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25 février 2023

Commentaires

F68.10

@ Bill Noir
"Je voudrais clairement préciser que je ne me mêle pas de la question de l'existence de Dieu. Seulement de l'Intelligence Créatrice..."

Vous voyez une différence entre les deux notions ? Pas moi...

"§4-3 La question de l'existence de Dieu n'est pas scientifique... elle relève de la Foi."

Cela reste une question sur la vérité ou la fausseté d'un fait allégué. Cela, en soi, c'est bien l'objet de ce qu'il est coutume d'appeler la science.

Il ne me semble pas pertinent de disserter longuement sur les autres points de votre précédent commentaire. Au-delà de désaccords de principe (il n'y a pas de différence de fond entre science et philosophie, par exemple), l'essentiel de ces points, à l'exception de la question esthétique, a déjà été traité.

Il n'y a toutefois aucune raison qu'une intelligence créatrice soit à l'origine de la création: la sélection naturelle offre un contre-exemple ; le jeu de la vie de Conway offre aussi un contre-exemple sous la forme d'une simulation ; et même l'intelligence artificielle moderne montre que ce qui est créé outrepasse largement l'input créateur. Cela bat en brèche la nécessité d'une telle intelligence créatrice.

Bill Noir

@ F68.10

Je voudrais clairement préciser que je ne me mêle pas de la question de l'existence de Dieu. Seulement de l'Intelligence Créatrice sur laquelle on peut disputer sans tergiverser. Le scientifique, le raisonneur, éventuellement le philosophe ne peuvent écarter la question. L'IA est parce que nous sommes à même de la penser. Elle est parce que sans elle nous ne serions pas. Et tout ce que l'on connaît d'elle c'est qu'elle se manifesta.

§1 « L'intelligence humaine est le miroir dans lequel l'Intelligence Créatrice mire son œuvre. » n'est qu'une image qui se veut poétique sur laquelle on peut s'arrêter pour « se faire plaisir » ou non.
Déifier, anthropomorphiser la Création, pas moi non plus.
Le philosophe et le scientifique ne marchent pas sur la même route et ne se privent jamais de s'invectiver rudement.

§2 Il me semble avoir déjà répondu. Un univers mort ne peut se concevoir que parce que nous sommes dans un univers vivant.
« …Mais, même pour un univers mort, la question d'un "Créateur", i.e. celle de Dieu, resterait inchangée... »
Par qui ? Pour qui ?
Pourquoi concevoir un univers mort ? Le concepteur serait au mieux un enfant qui joue au meccano.
« …l'idée que ce qui existe nécessiterait un Créateur (position que je récuse) serait un argument tout aussi valable, que la vie existe ou que la vie n'existe pas. »
C'est parce que la vie – votre vie – existe que vous êtes en position de récuser la nécessité d'un Créateur.
« Un Créateur, i.e. Dieu » est une facilité de la pensée que vous devriez ne pas commettre… un scientifique ne doit pas mêler la Raison et la Foi.

§3 « Ah bon ? Pas sûr … » Le Créateur effaceur n'était qu'une innocente plaisanterie.

§4-1 «La cognition complexe est une sorte de bonus, une cerise sur un gâteau, non requise à mon sens par des impératifs biologiques. »
La pensée naît de la vie pour des raisons esthétiques… une dynamique esthétique (pourquoi créer de la laideur, de la lourdeur, de l'inconséquent) mais aussi pour rationaliser le bazar et optimiser le bonheur et la joie.
La pensée naît de la vie comme la vie naît de la matière… une dynamique créationniste voulue par l'Intelligence Créatrice.

§4-2 J'ai une grande admiration pour les poulpes qui meurent acagnardés dans un trou/caveau pour donner la vie et pour que l'espèce demeure.

§4-3 La question de l'existence de Dieu n'est pas scientifique… elle relève de la Foi. Dieu est et n'est pas l'Intelligence Créatrice. Je ne suis pas assez philosophe pour aborder ce sujet.

F68.10

@ Axelle D
"Tellement vrai. Mais comment faire comprendre cela à des ectoplasmes raisonnant en robots hyper sophistiqués et dociles ? Pas sans cause que tout ce qui relève de la Création passe à des lumières lumière de leur cerveau atomisé et découpé en mille particules façon puzzle !"

Navré Madame, mais j'attends encore un argument solide me permettant de faire pencher la balance en faveur de l'existence d'un créateur plutôt qu'en faveur de sa non-existence.

Libre à vous de me le proposer.

Mais je vous préviens: parmi tous les "arguments" en faveur de la création qu'on oppose aux athées, je n'en connais pas un seul qui n'ait fait l'objet d'une réfutation en bonne et due forme.

Seul l'argument du fine-tuning est un peu costaud à démonter. C'est d'ailleurs celui qui fit l'objet de nos échanges ici-même entre Bill Noir et ma personne.

Axelle D

@ Bill Noir | 06 mars 2023 à 09:56

Tellemant vrai. Mais comment faire comprendre cela à des ectoplasmes raisonnant en robots hyper sophistiqués et dociles ?
Pas sans cause que tout ce qui relève de la Création passe à des lumières lumière de leur cerveau atomisé et découpé en mille particules façon puzzle !

F68.10

@ Bill Noir

"L'intelligence humaine est le miroir dans lequel l'Intelligence Créatrice mire son œuvre."

Cela n'est à mon sens qu'une projection psychologique. C'est une façon d'anthropomorphiser la question de la conscience en prétendant las déifier. Quand Spinoza dit des trucs du genre, OK, c'est dans le cadre d'un système philosophique. Mais au-delà de ce genre de systèmes, ce n'est qu'une illusion que certains trouvent réconfortante. Pas moi.

"Si la vie n'existait pas, l'univers serait une création inutile, son existence serait ignorée, une collection de boules solaires en feu et des planètes inertes et silencieuses."

Si la vie n'existait pas, l'univers serait, oui, inintéressant. Un univers sans conscience, sans capacité de faire émerger nulle part des entités cognitives capables de l'observer réflexivement. Une absence de conscience.

Mais, même pour un univers mort, la question d'un "Créateur", i.e. celle de Dieu, resterait inchangée. L'architecture logique de la question resterait en effet identique: l'idée que ce qui existe nécessiterait un Créateur (position que je récuse) serait un argument tout aussi valable, que la vie existe ou que la vie n'existe pas.

"Le créateur d'un tel bazar, à supposer qu'il existât, se demanderait s'il n'aurait pas commis une bévue. Il effacerait illico presto la chose."

Ah bon ? Pas sûr...

"La question véritable qu'il devrait se poser serait plutôt sur l'apparition de la pensée."

Pour moi, la pensée cognitive complexe à la sauce humaine n'est pas une nécessité biologique évidente. La sélection naturelle ne requiert en effet que la robustesse dans la survie et dans l'ardeur reproductive. Comme le disait Schopenhauer, le fait que l'homme peuple le monde ne prouve pas son intelligence mais ne fait que prosaïquement prouver sa lubricité. La cognition complexe est une sorte de bonus, une cerise sur un gâteau, non requise à mon sens par des impératifs biologiques. Mais comme elle n'est pas détrimentale, elle fut possible et de ce fait rendue possible par les aléas de la nature. À mon sens, la sélection naturelle ne sélectionna pas l'intelligence humaine ou celle des mammifères supérieurs. Elle ne vit simplement aucun intérêt à l'éliminer, ce qui n'est pas tout à fait pareil.

Pour les poulpes, leur remarquable intelligence semble par contre résulter d'un impératif biologique de survie. Quand les nautiles perdirent leurs carapaces suite au changement de pH des océans, certains devinrent des seiches et calamars, et optèrent pour la vitesse comme mode de survie. D'autres optèrent pour une adaptabilité cognitive remarquable leur permettant de s'attaquer même aux requins avec une aisance digne d'un film d'horreur et de science fiction.

Personnellement, quelques questions que je me pose quand je compare l'intelligence des humains et celle des poulpes sont celles de savoir si 1. l'intelligence des poulpes ne serait pas comparable en nature avec l'adaptabilité d'un intelligence artificielle moderne et 2. si la conscience d'un humain et celle d'un poulpe sont de niveau ou nature comparable. La conscience étant une notion différente de celle de l'intelligence.

Quoiqu'il en soit, tout modèle cherchant à expliquer les natures de la conscience et de l'intelligence et les conditions de leurs émergences doit être capable d'expliquer 1. l'intelligence des humains, 2. l'intelligence des poulpes, 3. les intelligences artificielles et 4. les éventuelles intelligences extra-terrestres. (Je ne m'attends toutefois pas à ce que les poulpes découvrent le feu tout au fond de l'océan...)

