que s'exposer partout et récupérer la lumière, le mérite, voire le chagrin des autres pour se faire briller !
Ce qui prouve que Mbappé, dont la peine et la déception n'étaient pas feintes, est loin d'être un produit marketing, contrairement à vos allégations précédentes.
Rédigé par : Axelle D | 26 décembre 2022 à 12:23
19 commentaires sur Mbappé.
Voilà un nouveau record qui le remet à sa juste place.
En son temps Valls avait établi un record avec 34 commentaires.
Valls mieux que Mbappé. Tout fout le camp.
Rédigé par : stephane | 26 décembre 2022 à 10:57
@ Serge HIREL
Le précédent messie ?
Vous n'avez donc pas compris, sinon vous n'auriez plus besoin de sacrifier Macron, votre idole de service, et ne pourriez plus que rire de vous-même.
L'humour en quelque sorte, pas la moquerie, triste méchanceté.
Rédigé par : Aliocha | 24 décembre 2022 à 17:57
@ Aliocha | 24 décembre 2022 à 00:21
« À être long, vous n'en êtes pas plus clair... »
Je vous retourne le compliment... ou, pour être plus clair, il me semble que c’est l’hôpital qui se moque de la charité... Vivez-vous sur notre planète ou sur une autre où l’humour est interdit ? Je vous plains.
À l’occasion de Noël - vous savez, cette fête qui célèbre la naissance du précédent Messie -, je me permets de vous offrir un petit cadeau, choisi tout exprès pour vous (remarquez la jolie mèche du bébé... Ne rappelle-t-elle pas celle de votre Enfant Jésus ?). Joyeux Noël !
https://www.youtube.com/watch?v=Co1gq2n-qKM
Rédigé par : Serge HIREL | 24 décembre 2022 à 11:36
@ Serge HIREL
À être long, vous n'en êtes pas plus clair, et témoignez encore de votre confusion.
Le Messie, il y a deux mille ans, a révélé que la vindicte créait factice divinité, ramenant momentanément la paix dans la société.
https://www.rene-girard.fr/57_p_44424/notions-cles.html
Vous comprendrez alors votre erreur révélatrice quand vous parlez de Macron comme d'un nouveau messie qui d'un froncement de sourcil, je vous cite, éliminerait les membres malsains du corps social, alors que, pour protéger des vieillards pétris de ressentiment d'un phénomène naturel, le confinement a mis en danger les plus jeunes :
https://actu.fr/societe/post-covid-les-tentatives-de-suicide-sont-en-forte-augmentation-chez-les-12-16ans_53284850.html
Rédigé par : Aliocha | 24 décembre 2022 à 00:21
Mbappé est devenu un produit marketing. Un nouveau bitcoin.
Je ne suis pas capable de faire ce que fait Mbappé alors je commente.
Sans poil au menton. Il fera bientôt de la pub pour Gillette.
Je l'ai trouvé plutôt perso. Sans grande technique si ce n'est sa rapidité. Et ce même s'il était sous contrôle permanent.
Belle performance ses trois penalties au gardien argentin.
Revenant peu souvent, courant moins que les autres, il a du jus pour reprendre l'entraînement avant les autres.
La France de 2022 n'est pas celle de 2018. N'Golo Kanté et Blaise Matuidi les machines de guerre n'étaient pas là.
Donc veuillez comprendre que la Mbappemania est exagérée.
Beckham était un grand joueur, collectif, endurant et performant.
Actuellement ma préférence va sur Erling Haaland plus complet et collectif et plus décisif.
Rédigé par : stephane | 23 décembre 2022 à 18:21
@ Achille | 23 décembre 2022 à 12:53
« ...nous avons tous [des défauts], vous aussi sans doute et même moi. »
Ouais... En tout cas, pour ce qui vous concerne, votre « et même moi » permet d’en identifier un dont vous êtes certainement atteint : la suffisance. Bon, c’est pardonné... Ce n’est pas de votre faute... Il est dans votre ADN... Vous êtes macronien.
