Une nouvelle fois je vais embrasser une cause que d'aucuns affirment désespérée.
L'énorme succès des think tanks, leur influence considérable, la multitude des téléchargements sur certains thèmes, par exemple "anatomie du wokisme" ou "évaluation du risque Le Pen", seraient le signe que les partis ne savent plus répondre à la demande intellectuelle et politique. Et qu'ils seraient dépassés par ces cercles, cénacles, fondations, où penser représente l'activité principale, voire exclusive (Le Point).
J'espère que ce constat est faux, dans son pessimisme sans nuance, et que les partis dont on annonce avec une amère volupté le déclin, le faible impact démocratique et, pour tout dire, le caractère inutile, sauront résister à ce nouveau front ouvert contre eux. Je ne parviens d'ailleurs pas à comprendre pourquoi on s'obstine avec un tel acharnement à nier toute chance, à dénier tout futur, à ces structures partisanes consubstantielles à la République et qui pourraient, si on s'attache à LR et aux socialistes, se résumer par la lutte du principe de liberté contre l'exigence d'égalité. Et d'autant plus que le prétendu dépassement de la droite et de la gauche a fait long feu.
Il me semble un peu facile d'admettre comme une vérité républicaine que la profondeur, la prospective, l'intelligence, les réflexions à long terme, seraient réservées aux think tanks. Comme s'il était impossible pour les partis, au moins de tenter d'emprunter partiellement les mêmes chemins. Mais partiellement puisque les partis ont pour ambition de ne pas se contenter des concepts, même dégagés à la suite de délibérations collectives, mais de les concrétiser. Un parti, ce sont des idées destinées à modeler l'avenir en attendant qu'un pouvoir, les exploitant pour en convaincre les Français, leur donne sens et vie.
Un cercle, un cénacle, c'est à la fois leur force et leur faiblesse, ne sont évidemment pas tenus à refuser les abstractions utopiques, généreuses ou irresponsables. Mais s'ils abusent de cette faculté, ils perdront la crédibilité qui devrait dans tous les cas s'attacher à leurs analyses et à leurs prévisions.
Pour que les partis ne se dépouillent pas de ce qui leur offre plénitude et profondeur, encore faut-il qu'ils soient convaincus du fait que rien ne leur interdit en même temps de penser et de projeter, de concevoir et de prévoir. Alors qu'à gauche comme à droite on s'est accoutumé à ce que l'écume politique, la superficialité des antagonismes, la démocratie à fleur de peau tiennent toute la place et relèguent, si même on y songe, l'obligation de parfaitement définir son identité, ses priorités et son corps de doctrine en quelque sorte, en ne perdant jamais de vue que ce dernier est vain si d'emblée il s'avère impossible.
Eric Zemmour, sur quelques points fondamentaux, avait vu juste mais, pour ce que la politique doit avoir de réalisable sans déchirer le tissu national, il avait eu tort.
Il n'y a aucune impossibilité radicale, pour quelque parti que ce soit, de penser pour mieux agir demain. Il faut cesser, au sein de ces structures collectives de plus en plus exsangues, cette division absurde magnifiant ceux qui se sont présentés aux urnes quel que soit le résultat, et dédaignant ceux qui pourraient les enrichir avec des idées nouvelles.
Rien ne serait pire pour notre avenir politique et parlementaire que l'acceptation de cet appauvrissement qui laisserait la noblesse de l'esprit aux think tanks et "les mains sales" aux partis.
Eux aussi - je persiste - méritent d'avoir droit au Tout. En le démontrant.
« Les partis ne peuvent-ils pas penser ? » (suite)
En fait en politique, ce qui importe ce n’est pas tant de penser mais de convaincre. Ceci quels que soient les arguments dont on dispose.
Qui ira défiler contre la réforme des retraites demain ?
- Ceux qui n’ont rien compris et ne comprendront jamais rien
- Ceux qui de toute façon ne cherchent même pas à comprendre
- Ceux qui croient avoir compris et ont tout compris de travers
- Ceux qui ont bien compris mais font semblant de ne rien comprendre
- Enfin les "yakafokon" dont on ne sait pas trop s’il ont compris ou pas, mais pour qui tout est facile… enfin tant qu’ils ne sont pas aux responsabilités, bien sûr.
Juste pour le fun un petit aperçu de ce qu’on peut trouver aujourd’hui à l’Assemblée nationale.
Qui pouvait imaginer, ne serait-ce que voici dix ans, que ce genre de clown deviendrait un jour un élu de la République ? On va où là ?
Rédigé par : Achille | 18 janvier 2023 à 06:08
« Les partis ne peuvent-ils pas penser ? »
On peut se poser la question quand on entend des syndicalistes et des personnalités politiques nous déballer avec le plus grand sérieux des énormités du genre "25 % des plus pauvres sont morts avant 62 ans".
Heureusement certains journalistes, responsables et surtout lucides, reviennent sur cette fake news qui tourne en boucle depuis quelques jours.
À commencer par Patrick Cohen aux analyses toujours aussi pointues.
Mais aussi Alba Ventura dans son édito de ce matin.
Merci à eux !
Rédigé par : Achille | 17 janvier 2023 à 10:09
Le recours aux think tanks par les partis politiques est le pendant du recours aux cabinets de conseil de type McKinsey par les administrations. Il est la marque du manque de courage politique de tous, s'abritant derrière le paravent de l'expertise supposée de certains. C'est effectivement dans les deux cas la mort du politique qui lui, doit tracer un chemin qui n'a que faire de l'expertise.
Rédigé par : xavier | 08 janvier 2023 à 18:36
Le parti politique, c’est vrai, n’est plus ce qu’il était, tout-puissant, avant-guerre et sous la IVe République. La Constitution de 1958, qui ne lui accorde qu’une « participation équitable à la vie démocratique de la Nation » - une formule ambiguë qui dit tout du mépris que lui portait de Gaulle - est passée par là... Et d’autres revers ont suivi, de Giscard, choisi plus pour sa prestance princière que par adhésion à son parti, à Macron, deux fois élu sans disposer vraiment d’une armée de militants.
Le parti n’a plus le vent en poupe, à tel point que, dans le vocabulaire politique, le terme est supplanté par « rassemblement », « front », « union » ou « mouvement », la mode étant même aujourd’hui à utiliser un mot résumant l’objectif : « Les Verts », « Reconquête », « Renaissance »... Comme si « parti » ne signifiait plus que « division »...
Une exception toutefois : alors que la Nupes, née dans le seul but d’éviter le naufrage électoral de ses membres, parvient de moins en moins à justifier le U de son sigle, un homme, seul au début de son aventure, a réussi, en un an, à créer un parti, à rassembler 130 000 militants et à le hisser au quatrième rang du tournoi présidentiel.
Qu’a fait Zemmour pour réussir cet exploit ? Avant de créer Reconquête, d’en faire une machine médiatique moderne aspirant l’électeur, il s’en est tenu aux fondamentaux du rôle d’un parti politique : il a défini une doctrine, une idéologie, un but, et en a résumé les clés en formules simples, claires et sans langue de bois, celle qui exaspère le citoyen et l’engage à l’abstention.
« Populiste », s’étrangleront certains... Peut-être, mais efficace. Pour l’ancien journaliste, le parti est un tout qui assure réflexion, stratégie, tactique, action et, au final, victoire et soutien à l’exercice du pouvoir... Qu’on le veuille ou non, cette première tentative, polluée par quelques erreurs mineures, a été une réussite : tous les thèmes développés avant et pendant sa campagne présidentielle sont aujourd’hui les sujets qui font l’actualité : immigration, sécurité, éducation... Ils sont dans les têtes... et pour longtemps.
Tous les autres partis ont plus ou moins commis la même faute : ils ont négligé le renouvellement des idées et privilégié la chasse à l’électeur, y compris le RN, qui, obnubilé par sa nécessaire dédiabolisation, a pris le risque de se nicher dans un relatif politiquement correct, alors que son ADN exige un positionnement contestataire. Il faut reconnaître que la manœuvre lui a plutôt réussi, mais le voilà aujourd’hui obligé, sans pour autant obtenir le brevet de respectabilité qu’il recherche désormais, de lâcher l’un des siens qui, devant les caméras installées à l’Assemblée, a dit tout haut ce que ses collègues pensaient tout bas.
