Ouf, c'est fini, on va enfin pouvoir passer à autre chose, par exemple au gouvernement de la France !
Mais on voudra bien me pardonner : j'ai encore un autre sujet sous l'esprit, depuis quelque temps j'avais envie de le traiter mais l'actualité ne s'y prêtait pas. Maintenant il me semble que la voie est libre et que je vais pouvoir évoquer Pascal Praud (PP), l'animateur phare de CNews, et accessoirement mes rapports avec lui.
Puisque j'ai la chance d'être à l'Heure des pros le lundi matin, avec notamment Élisabeth Lévy et Nathan Devers, et le mardi soir, avec la même et Olivier Dartigolles.
Avant d'aborder les raisons fondamentales de mon adhésion médiatique à PP - en substance et en contraste, parce qu'il était lui et que j'étais moi - et pour pouvoir mieux répondre à ce que je sens ici ou là d'incompréhension en ce qui nous concerne, quelques observations préliminaires.
Serais-je le plus mal disposé à l'égard de PP que je le défendrais, de toutes manières, avec une vigueur convaincue face aux attaques odieuses dont il se moque mais dont on croit l'accabler. Il y a un certain niveau de bassesse et au fond de jalousie qui appelle, pour les battre en brèche, une fidélité de principe. Et ce n'est pas Quotidien et ses "ta gueule" qui me feront changer d'avis.
D'ailleurs il ne se passe pas de jour sans que le hasard des rencontres ne me conduise à plaider pour lui. Je le fais avec d'autant plus d'énergie argumentative qu'il se soucie comme d'une guigne de la bave des crapauds et qu'il n'est pas loin de vous reprocher parfois de prendre fait et cause pour lui. Mais, tant pis, on ne se refait pas et l'injustice est toujours une sale morsure !
PP est trop atypique dans l'univers de l'audiovisuel pour qu'on se contente à son sujet d'une analyse superficielle. Animateur certes, libérant la parole de ses invités, mais aussi chroniqueur n'économisant pas la sienne, il met au jour une synthèse qui, entre abstention et écoute d'un côté, engagement et convictions de l'autre, place ses possibles contradicteurs en oscillation constante : qui s'est exprimé, l'arbitre ou le joueur ? Faut-il considérer comme sérieux ses propos ou convient-il de déceler l'ironie au coin de son oeil, l'outrance délibérée, la provocation calculée ? Quand il souligne que la nuance n'est pas son fort, le regrette-t-il ou s'en flatte-t-il ?
En tout cas c'est ne rien comprendre à PP et au lien qu'il entretient avec ses invités, durant les débats, que de s'attacher à la tonalité purement formelle des répliques, à leur caractère parfois vif, au climat de légère excitation qu'engendre forcément une émission qui se paie de mots et de pensées, d'humeurs et d'enthousiasmes, de saillies et d'indignations.
Il est clair que les heures de PP ne ressemblent pas à un long fleuve tranquille, de sorte qu'elles échappent toujours à la plaie médiatique fondamentale pour les présents sur le plateau et les téléspectateurs : l'ennui. Serait-on tenté de se laisser aller à la douceur d'un conformisme rassurant que PP n'hésiterait pas à opposer à vos banalités ses imprévisibilités et à demeurer accordé avec l'esprit de ses émissions : si vous cherchez du confort intellectuel, passez votre chemin !
J'admets volontiers - et parfois à ma charge - que ce style d'échanges, cette impression que donne PP de ne s'offusquer de rien et d'ailleurs de ne pas manquer la cible que vous pouvez être pour lui, sont susceptibles de vous inciter, quoi qu'on en ait, à une forme d'excès immédiatement délicieux mais qui peut être parfois mal perçu à l'extérieur. Ni dérision ni condescendance mais seulement le surgissement d'une rançon où sans doute on applique trop bien ce qu'on imagine être le dessein de PP : lui parler comme il nous parle. On se console d'autant plus aisément de nos rares ripostes acides que PP lui-même n'est pas avare de gracieusetés aimablement perfides qui nous mettent à égalité.
