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09 mars 2023

Commentaires

Serge HIREL

D’abord, oublions Enthoven et son appétit immodéré pour s’emparer de mots qui donneront à son discours un je ne sais quoi d’innovant, un petit goût de provocation, indispensable pour être classé « bon client » par les plateaux TV. Qualifier de « drogués » les professionnels des médias est un rien plus fort que de les dire « passionnés », mais permet surtout de se singulariser en sous-entendant ainsi qu’ils seraient à la merci d’un monde artificiel...

Rien n’est plus faux puisque la matière qu’ils traitent, l’actualité, est on ne peut plus vraie, même si, selon l’angle sous lequel elle est perçue, selon les filtres utilisés pour la décrire, elle offre plusieurs vérités, souvent opposées les unes aux autres. L’actualité n’est en rien une drogue, pas plus que ne l’est son traitement, qui demande au contraire lucidité, réflexion et... modestie.

Il est vrai qu’en ce qui concerne cette dernière exigence, un certain nombre de professionnels n’en font pas une vertu cardinale. Mais leurs « propos définitifs » et leurs gesticulations face aux caméras ne sont que l’arbre qui cache la forêt. Cette caste, essentiellement parisienne et plutôt « vu à la télé », ne doit pas faire oublier leurs confrères qui, surtout en presse écrite, font leur travail, non pour paraître, mais uniquement pour servir leurs lecteurs.

Venons-en au fond du billet de Philippe : le débat et son rôle dans l’émergence de l’excellence, tant celle des débatteurs que celle du débat lui-même. Débattre offre deux avantages, d’abord la comparaison entre les intervenants et les diverses opinions émises, mais aussi l’évolution des idées au fur et à mesure qu’elles se heurtent les unes aux autres, qui aboutit, sinon à trouver un consensus, du moins à établir un dialogue qui évite rancœurs et rancunes.

Dans les entreprises d’aujourd’hui, où le « management » ne peut plus être vertical, le temps donné au débat est productif. Dans les médias, les conférences de rédaction, qui, autrefois, validaient sans discussion les choix du « patron », sont désormais des lieux d’affrontements... pas toujours amicaux. Quant aux nouvelles technologies, elles n’en seraient pas au degré de développement qu’on leur connaît sans les « open spaces » et les machines à café...

Arc-boutée sur les vieilles méthodes de commandement - chefs, petits chefs, chefs de bureau, blouses grises et ordres écrits.. -, l’administration publique apporte la meilleure preuve des bienfaits des débats... qui y sont rarissimes. Elle est défaillante, coûteuse, immobile.

Quant au monde politique, qui, par essence, devrait être le lieu privilégié du débat, tant celui des idées que celui des réformes, nos institutions le soumettent à un tout autre processus, devenu « jupitérien » depuis 2017. Un processus dans lequel une seule tête dépasse les autres et ordonne, y compris, si nécessaire à ses ambitions, contre la volonté du peuple. Un processus qui exige qu’un seul soit excellent et, pour s’assurer de l’être, choisisse un entourage médiocre. Jamais depuis 1958, nous n’avons eu un gouvernement où tant de ministres sont d’illustres inconnus sans envergure. Jamais un ministre n’avait fait un bras d’honneur de voyou à un député exprimant la volonté de ses électeurs...

Le débat TV, retransmis en direct ou dans les conditions du direct, appelé aussi « talk show », est d’une tout autre nature que les débats internes à des communautés professionnelles bien précises. D’abord parce qu’il n’est que commentaires. En aucun cas, il n’est décisionnaire. Mais aussi parce qu’il est public, parce que les débatteurs se savent regardés, épiés, évalués par des centaines de milliers, parfois des millions d’auditeurs et de téléspectateurs, ce qui n’est pas sans influencer leur comportement.

Enfin parce qu’ils interviennent dans une émission formatée dans laquelle chacun et chacune doivent jouer le rôle qui leur est assigné, y compris les invités. Michel Field devait se faire oublier, Morandini doit bousculer, Christine Kelly doit paraître neutre, Pascal Praud doit batailler... Et Elisabeth Lévy, Gilles-William Goldnadel, Philippe Bilger et les autres « pros » ne seraient pas ses « sparring-partners » s’ils n’étaient pas gouailleur, moqueur, courtois, un rien pinailleur, beaucoup de mauvaise foi et même totalement complotiste...

