« La routine du tragique... | Accueil | Hugo Lloris : mon profond regret... »

13 janvier 2023

Commentaires

Achille

Je viens de recevoir le livre de Michel Laval. 157 pages pour parler de l’œuvre de Bergson, suivi d’une vingtaine de pages de notes, ça me paraît un peu "maigrichon" pour parler du parcours d’un philosophe de la dimension d’Henri Bergson. Certes on voit bien par ses notes que l’auteur a potassé son sujet, mais enfin je m’attendais à quelque chose de plus consistant. Bon, je vais le lire dès que j’aurai fini "L'allée du roi" de Françoise Chandernagor, comprenant pas moins de 836 pages. Là au moins il y a de la matière. Madame de Maintenon telle qu’on ne nous l’a jamais présentée dans les cours d’histoire au collège. Je recommande ce livre magnifique !

Patrice Charoulet

Ce 21 janvier, Finkielkraut, à la fin de son émission "Répliques" sur France Culture, annonce que, la semaine prochaine, il s'agira d'une évocation de Bergson avec Camille Riquier et... Michel Laval. Bonne écoute !

Christophe Chamley

@ F68.10

Merci pour votre texte, qui n'est pas tout à fait une réponse. La question est trop complexe pour en être débattue par le moyen de ce blog, avec une asymétrie.

Mon propos, que je maintiens, était essentiellement une réaction au livre de Laval sur Bergson.

Bien à vous.

Lodi

Problème, il y a plusieurs définitions au mot "saint", entre celui de diverses religions et une sainteté laïque... Bref, chacun a sa morale, et souvent, son groupe de référence.

Puisque chacun a une définition explicite ou implicite, voyons, trouvons-en une...
On dira que le saint est celui qui tente d'agir avec justice sans rechercher une récompense terrestre ou céleste.

S'il est donc évident que certains ne sont pas des saints, il est impossible de savoir qui l'est vraiment, en tout cas par fulgurance, étant donné que la faim, la soif et autres contingences ramènent à soi.

Je dirais que pour être meilleur, il faudrait écarter l'intérêt personnel, mais sans trop y prêter attention, parce qu'alors, on se récompenserait par l'idée qu'on se distingue par le désir d'excellence. Je ne dis pas que vouloir se distinguer soit mal en tout, attention, mais si l'idée est d'être désintéressé, on aborde un domaine où il ne faut pas se distinguer, pour agir, penser et parler, non il faut agir selon la justice.
Et rien d'autre.

En l’occurrence, on dira que pour trouver l'excellence, ne pas la chercher. C'est, en vérité, elle qui doit vous atteindre, comme on ne se force pas non plus à tomber amoureux ou à avoir de l'inspiration.
Ainsi, dans la vie, il serait parfait de vouloir toucher les sommets sans se couper du paysage à cause de la crispation de l'effort, de même qu'un alpiniste tend vers le sommet sans se couper de la beauté de la montagne.

F68.10

@ Xavier NEBOUT
"Et d'une manière générale, n'ayant manifestement rien compris à la spiritualité..."

Magnifique pseudo-argument qui vous sert à systématiquement éviter le débat et à vous immuniser à toute critique.

Pile: si je vous demande de définir ce que signifie le mot "spiritualité" pour vous, vous pourrez me ressortir "C'est bien la preuve que vous ne comprenez pas ce que c'est".

Face: si je vous propose une définition de la spiritualité, elle ne présupposera pas l'existence de Dieu, et vous pourrez me ressortir "C'est bien la preuve que vous ne comprenez pas ce que c'est".

Face, je perds. Pile, je perds. C'est donc là le cas typique d'une tentative d'enfumage.

Il existe pourtant des athées qui écrivent des bouquins sur la spiritualité. Comme "Pour une spiritualité sans religion" de S. H.. Avez-vous pris connaissance de leur argumentaire ? Considérez-vous seulement un instant que leur argumentaire puisse avoir ne serait-ce qu'un ersatz de vraisemblance ? Très probablement pas.

Très probablement pas, car cela vous arrange de balayer d'un revers de main de telles thèses. Tant que nous ne marcherons pas dans vos pas, vous continuerez à nous pratiquer ce petit chantage émotionello-irrationalo-moral au sujet de la spiritualité.

Cela, c'est pour l'aspect argumentatif de la question: vous avez un argumentaire dans le livre ci-dessus, que vous rejetterez probablement par principe. Mais votre propos se double, en plus, d'une attaque personnelle: il affirme que MOI, je ne comprends rien à la spiritualité.

Alors, Monsieur, je vous informe, comme nombre de gens le savent maintenant sur ce blog, que je suis au prise avec une institution médicale qui fait ses choux gras de ce que je pense ou feint de penser ou suis allégué penser. Que cette institution médicale dispose de nombre d'entités diagnostiques qui ciblent, entre autres, les "délires mystiques", qu'elle adore lier au concept de "terrorisme". Donc, faisons simple, faisons court: tant que cette institution existera dans ma vie, je refuse de vous faire part d'éventuelles réflexions philosophiques personnelles sur la notion de spiritualité, car cela peut faire et d'ailleurs fait l'objet de chantage médical.

Cela étant, des notions athées de spiritualité existent bel et bien depuis le 17e siècle au moins. Elles existaient aussi avant mais furent ressuscitées au 17e dans un langage certes théiste mais qui, au fond, peut se reconnaître athée. Je n'ai qu'à vous renvoyer au cinquième livre de l'Éthique de Spinoza, qui, de facto, que vous le vouliez ou non, traite bien de cette question.

Vos charges d'anti-spiritualisme sont 1. peu claires 2. infondées 3. se situent rhétoriquement et volontairement dans une zone qui échappe by design au débat rationnel. Alors que c'est pourtant possible, d'en traiter rationnellement, comme le montrent les deux références que je viens de citer.

Nous avons même plusieurs millénaires de littérature à ce sujet, littérature qui n'est pas systémiquement chrétienne, ni n'est systématiquement irrationnelle une fois expurgée de la gangue culturelle de ces textes. Le christianisme, tout comme le judaïsme et l'islam, déploient par contre un tabou sur ces sujets pour nier la pertinence de ces discussions au seul profit de leur religion.

L'exemple à mon sens le plus frappant en étant la condamnation par Al-Ghazali des thèses spirituelles d'Ibn Sina, posant explicitement un tabou musulman sur les questions relatives à la conscience et à la nature de l'âme ou l'esprit au prétexte que cela serait le domaine réservé de Dieu. Foutaises. Voilà comment la religion s'emploie à tabouïser l'idée de spiritualité pour se l'approprier. Tout comme la médecine, d'ailleurs. Cela relève ici de l'escroquerie intellectuelle caractérisée en bande organisée.

Votre enfumage sur l'anti-spiritualisme des athées devient donc franchement lassant. Et, au fond, votre argumentaire ne tient que sur cet enfumage. Qui n'est que du vent.

--------------------------------------------------------------

@ Christophe Chamley

Je ne sais pas à quelle aune juger vos propos. Je veux bien reconnaître à la Prusse le désir de devenir un gouvernement et un État éclairé sans pour autant aller jusqu'à adopter des structures démocratiques, ce que vous semblez indiquer dans vos propos sur Frédéric II. Personnellement, je vois plutôt dans la culture politique allemande héritée du Saint-Empire un entrelacement complexe de règles, usages institutionnels, prérogatives locales, etc. qui en font une culture politique non démocratique mais une culture politique qui n'est pas assimilable à l'absolutisme français, avec des normes institutionnelles qui fonctionnaient quand même sur le mode checks and balances, en son genre. La question démocratique se posait donc en des termes différents, car la notion de nation au sens français du terme n'est alors pas centrale dans cette culture politique.

Par contre, la fessée napoléonienne eut bien un effet induisant un questionnement de la société allemande sur ses propres structures et fondements. Après que Napoléon a déboulé, les Allemands ont eu pour un temps un régime politique assez différent, avec des droits civiques pour les minorités religieuses hérités de la Révolution française à portée de main. Ou plutôt à portée de fantasmes. Et quand la France a reflué et que l'Allemagne se retrouva à la fois sans modèle français et avec un Saint-Empire simultanément dissout, le temps des questions me sembla vif.