Mais je ne vois pas en quoi cela aurait à voir avec la question de l'existence d'un Dieu créateur et transcendant dans son acte de création. Pour les raisons expliquées en haut de ce commentaire.

Bill Noir

@ F68.10

L'intelligence humaine est le miroir dans lequel l'Intelligence Créatrice mire son œuvre.

Bill Noir

@ F68.10
« Je ne vois pas en quoi les débats sur l'origine de la vie et de l'existence de Dieu serait reliés. Que la vie existe ou n'existe pas, la question de l'existence de Dieu serait, à mon sens, inchangée. »

Si la vie n'existait pas, l'univers serait une création inutile, son existence serait ignorée, une collection de boules solaires en feu et des planètes inertes et silencieuses. Le créateur d'un tel bazar, à supposer qu'il existât, se demanderait s'il n'aurait pas commis une bévue. Il effacerait illico presto la chose.

C'est l'homme qui se préoccupe de la création de l'Univers, il est naturellement amené à réfléchir (parce qu'il est doté de la pensée) sur la question ; entre 2 sudokus.
Qu'il donne des réponses diverses et variées ne m'étonne pas. C'est habituel chez lui !

La question véritable qu'il devrait se poser serait plutôt sur l'apparition de la pensée.

Achille

Documentaire intéressant ce soir sur France 5 pour ceux qui s’intéressent à la naissance de l’univers et à la nature du chaos.
Voilà qui devrait répondre à certaines de leurs interrogations…

F68.10

@ Bill Noir
"La question de l'origine de la vie est fondamentale. L'éviter – ce que vous semblez faire – n'est pas « raisonnable », c'est tout le débat sur l'existence de Dieu."

Je ne vois pas en quoi les débats sur l'origine de la vie et de l'existence de Dieu serait reliés. Que la vie existe ou n'existe pas, la question de l'existence de Dieu serait, à mon sens, inchangée.

Mais, au fond, oui, je ne vois pas bien à quoi sert de trancher la question de l'existence de Dieu. Si ce n'est à se faire un petit plaisir de casse-tête logique. Comme un Sudoku ou un Rubik's cube.

Bill Noir

@ F68.10
« §3 Big Rip ou Big Crunch ? Je ne sais pas. J'ai plutôt une préférence pour le Big Rip, mais elle ne repose pas sur grand-chose »

Personnellement je tiens plutôt pour le Big Crunch, je suppose que l'Intelligence absolue ne voudrait pas abandonner quelques détritus après l'affaire faite.
Mais les recherches sur le Big Rip sont positives du point de vue de l'avancement de la science.

« §4 L'humanité n'est pas au centre de mes préoccupations: elle me gonfle, même. »

C'est un point de vue respectable.
À ce sujet je me permets de citer Rémi Brague ("Le Règne de l'homme", où il répertorie toutes les attitudes des grands penseurs au cours des âges sur les risques encourus par cette vieille dame).
Parfois je me demande si, malgré mon âge, je vais me payer le début de WW3. J'ai la faiblesse de penser que je ne le mérite pas.

§5-1 La question de l'origine de la vie est fondamentale. L'éviter – ce que vous semblez faire – n'est pas « raisonnable », c'est tout le débat sur l'existence de Dieu. Si la vie est inscrite dans le Big Bang ou non, permet, ou non, de croire ou de ne pas croire ; il y a tant de braves gens qui perdent leur existence dans ce débat.

Comment imaginer que l'Intelligence absolue aurait mis directement ses mains dans le cambouis biologique pour formater des structures informes qui avaient faim, froid et qui ne pensaient qu'à se reproduire ?

L'origine de la pensée est sans mystère… ces magmas vivants étaient, comme tout un chacun, face à des problèmes de survie tels, qu'ils ont pris l'habitude de chercher et que leur matière grise s'est épaissie.

« C'est en forgeant qu'on devient forgeron » dites-vous, ce que vous vous astreignez à faire bien longtemps après eux.
Dieu ne serait donc pas votre copain… vous n'en avez pas besoin, avec tous ceux que vous vous êtes fait ici ; vous suscitez l'intérêt des meilleurs.

§5-2 « Préférer croire que savoir » c'est commun, c'est facile, ça ne mange pas de pain… mais ça ne mène pas très loin. Les cerveaux les plus célèbres de l'Humanité se sont penchés sur Dieu, beaucoup avec bonheur, d'autres s'en sont détournés, on peut citer de franches canailles… Savoir c'est important, croire ce n'est pas mal non plus…

Bonne journée camarade.

F68.10

@ Bill Noir

§1 La question de la notion de preuve n'est pas qu'une boutade. C'est une question sérieuse. Et je ne pense pas que l'idée d'une "cause" initiale ou d'un "auteur" soit reconnu par même le scientifique le plus chagrin.

§2 Aucun sujet n'appartient en propre aux scientifiques. Mais l'existence de Dieu demeure une question scientifique en soi. C'est une question de nature factuelle, sur laquelle nous pourrions avoir des idées justes ou des idées fausses. Ce type de questions, c'est justement le domaine de la science, qui n'est pas la propriété exclusive des scientifiques. Quant à la "cause" initiale, bien sûr que nous nous en occupons: de mon côté, j'ai une préférence pour les branes prévues par la théorie des cordes, mais je pense qu'il convient de dire "je ne sais pas" sur un tel sujet. L'absence de savoir à ce sujet n'est pas, toutefois, une excuse pour se réfugier dans une notion de Dieu ou même de cause initiale abstraite pour combler artificiellement et indûment notre ignorance.

§3 Big Rip ou Big Crunch ? Je ne sais pas. J'ai plutôt une préférence pour le Big Rip, mais elle ne repose pas sur grand-chose.

§4 L'humanité n'est pas au centre de mes préoccupations: elle me gonfle, même.

§5 Les questions d'origine de la vie, de notre cognition, de la réalité, des espèces et tout et tout et tout ont tendance, en fait, à m'indifférer. Je ne les traite essentiellement que pour deux raisons:

1. Ces questions ont pour intérêt essentiel de nous permettre d'échafauder nos meilleures méthodes de raisonnement et sont, en ce sens, les cas tests les plus inconfortables de la rationalité ; et c'est en forgeant qu'on devient forgeron. La méthode m'importe. La réponse à la question a tendance à m'indifférer: même si Dieu existait, il ne serait pas nécessairement mon copain.

2. Ces questions sont celles qui troublent le plus les humains et celles qui les amènent le plus facilement à se trouver des excuses pour préférer croire que savoir. C'est cela que je trouve triste. C'est aussi un peu pour cela (mais aussi pour d'autres raisons) que je n'ai que peu d'estime pour l'humanité.

Bill Noir

@ F68.10 28/02/23 14:22

EN BREF

§1 « Euh ! C'est quoi avoir une preuve ? » était une simple boutade pour vous attirer, ça a marché, c'est tant mieux !
« L'existence de Dieu »... ce n'est pas mon propos. Je m'intéresse à la cause/auteur (?) du Big Bang dont l'existence est reconnue par le scientifique le plus chagrin.

§2 Dieu n'est pas un sujet qui appartient en propre aux scientifiques… la preuve : toutes sortes de gens s'en emparent ! Je m'en tiens à l'étonnement que j'éprouve quand le scientifique me parle de cette explosion première sans présupposer sur son origine et sans s'émerveiller de sa dimension et de son incongruité !

§3 Le Big Crunch est scientifiquement incertain. Le responsable du Big Bang saura bien trouver la solution adéquate à la question. De toute manière ce n'est pas pour demain… nous avons encore du temps pour savourer tous les Poutine de la création.
Je me reconnais l'humilité de dire : Je ne sais pas !

§4 Ce n'est pas bien de vous moquer de l'humanité souffrante mais je partage votre opinion sur les spécialités scientifiques se confortant les unes les autres mais inégalement chatoyantes, l'Algèbre indispensable à ses sœurs étant la plus rude !

Pour la suite de votre réponse je n'ai que peu à ajouter sauf peut-être sur l'évolution des espèces qui n'a rien de mystérieuse, sur la pluralité des mondes habités (avec lesquels nous n'aurons probablement jamais aucun rapport) constituant de fait un non-problème, et sur le peu d'intérêt irraisonnable que vous marquez sur l'apparition de la vie et de la pensée.

Bonne journée à vous.

F68.10

@ Bill Noir
"Euh ! C'est quoi avoir une preuve ?"