Quand sur les thèmes judiciaires nous nous confrontons, avec un plaisir anticipé, à un antagonisme qu'il impute souvent absurdement à ma "haine" de Nicolas Sarkozy et que je lui renvoie en incriminant sa prétendue "ignorance", nous sommes l'un et l'autre dans un "jeu", dans un "je" de rôles et nous savons bien qu'il y a une allégresse de la contradiction quand on la perçoit, à tout coup, comme fidèle au rendez-vous que nos alacrités respectives lui ont fixé.
Rien ne serait plus contraire à l'atmosphère de nos rencontres que de la joute masquée, que la tentation d'un parisianisme gourmé qui remplacerait l'affrontement des idées et la vivacité du langage par des rumeurs, des chuchotis et des on-dit sans véritable intérêt.
Les heures de PP et avec PP éclairent, mais pour l'infirmer, ce paradoxe actuel : on veut bien être favorable à la liberté d'expression singulière et collective mais hors de question que ses manifestations ne soient pas lisses, sans heurts ni oppositions, sans contradictions ni humeurs.
Avec PP, il y a des personnalités, des intelligences, des surprises et la détestation de la caporalisation suprême : celle résultant des médias dialoguant avec les médias.
Qu'il soit l'objet d'une hostilité vigilante de la part de certains qu'il ne ménage pas est un honneur.
Spectateur assidu de l'émission "Face à l'info" où brille Christine Kelly, je n'ai regardé qu'une seule fois l'émission de Pascal Praud et encore pas complètement. Pas du tout mon style, sans que ce soit péjoratif.
N'ayant rien à dire ni sur l'émission ni sur l'homme, ce qui n'est pas une raison pour me taire, et désireux de participer à la curée, si curée il y a, mélancolique je me demandais : que dire ?
Brusquement j'eus un flash et la lumière fut.
Bon sang, mais c'est bien sûr !
Le titre du billet est une contrepèterie ou une anagramme, que je venais de résoudre, il me fallait porter la solution à l'honorable société.
Les heures de Praud, cela donne :
Les peurs du Hard.
Désolé, il m'arrive de céder à la facilité. Pour me faire pardonner je cherche une anagramme de "Volodymyr Zelensky". ;-)
Rédigé par : Tipaza | 21 décembre 2022 à 06:20
Dans la vie, le principe de la dichotomie s’avère souvent bien pratique pour couper en deux et classer une population en deux parties distinctes. Mais que faire du reste ?
Ainsi, dans le domaine des commentaires politiques, les professionnels dament sans conteste le pion aux amateurs surtout lorsque se trouve aux commandes un interprétateur au nom prédestiné, un professionnel techniquement supérieur aux autres ne serait-ce que par son nom qui est … Praud, cela fait pro mais pas trop.
Dans l’oreillette, on me demande ce que je fais du reste.
Dans la vie, il y a toujours le petit malin que personne n’attendait et qui s’invite à la dernière minute chez les pros pour commenter, diriger ou plus simplement accaparer du temps de cervelle disponible.
C’est souvent comme ça, même le grand soir de la finale de la sacro-sainte coupe du monde, un costumé a fait tomber la veste pour casser les codes et faire partie des pros. Que faisait-il sur la pelouse du stade réfrigéré ? Qu’allait-il faire dans cette galère ? Dominé par sa passion en faisant croire qu’il donnait un peu de compassion, Il a passé ses mains sur les épaules et le ventre d’une idole planétaire.
La Vénus Cloacina, déesse de la fidélité ou des égouts (choisis ton camp camarade) n’a rien vu venir et ne peut que constater les dégâts. ELLE n’a rien pu faire sur ce coup-là, le mal est fait. Et toutes les explications alambiquées ne pourront rien y changer.
Rédigé par : Vamonos | 21 décembre 2022 à 03:07
@ Serge HIREL | 20 décembre 2022 à 20:28
Ce gamin est la risée de la terre entière.
https://pbs.twimg.com/media/Fkaf_HyXEAASkbH?format=jpg&name=large
Rédigé par : hameau dans les nuages | 20 décembre 2022 à 21:28
Hum !
Ayant eu les oreilles formées aux subtiles interviews de Pierre Bouteiller, j'ai le plus grand mal à faire mon deuil des interviewers ''à bonne distance'', érudits et bons questionneurs, jamais à montrer leurs biceps, jamais en mode prêchi-prêcha et surtout JAMAIS à exciter chez l'auditeur son cerveau reptilien.
