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18 décembre 2022

Commentaires

Achille

@ stephane | 19 décembre 2022 à 14:36
« Ce président dégrade la France, il ne peut s'empêcher de tripoter, caresser. Ce n’est pas lui, ce sont ses mains. »

À noter que Joe Biden, lui aussi, tendance à égarer ses mains. . Qu’aurait-on dit si Emmanuel Macron s’était permis ce genre de familiarité.
Il est vrai que les présidents américains ont toujours été des "tactiles" ! 😊

Herman Kerhost

Ah, cette photo, franchement, mais pour qui se prend-il ? En revanche, le gardien argentin, quelle classe ! Formidable joueur, et gentleman par-dessus ça...

Le problème, avec ce discours de Macron, est qu'il s'est permis de le publier sur son compte Twittter. Alors oui, ça s'appelle de la récupération. Mais hélas pour lui, ça n'a pas l'air d'avoir bien pris... Tant mieux !

L'Argentine a battu une équipe de France qui n'a à aucun moment mérité la victoire, bien que les dieux avaient l'air de s'être penchés sur leur sort. Chapeau Mbappé, tout de même... 3 tirs au but du même côté, quelle assurance !

sbriglia

À côté de la tombe, modeste ô combien, de Gérard Philipe à Ramatuelle, figure la tombe d’un certain Dédé, ornée d’un volant de voiture avec comme mention : "À notre copain de rallye"…

On ne choisit pas ses voisins de repos éternel…

F68.10

@ sylvain (@ stephane)
"Ce que ne voit pas F68, ça s'explique facilement : il est tellement embrouillé avec ses moratoires, yeux et cerveau compris, qu'il est totalement déconnecté de la réalité." -- sylvain

"F68.10 ne comprenait pas mon exaspération, mais peut-être nos commentaires ne sont-ils pas dans le bon billet." -- stéphane

---

Je ne regarde pas le foot. Donc, quand vous dites que M. Macron "tripote", moi, j'aimerais bien savoir quand, où, et comment. Pour savoir si c'est vraiment déplacé ou si c'est, encore, de l'hystérie anti-Macron de la part des usual suspects.

À mon sens, un président ne devrait même pas se déplacer pour le foot. Ce n'est pas son affaire. Le Jet Ski à Brégançon, par contre, cela ne me pose aucun problème.

finch

Gérard Philipe avait 36 ans lorsque fut découvert le cancer du foie qui l’emporta rapidement.

C’était une grande âme ainsi que le révéla cette histoire.

Gérard Philipe sortait un matin, très tôt, d’un cabaret à Saint-Tropez où il avait passé la nuit. Une vieille femme l’aborda. Elle se lamentait car sa petite fille, en fin d’adolescence, s’était gravement brûlée au visage par un retour de flamme au dessus d’une friture. Elle était défigurée et n’osait plus sortir de chez elle par honte. Seule la chirurgie esthétique pouvait la sauver.
La vieille femme, pauvre, n’avait aucun moyen de l’aider elle-même à être opérée. Elle implora ´Monsieur Gérard’ ou ses relations de secourir l’infortunée.
Gérard Philipe lui vint en aide à lui seul et la jeune fille put retrouver un visage normal et reprit goût à la vie.
Gérard Philipe ne voulut jamais que quiconque sut ce qu’il fit.
Quelques années plus tard, une jeune femme, épanouie dans son existence, se rendit, une fois de plus, comme elle le faisait chaque année, sur la tombe à Ramatuelle d’un grand acteur, trop tôt parti, dont elle n’avait jamais oublié l’extrême bonté.

Giuseppe

@ sbriglia | 19 décembre 2022 à 20:36

Moi, j'en remercie ma mère, elle m'avait aussi amené voir Autant en emporte le vent, et Z... Elle était fan de Daniel Sorano dans Cyrano.

