Qui, depuis la mise en oeuvre du 49.3 pour clore l'absence de débat à l'Assemblée nationale sur le projet de loi sur les retraites et la décision si contestée du Conseil constitutionnel, peut encore rêver d'être ministre ?
C'est devenu une vie de chien et ce n'est pas seulement le bruit des casseroles qui le démontre. J'imagine ce que cela doit être de savoir, avec une absolue certitude, qu'on soit Première ministre, ministres de haute volée ou plus modestes, qu'on sera mal accueilli, qu'on sera sifflé, hué, contraint d'être protégé, et qu'au fond le citoyen sera conduit à juger le tempérament de chacun...
L'esthétique du courage ou l'habileté de la fuite ? Qui préférera la première, qui s'abandonnera à la seconde ?
Je n'évoque même pas le président de la République qui va continuer aller à la rencontre des Français. J'ai relevé que mes inquiétudes sans doute étaient excessives au sujet de sa sécurité et de ses contacts parfois improvisés puisque heureusement des dispositifs serrés et secrets sont mis en place de sorte que les affrontements risqués avec Emmanuel Macron sont limités autant que possible.
Au-delà de ces précautions nécessaires, je suis persuadé que le président - sa force et en même temps sa faiblesse - n'est pas rétif à une forme de provocation intrépide manifestant qu'il n'a peur de rien ni de personne. J'espère que pour les besoins de sa propre cause il cessera cette sorte de surenchère, d'abord parce qu'elle ne le rapproche pas de la majorité des citoyens et surtout elle démontre qu'il devrait revenir à une conception plus classique de sa présidence : non plus une agitation frénétique à l'extérieur mais une sérénité et une modestie à l'intérieur. Nul besoin d'aller sur un mode ostentatoire voir comment se portent ses concitoyens : la France n'est pas une réserve qu'on visite alors que chaque jour Emmanuel Macron ne peut ignorer, même dans le Palais de l'Elysée, ce que le pays endure, subit, désire ou réclame. Ses révoltes, ses indignations, ses fureurs ou ses espérances.
La Première ministre impavide affronte, poursuit son chemin, qui n'est pas loin d'être de croix tant dehors on la malmène, tant dedans on la laisse dans l'incertitude ou, pire, on exige d'elle l'impossible. Une épée de Damoclès sur la tête, avec un Président qui ne la fait pas bénéficier d'un soutien enthousiaste - au vrai, il ne l'a jamais exprimé -, elle tente tant bien que mal de s'adapter et cherche à nous persuader qu'elle est encore utile, efficace dans le peu d'action qui lui reste et que le président lui concède. Qu'elle prenne garde cependant à demeurer sur son terrain : rien de plus susceptible et jaloux de son autorité qu'un président contesté dans la France tout entière. Elisabeth Borne est forcément son bouc émissaire.
Quant aux ministres, une fois considérée cette donnée de nature que certains rares ont du talent et que d'autres en sont dépourvus, comme ils ne peuvent pas éviter, à leur encontre, l'impact de la loi sur les retraites, ils font front chacun à leur manière.
Et on retrouve l'alternative de mon titre : l'esthétique du courage ou l'habileté de la fuite ?
Je ne me moque d'aucun même si les atteintes agressives du peuple permettent à quelques-uns de sortir d'un anonymat que leur action ministérielle n'avait pas su entamer.
Mais quelles différences entre eux !
Organisée ou spontanée, j'ai par exemple apprécié, à la cérémonie de remise des Molière, la réaction de la ministre de la Culture, dont pourtant je ne raffolais pas, qui s'est levée et a protesté contre le simplisme militant de deux représentantes de la CGT. C'est une pratique paraît-il très rare mais elle ne m'a pas choqué dans la mesure où il n'est écrit nulle part que le pouvoir, après une gifle, doive systématiquement tendre l'autre joue (France 3).
Cette ministre a clairement opté pour l'esthétique du courage.
Mais que penser du ministre de l'Education nationale, qui au moins à deux reprises n'a pas fait preuve des mêmes dispositions mais plutôt de l'habileté de la fuite au propre et au figuré ?
Lors d'une intervention très engagée contre le président de la République du réalisateur Dominik Moll, Pap Ndiaye est resté tranquillement assis sur sa chaise, impassible, en attendant la fin. On savait qu'il ne brillait pas comme ministre - étrange propension du président à choisir les moins qualifiés pour des charges politiques - mais qui pouvait se douter d'une telle atonie qui aurait pu au moins cesser avec le départ du ministre à défaut d'une réplique ?
A la gare de Lyon, il a dû être exfiltré, des manifestants bruyants l'attendant sur le quai avec des casseroles. A l'évidence cette personnalité, à laquelle pourtant a été confiée sans doute la mission la plus fondamentale d'une République en crise : réformer l'école, n'a pas pour préoccupation centrale d'être admirée - comme en d'autres circonstances on peut, malgré une opposition politique, se laisser aller à le faire avec le président pour son aptitude à l'audace et à la résistance.
Il a fui au figuré puis plus tard au propre.
Je sais bien qu'il est toujours facile d'avoir un courage rétrospectif mais il me semble - cela m'obsède - qu'à défaut d'avoir naturellement des vertus, il faut au moins tenter de compenser les carences de la morale par les apparences de l'esthétique. Faute d'avoir du courage en vrai, se montrer, par volonté, par allure, intrépide si on n'a pas la chance de l'être instinctivement, profondément.
Les mois qui vont venir, les années jusqu'en 2027, vont continuer à être passionnantes sur le plan démocratique. Comment le président, les oppositions, la France, notre République vont-ils s'en tirer ?
Mais ces quatre années vont surtout constituer un formidable banc d'essai pour les caractères et le rapport au réel. On verra, dans la classe politique, qui a de la tenue et qui n'en a pas, les ministres pour la façade et les hommes et les femmes pour de vrai . Qui mérite notre respect, qui n'en est pas digne.
L'éthique publique n'aurait jamais dû être une exigence optionnelle.
@ Serge HIREL | 01 mai 2023 à 14:41
« Marine Le Pen en 2027 : vous qui la combattez depuis toujours, évitez donc de crier au loup.. »
Et pourtant nombre de médias laissent entendre que Marine Le Pen a de sérieuses chances de devenir la première femme à occuper l’Élysée en 2027.
Elle est en train de récupérer tous les anciens frondeurs du PS qui sont partis vers la NUPES et qui se rendent à l’évidence : ce groupe hétéroclite n’a aucune chance d’accéder au pouvoir.
J’en veux pour exemple les enseignants qui, depuis des lustres votaient à gauche. Désormais un enseignant sur quatre vote pour le RN pour les raisons invoquées dans l’article en lien.
Evidemment MLP leur a promis monts et merveilles, sans trop se préoccuper de si elle pourra financer leurs exigences.
Mais comme disait Chirac : « Les promesses n’engagent que ceux qui y croient ». L'important est d'accéder au pouvoir, après on pourra toujours discuter de la faisabilité.