Qu'il s'agisse de PP, Léa S. en passant par Yann B., mon regret du style Bouteiller est é-ter-nel.
Sans doute existe-t-il ses enfants, mais les directeurs du PAF les cachent à nos yeux, préférant faire des médias un cirque à toute heure.
Rédigé par : elektra | 20 décembre 2022 à 21:19
À noter que Sonia Mabrouk n’a rien à envier à Pascal Praud dans sa façon de conduire les débats dans son émission sur CNews.
Comme lui, elle ne cesse de couper la parole à ses invités et affiche, quand elle n’impose pas, son opinion sur le thème du débat.
Je préfère le style de Christine Kelly dans son émission « Face à l’info ». Elle garde sa place d’animatrice en posant les questions, ne coupe jamais la parole à ses invités et ne prend pas position.
Chacun parle à tour de rôle sans être interrompu, ce qui est bien plus agréable pour les téléspectateurs.
J’aime particulièrement les analyses économiques de Dimitri Pavlenko, ainsi que les anecdotes historiques de Marc Menant. Les minauderies de Charlotte d’Ornellas m’amusent. Quant aux éditos de Mathieu Bock-Côté, il parle tellement vite que je ne comprends pas la moitié de ce qu’il dit. Mais c'est sans doute mieux ainsi car ses avis tranchés, agrémentés d'un humour pas toujours très fin, ont tendance à m'agacer.
Rédigé par : Achille | 20 décembre 2022 à 21:03
@ Patrice Charoulet | 20 décembre 2022 à 15:27
« J'estime que M. Macron incarne fort bien la droite républicaine »
Non. Pas plus que la France. Son comportement à Doha, dans la tribune officielle, aux côtés de l’émir du Qatar, est indigne d’un chef d’Etat (vidéo à partir de 1.25) et fait douter de sa capacité à l’incarner. Les Français ne sont pas de tels beaufs surexcités. Regardez les personnalités qui l’entourent : elles sont gênées, aucune ne comprend son attitude. L’image la plus triste est à la fin de la vidéo : l’émir le prend dans ses bras pour le consoler comme on console un gamin... Croyez-vous que l’un de ses prédécesseurs se serait ainsi exhibé ? Pourriez-vous mettre côte à côte la photo du Général et celle de ce supporter déchaîné ?
https://www.tf1info.fr/sport/video-coupe-du-monde-2022-la-finale-argentine-france-vue-par-emmanuel-macron-2242398.html
Rédigé par : Serge HIREL | 20 décembre 2022 à 20:28
Cher hôte, j'écoute l'émission.
Faites-vous la sieste ?
Ah Jérôme Béglé ne peut pas voir sa maman, la SNCF est en grève.
Il n'a pas le permis de conduire ?
Là il a des vapeurs.
Philippe, on ne vous entend pas. Mais que faites-vous là ? Ah pardon, vous avez pu en placer une.
P. Praud, abus de droit. Ben non ils ont le droit de faire grève. Un peu limité.
Très drôle Babeth à J. Béglé qui nous renseigne sur la possession d'une machine à laver et à sécher le linge 2 en 1.
Babeth susurre : vous êtes déconstruit finalement.
Perso je trouve ça excellent, personne ne relève.
Bon allez j'arrête mon reportage animalier.
Vive le rouquin.
Rédigé par : Jérôme | 20 décembre 2022 à 20:25
Combien paye CNews pour ses chroniqueurs ?
On ne peut pas décorréler ce billet de la soupe servie par Praud et dont beaucoup de nécessiteux se contenteraient.
Philippe Bilger peut encore dire ce qu'il pense de Sarkozy et c'est un bon porte-parole. Espérons que quand ça ne sera plus possible il ira ailleurs.
Rédigé par : stephane | 20 décembre 2022 à 20:00
Cher Philippe Bilger,
Je me permets d’ajouter que Pascal Praud, qui n’a pas son égal dans le PAF et qui surprend toujours, a tendance à trop tirer la couverture à lui. Pourtant ses invités ne manquent ni de talent, ni de finesse, mais il leur laisse rarement le dernier mot. Quelquefois, on a l’impression fâcheuse qu’ils ne sont que ses faire-valoir.