Le débat TV est un spectacle... Ce qui ne veut pas dire qu’il est sans importance. Il forme les opinions, déplace le curseur, amplifie les dégoûts, combat l’adhésion de principe. Le débat TV, aujourd’hui, est devenu un véritable outil de démocratie. Ce qui confère aux animateurs et à leurs invités d’immenses responsabilités... et l’obligation de savoir trouver le juste milieu entre la spontanéité débridée, le discours idéologique, le respect du format et la liberté d’expression... sans se contenter jamais d’une intervention pour ne rien dire. La pratique régulière de cet équilibre précaire est nécessairement source d’excellence.

Avant de conclure, je reviens un instant sur le début de ce message, plus exactement sur la détestation des journalistes exprimée ces jours-ci dans certains commentaires publiés sur ce blog. Achille s’est emparé du pompon du manège en approuvant l’infâme propos que Mitterrand a proféré à leur égard lors des obsèques de Bérégovoy. « Les chiens », avait-il osé pour défendre la mémoire de son ancien Premier ministre, empêtré dans une sombre affaire de corruption en cours d’instruction, dont la presse s’était emparée, mais aussi quelques-uns de ses « amis » socialistes.

Il n’est pas question de rouvrir ce trop vieux dossier, mais l’injure ne peut pas être oubliée et son approbation reste insupportable. Je souhaite simplement rappeler à ces pourfendeurs 2.0 de journalistes que, sans eux, sans leur travail, dans une dictature où ils ne sont que propagandistes, ils seraient bien en peine d’alimenter leurs écrits en faits d’actualité. Certes, tous les journalistes ne sont pas parfaits... Mais le monde lui-même n’est pas parfait. Pourtant, nous acceptons d’y vivre...

Exilé

« ...le sentiment qu'on peut parfois éprouver de temps en temps dans la vie sociale : on désirerait telle ou telle soustraction. » (PB)

La soustraction, donc en pratique la solitude, qui peut être à la limite celle du désert, est souvent propice à la réflexion et à l'éclosion d'idées originales et innovantes quel qu'en soit le domaine, qui autrement auraient été étouffées par la recherche excessive de la compagnie.

Pour ne pas évoquer le catastrophique panurgisme actuel, érigé en nec plus ultra des nouveaux comportements sociaux mais qui n'est le plus souvent qu'un catalyseur de tout ce que la bêtise humaine peut produire de pire.

Giuseppe

"À force de traîner ce clown..."

https://twitter.com/diegoperret86/status/1633860027436900352?s=58&t=VD2Ene-M1AwwcyLHd1ncEg

Une pintade de ce nouveau monde de la politique et des médias, il y a du boulot "plein le porte-pipe" à réaliser et cette dinde de s'afficher, cela en devient indécent... Mais quelle belle claque, rossée pour le bonheur de la Toile qui s'est bien moquée de son action pusillanime, elle devrait postuler à Voici, elle y fera un tabac, en plus elle est moche... Mais ce n'est qu'un avis de quelqu'un qui aime les lestes sous toutes les coutures.

Une beigne qui restera dans les annales. Les imbéciles enfin servis à la hauteur de leur bêtise.

Isabelle

RE le "filousofe" de gôche !
Tiens, une petite vidéo de ses potes un peu plus jeunes !

Toute l’hypocrisie des deux touristes à vélo agressés par des dizaines d’enfants au Maroc en une vidéo

https://twitter.com/EntierSpectre/status/1633897910063513601

La dictature des réseaux sociaux, obligés de changer de discours et de dire que tout va bien par peur de passer pour des "racistes" alors qu’ils relatent les faits dans la première vidéo. Pauvres clowns sans envergure comme le RE !