Très bonne question. Une "preuve", c'est formuler la question de l'existence de Dieu dans le cadre d'une théorie précise qui admette des conséquences testables à court, moyen, long ou très long terme, et ensuite de tenter des expériences, qu'elles soient de la pensée ou de nature empirique, qui, si elles échouent, invalident l'existence de Dieu. Entre-temps, la conjecture de l'existence de Dieu n'est pas rejetée. Mais cela s'applique tout autant à la conjecture de l'inexistence de Dieu. Il s'agit donc d'établir une préférence critique entre ces deux thèses. De les mettre chacune dans la balance et de regarder dans quel sens les données empiriques mais aussi l'application rigoureuse de la logique ou de la raison font pencher la balance. C'est essentiellement une histoire de préférence critique.

Le plus gros du boulot, dans la question de l'existence ou de l'inexistence de Dieu, consiste à se mettre d'accord sur les normes épistémiques permettant de trancher la question. En règle générale, nous ne parvenons dans aucune discussion sur ce sujet à ce stade préliminaire: chaque camp à tendance à chercher et à se trouver des excuses pour se ménager des passe-droits face aux données, à la logique et à la raison. Mais rien n'empêche, en théorie, entre gens de bonne foi, d'engager ce travail de fond. C'est juste que pas grand monde n'y a intérêt: c'est bien plus drôle de faire œuvre de rodomontades pour "justifier" ses petits plaisirs égoïstes comme les djihads de toutes obédiences.

"Certains scientifiques travaillent même sur le Big Crunch."

Ou le Big Rip. Quand l'inflation de l'univers sera tellement intense qu'elle en arrivera à déchirer même les particules élémentaires. Vous trouverez tout cela sur PBS SpaceTime. En toute franchise, nous n'en savons encore rien. Nous sommes actuellement occupés à mettre noir sur blanc toutes ces théories, à tenter d'en prévoir les conséquences et leur mode opératoire, leurs lois, pour tenter d'en extraire des tests empiriques ou logiques de ces thèses. Il faut avoir l'humilité de dire "on ne sait pas." Quand on ne sait pas. Pas quand on sait.

"Bon ! Laissons cela... J'ai honte de parler ainsi à un algébriste distingué, lequel aurait été probablement plus utile à l'humanité souffrante s'il s'était passionné pour la Cosmologie !"

Je me moque de l'humanité souffrante. Mais je suis en désaccord sur votre évaluation de l'utilité de l'une ou l'autre discipline. L'astronomie, astrologie ou cosmologie n'est que le parent le plus noble de la géométrie et in fine de l'algèbre. L'un ne va jamais, historiquement, sans l'autre.

"Permettez-moi tout de même de vous faire remarquer qu'en sautant immédiatement, sans transition du Big Bang à l'évolution des espèces, vous brûlez quelques étapes « essentielles »."

Pas vraiment. Sur la question de l'ordre naissant du chaos, la question de l'évolution des espèces est plus pertinente que celle du Big Bang. Car c'est là que le problème métaphysique de la nécessité d'une intelligence absolue se manifeste de manière bien plus explicite, et testable.

"Avant l'évolution des espèces il y eut les espèces et avant les espèces il y eut la vie et la vie est née dans des environnements convenables prévus dès le Big Bang."

C'est dans le mot "prévu" que j'ai un problème. Car il y a deux principes à l'œuvre dans cette question: Le principe copernicien, qui affirme qu'il n'y aucune raison que nous ayons une place privilégiée dans l'univers. Et le principe anthropique, qui affirme, lui, que ce que nous observons n'est possible que dans les conditions qui nous permettent de l'observer.

Toutes les questions de "prévisions" (en votre sens) ou de "providence" doivent s'analyser en équilibrant ces deux principes. À titre d'exemple, prenons la question de notre positionnement dans l'univers. Le principe copernicien est alors vérifié: nous savons maintenant que nous sommes sur une planète à peu près lambda, dans un système solaire à peu près lambda, dans une galaxie à peu près lambda. Cela étant vérifié, cela doit pourtant aussi être équilibré avec le principe anthropique: l'endroit le plus lambda de l'univers, c'est le vide intersidéral, et ce n'est pas propice à la vie; il ne peut donc pas y avoir d'observateurs de notre acabit. Pour qu'il y ait un équilibre entre principes coperniciens et principes anthropiques, il convient d'observer que nous sommes dans un endroit lambda de l'univers, mais suffisamment pas lambda pour que la vie y soit possible, i.e. sur un truc comme la Terre.

Toute discussion sur le fine-tuning de choses comme la constante de structure fine sur laquelle sont basées les thèses providentielles relatives au Big Bang doit prendre en compte l'équilibre entre ces deux principes. Les gens ayant une tournure d'esprit religieuse affirment, à juste titre, que le seul principe copernicien ne peut à lui seul expliquer notre situation "providentielle". Ils oublient simplement le principe anthropique.

(C'est d'ailleurs marrant de voir ce qu'il est possible de modéliser sur la base de ces deux principes coperniciens et anthropiques: l'univers serait, selon ces modèles, peuplé à moitié, en étendue, d'extra-terrestres en mode conquérant et colonisateur; rencontre prévue dans un demi milliard d'années. Papier: "If Loud Aliens Explain Human Earliness, Quiet Aliens Are Also Rare", par Robin Hanson, Daniel Martin, Calvin McCarter, et Jonathan Paulson, Astrophysical Journal, 2021.)

"Il n'est pas interdit de penser que la vie existe ailleurs que chez nous dans des galaxies lointaines, le contraire serait une injure faite à l'Intelligence absolue !"

Je vous renvoie à Entretiens sur la pluralité des mondes de Bernard Le Bouyer de Fontenelle. Il traite de cela, c'est extrêmement bien écrit, et, peut-être bien plus important, question technique de drague, c'est au top. Je vous laisse découvrir.

"Que l'on arrive, ou non, un jour ou l'autre à communiquer avec ces vies m'est indifférent... les difficultés que l'on est obligé d'assumer avec la vie sur la Terre nous suffisent pour l'instant."

C'est vrai que, l'urgent, c'est d'arriver à ne pas faire partir la Terre en hiver nucléaire. M'enfin, moi, je n'ai plus beaucoup d'illusions sur le caractère de l'humanité.

"Et l'évolution des espèces qui vous tracasse n'est-elle pas démonstrative et toute contenue dans ces animaux gigantesques – dont on peut admirer les carcasses au muséum d'Histoire naturelle – et dont l'organe de la pensée était minuscule et sans rapport avec leur envergure et qui de par ce déséquilibre hideux étaient appelés à disparaître. Il y a aussi de l'esthétique dans la construction de l'univers !"

Même la question de l'esthétique est soumise au principe anthropique. "Beauty is in the eye of the beholder", comme on dit. Mais la question du statut ontologique du Beau n'est à mon sens pas épuisée.

Quant à la vie, oui, son seul critère à optimiser, c'est la robustesse des organismes face aux conditions de vie. L'intelligence ou même la sagesse n'en fait absolument pas partie. C'est même, pour l'instant, à peu près complètement inexpliqué en quoi libérer du temps de cerveau disponible en dehors des contraintes de reproduction fut un avantage évolutif. Je ne suis même pas sûr que cela en soit un. Je pense simplement qu'il n'y avait pas de contraintes qui s'opposaient à la mise en place de temps de cerveau disponible ; et que cela a, in fine, permis l'émergence de de fonctions cognitives biologiquement inutiles, mais qui nous ont donné une capacité réflective. Dont nous faisons piètre usage. Nous sommes pourtant bel et bien collectivement responsables de cet usage.

Bill Noir

@ F68.10 26 février 10h24

"L'univers vient d'une Intelligence absolue." (Bill Noir)
"Nous n'en avons aucune preuve. Et nous avons même la preuve par l'évolution des espèces par sélection naturelle que l'ordre peut provenir d'un seul mécanisme de sélection sans intelligence préalable." (F68.10)

Euh ! C'est quoi avoir une preuve ?
Avant le Big Bang il n'y a rien ou alors il y en eut d'autres qui ont si mal marché que l'Intelligence absolue les a effacés. Certains scientifiques travaillent même sur le Big Crunch, une hypothèse qui marche avec ou sans Dieu, car l'effacement de la Création est plausible si le Créateur juge un jour que « c'est marre ! »

Bon ! Laissons cela… J'ai honte de parler ainsi à un algébriste distingué, lequel aurait été probablement plus utile à l'humanité souffrante s'il s'était passionné pour la Cosmologie !
Permettez-moi tout de même de vous faire remarquer qu'en sautant immédiatement, sans transition du Big Bang à l'évolution des espèces, vous brûlez quelques étapes « essentielles ».

