Les meilleurs partent et laissent la Justice et la morale orphelines.
Jean-Louis Pelletier il y a quelques mois, Pierre Haïk il y a peu puis Hervé Temime le 10 avril, l'émotion née du décès du deuxième n'ayant pas été sans incidence sur la mort du dernier.
Je n'ai jamais appartenu au premier cercle des amis en quelque sorte historiques de Hervé Temime (HT), qu'une complicité des origines, de la durée des fraternités professionnelles et humaines, des expériences et des bonheurs partagés réunissait.
Pour ceux qui comme moi avaient été liés à lui principalement grâce à une même passion pour les joutes judiciaires et l'art de la conviction et du verbe, il n'était jamais dans l'exhibitionnisme du sentiment mais en même temps, quand il était sûr de votre attachement, son amitié à lui, roide mais si solide, ne vous manquait jamais. Ce n'était pas lui qui aurait, quand on avait besoin de son aura et de son talent, fait passer avant, des opportunités de carrière et des frilosités clientélistes. Il était immédiatement présent et acceptait même de n'être pas le premier de cordée.
Quand poursuivi par Philippe Courroye pour certains extraits du Mur des cons j'ai eu l'honneur d'être défendu par deux cracks du barreau, François Saint-Pierre principalement et HT en brillant complément, ce dernier n'a pas hésité une seconde à assumer ce rôle. Et le tribunal correctionnel de Lyon, grâce à eux deux, m'a relaxé.
Le 22 novembre 2013, il a été le premier avocat - et ce choix était indiscutable - à se soumettre à mon questionnement ("Bilger les soumet à la question") et a été confirmé alors ce que je savais de lui, l'admiration que j'éprouvais pour son esprit, son intelligence, sa profondeur, la qualité de son argumentation d'une honnêteté scrupuleuse et d'une justesse absolue.
J'aimais chez lui, fond et forme confondus, la maîtrise de son indignation jamais libérée de manière insultante, la finesse de ses analyses et de ses dénonciations qui par exemple ne le conduisaient jamais à s'abandonner à la facilité de condamnations globales, que ce soit à l'encontre de la magistrature ou pour d'autres causes qui lui tenaient à coeur. En particulier le respect de la présomption d'innocence et la détestation des médiatisations vulgaires seulement inspirées par le narcissisme.
Paradoxalement, quelques années plus tard, une étrange preuve de son amitié m'a été donnée quand lors d'un procès criminel à Paris, pour une affaire gravissime, il a interrompu trop vite sa plaidoirie et qu'il m'a avoué après que notre lien personnel l'avait gêné. Son client avait été condamné alors qu'il plaidait l'acquittement. En appel, à Créteil, on m'a dit qu'il avait été éblouissant durant trois heures et il avait obtenu ce que la cour d'assises lui avait refusé à Paris.
Entre ces moments forts, je me souviens de rencontres où un jour il m'a demandé mon avis sur un dossier qui le préoccupait. Je me rappelle aussi quelques trop rares dîners où il demeurait le même que dans son existence judiciaire, chaleureux, enthousiaste, lucide, sans complaisance mais jamais gangrené par ce vice qui atteint les familiers de la chose criminelle et de la Justice pénale en général : le relativisme, la désinvolture, presque le cynisme.
J'évoque des dîners "trop rares" parce que la vie amicale est ainsi faite, pour une nature comme la mienne, que mon empressement, mon impatience à cultiver, à fréquenter certains êtres que j'ai élus les éloignaient paradoxalement de moi. Comme si leur pudeur se rétractait à proportion de mon envie relationnelle. HT était à mon égard clairement de ceux-là.
Ce n'était pas pour rien que je sentais cette dilection à la fois professionnelle et humaine. Me touchait, au-delà de tout, la certitude, chez HT, d'une rectitude morale, d'une intégrité non négociable qui le plaçaient au plus haut degré de mon admiration judiciaire car j'ai toujours considéré qu'il n'existe pas de très grand avocat sans l'obligation à respecter d'une indépassable exemplarité. HT devenu avocat si jeune, si précocement, dans l'arbitrage à faire sans cesse entre ce qu'on doit et ce qu'on peut, n'a jamais trahi, ne s'est jamais trahi.
