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« Qui n'est pas de droite aujourd'hui ? | Accueil | Henri est bien plus qu'Henri »
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@ Patrice Charoulet | 12 juin 2023 à 13:52
"Combien de communistes ici ? Zéro, même si l'un d'entre nous croit en voir partout."
Ça, c'est moi, je crois. Il est comique de vous voir persévérer, jour après jour, dans cette forme de lâcheté intellectuelle que les Américains appellent "agression passive".
Tout le monde a bien compris, je crois, que vous croiriez vous salir en écrivant mon nom. Malgré tout, vous ne pouvez vous empêcher de me citer. Il faut croire que je vous obsède. À part ça, vous êtes complètement "ouvert à l'Autre", dégoulinant de "tolérance" et furieusement "anti-raciste".
Toutefois, quand on veut vraiment jouer les gros méchants verbaux ainsi que vous le faites, il faut, au préalable, s'assurer qu'on a fourbi ses armes et qu'on a sa poudre bien au sec. Malheureusement, votre énième petit coup de pied de l'âne s'auto-détruit.
Vous fustigez "les trotskistes, communistes, mélenchonistes, socialistes, [qui] usent du mot 'néo-libéral' comme accusation suprême et censée féroce". Et vous dites : "Qui dénonce une société néo-libérale devrait traduire clairement : 'J'aime le communisme et j'espère que la France sera dirigée par un gouvernement communiste' ".
Remarquons, tout d'abord, que dans cette liste d'habitués de la dénonciation du "néo-libéralisme", vous placez des socialistes. Ces gens-là sont donc communistes, selon votre propre point de vue. Ne seriez-vous pas en train, vous aussi, de "voir des communistes partout" ?
Mais surtout, l'accusation de "néo-libéralisme" n'est nullement brandie par la seule gauche. Elle est omniprésente au sein de la prétendue droite, la droite classique, celle à laquelle vous nous avez brandi votre adhésion pendant des années, en guise de certificat de vertu.
Elle prend encore plus d'intensité au sein de l'extrême droite, des populistes, des souverainistes.
Elle est même tout à fait courante chez les chefs d'entreprise français, pourtant représentants par définition du "néo-libéralisme", selon ses ennemis. L'écoute de BFM Business est éclairante à ce sujet.
Autrement dit, à peu près tout le monde en France est communiste, si l'on admet votre propre argument.
C'est bien ce que je dis.
Et d'innombrables commentateurs, ici, sont infectés par l'idéologie communiste. Dont vous, en tant "qu'anti-raciste" vociférant et revendiqué. Vous êtes tellement vérolé par cette idéologie, que vous avez trahi la droite dont vous nous juriez il y a peu qu'elle représentait le seul parti possible, au profit d'Emmanuel Macron, dans l'unique but d'empêcher l'arrivée du Rassemblement national au pouvoir.
Emmanuel Macron qui n'a pas hésité à se revendiquer des "Jours heureux", exactement comme le jeune clampin du jour interviewé par Philippe Bilger, suggérant comme il le fait que le communisme, c'est le bonheur.
"Les Jours heureux", c'était le titre-slogan du programme du Comité national de la Résistance, noyauté par les communistes et visant délibérément à instaurer le communisme par des moyens détournés.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 13 juin 2023 à 12:25
On ne peut pas dire que les commentaires du billet soient élogieux suite à l’entretien du secrétaire général des Jeunes communistes de France. J’en viens même à me demander comment Léon Deffontaines a pu accepter la proposition de notre hôte d’être "soumis à la question". Bonjour le traquenard !
Et pourtant quand on regarde le groupe Nupes composé essentiellement des fous furieux de LFI, des illuminés d’EELV et de quelques élus du PS prêts à vendre leur âme au diable pour conserver leur mandat de députés, il faut bien se rendre compte que les communistes sont encore ceux qui tiennent des propos les plus mesurés et les mieux structurés, quand bien même leur cible est clairement le RN et les groupuscules d’extrême droite.
Quand on voit que le RN va participer à la 17e motion de censure de LFI, on se demande comment deux partis qui se détestent peuvent s'allier dans ce genre de combine grossière qui, de toutes façons, est condamnée à l'échec.
Florian Roussel a bien compris que cette alliance scélérate avec LFI n’a aucune chance d’aboutir et déjà opère les manœuvres de repli.