Avant le Big Bang rien, après le Big Bang il y a tout. Et le passage du rien au tout est hors du temps et sans durée puisque le temps n'a un sens qu'après le Big Bang. L'Intelligence absolue se limite dans cet instant «  unique et prestigieux » à forger la matière avec le proton et le rayonnement avec le photon avec quelques ingrédients supplémentaires pour faire la sauce.
Et cette « secousse » était si puissante que l'espace-temps apparut et se gonfla sans limites mais « raisonnablement » !

L'affaire était En Marche pour des milliards d'années… on pouvait dire ça parce que l'on disposait maintenant du temps et de l'espace… avec en supplément quelques normes de fabrication – constantes universelles – indispensables pour le bon fonctionnement du bazar.

J'ai honte de vous raconter tout ça, tant j'ai hâte d'en venir aux deux étapes suivantes : la vie et la pensée, la seconde née de la première.
Avant l'évolution des espèces il y eut les espèces et avant les espèces il y eut la vie et la vie est née dans des environnements convenables prévus dès le Big Bang et inscrits en lui (un mécanisme physico-chimique à la fois local et limité). Il n'y a ni miracle ni irrationalité, ni fantasmagorie. Il n'est pas interdit de penser que la vie existe ailleurs que chez nous dans des galaxies lointaines, le contraire serait une injure faite à l'Intelligence absolue !
Que l'on arrive, ou non, un jour ou l'autre à communiquer avec ces vies m'est indifférent… les difficultés que l'on est obligé d'assumer avec la vie sur la Terre nous suffisent pour l'instant.

Avec la vie la pensée vint naturellement : une sorte de recherche d'optimisation et d'adaptation au milieu naturel, une intelligence primaire, une source logique du « mieux vivre » !

Et l'évolution des espèces qui vous tracasse n'est-elle pas démonstrative et toute contenue dans ces animaux gigantesques – dont on peut admirer les carcasses au muséum d'Histoire naturelle – et dont l'organe de la pensée était minuscule et sans rapport avec leur envergure et qui de par ce déséquilibre hideux étaient appelés à disparaître. Il y a aussi de l'esthétique dans la construction de l'univers !

Et il arriva qu'un jour la pensée devint prépondérante chez certains animaux qui marchaient debout sur leurs deux pattes arrières.
Prépondérante mais inégalement répartie, et l'intelligence - qualité de la pensée - peut faire défaut.
Bonne journée camarade.

Aliocha

Avant que le coq ait chanté, l'apôtre répéta: non, je ne le connais pas.
Qui donc était cet homme, qui alors connut ce que Proust, près de deux mille ans après, décrira comme l'être qui ne peut sortir de soi, qui ne connaît les autres qu'en soi, et, en disant le contraire, ment ?
Quelle était-elle, cette figure qui allait radicalement transformer le monde, vider le tombeau des angoisses de la mort, et permettre au plus simple jardinier, vous, moi, de consoler la peine des affligés par le deuil en reconnaissant la toute-puissance de notre parole partagée, de notre connaissance libérée des illusions de puissance par l'exemple de son pardon, du marteau des philosophes qui continuent après tous les pogroms, tous les génocides, à se penser du côté du bien et refuser cette potentialité du cœur humain de ne plus se penser relié par la haine, mais par l'amour du prochain ?

Avant Abraham il était, qui permit à sa mère de le concevoir sans péché car elle était sans péché, l'immaculée entre les bras de l'homme qui ne savait concevoir sa paternité que comme l'expression tyrannique d'une autorité tutélaire et bornée, et se vit visitée, tremblante de toutes les jouissances, par l'ange des félicités amoureuses.

Ô Marie, mère de Dieu enfin incarné en sa toute signifiance, Verbe qui déjà avant tout était et encore aujourd'hui voit sa lumière refusée par les barbons philosophes qui ne savent que reproduire sans cesse ce que leur dicte l'orgueil qui tue, plutôt que reconnaître qu'ils sont invités en la maison du Père à participer aux justices de la paix, à la vie qui, elle, sait nommer le réel et ressuscite en chacun de ses enfants sa vérité éternelle.

Bof les pogroms, bof les génocides, bof la Shoah, nous disent-ils, choisissant avec Nietzsche d'ensevelir sous toujours plus de cadavres le souci de la victime innocente, abandonnée par le mensonge d'une paternité qui n'a pas su encore accomplir son Destin divin, Celui qui sut il y a deux mille ans sortir du ventre immaculé pour affirmer au chant du coq qu'il pouvait entre Ses mains aimantes remettre Son Esprit, offrir à l'homme la liberté de choisir de l'incarner, et dont aujourd'hui il est si cruel d'observer que ce n'est pas en Lui qu'il est absurde de croire, mais en l'humanité qui s'évertue encore à Le refuser.

Vamonos

L’Homme est ainsi fait qu’il a une inclination naturelle ethnocentrique. Le monde doit tourner autour de lui-même et de son nombril. Ainsi il s’affranchit de la peur du vide et de la complexité chaotique des grands nombres.

L’homme est au sommet des espèces qui peuplent la terre qui n’est qu’un petit point situé à une extrémité d’une galaxie répertoriée sous le nom de Voie lactée.

L’Homme s’occupe, il classe les espèces. Chaque espèce tient sur une fiche qui n’est que la page d’un livre. L’ensemble des mammifères occupe un rayonnage de 70 cm de long. Toutes les espèces d’oiseaux tiendraient dans un mur de rayonnage de la bibliothèque. Toutes les espèces tiendraient sur les quatre murs de la pièce où serait rangée la bibliothèque des espèces.

L’Homme pourrait considérer avec humilité que son espèce n’est qu’une page d’un livre et que les autres espèces occupent toutes les autres pages des autres ouvrages de la bibliothèque. Eh bien non, il chipote avec cruauté et une méchanceté immense comme une petite starlette dédaigneuse qui voit des fascistes partout, comme un athée qui s’attaque lâchement aux Chrétiens mais jamais aux Musulmans.

F68.10

@ Xavier NEBOUT
"La notion de "Big Bang" étant en effet aléatoire, c'est à "expansion de l'univers" que je me réfère, et là, sur Wiki, les données sont quelque peu différentes."

À voir...

Lodi

@ Tipaza | 27 février 2023 à 09:09

Evidemment, on en sait fort peu sur le fonctionnement de l'esprit humain.

Pour ce qui concerne la création, l'ordre et le désordre, ou la maturation par le temps... Cela me semble deux façons de voir un processus de transformation. Et cela me donne l'idée que cela recouvre autre chose : la parfaite union et le dépassement du conscient et de l'inconscient...
Une mobilisation totale de l'esprit.

Je pense que pour un créateur, c'est le Graal, mais l'épuisement oblige à décélérer. Le corps se traîne comme un boulet quand on lui demande la moindre chose, ce pourquoi le sport peut être utile : en somme, il faut essayer de le rendre le moins inconfortable possible pour le cerveau.
Sinon, il y a diverses corvées à faire dans la vie, et enfin, il faut presque débrancher le circuit créatif pour activer à plein la fonction critique indispensable.

Bref, enfin, je ne sais pas si cela vaut grand-chose, mais grâce à vous, j'ai une idée sur ce que pourrait être l'état de concentration extrême parfois connu par certains créateurs, savoir la parfaite union du conscient et de l'inconscient.

sbriglia

« Le dogme de l’Immaculée Conception se rapporte à la seule conception de Marie et non à celle de son fils… » (sbriglia)
Quelle importance puisque de toute façon, dans un cas comme dans l’autre, c’est une ânerie » (Achille)

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Achille au musée:

« Tu vois c’est Léda enlevée par Patrocle »

« Mais non Papy, c’est Europe enlevée par Zeus déguisé en taureau »

« Quelle importance ! De toute façon, dans un cas comme dans l’autre, c’est une ânerie ! »

Xavier NEBOUT

@ F68.10

La notion de "Big Bang" étant en effet aléatoire, c'est à "expansion de l'univers" que je me réfère, et là, sur Wiki, les données sont quelque peu différentes.

Bill Noir

La religion n'est pas pour les croyants mais pour les agnostiques.

Achille

@ F68.10 | 27 février 2023 à 11:18

En tant que créationniste convaincu, la vision du chaos et plus largement de l’Univers de Xavier NEBOUT est assez simple.
Le monde a été créé par Dieu en six jours et le septième il s’est reposé.
Tout ce qui sort de ce concept est pure élucubration d’hérétiques qui finiront dans les flammes de l’enfer quand leur heure sera venue. :)

Serge HIREL

@ Julien WEINZAEPFLEN | 27 février 2023 à 05:05
« ...si nous vivions sous le régime de l'anarchie (...) il n'y aurait ni médecins ni infirmières, et il n'y aurait pas non plus de police, trois métiers essentiels sans lesquels il n'y a pas de vie en société possible. »

La vie en société exige aussi des enseignants et des juges. On notera que tous ces métiers indispensables sont aujourd’hui en crise. Notre société serait-elle en train de se déliter ? À qui imputer cela si ce n’est à nos dirigeants... choisis par nous ?