J'ai perçu comme une véritable offense à l'égard des compétences et des talents irréprochables - les siens, oui - la propension médiatique à mélanger le bon grain avec l'ivraie et à qualifier de ténor n'importe quel conseil venu subrepticement dans la lumière ou totalement dénué, sinon de talent, du moins de moralité.
Le terme qui me vient le plus naturellement du monde pour célébrer HT qui va tant manquer et à tant de gens si différents les uns des autres, qui va priver une institution de son rayonnement à la fois exaltant et critique, est celui de respect.
Henri Leclerc, Thierry Herzog, Jacqueline Laffont, Eric Dupond-Moretti (s'il revient vers ce pour quoi il est fait) demeurent heureusement, en matière pénale, mais nul doute qu'une immense place est vide à leur côté.
Mon cher Hervé, la tragédie de ta disparition m'autorise les élans du coeur : je vais te regretter infiniment.
@ Patrice Charoulet | 21 avril 2023 à 17:46
Pourquoi insister sur les habitudes de vie du défunt, pour dire qu'il n'a pas volé de mourir d'une rupture de l'aorte due au fait qu'il faisait peu d'exercices physiques ?
Il était gros, il est mort tôt, et alors ? C'est ce qu'il faut graver sur sa tombe ?
Je ne suis pas contre qu'on dénonce les méfaits des défunts : la mort ne donne pas de droit. Mais elle n'en ôte pas non plus.
Le défunt ne nuisait à personne en ne s’embarrassant pas de sport pour l'apparence, ou vivre un peu plus longtemps, ou les deux. En tant qu'avocat, il savait sans doute se défendre des puritains - pardon pour les puritains meilleurs qu'on l'a dit, en passant. Hélas, parfois, le mot exact de ce qu'on veut dire est historiquement inexact, et parfois bien injuste. De sorte qu'en luttant contre une injustice, on en commet une autre, dont il faut s'excuser, comme l'artisan nettoyant le lieu de son intervention, afin de ne pas vous laisser dans sa poussière.
À présent qu'il est mort, maître Termine ne peut plus rien dire, et ses proches sont sans doute trop désemparés pour inspecter Internet et dire ce qu'ils pensent de commentaires de votre style.
Ou bien, peut-être n'imaginaient-ils pas qu'on insinuerait qu'il n'a pas volé sa mort ?
Peut-être, avec Internet, existe-il un devoir de veiller sur la réaction du public, lors de la mort d'un décédé de renom ? Aux vieux l'organisation des rites, aux jeunes, la réplique à apporter aux irrespectueux ?
Les gens n'ont pas mérité de souffrir et de mourir, et leurs habitudes de vie ne changent rien à l'affaire.
Et leurs ombres, ou du moins, leurs proches, ne devraient pas avoir à subir une morale insensée : non, maître Termine n'a rien fait de mal en s'autorisant à vivre selon son style, et il faut espérer que chacun ait toujours le droit d'en faire autant, si possible en exprimant de son mieux son potentiel, à son image.
Parce que parfois, les ombres me semblent plus sympathiques que les vivants, je vais m'adresser à un mort inconnu, pour compenser ce qu'il subit.
Si ce n'est lui, un proche me lira peut-être. Ou du moins quiconque n'apprécie pas qu'on s'en prenne à des innocents.
Monsieur,
Vous avez vécu sans vous soucier du qu'en dira-t-on de l'apparence et de la morale de la conformité sportive. Comme vous avez eu raison ! Au double titre de la liberté, et parce que vous réserviez sans nul doute vos efforts à de plus nobles objectifs.
Sans confondre le but et le moyen.
Attention, je ne prétends pas que le sport soit mal, du moment qu'il n'est pas soumission à des importuns, voire plaisir, pourquoi pas ?