Je pense que la notion de Volk ne fut qu'une émulation de la notion française de Nation, et que les Allemands se sont dit qu'une telle notion pouvait servir de refondation à leur identité politique. Après tout, la notion de Nation unifie bien la France ; la notion de Volk peut donc tout à fait aussi unifier l'Allemagne. Nous savons maintenant où cela a mené.

Je pense qu'il existe des textes qui, bien que non-représentatifs des positions allemandes de l'époque, restent représentatifs des questionnements intellectuels allemands sur la structure nouvelle à donner à l'Allemagne après la conquête napoléonienne et après son impact institutionnel et influence culturelle. Je fais ici référence au textes de 1843 de Bruno Bauer intitulés "La question juive" et "L'Aptitude des juifs et des chrétiens d’aujourd’hui à devenir libres". Question significative, vu que la France avait accordé ces droits civiques aux juifs.

Bruno Bauer y argumentait qu'il fallait trouver un moyen de refonder les structures religio-légales des différents États allemands pour autonomiser à la fois les juifs et les chrétiens et les faire accéder à une notion de citoyenneté un peu à la française. Que cela présupposait une laïcisation des structures politiques allemandes.

Pour les chrétiens, certes, mais aussi et surtout pour les juifs: les émanciper de leur assignation religieuse que les législations de ces Etats leur imposaient. Et que les autorités religieuses juives n'étaient pas si enclines que cela à lâcher au profit d'une Haskalah anti-traditionaliste, car cette perspective menaçait leur autorité sur leurs communautés. (L'islam semble d'ailleurs entamer un mouvement similaire de crispation des autorités religieuses sur la reconnaissance en Occident et le maintien en Orient de l'autorité politique sur ses propres communautés, niant ainsi la possibilité de leur émancipation politique de leur carcans religieux.)

C'est en réponse à ce texte de Bruno Bauer que Marx écrivit "À propos de la question juive" en 1844. Dans lequel il écrivit qu'il n'était pas nécessaire d'émanciper les juifs du judaïsme pour leur octroyer des droits civiques, mais qu'il était bien davantage nécessaire d'émanciper les juifs de leur servitude à l'argent. Que c'était là la réelle perspective de liberté des juifs.

Au fond, il s'agit là pour moi de questions de recomposition des normes de citoyenneté en Allemagne après l'incursion de Napoléon. C'est à mon avis la toile de fond qui explique ces années 1840-1940 en Allemagne.

D'un côté, on se retrouve avec une resucée presque parodique de la notion de Nation en celle de Volk, qui anima d'ailleurs les débats juridiques sur l'Alsace et la Lorraine jusqu'en 1914. De l'autre côté, on voit aussi, face à la question religieuse, la tentation de la gauche de la gauche d'éluder la question, de toujours et encore éluder la question, au prétexte de ne pas prêter le flanc à l'accusation de chercher des querelles aux religions (confondant ainsi tolérance et complaisance) ; et qui, au final, en cherchant à ménager le statu quo religieux en le déviant sur la question du pognon et des rapports de classe, n'aboutit qu'à retarder la résolution de la question des normes de citoyennetés accordées aux minorités (i.e. alors, les juifs) et à toujours jeter de l'huile sur le feu en prétendant tenter de l'éteindre.

P.-S.: il est très clair que de 1840 à 1940, l'effort éducatif allemand aboutit à en faire une puissance intellectuelle de premier plan. Ne serait-ce qu'en terme de bibliographie, je constate qu'en 1800 les mathématiques furent françaises, et qu'en 1900, elles furent allemandes. Cela me paraît indéniable.

-------------------------------------------------------------

@ Patrice Charoulet
"L'agrégation est le plus difficile concours qui existe en France."

Non. Il existe des concours plus difficiles, j'imagine. L'Ecole des chartes, par exemple, me semble plus taquin. Il y a même des particularités qui font que je trouve une agrég de maths plus facile qu'un CAPES, disons, d'italien. Et, en règle générale, c'est la thèse qui est censée valider des connaissances et une réelle maturité. Pas un concours comme l'agrég. L'agrég est une garantie minimale de compétence pour enseigner niveau bac et post-bac pas trop haut. Rien de plus. Rappelons aussi que, l'agrég, à l'étranger, cela ne vaut absolument rien. Et ce concours est donc symptomatique de notre décalage intellectuel avec l'étranger par lequel nous justifions notre décrochage. Re-va-lo-ri-sez les universités. Pas les concours. Re-va-lo-ri-sez le savoir et la recherche. Pas les coups de tampons, les décorations, les titres et autres hochets par lesquels on mène les hommes. À l'heure actuelle, rien ne pousse un agrégé à produire du savoir. L'agrégé est un rentier du travail productif des universitaires.

Serge HIREL

@ F68.10 | 14 janvier 2023 à 14:48

Bref commentaire après lecture de votre long laïus : « l’oligarchie financière internationale » a réussi à introduire au moins un pion sur ce blog.

Serge HIREL

La conjugaison des progrès époustouflants des technologies, des promesses formidables des sciences exactes, des rejets massifs des religions dans les contrées où leur toute-puissance a longtemps structuré la société et des déplorables idéologies dites progressistes qui ont bousculé l’ordre établi a provoqué, chez les philosophes, un recul historique de l’étude du moi. En tous cas chez ceux qui, aujourd’hui, disposent d’un rond de serviette dans les médias, comme leurs ancêtres avaient table ouverte dans les salons de la bonne société.

Nos philosophes - pour accorder ce titre à certains d’entre eux, j’ai parfois l’envie furieuse de l’entourer de guillemets - sont devenus avant tout des sociologues, quand ils ne sont pas simplement des observateurs des débats politiques, des militants d’une cause, voire des polémistes ajoutant leur grain de sel.

Bergson, érudit, pointilleux et pondéré, n’aurait pas sa place parmi eux, n’en voudrait probablement pas... Et il n’y a rien d’étonnant, même si cela est navrant, que l’indifférence à l’égard de son œuvre soit aujourd’hui telle que celui qui, avant-guerre, était honoré et écouté ne figure plus au premier rang dans les programmes d’enseignement. Avant 1968, cela aurait été inimaginable...

À ces philosophes du micro et de la caméra, il manque ce surplus de conscience qu’apporte la réflexion intérieure, lente, mouvante, jamais pleinement satisfaite. Ils sont dans l’instantané, dans le dit, souvent imposé par leur ton, dans la « petite phrase », dans la certitude... et même souvent dans l’action, sur le terrain. L’un crée un journal grand public pour vulgariser ses « méditations » - ou préparer une candidature ? -, l’autre joue les reporters de guerre et conseille le prince sur sa vision géopolitique, un troisième se complaît à s’écouter parler...

Les Bergson d’aujourd’hui n’ont qu’une audience confidentielle, pas même celle de la classe politique, qui leur préfère ses « experts » souvent superficiels, ses cabinets-conseil toujours onéreux et ses « think tanks » fournisseurs de rapports alarmistes et d’idées plus ou moins neuves.

Comme le décrit avec admiration notre hôte, Bergson, lui, qui puisait la force de ses écrits dans la fusion entre son goût pour l’examen de la pensée et du comportement de ses semblables et son attirance pour l’observation attentive des faits et gestes de ses contemporains, n’ignorait rien des turpitudes de la société de son époque et était atterré par les dégâts gigantesques et sanglants qu’elles allaient provoquer.

Bergson était, lui aussi, un homme d’action, mais avait choisi de l’être au grand jour, d’utiliser son aura internationale pour participer à la construction d’un monde meilleur, d’un monde de paix, d’un monde dont la culture serait le ciment. Pourtant affichée, sa lucidité n’a pas été entendue par ceux qui, déjà, faisaient profession de diriger le monde, non par les idées, mais par les armes, quitte, lorsque nécessaire, à pactiser avec le diable.