Exilé

Pour mieux connaître Péguy:
https://www.canal-u.tv/chaines/culturegnum/peguy-et-ses-cahiers-de-la-quinzaine

stephane

@ Ellen

Pensez-vous avoir vu toutes les images ?
Je n'ai rien contre un réconfort qui reste mesuré.
Dans les résumés les télés coupent tellement ça ne s'arrêtait pas avec Deschamps. Mbappé c'était moindre.
Strauss-Kahn ou Poivre d'Arvor auraient fait cela avec une dame que cela les aurait conduits au tribunal.
Non ce n'était pas juste du réconfort, il y avait de l'indécence et c'est bien regrettable.

Aliocha

@ genau

Brialy à vos côtés à l'opéra, voilà une scène de roman.
C'est Savonarole qui vous conseillait "Londres", où est confirmé que c'est bien la lecture qui permet d'au mieux rencontrer un auteur.

Ellen

@ sylvain
@ stephane

Non, Emmanuel Macron n'a pas tripoté Mbappé et Deschamps, il les a juste réconfortés par des caresses à la tête et en les prenant dans ses bras pour les consoler d'avoir perdu contre les Argentins. Les Américains le font constamment quand ils sont en peine. Cela ne veut pas dire qu'ils sont des tripoteurs.

Macron est un tactile. Peut-être que c'est ce qui lui manquait le plus de ses parents quand il était enfant. Je crois que c'est inconscient chez lui. Il est comme ça, c'est instinctif et il n'y voit aucun mal. Par contre il ne le ferait pas à une femme. Brigitte n'apprécierait sans doute pas du tout...

sbriglia

Pour moi, Pierre Vaneck, éblouissant Aiglon…
Et Marie Atger, insurpassable dans le poème de l’Amour et de la mer de Chausson…
Mais qui se souvient d’eux ?

Lucile

Un petit extrait de la symphonie n° 40, puis la diction maintenant surannée de Gérard Philipe, tout en douceur : « Mes enfants, mes amis, mes camarades, vous aimez la musique…». C’est le début du disque "Mozart raconté aux enfants". Mozart, même saucissonné, a gardé toute sa fraîcheur.

https://www.youtube.com/watch?v=FBv3HS_JgzI

sylvain

@ stephane

Ce n'est pas grave cher stephane, l'important c'est ce que nos yeux voient et ils ont bien vu.
Ce que ne voit pas F68, ça s'explique facilement : il est tellement embrouillé avec ses moratoires, yeux et cerveau compris, qu'il est totalement déconnecté de la réalité.

Dans l’temps, pour enterrer une affaire, on créait une commission mais ça ne donnait pas de résultats efficaces ; alors nos crânes de Zoeufs ont trouvé mieux : le moratoire, une technique imparable pour endormir les neurones de ceux qui s'y adonnent ; c'est plus long, ça traîne, réunions, colloques, conférences, cocktails, dîners, soirées jet set, ils y prennent goût et font le maximum pour que ça traîne toujours plus, la vie de château sur le dos des contribuables, tout bénef !

Nos chers mollahs ne font pas de moratoires, pour s'échauffer ils lapident caillassent flagellent puis, une fois bien mûrs, ils tirent dans la foule.

Xavier NEBOUT

Les rencontres dites "astrales", où les morts se manifestent dans ce que nous croyons être des rêves le plus souvent sous la forme d'effigies, sont fréquentes, mais le terrorisme intellectuel est tel que ceux qui les ont vécues n'y croient pas eux-mêmes ou n'osent pas en parler.



genau

Un acteur célèbre habitait à côté de chez moi un hôtel XVIIe, nous nous saluions, lui, crispé en permanence, mais civil, moi, rien, un petit officier de campagne.
Puis il vendit sa demeure à une princesse d'une quelconque arabie qui ne savait pas qu'il y avait des billets de moins de 500 €. "Se non sabir, ti respondir".