F68.10

@ Xavier NEBOUT
"Je vous dis que le Big Bang est un effet et non une cause, et vous me répondez qu'il n'y a aucune raison que le Big Bang soit une cause ! Le reste est à l'avenant, et vous vous appuyez sur des positions marginales liées à votre obsession athéiste. On consultera à ce sujet l'article très complet de Wikipédia."

Eh bien consultons Wikipédia:

"De façon générale, le terme « Big Bang » est associé à toutes les théories qui décrivent notre Univers comme issu d'une dilatation rapide. Par extension, il est également associé à cette époque dense et chaude qu'a connue l’Univers il y a 13,8 milliards d’années, sans que cela préjuge de l'existence d'un « instant initial » ou d’un commencement à son histoire. [...] Quelques idées fausses sur le Big Bang: le Big Bang ne se réfère pas à un instant « initial » de l'histoire de l'Univers. Il indique seulement que celui-ci a connu une période dense et chaude. De nombreux modèles cosmologiques décrivent de façons très diverses cette phase dense et chaude. Le statut de cette phase a d'ailleurs été soumis à maints remaniements. [..] Lemaître considérait (à juste titre) qu'il était difficile de prétendre connaître avec certitude le comportement de la matière à de telles densités, et supposait que c'était la désintégration de ce noyau atomique géant et instable qui avait initié l’expansion (hypothèse de l'atome primitif). Auparavant, Lemaître avait en 1931 fait remarquer que la mécanique quantique devait invariablement être invoquée pour décrire les tout premiers instants de l'histoire de l'Univers, jetant par là les bases de la cosmologie quantique, et que les notions de temps et d'espace perdaient probablement leur caractère usuel. Aujourd'hui, certains modèles d'inflation supposent par exemple un univers éternel, d'autres modèles comme celui du pré-Big Bang supposent un état initial peu dense mais en contraction suivi d'une phase de rebond, d'autres modèles encore, basés sur la théorie des cordes, prédisent que l'univers observable n’est qu'un objet appelé « brane » [...] plongé dans un espace à plus de quatre dimensions (le « bulk »), le big bang et le démarrage de l'expansion étant dus à une collision entre deux branes (univers ekpyrotique)." -- article wiki francophone sur le Big Bang.

Ma position n'est donc pas marginale mais est bien parfaitement mainstream: le Big Bang ne prouve aucunement l'existence d'un instant zéro. Cela ne décrit donc que des phénomènes inflationnistes chauds intégralement soumis à la loi de la causalité, et ce n'est pas une cause originelle. Et même à supposer que cela soit un instant zéro, nous n'avons aucune preuve qu'il ne s'agisse pas, par exemple, d'une collision de deux branes, auquel cas son statut de cause initiale ne ferait pas sens non plus.

Ce ne sont donc pas des positions marginales, mais bien des positions parfaitement mainstream. Ce ne sont pas non plus des positions en soi athées: le Big Bang ne prouve ni n'infirme l'existence de Dieu. Vous faites donc là un faux procès en athéisme: c'est ici une position rationaliste, qui prend appui sur les données observables et sur les spéculations de nature logico-mathématique. Rien de plus. C'est ici du rationalisme. Pas de l'athéisme.

Par contre, le rationalisme, au sens large du terme, a tendance à battre en brèche les positions religieuses. L'idée qu'une intelligence absolue soit nécessaire pour l'existence ou la création d'un monde ordonné est fallacieuse: l'évolution des espèces par sélection naturelle en fournit un contre-exemple et falsifie donc votre position, qui semble certes de bon sens, mais qui est de fait démentie par de tels exemples.

Patrice Charoulet

Cher Philippe, vous avez consacré un texte à Nietzsche, j'avais commenté ce texte. Un autre commentateur s'adressant à moi avait rappelé, pour le discréditer, cette blague idiote :
« Nietzsche est mort » (signé : Dieu). J'ai commenté cette blague idiote, en remarquant la fréquente confusion chez les chrétiens entre Jésus et Dieu. Nombre de chrétiens m'ont alors récité, comme des perroquets, ce qu'on leur avait appris au catéchisme. Cela me conduit à dire ceci :

La religion musulmane fait bien rire la plupart des athées, mais aussi des chrétiens, et me semble aussi dure à croire. En revanche, si quelqu'un venait de Sirius, il aurait bien du mal à croire des assertions contenues dans la religion chrétienne. Touchant la création de l'univers, de la Terre, du règne animal et de l'homme, on peut certes croire que cette création est divine... On peut aussi ne pas y croire. Libre à chacun.

Mais la religion chrétienne a une particularité, elle demande à ses adeptes de croire aussi un certain nombre de choses sur Jésus, contrairement à d'autres monothéismes, la religion juive par exemple.
Le chrétien doit croire que Jésus n'a pas été engendré par un homme, le mari de Marie, et que sa mère, malgré sa grossesse et son accouchement, est vierge.
En second lieu, le chrétien doit croire que Jésus, qui fut crucifié, comme mille autres à cette époque, est mort puis ressuscité. J'ai entendu un jour un évêque, à la radio, déclarer : "Si Jésus n'est pas ressuscité, notre foi est vaine".

À mon humble avis, si l'on regarde les choses froidement, et sans réciter son catéchisme, Jésus était un homme. Tout homme depuis le début de l'humanité, ne peut naître qu'après l'union d'un homme et d'une femme. Un chrétien m'informe que Joseph n'est pas le père de Jésus, mais son père adoptif ! Si l'on ne croit pas à cette religion-là, on peut contester que Jésus n'ait pas eu un père humain, comme tout le monde. Et si l'on ne croit pas à cette religion, on peut nier que la mère de l'enfant Jésus soit... vierge.

La mort de Jésus. Un chrétien doit croire que Jésus est ressuscité. Un non-chrétien ne peut y croire, aucun homme, depuis le début de l'humanité, n'ayant ressuscité. Jésus était un homme, tout homme est mortel, Jésus était donc mortel.
Pour conclure, la religion chrétienne demande aux chrétiens de croire des choses incroyables. Pour ma part nul ne me fera croire des choses incroyables.

Jérôme

Immaculée Conception, autrement appelée Immatriculée Contraception par Alexandre-Benoît Bérurier lui-même.
Invention qui date du... XVIIIe me semble-t-il.
L'Église a de ses ressources tout de même :-)

Aliocha

@ F68.10

C'est au contraire excessivement intéressant de lire vos tentatives de vulgarisation scientifique, et qu'importe que les inquisiteurs les rejettent d'un revers d'une main dont ils démontrent alors qu'elle n'a de chrétienne que sa capacité à rejeter les raisons de la science et des principes fondamentaux de doute et d'incertitude.

Ceci pour vous dire que je contredis votre dénégation de posséder une âme poétique, et que les liens que vous tissez témoignent que vous rejoignez là la définition de ce qu'est un écrivain pour l'un de ceux qui a fait l'expérience la plus haute de l'art romanesque :

"...je m’apercevais que, pour exprimer ces impressions, pour écrire ce livre essentiel, le seul livre vrai, un grand écrivain n’a pas, dans le sens courant, à l’inventer puisqu’il existe déjà en chacun de nous, mais à le traduire. Le devoir et la tâche d’un écrivain sont ceux d’un traducteur."

https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Proust_-_Le_Temps_retrouv%C3%A9,_tome_2.djvu/45

Que ce soit le même qui ait proféré que nous n'avons notion du réel que par la trace qu'il laisse en nous, ou que peut-être la résurrection de l’âme après la mort est-elle concevable comme un phénomène de mémoire, n'est pas anodin, mais signe qu'au-delà des différences chaotiques de chacun, n'existe qu'un souverain bien qui délivre du mal, la paix, qui permettra à tous de partager ce que je vous reconnais et dont je vous remercie, l'effort de mieux nommer le réel.

Tipaza

@ Lodi | 26 février 2023 à 21:30

Vous êtes bien aimable de penser que je peux donner plus d'explications que je n'en ai donné. En réalité quand on veut expliquer un processus de création, on ne fait que le rendre plus incompréhensible.
Essayons tout de même.