Dans le monde actuel, des philosophes tels Bergson seraient fort utiles. Pour revisiter le moi, maintenant confronté à de nouveaux défis, dont cette intelligence artificielle qui prétend pouvoir se substituer à la pensée humaine. Pour réguler les nouvelles voies de communication, qui empruntent trop souvent les chemins dangereux de la haine anonyme. Pour orienter la mondialisation, vecteur de confrontations inhumaines, vers des espaces où celles-ci aboutiraient, au contraire, à faire progresser les peuples vers la tolérance, la résolution pacifique des conflits et, sinon la paix inaccessible, vers une humanité capable de s’entendre.

Un tel nouveau Bergson peut-il se lever parmi nos philosophes ? Serait-il écouté ? Aurait-il la même surface médiatique que son confrère du XXe siècle ? Bref, réussirait-il là où celui-ci a échoué ? On peut en douter quand on constate qu’aujourd’hui, des dirigeants de peuples autrefois libres mettent les progrès technologiques au service d’un recul de plusieurs siècles de leur conception des rapports humains, en particulier celle du statut et du rôle de la femme. Quand on constate que les dirigeants des peuples libres se refusent à les anéantir en s’abritant sous des prétextes bassement économiques... Quand on constate que la pendaison d’opposants émeut moins qu’une mauvaise querelle sportive...
Le monde parfait n’est pas pour demain... Mais oublier Bergson, c’est encore en reculer un peu plus l’éclosion.

Patrice Charoulet

Bergson, etc.

Il y a trois ans, j'avais scribouillé ceci :

Réponse à l'anti-intellectualisme et à l'anti-élitisme

L'agrégation est le plus difficile concours qui existe en France. L'agrégation de philosophie est particulièrement difficile. On a tort de prétendre qu'être agrégé ne prouve rien et qu'avoir été reçu premier à ce concours ne veut rien dire. Voici quelques noms célèbres qui ont atteint ce niveau. J'ai parfois ajouté quelques noms importants qui ont eu un classement proche.
1836 : Félix Ravaisson 1844 : Paul Janet 1845 : Emile Burnouf 1848 : Ernest Renan
1863 : Jules Lachelier 1864 : Alfred Fouillée 1871 : Julien Darlu 1872 : Victor Egger
1875 : Gabriel Séailles 1879 : Lucien Lévy-Bruhl 1881 : Henri Bergson (2e), et Jaurès (3e), 1883 : Octave Hamelin
1885 : Victor Delbos 1888 : André Lalande 1890 : Louis Couturat 1891 : Léon Brunschvicg
1892 : Emile Chartier (= Alain !) ( 3e) 1893 : Célestin Bouglé 1894 : Henri Delacroix 1901 : Maurice Halbwachs 1910 : Jean Wahl et Gabriel Marcel (2e) 1919 : Martial Guéroult (2e) 1911 : Henri Gouhier 1922 : René Poirier 1923 : Jean Guitton (2e) 1924 : Pierre Mesnard 1926 : Jankélévitch
1927 : Georges Canguilhem 1928 : Raymond Aron, Emmanuel Mounier (2e), Daniel Lagache (3e)
1929 : Sartre et Simone de Beauvoir (2e) 1930 : Merleau-Ponty 1931 : Ferdinand Alquié 1932 : Jacques Soustelle 1934 : Raymond Bayer (2e) 1935 : Paul Ricoeur (2e) 1937:
Vernant 1938 : Gaëtan Picon 1942 : Jean Lecanuet (2e), Maurice Clavel (4e) 1943 : Jules Vuillemin 1948 : Althusser (2e) François Châtelet (6e), Gilles Deleuze (8e) Jacques Muglioni (10e) 1949 :Claude Lefort (10e) 1950 : Pierre Aubenque, Jean-Pierre Faye (2e), Lyotard (4e) 1951 : Michel Foucault (2e),1955 : Michel Serres (2e) 1956 : Alexis Philonenko 1957 :Beyssade, Jean Granier (2e)

J'ai moins de données pour la période suivante. Je ne connais que :
1960 : Alain Badiou, 1962 : Catherine Clément (à 22 ans), 1964 : Etienne Balibar, Jacques Rancière (3e), Michel Fichant (5e, à 22 ans), 1965 : Jacques Bouveresse,1968 : Yves Michaud ,1969 : Daniel Bougnoux,1971 : Jean-Luc Marion (2e), Rémi Brague (7e),1976 : Denis Kambouchner, 1981: David Kessler, Emmanuel Faye (3e) ,1982 : Franck Burbage, 1988 (actuel président du jury d'agrégation) : Natalie Depraz, 1990 : Denis Moreau ,1997 : Michael Foessel (successeur de Finkielkraut à Polytechnique).

Il va sans dire que tous les agrégés de philosophie sont dignes d'estime et ont donné la preuve de leurs qualités de réflexion et d'expression. J'ai rappelé ces agrégés-là, sans oublier les autres.

Xavier NEBOUT

@ F68.10

Vous extrayez toujours dans mes propos la partie qu'il vous convient de bosser pour la réfuter.
Je vous parle d'équilibre entre temporel et spirituel assuré depuis la nuit des temps comme entre chef de tribu et chaman, et vous me parlez sans le savoir du temps où Charlemagne a étendu le for de l'Eglise.

Vous ai-je parlé de corruption dans la FM ? On y est souvent plus honnête que la moyenne, mais elle est le cadre des corruptions de haut niveau, c'est pour le moins différent.

Et d'une manière générale, n'ayant manifestement rien compris à la spiritualité, vous ne pouvez rien comprendre à l'antagonisme entre celle-ci et la FM, et à pas grand chose d'ailleurs sous couvert d'érudition comme la confiture qu'on étale sur la tartine.
Mais sous un pseudo, ce n'est pas trop compromettant. Il y a les gens d'honneur, et les autres.

P.-S. : et concernant la sainteté, je ne vous parle pas du contenu, mais du contenant.
Il n'y a de saint que canonisé, mais on peut parler de saintes gens un peu partout.
Trop subtil ?

F68.10

@ Xavier NEBOUT
"F68.10, vous aurez toujours raison en me prêtant des propos que je n'ai pas tenus. Poutine victime ?? Soutien inconditionnel de l'Eglise ??"

Vous venez de déclarer que "saint" est une "marque déposée". C'est difficile de mieux avaliser que vous-même le fait que je ne déforme pas du tout vos propos. Pour vous, seule l'Église a le monopole de la morale et des brevets de sainteté. "Marque déposée" (sic). Vous niez donc que quiconque autre que l'Église ait le droit d'affirmer que X ou Z est un l'incarnation de la rectitude et de la morale.

Si vous souhaitez affirmer que je déforme votre propos, il serait de bon ton de ne pas l'affirmer dans la foulée même où vous me donnez raison en prouvant, par vos propres mots, que je ne les déforme pas du tout:

Pour vous, seule l'Église a voix au chapitre en matière de morale.

C'est bien ce que vous affirmez. Et ce que je conteste.

La preuve: vous parlez de "marque déposée".

Quant à Poutine, excusez-moi, mais je pense qu'il ne m'est pas très dur d'aller à la pêche aux citations pour vous prouver noir sur blanc que vous lui cherchez toutes les excuses. Que c'est nous les méchants, et lui le gentil.

"Le rôle de l'Eglise était d'assurer l'équilibre spirituel avec le temporel tel qu'on l'aura connu depuis la nuit des temps."

Non. L'Église n'a eu ce rôle social qu'en deux étapes: 1. La structuration de l'administration des fistons de Clovis, qui avaient besoin de lettrés pour faire tourner la boutique. 2. L'épisode de la Paix de Dieu qui marque le début de la féodalité qu'on connut, où l'Église servit à rappeler aux noblaillons d'alors qu'ils avaient quand même deux ou trois obligations morales, et que leurs petites guerres privées, cela commençait à bien faire: le bas peuple n'en voulait plus, et l'Église a parlé en son nom et a ainsi assis son autorité comme force médiatrice politique incontournable. Quand, en l'an mil, t'as pas de journaux et pas la télé, pour que l'information circule, il faut que les religieux servent d'intermédiaires entre haut et le bas de la pyramide sociale.