Il constitue même un entraînement et un plaisir pour Murakami, un romancier qui n'exclut pas les morts de ses livres, entre autres qualités qui peuvent vous le recommander.
https://www.renaud-bray.com/Livres_Produit.aspx?id=1138282&def=Autoportrait+de+l%27auteur+en+coureur+de+fond%2CMURAKAMI%2C+HARUKI%2C9782264052001
On peut plaindre les fantômes éventuels de ne rien pouvoir saisir : comment lire, alors ? Les spectacles, tels que les films, ne sont-ils pas merveilleux de pouvoir émerveiller jusqu'aux ombres ?
Est-ce vraiment de nourriture dont pourraient avoir envie des êtres incorporels ? Il me semble plutôt que sans les besoins du corps, ils se concentreraient plus sur leurs besoins affectifs et intellectuels.
Dans ce cas-là, quel désastre que les commentaires des vivants. Pour un peu, ils diraient " Ce mort est décédé trop tôt selon l'espérance de vie qu'on peut avoir en s'en gâchant les plaisirs, mais vivant, il encombrait par sa corpulence ! Espérons qu'il ne reviendra pas en fantôme, il nous dérangerait dans nos habitudes et dans notre sens esthétique."
Cependant, diverses personnes ont désapprouvé qu'on vous chicane les plaisirs que vous avez pu avoir de votre vivant.
Comme vous avez eu raison de ne pas manquer d'en faire une moisson, que tout s'achève avec la mort ou que vous puissiez en emporter le souvenir !
L'idéal serait de pouvoir jouir de tout, mais je n'irais pas jusqu'à vous plaindre de ne pas aimer marcher quand je le ferai, par contre, je ne veux pas oublier de vous dédier un verre de vin, ainsi qu'à tous les morts dont l'existence a été tellement plus inspirante que celle de leur censeur. Et que le vin chasse le spleen !
Rédigé par : Lodi | 26 avril 2023 à 20:27
Surcroît d'information
Je parcours en diagonale une douzaine de « Figaro » en médiathèque. Une pleine page d'hommage (justifié) à l'immense avocat Hervé Temime est signée par le chroniqueur judiciaire Stéphane Durand-Souffland. L'article est riche et le lecteur apprend mille choses.
Hervé Temime est mort jeune (déchirure de l'aorte). Avait-il le souci de la diététique ? Je l'ignore.
Un alinéa donne un élément de réponse sur son activité physique :
« Il haïssait la marche, parcourant même la courte distance qui séparait son cabinet du Dali, le restaurant de l'hôtel Meurice où il avait son rond de serviette, au volant de sa Smart. »
P.-S. : merci à caroff de nous faire entendre ce qu'a dit l'excellente Delphine Horvilleur, dont j'avais parlé ici sans l'avoir entendue.
Rédigé par : Patrice Charoulet | 21 avril 2023 à 17:46
@ caroff | 19 avril 2023 à 15:07
Superbe de profondeur, de délicatesse, de sensibilité, d'humanité.
Merci pour cette découverte.
Rédigé par : Tipaza | 19 avril 2023 à 17:07
Le rabbin Delphine Horvilleur a prononcé l'hommage à Hervé Temime selon la tradition juive.
Permettez-moi de le partager avec vous tant il est à la hauteur de celui de Philippe Bilger:
https://www.tenoua.org/hommage-a-herve-temime/
Rédigé par : caroff | 19 avril 2023 à 15:07
D'après une avocate présente et que je connais, c'est l'excellente Delphine Horvilleur qui a dit quelques paroles... et non pas un évêque ou un prêtre.
Rédigé par : Patrice Charoulet | 18 avril 2023 à 15:44
Hervé Temime disait que quand l'avocat n'est pas cru, le client était cuit.
Rédigé par : finch | 15 avril 2023 à 16:15
Bel et mérité hommage à ce grand Monsieur des prétoires qui a fait honneur à la justice.
Le commentaire de Patrice Charoulet n'en est en la circonstance que plus surprenant et incongru.
Rédigé par : Michel Deluré | 13 avril 2023 à 10:40
"…le tribunal correctionnel de Lyon, grâce à eux deux, m'a relaxé"
Devons-nous nous féliciter de ce que la "justice" dépende du talent des avocats ?