Ce n'est pas le créateur qui crée, c'est la création qui fait le créateur. Tout le problème est dans le dosage du volontarisme dans le processus créatif.
Qui décide de la sortie de l'étoile dansante du chaos ?
Ce que j'ai voulu dire, c'est que c'est l'étoile qui décide de sortir, et qu'il faut lui donner le temps de s'adapter au monde extérieur.
C'est cela le temps de maturation, le temps de passage de la fleur au fruit mûr.
Ce temps de passage n'est pas volontaire, au sens où il est gouverné par l'intellect, il fait partie de la création elle-même et doit être vécu comme tel.

Dans un remarquable petit livre qui fit sensation à sa sortie, intitulé : " Le Zen dans l'art chevaleresque du tir à l'arc", l'auteur H. Herrigel explique ou plutôt raconte, car il ne peut y avoir d'explications, que pour atteindre la cible, ce n'est pas l'archer qui doit tirer mais "quelque chose doit tirer".
Ce quelque chose n'étant pas le vide de l'esprit dans le sens où la culture occidentale l'entend un peu naïvement.

Expliquer ce que doit être ce "quelque chose", je ne saurais le faire, et le peut-on d'ailleurs, mais ce quelque chose qui dépasse l'archer et le fait entrer en communion avec l'arc, la flèche, la cible, est, me semble-t-il, le "quelque chose" qui fait que la création se réalise par le truchement du créateur.

Vous suivez ? Vous avez de la chance, parce que moi je m'y perds.

L'idée du billet était la dualité entre le chaos et la danse de l'étoile, que Philippe Bilger exprime avec ses mots d'homme de loi, en ordre et désordre, et que j'exprime en termes plus naturistes en parlant de temps de maturation, cette phase qui va de la fleur au fruit mûr de la connaissance. Chacun ses mots ! ,-)

C'est dans le passage d'une phase à l'autre de cette dualité qu'il faut laisser "le temps au temps", et laisser advenir la création sans volontarisme.

C'est là qu'il faut expliquer (je ne doute de rien) à Nietzsche, chantre du volontarisme officiel avec son fameux : "Deviens qui tu es", qu'il aurait dû dire : "Devenez qui vous êtes", prenant en compte le chaos en soi et l'étoile en gestation qui va jaillir.

Bon voilà quelques explications inutiles et maladroites, mais je ne sais rien faire d'autre.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Zen_dans_l%27art_chevaleresque_du_tir_%C3%A0_l%27arc

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@ F68.10 | 26 février 2023 à 23:19

Pour une fois vous avez été clair. C'est bien, continuez comme ça.
Mais, il y a toujours un mais, vous n'avez pas répondu à la question physique et métaphysique qui angoisse (pas trop quand même) Achille, Lucile et Xavier NEBOUT.

L'univers est en expansion, parfait jusque-là, nous sommes d'accord.
Dans son expansion il "transporte" le temps et l'espace qui lui sont consubstantiels, parfait encore.
Mais dans QUOI cet univers s'étend-il ?
That is the questionne ?? comme dit l'homme de la rue avec son bon sens.

Est-ce le néant, et qu'est-ce que le néant qui accueillerait l'univers, ou le chaos de l'Olympe grec, capable de générer l'univers ?
Ce ne saurait être le vide qui est rempli d'énergie noire et de matière noire aux dernières nouvelles.
Alors quoi ?

Voilà la question de Lucile, d'Achille de Xavier... et que je me pose moi-même.
Évidemment on peut répondre que l'expansion de l'univers est le continuum de la création, mais ça me paraît un peu court.
Création ex nihilo ou pas ? That is the questionne, que se pose à nouveau l'homme de la rue, et ma foi je déambule avec lui.

Bill Noir

Quand un conducteur de TGV s'apprête à traverser une gare de banlieue il doit vérifier impérativement s'il n'y a pas sur les quais des gens prêts à en découdre violemment au point de se balancer sur son train !

Achille

@ sbriglia | 26 février 2023 à 22:03
« Le dogme de l’Immaculée Conception se rapporte à la seule conception de Marie et non à celle de son fils… »

Quelle importance puisque de toute façon, dans un cas comme dans l’autre, c’est une ânerie, même si elle a été acceptée par des millions de croyants depuis des lustres.
J’avoue que les cours de catéchisme ne m’ont jamais vraiment emballé. Heureusement ils n’étaient pas notés sinon je ne vous dis pas la moyenne que j’aurais obtenue.

J’ajouterais que mieux vaut un toutologue qui s’efforce de participer à la vie de ce blog en donnant son avis, même contestable, sur le billet en cours qu’un fâcheux à l’humour étriqué qui n’a d’autres plaisirs que de balancer des vannes à deux balles sur ce blog.
Vous semblez sérieusement manquer d'occupations... :)


sylvain

Macron le protecteur des islamistes fréristes salafistes a tout fait pour déconstruire la France et la rendre plus fragile en accélérant l’invasion venue d’Afrique qui n’apporte que des souffrances et une insécurité chronique au peuple de France.

L’immigration d’origine musulmane est une ligne directrice de la politique de Macron afin de déblayer juridiquement au maximum le terrain pour rendre impossible la maîtrise de l’immigration, pour laisser le champ libre au communautarisme musulman, et pour la criminalisation de la critique de l’islam. Zemmour en a fait les frais.
Autrement dit, pour interdire tout ce qui serait susceptible d’être réellement efficace dans la lutte contre l’islamisme.

Xavier NEBOUT

@ F68.10

Je vous dis que le Big Bang est un effet et non une cause, et vous me répondez qu'il n'y a aucune raison que le Big Bang soit une cause !
Le reste est à l'avenant, et vous vous appuyez sur des positions marginales liées à votre obsession athéiste.
On consultera à ce sujet l'article très complet de Wikipédia.

Julien WEINZAEPFLEN

@ Claude Luçon | 26 février 2023 à 20:40
"A la réflexion, pourquoi chaos?"

Au fond je me posais la même question en lisant le billet de notre hôte.

"Sa vie (la vie de Nietzsche) était son problème. [...] organiser sa vie en se fixant ses propres règles et lois tout en respectant les autres..."

Ce qui pose la question de savoir si l'anarchie serait un mode de gouvernement viable. J'ai toujours pensé que non, car si nous vivions sous le régime de l'anarchie, me convaincais-je, il n'y aurait ni médecins ni infirmières, et il n'y aurait pas non plus de police, trois métiers essentiels sans lesquels il n'y a pas de vie en société possible. Mais estimer que ces métiers n'existeraient pas en régime anarchique est peut-être sous-estimer la nature humaine, prompte à porter secours et à faire la police.

Donc l'anarchie marcherait peut-être. Mais "organiser sa vie en respectant ses propres règles" et donc en supposant qu'il n'y a ni ordre ni chaos, respecte-t-il le mode d'emploi de la vie ? N'y a-t-il pas un ordre intrinsèque à la vie ? Une hétéronomie (c'est un autre qui me donne sa loi) qui contrarie la chimère de l'autonomie que vous nous exposez sereinement et brillamment ?

Je suis personnellement fasciné par le fait que le christianisme paulinien prétend affranchir de la loi. À vrai dire, cet anti-légalisme allant jusqu'à dire que "la loi met en évidence le péché" et qu'on ne peut imputer à personne de péché tant qu'il n'y a pas de loi, est une lubie de saint Paul. Aujourd'hui, les penseurs chrétiens parlent volontiers de "lois ontologiques". Mon illégalisme en prend un coup, mais je crois qu'ils ont raison. Saint Pierre disait déjà des écrits de saint Paul qu'il ne faut pas les lire sans formation, car s'affranchir de la loi peut conduire à toutes les perversions. On n'y a pas manqué en régime chrétien.

Donc il y a un ordre dans la vie. Quant au tohu-bohu dans lequel l'artiste trie pour créer, il relève de l'intime et du psychologique.

F68.10

@ sylvain
"Pas besoin de disserter sur le chaos et en faire un concours casting de pédants illuminés qui savent tout et toujours plus que tout le monde. Les « Zérudis des grandes nécoles », ces précieuses ridicules qui polluent les médias et ne savent faire que des moratoires yakafoquonistes BHListes F68istes débiles..."

Ouais. Ben on sent tout de suite que ce n'est pas avec vous qu'on va péter l'atome.

————————————-

@ Xavier NEBOUT
"D'une part, avant le temps, il n'y a pas d'avant. D'autre part, le big bang est un effet, pas une cause."

Nous ne savons même pas s'il y a un instant zéro. Nous savons qu'il y a une phase d'inflation. Et des broutilles de plus, mais guère bien plus.

À supposer que le "Big Bang", i.e. l'instant zéro, ait eut lieu, ce serait alors un phénomène, et son statut de "cause" ou d'"effet" serait en l'état indéterminé. Mais il n'y a aucune raison a priori que le Big Bang soit une cause initiale. Ni même que le concept de cause initiale fasse sens. Le statut du Big Bang fait actuellement l'objet d'une crise dans la discipline de la cosmologie.