La parcelle de talent qui habite ces gens-là, heureux gagnants au loto du spermatozoïde, remplit leur vie, leur déchéance, leur gloire, quelquefois à l'inverse de ce qu'ils représentent. Ainsi, une soirée à Bastille, pour un Tristan époustouflant, fauteuil côte à côte avec Jean-Claude B. L'art de paraître s'intéresser à mon métier mesquin mais souvent inattendu. Echangeant des impressions. Waltraud Maier, ça se commmente. Saluant les empressé(e)s distraitement, puis une très sympathique poignée de main. "Ravi de vous connaître, j'ai passé une très bonne soirée", et voilà.
Sur le chemin de nos désillusions, de nos chagrins comme de nos joies passées, passent des bottes garnies d'éperons qui balisent la lente glissade vers l'inévitable.

Je ne me souviens plus qui d'entre nous, ici, m'avait recommandé de lire "Londres" après "Guerre". Conseil suivi, avis approuvé, lecture éjouie. Merci, belle rencontre.
Ah, celui-là, comme je n'aurais pas aimé le rencontrer, Louis Ferdinand, sauf à être Paraz.

philippe

Sauf si c'est Monsieur Bilger qui fait l'interview - qui est une sorte d'art -, je dois avouer comme Proust que pour moi la rencontre est le plus souvent une chose frivole. Rien ne remplace les vertus du livre... et il faut beaucoup de talent pour questionner le génie, la personne admirée, l'idole, sans politesses excessives, sans déférences, sans mensonges, sans paroles stériles et fatigantes. J'ai lu et écouté cent fois (interprété par la lecture formidable de Dussolier) "Sur la lecture" de Proust, c'est mon bréviaire, tout y est, je ne me lasse pas de ce petit chef-d'oeuvre. Voilà ! je ne saurais en dire plus. Merci beaucoup pour vos billets et votre chaîne YouTube !

Exilé

« ...Charles Péguy... » (PB)

Philippe Bilger évoque ici les proximités intellectuelles qui auraient pu exister à travers le temps entre diverses personnalités, mais ce serait oublier les passerelles offertes par les circonstances de la vie ou bien encore les ponts à caractère historique.

Ainsi, le hasard a voulu que je passe plusieurs années de ma vie parisienne dans l'immeuble même où Charles Péguy avait installé en 1900 le premier siège des « Cahiers de la Quinzaine »...

stephane

@ sylvain

Vos yeux ont bien vu.
F68.10 ne comprenait pas mon exaspération, mais peut-être nos commentaires ne sont-ils pas dans le bon billet.
Ce président dégrade la France, il ne peut s'empêcher de tripoter, caresser.
Ce n’est pas lui, ce sont ses mains.
Je crois que la réponse est dans votre question.
Il n'a pas dû être du goût de Deschamps de se faire ainsi tripoter. Mais pour Macron toutes les occasions sont bonnes... sur un malentendu ça peut marcher.

sylvain

Décidément je passe mon temps à chercher à mourir de rire et si ça continue je vais y arriver : je viens d’avoir une hallucination très woke progressiste racialiste indigéniste, Omar Sy en Fanfan la Tulipe, chef d’une troupe LGBT trans queer bi travelos plumes au c..., sur le balcon de l'Elysée, tous tripotés caressés câlinés par le maître des lieux.

Axelle D

@ Exilé | 19 décembre 2022 à 10:28

Pour les adolescentes de ma génération, notamment mes compagnes de collège, Gérard Philipe était l'incarnation du prince charmant dont chacune rêvait en secret. Quant à ma professeur de français, évoquée dans un post précédent, elle se pâmait littéralement d'admiration pour cet homme, quoique pour des raisons plus politiques que romantiques, ce dont je n'avais nullement conscience à l'époque avant que mes parents me parlent du militantisme de GP et me mettent en garde contre la propagande communiste relayée insidieusement par ledit professeur.

sylvain

Sacré Macron, on aurait tellement aimé lui dire "je vous demande de vous arrêter".