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@ Aliocha | 23 décembre 2022 à 12:04
Seriez-vous, Aliocha, le Nouveau Prophète tant attendu des Temps Modernes, annonçant la Bonne Nouvelle à l’Univers, l’arrivée sur Terre du Vrai Messie (avec un « e », pas l’Argentin, bougre de mécréant !), qui, déjà a choisi son Nouveau Peuple Elu et le conduit sur le chemin du Bonheur Eternel. Descendu de l’Olympe, résidence des Dieux, il squatte l’Elysée, lieu de repos des Vertueux. Il tutoie le Pape et s’apprête à ouvrir la Méditerranée, comme le fut la mer Rouge, sur l’ordre de son Père. Il accueillera un autre Peuple, celui de Mahomet, avec lequel il entend partager la Douce France. Plein de bonté, il caresse et console, plein de fougue, il réforme le récent et détruit l’antique, plein de colère aussi, il chasse l’adversaire berbère et la gourgandine de Saint-Cloud, fouettant aussi de temps à autre, par souci d’égalité, quelques furieux et furieuses qui - les matamores ! - ont tenté de s’emparer de Matignon, son château annexe.
Jusqu’à son retour au Paradis, il n’aura de cesse que de s’élever contre les barrières moyenâgeuses séparant des contrées qui, toutes, sont à convertir à la foi qu’il proclame en l’Europe, cette belle fille que Zeus lui-même a honorée. Malheur à celui qui ose le défier. Le voici ordonnant aussitôt à la Vestale de brandir le glaive - « 49-3 », tel est son nom de baptême -, quitte à ce qu’elle l’emploie encore dégoulinant du sang de sa précédente victime. Ah ! Que le Royaume de France est beau avec, à sa chefferie, un tel chef nimbé de lumière et si sûr de son infaillibilité. Même son copain François doute plus que lui. Quant aux chefs des trois Empires, qui prétendent s’imposer au Monde et conquérir l’Espace, un froncement de sourcils du Nouveau Messie et c’en est fait de leur superbe. Non mais ! On n’est plus chez les Romains ! Et Pilate ne se lave plus les mains ! Qui sait mieux qu’un Messie énarque ce qui est bon pour la planète ?
Bon... Aliocha, votre pronostic... Après une telle déclaration d’allégeance, publiée comme il se doit sur Internet, suis-je encore l’un de ces « membres malsains » dont Macron - pardon le Nouveau Messie - devrait « débarrasser le corps social » ? Je tremblerai jusqu’à réception de votre réponse... Bien à vous.
P.-S. : pour ma défense, je rappelle aussi que j’ai dit beaucoup de bien de l’Enfant Caressé...
Rédigé par : Serge HIREL | 23 décembre 2022 à 17:52
Cette affaire de politisation idéologique de ce qui ne devrait être que du sport par de véritables frappadingues qui cherchent absolument à imposer au monde entier leur vision de la société à travers la vitrine représentée par l'image artificielle d'une prétendue équipe de France est du dernier grotesque.
Par contraste, il existe pourtant ailleurs des équipes nationales normales, avec des joueurs normaux, avec des cadres sportifs normaux, des supporteurs normaux, des hommes politiques normaux qui savent rester à leur place, des commentateurs sportifs ou des journalistes normaux etc.
Alors ?
Devant le spectacle aussi lamentable que ridicule donné par les partisans du régime ayant fait main basse sur ce qui était jadis la France, le monde entier qui a unanimement félicité l'Argentine pour sa victoire ne s'y est pas trompé, lui.
Rédigé par : Exilé | 23 décembre 2022 à 17:25
Quelle dramaturgie ! Quel récit épique ! Quelle chanson de geste où Doha se fait Roncevaux, les Argentins deviennent Sarrazins malveillants et le gamin de Bondy se transcende en preux chevalier Roland combattant jusqu’au dernier souffle un destin funeste, mais, hélas, écrit... Si « L’Equipe » abandonnait son jargon footballistique et publiait de tels reportages, je crois bien que j’en ferai mon quotidien préféré...
Sans Mbappé, cette finale aurait pu être l’une des plus mornes de l’histoire de la Coupe du monde. Elle en restera longtemps la plus légendaire. Tout était dit... mais c’était oublier, non pas que ce sport réserve toujours des surprises, mais que l’équipe de France détenait une arme nucléaire : la volonté de vaincre d’un footeux de pas même 24 ans, qui, déjà, possédait un palmarès de vieux briscard. Un penalty lui a fourni l’occasion de monter aux barricades... et de réussir l’impossible : revenir au score face à une armada déjà sûre de son triomphe...