Le PS et LR, eux, dont la puissance de feu lors des élections locales reste, sinon intacte, du moins importante, se sont trop longtemps reposé sur leurs lauriers pourtant défraîchis, croyant disposer d’un corpus idéologique surdimensionné qui leur permettrait de maintenir leurs positions sans adapter leurs lignes aux évolutions de la société. Ils ont, l’un et l’autre, perdu des dizaines de milliers de militants et en sont, le premier, à l’état de mort apparente, le second, au remède de la dernière chance...
Quant à Renaissance, au-delà de la médiocrité de ses élus, qui semblent avoir tous été coulés dans le même moule, son organisation verticale interdit toute « boîte à idées ». C’est le chef qui pense et décide, voire met la main à la pâte.
Cette paresse intellectuelle des politiques est dangereuse. Pour leurs partis, mais aussi pour notre démocratie. Elle permet l’émergence de nouveaux centres de réflexion, les uns inféodés à tel ou tel parti, les autres, au contraire, déconnectés des cheminements traditionnels de la pensée politique, et l’explosion d’une nouvelle race élitiste de « penseurs » qui, issus essentiellement des sphères économiques, traitent en sous-main les affaires de la France. De tels laboratoires d’idées existent depuis longtemps, existaient même à l’époque de la royauté, mais ils étaient au service du pouvoir et ne s’exposaient que fort peu.
Aujourd’hui, pour faire progresser leurs idées, ils n’hésitent plus à s’adresser directement aux citoyens, chacun d’eux défendant son seul pré carré, ses seules « solutions », sans jamais chercher à aller vers un consensus. Ce qui accroît la tendance à l’individualisme, déjà bien ancrée dans nos mœurs, mais aussi l’impression que ressent le peuple qu’il n’est plus maître chez lui.
Peut-on espérer un sursaut des partis, un retour des formations politiques au remue-méninges salutaire ? Il est à craindre qu’il s’agisse là d’un vœu pieux tant l’enkystement du monde politique, accéléré par un pouvoir de plus en plus « présidentiel », est aujourd’hui profond...
À moins que d’autres Zemmour n’apparaissent sur d’autres créneaux de l’échiquier politique, parviennent à éviter l’obstacle du chef seul maître à bord - sur ce point, Z a encore à progresser - et réussissent à ressouder la pensée et l’action, il faudra admettre que les think tanks ont eu raison de nos mœurs politiques d’hier.
N’en déplaise aux partisans du régime présidentiel, qui cherche à se durcir, elles étaient un rempart sûr contre les dérives autoritaires que font craindre ces groupuscules de « sachants » qui, du haut de leur importance autoproclamée, prétendent connaître le peuple et percevoir mieux que lui ses attentes et les moyens de les satisfaire. La vérité est plutôt qu’ils tentent de le remplacer...
Rédigé par : Serge HIREL | 08 janvier 2023 à 15:29
@ Annwn | 06 janvier 2023 à 15:11
Mon Dieu ! Dans quel monde vivons-nous ! Le Royaume du Danemark n’était que pourri, notre fausse République, elle, est diabolique... et ses serviteurs d’abominables créatures de l’Enfer. Mieux vaut illico plier bagage et demander l’asile politique dans un de ces admirables Etats totalitaires où, au moins, tout est clair : la liberté n’y existe pas, mais chaque individu le sait... et n’a pas à écouter ni à croire les balivernes que débitent les maîtres des pays dits « démocrates » pour manipuler leurs sujets, qu’ils nomment « citoyens ». Il lui suffit d’obéir et de se taire.
Ne pensez-vous pas que vous poussez le bouchon un peu loin ? Certes, dans le monde tel qu’il est aujourd’hui, la puissance économique l’emporte largement sur la force de l’idéologie et « le fric » domine souvent la réflexion politique et les relations internationales. Mais de là à dresser un tableau aussi sombre et désespérant que le vôtre... le pas me semble démesuré et infranchissable.
D’autant qu’il manque une pièce à votre puzzle, la plus importante, la clé de voûte de l’édifice : plusieurs fois vous y faites allusion, sans jamais les désigner... Qui sont donc ces « puissances d'argent, réels donneurs d'ordres » ? Où se terre « l’oligarchie » ? Qui la compose ? Des noms et des preuves seraient les bienvenus pour persuader qu’il ne s’agit pas là d’une thèse qui s’apparente au complotisme.
On peut souhaiter que le pouvoir politique se montre moins dépendant du monde économique, mais, pour l’heure, malgré les efforts de nos dirigeants actuels pour aider celui-ci à triompher, les réactions populaires face à ses tentatives, notamment le choix des électeurs de priver Macron de sa majorité absolue, indiquent que le combat n’est pas achevé. Et c’est bien ainsi.
Rédigé par : Serge HIREL | 07 janvier 2023 à 09:49
Les partis ne peuvent-ils pas penser par eux-mêmes ?
Sachant que deux négations valent une affirmation, je répondrai "OUI", car effectivement, ils ne pensent pas par eux-mêmes. Ils ont une grille de lecture qui a été établie une fois pour toutes par leurs fondateurs et donneurs d'ordre. Les partis s'y réfèrent pour émettre une opinion, leur pensée est limitée et puis la porte est toujours ouverte pour fonder un parti dissident.
Prenons pour exemple la guerre en Ukraine qui dure depuis bientôt un an, cela va me permettre de donner mon opinion sur le sujet. L'axe germano-soviétique qui va de l'extrême droite à l'extrême gauche soutient plus ou moins mollement la Russie parce que c'est l'axe germano-soviétique. Tandis que la droite modérée et le centre soutiennent du bout des lèvres les USA, parce que c'est la voie de la liberté d'entreprendre. Quant à la Macronie, comme d'habitude, elle se réinvente ad libitum, un jour elle téléphone et fait des papouilles à la Russie tandis que le lendemain, elle envoie des armes à l'Ukraine. Le métier de marchand d'armes est l'un des plus vieux métiers du monde et sera l'un des derniers.
Et l'Ukraine dans tout ça ? Elle agit selon son identité traditionnelle qui n'est pas russe, encore moins américaine. Elle est cosaque depuis 1000 ans et agit en conséquence. Elle se bat avec courage pour repousser l'adversaire venu du nord qui veut la piller, la violer et l'asservir. L'Ukraine fait cela pour lutter contre la négation de son identité propre et préserver ses frontières. Poutine continue de recevoir des ordres de Catherine II qui est morte il y a des siècles après avoir annexé l'Ukraine, nié son identité et imposé le pouvoir russe.
Mon camp est clairement défini. Je tiens pour mes deux amis ukrainiens qui vivent en France depuis plusieurs années. Je pense souvent à mes amis russes qui vivent à l'étranger et subissent les conséquences de ce conflit. Enfin, j'espère que le conflit cessera, ainsi que l'ostracisme à l'égard des artistes russes qui actuellement ne peuvent pas se produire dans le monde libre.
Rédigé par : vamonos | 07 janvier 2023 à 04:11
@ F68.10 | 06 janvier 2023 à 14:41
"Ce qui importe, c'est la concurrence des idées. Pas des personnes. Les think tanks doivent être prioritairement jugés sur les idées qu'ils produisent. Peu importe les gens qui sont derrière."
Jugés selon quels critères, comment et par qui ? Attention à ne pas surévaluer l'importance des idées en politique, surtout si on les détache délibérément de la pratique en en confiant la production à des groupes d'individus spécialisés. Attention aux utopies, aux systèmes. Les idées à elles seules en politique ne me paraissent pas devoir constituer un objectif, et encore moins une base de lancement.
Or autant je pense comme vous qu'il est utile de mesurer, chiffrer, étudier, analyser, pour savoir où l'on en est et pour prévoir tant que faire se peut, autant l'engouement pour les idées nouvelles me paraît secondaire. Les grands politiciens qui ont fait progresser leur pays sont plutôt des pragmatiques, des persévérants, avec une pensée claire et cohérente, des idées simples, le sens des priorités. Et une capacité à ne pas se laisser distraire de leurs objectifs.