Bon, personnellement je ne crains pas grand-chose vu que je suis Français, avec un nom français, catholique (baptisé, marié à l’église), hétéro, blanc de peau. Le seul reproche que le nouveau régime pourra me faire c’est que j’ai voté à gauche pendant 30 ans.
Mais avec un bon avocat, je peux m’en tirer par une ou deux semaines de TIG... :)
Rédigé par : Achille | 01 mai 2023 à 18:09
@ Achille | 30 avril 2023 à 21:04
L’ordre, oui, à condition qu’il puisse être initié et régulé par des élus et contesté devant le pouvoir judiciaire. Je dis bien : « pouvoir », ce qui sous-entend indépendance totale.
La puissance, oui, à condition qu’elle soit au service du peuple et non à celui de dirigeants contestés et entêtés, encore moins entre leurs seules mains.
Le parti unique, nous n’y sommes pas, mais flinguer les partis de gouvernement au profit d’un marécage où la seule règle est celle du chef, est un premier pas vers un modèle de gouvernement autocrate, qui conduit à la dictature.
Marine Le Pen en 2027 : vous qui la combattez depuis toujours, évitez donc de crier au loup... et ne jouez pas les prophètes de malheur en confondant le futur du RN et le passé du FN...
P.-S. : il me semble que, ces temps-ci, le vocabulaire de la Macronie pour qualifier ses adversaires se radicalise... « Séditieux » ! Rien que ça ! Savez-vous ce qu’est une sédition ? Avant « guerre civile », il vous reste encore « factieux »...
Quant à « Ben voyons ! », l’expression me semble très peu connotée « Macronie », n’est-ce pas ? Erreur de plume ou signe avant-coureur d’une conversion ? De Renaissance à Reconquête, il n’y a que quelques pages dans les dictionnaires, mais un gouffre dans les choix politiques.
Rédigé par : Serge HIREL | 01 mai 2023 à 14:41
@ Serge HIREL | 30 avril 2023 à 11:53
« L’ordre, la puissance et... le parti unique. Cela s’appelle une dictature. »
Ben voyons !
Un pays ne peut pas fonctionner sans ordre, à condition de respecter les règles de la démocratie, bien sûr qui sont spécifiées par nos lois.
Les actes séditieux qui consistent à ne pas respecter le parcours défini par la préfecture lors d’une manifestation, agresser les forces de l’ordre, détruire du matériel municipal, incendier les voitures de particuliers, défoncer des vitrines de commerçants, etc. ce n’est pas de la liberté d’expression. Ça c’est de la dictature, celle d’un mouvement anarchiste qui ne respecte pas les valeurs de notre République.
La puissance d’un président de la République réside dans le fait qu’il a été élu par le peuple et donc applique le programme qu’il a présenté aux électeurs lors de sa campagne électorale ainsi que le fait Emmanuel Macron présentement.
Il se dit qu’en 2027, c’est Marine Le Pen qui sera élue. Il paraît même que si une élection présidentielle avait lieu aujourd’hui, elle serait élue avec 55 % des voix devant Emmanuel Macron (dixit Ivan Rioufol ce soir sur CNews).
Alors je pense que dans quatre ans vous verrez ce qu’est vraiment un régime dans lequel règnent l’ordre et la puissance. Ainsi vous pourrez comparer et on en reparlera... :)
Rédigé par : Achille | 30 avril 2023 à 21:04
Je voudrais compléter mon commentaire Robert | 25 avril 2023 à 17:34 par une référence juridique.
En effet, le ministre de l'Intérieur avait affirmé qu'il n'y avait pas eu d'arrêté préfectoral à Ganges dans l'Hérault, que les saisies de casseroles par les gendarmes auraient résulté d'une mauvaise interprétation de leur part et que les concerts de casseroles ne pouvaient pas être interdits. J'avais alors donné les liens à deux articles du Parisien (à titre indicatif ces articles ne sont plus "accessibles").
Depuis, les arrêtés préfectoraux d'interdiction ont fleuri assez logiquement puisque nous sommes toujours au milieu du printemps.
Sur ce sujet, il me paraît, si ce n'est intéressant, au moins très instructif d'en revenir à une analyse juridique sérieuse et détaillée, compte tenu du fait que nous commentons sur le blog d'un magistrat renommé et sur un blog au titre très évocateur.
J'invite donc à lire l'article paru ce 27 avril sur le site Liberté, Libertés chéries qu'on pourra trouver ici :
http://libertescheries.blogspot.com/2023/04/un-attentat-la-casserole-sera-commis-le.html
Après cela, il sera difficile de prétendre que l'on serait dans un anti-macronisme primaire !
Rédigé par : Robert | 30 avril 2023 à 18:19
@ Achille | 29 avril 2023 à 18:23
Vous êtes fin prêt pour seconder Poutine... Silence dans les rangs... Le chef a toujours raison... La matraque, y’a que ça de vrai...Toute tentative de manifestation sera punie de vingt ans de goulag... si je le décide... Compris ?... Maintenant ça suffit ! Circulez, vous avez tort parce que... vous avez tort.
Achille, quel beau pays serait celui de vos rêves... L’ordre, la puissance et... le parti unique. Cela s’appelle une dictature.
Rédigé par : Serge HIREL | 30 avril 2023 à 11:53
@ Serge HIREL
En premier lieu, signalons que cette histoire de carton rouge et de sifflet ne semble pas avoir été conçue pour n'entraîner aucune violence, puisque cela n'a jamais été un souci des contestataires professionnels à l'oeuvre en France : c'est conçu pour pouvoir se dérouler dans l'enceinte d'un stade.
Mais que souhaitez-vous, au juste ? Voulez-vous une révolution ? Le peuple a obtenu gain de cause dans les deux cas que vous citez, dites-vous ?
Dans le premier, il s'agissait d'une dictature renversée par des militaires. Pas d'une démocratie renversé par des CGTistes et députés LFI.
Dans le second, on voit bien l'action de l'ultra-gauche à oeuvre. C'est dans le contexte de la faillite, en un mois, des trois principales banques du pays. C'est un peu l'inverse de la situation française : la manifestation arrive en conséquence de la crise, tandis qu'en France, la manifestation est une gabegie initiant la crise. Quoi qu'il en soit, en Islande, cela n'a débouché que sur une démission du Premier ministre. Le nouveau gouvernement de Jóhanna Sigurðardóttir a proposé deux lois qui ont été rejetées par référendum et le projet de création d'une nouvelle Constitution a été abandonné. Ce n'est pas une révolution.
Rédigé par : Marcel P | 30 avril 2023 à 11:17
@ Serge HIREL | 29 avril 2023 à 01:35
« ...Et de quel droit décrétez-vous cela ? De quels moyens disposez-vous pour imposer cela ? Que ferez-vous des récalcitrants ? Que faites-vous du respect de la liberté d’expression, du droit de manifester ? Qui vous permet de bafouer des citoyens que le pouvoir méprise et défie ? »
1- Du droit d’un simple citoyen qui souhaite pouvoir assister à un match de football avec sa petite famille sans prendre le risque que celle-ci soit prise à partie par une bande d’excités qui transforment toute festivité populaire en tribune politique.