Une victoire française l’aurait maintenu au firmament déjà atteint, mais c’est la défaite qui en a fait un héros. Le gamin de Bondy est entré dans la gloire... parce qu’il a su le rester. A l’instant où le ciel lui est tombé sur la tête, sonné, abasourdi par l’impensable, il n’était plus que le cadet du club banlieusard à l’instant de sa première défaite. Il s’est assis dans l’herbe, vidé tout aussi mentalement que physiquement, cherchant le silence au milieu d’un vacarme assourdissant... Rien n’était feint, calculé, rien ne sonnait faux. Kilian ne se refaisait pas le match... il voulait l’oublier. Pas de larmes... Un immense désarroi... que l’on ne peut, sur l’instant, qu’encaisser dans la solitude.
Passons sur le gamin effronté d’Amiens... qui, fort heureusement, n’a pas obtenu ce qu’il était venu chercher... et ne pourra plus jamais se comporter ainsi sans écorner sa maigre besace de glorioles de pacotille. Deux images fortes ont suivi : la main du gardien argentin -secourable à cet instant- qui parvient à le relever, et les larmes qui débordent dans les bras de son père. Impudeur des caméras qui se sont introduites dans l’intime... Là encore, on est dans l’humain le plus pur, sans artifice, sans apprêt. Comme lors du décès brutal d’un proche, l’aide ne peut provenir que de la famille ou, plus rarement, d’un étranger qui trouve le mot juste, le geste de réconfort acceptable.
Remise du trophée de meilleur buteur, cérémonie des médailles, salut aux supporteurs sur le balcon du Grillon, MK, sans prononcer un mot, par sa gestuelle, a su exprimer ses sentiments, a tenu son rang tout en vivant encore intensément dans la douleur d’une défaite inacceptable. Pourtant, déjà, par un tweet de deux mots -« Nous reviendrons »-, on savait que sa rage de vaincre allait reprendre le dessus, allait bousculer ce qui était bien plus que de la mélancolie, une détresse que, jamais il n’oubliera, que, jamais, il n’acceptera de revivre.
...Et le voici, deux jours plus tard, debout, attentif, fougueux même, sur le terrain d’entraînement du PSG, sans rancœur ni suffisance... Le héros se fait à nouveau simple artisan des prochaines victoires de son club. Certains se souviendront que KM touche un salaire quotidien de 200 000 euros et diront qu’il doit bien cela à ceux qui font sa fortune. Oui, bien sûr... Mais on peut aussi voir dans ce geste, qu’on ne lui demandait pas, la volonté de KM de remonter à cheval au plus vite pour conjurer le sort. Quiconque sait que conduire aussitôt après un accident est le plus sûr remède contre l’envie de ne plus jamais prendre le volant.
Mbappé, à Doha, ce 18 décembre, n’a pas rejoint le panthéon déjà fourni de nos grands footballeurs. Il en a pris le lieu le plus prestigieux. Pelé, qui se meurt, partira serein : son remplaçant est trouvé. Il n’est pas Argentin. Il est Français.
PS : Beaucoup accablent les Argentins et, en particulier, Martinez. Après réflexion et rembobinage des images, je n’aurai pas la dent aussi dure qu’eux. Sans l’absoudre, surtout en raison de quelques attitudes bien peu correctes pendant la match - la danse du gardien aurait mérité un carton rouge -, je ne mêlerai pas ma voix à celles qui condamnent sans appel l’équipe argentine. D’abord parce que le geste de Martinez relevant Mbappé est celui d’un champion en admirant un autre, attitude d’autant plus sportive que celui-ci venait de le vaincre quatre fois.
Ensuite, parce que le bref geste obscène du même Martinez lors de la remise du trophée qu’il méritait, peut être mis sur le compte de l’euphorie ambiante, qui a annihilé sa perception de la solennité du lieu et de l’instant.
Enfin, parce que cette histoire de poupée à l’effigie de KM brandie et chambrée toujours par le même, hors les insultes racistes de certains supporteurs argentins qui ne sont pas excusables, relève encore une fois d’une ambiance survoltée et, surtout, d’une tradition locale qui n’émeut personne à Buenos-Aires. Elle n’est pas particulièrement intelligente ni élégante, mais elle doit être prise pour ce qu’elle est : elle appartient à la conception argentine du football.