Rédigé par : Lucile | 07 janvier 2023 à 00:31
"Les partis ne peuvent-ils pas penser ?" (PB)
Non !
Rédigé par : Claude Luçon | 06 janvier 2023 à 19:56
"Les partis ne peuvent-ils pas penser ?" (PB)
Qu'on se rassure, s'ils pensent c'est surtout à eux, entre eux, rien que pour eux.
Et qui c'est qui va négocier les futures retraites ?
Fini la rigolade, Marguerite sors de la boîte, elle est sympa cette dame... Oh elle va bientôt faire parler d'elle, elle a déjà un bon début, elle était alors chez qui ? Chez qui ? Alors ? chez McKinsey bien sûr, un bon apprentissage pour elle... C'est ça... un petit monde bien construit, nous sommes fous pour adhérer à ces partis qui d'ailleurs sont laminés.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Marguerite_Cazeneuve
Les citoyens ne sont pas trop couillons ils savent un peu lire. Pas un politique pour racheter les autres, et pendant ce temps la baraque se fissure, les fondations se délitent, et plus un kopeck pour la mettre hors d'eau, hors d'air, reste plus que le bull et tout recommencer... Sans le sou et des dettes, ce sera à nouveau la cabane à Mickey.
Nous avons vécu sous de faux-semblants, comme on a pu penser que la Russie était puissante, eh bien nous ne sommes pas mieux portants, la liberté, je sais bien, a un prix, alors il faut mettre en prison tous ceux qui nous ont menés à cette ruine. Ils ont de la chance elles sont pleines.
Rédigé par : Giuseppe | 06 janvier 2023 à 18:26
@ Achille | 05 janvier 2023 à 20:37
« les yaka faukon »
Certes, si la critique est aisée, l'art est difficile.
Mais entre ceux qui tentent d'agir du mieux qu'ils peuvent en fonction des circonstances tout en commettant quelques erreurs inévitables et ceux qui agissent en dépit du bon sens parfois même dans une rage pathologique à l'encontre des intérêts de la France et des Français, il y a une marge.
Rédigé par : Exilé | 06 janvier 2023 à 18:20
@ Annwn
"Un des défauts de la culture moderne est qu'elle fait croire que tout problème, quel qu'il soit, est réductible à l'analyse chiffrée et par conséquent peut être mesuré. Lorsque la mesure, plutôt que la Sagesse, devient l'outil privilégié, cela peut conduire à de graves erreurs."
Ce qui est mesurable reste mesurable, même imparfaitement. Mais même ce qui n'est pas mesurable peut faire l'objet d'analyse qualitatives suivant une méthodologie scientifique.
Tout n'est pas réductible à des chiffres bruts. Mais les gens qui crachent sempiternellement sur les chiffres sont souvent des gens qui refusent de regarder le mesurable pour préférer partir dans l'idéologie en niant que, si, il est quand même possible de mesurer certaines choses.
La "Sagesse" ne se réduit pas aux chiffres, mais la "Sagesse" qui ignore volontairement la mesure n'est pas une sagesse. Les adversaires de la mesure ne sont que les héritiers des gens qui refusaient de regarder les lunes de Jupiter dans le télescope de Galilée pour se cacher derrière leur ignorance volontaire et refuser de changer d'opinion sous prétexte de fausse "sagesse". (Une légende fausse, basée sur une déformation interprétative des faits, en fait, mais qui illustre néanmoins bien le point en débat.)
"La liberté d'incohérence a remplacé les autres et nous n'y renoncerons plus, les arts l'illustrent et les lettres y renvoient, que dis-je ? les sciences s'en avouent et les plus grands savants renoncent à l'idée même de synthèse. Or, l'idée de synthèse ôtée, la cohérence est impossible et l'Humanisme n'est plus qu'un vain mot ; voilà longtemps que la mesure n'est plus à la mode et nul ne songe à la garder, mais avec elle un deuxième élément de l'Humanisme tombe ; à l'égard du troisième, l'objectivité, nous n'avons plus le recul nécessaire et c'est un autre paradoxe que le triomphe de la subjectivité parmi les hommes d'à présent, malgré la leçon des sciences, plus objectives que jamais. Voilà pourquoi le labyrinthe est la figure de notre évidence, car son image nous rend le précis du temps, le labyrinthe est légion et nous ne parvenons déjà plus à nous aboucher, nous n'avons plus de dénominateur commun, nous sommes irréels et nous nous approuvons de l'être. Le mot communication serait-il à la mode si la communion n'était problématique ?" -- Albert Caraco, Bréviaire du Chaos.
Le seul point qui suscite mon accord dans votre tirade anti-démocratique - que je juge intégralement fallacieuse - sont les propos suivants:
"- L'excès de centralisation nuit ontologiquement à la diversité culturelle humaine. - L'omnipotence étatique nuit quant à elle à la liberté, à l'intégrité et à la créativité des individus."
Une démocratie n'a en effet pas vocation à être centralisée ni à vivre par un truchement du culte de l'État. Cela étant, ce vice dérive aussi, directement, de notre passé monarchique, que vous semblez vouloir ressusciter. La République n'a cherché qu'à paraître plus royaliste que le Roi pour mieux asseoir l'idée démocratique en s'appuyant sur le caractère intrinsèquement intolérant et moralisateur des Français, qui ont ce besoin atavique d'une transcendance factice incarnée dans un "souverain". La République aurait pu être girondine et démocratique. Elle ne fut qu'un substitut à la monarchie et est encore structurée de manière monarchique, verticale, autoritaire, bourrée de corps intermédiaires incompétents, inopérants, d'une prétention représentative qui confine au psychiatrique, avec un complexe d'infériorité face aux curés et aux théologiens qu'on voit dans la moraline de nos journalistes et dans notre idolâtrie de la Norme avec un grand N. Elle reste néanmoins démocratique, cette République: libre à vous de la transformer, par le vote, par la réforme constitutionnelle, en un système plus girondin que jacobin. Le jeu est ouvert, ce qui n'est pas le cas en monarchie ou en Iran.
Encore faut-il vouloir jouer le jeu, ce qui n'est manifestement pas le cas. Mais la monarchie, non, ne permettait pas l'égalité devant la loi (la religion en était un facteur discriminant aussi évident qu'un éléphant rose alcoolisé et déchaîné dans un couloir) et il n'est pas question d'être complaisant avec ceux qui ne voient pas l'intérêt de l'égalité devant la loi et l'intérêt des divers droits de l'homme, aussi instrumentalisés soient-ils.
Le jour où vos débats théologico-politiques cesseront pour que nous délibérions, enfin, sur plein de petites choses au-delà de nos clivages, comme "piscine avec ou sans sauna ?", alors nous serons une véritable démocratie. Le passage par la case "retour à la royauté et à la religion d'État" n'en est pas le chemin, ne vous en déplaise.
Rédigé par : F68.10 | 06 janvier 2023 à 17:49
Il est bien entendu difficile de placer tous les partis dans le même sac, bien que trop souvent ils aient tendance à agir en filtres captant la volonté de leurs électeurs pour la reformuler de façon complètement différente voire parfois opposée.
Un exemple emblématique est la fausse droite française qui, après les périodes électorales où elle inonde la France de tracts en quadrichromie bourrés de promesses supposées coller aux souhaits de ses électeurs potentiels, se reniera au soir des élections - parfois dès 20h01 - pour ensuite s'aligner pendant cinq ans sur une vulgate gaucho-centriste infecte parfois teintée de stalinisme opposée aux intérêts de la France et des Français.
Et trop souvent ces partis ne servent que de sinécures aux élus, au milieu de ronronnements satisfaits et loin des vrais problèmes traduits en sujets qui fâchent, supposés être le marqueur des « extrémistes ».
Où se trouve la démocratie, dans tout cela ?
Rédigé par : Exilé | 06 janvier 2023 à 15:56
Depuis longtemps, le rôle des professionnels de la politique, c'est-à-dire des politiciens liés aux « partis dits de pouvoir », n'est pas de penser mais d'obéir.