Et comme la réponse est non, la justice de la ripoublique est bien "pourrie" à sa base.
Dans la justice ecclésiastique d'antan, l'avocat était gratuit et non choisi, et cette justice était vénérée et respectée.
Si bien qu'on s'y pare aujourd'hui encore de sa soutane.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 13 avril 2023 à 05:58
@ Lucile
"au sens de décence plus encore que de politesse."
La politesse est un moyen de la décence, et non le contraire, de même que l'orthographe est au service du texte.
Je m’inquiète rétrospectivement de l'attitude que laisse voir l'ancien professeur : quel exemple pour ses élèves !
Je me trouble à la pensée de la déception de monsieur Bilger, de la famille de son ami décédé, et qui sait, du défunt, s'il y a une vie après la mort où l'on entend encore les échos de ce monde.
Et même sans cela, bien des gens, et souvent les meilleurs, espèrent qu'on respectera leur mémoire. Au cas où les morts reçoivent en pleine face la méchanceté des vivants, je leur présente nos excuses, ambassadeur d'un instant auprès des ombres.
L'efficacité de ces excuses est bien improbable, mais en somme, peut-être pas tellement moins que votre rappel à la décence.
Ceci dit, si une personne peut faire preuve de pédagogie, c'est bien vous, et cela me semble un peu consolant dans la sorte d'enterrement virtuel où nous sommes.
Rédigé par : Lodi | 12 avril 2023 à 23:54
@ Patrice Charoulet, 12 avril 07:11
Vous avez peut-être des mensurations, des habitudes alimentaires et une formule sanguine enviables comme vous le mentionnez de temps en temps, et tant mieux pour vous, mais ce qui vous fait défaut, c'est le savoir-vivre, au sens de décence plus encore que de politesse. Le billet s'intitule "Me Hervé Temime : respect !". Je pense qu'il
y avait tout de même mieux à faire à propos de sa mort, que de gloser si petitement sur sa corpulence.
Rédigé par : Lucile | 12 avril 2023 à 21:27
@ sylvain
Vous êtes parvenu aujourd'hui à faire apparaître un vague lien avec le sujet du jour.
Comme votre stratégie est manifestement de saturer les commentaires de ce blog du même propos, avec de très légères variations, il faut donc y répondre de même manière.
Sylvain, votre explication sur votre engagement antifa décolonial, en concordance avec les orientations de Poutine, « un vrai leader », fait toujours défaut.
Vous pouvez moquer les « défenseurs des droits, élus macroniens et Nupes, ONG trafiquants esclavagistes de migrants », ils sont dans votre camp, puisque vous vous satisfaites très bien de la Russie qui importe d'Afrique et du Moyen-Orient des traîne-savates pour les envoyer déstabiliser l'Europe.
Rédigé par : Marcel P | 12 avril 2023 à 21:12
Parfois, se disait-il, il aurait aimé, comme Ferrante dans la Reine morte, requérir la prison pour médiocrité, à lire les commentaires insipides, pour certains, qu’engendrait l’exceptionnel hommage rendu à celui qui porta si haut le verbe, l’intelligence et le droit dans les prétoires.
Bossuet servi aux lecteurs de « Ma santé »…
Rédigé par : sbriglia | 12 avril 2023 à 20:59
@ Patrice Charoulet, 12 avril 07:11
"Quant à moi, je mesure 1 m 77 et je pèse 69 kilos. Pas de ventre, pas de graisse, pas de bourrelets."
Mais que viennent faire vos mensurations personnelles étalées sur ce blog alors qu'il est question du regretté Me Temime, disparu brutalement à un si jeune âge ?! Vous êtes indécent.
Rédigé par : Ellen | 12 avril 2023 à 17:47
Grand respect et hommage à Maître Hervé Temime.
Beaucoup le regretteront, il est parti trop tôt.