Et je ne puis pas oublier non plus que les Argentins comptaient aussi parmi eux un gamin. Un gamin de Rosario, un gamin de 35 ans, qui, sur le terrain, pendant le match, ressemblait à celui de Bondy... et qui, brandissant la coupe, hurlant sa joie d’être enfin détenteur du trophée, ressemblait encore à son compère parisien, tant, à sa place, celui-ci aurait, lui aussi, exprimer à en perdre haleine son bonheur de la victoire, sa soif de la partager avec ses partenaires, son plaisir de faire vibrer son public.
Bravo Lionel... mais prévoyez que, dans quatre ans, il vous faudra rendre votre butin à Kylian... qui, pour une fois face à vous, a tout fait pour le conserver. Si possible, Lionel, épargnez-nous la présence de Martinez. De toute façon, il n’aura pas à secourir Kylian, ni à exhiber une autre « paluche »...
Rédigé par : Serge HIREL | 23 décembre 2022 à 15:22
@ Serge HIREL | 23 décembre 2022 à 10:57
« Mais le psy n’était pas bien réveillé... et s’est laissé aller à un diagnostic qui aurait dû être sans surprise. Hélas, trois hélas, la plume s’est rebellée... et voici le Prince affublé de défauts... »
Ben oui, EM a quelques défauts, comme nous en avons tous, vous aussi sans doute et même moi.
Parfois il en fait un peu trop, ce que ses adversaires ne manquent pas de lui reprocher.
Parfois les mêmes trouvent qu’il n’en fait pas assez.
Difficile de diriger un pays composé de 67 millions de râleurs qui en veulent toujours plus ainsi que l’a fait remarquer François de Closets dans un de ses livres.
Tout le problème consiste à trouver qui ferait mieux que lui. Vous avez peut-être une idée ? Attention vous risquez, comme notre hôte, d'être très déçu au bout de quelques mois ! :)
Rédigé par : Achille | 23 décembre 2022 à 12:53
« Moi, Emmanuel Macron, je me dis que… »
Philippe Bilger devrait faire une édition révisée… et complétée de son livre sur Moi.
J’aime l’extrospection.
Rédigé par : sbriglia | 23 décembre 2022 à 12:27
Les profondeurs de la bêtise des contempteurs du président sont donc définitivement insondables, Macron n'est que le symptôme de notre pathologie, et je le préfère bondissant à notre image devant notre télé aux mines confites de la noblesse qatari et du nabab corrompu de la FIFA.
On se dit, à lire ici certains, qu'au lieu de sacrifier la jeunesse notre président aurait mieux fait de laisser la nature débarrasser le corps social de ses membres malsains.
Rédigé par : Aliocha | 23 décembre 2022 à 12:04
Ô temps funestes, où il n'est question que d'un jeu idiot, courir comme un dératé après une balle, aller et venir, dans un sens puis dans l'autre, se regarder avec un air entre deux airs, faire des gambades, sauter d'un côté puis de l'autre, se rouler sur l'herbe, se heurter, tout ça en petit short que ce soit l'hiver ou l'été, et pour rien !
Les voilà qui prétendent porter des valeurs... Ici, les mots me manquent !!
Que d'énergie gaspillée ! C'est proprement insupportable...
Est-ce qu'on ne pourrait l'employer à nettoyer les écuries d'Augias ?
Et puis tous ces tartuffes hypocrites qui viennent s'offusquer comme des mères maquerelles de ce que les hommes dans une feinte triviale et répugnante, donnent le spectacle tant attendu !
Ras la frange ! Ras le bol ! Ras la moumoute ! Ras la casquette !
Au fait ! J'ai fait un pain d'épices et du vin chaud, j'ai arrêté de me chauffer, il faut avoir un peu froid pour apprécier le vin à l'orange et aux clous de girofle, et ici, il ne fait pas assez froid...
Me voilà prête à écouter, devinez qui ???
La Pythie a posé son gros c*l entre les deux mondes, celui qui n'en finit pas de mourir et l'autre qui arrive difficilement dans d'atroces convulsions...
Et voici ce qui me dit la Pythie :
- Toi, là, viens ici, ignoble ordure !
(J'aime pas trop ce ton...)
- Viens que je te missionne, car tu m'as l'air futée.
(Ouais, c'est pas faux...)
- Dans ce monde d'humains cupides, avides, stupides, perfides et morbides, il me faut me rendre à l'évidence, j'ai besoin d'un messager, et toi vieille charogne, tu feras parfaitement l'affaire !
(J'aime pas trop qu'on m'insulte...)