Pôv’ Deschamps, pôv' Mbappé tripotés par Macron après avoir été humiliés par l'Argentine, quelle déchéance pour nos deux victimes d’attouchements.

J'en suis même à me demander ce qui leur est le plus pénible à supporter : la défaite contre l’Argentine ou ce tripotage atroce vu en direct par toute la population mondiale ; l’équivalent des fameuses fourches caudines humiliantes version sexe.

Le regard de ces malheureux étaient le même que ceux qui se font pincer et tripoter les fesses dans le métro, des yeux hallucinés que le monde entier a remarqués tant la caméra insistait pour en faire un buzz.

Ce maniaque nous avait déjà fait honte en tripotant les abdos de jeunes Antillais dont l'un lui faisait un doigt d’honneur, toujours devant le monde entier ; il a déjà perpétré ses forfaits manuels avec les grands de ce monde : Xi Jinping, Biden et toute la smala des G20 ; apparemment ça empire.

Que doit-il se passer en coulisses, à l’abri des caméras, ce doit être effrayant.

J’avais demandé un Homoratoire pour lutter contre toutes les déviances sexuelles, pour Macron ça urge grave !

Exilé

S'il avait vécu de nos jours, Gérard Philipe n'aurait-il pas été voué aux gémonies par les poissardes gauchistes en tant que « mâle blanc » ?

hameau dans les nuages

J'ai comme une image dans ma tête. Celle de l'immeuble où il demeurait. Gamin je remontais la rue de Seine où j'habitais puis la rue de Tournon pour me rendre au jardin du Luxembourg pour y faire naviguer mon voilier. On avait dû parler dans mon entourage de sa disparition.

Aliocha

Si nous savions écouter les grands auteurs comme ceux qui savent en incarner la parole, nous comprendrions que l'idolâtrie n'est pas d'admiration mais de sa négation, ce que l'humain adore finit toujours par être sacrifié.
Si on lit Proust, on comprend que cette relation est symétrique, et que le phénomène auquel nous sommes encore soumis par ignorance pourtant parfaitement dévoilée, celui qu'on sacrifie est aussi celui qu'on adore, cette divinité factice et monstrueuse qui permet à tous les Jérôme de confondre Kadyrov avec Macron, pour mieux éviter en ses détestations d'avoir à reconnaître sa part en cette confusion.

Nous sommes tous victimes de nos imitations, et parfaitement égaux si nous accédons à cette compréhension qui permet de ne plus confondre les coupables agenouillements avec l'admiration, évitant alors l'inévitable retournement de la détestation qui brûle ce qu'elle adorait, pour mieux ne pas prendre conscience que c'est ce qu'elle brûle qu'elle adore, se donnant l'occasion de continuer à ériger statue sur piédestal pour encore et toujours l'abattre par incapacité à savoir inventer un autre mode de relation, une autre religion qui saurait nous relier autrement que par la haine et la destruction, découvrant qu'il est un lieu appelé cœur où l'espace et le temps rendus sensibles savent se libérer de cette vicieuse soumission, sachant enfin donner de l'amour la sainte définition, cette vocation laissée à l'humain d'en être l'incarnation.

Tipaza

"J'aurais tellement aimé pouvoir lui parler, rien que pour satisfaire ma curiosité jamais lassée et l'entendre m'expliquer ses choix politiques, ses orientations pas forcément les miennes." (PB)

Reproduire donc les interviews que vous nous offrez sur la chaîne YouTube !

Sur des personnages de cette qualité, je veux dire dont la qualité a été confirmée par l'épreuve du temps, peut-être faudrait-il passer à un niveau différent, celui du dialogue socratique.

Comprendre par quels mystères ils sont devenus ce qu'ils sont, si tant est qu'ils soient capables de le verbaliser, et essayer modestement d'accéder au "deviens qui tu es".