Rappelons rapidement qu'après 1789, la France est passée d'une monarchie qui avait pour contre-pouvoirs tous les corps intermédiaires, à une oligarchie financière dénuée de tout contre-pouvoirs, le tout sous le vocable trompeur de démocratie. La démocratie est le vêtement dont se pare le pouvoir sous le prétexte qu'existe une représentation populaire (pouvoir législatif), mais cette représentation est, dans les faits, c'est-à-dire concrètement, non pas populaire mais contrôlée par des partis politiques sous influence des puissances d'argent.
Signalons au passage que la France a été le pays d’Europe où il a été le plus longtemps interdit de pratiquer l’usure. Et c'est à la Révolution française, avec l'aide de personnalités savantes des Lumières qui critiquaient cette interdiction et la jugeaient archaïque et obscurantiste, qu'on a fini par légitimer le prêt à intérêt, dont on connaît aujourd'hui les conséquences que cette liberté ainsi accordée devait avoir sur l'évolution du monde occidental.
Dans sa « Note sur la suppression générale des partis politiques », la philosophe Simone Weil rappelle que « c’est d’une part l’héritage de la Terreur, d’autre part l’influence de l’exemple anglais, qui installa les partis dans la vie publique européenne ».
Et Simone Weil de nous avertir : « Les partis sont des organismes publiquement, officiellement constitués de manière à tuer dans les âmes le sens de la vérité et de la justice ».
Aussi, le pouvoir politique tel qu'il apparaît aujourd'hui est en réalité un artefact de pouvoir, il est entièrement dévoué au véritable pouvoir, le pouvoir économique.
Nous sommes ici, avec le principe du « mandat représentatif », en pleine tartufferie institutionnelle !
Dans le contexte du mandat représentatif, le véritable pouvoir échoit de façon opaque, anonyme, à ceux qui financent les partis politiques. En effet, le parti qui gagne les élections, et plus généralement « les partis dits de pouvoir » détiennent en réalité les rênes du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif, le pouvoir de l'ordre judiciaire étant marginal car largement dépendant du pouvoir exécutif. Il en résulte que la séparation des pouvoirs est, structurellement, une apparence contraire à la réalité : alors que l'apparence prévoit des pouvoirs séparés, la réalité donne tous les pouvoirs, sans aucun contre-pouvoir institutionnel, aux seuls « fournisseurs de capitaux », c'est-à-dire aux entités qui financent les partis politiques lors de perpétuelles élections. Des élections auxquelles on vous encourage toujours vivement à participer, et qui légitiment, grâce au leurre du suffrage universel, toutes les actions à venir de ceux qui les gagnent.
Le suffrage universel, rappelons-le, c’est l’opinion de la majorité qui est supposée faire la loi ; mais ce dont on ne s’aperçoit pas, c’est que l’opinion, issue de cette masse éminemment plastique, est quelque chose que l’on peut très facilement diriger et modifier ; on peut toujours, à l’aide d'une propagande, de suggestions appropriées (démagogie, sondages), mais aussi et surtout par la peur (crises économiques, chômage, violences, virus, guerres, terrorismes, attentats, pandémies, etc.) y provoquer des courants allant dans tel ou tel sens déterminé. C'est ce qu'on appelle la « fabrication du consentement ». Et les médias de masses : presse écrite, TV, radio, cinéma, jeux vidéo, publicité, affichage urbain, sites web, « Wiki », etc. (pour la plupart grassement subventionnés), aident grandement à la manœuvre en diffusant des mensonges et des hypocrisies à des doses tellement fortes et tellement fréquentes, que la majorité de la population n'est finalement plus à même de réagir, si ce n’est dans la direction voulue par ceux qui gèrent ses choix. C’est pour cela qu’on a pu dire que « l’opinion, c’est l’erreur du plus grand nombre ».
On comprend alors pourquoi le pouvoir politique se fonde volontiers sur l’ignorance du peuple et s’accroît d’autant que les esprits sont faibles, les gens incultes.
En définitive, les hommes dits politiques (ou les « Jézabel » modernes, ces « femmes perdues » qui les suivent et se font leurs complices) n'ont rien de politique, ils sont des hommes de paille, des hommes liges, interchangeables et, surtout, de véritables courroies de transmission des puissances d'argent, réels donneurs d'ordres.
Bien plus prompts à réprimer rapidement et dans le sang le mouvement émancipateur des Gilets Jaunes que de lutter contre le trafic de drogue, les violences en général, la corruption, les paradis fiscaux, le chômage ou la pauvreté, nos dirigeants politiques sont choisis pour leur faiblesse morale, leur capacité à mentir, à suivre les ordres, à se soumettre au chantage ou leur volonté de faire avancer le plan de l'oligarchie. Le parti auquel ils appartiennent n’a aucune importance.
Au-delà d'une boulimie d'argent et de pouvoir, certains sont aussi les produits d’une vie qui peut inclure la pédophilie, le trafic et la consommation de drogue, la pornographie enfantine, la bestialité, etc. Aussi, il leur est donné de nombreuses occasions de se livrer à leurs vices, ce qui assure leur obéissance et leur solidarité. Et le public ayant une confiance enfantine en ses dirigeants, en particulier les présidents, l’accusation selon laquelle ils pourraient s'adonner à de telles activités reste pour lui quelque chose d'inconcevable.
Il résulte de l'actuelle subversion du pouvoir politique et institutionnel, par les globalistes, une omnipotence de l'État doublée d'une centralisation abusive, deux manifestations hostiles au développement harmonieux de l'espèce humaine :
- L'excès de centralisation nuit ontologiquement à la diversité culturelle humaine.
- L'omnipotence étatique nuit quant à elle à la liberté, à l'intégrité et à la créativité des individus.
Ces deux nuisances ayant pour effet direct et indirect une disparition des notions d'équité, de justice et in fine de civilisation.
NB : à toutes fins utiles, rappelons cette réflexion de James Goldsmith : le succès d'une nation ne se mesure pas exclusivement en terme économique (on pourrait ajouter le mot politique). Le relèvement national n'est pas seulement le résultat de la croissance économique.
Un des défauts de la culture moderne est qu'elle fait croire que tout problème, quel qu'il soit, est réductible à l'analyse chiffrée et par conséquent peut être mesuré. Lorsque la mesure, plutôt que la Sagesse, devient l'outil privilégié, cela peut conduire à de graves erreurs.
Rédigé par : Annwn | 06 janvier 2023 à 15:11
@ Lucile
"Autre point à prendre en compte me semble-t-il : les partis, think tanks, lobbies, associations, etc. tout en étant des entités distinctes les unes des autres du point de vue de leur statut, ne le sont pas par leur composition ; leurs membres peuvent en effet très bien à la fois militer dans un parti, s’activer au sein d’une association et cogiter dans un think tank. De sorte que la concurrence est plus fictive que réelle."
Ce qui importe, c'est la concurrence des idées. Pas des personnes.
Les think tanks doivent être prioritairement jugés sur les idées qu'ils produisent. Peu importe les gens qui sont derrière. Les gens qui sont derrière importent si on cherche à comprendre les accointances, le copinage ou la corruption, même intellectuelle.
Mais, en fin de compte, ce sont les idées que les think tanks produisent qui doivent être jugées.
Si les partis politiques ne sont pas capables de produire de réelles idées touffues, c'est alors qu'il y a une place pour les think tanks.
Si les partis déplorent cette évolution, c'est à eux de concurrencer les think tanks sur le terrain des idées. Et, pour cela, il faudrait qu'ils publient, comme le font les think tanks. Je ne vois pas les partis se lancer dans une telle entreprise.
Les think tanks ont donc toute leur place, en ce sens, dans une démocratie. Ils font un travail que les partis ne font pas car leurs échéances et leurs temporalités ne sont pas les mêmes.
De plus, la liberté d'association et d'expression crée un contexte qui légitime bel et bien l'action des think tanks.
Maintenant, libre à vous tous d'interdire les financements publics des think tanks. Il ne faudra juste pas venir se plaindre, alors, que les financements soient privés.
"La pensée dominante diffuse et coupée de ses sources paraît comme allant de soi, donc politiquement non marquée. Ce qui n'est pas le cas."
Si on prend les think tanks du pays des think tanks, les USA, ou même la Grande-Bretagne, il me paraît fallacieux de prétendre que leurs affiliations idéologiques ne sont pas transparentes.