2- Les moyens dont je dispose sont ceux de la force publique chargée d’assurer la sécurité des citoyens.
3- Les récalcitrants devront être traduits en justice pour trouble à l’ordre public.
4- Le droit de manifester s’arrête là où la liberté des citoyens est bafouée.
5- En ce qui concerne le mépris je vous laisse apprécier certains propos d’un responsable de parti qui n’ont rien à envier à ceux du Président en exercice.
Du Mélenchon dans le texte
Rédigé par : Achille | 29 avril 2023 à 18:23
@ Achille | 28 avril 2023 à 18:10
« Maintenant ça suffit ! »
...Et de quel droit décrétez-vous cela ? De quels moyens disposez-vous pour imposer cela ? Que ferez-vous des récalcitrants ? Que faites-vous du respect de la liberté d’expression, du droit de manifester ? Qui vous permet de bafouer des citoyens que le pouvoir méprise et défie ?
Dans cette histoire de cartons rouges et de sifflets, ce qui me trouble est que cette opération, conçue pour n’entraîner aucune violence permettant au pouvoir de justifier une répression musclée, ressemble à d’autres organisées dans des Etats où le peuple soumis à une autorité qu’il contestait réclamait plus de démocratie et de liberté. Par exemple, la révolution des Œillets au Portugal en 1974... ou la révolution des Casseroles en Islande en 2009. Dans les deux cas, le peuple a obtenu gain de cause... La France connaîtra-t-elle une révolution des Cartons ?
Rédigé par : Serge HIREL | 29 avril 2023 à 01:35
« Ministres : l'esthétique du courage ou l'habileté de la fuite ? »
La question qui se pose sur toutes les chaînes d’info continue, mais aussi les chaînes généralistes, est : Emmanuel Macron ira-t-il sur le terrain saluer les joueurs, ainsi que c’est la coutume lors de la finale de la coupe de France ?
Je pense sincèrement que le Président est prêt à affronter les cartons rouges et sifflets que la CGT a mis, à grands frais, à disposition des spectateurs.
À croire que ce syndicat dispose de moyens financiers importants, malgré le nombre relativement faible de ses adhérents.
D’ores et déjà nous pouvons lire dans les médias qu’il aurait été dissuadé de se conformer à cette tradition, pour des raisons de sécurité.
Mais nous avons déjà pu observer, à plusieurs reprises, qu’il n’avait pas peur d’affronter ce genre de situations.
Il n’est donc pas exclu qu’il ne respecte pas cette consigne donnée par son service de sécurité, ce qui serait plutôt une bonne décision car cela montrerait qu’il ne recule pas devant l’attitude irresponsable de la CGT qui accumule les actions séditieuses, comme la coupure d’électricité du match de rugby entre Agen et Nevers.
Il serait temps que la CGT comprenne que les matchs de foot ou de rugby sont des événements festifs, dans lesquels les familles peuvent venir encourager leur équipe favorite sans être importunées par une bande d'excités. Ce genre de spectacle n'a pas à être transformé en tribune politique. Maintenant ça suffit !
Rédigé par : Achille | 28 avril 2023 à 18:10
Courage ? J'apprends que Danièle Obono vient de s'engager dans l'armée ukrainienne pour protéger la liberté de l'Europe. Ah non, pardon, j'ai mélangé mes fiches : il s'agit de Caroline Nordengrip, député suédois. Ayant servi dans l'armée de son pays, elle a décidé de mettre son expérience au service de l'Ukraine. Elle se trouve à Kiev, actuellement, où elle entraîne des soldats, en attendant de partir sur le front.
À noter qu'elle appartient au parti des Démocrates de Suède, dont l'équivalent français serait Reconquête ! ou le Rassemblement national, s'ils étaient arrivés au pouvoir. Son parti est nationaliste : logiquement, elle soutient l'Ukraine.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 26 avril 2023 à 23:54
@ Achille
"Il est évident que si Emmanuel Macron lançait un référendum il serait désavoué quelle que soit la question qui serait posée aux Français."
Sauf s'il demande s'il faut sévir sur la jungle migratoire: Mayotte-métropole même combat !!
Rédigé par : caroff | 26 avril 2023 à 23:53
@ Serge HIREL | 26 avril 2023 à 10:23
Ci-joint un petit récapitulatif des référendums de la Ve République .
Vous constaterez que le taux de participation n’a cessé de se dégrader à partir de 1972, avec les faits marquants suivants :
- 1969 : La réforme du Sénat et la régionalisation voulue par le Général a été refusée. Ce qui a entraîné sa démission.
- 1992 : La ratification du traité de Maastricht est passée de justesse. Peu de Français avaient eu le courage de lire le laïus qui leur avait été adressé et beaucoup n’avaient rien compris à ce verbiage technocratique.
- 2005 : La ratification d’un traité établissant une Constitution pour l’Europe a été rejetée.
Mais Sarkozy a réussi à la réintroduire en la faisant voter par les députés. Ni vu, ni connu, je t’embrouille.
Avec le recul nous pouvons constater que, lors d’un référendum, les citoyens ne répondent pas à la question posée mais votent en fonction de la sympathie qu’ils éprouvent pour le président en exercice, ce qui fausse complétement le jeu démocratique.
Il est évident que si Emmanuel Macron lançait un référendum il serait désavoué quelle que soit la question qui serait posée aux Français. Enfin si l’on excepte l’annulation du report de l’âge de la retraite à 64 ans. Et encore je n’en suis pas sûr !
Rédigé par : Achille | 26 avril 2023 à 21:17
@ Patrice Charoulet 25/04/23 14:32
Qualifier Emmanuel Macron, même de la part d'un tout nouveau converti, de « remarquable président » me paraît quelque peu excessif, alors que nous ne sommes toujours pas sortis de la navrante séquence politique qui vient d'être infligée au pays et à l'origine de laquelle celui que vous qualifiez de « remarquable » est loin d'être exempt de responsabilités.
Considérez-vous ainsi comme remarquable, en regard de la nature spécifique du sujet en question d'une part et de l'état des forces politiques en présence (socle électoral, absence de majorité à l'AN) d'autre part, la méthode avec laquelle ce projet a été porté par l'exécutif ? Diriez-vous que tous les efforts ont été en amont accomplis, que toutes les chances ont été réunies, pour que le projet de réforme soit compris, que les antagonismes soient aplanis, qu'un compromis qui ne vide pas le projet de sa substance soit trouvé ?
Dans tout jugement, et plus particulièrement en politique, il convient je crois, Patrice Charoulet, de se méfier de tout excès.
Rédigé par : Michel Deluré | 26 avril 2023 à 16:23
@ Xavier NEBOUT
"S'il vous plaît, regardez-moi, je suis vraie
Je vous prie ne m'inventez pas
Vous l'avez tant fait déjà..."
https://youtu.be/KjwbmVsl8GI
Rédigé par : Axelle D | 26 avril 2023 à 14:58
Une ministre de la Culture qui au nom du pluralisme se pose la question de ne pas faire renouveler les plages d'émission de CNews. Si c'est ce machin que vous admirez, perso, je contempte, je conchie.