Les invités que j’apprécie le plus sont vous-même et GWG, qui vous exprimez avec calme, sérénité, précision et clarté, choisissant ainsi vos mots pour exprimer votre pensée avec le plus de nuances possibles (quand PP ne commet pas le blasphème de vous interrompre). Vous faites honneur à la pensée et à la langue française.
On apprécie que la volcanique Elisabeth terrasse le politiquement correct, mais l’on regrette que Fenech soit d’une prudence de jésuite, ce qui le rend un peu fade. Quant à Dartigolles, il récite sa partition entendue de stalinien – avec une mauvaise foi assumée – qui n’est pas sans rappeler l’ineffable Marchais. Ce qui permet à PP de briller sans gloire.
Quant au talentueux et vif Geoffroy Lejeune, il parle plus vite que les mots : pourrait-on amicalement lui glisser à l’oreille qu’il ne s’adresse pas à des ados, et que de nombreux auditeurs ont renoncé à essayer de le comprendre ?
Rédigé par : Florestan68 | 20 décembre 2022 à 19:35
Le filon exploité par Pascal Praud n’est pas tout à fait nouveau, mais CNews, tout en respectant son cahier des charges qui l’oblige à faire place à tous les courants de pensée, a su l’adapter à sa ligne éditoriale tout sauf neutre en matière politique. Les ingrédients : un fond de « talk-show » à l’américaine pour assurer la dynamique, un plateau qui se dispute sans apparente retenue, mais surtout la vivacité spontanée des « Grandes Gueules » et la pugnacité feinte de « On refait le match », émission dont PP fut l’un des piliers lorsqu’il était journaliste sportif.
À bien y regarder, sa mue n’est pas achevée et cela fait son charme... ou agace. Le plaisir de débattre, de s’emporter, de contredire, plus rarement d’approuver, l’attire bien plus que celui de connaître en détail le dossier ou les faits qu’il offre à la discussion... après avoir donné son avis. En vérité, il s’amuse, quand les autres animateurs se drapent dans un sérieux qui les rassure sur leur professionnalisme... et leur respect de la bien-pensance.
Qu’un invité prenne la posture d’un prophète sûr d’une prochaine guerre civile et le voilà qui l’engage à poursuive jusqu’à la caricature... qui réduit à néant son oracle. Qu’un autre, comme de coutume, entame sa rengaine sur les bienfaits du communisme et le voilà qui le raille, sans pourtant lui infliger une sentence politique.
Animateur, il donne la parole, mais la coupe aussitôt. Débatteur, il s’enflamme... puis, sans attendre, change de sujet... De la mauvaise foi ? Pas du tout ! « L’heure des pros » est une pièce de théâtre dont l’intrigue évolue instantanément, au gré de l’humeur de PP. Une seule certitude, l’épilogue est immuable : « Nous sommes en retard ! », lance-t-il, toujours satisfait de ses comédiens, y compris du macronien de service, venu là pour prêcher la bonne parole au milieu de mécréants qui, obéissant à une règle non écrite, l’écoutent un instant, puis l’étouffent longuement.
Reste la question de la participation de Philippe à cette performance d’improvisation dirigée de main de maître par PP. Lui qui sait si bien s’exprimer, nous combler d’un français d’honnête homme, que va-t-il faire en ce lieu qui n’est pas loin parfois de ressembler au comptoir d’un Café du Commerce ?
Il s’en explique dans son billet, son penchant pour le dialogue, sa connivence personnelle avec l’animateur, son bonheur d’observer l’humain... Cela s’entend... Mais peut-être peut-on ajouter à ces justifications le plaisir de jouer le rôle qu’il a tenu dans sa vie professionnelle, non pas tant apporter son expertise quand la justice est sur le gril que tenter, au milieu des échanges souvent contradictoires, d’extraire de ceux-ci un sens commun susceptible d’apaiser les esprits...
C’est sans compter avec Pascal Praud, qui, lui, est bien résolu à refaire le match jusqu’à la dernière seconde de l’émission, quitte à oser se lancer, avec son onctuosité si particulière, dans une joute avec notre hôte, qu’il sait gagnée d’avance puisqu’il détient l’arme suprême : donner et couper la parole.
Ah ! J’oubliais... parce qu’il ne mérite que l’oubli... Barthès... Bon, Barthès... Qu’on l’envoie aux galères et qu’il n’ait que CNews en boucle pour se distraire !