Rédigé par : Ellen | 12 avril 2023 à 17:21
"Quand poursuivi par Philippe Courroye pour certains extraits du Mur des cons j'ai eu l'honneur d'être défendu par deux cracks du barreau, François Saint-Pierre principalement et HT en brillant complément, ce dernier n'a pas hésité une seconde à assumer ce rôle" (PB)
Par contre, dans l'affaire Agnelet, François Saint-Pierre a défendu bec et ongles son client tandis que Hervé Temime défendait la partie civile.
Paix à son âme puisque, comme nous tous, nous ne savons ni le jour ni l'heure.
Rédigé par : breizmabro | 12 avril 2023 à 16:19
Respects à monsieur Temime en tant qu'individu mais là n’est pas mon propos, ce qui me gêne c‘est qu’il a été avocat ; cette profession se targue d'avoir une éthique, une déontologie, alors qu’il ne faut pas en avoir du tout pour la pratiquer.
Défendre les pires monstres diaboliques, les pires tueurs sanguinaires, c’est se mettre à leur niveau et je refuse par compassion et humanité envers les victimes, comme Lola par exemple, que cette profession se vante d'avoir une morale, du civisme, surtout quand elle prend fait et cause pour une OQTF algérienne sanguinaire qui savait d'avance que dans notre « démocrassie » pourrie jusqu'à la moelle, elle ne risquait pas grand-chose pénalement en « s'amusant » avec le cadavre d'une petite enfant.
D'ailleurs les élus de gauche ont été très muets, cette criminelle fait partie de leur cheptel électoral donc il ne faut pas fâcher cette communauté.
Le gouvernement comme d'hab a fait diversion vers le RN, le baudet-haro éternel de la fable macronienne.
Les merdias gauchistes aux ordres ont classé cette affaire qui portait tort à l’Algérie et ses chances pour la Ceufran venues « vider les poubelles à Paris », les leurs plutôt, mais chut c'est raciste !
Lola s'est retrouvée bien seule, et toute la lie de la fange du lisier gauchiste, droits de l'homme, défenseurs des droits, élus macroniens et Nupes, ONG trafiquants esclavagistes de migrants, tous ont pu continuer à pratiquer ces crimes à grande échelle, sachant qu’un diable ensoutané qu'on appelle avocat viendrait défendre leurs causes criminelles en toute bonne conscience si d'aventure un facho raciste blanc de souche d'SStrême drouâââte venait à se plaindre de cette impunité criminelle organisée par ce gouvernement machiavélique aux mains ensanglantées qui passe son temps à donner des leçons à la Chine, la Russie, la Hongrie et autres pays gérés normalement par de vrais leaders et non par un cinglé comme le nôtre.
L‘avocat me fait plus peur que le criminel qu’il défend.
Rédigé par : sylvain | 12 avril 2023 à 14:31
@ Patrice Charoulet, 12 avril 07:11
"Quant à moi, je mesure 1 m 77 et je pèse 69 kilos. Pas de ventre, pas de graisse, pas de bourrelets."
Il manque votre portrait (plan en pied et torse nu) afin que l'on puisse juger de votre morphologie (ecto, méso ou endo ??!!) et admirer votre corps sublimé et sculpté par le jeûne et les privations !
Rédigé par : Axelle D | 12 avril 2023 à 12:32
Magnifique !
Rédigé par : Cn | 12 avril 2023 à 12:10
@ Patrice Charoulet | 12 avril 2023 à 07:11
« Allez, perdez une heure ! Cela vaut le détour. »
!!! Perdez une heure ! Quel hommage délicat et bienvenu à la qualité des entretiens que Philippe propose ! Et, en particulier à celui, remarquable, avec Hervé Temime...
Quant au reste de votre propos... Ne percevez-vous pas le gouffre qui sépare la qualité exceptionnelle du billet de notre hôte et la faiblesse - pour rester poli - de votre leçon de diététique pour les Nuls ? J’ai perdu mon temps en les lisant... Perdu...
Rédigé par : Serge HIREL | 12 avril 2023 à 11:08
Magnifiquement écrit: merci Philippe Bilger pour cet hommage majuscule.