Xavier NEBOUT

Le sujet apparent est de l'addition à l'addiction, et sous-jacent "de la maïeutique à la catharsis", mais là, il ne faut pas exagérer. Moi, je suis paresseux.

Achille

D’une façon générale j’aime encore bien écouter les débats, ceci quel qu’en soit le thème : scientifique, philosophique, artistique et bien sûr politique. Cela dépend, évidemment, de la qualité des intervenants, mais aussi et surtout du professionnalisme de l’animateur qui conduit les débats.
J’ai horreur des talk-shows où tout le monde parle en même temps sans prendre la peine d’écouter les arguments de son interlocuteur. Particulièrement lorsque l’animateur s’introduit dans le débat en donnant son avis péremptoire à ses invités, comme c’est le cas avec Pascal Praud, mais aussi Sonia Mabrouk et enfin Jean-Marc Morandini.

Sur CNews une animatrice que j’apprécie est Christine Kelly qui tient parfaitement son rôle d’animatrice en posant les bonnes questions à ses invités et en n'hésitant pas à les recadrer lorsqu’ils s’écartent du sujet, ainsi qu'elle l’a fait hier soir avec Guillaume Bigot à qui elle avait posé une question bien précise et qui était parti dans une diatribe condescendante comme il en est coutumier sur le gouvernement et Emmanuel Macron.

Depuis que ce "politologue" est invité à l'émission "Face à l’info" l’ambiance n’est plus la même. Il apporte sa vision engagée et surtout suffisante de la politique en essayant d’y introduire un humour à deux balles. Bref il nous fait du Pascal Praud. Il est tellement emporté par ses démonstrations d'agité qu’il en vient à bafouiller. C’est plutôt pathétique et surtout agaçant.
Dimitri Pavlenko est quand même deux ou trois pointures au-dessus.

Giuseppe

"Toute détendue à sortir un livre...", je n'aime pas le son de la voix de Marlène Schiappa, sa "débite", elle s'est faite secouer et bien secouer et c'est tant mieux, elle ne mérite pas d'égards.

Elle fait partie des silent-bloc d'un gouvernement, comme Bruno Le Maire d'ailleurs, elle ferait mieux de faire le job, mais la télé est pour eux un moyen de survie, exister pour prendre la lumière, vendre leurs bouquins qui sont de la soupe ou pour Bruno un tremplin de plus.

Ils sont nuls, si Bruno devait perdre des points à chaque fois qu'il ouvre la bouche il y a belle lurette qu'il devrait repasser son permis.
Exécrables, des porteurs d'eau et rien d'autre, des limpiabotas.

Pour Bruno qu'il ne se fasse pas d'illusions, jamais les Français n'en feront un président, il n'a pas l'étoffe, et comme l'égratignait le Volatile, où peut-il trouver le temps lui aussi d'écrire des livres ?
Il s'en est défendu mais il ne trompe personne, les électeurs ne sont pas idiots, il passera à la trappe.

Quant à elle, elle nous gonfle avec ses histoires conjugales qu'elle affiche complaisamment, qu'elle aille chez Hanounouille où sur ce plateau TV elle ne pense pas une seconde ce qu'elle dit.
Elle se la joue effarouchée alors qu'elle vient de prendre une baffe magistrale, méritée, retenez-moi ou je m'en vais, la vieille technique pour se faire passer pour l'agressée, alors que les masques étaient tombés.

Elle n'a rien fichu depuis qu'elle est au gouvernement, et ça elle n'a pas aimé qu'on le lui lance en pleine figure, sur un lieu toujours feutré, où un Hanounouille l'aurait ménagée.

Elle s'est surtout emportée quand on lui a jeté en pleine face son incompétence et son bilan catastrophique sans langue de bois, droit dans les yeux: le minable, désastreux, et misérable de son action.
Et plutôt que d'écrire ses sornettes (sous-entendu pendant les heures de travail sans doute), elle ferait mieux de faire avancer ce qui mine ce qu'elle prétend défendre, et pourquoi elle devrait se battre avec force.

Deux nuls. Au fond Emmanuel Macron est excellent, il prend ce qui l'arrange, juste pour montrer que le pays a bien de la chance d'avoir un président comme lui... Il faut bien le reconnaître, ceux qui l'entourent sont du même niveau que ces fats.