Tout cela est conjoncturel. Et n'a rien d'intemporel.

Il y a toujours certes eu une interdépendance entre la hiérarchie du savoir et celle du pouvoir. Allant dans un sens ou dans l'autre. C'est là une contrainte que toute société a à gérer. Mais non, cette contrainte-là n'a aucune raison de s'appuyer sur des histoires à dormir debout dignes du Père Noël pour s'appliquer à travers l'histoire humaine: que les gens croient au Père Noël n'est en rien une fatalité.

"Celui que se donne la FM consiste à noyauter le pouvoir pour le détourner, et détruire le spirituel."

Ben voyons. Toujours votre petite guéguerre religieuse cathos vs. franc-macs. Comme s'il n'y avait jamais le moindre noyautage catho dans l'État. Vous m'en direz tant. Sont-y pas bô, nos chevaliers de la foi du début du 19e ??

Les franc-maçons représentent une institution historique qui cristallisa les aspirations des gens ne voyant pas dans l'Église une chose qui fasse aller les choses dans le bon sens. Admettez-le, que vous n'êtes pas tout seul, en France, et que d'autres personnes ne pensent pas comme vous et ont aussi droit au chapitre.

Moi, les francs-macs me gonflent. Mais ils me gonflent un peu moins que ceux qui prétendent représenter la France et sa population à eux tout seuls sous prétexte qu'ils auraient la bonne religion.

Les francs-maçons ont donc leur place dans la structuration de la société. Tout comme les catholiques. Tout comme les trotskos. Tout comme les libéraux. Tout comme les athées. Tout comme les juifs. Etc. Vous n'avez aucun droit à réclamer d'exclure du pouvoir ceux qui ne pensent pas comme vous autrement que par le vote.

Si les franc-maçons sont corrompus, amassez les preuves, et lancez votre guérilla judiciaire et médiatique contre eux. Avec des preuves de corruption. Paraît-il qu'il y en a. Mais les accusations du genre "ils ne comprennent rien au spirituel", ça va bien dix minutes et cela ne vole pas bien plus haut que "franc-maçonnerie = satanisme".

Affrontez-les sur le terrain des idées, si c'est cela qui vous préoccupe. Mais vous allez avoir du fil à retordre, compte tenu de vos positions, qu'il est généralement assez facile de réfuter quand on est suffisamment rodé à votre type d'argumentaire.

Christophe Chamley

@ F68.10

Certes pour la litote sur Bismarck et pour le caractère fondamentalement autoritaire de la société prussienne. Mais il n’y a pas que cela. Les contradictions prussiennes sont déjà bien incarnées par Frédéric II pour qui Bach a composé une de ses oeuvres les plus importantes sur un thème que lui avait proposé F II lors d’une visite à Berlin. Il était aussi bon flûtiste:
https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/6/64/Adolph_Menzel_-_Fl%C3%B6tenkonzert_Friedrichs_des_Gro%C3%9Fen_in_Sanssouci_-_Google_Art_Project.jpg
(Maupertuis est le plus à gauche).

Le livre de Laval mentionne les remarques de Renan sur le retard de la France de 1870 en matière d’éducation. La Prusse a commencé son effort d'éducation après avoir été humiliée par Napoléon. (Voir l’épisode de la reine Louise.)
À Iéna, un petit musée sur le champ de bataille présente l'inscription d’une phrase attribuée à Bismarck: “Ohne Jena, kein Sedan”.

L’image de “l’Allemagne” dans le livre de Laval ne correspond pas à la réalité, et la réduire à la barbarie est analogue à une catégorisation raciale.
Je ne suis pas là pour défendre la Prusse. La question importante pour moi est d’essayer de comprendre comment toute cette génération, des deux côtés, s’est trompée. Son oubli actuel n’est sans doute pas entièrement dû à une matérialisation du monde qui s’est opérée depuis.

Le meilleur spécialiste de la Prusse est Christopher Clark, Regius professor of history à l’université de Cambridge. En plus de ses livres sur la Prusse, son livre sur les origines de la guerre de 14 a fait date. (J’ajoute à ma confusion que je ne l’ai pas encore lu. Il y aurait beaucoup à dire.)

Axelle D

@ Xavier NEBOUT | 15 janvier 2023 à 18:48

Pauvre homme incapable d'admettre son ignorance grossière concernant la réalité des saints laïcs de l'Eglise catholique qu'il venait précédemment de nier et préférant se réfugier ensuite, faute de reconnaître son erreur manifeste, derrière la définition du Littré concernant le sens des mots.
Que penser par ailleurs d'un individu qui aurait besoin de consulter un dictionnaire afin de s'assurer de l'authenticité et de la reconnaissance de saints, dûment décrétés par la Sainte Eglise catholique et romaine.

Sacré Nebout, il nous fera toujours rire avec ses raisonnements à la noix, provenant d'une ère révolue et quelque peu influencés par l'islam !

Xavier NEBOUT

Il serait bon que les uns et les autres consultent au moins le Littré avant de me faire des objections sur le sens des mots.
Saint dérive de suivre, suivre l'Eglise.
Qu'il y ait par ailleurs des personnes qui aient accompli des miracles tels que ceux reconnus par l'Eglise, cela ne fait pas de doute mais cela n'en fait pas des saints, qui est une "marque déposée".

F68.10, vous aurez toujours raison en me prêtant des propos que je n'ai pas tenus.
Poutine victime ?? Soutien inconditionnel de l'Eglise ??
Concernant votre comparaison entre l'influence "structurante" de la maçonnerie et celle de l'Eglise, ça pourrait en mettre plein la vue si votre imagination ne vous entraînait complètement à côté de vos pompes.
Le rôle de l'Eglise était d'assurer l'équilibre spirituel avec le temporel tel qu'on l'aura connu depuis la nuit des temps et encore dans les civilisations anciennes survivantes avec le sorcier ou le chaman, alors que celui que se donne la FM consiste à noyauter le pouvoir pour le détourner, et détruire le spirituel.
L'une tend vers le ciel - même si elle y faillit, l'autre tend vers l'enfer et elle y réussit.

Aliocha

La sincérité peut être flatteuse, plus que la flatterie sincère.

F68.10

@ Christophe Chamley

L'Allemagne n'était certes pas la Prusse, mais j'ai quand même l'image mentale d'une Prusse sacrément autoritaire. Bismarck n'est pas pour moi la quintessence du démocrate. Pourriez-vous nous préciser en quoi elle "n'était pas toute noire" ?

Je reconnais volontiers que la France a tendance à prêcher des vertus démocratiques qu'elle n'applique pas nécessairement et sur lesquelles elle s'asseoit même avec une fatuité contente d'elle-même sidérante, mais j'ai vraiment du mal à voir dans la Prusse un système politique préférable ou même équivalent.

À quoi faites-vous référence, précisément ?

—————————————————-

@ Patrice Charoulet
"Bonnes réfutations de bobards. Vous avez toute l'énergie qu'il faut pour le faire. Moi, non : je suis un peu fatigué."

Avec toutes mes histoires personnelles, je vous avoue que mon énergie a tendance à me quitter.

—————————————————

@ Xavier NEBOUT
"F68.10 mérite bien le commentaire dithyrambique d'Aliocha, mais je ne suis pas sûr que ce soit flatteur"

Nous avons eu des passes d'armes, Aliocha et moi, sur ce blog. Elles ont cessé. Aliocha, malgré tous ses défauts, a l'immense mérite de souhaiter un monde pacifié où nous dépassons l'aspect affectif de ces querelles religieuses stériles.

Quant à la franc-maçonnerie, qui vous obsède tant, nous avons un État qui s'est structuré depuis 200 ans minimum sur fond de querelle religieuse entre catholiques et laïco-agnostico-athées. Puisque nous sommes incapables de nous entendre, en France, en raison de cette querelle religieuse latente, notre État s'est équilibré sous la forme d'une concurrence entre réseaux de connivences au sein de l'administration. Que ces réseaux de connivence soient francs-maçons ou catholiques, il nous est impossible, en France, de faire passer une culture de respect de normes éthiques et légales ainsi que de respect des institutions sans une ossature étatique de connivences personnelles. La loi est inutile, en France, tant que les bons leviers, personnels, ne sont pas activés au sein de l'administration.