Rédigé par : caroff | 12 avril 2023 à 09:24
@ Patrice Charoulet | 12 avril 2023 à 07:11
Le cerveau est constitué de gras et notamment de DHA et en a besoin pour son fonctionnement. Ce gras doit lui être apporté par l'alimentation. Les déficits en Oméga 3 sont aujourd'hui impliqués dans des maladies neuronales. Les Oméga 3 agissent en somme comme des régulateurs de notre humeur.
Notre cerveau comme tous les organes vieillit et un manque d'Oméga 3 peut en accélérer le processus en diminuant le bon renouvellement des cellules et des membranes neuronales.
https://sante.lefigaro.fr/actualite/2015/12/18/24417-pourquoi-il-ne-faut-pas-priver-son-cerveau-gras
Il est vrai que Mathieu Bock-Côté a un léger surpoids, mais ce gras profite aussi à son cerveau.
Je me demande si certains de vos commentaires ne traduisent pas le déficit en gras de votre cerveau ?
Simple question...
Rédigé par : Tipaza | 12 avril 2023 à 09:15
Le monde des prétoires, tout comme celui du spectacle, a ses têtes d’affiche. Me Hervé Temime en faisait partie.
Je n’ai écouté aucune de ses plaidoiries, d’une façon générale je m’intéresse peu aux grands procès impliquant des politiques ou artistes célèbres, ou de sordides prédateurs sexuels, qui permettent aux meilleurs avocats de montrer l’étendue de leur talent.
De Me Temime je ne connais que l’entretien qu’il a accordé à Philippe Bilger voici bientôt dix ans et quelques articles de journaux que j’ai parcourus rapidement.
Mais c’est toujours désolant quand une personnalité brillante quitte la scène. Surtout à 65 ans, âge où l’on a atteint la plénitude de sa compétence et que l’on peut apporter encore beaucoup à sa profession.
Paix à son âme !
Rédigé par : Achille | 12 avril 2023 à 08:06
1. Philippe Bilger a dû préparer des réquisitoires des années durant. Il a déjà prouvé à maintes reprises qu'il savait aussi bien louer que blâmer. Sauf dans le discours scientifique, on a là les deux grandes façons de parler des autres. On en dit du bien ou du mal.
2. L'entretien, qu'il faut absolument écouter, contient plus d'un enseignement. Je ne les rappellerai pas, Allez, perdez une heure ! Cela vaut le détour.
3. Je lis que le très grand avocat serait décédé d'une déchirure de l'aorte et que cet événement est dû à une grande hypertension. Mieux vaut cette mort-là que d'autres, longues, dégénératives et/ou douloureuses.
4. Sans être nutritionniste (je ne suis pas médecin), la diététique me passionne. Plusieurs ont bien ri de moi pour cela. Quand on voit l'entretien, le surpoids est déjà manifeste et les détails du visage prouvent aussi une nourriture probablement trop grasse et trop riche.
Les chiffres de son analyse sanguine annuelle ne devaient sans doute pas être très bons (cholestérol, etc.).
Quant à moi, je mesure 1 m 77 et je pèse 69 kilos. Pas de ventre, pas de graisse, pas de bourrelets.
Mathieu Bock-Côté (que je n'écoute plus et ne supporte plus) devrait aussi aller consulter un nutritionniste. Son aspect est inquiétant. Cela déborde de partout. Il va exploser.
Rédigé par : Patrice Charoulet | 12 avril 2023 à 07:11
Par ce bel, ce très bel, hommage plein de sensibilité et de sincérité, on voit que l'adage : "les grandes douleurs sont muettes" peut être mis en défaut.
Rédigé par : Tipaza | 12 avril 2023 à 07:07
Etres publics, avez-vous donc un ressort qui fait votre âme si forte qu'elle suscite au-delà du simple exercice de votre métier, le ralliement de la classe supérieure des professionnels et qu'on peut se prévaloir de leur proximité comme un heur de la vie ?
A quel degré faut-il s'élever pour cela ? Sans doute être soi-même titulaire d'un parcours louable, avoir, par nécessité ou par le hasard des choses, approché suffisamment le phare d'Alexandrie pour en apprécier le halo, une fois celui-ci disparu.