Rédigé par : Serge HIREL | 20 décembre 2022 à 19:08
Il me semble justement que Pascal Praud échoue à maintenir un équilibre entre son rôle de chroniqueur et son rôle d'animateur. Ce mélange est admissible dans une telle émission, à condition que l'intéressé n'abuse pas de sa position.
Or c'est ce qu'il fait. Il insiste lourdement sur son point de vue au détriment de celui de ses invités. Parfois, cela devient comique, car il se fâche contre l'un d'entre eux, alors qu'en fait ils sont d'accord. Mais il paraît indispensable que la polémique ait le dessus.
Il me rappelle Georges Marchais avec son "c'est un scandâââl", ou Jean-Pierre Coffe avec son "c'est d'la m...".
Et puis ce n'est pas comme si son point de vue était absolument original ou éclairant... Il me semble au contraire que le confort intellectuel est ce qui caractérise le personnage, et d'ailleurs son émission. Ça fait longtemps que je n'ai rien appris en écoutant L'Heure des pros.
Ses préjugés gros comme des camions occupent tout l'écran : il faut aimer les policiers parce qu'ils sont gentils et que ce sont des pauvres victimes, le gouvernement a tout faux sur le Covid et s'est conduit en dictateur...
Cette dernière scie, en particulier, est funeste en raison de ses répercussions sur la santé publique. Lors d'une émission récente, il avait invité l'un de ses abonnés, le professeur franco-israélien Cyrille Cohen. Il ne tarit jamais d'éloges à son égard, et il a raison : le prof est imbu de scrupule scientifique et de bonté (pardon d'utiliser ce mot complètement démonétisé).
Eh bien, pour la première fois, j'ai vu Cyrille Cohen se fâcher à l'encontre de Pascal Praud. Celui-ci avait fait preuve d'une mauvaise foi encore plus marquée que d'habitude, et il exploitait la présence du professeur pour accréditer son négationnisme covidique -- qui est à l'opposé des propos de son invité.
Une autre chose qui me gêne dans l'émission est le rôle des punching-balls de gauche. Il y en a toujours un, et sa mission est de s'en prendre plein la figure. Ça se voit vraiment beaucoup. Laurent Joffrin, en particulier, fait peine à voir. Avec sa mine de chien battu résigné à prendre sa claque, on se demande ce qui le pousse à venir. Il est si bien payé que ça ?
Olivier Dartigolles, en revanche, est bien mieux traité. Ça aussi, c'est gênant. Le gars est tout de même un ancien responsable du Parti communiste... une émission de droite, vraiment ?
Ce dispositif (un unique invité de gauche pour singer la diversité des points de vue) me rappelle, toutes proportions gardées, certaines émissions des télévisions d'État russes, où l'on faisait venir régulièrement une tête de turc ukrainienne (réelle ou supposée), dans le seul but de se faire humilier d'un bout à l'autre. (Et parfois de se faire littéralement frapper par les invités -- L'Heure des pros, c'est de la tisane à côté.)
J'ai aussi une petite note particulière, dans mon carnet noir, pour cette grande asperge prétentieuse de Vincent Hervouët, qui a quand même été chef du service international de LCI et qui distille subtilement la désinformation poutiniste à l'antenne.
C'est toujours sournois, vicieux et glissé par en dessous, de sorte que personne ne puisse lui répondre.
Par exemple, il a prétendu que la guerre russo-ukrainienne était "une affaire entre cousins" -- sous-entendu, ce sont des sauvages arriérés qui se battent entre eux depuis la nuit des temps, en réalité ils ont tort tous les deux et cela ne nous regarde en rien.
Ou encore, les tortures découvertes dans telle région récemment libérée, "il demandait à voir", "tant qu'il n'avait pas vu de ses propres yeux il n'était pas sûr". Il veut voir quoi ? Il propose de se transformer en gynécologue pour vérifier que des Ukrainiennes ont bien été violées ?
Tout le mépris et l'ignorance du grand bourgeois parisien, fils de professeur de médecine, qui ne se rend même pas compte qu'il discrédite le journalisme et l'histoire tout entiers en prétendant que "tant qu'il n'a pas vu, ça n'existe pas". Donc, comme Vincent Hervouët n'a pas "vu", je présume, les chambres à gaz en activité, il en résulte qu'elles n'ont pas existé ?