Et cela n'est pas spécifique à la franc-maçonnerie.

C'est là le résultat de notre culture politique infantile ; celle de la loi simultanément fétichisée et à géométrie variable ainsi que celle du primat des querelles de personnes ou de "classes" ou "communautés" religieuses ou d'intérêt sur le débat d'idées.

La franc-maçonnerie répond, de fait, à ce besoin structurant. Tout comme l'Église le fit dans le passé.

Je serais le premier à vouloir m'en débarrasser, de cette culture infantile. Mais cela présuppose que le cœur de notre démocratie soit situé à la base, au niveau local, et non pas au niveau d'une guerre idéologique larvée dans notre fonction publique. Qui n'est que la conséquence de cette défaillance originelle.

Ce que je constate, par contre, c'est que tout le monde préfère la guerre idéologique larvée. Et vous le premier. Je le déplore. Car cela nourrit les conflits de personnes dans nos institutions, et vous permet de surcroît, en toute bonne conscience affichée, de déplorer les effets des causes que vous chérissez.

"Il ne peut en effet y avoir de saint laïque pour la simple raison qu'il n'y a pas de saint qui ne soit sanctifié par l'Eglise."

Non, Monsieur. La sainteté, dont j'ai proposé une caractérisation concrète sur ce blog, est une qualité s'attachant à une personne, à divers degrés. Cela ne dépend nullement du fait que l'Église le reconnaisse ou pas. On ne peut en effet pas légiférer sur la vérité relative à cette qualité, la sainteté: on ne peut que la reconnaître ou la rejeter. Dans un cas on a raison, dans l'autre on a tort. L'Église n'est pas infaillible en matière de vérité morale. Le pape non plus. La sainteté n'est pas réservée aux chrétiens.

Vous, votre position, c'est d'affirmer que c'est la position de l'Église qui est systématiquement dans le vrai. Par principe. Vous placez ainsi l'Église au-dessus de la critique, et c'est cette attitude qui a précipité la chute de ses prétentions temporelles directes ou indirectes: l'incapacité à prendre en compte la critique extérieure.

"Bobards, c'est vite dit !"

Non. Le principal bobard, c'est bien celui de votre camp: celui qui consiste à affirmer que l'Occident n'est pas démocratique au prétexte qu'il appliquerait des normes à peu près démocratiques que vous rejetez pour des raisons religieuses. Explicitement. Et après, vous nous la jouez joueur de bonneteau qui nous présente Poutine en victime expiatoire. En bouc émissaire. Poutine ? Nouveau Jésus. Persécuté, martyrisé, pour des crimes qu'il n'a pas commis.

À d'autres.

Axelle D

@ Xavier NEBOUT | 15 janvier 2023 à 10:56

Objection Monsieur.
Non seulement il y a des saints laïcs attestés dans l'Eglise catholique, mais en outre cinq d'entre eux sont cités au cours des messes dans la prière eucharistique (également appelée canon romain), dont Chrysogone, Paul, Jean, Côme et Damien.

Christophe Chamley

Merci à l'hôte de ces lieux pour le billet sur le livre de Michel Laval. Je l'ai lu d'une traite, avec passion. Le billet ne se veut pas une note de lecture, cependant il ne rend pas bien compte de l'impression du livre qui certes, n'est pas une biographie de Bergson, aussi courte soit-elle. Ecrit par un avocat, c'est une plaidoirie, emportée, partiale. Avec émotion, on voit resurgir des personnes et un monde disparu, Monsieur Pouget et autres.

Dans un autre ordre, les détails spectaculaires sur les deux événements dans la galerie des Glaces mériteraient un bon film. La forme de la plaidoirie est sans doute la bonne compte tenu de l'auteur, de la dimension du livre et des difficultés du sujet. Comme le livre de Laval n'est pas un livre de philosophie, un lecteur non-philosophe, non dépourvu de sensibilité proche de ce monde-là mais aux racines et à la formation qui s'étendent de l'autre côté du Rhin et ailleurs et dans d'autres domaines, peut avoir un avis.

Mon insatisfaction provient de trois sources. Les très nombreuses courtes citations sont enfilées comme les perles du collier de la plaidoirie. Elles ne peuvent pas rendre compte de leur contexte - au passage, une phrase essentielle manque dans la citation de la prophétie de Heine...

Ensuite, le livre de Laval en suivant à outrance le point de vue français de Bergson déborde en un pamphlet contre l'Allemagne. Impossible de développer ici, mais l'Allemagne n'était pas la Prusse (elle-même pas toute noire, et de loin), et la France pas toute pure en 14, ni après. Ceci n’est pas étranger à la question fondamentale du pourquoi de l'oubli, non des travaux de Bergson, mais de l'animus de ces générations-là. Il est intéressant de lire l'article pertinent de Guillaume Perrault dans le Figaro qui rend compte du film sur les tirailleurs sénégalais et de sa conclusion juste.

Xavier NEBOUT

Si l'Eglise (réguliers à part) ne se coulait pas toute seule, on ne parlerait pas de "saint laïque".
Il ne peut en effet y avoir de saint laïque pour la simple raison qu'il n'y a pas de saint qui ne soit sanctifié par l'Eglise ; le sens des mots n'est plus une préoccupation à la mode...

P.-S. : F68.10 mérite bien le commentaire dithyrambique d'Aliocha, mais je ne suis pas sûr que ce soit flatteur.


Xavier NEBOUT

@ Patrice Charoulet

Bobards, c'est vite dit !
Que les USA aient tout intérêt à ce que la Russie et l'Europe de l'Ouest soient en conflit, et qu'ils ont en conséquence agi sinon tout fait pour que cela arrive, il faut être à leur solde ou sourd et aveugle pour ne pas le savoir.

Que Didier Raoult ait été marginalisé pour dire des vérités incompatibles avec les intérêts de Big Pharma et de sa bande de gangsters, il faut être à leur solde ou être sourd et aveugle pour ne pas le savoir.
Bon nombre de députés européens commencent d'ailleurs à ruer dans les brancards.

Et que la franc-maçonnerie soit le cadre de toutes les relations occultes dans tout cela, il faudrait qu'il y ait une alternative pour que ce ne soit pas le cas.

Aliocha

Je plussoie l'avis de Patrice Charoulet, ne pouvant m'abstenir du grain de sel mimétique qui trouverait bon que les maçons, les cathos, les parpaillots, les jésuites, les muslims, les juifs et autre athées accèdent enfin à la réalité du phénomène religieux, ce que F68.10 donne l’impression d'avoir intégré de la plus belle des manières et qui démontre que, semblables en la revendication de nos différences, nous savons respecter nos particularités divergentes au nom de la liberté qui, en nous-mêmes, a déjà affirmé sa vérité éclatante et nous permet, comme elle a permis et permettra de résister aux tentatives meurtrières des mensonges archaïques qui voudraient la soumettre à toutes les hypocrisies qui obstrue la seule issue possible, d'exercer la capacité à affronter notre réalité commune qui n'a pas même besoin de nos sales victoires pour être la réalité.

Patrice Charoulet

@ F68.10 14 janv. 14h40

Bonnes réfutations de bobards. Vous avez toute l'énergie qu'il faut pour le faire. Moi, non : je suis un peu fatigué.

Xavier NEBOUT

@ ophiuchus

Pourquoi "type maçonnique" ?
Il y a en France quelque 150 000 francs-maçons dont personne n'entend parler, et on peut évaluer aux deux tiers les "maîtres" qui ont prêté serment de faire passer leur fraternité avant la loi.

En entrant en FM, vos amis sont FM, et les amis des amis sont FM. Votre vie devient FM. Vous voulez court-circuiter les hiérarchies ? Un frère vous introduira, etc. etc.

Et toute la haute fonction publique est aux mains de la FM où les "vénérables" et interloges gouvernent.