"Si la cause est hors du temps, elle peut aussi bien se situer dans notre passé que dans notre avenir."

La notion de causalité présuppose celle du temps, dans son acceptation commune. Si vous voulez parler de causalité sans notion de temps, il conviendrait que vous nous expliquiez ce que cela signifie avant d'aller plus avant.

"Or, dans un univers en expansion infinie, la vitesse de cette expansion tend à dépasser la vitesse de la lumière, et donc à rejoindre la cause..."

Non. Il n'y a pas de "vitesse" associée à l'expansion de l'univers.

C'est comme si vous étaliez une pâte à tarte avec un rouleau à pâtisserie. Plus vous applatissez la pâte, plus elle devient large, plus elle s'étend. Mais le point sur la pâte que vous considérez, lui, reste fixe sur la pâte. Au même endroit. Il ne se déplace pas. Il n'y a pas de vitesse. Vous ne faites qu'étaler l'espace autour de ce point quand votre rouleau à pâtisserie passe dessus, mais le point, lui, ne bouge pas. Il y a juste une pâte qui s'étend. Pas plus.

Si vous vous déplacez sur cette pâte à une vitesse fixe, il est mécanique que des points très distants s'éloignent de vous plus vite que vous ne pourriez jamais les rejoindre quand vous étalez la pâte. Mais les points de votre pâte restent fixes. Ils n'ont pas de vitesse. L'expansion de l'univers n'est pas une vitesse. Son unité de mesure est en effet en s⁻¹, alors qu'une vitesse se mesure en m.s⁻¹.

Comme la vitesse de la lumière est fixe, les points les plus distants s'éloigneront d'autant plus vite qu'ils sont distants, et ce au fur et à mesure que la pâte s'étend. Et la lumière ne pourra alors plus les atteindre.

C'est ainsi que des portions de l'univers disparaîtront hors de l'univers visible, et qu'il ne pourra alors pas y avoir de causalité physique entre des points de l'univers qui ne sont pas reliables par la lumière. (Car la vitesse de la lumière n'est en fait pas celle de la lumière mais bien celle de la "causalité".)

Mais je ne vois pas en quoi tout cela revient à "rejoindre la cause". Au contraire: ce sont des points entre lesquels il ne peut alors pas y avoir de causalité du tout.

En fait, en observant le fond diffus cosmologique, il a même été possible de reconstituer les masses qui ont maintenant disparu derrière l'horizon de l'univers observable. Nous pouvons donc cartographier ce qu'il y a derrière cet horizon, mais nous ne pouvons par contre plus observer cette portion de l'univers, ni interagir avec elle. Mais elle est cartographiable à la louche. En images, pous vous donner une idée du principe.

Techniquement, l'impact gravitationnel dans le passé de matière désormais au-delà de l'univers observable se fait encore sentir dans ses effets de nos jours, ce qu'on appelle le courant sombre ou le dark flow. Et c'est en mesurant cela que nous avons les prémisses d'une cartographie de l'univers non-observable. Essentiellement depuis l'article de 2008 intitulé "A measurement of large-scale peculiar velocities of clusters of galaxies: results and cosmological implications" de Kashlinsky et collaborateurs.

Sur toutes ces questions, je vous conseille sans réserve la chaîne YouTube PBS SpaceTime.

Mais tout cela n'a pas grand-chose à voir avec la notion psychologique de chaos personnel qu'il conviendrait de commenter... Au moins, mentionner Jacob Böhme, lui, sur lequel sylvain ironisait, avait l'intérêt et l'avantage de faire de la notion du chaos une notion simultanément métaphysique mais aussi une notion psychologique. La notion d'Abîme ou d'Ungrund qu'il développa fut reprise en un sens psychologique comme volonté pure, lieu d'origine d'une notion de, disons, désir. Cela influença par la suite la pensée romantique dans un William Blake, par exemple, qui représente bien en sa personne et dans son œuvre ce lien entre le Chaos ou l'Abîme et ce en quoi il peut se métamorphoser au moyen, entre autres, de l'imagination humaine. En quoi l'or peut émerger de la boue.

Je n'ai toutefois pas l'âme poétique, et je ne peux qu'esquisser des liens entre ces différentes notions, en prenant des exemples historiques et des personnes historiques où ces thèmes se matérialisèrent. Peu importe qu'un sylvain juge cela pédant: c'est là où je vois les thèmes du billet de Monsieur Bilger à l'œuvre.

sbriglia

@ Achille | 26 février 2023 à 21:26
« Elle l'a conçu tout en restant vierge. C’est d’ailleurs pour cela qu’on l’appelle "l’Immaculée Conception".
C’est un peu compliqué, mais Xavier NEBOUT vous expliquera mieux que moi. :) »

Non.
Le dogme de l’Immaculée Conception se rapporte à la seule conception de Marie et non à celle de son fils…
Encore un toutologue qui bâillait en cours chez les Maristes…

Giuseppe

"Le chaos, soit, mais l'étoile ?" (PB)

Dès que le temps me le permet je m'en vais poser cette question à la dernière coqueluche à la mode:

https://openai.com/blog/chatgpt/

Ne vous enquiquinez pas à traduire, posez directement la question en français... Mais @ Robert Marchenoir je suppose l'a sans doute déjà posée avant moi.

Lodi

@ Tipaza | 25 février 2023 à 23:35

C'est votre commentaire que j'ai préféré. Mais Nietzsche a parlé d'Apollon, d'équilibre, pas seulement de Dionysos et n'a pas toujours voulu sombrer dans la folie alors qu'il le souhaitait, à la fin.
Pourquoi, à votre avis ?

Oui, il y a le risque de folie, mais d'un autre côté, se modérer peut faire perdre l'inspiration aux créateurs, de même que les habitudes peuvent rendre la vie de bien des gens insipide.
En somme, le mieux est de ne se laisser enfermer par rien, mais comment faire ? Dans la vie habituelle ou pour créer.
Bien sûr, cela diffère pour chacun, mais comme vous avez fait un formidable commentaire, je vous demanderais de continuer en me donnant votre opinion sur ce problème.
En somme, le mieux serait de parvenir à ne tomber ni dans le chaos, ni dans un ordre stérilisant.

Achille

@ Patrice Charoulet | 26 février 2023 à 14:25
« Or, à mes yeux, Jésus, né de Marie et d'un charpentier, qui avait des yeux, un nez, une bouche, un foie, des reins, est né, a vécu et a été crucifié. »

Va falloir revoir vos cours de catéchisme Patrice Charoulet. Jésus est certes né de Marie, mais Joseph n’était que son père adoptif. Elle l'a conçu tout en restant vierge. C’est d’ailleurs pour cela qu’on l’appelle "l’Immaculée Conception".
C’est un peu compliqué, mais Xavier NEBOUT vous expliquera mieux que moi. :)

Claude Luçon

À la réflexion, pourquoi chaos ?
Nietzsche n'était-il pas un libre penseur ?
Quelqu'un qui pensait ne pas avoir besoin d'un Dieu, de religion ou de parti politique pour le guider ?
Sa vie n'était-elle pas son problème ? À lui d'en résoudre les problèmes, même les souffrances, en les acceptant comme des défis, et les bonnes surprises comme un plaisir, organiser sa vie en se fixant ses propres règles et lois tout en respectant les autres...

Pas de chaos, pas de fatalisme, pas d'optimisme béat, simplement affronter sa vie et en assumer la totalité sans chercher à être ou trouver une étoile, qu'elle danse ou pas !
Vivre sa vie et la prendre comme sa propre responsabilité, combattre le pire et apprécier le meilleur ?
En bref, vivre sa vie !

Exilé

@ Patrice Charoulet | 26 février 2023 à 14:25

Cher Patrice,

« Mort et enterré. » 
Parfaitement exact et historique.
Mais ensuite ressuscité, historique aussi...

Je vous remercie pour votre amusant petit cours d’apologétique, il me permettra peut-être même de faire mes prières du soir avec encore plus de recueillement que d'habitude.
Merci et bonne nuit.

Serge HIREL

Chacun vit au sein de son chaos personnel, qui se modifie au fil de l’existence, de ses rencontres, de ses émotions, des hasards de la vie. Le chaos personnel est intime, ne se dévoile que partiellement à l’autre, se cache dans le secret de l’âme.

Certains se contenteront de vivre en acceptant de le subir, de l’âge de raison au cercueil, moutons de Panurge dans un univers qui les domine. D’autres tenteront de l’apprivoiser en utilisant le plus bel instrument de recherche dont il dispose, l’intelligence, qui se développe en se nourrissant de ses succès, de ses échecs aussi.