- Baisse tes yeux de vache quand je m'adresse à toi, il se pourrait que ma grandeur te consume par sa beauté indicible, inouïe, éblouissante, baisse tes yeux te dis-je !
(Merde alors ! J'aime pas trop les ordres...)
- Va porter la nouvelle, et fais en sorte qu'elle soit entendue et comprise, sans quoi il va t'en cuire, à toi mais aussi à toute ton engeance ! Va et dis bien à tous que la Pythie ne fait de transmettre, car elle se tamponne mortellement le coquillard de la suite de l'épopée humaine. As-tu bien compris ? Réponds silencieusement !
(Ah, ouais, j'ai déjà une fois répondu silencieusement et j'ai été moyennement comprise. Bof, faisons mine de saisir l'importance de la mission...)
- Tu vas aller dire à cette grouillante putréfaction que désormais il lui faudra réfléchir, car ce que les Dieux dans leur grande bonté, accordaient, n'est plus ! Les Dieux sont morts ! Ils se sont tous immolés, l'Olympe n'est plus, il ne reste que ce rogaton qui mijote dans les geôles de Bruxelles…
(Quoi ? Un rogaton dans les geôles de Bruxelles, c'est où ça, Bruxelles ?, pourvu que ce ne soit pas en France !! Et ce rogaton, pourvu qu'il soit d'ailleurs, chépasmoi, genre ailleurs loin, un pays exotique par exemple, les gens exotiques ne sont pas fiables, tantdis que ceux qui ont une grande et belle histoire, ceux-là sont, par l'honneur et la probité des aïeux, tenus...)
- Vas, dis bien que c'est une chance et la dernière qui leur est accordée de faire ce que la justice, l'équité, la piété, la raison et l'intelligence commandent ! Do not trepassing ! Solve or die ! Va ! Va ! Cours et ne te retourne pas !!!
Me voici, donc, bande de dégueul*sses, je vous le dis en vérité, être en dessous de tout n'est pas glorieux, n'être à la hauteur de rien est mortel ! Sur ces bonnes et douces paroles, Joyeux Noël !
Rédigé par : duvent | 23 décembre 2022 à 11:46
@ Achille | 23 décembre 2022 à 07:27
Et voici le psy qui, dès potron-minet, s’empare de sa lunette embuée, dont il a depuis belle lurette transformé le prisme pour n’y voir que ce qu’il souhaite, qui rend sa sentence, n’ayant d’égard que pour son maître vénéré et toujours prêt au combat, même le plus insipide.
Mais le psy n’était pas bien réveillé... et s’est laissé aller à un diagnostic qui aurait dû être sans surprise. Hélas, trois hélas, la plume s’est rebellée... et voici le Prince affublé de défauts... Reprenez-vous, Achille ! Il en va de votre gloire... et de celle du « gamin » !
Rédigé par : Serge HIREL | 23 décembre 2022 à 10:57
Un match. Du sport. On perd, on gagne.
Il me semble que nous avons affaire à une demi-volée sur le second but de ce jeune homme.
Il me faut par ailleurs bien reconnaître que Lionel Messi est actuellement, sur la planète foot, le seul joueur que je regretterai de ne plus voir jouer.
Le jeune KM, aussi brillant soit-il, a plus de talent que de génie, son coup de rein est puissant, sa qualité de travail éminemment respectable, il progresse dans les domaines qui ne sont pas son fort naturel, les petits espaces par exemple, et il possède un mental que d'autres n'ont pas.
Il me semble qu'un Kingsley Coman est naturellement plus doué. Son jeu est incroyable... quand il le pratique comme il le devrait.
Tout ça pour dire que le dithyrambe me semble exagéré.
Paraît-il que quelques bas du front l'ont insulté sur les réseaux sociaux.
Ce qui me fait penser à ce bon adage que j'ai déjà dû écrire : au foot, il n'y a pas que des c*ns, mais tous les c*ns y sont.
P.-S.: pour ceux qui ont Canal+, il y a un reportage époustouflant, Sounds of surfing, sur Nazaré et les surfeurs de grosses vagues, des murs de 25 à 30 mètres. Ça regarde la mort en face. Ce sont d'incroyables sportifs.
Rédigé par : Jérôme | 23 décembre 2022 à 09:00
Kylian Mbappé est assurément un joueur d’exception, peut-être aujourd’hui le meilleur du monde. La défaite de l’équipe de France en finale provoque chez lui une frustration qui peut être une chance pour la suite de sa carrière en créant un désir de revanche.