C'est parce qu'ils sont devenus ce qu'ils étaient qu'ils ont passé l'épreuve du temps, après celle plus formelle de la société.
Dans ce devenir, il y a une part de chance ou de destin selon que l'on croie que nous ne sommes que les acteurs d'une pièce de théâtre écrite, et qu'il nous appartient seulement d'être de bons acteurs.

Alors un dialogue ou un exemple à suivre ?
La vérité de la parole maîtrisée ou celle de l'expérience de la vie avec ses errements dominés ?

Question insoluble, à laquelle ni les philosophes grecs, ni les gourous, et encore moins les penseurs de sociétés nouvelles n'ont pu répondre.

Vamonos

Gérard Philipe, auriez-vous la gentillesse de vous présenter ?

Pensez-vous comme votre ami Jean-Paul Sartre qu’un non-communiste n’est qu’un chien ?

F68.10

@ stephane
"Macron n'a pas pu s'empêcher de tripoter Deschamps. Ça commence vraiment à bien faire !!"

??

stephane

Macron n'a pas pu s'empêcher de tripoter Deschamps.
Ça commence vraiment à bien faire !!

Serge HIREL

@ Axelle D | 18 décembre 2022 à 19:23

Vous apportez la preuve qu’il n’est pas nouveau que l’Education nationale abrite des profs qui profitent de l’immaturité de leurs élèves pour tenter de les formater selon leurs convictions gauchistes. J’ai moi aussi eu à supporter un prof de philo encarté au PC (sans F) qui oubliait Platon pour nous parler de Marx, de Lénine, de Trotski, du « grand » Staline (mort depuis peu) et autres idéologues totalitaires, qui ont autant de sang sur les mains que les nazis. Sans oublier bien sûr « Les mains sales » de Sartre, qu’il affirmait être son « chef-d’œuvre ». Il a sévi pendant plus de vingt ans, sans jamais être inquiété par sa hiérarchie...

Aujourd’hui, l’urgence est d’identifier leurs successeurs, qu’ils soient cocos, « woke » ou islamo-gauchistes, et de les chasser de tout lieu qui leur permettrait de poursuivre leur triste besogne de destruction des esprits. Hélas, c’est là le cadet des soucis de la Macronie... et de Pap Ndiaye en particulier.

Achille

« Il n‘y a pas de grand homme pour son valet de chambre ». Que ce soit un comédien célèbre, un philosophe inspiré, un homme politique très sollicité par les médias, une fois de retour dans son foyer familial, il redevient une personne ordinaire, avec ses petites habitudes, comme nous en avons tous.
Aussi le surprendre dans son intimité peut être très décevant car nous avons tous tendance à surestimer, voire idéaliser les personnes que nous admirons, alors qu’en fait elles ne sont pas si éloignées de nous. Ce qui, quelque part est rassurant.

Axelle D

En 1957, j'étais encore au collège, c'était l'année du brevet, ma professeur de français était une admiratrice et amie (passionnée) de Gérard Philipe, non seulement eu égard à son art et à son talent, mais aussi concernant sa sympathie affirmée et revendiquée pour le parti communiste de l'époque, dont cette enseignante était une militante passionnée et inconditionnelle. À l'image de Anne, épouse de GP et au grand dam de mon père qui de son côté et comme beaucoup d'autres parents, de droite et que le communisme répugnait, ne pouvaient pas la supporter.

Ce qui n'empêchait pas cette dame admirative et fan de Gérard, au point d'avoir créé une bande de supporters de cet acteur jusqu'au sein de son établissement et lui avoir fait lire et annoter les copies de certaines de ses élèves censées figurer parmi les plus prometteuses et les moins conventionnelles.