Exilé

« Un homme admirable, d’un courage et d’une résolution inébranlables, un homme qui, alors que la France se déshonorait par la collaboration et la persécution des Juifs, a refusé de se désolidariser de ceux-ci en coupant court à une conversion catholique annoncée. » (PB)

Henri Bergson a déclaré dans son testament :
« Mes réflexions m’ont amené de plus en plus près du catholicisme, où je vois l’achèvement complet du judaïsme. Je me serais converti, si je n’avais vu se préparer depuis des années […] la formidable vague d’antisémitisme qui va déferler sur le monde. J’ai voulu rester parmi ceux qui seront demain des persécutés. Mais j’espère qu’un prêtre catholique voudra bien, si le Cardinal-Archevêque de Paris l’y autorise, venir dire des prières à mes obsèques. Au cas où cette autorisation ne serait pas accordée, il faudrait s’adresser à un rabbin, mais sans lui cacher, et sans cacher à personne, mon adhésion morale au catholicisme, ainsi que le désir exprimé par moi d’avoir les prières d’un prêtre catholique . »

https://www.cairn.info/revue-transversalites-2017-2-page-119.htm

Il est probable que sa décision de renoncer à sa conversion publique, qui se serait concrétisée par la réception du sacrement de baptême, a dû résulter d'un cas de conscience terrible.
Mais les choses sont claires, il était déjà virtuellement catholique en esprit et si les événements ne l'avaient pas moralement obligé par devoir de rester au côté des siens alors qu'ils risquaient d'être opprimés, il aurait mené son projet de conversion à sa bonne fin.

Indiquons tout de même que la théologie catholique prévoit, dans les cas de catéchumènes empêchés par des circonstances graves de recevoir le baptême d'eau, de recevoir le baptême de désir ce qui est manifestement le cas de H.B.

Et beaucoup mieux qu'un pâle saint laïc, peut-être pourrons-nous un jour honorer, si Dieu le veut, un nouveau grand saint...

F68.10

@ ophiuchus
"Il fut un temps où l'universalité de penser existait, ce qui semblerait réservé aujourd'hui seulement à des clubs fermés."

Il fut un temps où il était beaucoup plus facile pour tout un chacun d'arriver à la pointe du savoir. Depuis environ un siècle et demi ou deux siècles, ce n'est plus vrai. Il existe donc, qu'on le veuille ou non, une réelle hiérarchie du savoir.

Par contre, tout un chacun est libre de penser et de s'exprimer. Quant à arriver à vous faire entendre, c'est une autre paire de manches. Ce en quoi les choses n'ont jamais réellement changé. Et pour se faire entendre, mieux vaut éviter de raconter des âneries.

"Quand l’oligarchie financière internationale décide de faire plier l’Occident à toutes ses volontés, elle utilise tous les moyens à sa disposition."

L'oligarchie financière internationale remplit une mission que peu sont capables de mettre en œuvre: anticiper un minimum l'avenir en terme de développement économique et technologique. Comparez 2023 à 1823, et vous serez contraint de constater que le contrat a été rempli. Libre à vous de faire de même, de vous bouger la couenne et de lever du capital. Je vous y encourage.

"Elle fait nommer à la tête des pays ceux qui lui ont prêté serment de fidélité, c’est le cas de Macron, prouvant ainsi que les démocraties n’existent plus."

Monsieur Macron a été élu par vous et moi. Vous aviez la possibilité de nous proposer un autre candidat qui aurait ramassé plus de voix. Vous ne l'avez pas fait. Le jeu était pourtant ouvert.

"Elle mute sans complexes les populations et provoque ainsi le grand remplacement qui lui permet de maîtriser les peuples."

L'oligarchie financière n'a rien à voir dans les mouvements migratoires. Les populations migrent pour des raisons de guerre et de fascination pour l'Occident. Les Tchadiens ne migrent pas parce que Bill Gates en a décidé, mais parce qu'ils font des gosses dans un endroit sans flotte, qu'ils ont été élevés dans la langue française et que la relation d'amour-haine des populations colonisées avec les anciennes puissances coloniales, couplée à leur incapacité, pour certains, à enclencher de véritables dynamiques de développement, les amène à faire ce type de choix migratoires. La seule façon de les dissuader de venir, c'est de donner une image exécrable de nos sociétés. Mais cela va être compliqué: mes copains blacks au Malawi étaient persuadés que je leur mentais quand je disais qu'il y avait des clochards en France: "Nan !!... mais tu dis cela pour pas qu'on vienne !!"
Zuckerberg, Bolloré, Drahi, Musk n'y sont absolument pour rien.

"Elle inonde les marchés financiers de fausses monnaies avec l’aide des cryptomonnaies."

S'il y a une chose que l'"oligarchie financière mondiale", comme vous dites, redoute, ce sont bien les cryptomonnaies. Elle fait tout pour les étouffer dans l'œuf, car cela peut à terme déstabiliser les mécanismes même de pilotage et de régulation de l'économie mis en place depuis la foirade de 1929.

"Elle déverse ses vaccins sur les innocents qu’elle utilise comme cobayes."

Ce n'est pas "l'oligarchie financière mondiale" qui promeut les vaccins: ce sont les médecins et la médecine. Ne vous en déplaise, Raoult reste minoritaire parmi les médecins. L'oligarchie financière mondiale a certes intérêt à limiter la casse humaine, car la pandémie n'a pas arrangé ses affaires. Je doute d'ailleurs qu'elle ait arrangé les vôtres.

"Elle impose des guerres pour juguler toute tentative de résistance à sa gouvernance."

Poutine a imposé une guerre. Kim Jong-un la veut. La Chine la veut. L'Iran vous agresse depuis le moment où la fatwa contre Salman Rushdie fut le signe que la loi iranienne s'imposait sur VOTRE sol. Les populations minoritaires, qu'il s'agisse des Yézidis, des Kurdes et des femmes dans le monde musulman, sont des populations qui ne se reconnaissent pas dans les gouvernances que leurs pays leur impose. Quand cela part en vrille, et qu'on se retrouve face à des génocidaires comme à Sarajevo et en ex-Yougoslavie, vous avez deux choix: 1. laisser faire le génocide, ou 2. accepter que l"oligarchie financière mondiale" bombarde des génocidaires.

Il n'y a donc pas d'"oligarchie financière mondiale" au sens qui est le vôtre. Il n'y a que des gens qui n'acceptent pas les régimes autoritaires et dictatoriaux que vous souhaitez leur imposer au prétexte de lutter contre une "oligarchie financière mondiale" qui ne se trouve vraiment pas là où vous croyez qu'elle se situe.

"Cette peste a son siège aux USA et ses filiales en Europe, ses membres se cachent dans des sectes type maçonniques..."

Et voilà. En fait, vous avez tout simplement un problème de fond avec la démocratie. Vous nous rejouez toujours la petite guéguerre entre les catholiques et les franc-maçons. Pendant que les protestants ricains sont encore persuadés que le complot mondial, ce ne sont pas les franc-maçons, mais bien les jésuites...

Bref. Il serait temps de sortir de votre guerre de religion larvée que vous masquez derrière de l'anti-"oligarchie financière mondiale". En temps de paix, c'est marrant. En temps de guerre, cela commence à devenir inexcusable.

"La France en est infestée !"

Vous comptez m'éradiquer ? Comme la peste ?

ophiuchus

Il fut un temps où l'universalité de penser existait, ce qui semblerait réservé aujourd'hui seulement à des clubs fermés.

Quand l’oligarchie financière internationale décide de faire plier l’Occident à toutes ses volontés, elle utilise tous les moyens à sa disposition :

- elle fait nommer à la tête des pays ceux qui lui ont prêté serment de fidélité, c’est le cas de Macron, prouvant ainsi que les démocraties n’existent plus ;
- elle mute sans complexes les populations et provoque ainsi le grand remplacement qui lui permet de maîtriser les peuples ;
- elle inonde les marchés financiers de fausses monnaies avec l’aide des cryptomonnaies ;
- elle déverse ses vaccins sur les innocents qu’elle utilise comme cobayes ;
- elle impose des guerres pour juguler toute tentative de résistance à sa gouvernance.