Kylian Mbappé est aussi un leader, sa prise de parole dans les vestiaires l’a montré. Sa personnalité n’écrase pas ses partenaires mais les amène à se dépasser. (Au passage j’ai été impressionné par la harangue de Steve Mandanda à la mi-temps qui, remplaçant, a joué le rôle de véritable capitaine de l’équipe.)
Une interrogation toutefois. Est-ce que les qualités qui le distinguent principalement des autres joueurs, la vitesse et l’explosivité, ne marquent pas en même temps ses limites, en ce sens qu’elles s’érodent rapidement avec l’âge ? Ainsi je ne suis pas sûr que Mbappé connaisse la même longévité qu’un Messi ou un Ronaldo. Je ne demande qu’à me tromper.
Rédigé par : Marc Ghinsberg | 23 décembre 2022 à 08:39
Éloge bien mérité d'un très grand champion !
Rédigé par : Axelle D | 23 décembre 2022 à 08:30
""l'adulescent" Macron se pique de le consoler en prenant toute la lumière" (PB)
Et encore, nous avons échappé au pire.
Un peu plus Macron allait nous jouer sur le banc de touche un remake de la Pieta de Michel-Ange, version 2.0, avec Mbappé sur les genoux.
Ses conseillers en communication, et lui-même, manquent de culture, c'est dommage le spectacle de cette scène eut éclipsé la finale elle-même.
J'ai parlé d'obscénité au sujet de son comportement, c'est malsain qu'il fallait dire plutôt. Un refoulé incontrôlé qui finit par salir le héros du jour.
Rédigé par : Tipaza | 23 décembre 2022 à 07:50
« Une mélancolie absolue donc, la détresse d'un combattant qui avait tout donné et se retrouve assis par terre sans même avoir le droit à sa tranquillité puisque "l'adulescent" Macron se pique de le consoler en prenant toute la lumière, Narcisse qui se serait approprié le triomphe et qui par défaut instrumentalise la chute. » (PB)
Il faut arrêter avec cette critique continuelle sur Emmanuel Macron. Cela ressemble plus à de l’aigreur, à du dépit mal contenu. Une chose est sûre, cela ne grandit pas ceux qui s’y vautrent à longueur de journée.
Quand un ami est dans la détresse le laisseriez-vous dans sa « tranquillité » ou bien viendriez-vous lui apporter votre réconfort ?
Quand on est président de la République, faut-il au nom des contraintes liées à sa fonction oublier ses sentiments pour un ami qui est totalement abattu par une défaite qu’il ne méritait pas ?
Un président de la République a aussi des faiblesses et même des défauts. Malgré sa fonction il reste un être humain. Peut-on vraiment le lui reprocher ?
Rédigé par : Achille | 23 décembre 2022 à 07:27
Kylian Mbappé est un phénomène qui bat les records les uns après les autres.
En finale de compétition pour la coupe du monde, il a marqué 3 penalties et une reprise de volée. C’est un nouveau record à battre.
Insaisissable, insatisfait, buteur d’exception, il est encore en phase de progression, donc il n’a toujours pas de surnom définitivement acquis comme les autres champions du ballon rond.
Le kid de Bondy fait référence à sa légende construite dans le 93 mais cela ne correspond plus à sa situation actuelle.
Le surnom KM fait référence à ses initiales et aussi à sa vitesse, il peut courir à plus de 35 km/h ballon au pied ; mais Haaland le fait aussi.
Donatello est un personnage de film fantastique, tortue ninja à la peau verte et au masque de Zorro ; mais c’est un personnage enfantin qui ne colle pas à la maturité du joueur.
Pingouin est un surnom qui lui va bien aussi, en référence à son attitude qui consiste à replier ses grands bras dans une posture de repos et de suffisance ; mais cela ne colle pas avec la facette de sa personnalité qui est d’être à l’affût du prochain but.
Le surnom de roi lui irait bien car techniquement, c’est souvent lui le patron ; mais ce pseudo est déjà collé au brésilien Pelé qui est le footballeur aux 1 000 buts.
Alors, quel surnom surgira d’un vestiaire un grand soir de liesse et désignera sans coup férir ce joueur exceptionnel ?
Rédigé par : Vamonos | 23 décembre 2022 à 02:08