Rédigé par : Jérôme | 26 avril 2023 à 13:51
Quelque opinion que l'on ait sur la réforme des retraites, le spectacle politique auquel on assiste depuis qu'elle a été adoptée est tellement puéril et navrant que l'on peut raisonnablement se demander quelle attitude, entre celle du prétendu courage d'un affrontement frontal ou celle d'une supposée lâcheté dans le refus de celui-ci, est finalement en la circonstance la mieux adaptée et la plus intelligente à adopter par un membre de l'exécutif. Autant j'ai apprécié la réaction de la ministre de la Culture, autant je ne jetterai pas la pierre à ceux qui, dans le contexte particulier actuel, renoncent à s'adresser à des opposants obtus qui de toute façon ne veulent pas les entendre. Chaque situation est donc à analyser, je pense, au cas par cas.
Ce qui est affligeant dans cette séquence politique, c'est que l'exécutif savait parfaitement à l'origine que tout projet de réforme des retraites est source de psychodrames en France et que ce même exécutif savait aussi qu'il ne bénéficiait pas en plus d'une position de force pour porter une telle réforme. Cela lui imposait donc une préparation spécifique préalable du terrain et une méthode adaptée pour parvenir à ses fins. Tout devait être mis en œuvre pour obtenir l'adhésion du plus grand nombre et vaincre les résistances. Ce fut loin d'être le cas.
En fait, le pouvoir et l'opposition sont à mettre aujourd'hui dans le même sac, s'étant déconsidérés autant l'un que l'autre, et c'est la France qui aujourd'hui trinque.
Rédigé par : Michel Deluré | 26 avril 2023 à 11:34
Ces concerts de casseroles ont quelque chose de pathétique. Ils trahissent la peur du lendemain justifiée d’une partie de la population touchée de plein fouet par l’appauvrissement général du pays, et on ne peut que les comprendre ; mais ils sont dérisoires, et renforcent l’idée que les électeurs restent pris dans un cercle vicieux à l’insu de leur plein gré.
Ils reprochent chez les élus les mêmes modes de comportement qu’ils ont fait triompher dans l’isoloir, tels de vieux misanthropes raisonneurs et susceptibles, qui après s’être entichés d’une allumeuse maligne, ambitieuse et photogénique, gémissent une fois lui avoir passé la bague au doigt qu’elle soit coquette, capricieuse, bavarde, insolente, superficielle et dépensière, qu’elle ne manifeste aucune considération pour son cher et tendre, et qu’elle le fasse cocu à la moindre occasion. La donzelle est peu intéressante, et ses attraits pâlissent au fil de la vie quotidienne, mais les pleurnicheries incessantes du mari tiennent de la farce, et ne parviennent qu’à faire rire quand elles voudraient émouvoir.
Quant aux ministres, mais qu’allaient-ils faire dans cette galère ?
Pour ma part, je ne les juge ni fous ni martyrs ; ils sont bien protégés, et ils retirent de leur position des satisfactions qui leur permettent d'avaler stoïquement les couleuvres.
Rédigé par : Lucile | 26 avril 2023 à 11:17
J’avoue être assez d’accord avec ce qu’écrit l’excellent Michel Fau dans le Figaro: « Aux Molières, on ne parle plus théâtre, mais de l’écologie et de la CGT ». Pire, cette prise de parole par ces acteurs était d’une banalité affligeante, il y avait là une occasion magnifique pour une pointe d’humour de bon niveau, or ce fut la dissonance de la casserole… Un rapide survol de l’audimat pointe la désaffection du public pour cette belle émission. Y aura-t-il une soirée des Molières en 2024, peut-être mais avec Michel Fau pas sûr.
Rédigé par : Louis | 26 avril 2023 à 10:35
@ Achille | 26 avril 2023 à 08:12
« Dans ce genre de cérémonie il n’est pas rare que des micros circulent dans le public »
Voulez-vous dire que le micro ne serait pas magique, mais prévu, prémédité ? Ou peut-être a-t-il été subtilisé par une ministre cleptomane ?
« les mauvaises langues se reconnaîtront »
Tout comme les béni-oui-oui dans d’autres commentaires...
« Tout cela est du détail »
« Détail ». Ce terme, vous le savez, est à employer avec prudence et modération... Bon, pour cette fois, un rappel à l’histoire contemporaine suffira...
« La VIe République avec une constituante comme au temps de la Révolution »
... et comme en 1946... Finalement, vous méritez un zéro pointé en histoire...
Par ailleurs, il vous faut apprendre aussi que l’article 3 de notre Constitution actuelle précise que « la souveraineté nationale appartient au peuple qui l'exerce par ses représentants et par la voie du référendum ». Sous la Ve République, le peuple peut donc s’exprimer directement. Ce qui est problématique, c’est le non-emploi de ce mode de consultation depuis 18 ans. Si EM mettait fin à cette trop longue période de disette démocratique, il y perdrait probablement son sceptre, mais entrerait dans l’Histoire... Dans la vie, on ne peut pas tout avoir...
Rédigé par : Serge HIREL | 26 avril 2023 à 10:23
"L'éthique publique n'aurait jamais dû être une exigence optionnelle." (PB)
C'est la conclusion d'un billet qui commence par parler de l'"esthétique du courage" dans son titre.
Si j'ai bien compris, ce qui n'est pas évident, il y a dans ce billet un mélange de morale individuelle extrapolée à la politique que l'on souhaiterait morale ou à tout le moins éthique, bien que je ne sache pas bien faire la différence entre morale et éthique.
Il me semble que c'est là une vision candide de la politique, laquelle est tout sauf morale.
Elle ne peut être morale puisqu'elle cherche un pouvoir, et que le pouvoir sur autrui est fondamentalement "amoral" dans le meilleur des cas, et immoral dans le pire.
Qu'importe le courage ou la lâcheté, si la politique est la continuation de la guerre par d'autres moyens, ce qui doit être recherché c'est l'efficacité du comportement.
L'attitude juste dans un conflit est celle qui fait vaincre la cause que l'on défend, et pas celle qui obéit à des lois morales, qui ne s'appliquent pas, car si elles s'appliquaient il n'y aurait pas conflit. Vous suivez ? Il m'arrive de m'y perdre.
Autrement dit, on demande à un politique d'agir pour le bien commun, avec ou sans panache, avec ou sans morale.
Nos plus grands chefs d'État ou rois, de Louis XI qualifié par ses opposants d' "universelle aragne" jusqu'à de Gaulle, dont la rouerie n'est plus à démontrer, aucun n'a été un parangon de vertu ou d'éthique.
Et pourtant ils ont fait le pays ou évité qu'il se délite.
Ce sont les plus petits, ceux qui nous ont fait perdre comme nation et peuple, qui se flattaient d'éthique et autres droits de l'homme, la version la plus tordue de l'éthique politique.