Cette peste a son siège aux USA et ses filiales en Europe, ses membres se cachent dans des sectes type maçonniques, dans les partis politiques, dans les médias qui diffusent sa propagande.

La France en est infestée !

Vamonos

Le philosophe Henri Bergson était-il un saint laïque ? Sans avoir encore eu le temps de lire l’itinéraire rédigé par M. Michel Laval, les suppositions s’avèrent nombreuses et même compliquées.

Henri Bergson n’était pas apostasié, il était juif, en pleine conscience, sans revendication ni prosélytisme. Il n’était donc pas laïque.

Qu’un juif, un chrétien ou un musulman soit considéré comme un saint est tout à fait dans l’ordre religieux normal. Mais que personne ne soit sanctifiée dans le domaine de la laïcité nous amène à postuler deux options :

Option 1 : la laïcité serait un des avatars de l’athéisme et de la foi résolument fondée à l’encontre de toute forme de divinité. Le laïc aurait quand même besoin d’une personnalité plus élevée spirituellement que le commun des individus. Dans ce cas, Henri Bergson serait accepté, coopté et même considéré comme un laïc sanctifié dans la mesure où son œuvre forcerait l’admiration de supporters non croyants.

Option 2 : le maniement des oxymores est devenu tellement courant, tellement banal, qu’il vaut mieux être désinvolte, avoir l’air d’être à l’aise dans ce nouveau courant de pensée, cette nouvelle vague qui submerge en même temps tous les aspects de la vie moderne.

Option 3 : elle m’échappe totalement ce qui semble logique puisqu’il faut bien avouer l’évidence, je n’ai pas étudié les humanités et leurs protocoles.

Je connais peu Bergson, pour moi, il est aussi important et de la même époque que deux autres fortes personnalités françaises qui m’ont également marqué et qui s’appellent respectivement Charles Péguy et Gaston Bachelard. Celui-ci a notamment écrit : "Le temps n'a qu'une réalité, celle de l'instant. Autrement dit, le temps est une réalité resserrée sur l'instant et suspendue entre deux néants".

Au moment de partir pour l’éternité, Bergson a donc déclaré : "Il est cinq heures, le cours est terminé…"

Bergson a plaqué tout le monde sur une dernière pique ironique et puis s’en est allé sans faire de selfie.

Xavier NEBOUT

À la fin de sa vie, saint Thomas d'Aquin voulait brûler tout ce qu'il avait écrit, et Henri Bergson se convertir au catholicisme.
Le second avait-il une vie de retard sur le premier ?


Patrice Charoulet

J'ai mis mon Bergson (1 600 pages) parmi mes philosophes Pléiade : Les présocratiques, Platon, Les stoïciens, Saint Augustin, Montaigne, Descartes, Pascal, Spinoza, Voltaire, Rousseau, Kant, Benjamin Constant, Tocqueville, Nietzsche, Alain, Cioran (dernier arrivé).

Pourtant Bergson n'est pas en Pléiade mais le volume, publié en 1959, introduction par Henri Gouhier, ressemble à un Pléiade, papier bible, reliure cuir souple, et contient l'essentiel des œuvres du philosophe : Essai sur les données immédiates de la conscience, Matière et Mémoire, Le Rire, l'Evolution créatrice, L'Energie spirituelle, Les Deux sources de la morale et de la religion, La pensée et le Mouvant.
Mon volume, très utilisé, est mal en point.

P.-S. Vous vantez ici, cher Philippe, le bon livre de votre ami sur Bergson. Laissez-moi vanter ici la meilleure biographie d'Alain, écrite par mon ami Thierry Leterre.

Axelle D

"Bergson a montré comment, pour prendre avec les réalités un contact direct, il faut que l’esprit humain en acquière l’intuition en combinant l’instinct avec l’intelligence. Si l’intel­ligence nous procure la connaissance théorique, générale, abstraite de ce qui est, c’est l’instinct qui nous en fournit le sentiment pratique, particulier, concret. Sans le concours de celle-là point d’enchainements logiques ni de jugements éclairés. Mais sans l’effort de celui-ci point de perception pro­fonde ni d’impulsion créatrice ». (Charles de Gaulle dans Le Fil de l'épée).

Ce serait donc d'abord l'intuition et ses corollaires la clairvoyance, le jaillissement, le renouveau qui pousseraient à l'action, à l'effort, générant les héros et les saints, l'intelligence n'étant qu'un outil, certes utile mais secondaire qui sans la première resterait stérile.

Dans La Pensée et le Mouvant, Bergson démontrait aussi que "l'on atteint la vérité par l'intuition et non par l'intelligence."

Patrice Charoulet

Il y a bien des lustres, j'avais écrit une lettre au président de l'agrégation de philosophie d'alors en lui posant cette question : "Auriez-vous la gentillesse de m'indiquer plusieurs livres de philosophes français clairs et bien écrits ?"
Il s'empressa de me répondre en me donnant quatre ou cinq titres, dont "Le rire", de Bergson. Je l'ai lu et j'ai pu me servir de sa teneur en expliquant un texte comique de Scarron, lors d'un oral de concours.
C'est le livre le moins pédant, le moins lourd, le moins jargonneux de la philosophie française.

duvent

Bon sang ! Mais cette nouvelle année dépasse toutes mes espérances, elle est vraiment épouvantable !

Oups ! Il faut avant d'aller plus avant, que je demande à M. et Mme Bilger un peu de bienveillance, oui, j'en ai bien besoin, je cherche et réclame à cor et à cri, je veux arriver à la « captatio benevolentiae »...

Pourquoi ? Mais parce que je ne crois pas pouvoir dire ce que j'ai dans la tête sans utiliser un vocabulaire, disons : pas très joli, joli...

PETIT POÈME EN FORME DE PATATE

Vous qui êtes meilleurs que moi, vous qui êtes plus avisés, plus expérimentés, plus ceci, et plus cela, il faut que je vous dise, moi, que j'en plein le dos de l'ensemble, du foot, de la guerre, du temps, des virus, du chaud et du froid, du sel et du poivre, de mémé et de pépé, de bébé aussi, plein le dos des bonnes femmes, des bons hommes, des couillus et des couilles molles, des mi-figue-mi-raisin, des beaux et des laids, des crétins et des lumières, des matheux, des taiseux, des galeux, des peigne-culs, et dandys, des valets et des maîtres, des donzelles et des mères maquerelles, des fauchés et des blindés, des qui ont l'échine souple et des qui sont raides comme la mort !

Oui ! Il faut le dire ! On s'emme*de vraiment dans un monde, qui la gueule béante, mugit et hurle à la mort, comme s'il se passait quelque chose...

Je vous le dis en vérité, il ne se passe rien... Rien, de nouveau !

Attendons un peu qu'arrive quelque événement, et alors, les conseilleurs seront rangés à la droite du Père ! Tandis que moi, je serai encore là, au bord de Mare Nostrum !

Taisez-vous et écoutez un peu l'autre ! Taisez-vous et souvenez-vous de l'autre ! Taisez-vous et imaginez-vous l'autre...

Vous, les bavards, qui avez tant et tant à dire, vous les pleurnichards qui avez tant et tant souffert, vous qui avez ri avec autant de réticences, vous qui avez donné avec tellement de componction, vous qui partagez si chichement, vous qui aimez sans abandon, vous qui prenez avec voracité, vous qui portez votre moralité en bandoulière, je vous le dis tout net, vous ne pourrez pas régler vos bretelles, ventrus comme vous êtes vous roulerez sous le temps et vous ne vous souviendrez de rien !

Le seul souvenir qui demeurera ce sera le goût du lait d’Alma Mater, mais il sera vague, presque effacé, presque anéanti par toute la petitesse qui remplit si bien les replis des âmes de mauvais aloi...