C'est ainsi que je me suis retrouvée un jour avec une copie de rédaction contresignée et commentée (dois-je le dire très favorablement) par ledit Gérard Philipe, alors que je n'étais encore qu'une ado d'une quinzaine d'années. Manuscrit hélas égaré ensuite lors de mes nombreuses pérégrinations... |

Serge HIREL

De même que l’honneur, le respect, la tolérance, la curiosité est une vertu. Et bien peu humain est celui qui en manque... ou en déborde. Car elle devient un exécrable défaut quand elle force l’intime pour le seul plaisir de savoir l’interdit. Dans la vie publique et professionnelle, elle est à la fois un stimulant - la science n’aurait fait aucun progrès sans elle - et un garde-fou contre l’erreur judiciaire, contre le « on a toujours fait comme ça », contre l’individualisme. Trop nombreux aujourd’hui sont ceux qui, systématiquement, quel que soit le sujet abordé, répondent : « Je ne sais pas... Ce n’est pas mon problème... Je ne veux pas savoir ».

Dans la vie privée, en revanche, elle n’a sa place que si elle sait y rester, Si son but est de développer l’amitié, de compatir, d’entraider, de comprendre aussi. Si elle sait s’arrêter lorsqu’à sa question, la réponse est un silence qui indique la frontière, une courte hésitation qui dit la gêne. Si elle sait confiner ce qu’elle apprend de l’intime au seul champ de la relation avec celui qui l’a dévoilé sans y être contraint. Au service de l’envie, de la jalousie, de la médisance, elle n’est plus que violence.

Cette curiosité pour les « stars » que notre hôte avoue sans y être obligé, reconnaissons-le également, nous est aussi familière. Elle participe au souhait de chacun de renforcer ses repères en observant ceux d’entre nous qui, déjà, par leurs écrits, leurs engagements, leurs paroles, jalonnent, adhésion ou rejet, notre façon d’être et d’agir. Oui, sans être voyeur, on peut aimer en savoir plus sur tel ou telle, au-delà de ce qu’il ou elle a laissé filtrer dans les médias ou au fil de ses œuvres littéraires. Oui, on voudrait apprendre de sa bouche comment Camus conciliait son penchant de Casanova avec l’éthique reçue de son père : « Un homme, ça s’empêche ». Oui, on aimerait profiter d’une confidence de nombre d’hommes politiques pour comprendre la raison profonde de leurs convictions et, pour certains, de leurs méandres.

Mais pourquoi limiter cette curiosité aux élites, à ceux qui, par volonté ou par hasard, ont franchi le plafond de verre qui sépare le firmament d’où ils brillent des millions de quidam qui les regardent ? Chez ceux-ci aussi, de belles personnalités méritent l’attention, du bénévole qui, sans tapage, donne son temps et son argent à une œuvre caritative au jeune immigré qui, spontanément, prend le risque d’escalader un immeuble en feu pour sauver un enfant, du militaire anonyme qui a perdu ses jambes au Mali à l’obscur entraîneur de foot qui, dans une banlieue pourrie, loin des caméras, éloigne de la drogue des mômes qui, sans lui, deviendraient guetteurs.

Sur eux aussi, on aimerait en savoir plus, s’approprier leur courage ou leur bonté en les interrogeant sur leurs goûts, leurs peurs, leurs projets, profiter de leur exemple. Probablement beaucoup plus remarquable que celui de certaines étoiles, qui, les projecteurs éteints, dans leur quotidien, deviennent quelconques, déçoivent et, finalement, se révèlent dérisoires, tout juste bons à alimenter les réseaux sociaux. Ces réseaux qui, en matière de curiosité, sont la pire dérive possible.

« La curiosité est un vilain défaut », se méprend un dicton populaire. Souhaitons que notre hôte ne se débarrasse pas de ce « vilain défaut »... « Qu'est-ce que la vieillesse ? C’est d’abord perdre la curiosité. » (François Mitterrand). De la bouche du Sphinx, voilà enfin un bon conseil : Soyons curieux ! Restons jeunes !

Jérôme

L'envie de trop connaître, lorsqu'on idolâtre, est dangereuse.
On s'expose à de grosses déceptions.
Il est plus sain de ne pas idolâtrer. La perfection, à part moi, n'existant pas.