Comme les plus récents, Hollande qui se voulait normal, la belle éthique que voilà, ou Sarkozy qui voulait que l'on travaillât plus pour gagner plus, la belle trouvaille éthique, et le pire, Macron qui n'a comme éthique que lui-même. Cette éthique-là est imparable il est vrai.
Tout a été dit sur la morale versus la politique, des kilomètres d'étagères de livres, il suffit d'un pour en faire la synthèse : "Le Prince" de Machiavel, cela tout le monde le sait.
Mais la nature humaine est ainsi faite que l'on aimerait bien qu'il y ait effectivement confusion entre morale et politique, comme on aimerait bien qu'un jour de canicule soit en même temps une bienfaisante et rafraîchissante nuit étoilée. ;-)
En attendant Macron fait de la provoc avec son tour de France, légitime mais indécent au sens moral, demande à ses ministres de répondre vertement dans la rue au lieu de chercher l'apaisement éthique de rassemblement.
Ainsi va la vie politique.
Rédigé par : Tipaza | 26 avril 2023 à 09:00
@ Serge HIREL | 26 avril 2023 à 00:57
« Et expliquez-nous comment obtenir un micro magique pour répliquer dans la seconde à un propos qui vous déplaît. »
1- Dans ce genre de cérémonie il n’est pas rare que des micros circulent dans le public afin de permettre à ceux qui le souhaitent de s’exprimer. Donc que la ministre de la Culture ait pu en disposer n’a rien d’étonnant.
2-- Pourquoi donner les noms des mauvaises langues puisqu’elles se reconnaîtront facilement ? Vous venez de nous en faire la démonstration. :)
3- Gare de Lyon Paris et non gare de Lyon Part-Dieu ?
Il y avait pourtant un important dispositif de sécurité dans cette gare afin d’assurer la protection du ministre qui voulait retourner à Paris par le train.
Il est vrai qu’il y en avait un aussi à la gare de Lyon à Paris pour l’accueillir.
Tout cela est du détail. Il n‘en demeure pas moins que le comportement des militants de LFI donne une idée du régime qui risque de s’installer en France dans les années à venir.
Extrême droite ou extrême gauche. La VIe République avec une constituante comme au temps de la Révolution. La représentation nationale supprimée au profit de RIP permettant au peuple de s'exprimer directement sans passer par ses élus.
Il ne manque plus que la guillotine place de la Concorde...
Ça craint un max ce machin !
Rédigé par : Achille | 26 avril 2023 à 08:12
Le courage et l'esthétique d'une femme, c'est de se consacrer à l'honneur de son époux et à la gloire de ses enfants.
Ça, c'était au temps de l'apogée de notre civilisation, chez nous au 12e siècle, et qui existe encore notamment dans l’Afghanistan des talibans. Si bien qu'au point où nous sommes descendus, la question se pose de savoir s'il ne serait pas préférable qu'ils nous envahissent.
Voilà qui a de quoi faire marrer le crétin faute d'être capable d'argumenter sur la question de fond sans au mieux asséner la prétendue égalité des sexes.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 26 avril 2023 à 07:56
@ Achille | 25 avril 2023 à 18:57
" ...si certaines mauvaises langues laissent entendre que l’intervention de Rima Abdul-Malak avait été préparée..."
Vous qui vous prosternez devant le "courage" d’une ministre parce qu’elle a dit trois mots dans une salle sécurisée, faites au moins preuve d’une même témérité en osant citer les noms de ces "mauvaises langues"... Sur ce blog, vous ne risquez rien... quelques quolibets tout au plus... dont vous pourrez vous plaindre... Et expliquez-nous comment obtenir un micro magique pour répliquer dans la seconde à un propos qui vous déplaît.
"Il [Pap Ndiaye] était attendu à la gare de Lyon Part-Dieu"
Avant de rendre gloire à un ministre pour avoir fui sans bruit un concert de casseroles, encore faut-il ne pas confondre Lyon Part-Dieu et la gare de Lyon... à Paris. Je vous l’accorde, le lieu de l’exploit n’a aucune importance. Seul compte l’héroïsme du bonhomme.
"Quant à Emmanuel Macron, il continue imperturbable ses rencontres"
"Imperturbable"... C’est bien là le problème...
Rédigé par : Serge HIREL | 26 avril 2023 à 00:57
La vraie casserole consistait à ne rien faire, à ne pas toucher au système des retraites et assister impuissant au naufrage auquel échapperont des privilégiés, les détenteurs de patrimoines consistants.
Financer la retraite par répartition au moyen de la dette qui pèsera sur les enfants d'aujourd'hui n'est pas un acte courageux. C'est une fuite en avant. C'est une lâcheté.
Le nombre d'actifs cotisants n'est pas suffisant par rapport au nombre de bénéficiaires retraités.
Observons cependant que la capitalisation 'obligatoire' dispose de 40 millards d'actifs. Mais c'est uniquement pour les fonctionnaires. Circulez, il n'y a rien à voir, à part une belle hypocrisie.
Alors allons-y pour les casseroles. C'est sympa, ça fait du bruit et cela ne fatigue pas trop les méninges.
Rédigé par : lucas | 25 avril 2023 à 22:20
M. Bilger, vous allez trouver étrange mon propos qui vise à commenter intelligemment votre billet, mais si vous m'en croyez, et que vous vous donnez la peine de me lire, rien ne vous semblera plus vrai ni plus juste...
Voyez et suivez ma pensée.
J'ai, comme certains, plusieurs abonnements de toutes sortes, notamment ceux qui me permettent d'entrer en contact avec vous, l'un s'appelle Bleu, l'autre Libre, un autre BTP, ainsi de suite sur une page...
Ces individus de vice ont appris, je ne sais où, une façon de répondre aux requêtes qui les met à l'abri définitivement de chercher une quelconque solution pour un quelconque problème, c'est comique !
Il est certain que ce mode de fonctionnement ne peut recueillir mon agrément, et encore moins ma satisfaction, et c'est comme cela que pour réparer toutes sortes de dysfonctionnements, je dois répondre à de multiples appels, mails, et messages...
Comme vous vous en doutez, cela a un effet sur ma personne très mesurée, qui ressemble à une sorte de delirium tremens, ou crise d'épilepsie, enfin, un truc très louche...
Mais je suis excessivement mesurée comme je l'ai précisé plus haut (c'est monsieur Hirel qui a décelé cette qualité...), et je réponds de façon intempestive, et avec une rhétorique hasardeuse qui se rapproche assez de ce qui se disait dans les maisons de redressement du temps de Céline.
Et ce qui est très amusant, c'est que tout cela enclenche une opération connue sous le nom de code : « Il faut faire taire cette horrible petite vieille ! »
À la suite de quoi, je suis invitée dans un message vocal à rappeler un petit garçon qui a encore ses végétations, ou qui ne sait pas articuler, ou qui mâche un œuf en chocolat qui me dit : « Blablabla, donc il faut me rappeler au numéro..... ! »
Alors, voilà, moi, personne excessivement mesurée, je ne peux pas répondre à « donc il faut... ».