Je pense que quelques élus du PS qui ont suivi imprudemment le pathétique Olivier Faure, vont rejoindre le parti "La Convention" de Bernard Cazeneuve.
Il est grand temps pour les élus de gauche de reprendre leurs esprits et de changer de stratégie car là c'est vraiment n'importe quoi.
Nous l'avons encore vu cette après-midi à l'Assemblée nationale avec les vitupérations ridicules de Louis Boyard et ses acolytes.
Rédigé par : Achille | 12 juin 2023 à 17:12
Cher Philippe,
Grand merci de nous avoir fait écouter une centaine de personnalités, souvent très intéressantes.
Après une heure de conversation, on a généralement le sentiment de bien connaître votre invité.
Parfois votre invité est très connu, parfois moins connu, voire totalement inconnu.
Celui que vous venez d'inviter ne jouissait pas d'une grande notoriété.
« Jeune communiste » donc. Pas de quoi, sur ce blog, enthousiasmer un seul d'entre nous, puisque vos commentateurs vont du centre à l'extrême droite. Combien de communistes ici ? Zéro, même si l'un d'entre nous croit en voir partout.
La question est : comment en 2023, en France, peut-on encore se dire communiste ? Je me pose sans cesse la question puisque, par malchance, mon maire est du... PCF. On se dit que ces communistes français n'ont rien lu, rien compris, tout oublié. On peut présumer qu'il doit exister aussi de jeunes néo-nazis, même si peu d'entre eux doivent parvenir à être maires.
Laissez-moi digresser. Dans une foule de débats, à la radio comme à la télé, il arrive toujours un moment où un intervenant trotskiste, communiste, melénchoniste, socialiste, use du mot « néo-libéral » comme accusation suprême et censée féroce. Cela m'étonne, car « libéral », en économie, est tout simplement un synonyme de « capitaliste ». Et se plaindre de vivre dans une société capitaliste (et nous y vivons, par bonheur), c'est regretter le contraire du capitalisme, qui est, très exactement, le communisme. Qui dénonce une société néo-libérale devrait traduire clairement « J'aime le communisme et j'espère que la France sera dirigée par un gouvernement communiste ».
Or, la traduction que je viens de dire n'est jamais donnée ; on en reste au (vilain) « régime néo-libéral ».
Votre jeune (ignorant et inculte) invité, j'imagine, doit gémir sur le prétendu gouvernement « néo-libéral ». Il a bien tort. Vive le capitalisme ! Vive la France ! À bas le communisme !
Rédigé par : Patrice Charoulet | 12 juin 2023 à 13:52
@ Julien WEINZAEPFLEN | 12 juin 2023 à 01:40
"Parce que je n'ai jamais douté que vous êtes un plus grand organiste que moi."
Ah, tiens, je n'avais pas percuté : il y a donc deux organistes parmi les commentateurs de ce blog. Quelle est la probabilité d'un tel événement ? À peu près nulle. Philippe Bilger, l'homme dont la prose attire ceux qui jouent de l'orgue, les mathématiciens qui parlent une langue inconnue de tous, et bien d'autres.
Sinon, au camarade Deffontaines, qui n'a pas lu plus loin que le Manifeste du parti communiste, je conseillerais un petit livre formidable d'Alain Besançon, Le Malheur du siècle : sur le communisme, le nazisme et l'unicité de la Shoah. C'est la plus lumineuse analyse que j'aie lue sur la nature du communisme.
Pour l'identifier, il le confronte à son opposé apparent, le nazisme ; et c'est aussi une façon d'expliquer pourquoi le communisme n'a pas connu la réprobation intense et universelle que connaît le nazisme, bien qu'il ait duré beaucoup plus longtemps et fait bien davantage de victimes.
L'une des originalités de ce livre étant qu'il a recours, entre autres, à une analyse théologique de ces deux idéologies totalitaires -- qui ne requiert d'ailleurs pas d'être croyant pour être admise.
Comme, de plus, il s'appuie sur une sagesse accessible à tous et ne requiert aucune érudition, on ne saurait trop en conseiller la lecture.
Le dernier bénéfice de ce livre est que là où il décrit le communisme, on jurerait qu'il parle, aussi, du poutinisme et du wokisme.