BOULOGNE AMANDINE

Je lis "À la recherche du temps perdu" et je peux dire à Marcel Proust : Merci pour ce moment ! La littérature de ces grands écrivains nous élève près de leur étoile. Merci pour votre billet.

Lodi

"Mais qu'importe ! Bien plus que tout ce qu'on peut voir et lire sur eux, bien plus que tout ce qu'ils ont pu dire d'eux-mêmes, bien plus que leurs livres, leurs spectacles ou leurs compositions, si on pouvait bouleverser le fil des temps et réaliser ce rêve d'une familiarité durable ou non avec ces êtres et ces créateurs d'exception, quel formidable enrichissement ! On ne saurait pas tout évidemment mais nous aurions presque atteint ce noyau, ce territoire en deçà desquels nous ne serions plus les bienvenus." (PB)

Bon courage, ou plutôt bon tact, parce que qu'il me paraît très difficile d'évaluer jusqu'où aller à la frontière du trop loin, infiniment variable de l'un à l'autre et selon les moments. Enfin bon, c'est, après tout, le cas avec tout le monde.

Bon, je vois au moins deux raisons d'être déçu par un auteur : on reste très loin du noyau, on est trop près. De loin, il peut paraître banal, soit qu'il le soit à la surface, soit qu'il se soit forgé un masque de survie.
Comme tout le monde, certes. Sans doute avec plus d'art, si on met de l'art en tout.

On est très près du noyau, et alors l'auteur peut ne pas montrer ce qui plaît le plus, à l'indiscret les faiblesses, le chaos et l'obscurité, tout il se purgera peut-être sur vous comme vous vous purgez de votre curiosité psychologique sur lui. Parce que plus important que son image pour un auteur, ou que l'effort de ne pas décevoir, il peut y avoir le besoin d'avancer dans son oeuvre en se servant comme de béquille de tout ce qui approche assez près de lui pour ce faire.

Cet opportuniste d'handicapé est-il un mal ? Est-ce qu'un écrivain, acteur ou autre, n'a pas pour devoir fondamental de poursuivre son oeuvre ? Je dirais qu'il y a une raison d'Etat, et qu'il y a aussi une raison d'oeuvre.

On peut détourner de l'accessoire qui n'est pas son oeuvre mais son reste, savoir soi, dit autrement, il me semble qu'on peut sentir sans le dire, ce serait trop cinglant à entendre voire à penser pour l'artiste, que tout ce qui n'est pas l'oeuvre est l'accessoire et le brouillon de l'oeuvre.
Comme on ne peut réécrire sa vie à l'encontre d'un texte, et comme on y met souvent moins de soin, cela vaudrait-il l'oeuvre ?

Et autre chose, soit l'auteur, en décompensation, risque de bien se laisser aller dans la vie, soit il risque d'exporter son exigence, alors l'autre a intérêt à être à la hauteur. D'un coup, un excès de stupidité dans l'atmosphère peut rendre agressif, par exemple, la routine, la malhonnêteté intellectuelle, l'agression sournoise ou simple bêtise peut lui vriller le cerveau comme un parasite prêt à le dévorer.
Il y a le possible cumul des deux.

Alors à soi de voir si même le papier glacé d'un masque d'acteur ou d'auteur en vaut la peine, ou si on aime lire les brouillons... Il est vrai que tant en collectionnent.
Cela, peut, après tout, avoir un certain intérêt. Mais l'alchimie de la transformation de la vie en oeuvre est continue, pour bien voir, il me semble qu'il faudrait partager la vie de l'auteur, sinon je ne vois pas. Ou alors être sa muse : je pense que ce sont les muses qui en savent le plus mais qui en disent le moins. On ne remerciera jamais assez les muses, elles ne sont pas là pour expertiser le produit fini comme un critique, ou chercher le mystère mais soutiennent l'auteur dans ses indicibles faiblesses.
Bénies soient les muses ! Réelles ou présumées imaginaires, comme celles de la mythologie, elles sont la lumière dans les ténèbres de l'auteur, et mériteraient bien de voir leur aventures célébrées si elles le veulent...Si elles le veulent ! Car il peut même y avoir pour les providences les plus universelles, l'art de se consacrer soi-même à l'art, l'art de l'errance et l'art du repos dans le jardin, l'art de vivre, au sens le plus élevé, dont l'exemple peut encore être une inspiration.