J'en conclus deux choses : la première est que si vous m'avez bien suivi, vous aurez compris que je ne peux prendre cette ministre de la Culture pour un parangon de courage, et la deuxième, qu'il est inconcevable que les amuseurs sans talent d'aujourd'hui recueillent mon adhésion à leur désir fantasque d'être des fonctionnaires dans une société qui marche cul par-dessus tête...
Ils ne sont pas talentueux et par voie de conséquence pas indispensables, pas plus que les romans autobiographiques, pas plus que les régimes sans gras, pas plus que les petits canapés qui accompagnent cet excellent champagne, pas plus que les tatouages, pas plus que les crottes de chien, pas plus que les mémères à chien, pas plus que les réunions de frères ou de sœurs, pas plus, mais alors, pas plus du tout !
Quant à fuir une horde ou ne pas la fuir, ça c'est digne d'Aristophane ou de Lucien...
Les gens graves et utiles sont les pires pitres qui soient, malgré leur masque dégoulinant d'une profondeur qui fait penser à celle d'un pot de chambre, ils sont là pour leur chapelle, et prêchent ON AIR !
Rédigé par : duvent | 25 avril 2023 à 20:57
Tout d'abord, la méthode de M. Macron, celle de vouloir être omniprésent pour porter la bonne parole auprès des Français, est franchement la pire qui soit. Un manque total de psychologie, une approche présomptueuse, celle de montrer qu'il a raison sur tout. Suffisamment de conseillers autour de lui pour lui remonter les problèmes.
Que Président et ministres travaillent à l'Elysée, dans leurs ministères, qu'ils présentent ensuite aux Français les résultats de ce travail et si celui-ci paraît cohérent et respectueux de nos codes culturels, alors les Français rangeront leurs casseroles, les syndicats ne défileront plus et les Français comme moi-même ne seront plus vent debout derrière leurs écrans.
Je sais, c'est difficile pour un exécutif imbu de son savoir et de ses vues modernistes, et qui depuis 6 ans, remplace le travail par les paroles et des débats. Quand il y aura un début de résultats en économie, en sécurité, dans les rouages médicaux et scolaires, tout ira forcément mieux.
Ce n'est pas moi qui vais les plaindre. De plus ils sont bien protégés à chaque déplacement, donc ils ne craignent pas d'être bousculés au sens propre et c'est tant mieux, mais quelle dépenses inutiles, une de plus.
Rédigé par : Michelle D-LEROY | 25 avril 2023 à 20:34
« Cette ministre a clairement opté pour l'esthétique du courage. Mais que penser du ministre de l'Education nationale, qui au moins à deux reprises n'a pas fait preuve des mêmes dispositions mais plutôt de l'habileté de la fuite au propre et au figuré ? » (PB)
Même si certaines mauvaises langues laissent entendre que l’intervention de Rima Abdul-Malak avait été préparée, au motif qu’elle a obtenu un micro sans difficulté, qu’elle connaissait la citation de Gérard Philipe et même la date, je trouve qu’elle a fait preuve de courage. Aucun ministre de la Culture n’avait osé le faire avant elle.
Elle a parlé sans notes, son discours était spontané et sans agressivité. Elle a remis à leur place les deux gourdasses de la CGT avec élégance et fermeté. D’ailleurs le public sur place l’a applaudie, ce qui est d’autant plus remarquable que la cérémonie des Molière est généralement composée d’un public tendance Nupes donc pas du tout favorable à la politique d’Emmanuel Macron.
Concernant Pap Ndiaye, la situation n’était pas vraiment comparable. Il était attendu à la gare de Lyon Part-Dieu par une bande d’individus particulièrement excités.
Aller à leur rencontre, essayer d’échanger avec eux, n’auraient conduit qu’à recevoir des bordées d’injures, crachats et projectiles divers.
Ce sont pourtant ces gens qui se réclament de la démocratie, de la liberté d’expression, mais qui empêchent des personnalités de donner une conférence dans une université, comme on a pu le voir dernièrement avec Frédéric Beigbeder.
Quant à Emmanuel Macron, il continue imperturbable ses rencontres "sur le terrain" avec les citoyens français. Mais qu’il fasse gaffe quand même. Certes il dispose d’un service de sécurité conséquent, mais le risque zéro n’existe pas.
Rédigé par : Achille | 25 avril 2023 à 18:57
Tiens ? On reparle d'Emmanuel Macron ?
Au passage, "...ce que le pays endure, subit, désire ou réclame. Ses révoltes, ses indignations, ses fureurs ou ses espérances." (PB)
Le pays n'endure que les conséquences de l'inconscience de ses citoyens depuis 40 ans !
Et il le mérite !
Mitterrand les faisait rêver, le résultat au bout de quatre décades est un cauchemar !
Mais c'est tellement facile de blâmer l'autre, de dire : C'est pas d'ma faute chef !
Il est grand temps de révéler au Français qu'ils paient le résultat de leur inconscience et de leur absence totale de patriotisme.
"Comment le président, les oppositions, la France, notre République vont-ils s'en tirer ?" (PB)
Simplement ! Comme Chirac ou Hollande : ne rien faire, parler, expliquer mais cette fois-ci EM ne pourra pas faire rêver, seulement constater !
Dire, comme il a répondu à Emile en 2007 à Sciences Po, je cite :
"Question : Comment voyez-vous votre génération ?
Réponse : Très contrainte dans ses choix. Nous commençons notre vie active dans un environnement sur-contraint, où la dette publique va largement déterminer et réduire l'horizon de nos possibles. Les générations plus âgées, qui ont largement contribué à cette situation, voudraient aujourd'hui nous dicter les grilles de lecture de nos vingt ou trente prochaines années. S'il reste une liberté à ma génération c'est, compte tenu des contraintes qu'on lui a laissées, au moins de penser et de dessiner son propre avenir, et de ne pas accepter qu'on le lui dicte. (EM)"
C'est de notre faute, les personnes âgées c'est nous !!
Vive la liberté Emmanuel !
Nous y sommes dans ces vingt ou trente années !
Rédigé par : Claude Luçon | 25 avril 2023 à 18:28
Le président de la République, admiratif de sa propre parole et de ses effets, adepte de nombreux déplacements dans les "territoires", engage ses ministres à en faire autant. Bien entendu il mise sur un essoufflement des concerts de casseroles et autres actions dans les rues et aux abords des lieux de leurs interventions.
Ici ou là, des interdictions de rassemblement ou d'usage d'ustensiles de cuisine ou avertisseurs d'automobiles ont été décidées par certains préfets.
Par exemple à Ganges dans l'Hérault lors de la visite de monsieur Macron où il semble bien que les gendarmes ont agi sur le fondement d'un arrêté préfectoral (https://www.leparisien.fr/economie/retraites/les-oeufs-et-les-casseroles-cest-pour-faire-la-cuisine-dans-lherault-macron-de-nouveau-confronte-aux-manifestants-20-04-2023-SONSNKNESNBITMAYVW3K6YI4YI.php).
Or, en recherchant dans les actes administratifs de la préfecture, on ne trouve pas trace de cet arrêté.