Ceux-là, qui veulent donner du sens à leur vie si courte par rapport au Temps, ordonner leur chaos, tracent un chemin dans un labyrinthe sans cesse en mouvement, s’obligent à se frayer un étroit passage vers leur vérité, elle aussi personnelle et, confrontée à celle des autres et aux réalités mouvantes du monde, forcément éphémères.

L’entreprise est titanesque, le chantier toujours à reconstruire tant le chaos, qui s’adjoint sournoisement l’aide de la mémoire, sait élever des obstacles qui retardent, empêchent, découragent.

Seuls les plus persévérants et les mieux armés par la pratique quotidienne de leurs dons innés et de leurs savoirs acquis, ceux rompus à l’exercice de leur sens critique, parviennent à s’approcher de leur objectif, cette « étoile qui danse », cet instant où l’on est en droit de se dire que sa vie est réussie, que l’on regagnera le néant sans regret. Satisfaction elle aussi toute personnelle... et, pour les croyants, éternelle.

Cette « étoile qui danse », réservée à son usage personnel ou accessible à d’autres, à la multitude parfois, est multiforme. Pour l’un, elle sera le constat d’une vie familiale sereine, pour l’autre la reconnaissance populaire d’un talent exceptionnel, un troisième la découvrira dans le pouvoir qu’il exerce ou, au contraire, dans la solitude choisie comme axe de vie. Mieux vaut bien sûr qu’elle s’incarne dans le camp du Bien, même si, dans son for intérieur, le pire criminel, organisant son chaos pour atteindre celui du Mal, peut prétendre l’avoir trouvée et même exhibée sous sa forme la plus abjecte aux yeux de la société.

À chacun son ambition, à chacun son bonheur...
À chacun, à chaque individu, de choisir son parcours, de hiérarchiser ses projets de vie, de retenir dans ses idées contradictoires, ses fulgurances opposées, celles qui lui semblent les plus justes, les plus à même de construire le destin qu’il souhaite. À chacun d’oublier celles qui lui paraissent, au contraire, ajouter du chaos à son chaos, de refuser ou d’accepter les recommandions des clercs, de prendre en compte ou non le regard des autres...

Finalement, chacun possède une vie, une seule vie. Chacun est libre de son destin, de patauger dans le conformisme ou de s’organiser pour, au moins, tenter ou se donner l’illusion de s’en extraire... Sans pourtant jamais oublier que sa liberté a pour limite celle des autres et, qu’il le veuille ou non, que l’homme est un animal social, qui ne peut se construire sans le soutien - ou l’animosité - de ses semblables.

Bref, chacun d’entre nous, pour maîtriser son chaos, doit trouver une juste milieu entre le laisser-aller du capharnaüm et l’obsession de l’ordre... sans être sûr pourtant d’atteindre « l’étoile qui danse ».

hameau dans les nuages

"Pour tous ceux qui font de mon blog un forum désordonné à leur disposition, en me privant des réflexions que j'attends à la suite de mes billets, j'ose espérer que cette fulgurance d'un génie qui de plus en plus est accordé avec le désordre et l'imprévisibilité de notre monde sera au moins l'occasion d'analyses ciblées."

Je suppute que je fais partie de ceux-là et là bien humblement j'avoue que je sèche.

Ou alors suite à ce passage :

« Il est temps que l’homme se fixe à lui-même son but. Il est temps que l’homme plante le germe de sa plus haute espérance. Maintenant son sol est encore assez riche."

Ce que je pourrais traduire modestement en étant agriculteur par : Jeter son blé à l'espérance soit 20 jours avant la naissance du Christ.

Alors que sylvain parle avec raison des semeurs de mer*de.

Notation de mon professeur de philo :"Style décousu, hors sujet, 2/20 pour l'encre".

Aliocha

@ Patrice Charoulet

Si nous élargissons un peu la citation, nous pouvons lire :

"Dieu est mort ! Dieu reste mort ! Et c’est nous qui l’avons tué !"

L'eau mouille, le feu brûle ou la Terre est ronde, les humains tuent.

Bof ?

Xavier NEBOUT

@ Patrice Charoulet

Dieu tri-unité, existe par le Fils, qui ayant rejoint le père créateur dans l'Esprit, crée le monde de toute éternité.

Julien WEINZAEPFLEN

Est-ce que le chaos peut accoucher d'une étoile ? Je ne sais pas, je n'en suis pas là. Mais moi qui passe souvent par des phases chaotiques, je demande simplement au chaos de n'être pas le dernier mot d'une histoire ou d'une relation. Et pour ce faire, vous donnez un excellent conseil: refuser que l'abandon à soi ne devienne un abandon de soi.

Mais le chaos peut accoucher d'une étoile si on se projette dans la transcendance de l'action et qu'on se dépasse pour non seulement ne pas saper le travail, mais mettre toutes ses forces à faire du beau travail par amour de l'art et pour l'amour du travail.

L'artiste est souvent un être chaotique, car plongé dans les affres de la création. Il sublime son chaos quand il donne ce qu'il n'a pas. Et peut-être y a-t-il là une image de la rédemption: le Christ remet les péchés en faisant que le pécheur passe avec Lui au-dessus de ses péchés pour n'en continuer pas moins de créer et faire effort pour créer du beau. Il y a souvent un diamant dans la boue.

HOPE

@ sbriglia

☺️ Vous allez bien ? Votre commentaire est TOP. Comme d’hab !

Patrice Charoulet

@ Exilé 25 fév.18h14

Vous avez écrit :
« Dieu est mort ». Signé Nietzsche.
« Nietzsche est mort ». Signé Dieu.

La prétendue réponse amusante à ces mots de Nietzsche est bien connue. Cela ne me fait pas vraiment sourire. Je pourrais répondre, ce qui ne serait pas plus drôle : "Nietzsche a existé. Dieu ne pouvait rien signer car il n'existe pas".

Je préfère vous faire observer que beaucoup de chrétiens, dans leurs prières mêmes, n'ont pas des idées très claires concernant "Dieu", si j'ose dire. Certains pensent vraiment à Dieu, celui qui aurait créé plusieurs milliards de galaxies (chapeau, l'artiste !), et d'autres à Jésus.

Or, à mes yeux, Jésus, né de Marie et d'un charpentier, qui avait des yeux, un nez, une bouche, un foie, des reins, est né, a vécu et a été crucifié, comme Spartacus et des milliers d'autres. Il n'y avait ni guillotine, ni chaise électrique. Il est mort. Comme tous les hommes. Mort et enterré. Si l'affirmation de Nietzsche est "Jésus (pris pour Dieu par les chrétiens) est mort", eh bien oui. C'est aussi clair et... sans intérêt que de dire : l'eau mouille, le feu brûle ou la Terre est ronde.

De toutes les phrases de Nietzsche, que je suis très loin de vénérer, c'est une des moins intéressantes.
Je conçois que cela ait fait tiquer ou s'indigner les chrétiens - vous êtes du nombre manifestement - et c'est votre droit le plus strict.
Moi, quand je lis ça, ma réaction est : Bof !

Florestan68

Cher Philippe Bilger,

Voilà un billet dominical qui vaut son pesant d’or. Nul doute que du côté de Röcken, l’auteur du Gai Savoir doit sourire d’aise dans sa tombe (miraculeusement préservée des pelleteuses) en lisant la remarquable exégèse que vous faites de sa pensée.

Si le K.O. nous fait entrevoir les étoiles, il nous faut accepter de passer par bien des cahots de la pensée pour permettre à l’étoile lumineuse qui sommeille en nous de sublimer le chaos et ennoblir notre esprit.

Une condition est néanmoins nécessaire pour rendre possible cette transsubstantiation : que l’école ait accompli son œuvre culturelle et émancipatrice, en nous dotant des outils indispensables pour élever notre esprit vers des idéaux qui nous dépassent.

Depuis un demi-siècle, ce n’est plus le cas. Ne pas s’étonner alors que ce chemin de lumière ne conduise, cahin-caha, les nouvelles générations qu’au stade balbutiant du cahot de l’esprit.

P.-S.: une étoile, c’est déjà beaucoup. Mais deux, c’est déjà trop : votre billet s’est multiplié par deux, comme par enchantement !

Isabelle

« Le monde comme bordel et comme tragi-comédie », de F. Schiffter
http://lephilosophesansqualits.blogspot.com/2020/10/le-monde-comme-bordel-et-comme-tragi.html

Herman Kerhost

@ Exilé | 25 février 2023 à 18:14

Nietzsche est peut-être mort mais ses écrits ne le sont pas.

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