Faisons un rêve étrange et pénétrant, rêvons à des hommes plus grands, dont les pieds dans la glaise les soutiendraient jusqu'au firmament de demain, demain qui chantera, je vous le dis !

sbriglia

Michel, tu es trop fort !
Tu dédicaces ton livre à Philippe Bilger… tu es certain qu’il va te rendre la monnaie de ta pièce et faire un post sur ton opus.
Et bingo, au moins une dizaine de lecteurs en plus !
Entre brasillachois on s’entraide…

Bon. J’ai commandé, je te l’enverrai pour une dédicace de pays à pays !

Tu es l’honneur du barreau, cher Michel… déjà mon père te portait aux nues ce qui me rendait quelque peu jaloux…
Allez, porte-toi bien, nous sommes, toi et moi, des meilleures vendanges du siècle passé.
Tu vaux bien Sureau !

Julien WEINZAEPFLEN

De mes lectures d'Henri Bergson (accompagnées par Jean-François Marquet, j'ai eu de bons maîtres), il me reste ces quelques aperçus:

"Au commencement était le Verbe" signifie pour l'homme qu'au commencement était l'intelligence qui donne lieu à l'action. C'est seulement à mesure que le réel se spécifie et se nominalise. La perte de la mémoire procède par le chemin inverse dont l'intelligence part à la conquête du réel et participe à le créer: on perd d'abord la mémoire des noms propres, puis celles des noms communs, puis celle des adjectifs. Au commencement est l'intelligence et à la fin elle doit rester, la mémoire étant sommative, dans laquelle tous nos souvenirs sont à notre disposition, sans qu'il y ait une zone cérébrale spécifique, sinon de la mémoire à l'exception de certaines fonctions, du moins de l'esprit. Je n'ai jamais compris le refus bergsonien de matérialiser l'esprit, soucieux qu'il était de se tenir à l'intersection du matérialisme et du spiritualisme, du réalisme et de l'idéalisme, du mécanisme et du finalisme.

Philosophe de l'intelligence, Bergson était aussi celui de l'intuition, celle-ci survenant au saint ou au savant pour qu'il fasse faire à l'espèce et à la société un saut qualitatif entre fermeture et ouverture. Bergson est en un sens l'inventeur de la "société ouverte". Reste-t-il quelque chose à voir ouvrir par le progressisme ? Et pourquoi les philosophes les plus pleins d'"élan vital" sont-ils presque toujours conservateurs ?

Jérôme

Je viens lire un très bon livre de philo.
"Ainsi parlait Kama-Soutra", préfacé par le philosophe Marc Dorcel.
Du coup j'ai été voir l'adaptation cinématographique, de la belle ouvrage. Un vrai regain de jouvence.

Achille

J’ai lu un livre de Bergson, "Matière et Mémoire", dans lequel il développe la relation entre le corps et l’esprit.
C’était il y a bien longtemps et j’avoue que la puissance intellectuelle qui s’en dégageait m’avait impressionné.
Le livre de Michel Laval "Il est cinq heures, le cours est terminé" me paraît très intéressant pour mieux appréhender ce philosophe à la pensée complexe. Je vais donc me le procurer rapidement.
Merci pour cette information.

Marc Ghinsberg

Merci pour ce billet. Vous m’avez donné envie de lire le livre de Michel Laval, je vais l’acheter.

Isabelle

"Cette conscience douloureuse, chez lui, qu'à certains moments, quand la patrie est menacée dans son être même, il est urgent de reléguer les spéculations intellectuelles au profit d'autres urgences."

Le rire est le propre de l'homme !
De quoi "se réjouir" ci-dessous :

- La guerre en marche !
La production d’armes de guerre devra décoller aux USA dans les 6 à 12 mois pour continuer à ravitailler l’Ukraine prévient le chef d’Etat-Major des forces navales.

- Prix de l’essence et du diesel, grande arnaque !
Vous avez l’impression de vous faire plumer quand vous faites le plein d’essence ? Rassurez-vous c’est normal car l’Etat n’a jamais gagné autant d’argent sur chaque litre qu’il vous vend.

- Pour le Coronavirus, à 60 ans, t’es vieux et fragile !
Mais pour la retraite à 60 ans, t’es jeune et en pleine forme !

Tipaza

Ben dis donc !
Le moins que je puisse dire c'est que je suis impressionné par l'éclectisme de Philippe Bilger qui va de Didier Deschamps à Henri Bergson en passant par Pascal !
C'est parfait, c'est ainsi que doit être l'honnête homme du XXIe siècle poursuivant la tradition de celui du XVIIe.

Il manque - ce n'est pas pour critiquer mais pour compléter l'hommage - la référence au passionnant travail de réflexion de Henri Bergson sur la Relativité qui aboutit à une controverse avec Einstein, ce dernier ne comprenant pas le point de vue de HB.

Voici ce qu'écrivait Édouard Le Roy à ce sujet, dans une lettre du 29 septembre 1953 à Mme Rose-Marie Massé-Bastide et qui servit de préface à son recueil "Écrits et Paroles" :

"J'en ai longuement causé avec Bergson, il n'a pas fait d'objection à ma remarque (*), mais il a ajouté avec insistance que le défaut de ses connaissances mathématiques ne lui permettait pas de suivre avec le détail nécessaire le développement de la Relativité généralisée, et qu'en conséquence il estimait plus sage, pour sa part, de laisser tomber la question."

On comprend le souci de HB de ne pas rentrer dans une polémique sur un terrain qu'il avait peur de ne pas maîtriser, mais son travail de réflexion sur la Relativité est remarquable.
On le trouvera dans son livre "Durée et Simultanéité" chez Quadrige/Presses universitaires de France.

Enfin je ne résiste pas, en forme de clin d'oeil à deux intervenants qui outrepassant largement les règles du blog, ont développé de longs commentaires, hors sujet, sur la géométrie, à reproduire la quatrième de couverture de l'ouvrage cité :

"Une étude de la Relativité généralisée, parallèle à celle que nous avons faite de la Relativité restreinte, montrerait que la réduction de la gravitation à l'inertie a justement été une élimination des concepts tout faits qui, s'interposant entre le physicien et son objet, empêchaient ici la physique d'être géométrie. De ce côté Einstein est le continuateur de Descartes." (Henri Bergson)

(*) Celle d'Einstein ne comprenant pas la position de HB.

Vérifiez votre commentaire

Aperçu de votre commentaire

Ceci est un essai. Votre commentaire n'a pas encore été déposé.

En cours...
Votre commentaire n'a pas été déposé. Type d'erreur:
Votre commentaire a été enregistré. Les commentaires sont modérés et ils n'apparaîtront pas tant que l'auteur ne les aura pas approuvés. Poster un autre commentaire

Le code de confirmation que vous avez saisi ne correspond pas. Merci de recommencer.

Pour poster votre commentaire l'étape finale consiste à saisir exactement les lettres et chiffres que vous voyez sur l'image ci-dessous. Ceci permet de lutter contre les spams automatisés.

Difficile à lire? Voir un autre code.

En cours...

Poster un commentaire

Les commentaires sont modérés. Ils n'apparaitront pas tant que l'auteur ne les aura pas approuvés.

Vos informations

(Le nom et l'adresse email sont obligatoires. L'adresse email ne sera pas affichée avec le commentaire.)

Ma Photo

MA CHAINE YOUTUBE

PRESSE, RADIO, TELEVISION & INTERNET

INSTITUT DE LA PAROLE

  • Formation à l'Institut de la parole
    Renseignements et inscriptions : [email protected]
  • L'Institut de la Parole propose des formations dans tous les domaines de l'expression et pour tous, au profane comme au professionnel de la parole publique. L'apprentissage et le perfectionnement s'attachent à l'appréhension psychologique de la personnalité et aux aptitudes techniques à développer. L’Institut de la Parole dispense des formations sur mesure et aussi, dans l’urgence, des formations liées à des interventions ponctuelles, notamment médiatiques. Magistrat honoraire, Philippe Bilger propose également des consultations judiciaires : conseils en stratégie et psychologie judiciaires.

MENTIONS LEGALES

  • Directeur de la publication : Philippe Bilger
    SixApart SA 104, avenue du Président Kennedy 75116 PARIS