La culture de la fausse neutralité, qui dégouline de nos écrans tous les jours sur les plateaux journalistiques, d'ailleurs codifiée par le CSA, n'est pas une manière de permettre le débat. C'est une façon de mieux le cadenasser sous prétexte d'injonction à une objectivité qui ne devient à force que de l'auto-censure.
D'un côté, vous appelez les think tanks à la neutralité. Ils vont alors faire des pieds et des mains pour rentrer dans les clous de ce qui passe pour de l'objectivité dans l'esprit collectif de notre culture. Une fois qu'ils se seront aseptisés, on leur dira "Wââââ, mais vous cherchez à nous enfumer en masquant vos affiliations idéologiques !!".
Les think tanks, pas plus que quiconque, n'ont à se soumettre à cette injonction contradictoire.
Rédigé par : F68.10 | 06 janvier 2023 à 14:41
@ Lucile | 06 janvier 2023 à 12:18
"les partis, think tanks, lobbies, associations, etc. tout en étant des entités distinctes les unes des autres du point de vue de leur statut, ne le sont pas par leur composition ; leurs membres peuvent en effet très bien à la fois militer dans un parti, s’activer au sein d’une association et cogiter dans un think tank."
Bien vu ! c'est de l'entrisme, dont les trotskistes sont grands spécialistes, mais pas qu'eux, les islamo-gauchistes le sont également très bien.
Cela finit par donner la fameuse pensée unique, qui n'est unique que parce qu'elle est la pensée d'un groupe de pression présent partout.
Rédigé par : Tipaza | 06 janvier 2023 à 13:24
On a essayé toutes les couleurs politiques, la vérité des prix est : une dette colossale, les hôpitaux publics en petits morceaux, l'école qui ne sait plus lire, écrire, compter... Tout est cul par-dessus tête.
Alors tu parles, LR ou les autres pieds nickelés ! À quoi bon.
On est en liquidation de biens, tout est vendu aux enchères... Et Emmanuel qui s'aperçoit que la santé est écrabouillée, cinq ans quand même qu'il est au pouvoir ! Là où il excelle, c'est dans le discours, quand il enfile des perles, macroner ont dit les Ukrainiens... macroner... là nous sommes les champions.
On n'a plus un rouble vaillant pour faire quoi que ce soit.
Rédigé par : Giuseppe | 06 janvier 2023 à 13:16
@ Julien WEINZAEPFLEN | 06 janvier 2023 à 04:15
Effectivement, la question de qui finance ces think tanks me paraît cruciale. Un proverbe anglais dit que c'est celui qui paye le salaire du musicien qui choisit la musique (« He who pays the piper calls the tune »). À compléter par un autre proverbe cher à Milton Friedman : « There ain’t no such thing as a free lunch » (« Un repas gratuit, ça n’existe pas. Il y a toujours quelqu'un qui paye »).
Autre point à prendre en compte me semble-t-il : les partis, think tanks, lobbies, associations, etc. tout en étant des entités distinctes les unes des autres du point de vue de leur statut, ne le sont pas par leur composition ; leurs membres peuvent en effet très bien à la fois militer dans un parti, s’activer au sein d’une association et cogiter dans un think tank. De sorte que la concurrence est plus fictive que réelle. L’éparpillement des fabriques de pensée politique et la multiplication des réseaux renforcent l’influence des courants de pensée que ces militants défendent, mais le poids des partis politiques diminue d’autant, car les think tanks une fois établis s’approprient une partie de leur rôle qu'ils accommodent à leur propre sauce, plus intellectualisée et moins partisane (du moins en apparence). D’où une impression de dépolitisation ; la pensée dominante diffuse et coupée de ses sources paraît comme allant de soi, donc politiquement non marquée. Ce qui n'est pas le cas.
Je n’avais pas fait attention à l’enquête du Point, je vais y jeter un œil.
Rédigé par : Lucile | 06 janvier 2023 à 12:18
"Les partis ne peuvent-ils pas penser ?" (PB)
Ben non !
Ce n'est pas leur fonction première, ils sont là pour mettre en oeuvre les idéologies ou les philosophies dont ils se sont revendiqués lors de leur création.
Pour employer la terminologie issue du numérique, ce ne sont que des applications d'un système qui a pensé ou qui pense pour eux.
Il faut donc considérer ce que pense le système philosophique qui gouverne la société occidentale, car le phénomène de vide des partis est généralisable à l'Occident.
Toute civilisation traverse des états florissants où la pensée et les arts qui en sont l'expression la plus directe s'épanouissent et d'autres périodes où pensée, réflexion et arts s'étoilent pour devenir des caricatures n'assumant pas leurs fonctions de liant de la société.
Nous sommes dans une phase où les seules pensées qui émergent sont des pensées morbides provoquant une chute de confiance dans la population, et les partis sans le vouloir s'inscrivent dans cette doxa pessimiste et mortifère.
En faisant un très bref bilan de l'évolution de la société et de ce qui l'anime fondamentalement, on voit que progressivement on est passé de "Dieu et le Roi", principe transcendant, conditionnant verticalement la société, à l'humain avec la République principe horizontal où le pouvoir n'est plus délégué par un ailleurs supérieur mais est pris en main par l'homme, on est descendu sur terre si je puis dire.
Puis est venu le temps du principe d'égalité exacerbé, le socialisme dans toutes ses dérives, l'humain contraint par la différentiation sociétale a minima.
Tous ces stades de la philosophie avaient pour finalité l'amélioration de la condition humaine, soit par la soumission à un pouvoir de nature divine, soit par la libération provoquée par un pouvoir humain, avec la promesse que demain serait meilleur qu'aujourd'hui.
Que voit-on aujourd'hui émerger comme pensée conditionnant l'action politique ? Une pensée qui place l'humain en dessous de la nature. C'est bien de cela qu'il s'agit dans la philosophie écologiste maximaliste qui anime les cercles de réflexion. L'homme doit accepter de perdre de sa liberté d'action et se soumettre à un avenir qui n'est plus exclusivement le sien, mais celui de la planète dont il n'est qu'un élément parmi d'autres.
Au moins dans la soumission à Dieu, il y avait un aspect filial modulant la contrainte, ici avec l'écologie impérative il y a une banalisation de l'homme au vivant, en général. La conscience même ne serait plus le monopole humain qui faisait la différence avec le reste du vivant.
À coté de cette pensée essentiellement réductrice pour l'homme, est apparue la pensée woke qui aggrave la situation car elle ne veut pas réduire, elle veut déconstruire la civilisation par un ressentiment toujours inassouvi d'un passé et par la négation de différences biologiques évidentes.
Voilà les deux grandes pensées qui pèsent sur toutes réflexions politiques. Deux idéologies négatives, mortifères, assurant un futur encore plus contraint qu'autrefois et pas du tout radieux, c'est le moins qu'on puisse dire.
On comprend que les partis politiques enfermés dans leur volonté de se pérenniser n'aient pas la moindre capacité et encore moins la volonté idéologique de sortir de ce piège que les médias referment sur eux avec une malfaisance surprenante.
Pour penser par eux-mêmes, il faudrait qu'ils appliquent le concept managérial US "Thinking outside the box", penser en dehors de la boîte, avoir des idées originales.
Seuls Terra Nova et Éric Zemmour ont eu cette capacité.
Terra Nova a abandonné le principe d'universalisme du prolétariat et des prolétaires, qui était un des fondements les plus originaux de la gauche, pour segmenter le prolétariat, rejetant le prolétariat de "souche", pour revendiquer un soutien au prolétariat immigré.
On voit ce que ça donne avec le parti LFI qui a adopté ce principe: la destruction de l'ordre social avec la volonté plus que néfaste, malsaine, d'une créolisation souhaitée par personne, pas même par ceux que LFI voudrait séduire.
Éric Zemmour essaie, avec brio dans le domaine de la pensée et une certaine maladresse politicienne, de sortir de la boîte où règne la doxa multiculturaliste et mondialiste, de revenir aux fondamentaux historiques de la France, avec un zeste de libéralisme, mal compris des Français.
Voilà où nous en sommes de la pensée politique hors des sentiers battus.
Pour le reste les partis traditionnels LR, PS ne pensent pas, n'existent même pas.