Le monsieur est président de l'Association de la presse diplomatique. À l'écouter, on comprend à quel point la France est vérolée en profondeur par le gaullo-communisme et l'attirance pour les dictatures russes.
La meilleure partie de l'émission, c'est sans doute celle où Pascal Praud joue les midinettes en invitant des comédiens ou des chanteurs sur le retour. On sent que son admiration est sincère, nous redécouvrons des personnages qui ne sont pas des génies mais qui sont bien sympathiques, enfin c'est du divertissement télévisuel de bon aloi.
Pour la politique ou les choses sérieuses (science médicale, relations internationales...) on préférera quelqu'un d'autre.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 20 décembre 2022 à 16:49
PP est certainement intelligent, cher hôte, et cultivé, du moins est-ce l'impression qu'il donne. L'une des critiques à formuler à son encontre est qu'il coupe la parole, puis, lorsqu'un invité tente de la reprendre après deux minutes de monologue, il le rabroue en lui demandant de ne pas lui couper la parole.
Vous m'direz, pas besoin d'aller jouer les vicimes expiatoires si ça ne plaît pas. Je vous répondrai : vous avez bien raison.
Par ailleurs je ne partage en rien votre point de vue sur les habitués de cette table. Georges Fenech était juge, c'est inquiétant tant il est insignifiant dans tous ses propos. Jérôme Béglé, Babeth, Tartignolle et consorts… qu'apprend-on à leur écoute ? Rien. Ils ont des points de vue. Merveilleux.
Je préfère de loin le jeune homme avec un nom slave qui intervient chez Christine Kelly. Ou Guillaume Bigot.
Ils argumentent. Intelligemment. Charlotte d'Ornellas aussi. Elle argumente. On peut se trouver en désaccord mais elles/ils proposent des idées, à réfléchir.
PP n'est en dehors de ses qualités de blablateur pas un grand faiseur. Il a échoué totalement au FC Nantes par exemple.
À sa décharge le Waldemar n'a pas l'air facile à manœuvrer.
Bref le PP c'est un peu le Waldorf ou Statler du Muppet Show. Ça cancane.
Rédigé par : Jérôme | 20 décembre 2022 à 16:05
Cher Philippe,
Certains de vos textes ici louent quelqu'un, d'autres critiquent quelqu'un. Cette fois, c'est un éloge.
Vous avez vu de près celui que vous louez.
Vos commentateurs se fondent seulement sur ce qu'ils ont vu et entendu à la télé ou à la radio.
Il y a quelques années, le matin je mettais CNews et j'écoutais l'émission animée par celui que vous louez. Cela m'arrive de moins en moins souvent. Quand j'ai le choix de la chaîne de télé d'information continue, j'abandonne CNews, et je lui préfère LCI, parfois BFM ou franceinfo. Ma raison principale est politique : presque tous les débats sur CNews du matin soir ont favorisé des mois durant Zemmour et favorisent maintenant ce qu'on pourrait appeler l'extrême droite. Or, mes convictions politiques ont évolué : longtemps fidèle au RPR, à l'UMP puis à LR, je me rends à l'évidence, après Édouard Philippe, Le Maire, Darmanin, Estrosi, etc. : j'estime que M. Macron incarne fort bien la droite républicaine et le centre droit et la droite LR devrait, Franck Louvrier le dit aussi, s'associer au pouvoir actuel et continuer à lutter contre l'extrême droite.
Dans cette perspective, Pascal Praud, comme Charlotte d'Ornellas, comme Ivan Rioufol, comme toute la rédaction de « Valeurs actuelles », fait tout pour lutter contre le pouvoir actuel. Je ne peux donc pas louer Pascal Praud car son combat constant se voit trop. Il ne trompe personne en faisant semblant de mettre Laurent Joffrin (socialiste) ou Philippe Guibert (socialiste) parmi les autres invités. C'est souvent un combat politique à cinq contre un. Il ne semble pas que vos interventions affaiblissent beaucoup le projet politique principal de Pascal Praud. Vous y contribuez avec talent.
Manifestement, il vous en est reconnaissant et continuera à vous inviter.