Le lendemain, dans le même quotidien, monsieur Darmanin explique qu'il n'y a pas eu d'arrêté préfectoral d'interdiction, rejetant la faute sur les gendarmes qui seraient responsables d'une mauvaise interprétation (https://www.leparisien.fr/politique/les-casseroles-interdites-lors-de-la-venue-de-macron-une-mauvaise-interpretation-des-gendarmes-clame-darmanin-21-04-2023-53D3JUTZORDGVLYNMWNMSVUEHM.php).
Il ne précise toutefois pas réellement ce qu'ils auraient mal interprété, sans doute a minima des consignes verbales dudit préfet, car l'on voit mal les gendarmes agissant d'initiative dans ce type d'opération de maintien de l'ordre !
Ailleurs, on retrouve trace par exemple d'un communiqué de presse du préfet interdisant des manifestations non déclarées. Mais la lecture des actes administratifs de la préfecture ne conduit à aucun arrêté... Le préfet se serait-il limité à un communiqué de presse pour ce type d'interdiction ?
En revanche, aujourd'hui à Vendôme à l'occasion du déplacement présidentiel, le préfet a bien pris un arrêté d'interdiction de manifester d'une durée de quinze jours (https://rmc.bfmtv.com/actualites/politique/emmanuel-macron-accueilli-a-vendome-par-un-concert-de-casseroles-lors-d-un-deplacement-sur-la-sante_AD-202304250534.html). Et cet arrêté, qui a fait l'objet d'un recours administratif, vient d'être suspendu par le tribunal administratif d'Orléans (https://www.francetvinfo.fr/economie/retraite/reforme-des-retraites/deplacement-d-emmanuel-macron-dans-le-loir-et-cher-l-arrete-de-la-prefecture-suspendu_5791076.html).
Ces manifestations, quoi que l'on puisse en penser, sont en réalité une réponse à la volonté de monsieur Macron de tourner la page de la réforme des retraites et visent à lui rappeler qu'elle ne sera pas si aisément tournée qu'il l'espère, notamment dans ces fameux Cent-Jours. Il reste à suivre les prochains événements du 1er mai, donc dans six jours.
Ceci conduit de facto à la Première ministre qui a reçu mandat de trouver des portes de sortie dans cette même durée. Pour ce faire, elle a nécessairement besoin d'avoir les coudées franches et donc de disposer d'une autonomie d'action et de décision. Et, Monsieur Bilger, vous écrivez à juste raison : "Qu'elle prenne garde cependant à demeurer sur son terrain : rien de plus susceptible et jaloux de son autorité qu'un président contesté dans la France tout entière. Elisabeth Borne est forcément son bouc émissaire."
Comme je l'ai déjà écrit en commentaire d'un billet précédent, elle gagnerait à ne pas attendre que monsieur Macron la congédie et à démissionner en prenant acte d'une insuffisance de liberté dans l'exercice de ses fonctions et attributions gouvernementales prévues par la Constitution.
Rédigé par : Robert | 25 avril 2023 à 17:34
Cher Philippe Bilger,
Rien, absolument rien, ni dans l’attitude d’Emmanuel Macron, ni dans sa politique, ne justifie ce comportement totalement irrespectueux et indécent d’un certain nombre de Français. À travers le Président et ses ministres, c’est chaque citoyen qui se sent humilié et rabaissé.
Le plus inquiétant, c’est qu’une majorité de Français soutient ces voyous qui, à la manière de demeurés mentaux, insultent les représentants du pouvoir.*
On se rassure comme on peut, mais à l’évidence, tout autre président qui aurait l’outrecuidance de prendre les mesures contraignantes qu’impose la réalité ferait face à la même contestation.
Car comme je l’ai déjà dit, il faut se rendre à l’évidence : le temps est venu de payer le prix de 50 années de pensée progressiste, avec l’abandon du savoir, le relativisme culturel, la contestation de toute autorité, l’abandon du sentiment national et le chacun pour soi qui s’ensuit.
Nous sommes devenus collectivement une bande de sales gosses ignares, immatures et égoïstes.
Et ce n’est que le début…
La même désillusion nous attend pour l’immigration et le mariage homosexuel : la libanisation et le Meilleur des mondes sont en vue… pour qui veut bien ouvrir les yeux.
*Comme dirait l’excellent GW Goldnadel, il ne faudrait pas que Macron se retrouve en slip, car ce serait les Français qui se retrouveraient alors tout nus.
Rédigé par : Florestan68 | 25 avril 2023 à 16:09
Cher Philippe,
Je n'ai pas regardé la soirée où le théâtre était récompensé. En vous lisant et en écoutant la radio, j'ai appris que la ministre de la Culture avait eu l'incroyable courage de répondre aux inévitables syndiqués en colère. Quand une actrice ne vient pas s'exhiber nue sur scène, les interventions de ce genre semblent obligatoires dans toutes les cérémonies analogues. Cela commence à bien faire.
Je crois avoir dit ici et je répète qu'entendant sur France Culture l'émission "Avec philosophie", où deux ou trois invités de haut rang ont à parler sur un auteur ou un thème, une prof de la Sorbonne a commencé par inciter les auditeurs à se joindre à la énième manif contre je ne sais quoi.
Tout le monde se permet tout et nul ne s'en alarme.
Je redis que la seule façon pour un électeur d'exprimer son avis est le bulletin de vote. Ne jamais rater ces rendez-vous dans une démocratie représentative... excellent système politique. Qui dit mieux ? Le poutinisme, le chinoisisme, le bolsonarisme, l'hitlérisme, le stalinisme...?
Si le remarquable président Macron avait pu se présenter une troisième fois, j'aurais voté pour lui la prochaine fois. Que ceux qui veulent voter pour un(e) autre ne s'en privent pas.
En attendant, qu'ils nous fichent la paix et cessent de caillasser nos valeureuses forces de l'ordre, de brûler des choses, de briser et/ou de piller, d'agiter ridiculement des calicots en vociférant.
Rédigé par : Patrice Charoulet | 25 avril 2023 à 14:32
Ministre courageuse... Le terme n’est-il pas un peu trop fort ? Un rien grandiloquent ? L’employer pour qualifier un acte aussi peu téméraire que prendre la parole et risquer des sifflets - ce qui, au théâtre est la tradition quand l’acteur est mauvais - n’est-il pas, par ricochet, rétrograder au rang de simple devoir le courage du colonel Beltrame, qui, lui, savait qu’il risquait sa vie ?
Dans le français vulgaire d’aujourd’hui, on dira qu’elle a « fait le job »... Et l’on remarquera qu’elle avait été prévenue de cet accueil des « camarades », voire du contenu de leur tirade. Il est difficile de croire qu’elle avait en tête le coup de gueule de Gérard Philipe et encore moins la date à laquelle il s’était ainsi vertement exprimé.
Peut-être aurait-on pu lui créditer un certain courage si elle avait osé répondre aux intermittents du spectacle, bénéficiaires d’une manne extraordinaire - dans le sens premier du terme - difficile à justifier dans un pays devenu financièrement fragile que, le Président ayant décrété la fin de l’abondance, leur statut privilégié serait revu à la baisse, voire supprimé.