Le masculin de Marlène serait bien Attal, mais lui s'en tire bien mieux pour deux raisons: il maîtrise bien ses dossiers et il est un bon hurdler - elle, c'est plutôt du consistant, du percheron -, ce qui en fait un bon compétiteur. Emmanuel aime bien ces personnages comme lui, qui franchissent les haies sans les faire tomber. Il est très leste Gabriel Attal, et rarement pris en défaut, suffisamment roué, rarement de faux départs à son actif.

https://www.cnews.fr/france/2023-03-09/va-pleurer-il-faut-demissionner-marlene-schiappa-prise-partie-en-pleine-emission

Tipaza

@ Lucile | 09 mars 2023 à 17:02

Je me demande si la formulation exacte n'est pas plutôt "l'extraversion de l'introverti n'est pas la même que celle de l'extraverti", mais j'avoue que je ne me suis pas précipité sur le livre de Jung où il définit les types psychologiques.

Il a d'ailleurs tenu à expliciter que cette catégorisation entre introvertis et extravertis ne devait pas être simplificatrice, et qu'il existait des nuances de passage de l'un à l'autre.

Jung fait remarquer que selon les situations, un introverti pouvait devenir extraverti, et il citait Gandhi, introverti comme sage non violent, devenu extraverti comme homme politique.

Je suis bien d'accord avec vous, la plupart des intervenants pourraient être des introvertis, avec nuances évidemment.

Le fait d'intervenir par écrit impose déjà une maîtrise de l'expression - même si elle n'est toujours évidente ;-) - qui relativise la spontanéité naturelle du pur extraverti.
Bien que certains commentaires soient un vrai régal d'extraversion non maîtrisée. Le cas particulier qui justifie la règle qui veut que l'écrit soit le domaine de l'introverti. ;-)

Une grande partie des échanges qui se font ici sont plutôt des monologues que de vrais dialogues.
La volonté d'avoir raison envers et contre tout faisant que parfois, insensiblement, le sujet de l'échange évolue, la cage à roulettes se déplace.

Le pire étant lorsque l'intervenant aborde un sujet qui n'a rien à voir avec le billet. Un introverti qui impose son sujet est-il encore introverti ou devient-il un extraverti ?
Mais vous l'avez dit "nous sommes des introvertis qui se comportent en extravertis".

Quant à savoir si Philippe Bilger est introverti ou extraverti, je ne saurais dire.
Disons qu'il est exceptionnellement patient dans la liberté d'expression qu'il accepte, une qualité tellement rare par les temps qui courent qu'il faudrait inventer un nouveau profil psychologique pour le définir. ;-)

HOPE

@ Marc Ghinsberg
"Autant je peux apprécier, dans les talk-shows, les spécialistes qui apportent des données essentielles pour tenter d’appréhender un sujet, autant je trouve affligeantes ces conversations de café du commerce entre chroniqueurs patentés où l’incompétence est considérée comme la voie royale pour accéder à la vérité"

Bravo. Topissime.

Lucile

@ Tipaza | 09 mars 2023 à 09:59

Je pense que la plupart d'entre nous ici, les durs comme les mous, sommes soit introvertis, soit très moyennement extravertis, sans quoi nous ne passerions pas une partie de notre temps à lire ce blog ou à y contribuer. Le blog sert de filtre entre nous et les autres.

Les introvertis peuvent se comporter en extravertis dans des domaines qui les intéressent (dixit CG Jung) mais "l'introversion de l'introverti n'est pas la même que celle de l'extraverti". Je cite de mémoire ; le sens y est, je crois, mais pas forcément la tournure exacte. Quand nous participons à ce blog, nous sommes des introvertis qui se comportent en extravertis. Je classerais aussi Philippe Bilger plutôt dans les introvertis.

Robert

Au fond, Monsieur Bilger, votre billet revient à affirmer que l'Homme est un animal social et que, pour exceller, il a toujours besoin des autres. Cela vaut pour le domaine médiatique que vous évoquez, mais aussi pour la plupart des professions.