Marine Le Pen essaie de temps en temps de sortir de la boite-doxa, puis revient vite s'y cocooner de peur de perdre des électeurs.
Rédigé par : Tipaza | 06 janvier 2023 à 12:17
https://kerloar.com/doc/simone-weil-1940-note-sur-la-suppression-generale-des-partis-politiques.pdf
"Il y a plusieurs conditions indispensables pour pouvoir appliquer la notion de volonté générale. Deux doivent particulièrement retenir l’attention. L’une est qu’au moment où le peuple prend conscience d’un de ses vouloirs et l’exprime, il n’y ait aucune espèce de passion collective. [...] La seconde condition est que le peuple ait à exprimer son vouloir à l’égard des problèmes
de la vie publique, et non pas à faire seulement un choix de personnes. Encore moins un choix de collectivités irresponsables. Car la volonté générale est sans aucune relation avec un tel choix. S’il y a eu en 1789 une certaine expression de la volonté générale, bien qu’on eût adopté le système représentatif faute de savoir en imaginer un autre, c’est qu’il y avait eu bien autre chose que des élections. [...]
Le seul énoncé de ces deux conditions montre que nous n’avons jamais rien connu qui ressemble même de loin à une démocratie. Dans ce que nous nommons de ce nom, jamais le peuple n’a l’occasion ni le moyen d’exprimer un avis sur aucun problème de la vie publique ; et tout ce qui échappe aux intérêts particuliers est livré aux passions collectives, lesquelles sont systématiquement, officiellement encouragées.
L’usage même des mots de démocratie et de république oblige à examiner avec une attention extrême les deux problèmes que voici : comment donner en fait aux hommes qui composent le peuple de France la possibilité d’exprimer parfois un jugement sur les grands problèmes de la vie publique ? Comment empêcher, au moment où le peuple est interrogé, qu’il circule à travers lui aucune espèce de passion collective ? Si on ne pense pas à ces deux points, il est inutile de parler de légitimité républicaine."
Des solutions ne sont pas faciles à concevoir. Mais il est évident, après examen attentif, que toute solution impliquerait d’abord la suppression des partis politiques.
Rédigé par : Julien WEINZAEPFLEN | 06 janvier 2023 à 05:01
@ Lucile | 05 janvier 2023 à 11:50
"Ces think tanks sont déjà orientés lorsqu'ils mettent des questions sur la table et lorsqu'ils en débattent. Leurs participants sont en gros déjà d'accord sur l'essentiel de la doctrine. Je juge l'appellation de "think tank" trompeuse, et doublement pour les Français qui ne savent pas trop ce que cela veut dire. À mes yeux, ce sont aussi et surtout des machines à faire avancer leur conception de la société, et elles agissent souvent à bas bruit, loin de l'agora."
J'ai lu (un peu en diagonale) l'enquête du "Point" que notre hôte met en lien de son billet. J'étais quelque peu intrigué par l'opposition qu'il faisait entre des partis qui prospéreraient de façon électoraliste en mettant leur programme électoral dans la boîte à idées et des think tank qui penseraient. Pour moi, c'étaient des sociétés d'influence, souvent à la solde d'un baron de parti en peine de prouver qu'il était un génie politique, pour les clubs d'untel ou d'untel.
L'enquête du "Point" ne parle pas de ces petits clubs, mais des grands think tanks français, d'une taille modeste au regard de l'Allemagne, qui est une vraie social-démocratie. L'enquête du "Point" démontrait la porosité financière de nos bureaux d'étude et agents d'opinion entre fonds publics et mécénat privé. Un mélange des genres un peu malsain à mes yeux, du même genre que les allers-retours de nos hauts fonctionnaires entre public et privé, mais que ses avocats diront celui d'un Etat qui n'a pas peur de l'entreprise et vice versa, d'un Etat social libéral réconcilié, d'un Etat-nation qui ne craint pas les multinationales.
Mais le plus intéressant de ce que révélait cette enquête était que ces inspirateurs de nos politiques publiques échafaudent des études qui n'ont pas plus d'originalité idéologique que thématique. Les sociétés de pensée ne pensent pas, elles creusent la pensée dominante.
Rédigé par : Julien WEINZAEPFLEN | 06 janvier 2023 à 04:15
@ Achille | 05 janvier 2023 à 06:56
« Après, advienne que pourra… »
Achille, réveillez-vous !
Je me joins à Exilé 18:05. Chaque jour on apprend des horreurs et des crimes.
Un Algérien, 30 ans, en situation irrégulière en France, passe une corde au coup de son bébé de 4 mois et tente de l'étrangler.
https://lanouvelletribune.info/2023/01/france-un-algerien-essaie-detrangler-son-bebe-de-4-mois/?doing_wp_cron=1672894599.2561058998107910156250
Rédigé par : Ellen | 05 janvier 2023 à 20:57
@ Lucile | 05 janvier 2023 à 11:50
« Rien à voir donc avec la démocratie, surtout quand des journalistes font partie de ces cercles, et diffusent leurs idées comme si elles étaient de l'information pure et simple. »
Pour ne pas évoquer ces couples dont un membre appartient à la sphère politique et l'autre au monde de la presse, ce qui est leur droit le plus strict sur le plan de la vie privée mais qui peut être à l'origine d'interférences malsaines car échappant à tout contrôle démocratique ou du moins à toute transparence.
Rédigé par : Exilé | 05 janvier 2023 à 20:43
@ Exilé | 05 janvier 2023 à 18:01
"https://www.lefigaro.fr/faits-divers/reims-une-joggeuse-poignardee-un-suspect-afghan-interpelle-20230101
Et tutti quanti.
Nous devrions peut-être applaudir ?"
En même temps si elle a voté Macron ou Nupes, ses désirs ont été exaucés.
Rédigé par : sylvain | 05 janvier 2023 à 20:38
@ Exilé | 05 janvier 2023 à 18:01
"Gestion calamiteuse et ruineuse de la crise du Covid"
Après le cafouillage sur les masques au début de la pandémie alors que les grands épidémiologistes nous affirmaient qu’il s’agissait une grippette saisonnière, la gestion de la crise du Covid a été plutôt bien menée si l’on compare le nombre de morts de notre pays avec celui de nos voisins.
Le "quoi qu’il en coûte" a certes été un peu cher mais il a permis à nombre de petites entreprises d’éviter le dépôt de bilan.
Le désastre énergétique est dû à un manque de suivi dans la maintenance des réacteurs nucléaires qui après trente ans de bon fonctionnement peuvent présenter des signes de défaillance.
Ces réacteurs sont en train de redémarrer progressivement et tout laisse à penser qu’il n’y aura pas de coupures d’électricité cet hiver.
Pour le reste : sécurité, Justice, éducation des mesures ont été prises afin de pallier les dysfonctionnements dans les meilleurs délais. Mais bien sûr les yaka faukon de l’opposition trouvent que ce n’est pas assez et qu’il fallait prendre ces mesures bien avant.
Certains accusateurs oublient qu’ils sont en partie responsables de la situation car ils n’ont rien fait quand ils étaient au pouvoir.
Rédigé par : Achille | 05 janvier 2023 à 20:37
Cher Philippe Bilger,
C’est avec la foi du charbonnier que vous abordez ce début d’année, en embrassant une cause qui semble perdue à beaucoup. Voilà qui vous honore.
Il faut néanmoins tenter de comprendre les raisons de la désaffection des Français vis-à-vis des partis, afin d’y remédier, si cela est encore possible.
Pour faire simple…
La gauche, avec sa vision idyllique du monde, sa propension à la dépense, à l’excuse et à la paresse (nous commémorons en ce mois de janvier le 40e anniversaire des 35 heures, de la 5e semaine de congés payés, de l’impôt sur la fortune), sa haine de la France, sa préférence de l’Autre, a conduit la puissance mondiale que nous étions au sortir des Trente Glorieuses sur la voie de la tiers-mondisation, de l’effacement, du Grand Remplacement. Son échec est total.
La droite, toujours prompte aux discours martiaux lorsqu’elle est dans l’opposition, s’est concrètement couchée dans tous les domaines devant le politiquement correct imposé par la gauche. Elle a poursuivi, quand elle ne l’a pas accentué, la politique progressiste menée par la gauche. Elle a aussi laissé l’Europe nous déposséder de notre souveraineté. Son échec est lui aussi total.