Bref, leur dire que cette exception culturelle française-là, elle ne la défendrait plus à Bruxelles... La bronca aurait été de taille, mais le gouvernement aurait ainsi démontré que sa chasse aux régimes spéciaux n’était pas qu’une posture.
Quant au ministre de l’Education nationale, pauvre de lui, une bouche de métro l’a avalé... Il n’a même pas eu le temps, pour se donner bonne contenance, de lancer un « Courage... Fuyons ! » qui aurait pu faire croire qu’il maîtrisait sa situation précaire... C’est la loi d’airain de la nature : elle n’a aucune pitié pour les faibles...
Rédigé par : Serge HIREL | 25 avril 2023 à 14:19
@ Celtapiou | 25 avril 2023 à 11:34
« La situation du Président et de ses ministres est devenue invivable, le recul devant les voix des « casseroles » sera obligatoire : le courage parfois s’exprime… loin des tréteaux ! »
Et à son habitude, M. Macron, dont la bougeotte est connue, ira encore se faire passer pour un homme courageux en allant à la rencontre des casseroles provinciales au milieu d'un bataillon de « gorilles » déguisés en public, alors qu'il attendra le prétexte d'un déplacement à l'étranger pour déverser son fiel sur les Français à plusieurs lieues d'eux et sous la protection d'un État étranger d'ailleurs gêné par son comportement inqualifiable.
Rédigé par : Exilé | 25 avril 2023 à 13:45
"A la gare de Lyon, il (Pap Ndiaye) a dû être exfiltré, des manifestants bruyants l'attendant sur le quai avec des casseroles." (PB)
Autrefois, en Afrique, dite noire - hideuse appellation -, les tribus conversaient d'un bout à l'autre de la jungle par tam-tam, comme on le voit dans n'importe quel film de Tarzan avec Johnny Weissmuller.
Alors notre pauvre ministre se disait in petto qu'il était venu de bien loin pour retrouver les mêmes techniques de communication, mais avec des tam-tam plus modernes.
Ceux-là pouvaient, en même temps faire du bruit et la cuisine, ce que ne pouvaient pas les tam-tam traditionnels.
Il se disait, que la supériorité du "en même temps" musico-culinaire blanc, s'affichait de façon bien bruyante.
Il se trouvait traversé d'une pensée aussi complexe que celle de son président, par laquelle il était heureux et malheureux de servir le nouveau "en même temps".
Rédigé par : Tipaza | 25 avril 2023 à 13:38
J'aime votre analyse sur le courage et l'habileté, leurs esthétiques croisées, lièvre ou tortue dans les lignes de fuite d'une carrière politique dont le juge de paix des perspectives, au poteau d'arrivée, sera toujours l'examen de la vérité d'un parcours, le dépistage de la délivrance d'une éthique (ou de son absence), ramassés en trois vers d'une strophe imprimant en conclusion la vieille notion conspuée de "moralité".
Une pesée du cœur comme une autre.
Les "courage, fuyons", se défiler à l'anglaise comme on file à la française à Londres, en effet s'appellent légion.
Foucault, lecteur de Fichte (son fils français caché), reprenait cette dialectique, qui n'a rien d'une finasserie, et la statufiait dans le bronze de l'amplification de soi, du "courage d'être soi", stade ultime d'un savoir comment vivre la vie d'artiste, telle une seconde nature de l'Homme.
La ministre de la Culture fait œuvre d'esthétisme, fait preuve d'une attitude courageuse, mais renvoie aussi l'image d'une patronne, d'une mère nourricière (les intermittents du spectacle sont des artistes d'Etat, qu'ils le veuillent ou non, d'où leurs fausses révoltes de toujours, pour la galerie, pour la gueulerie, prurit d'un expressionnisme du soulèvement en contreplaqué, d'une convention de moulins à paroles vaines) lorsqu'elle s'adresse, d'une manière touchante et familière, dans son rôle, à des enfants rois qui ne goûtent pas la brioche tendue, qui trouvent que le beurre n'est pas assez frais, la farine pas assez blanche, la croûte manquant de reflets argentés.
Garnements bruiteurs de sons de casserolades qui font écho, d'une manière tranquillement obscène, à des tambourinades chiliennes autrement courageuses.
Elle parlait depuis leur côté du jardin, certaine d'être très bien en cour auprès d'eux, le quatrième mur du noble théâtre n'existant pas, ou plus, puisque fondu par ses rappels et appels à la concertation, scène ouverte, avec aucun obstacle entre elle et leur profession suspendue à des cintres dont ses services ministériels assurent en amont de toute façon l'accrochage.
Là s'offre un danger pour les artistes : qu'ils exhortent le pouvoir politique, comme semblèrent le faire les deux pensionnaires de la CGT d'hier soir, à devenir enfin les authentiques interprètes de l'administration raisonnée de leur secteur, les grands joueurs spécialistes d'un répertoire et d'une technique de comédie qui les p(r)endra à leur propre jeu.
Déjà Bruno Le Maire (étymologiquement le personnage principal de sa vie d'artiste) joue, avec ses Horowitz et ses Wertheimer, avec ses petits pans de note bleue, ses blanches sonates et rouges septuors de copie, ses correspondances cubaines comme autant de gros clins d'œil épais à une mélodie de Vinteuil appartenant à la phrase d'un vieux monde sonore parisien dont il ignore jusqu'au nom, les Proust ressuscité de 2022.
Elisabeth Borne se cantonne au rôle d'Emmanuelle Riva, la Française en vol stationnaire dans l'Hiroshima de Resnais, à la recherche d'un improbable président japonais qui ressemblerait à Okada Eiji et qu'elle pourrait étreindre le soir au coin du feu de l'action gelée.
Les artistes ont pris le pouvoir en France, sont ministres, et cela n'émeut personne, même par intermittence.
Rédigé par : xavier b. masset | 25 avril 2023 à 13:35
"À l'évidence cette personnalité, à laquelle pourtant a été confiée sans doute la mission la plus fondamentale d'une République en crise : réformer l'école…" (PB)
Ça, c'est pour amuser la galerie.
Mais sommes-nous sûrs que ce personnage, qui a été recruté par M. Macron - c'est tout dire - dont nous connaissons le tropisme pour la transgression subversive, n'a pas pour mission réelle de pourrir ce qui reste de l'école d'une République qui bat de l'aile afin de saborder l'une et partant l'autre ?
Et c'est quelqu'un qui n'est pourtant pas un supporteur enthousiaste du Régime actuel qui s'en inquiète pourtant en posant cette question.
Rédigé par : Exilé | 25 avril 2023 à 13:05
L’intervention de Madame la ministre de la Culture semblait aussi spontanée que le micro magique qui a subrepticement surgi dans ses doigts : son voisin, ami proche des Macron, est coutumier de ce genre de mise en scène !
La situation du Président et de ses ministres est devenue invivable, le recul devant les voix des « casseroles » sera obligatoire : le courage parfois s’exprime… loin des tréteaux !
Rédigé par : Celtapiou | 25 avril 2023 à 11:34