P.-S. : j’oubliais l'essentiel. Le lepénisme a progressé régulièrement, d'année en année. Il est, hélas, possible (voire probable) que Marine Le Pen arrive à l'Elysée. Pascal Praud favorise cet événement. Voulez-vous le faciliter ? Moi, pas du tout.
Rédigé par : Patrice Charoulet | 20 décembre 2022 à 15:27
Cher Philippe Bilger,
Je souscris très largement à la teneur de votre billet.
La liberté de ton et de provocation de Pascal Praud semble impossible sur une autre chaîne de télé. Un ami me confiait encore hier soir que CNews est la seule chaîne qu’il faut regarder quand on veut savoir ce qui se passe réellement : France Info fait partie du service public, donc soumise à la bien-pensance woke et progressiste ; BFM fait de l’audience, donc va dans le sens du vent progressiste ; LCI a décidé de ne parler que de l’Ukraine (mais comment font-ils donc ?).
Toutes ces chaînes et l’ensemble des médias ne sont pas de trop pour contenir la pression de la réalité qui vient heurter de plein fouet l’idéologie de la bien-pensance. C’est à cette aune que l’on taxera CNews de droite, voire d’extrême droite, quand sa tonalité générale se borne à être conservatrice (avec quelques invités de gauche pour apporter un minimum de contradiction).
C’est dans ce cadre plutôt confortable que PP peut donner libre cours à son talent et à sa finesse d’esprit.
Si l’on apprécie qu’il puisse gentiment acculer chacun dans ses cordes, il n’a pas grand mérite à s’en prendre sans ménagement à l’invité de gauche de service, qui n’a d’autre choix que d’accepter de bonne grâce ce rôle de victime expiatoire.
On regrettera aussi – et j’en ai déjà parlé – que la liberté de parole ne conduise à des interruptions trop fréquentes, interdisant de fait à chacun d’aller au bout de sa pensée, et à des chevauchements de propos où tout le monde parle en même temps, rendant alors incompréhensibles les propos des uns et des autres.
Mais pour l’essentiel, l’HDP est une salutaire bouffée d’oxygène dans un univers médiatique de plus en plus étouffant.
Rédigé par : Florestan68 | 20 décembre 2022 à 15:26
@ Achille
Personne ne reproche à Macron d'avoir réconforté les Bleus. Je pense même que c'est bien. Mais à un moment donné, qu'il leur lâche la grappe.
Je vous accorde que Chirac embrassant le crâne de Barthez, c'était d'un ridicule…
Poivre d'Arvor aussi réconforte les jeunes femmes.
Macron est à mon goût allé un peu loin dans la tactilité.
C'est tellement l'avis de beaucoup qu'il ne faut surtout pas parler de ce président tactile. Quand le tabou s'installe, c'est qu'il y a déjà un sérieux problème.
Benalla est tactile lui aussi, d'une autre manière.
Rédigé par : stephane | 20 décembre 2022 à 14:56
CNews participe un peu moins que les autres canaux centraux à la propagande de la pensée unique. La députée européenne Clare Daly 🇮🇪 a bien défini ce qu'elle appelle la production de masse de l'ignorance. Nous y sommes.
Les plateaux télévision bavardeux sont une hérésie de l'information, un échange libidineux, stérile, sans intérêt pour qui veut être économe du temps d'écoute et soucieux de la véracité du délivré. Les sources de connaissance sont déjà ailleurs. Même un brillant P.B. ne parvient pas à évaporer l'ennui et l'irritation générés par les répétés et l'abscons des plateaux Praud.
C'est le drame des milliardaires et d'un pouvoir étatique distributeur de subventions aux tuyaux narratifs convenus (Mediapart, aussi, qui trahit ses idéaux : cf. Michel Cucchi et Laurent Mucchielli). Les citoyens ne seront pas dupes très longtemps. La crise sanitaire, en ce sens, a été révélatrice. La campagne vaccinale actuelle patine, y compris dans l'offre combinée. Le message d'un Robert Kennedy Jr, neveu de JFK, fils du frère assassiné en 1968, a déjà traversé l'Atlantique.
Bientôt, les successeurs de Winston Smith abandonneront l'imaginaire de l'écrit visionnaire pour se rebeller. Le peuple chinois a, dès à présent, maté la société de contrôle qui l'oppressait. Le crédit social vacille…
Par ailleurs, la gouvernance d'un pays n'a nul besoin d'une communication ridicule, éthérée, décalée, multipliée à outrance. Elle a besoin de mutisme dans l'accomplissement efficace des tâches. L'efficacité, la sincérité, la liberté rendent ensuite inutile la propagande.