À présent, dans un domaine totalement différent, la guerre en Ukraine montre à l'évidence que l'esprit de résistance comme l'attitude au combat sont fondés sur l'entraide et la cohésion des combattants avec l'esprit de camaraderie qui pousse au sacrifice de soi tant pour une cause jugée impérative que pour la sauvegarde de ses propres camarades. Ce type d’héroïsme est sans doute celui qui est le moins visible.

Claude Luçon

"Par exemple on ne peut jamais être fidèle tout seul en amour : encore faut-il que l'autre vous en donne envie, ne vous en dissuade pas." (PB)

Ha ! Ha ! Il faut que "l'autre" vous en donne envie ?
Monsieur aime être courtisé, pas le contraire ? :))

Aliocha

Addition, soustraction, multiplication : division.
La seule accoutumance est la persécution.
Tipaza ne comprendra pas, péché par omission.

Où sont donc les bien-aimés ?

Où sont donc nos bien-aimés ?
Dites par Dieu, où sont-ils donc ?

Me feras-tu voir leur essence
Comme j’ai vu leur apparence ?

Ô comme je les ai désirés, oui combien !
Ô comme j’ai demandé de me rapprocher d’eux,

En étant loin d’eux, rassuré,
Et, parmi eux, sans sécurité,

Espérant que mon bonheur se trouve
Entre leur éloignement et leur proximité,

Afin que mon œil se réjouisse de les voir,
Et que je ne dise plus: où sont-ils ?


hameau dans les nuages

@ Louis | 09 mars 2023 à 10:03
"À mettre en balance avec la gouaille d'une Elisabeth Lévy, quel bonheur de l'entendre."

Voilà, de la gouaille... :)

https://www.youtube.com/watch?v=4aJ_KEl47PQ&ab_channel=ASILEDEFOUS

À propos d'atmosphère, une pensée pour Marcel Amont du village d'Etsaut à un vol plané de vautour de Lourdios, le village de Jean Lassalle en vallée d'Aspe.

https://www.youtube.com/watch?v=DLxjhWdUz7Q&ab_channel=InaChansons

On respire là-haut. Tout là-haut.

Florestan68

Cher Philippe Bilger,

Une fois encore un billet frappé au coin du bon sens. Mais pour que l'addition que vous appelez de vos vœux soit fructueuse, il faut que certaines conditions soient réunies.

Dans le cas d’un débat télévisé, il importe que l’animateur ou l’intervieweur facilitent cette addition.
Addition qui n’est guère possible sur le service public, tant les invités sont des perroquets de la pensée molle et unique. On en veut pour exemple les débats convenus sur la 5e chaîne.

Mais sur les chaînes privées, où l’on attend cette salutaire pluralité, chacun doit donc pouvoir s’exprimer sans être obligé de livrer un combat, d’abord pour terminer son propos, et ensuite pour ne pas subir la remise en question de la légitimité de son avis.

Ainsi l’animateur de l’Heure des pros, qui a bien du mal à ne pas profiter de son statut pour ne pas imposer son point de vue et faire preuve de condescendance - voire de hargne - pour qui ne le partage pas.

Ainsi hier soir, il a été presque impossible à un des invités de dénoncer l’illégalité - le scandale - des blocages en cours sans être constamment interrompu par l’animateur, qui lui les justifiait pleinement au vu de la popularité du mouvement.

Par parenthèses, que d’autres journalistes de CNews (Dimitri P.) et que l’ensemble de la presse justifient ces pratiques montre à quel point la pensée d’extrême gauche a pénétré la société tout entière, et jusqu’aux médias dits de droite.

Mais, je ne le répèterai jamais assez, cette dérive vers la banalisation de la chienlit n’est que la conséquence du lavage de cerveau progressiste que nous subissons et approuvons dans les urnes depuis cinquante ans.

xavier b. masset

D'accord avec le choix, l'élection, de Michel Field comme champion de la cause que vous défendez.
Finkielkraut étant une Rolls-Royce dans le domaine, la Rolls à batterie d'aujourd'hui.