Au sens très élargi certes, toute personne aidant un auteur, ne fût-ce qu'en répondant à quelques questions car l'auteur est un vampire à connaissances tant il doit savoir - ou expérimenter dans son corps, idée qui me vient puisqu'on parlait de sexe dans un autre billet.

Mais n'importe quel autre provocateur d'expérience ou filtre de vie peut convenir... Bref, il transmue, vaste défi, n'importe quel métal en objet forgé, pour reprendre l'art qui a finalement presque évincé celui de la pierre polie ou taillée.

Mais on n'a pas encore eu de roman pour déplorer ça, tandis que dans Notre-Dame de Paris, on déplore que l'architecture ait été grandement éclipsée par l'imprimerie. L'intelligence humaine erre, elle est passée par ici, elle repassera par là, et les arts naissent d'autres arts. Si je croyais aux dieux, je dirais que les muses sont les plus créatives et favorables aux humains, et qu'elles mériteraient sans doute bien autant qu'on imagine leur histoire que des dieux et héros squattant plus les opéras et autres romans.

Mais bref, l'auteur est le fils des muses dont le drame est d'être jetées loin de ses mères, dans le monde. Mais quand par grâce ou par effort ou les deux unies en un, il est parfaitement concentré dans son oeuvre, il est parfaitement concentré, il ne fait qu'un avec elle, et voudrait y rester, c'est à mon avis pour cela que les comédiens veulent mourir sur scène : le public fait partie de leur art.

Tandis que dans l'idéal, le romancier voudrait s'éteindre à la fin de son roman, espérant que quelqu'un serve de relais à sa prose et le fasse éditer, vu qu'il aurait du mal à se charger de cela en fantôme, et que tout auteur vivant est d'ailleurs, de toute façon, le fantôme de ses œuvres.
Car si on dit que l'auteur vide son entourage, il se vide lui-même, soit qu'il soit très riche de vie, et qu'on ait donc la chance de fréquenter un auteur exubérant qui vous versera son nectar en plus de celui qu'il alloue à son oeuvre, soit qu'il le soit moins, et qu'on doive le tenir comme un garde-malade, un être aux yeux sans doute perçants sur le monde, mais tremblant sur ses jambes, surtout quand par chance, sans être dérangé, il a pu œuvrer à transgresser les limites de ses forces.

L'auteur est fondamentalement un incertain, ce qui est bien naturel, car beaucoup d'appelés, peu d'élus.
Et puis, de quoi est-on sûr ? Le rejeté peut s'estimer artiste maudit, le couvert de lauriers un imposteur, ou du moins douter de sa légitimité ou de la pérennité de son accession à la lumière.

Donc chaque personne encourageant est, en un sens, une muse que l'auteur ne sait pas forcément remercier, paralysé de milles peurs ou inspirations, selon le moment, désorienté comme on peut l'être par trop de ténèbres ou de lumière, selon les cas.

Bref, mais attention, je ne dilue pas le rôle des muses au sens fort qu'on peut rencontrer dans la vie ! L'histoire artistique commence à étudier leur lumière bénie, elle qui aide à accoucher d'une oeuvre, et à présent qu'on l'observe de près, à en comprendre la genèse !
Ou bien qui la renouvelle. Mais comme il y a des éminences grises, il y a des muses secrètes, et la poésie est dans le frémissement des pénombres.

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