Rédigé par : finch | 20 décembre 2022 à 14:13
L'Heure des pros que je regarde modérément le soir, m'évoque les réunions entre copains qui aiment à s'envoyer des vannes: autour de la table, le neuneu de gauche (Dartigolles), le centriste bon chic bon genre (Fenech), la foldingue éméchée (Lévy) et le tireur d'élite (sniper) sarcastique (Goldnadel).
Chacun est dans un jeu de rôle administré par un maître des cérémonies qui titille les convives de façon à en tirer le meilleur... ou le pire.
Bien souvent c'est selon, en ce sens que l'on ne se sent ni plus intelligent, ni plus bête après avoir perdu une heure avec eux.
Mais la plupart du temps, je me dis que j'aurais mieux fait de lire les bouquins en retard...
P.-S.: un peu de flagornerie: Philippe Bilger, lorsqu'il arrive à en placer une, hausse singulièrement le niveau !
Rédigé par : caroff | 20 décembre 2022 à 13:56
Vous êtes hors-sujet, Philippe Bilger. Le cas Praud a été traité par vos commentateurs il y a deux billets déjà. Réveillez-vous !
Rédigé par : Herman Kerhost | 20 décembre 2022 à 11:18
Promis on ne se moque pas!?
Se coltiner tous les jours ces émissions, c'est quand même indigeste. Bon il y a un public aussi comme pour Hanounouille:
https://youtu.be/QRd07LtOWIY
Rédigé par : Giuseppe | 20 décembre 2022 à 10:35
Je pense que ces patrons, certains dirons animateurs, sont d'excellents conducteurs de troupeaux, PP au même titre qu'une Anne-Elisabeth Lemoine (C à vous) et Hanouna qui tient la chaîne des heures et des heures même si on n'est pas d'accord il faut le faire. Pour les idées qu'ils développent eh bien elles dépendent de la couleur de leur patron c'est comme la presse c'est pluriel. Pour le reste je dois admettre que PP et son équipe sont excellents au même titre que Christine Kelly et Marina Carrère d'Encausse dans son magazine de la santé qui passe en début d’après-midi. Bon, pour les présentateurs vedettes des journaux télé je préfère sortir le chien...
Rédigé par : Louis | 20 décembre 2022 à 09:39
Ainsi que je l’ai déjà expliqué dans un post sur un autre billet, il m’arrive assez souvent de regarder « L’Heure des pros », surtout le matin, vu que le soir je passe sur le JT de France 2.
Je sais pertinemment que ce plateau TV est un repaire d’anti-macroniens primaires, aussi bien les invités de droite que de gauche d’ailleurs, mais c’est justement pour cela que je regarde. Pour voir jusqu’où leur détestation du président peut aller. Et hier je dois dire que je n'ai pas été déçu. Tous les invités y sont allés de leur petit refrain indigné sur la façon « tactile » avec laquelle Emmanuel Macron a voulu réconforter Kylian Mbappé et Didier Deschamps. Son discours martial ensuite dans les vestiaires pour leur dire qu’il était fier d’eux.
« C’est de la com ! C’est de la com ! » s’est égosillé Pascal Praud lui qui fait de la com du matin au soir, oubliant un peu vite que tous les présidents avant EM ont su encourager les Bleus dans les grandes compétitions internationales.
Je n’ose imaginer les cris d'orfraie si EM avait embrassé sur le front Mbappé qui a permis aux Bleus d'aller jusqu'aux fatals tirs au but, ainsi que l’a fait Jacques Chirac avec Barthès. .
Heureusement Jacques Séguéla a su redonner à ce geste du président sa vraie dimension qui n’avait rien de politique, voire de plus pernicieux ainsi que certains l’ont laissé entendre y compris sur ce blog.
Le public d'ailleurs a bien compris ce geste du président. Ils étaient 50 000 hier soir place de la Concorde, dans le froid, pour venir accueillir leurs champions. De quoi faire pâlir de jalousie le pauvre Philippe Martinez. :)
Rédigé par : Achille | 20 décembre 2022 à 07:51