Le mot "drogué" nous redirige vers le roman de Burgess "L'Orange mécanique".
Alex, le chef du gang cockney à la cloison nasale complètement décapée à la coke, use et abuse d'un argot qui repose sur la langue russe, le Nadsat.
"Droog" devient le synonyme de l'ami (друг, en russe) défoncé.

Pour Burgess, les addictions s'additionnent puis s'annulent naturellement.

Des affinités électives naissent sur les plateaux, des liaisons chimiques cristallisées par Goethe et Stendhal, qui durent - tragique des passions télévisées - ce que durent les roses plastifiées.

La même chose se passe devant l'écran, tout le monde a ses têtes, s'amuse à reprendre dans son propre circuit, son entourage proche et éloigné, ou simplement à l'intention de son discours intérieur, de sa petite voix, les idées d'un débatteur attrapées en plein vol, ou s'essaye au jeu de massacre lorsqu'elles ne lui reviennent plus dans les colonnes de sites ayant de préférence une audience raisonnable.

Les assuétudes de chacun sur des blogs relèvent-elles de la même attraction ?
Les contributions anonymes de fidèles commentateurs s'encastrent parfaitement dans l'idée développée par l'étymologie latine du mot addiction ; ils s'adonnent à leur sport intellectuel favori tout en cédant leur nom au "maître" des lieux, comme dans la Rome antique.

Une sorte d'esclavage consenti, lu et approuvé, non toxique, sans nominale chaîne au pied mais avec un délicieux fil à la patte.
Mon ami patricien, Dracon de la langue française, le tribun Patrice Charoulet, a-t-il toujours tort sur toute la ligne ?

hameau dans les nuages

En un mot comme en cent et d'une façon beaucoup plus prosaïque, il faut que la sauce prenne, que le courant passe :)

Louis

J'aimerais être une toute petite souris pour observer la construction d'un JT sur une chaîne de grande écoute. La définition des sujets et la procédure d'approbation (faut pas jouer avec ce truc), les éléments de langage, les moments ou il faut hausser la voix pour réveiller un spectateur hypnotisé par cette présentation atone qui respecte à la virgule ce qui est écrit sur les prompteurs. À mettre en balance avec la gouaille d'une Elisabeth Lévy, quel bonheur de l'entendre.

Tipaza

Faites vos jeux !
Selon que vous serez introverti ou extraverti, ou que votre activité professionnelle sera à finalité créatrice ou relationnelle, vous adhérerez au billet ou le refuserez.
Avec les circonstances aggravantes que l'on n'est jamais ou tout l'un ou tout l'autre.

D'ailleurs pour mettre tout le monde d'accord, le billet se termine par un souhait de soustraction... des autres... après avoir vanté l'addition des mêmes.

Rien n'est simple, sur un blog, dans un média ou un prétoire !

La parole est à la défense : Michel de Montaigne qu'en pensez-vous ?
"Il faut voyager pour frotter et limer sa cervelle contre celle d'autrui."

Et c'est bien ce qui se passe sur le média qu'est ce blog.
On ne cesse de se confronter à des durs, de vrais assommoirs (ça rime avec Marchenoir) d'argumentaires, des faux mous à la chicha (ça rime avec Aliocha) qui nous récitent des versets incompris d'ouvrages apocryphes, et tant d'autres, intéressants, passionnants, râlants, décevants parfois, parce qu'on devine qu'ils peuvent mieux faire.

Il y a ceux qu'on espère et ceux qui nous désespèrent, et il y a toujours celui qui ne déçoit pas parce qu'on l'ignore.

Et tout cela fait un média qui vaut bien CNews, largement meilleur que le macroniste BFM TV, et moins bruyant que C8 dans sa version Hanouna.

On se frotte, on se confronte, on s'épuise parfois à répéter des évidences qui n'en sont pas pour les autres, qui ne se rendent même pas compte qu'ils ont tort, ce qui est grave... pour eux ! ;-)
On s'enrichit parfois d'informations qui seraient passées inaperçues, et d'idées qui pour n'être pas nouvelles - il n'y a rien de neuf sous le soleil a dit Oohéleth - avaient été oubliées.