Combien, parmi les avocats, justifient ce concert aussi louangeur ? Parmi les 1 pour mille habitants qui exercent en France ? Parmi les médecins, 1 pour 350 ?
De ces cohortes, les avocats sont les plus remarqués, comme les médecins, récemment encore les plus recherchés, aujourd'hui grâce à leur fâcheuse mutation. 1 avocat /260 hb aux USA, mais on en sait la cause.
La poignée des élites reconnues, même si contestées aussi, me fait penser à ce président de Cour qui me prévenait que, quel que soit mon acharnement à bien faire, je ne satisferais au maximum que 50 % de mes pratiques. Et il était optimiste.
C'est donc plutôt vers la personnalité qu'il faut se tourner et voir à travers l'avocat l'homme qu'il devient, tels Robert Schuman, ou René Coty.
Des hommes comme les autres. Obligés à la distance. Notre hôte a raison.
Rédigé par : genau | 11 avril 2023 à 19:12
Je ne connaissais ce grand avocat que de nom. Je viens de regarder son entretien de 2013 avec Philippe Bilger, il dit avoir été obsessionnel de son métier. Sans doute a-t-il consacré sa vie à cette passion. Une vie relativement courte mais sans aucun doute riche de cette passion.
En tout état de cause, M. Bilger vous lui avez rendu un très bel hommage avec votre belle plume.
Rédigé par : Michelle D-LEROY | 11 avril 2023 à 18:48
« J'ai perçu comme une véritable offense à l'égard des compétences et des talents irréprochables - les siens, oui - la propension médiatique à mélanger le bon grain avec l'ivraie et à qualifier de ténor n'importe quel conseil venu subrepticement dans la lumière ou totalement dénué, sinon de talent, du moins de moralité. » (PB)
Ténor... Il est effectivement dommage que ce terme, liée à l’aisance vocale indispensable aux chanteurs d’opéra, soit utilisé par les gazettes pour exprimer cette même faculté du timbre de voix dont disposent certains avocats, pas tous nécessairement au faîte de la compétence professionnelle que l’on attend de leur réputation ainsi construite sur le son plutôt que sur le fond...
Qualifier ceux-là de « tribuns » serait tout aussi discourtois vis-à-vis de ceux qui, dans les débats politiques, s’expriment haut et fort. Plus rares que dans les prétoires sont ceux qui, au Parlement, disposant d’un tel don de la nature, ne sont pas aussi de fins connaisseurs des affaires sur lesquelles ils discourent.
A toute règle s’accroche l’exception... Dupond-Moretti... Le « ténor du barreau », qui, me semble-t-il, doit plus son aura à ses agressions multiples et sonores contre les magistrats qu’à un travail compulsif de ses dossiers, n’a pas la même allure conquérante face aux députés... Il lui arrive même de suppléer son manque de vigueur verbale par de petits gestes que l’on dit « d’honneur »...
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Comme lors des décès de Jean-Louis Pelletier et de Pierre Haïk, j’admire le talent de plume dont fait preuve notre hôte pour rendre hommage à Hervé Temime. Son texte, à la fois riche et sans ornement, se prête tout autant à la lecture silencieuse qu’à sa déclamation lors d’une cérémonie célébrant le défunt. J’ai récemment perdu un ami avec lequel j’ai parcouru plusieurs dizaines d’années de relations tant politiques que simplement humaines. Je n’ai pas su aligner quinze lignes pour décrire dignement toute l’amitié que je lui portais. L’émotion m’a submergé, m’a interdit toute analyse raisonnée des ressorts de cette longue proximité... Dieu, que j’aurais voulu, ce jour-là, disposer aussitôt d’une même capacité d’exprimer mon sentiment que celle de Philippe lorsqu’il perd un être qui lui est cher...
Rédigé par : Serge HIREL | 11 avril 2023 à 17:24
Philippe, vous avez su saupoudrer la tristesse d'un départ définitif de deux bonheurs. Celui de l'évocation d'un homme de qualité que je ne connaissais que par les médias, et celui de votre manière délicate et profonde de l'évoquer.
Rédigé par : Patrick EMIN | 11 avril 2023 à 16:22