Macron restera comme une étoile filante qui aura suivi le cours du fleuve, et le joueur de flûte de Hamelin qui nous y emmène.
Marine Le Pen semble prendre la même voie progressiste, surtout sur le plan sociétal et économique.
On comprend que les Français se désintéressent de la politique.
Zemmour a osé la rupture. Son programme était ambitieux, mais nécessitait du courage. Il fallait en finir avec l’Etat-providence, l’assistanat, l’argent facile, la paresse, les syndicats irresponsables ; il fallait punir les voyous, renvoyer les étrangers qui n’avaient rien à faire en France : en d’autres termes, secouer un cocotier national qui partait à la dérive.
Déchirer donc - vous avez bien raison - un tissu national décrépi ... pour en retisser un autre.
Le résultat était inscrit : les Français, nourris au petit lait de la douce pensée progressiste, gavés de chèques en bois, rééduqués par la pensée wokienne, bercés par la musique valorisante du politiquement correct, en admiration devant l’islam fier et conquérant, n’ont finalement pas voulu se mettre en danger. Ils ont préféré supplier le bourreau de leur accorder une petite minute de sursis.
La faiblesse et l’impuissance des partis ne sont finalement que le miroir de la résignation des Français.
Rédigé par : Florestan68 | 05 janvier 2023 à 19:59
@ Achille | 05 janvier 2023 à 06:56
« Après, advienne que pourra… »
Vous n'avez pas l'air de vous rendre compte que c'est déjà ce à quoi nous en sommes réduits :
- Gestion calamiteuse et ruineuse de la crise du Covid.
- Destruction du système de santé.
- Vente de la France à la découpe.
- Désastre énergétique.
- Éducation (?) nationale à la dérive.
- Insécurité généralisée.
- Paralysie de la justice.
- Importation massive de tueurs, dont un a commencé l'année avec fracas (c'est un cas emblématique très loin d'être unique) :
https://www.lefigaro.fr/faits-divers/reims-une-joggeuse-poignardee-un-suspect-afghan-interpelle-20230101
Et tutti quanti.
Nous devrions peut-être applaudir ?
Rédigé par : Exilé | 05 janvier 2023 à 18:01
Vous écrivez, cher hôte
...si on s'attache à LR et aux socialistes, se résumer par la lutte du principe de liberté contre l'exigence d'égalité.
Que l'on pourrait réécrire
...si on s'attache à LR et aux socialistes, se résumer par la lutte du principe d'inégalité contre l'exigence d'émancipation.
Ce ne serait pas plus juste, mais pas plus faux non plus.
Je trouve succulent d'écouter les cliques politiques, quand, par exemple, ils nous parlent du manque de représentativité des syndicats compte tenu du nombre de leurs adhérents.
Renaissance combien de divisions ? 27 000 pékins en gros. Quelle représentativité !
Quant à réfléchir... mais pourquoi voulez-vous ? Ils ont le dîner du Siècle, Ursula von der Leyen et Véran. Trois neurones, un quart de synapse, ça suffit pour du 49.3.
Vivement que Vladimir mette un peu d'ordre là-dedans, Que le cours de la moutarde retrouve un prix raisonnable. Et de la tomate, des bouchons de champagne
Des cornichons
De la moutarde
Du pain, du beurre
Des p'tits oignons
Des confitures
Et des œufs durs
Des cornichons
Merci Nino Ferrer
Heureusement il nous reste le pinard, ils ne sont pas encore arrivés à faire croire aux Français que Gevrey-Chambertin est une banlieue de Kiev.
Rédigé par : Jérôme | 05 janvier 2023 à 16:23
L'on se souvient de la "boîte à idées" du PS, Terra Nova, qui pondit une note sur l'immigration en soulignant de façon cynique que le vote ouvrier s'établissant à droite, il s'agissait de conquérir les Français issus de l'immigration en expansion démographique...
Il y était indiqué: "C'est un fait politique important: la France de la diversité est aujourd'hui la composante la plus dynamique, tant électoralement que démographiquement, de la gauche en France".
On comprend aujourd'hui que sur cette délicate question, la gauche ait délibérément soutenu l'invasion migratoire et les naturalisations massives que Valls avait promues.
Si le PS ne pense plus par lui-même depuis belle lurette en récupérant les idées dans la mouvance "intello de gauche", qu'en est-il des autres partis ?
Certains ont des corpus idéologiques fermentés dans leurs propres barriques, c'est le cas de Reconquête qui, avec Zemmour et Marion Maréchal, a mis au point des propositions libérales en matière économique et plutôt rigoureuses pour juguler l'immigration et ses méfaits.
Chez Renaissance, c'est la godille perpétuelle dans un magma étatiste qui fait saliver le PC !
Quand Macron sera devenu chef du monde pour promouvoir les résidus du wokisme, que restera-t-il du "brochet" de LREM ??
Rédigé par : caroff | 05 janvier 2023 à 14:16
PARTIS
En lisant, j'ai composé pendant vingt ans un dictionnaire de citations qui dort dans un tiroir. Sur les partis, j'ai une soixante de citations. En voici quelques-unes :
Il faut souvent changer d'opinion pour être toujours de son parti. (Retz)
Je n'ai jamais vu les partis morts que là où la liberté était morte. (Benjamin Constant)
J'appartiens à ce parti d'opposition qui s'appelle la vie. (Balzac)
L'esprit de parti m'asphyxie. (Lamartine, 1860)
Les partis sont des triangles d'oies. (Alain)
Un imbécile est fait pour être un homme de parti. (Montherlant)
Il ne peut y avoir de politique sans partis. (Chloé Morin, 2020)
Rédigé par : Patrice Charoulet | 05 janvier 2023 à 13:41
Bien d'accord avec Julien WEINZAEPFLEN | 05 janvier 2023 à 05:17 lorsqu'il introduit les associations et autres groupes de pression dans l'équation : "Et comme l'Etat ne demande qu'à se défausser sur les associations, le corporatisme et la République associative se développent contre la République indivisible". Comme il le démontre, les partis et leurs élus ne subissent en réalité pas la seule concurrence des think tanks.
Quant à ces derniers, s'ils ne faisaient que cogiter, peser le pour et le contre et proposer des réflexions, pourquoi pas ? Encore que, se situant en amont de l'expérimentation et n'ayant d'autre responsabilité que celle, très légère, de conseiller, ils peuvent mettre en avant des concepts pour leur originalité et pour la séduction qu'ils sont susceptibles d'exercer sur les esprits naïfs une fois bien présentées plutôt que pour leur validité.
Mais le plus gros reproche que je leur fais n'est pas là. Ces think tanks sont déjà orientés lorsqu'ils mettent des questions sur la table et lorsqu'ils en débattent. Leurs participants sont en gros déjà d'accord sur l'essentiel de la doctrine. Je juge l'appellation de "think tank" trompeuse, et doublement pour les Français qui ne savent pas trop ce que cela veut dire. À mes yeux, ce sont aussi et surtout des machines à faire avancer leur conception de la société, et elles agissent souvent à bas bruit, loin de l'agora. Rien à voir donc avec la démocratie, surtout quand des journalistes font partie de ces cercles, et diffusent leurs idées comme si elles étaient de l'information pure et simple.
Rédigé par : Lucile | 05 janvier 2023 à 11:50
Pour moi ce qui nous arrive est plutôt imputable aux partis. Leurs seules énergies devraient se limiter à présenter au public une vision réaliste de la politique qu'ils défendent et à préparer un poulain pour le moment venu gagner la course. Aujourd'hui nous pourrions dire que la situation est comparable à celle qui existait entre les deux guerres, un grand bazar, espérons qu'elle ne finisse pas aussi mal...
Quant à l'exemplarité de leurs canassons, combien sont passés par la lessiveuse de la justice ou possèdent leur nom dans l'almanach des girouettes... Une honte...
Rédigé par : Louis | 05 janvier 2023 à 10:45
On n'en peut plus de ces partis inutiles et stériles. Le pays s'écroule. Nous avons besoin d'autres voix plus libres et plus compétentes. Ras le bol des amateurs !