Merci Maître, passons à l'accusation, Arthur Schopenhauer qu'avez-vous à nous dire au sujet de la solitude :

"La solitude offre à l'homme intellectuellement haut placé un double avantage : le premier, d'être avec soi-même, et le second de n'être pas avec les autres."

"Ah, ch'est ben vrai cha", comme disait une lavandière devenue une vraie philosophe par la grâce des médias.

Je n'ai jamais ressenti d'ennui quand j'étais seul, mais il m'est arrivé de m'ennuyer en compagnie d'autrui.

Et pour tout dire, je ne suis jamais seul avec ma solitude,
je m'en suis fait presque une amie, une douce habitude (Serge Reggiani).

Quant à l'amour, faut-il vraiment être deux, je veux dire deux côte à côte, sachant qu'il y a dans l'amour une part importante de projection sur l'autre, de qualités qui, à l'usage, seront des défauts ;-)

Alors :
"Je t’aime encore plus quand tu n’es pas là
Non pas que je t’aime moins près de moi
Mais je t’aime encore plus quand tu n’es pas là
Car je peux rêver de toi"
(Mick Micheyl)

Parfait, le jury peut délibérer à présent.

Après brève délibération, le jury conclut :
Il vaut mieux être seul que mal accompagné, mais pas trop longtemps quand même !

Achille

« Aussi invoquer l'addiction dans une participation fréquente à l'univers médiatique confond la nature du message avec ceux qui le communiquent. Ces derniers, quand ils ont l'honneur et l'opportunité de disposer de cet outil exemplaire de communication, seraient mal avisés de n'user de celui-ci que pour se faire valoir eux-mêmes. » (PB)

Quand certains journalistes qui ont largement dépassé l’âge légal de départ à la retraite, quand bien même celui-ci serait passé à 64 ans, continuent à occuper les plateaux TV et les stations de radio, cela ressemble quand même fortement à de l’addiction.

Le besoin compulsif de montrer que l’on est toujours là, la peur que le public oublie notre visage et surtout notre nom leur est insupportable.
Je pense notamment à Gérard Carreyrou, Jean-Claude Dassier que l’on voit régulièrement sur CNews, mais aussi Alain Duhamel, J-P Elkabbach sur BFM TV, sans oublier l’indéboulonnable Michel Drucker sur France 2.
Ces gens-là qui, pendant plus d’un demi-siècle, ont interviewé les plus grands de la politique, du spectacle, du sport, de la philosophie, de la science, ne peuvent se résoudre à rester chez eux faire des grilles de mots croisés ou de sudoku.
Certes ils peuvent toujours écrivent leurs mémoires, d’ailleurs certains le font, mais débattre, nous faire bénéficier de leur vécu, montrer que l'on a toujours bon pied bon oeil, est un besoin irrépressible auquel ils ne sauraient résister.
Addiction à n’en point douter, avec une belle pointe de narcissisme aussi. Le nier serait faire preuve de mauvaise foi...

sbriglia

L’alambic est une addiction.
L’alambiqué est une soustraction.
Oserais-je avouer que l’alambiqué proustien me donne des vapeurs multipliées ?
Mais en même temps, j’y suis addict…
Comprenne qui voudra…

Vamonos

La drogue et son acolyte l’alcool sont des ennemis de la santé et du bonheur.
Il y a des choses qu’il vaut mieux éviter.

Marc Ghinsberg

Cet exercice de style qui relève largement du nombrilisme évite la question essentielle à mes yeux lorsque l’on évoque la profession de chroniqueur dans les médias : comment peut-on prétendre avoir un avis fondé sur n’importe quel sujet ? Je trouve que l’on atteint là le comble de l’immodestie.

Autant je peux apprécier, dans les talk-shows, les spécialistes qui apportent des données essentielles pour tenter d’appréhender un sujet, autant je trouve affligeantes ces conversations de café du commerce entre chroniqueurs patentés où l’incompétence est considérée comme la voie royale pour accéder à la vérité.

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