On n’en peut plus de ce gouvernement de bras cassés qui emmène notre pays et tous ses habitants vers le marasme !
« En même temps », quand tu arrives à faire porter un masque à des gens seuls en voiture ou en forêt, il serait dommage de pas tester les limites de la bêtise humaine… alors tant que ça passe, ça va…
Ce gouvernement est-il fourbe ou incompétent ? Je choisis les deux options.
Rédigé par : Isabelle | 05 janvier 2023 à 10:18
"évaluation du risque Le Pen" (PB)
Il est convenu qu'il n'est de risque que du côté Le Pen.
Mais si la même réflexion avait par exemple aussi été portée sur le risque Macron, n'aurions-nous pas à la fois évité de perdre du temps et de rencontrer une suite de malheurs dont nous n'avons pas encore compris l'étendue ?
Rédigé par : Exilé | 05 janvier 2023 à 10:15
Le grand remplacement en marche, tiers-mondisation et progression de l'islamisme, wokisme tyrannique, déclin économique et culturel, insécurité galopante et certains sur ce blog sont béats d'admiration devant la macronie.
Comme l'écrit Vamonos, les partis ne vivent que pour sauvegarder leurs postes grassement remunérés.
La France, ils s'en moquent totalement.
Après eux, le déluge !
Rédigé par : Isabelle | 05 janvier 2023 à 08:53
« L'énorme succès des think tanks, leur influence considérable, la multitude des téléchargements sur certains thèmes, par exemple "anatomie du wokisme" ou "évaluation du risque Le Pen", seraient le signe que les partis ne savent plus répondre à la demande intellectuelle et politique. » (PB)
En fait les « think tanks » (groupes de réflexion en français) ressemblent furieusement aux talk-shows (débats-spectacles en français), à la différence toutefois que cela se passe en petit comité (de plus en plus via les réseaux sociaux) et non sur un plateau télé.
Tous les partis pratiquent ce genre d’exercice de brainstorming (remue-méninges en français) car il permet de mettre parfois en évidence de bonnes idées à explorer.
Mais les idées, même bonnes, ne suffisent pas. Pour qu’un parti puisse continuer à exister et prospérer, encore faut-il qu’il soit conduit par un leader qui fédère les courants de pensée qui se télescopent et parfois vont jusqu’à se contredire, provoquant des couacs discordants quand ils s’expriment dans les médias.
Il existe bien le gaullisme revendiqué par ce que fut le RPR, l’UMP et maintenant LR (on attend le prochain sigle…). Avec toutefois quelques variantes inévitables selon les successeurs qui ont repris le flambeau du Général.
Le problème est qu’il n’existe plus dans ce parti une personnalité fédératrice qui rallie les opinions de ses adhérents sous son nom. Nicolas Sarkozy a fait illusion pendant une petite decennie mais maintenant, je pense que c'est terminé.
Cette situation s'observe dans tous les partis d’opposition.
- À LR on assiste à la guéguerre entre Bruno Retailleau et Éric Ciotti, avec Laurent Wauquiez tapi dans l'ombre.
- Au PS Olivier Faure s’est totalement coupé de la ligne du PS historique en faisant une alliance contre-nature avec LFI qui n'est rien d'autre qu'un parti totalitaire comme il en existe en Amérique du Sud.
- Ne nous attardons pas sur EELV, un mouvement en pleine déshérence dont on ne sait même plus qui est le véritable leader. En désespoir de cause, les médias invitent Sandrine Rousseau qui leur assure un bon audimat par ses déclarations déjantées.
- Certes le PC avec Fabien Roussel semble vouloir retrouver ses racines d’autrefois, perdues après le départ de Georges Marchais, mais ce parti appartient à une autre époque. Germinal c'est terminé !
En fait le seul parti qui dispose d’un vrai leader c’est Renaissance avec un Emmanuel Macron déterminé, pugnace, en permanence sous le feu des critiques des partis d’opposition et de certains médias, dont CNews n’est pas le moins virulent.
Mais malgré les vociférations, éructations, provocations de ses opposants, il tient bien le cap et mènera le navire à bon port en 2027.
Après, advienne que pourra…
Rédigé par : Achille | 05 janvier 2023 à 06:56
"Eux aussi (les partis) méritent d'avoir droit au Tout." (PB)
Très bonne chute.
Écoutons notre Constitution: « Les partis et groupements politiques concourent à l'expression du suffrage. Ils se forment et exercent leur activité librement. Ils doivent respecter les principes de la souveraineté nationale et de la démocratie."
En recherchant cette citation (Google est notre ami), je croyais me souvenir que la Constitution leur faisait obligation de concourir à l'expression des idées dans notre vie démocratique. J'étais bien naïf. La Constitution n'est pas loin d'ironiser sur ces organisations, et l'on y reconnaît le clin d'oeil des constitutionnalistes au tropisme antipartidaire du général de Gaulle pour qui ces légistes "pensaient" (sic) un mode de gouvernement adapté à sa stature ou à la certaine idée que le général se faisait de lui-même.
"Les partis concourent à l'expression du suffrage ?"
La Constitution a pris soin de ne pas ajouter "universel" pour ne pas laisser supposer que ce sont des machines électoralistes. En n'accolant pas d'adjectif au "suffrage", la Constitution ennoblit les partis en les faisant participer aux choix par lesquels la nation essaie d'incarner, tel un corps politique, la société dont elle rêve.
"[Les partis] doivent respecter les principes de la souveraineté nationale et de la démocratie."
Est-ce à dire qu'ils doivent être souverainistes ? Pourquoi ne pas encourager cette lecture maximaliste avec une dose de mauvaise foi ? Mais on a compris: ils ne doivent surtout pas être inféodés à l'étranger, ils ne doivent pas être des "partis de l'étranger", ils ne doivent pas subordonner le destin national à des visées internationalistes. La Constitution visait-elle le parti communiste qui fit des crocs-en-jambe au général de Gaulle durant le Gouvernement provisoire ?
Mais la Constitution est inflexible sur le respect de la démocratie. "La France insoumise" n'a qu'à bien se tenir. À soixante ans de distance, notre Constitution, que Jean-Luc Mélenchon veut remplacer par un écrit "gazeux", forgé par une Assemblée constituante en grande partie tirée au sort, parle d'or et parle contre lui. On comprend son hostilité à la Ve République et le côté farcesque de son gaullo-mitterrandisme internationaliste. Et c'est un électeur sceptique de Mélenchon qui écrit.
Mais blague à part (si ce qui précède est une blague), sans me rappeler tous les arguments contenus dans la "Note" de Simone Weil "sur la suppression des partis politiques" (et la parution de ce billet va certainement me donner l'occasion de la relire), on peut relever votre opposition entre les partis politiques et les cercles de réflexion ou "sociétés de pensée" comme aurait dit Augustin Cochin en répondant qu'en effet, les partis ont le triple inconvénient de préférer le suffrage universel au suffrage de la nation qui s'affirme au terme de la discussion démocratique, qu'ils ne sont pas faits pour penser, car l'intrigue y règne en maîtresse et l'intrigue et la pensée ne vont pas bien ensemble, et qu'ils démembrent la République indivisible en autant d'intérêts catégoriels, car chaque parti politique représente une partie de la société de façon privilégiée au détriment de l'intérêt général.
Sur ce dernier point, les partis agissent à l'instar des associations qui souvent divisent les causes qu'elles veulent faire avancer. Et comme l'Etat ne demande qu'à se défausser sur les associations, le corporatisme et la République associative se développent contre la République indivisible. Chaque président d'association rêve d'être président de la République comme tout chef de parti. Les partis ne respectent même pas leurs statuts qu'ils changent au bon vent de la conjoncture girouette. (Gouverner, c'est réagir, gouverner, ce n'est pas prévoir.) Faits pour concourir à la démocratie, les partis montrent un contre-exemple de vie démocratique.
Rédigé par : Julien WEINZAEPFLEN | 05 janvier 2023 à 05:17
Vu de ma fenêtre, les partis politiques pensent à leur survie qui passe par un changement de nom, de sigle, de slogan.
Rédigé par : Vamonos | 05 janvier 2023 à 03:55