Sachant qu'il a été publié en 1998, donc bien avant la naissance de l'un comme de l'autre. Ce qui montre bien la continuité entre ces trois idéologies.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 12 juin 2023 à 12:30
Merci genau, tout simplement. Parce que je n'ai jamais douté que vous êtes un plus grand organiste que moi. J'ai tellement de complexes en cette matière que si vous m'abondez dans n'importe quelle autre, eh bien tout simplement, je vous dis merci.
Rédigé par : Julien WEINZAEPFLEN | 12 juin 2023 à 01:40
Un sectaire content de lui, point barre !
Au moins les bateleurs de foire de l'époque Marchais faisaient sourire par leurs certitudes et leurs répliques convenues, attendues et parfois humoristiques. Ce qui n'est pas le cas de ce minet triste et content de lui ! Un mauvais copieur qui fait sa réclame à coups de slogans récités par coeur pour un produit mis à l'index, voire dédaigné, ayant fait de longue date la preuve de sa nocivité.
Coco Deffontaines je ne boirai pas de ton eau !
Rédigé par : Axelle D | 11 juin 2023 à 20:47
Après ces commentaires, plus rien à ajouter, sauf que je n'ai pas pu aller jusqu'au bout, l'effet somnifère étant dominant, malgré la virtuosité de notre hôte. Ce n'est pas bien je sais, mais j'ai eu au moins le plaisir de lire Julien WEINZAEPFLEN et xavier b. masset. En souscripteur enthousiaste, il me paraît possible de conclure qu'un coco reste un coco, avec tous les habillages possibles car, comme un Frère musulman avec qui il échange des baisers sur la bouche, comme un ecclésiastique qui picore toujours dans les brisées du FLN et dans les culottes de Madame Arthur, il radote.
L'homme est une pauvre bête, prodige de l'évolution, dont il subit et profite à la fois de la nécessité, il a la prétention de la dominer et s'attache au pathos.
Et ça marche tout de même cahin-caha parce que, suivant Rawls en cela, nous tentons de faire que malgré l'inégalité des chances, chacun puisse s'approcher des fonctions décisives en une ou plusieurs générations. Mais nous ne pouvons pas plus éviter la déchéance des nantis incompétents ou pervers. Et c'est tant mieux.
Rédigé par : genau | 11 juin 2023 à 20:12
« Comme les mouches sont attirées par les crottes de chien, les connards en politique semblent attirés par l’extrême droite. » (Léon Deffontaines - Libé – 22 décembre 2022).
Faut-il s’intéresser à un individu qui aurait eu toute sa place dans un procès stalinien ?
Le monde est bien fait : Henri a envoyé Léon aux oubliettes...
Rédigé par : Serge HIREL | 11 juin 2023 à 01:04
Il parlait bien mais Dieu qu'il était barbant !
Rédigé par : Claude Luçon | 10 juin 2023 à 23:29
En exergue de ce commentaire, je vais raconter cette anecdote dont je ne reviens pas d'avoir été le témoin indirect et que le Père Gilles Annequin, ancien curé de Saint-Germain l'Auxerrois et alors aumônier de l'hôpital Lariboisière (nos relations se sont tendues depuis pour des raisons personnelles), m'a autorisé à révéler.
J'étais le pianiste aveugle de la chapelle de l'hôpital qu'il desservait et nous y célébrions deux messes, une le jeudi après-midi et une autre le dimanche matin, en théorie pour les malades et en pratique pour les gens du quartier Saint-Vincent de Paul. Mon amie Marie-Véra Maixandeau accompagnait la messe du jeudi après-midi et elle me réservait celle du dimanche matin, car elle n'aimait pas se lever tôt.
Le dimanche où Georges Marchais est mort, Gilles Annequin devait me chercher au métro comme nous en avions pris l'habitude. Le temps passe, l'heure de la messe approche et toujours pas de Père Gilles en vue. Je me résigne et rentre chez moi. Arrivé dans mon studio, j'ouvre ma radio. J'apprends que Georges Marchais vient de mourir à Lariboisière. Je devine que le bruit médiatique de cette mort est la cause de la défection de mon aumônier qui a dû être alpagué par les journalistes pour lui demander ce qu'il pense de la mort de cet athée notoire, à moins que celui-ci ne l'ait appelé et que ce ne soit une autre cause de plus discret grabuge.
Quelques années plus tard, au cours d'un déjeuner de départ réunissant trois personnes dont moi dans une brasserie, je l'interroge: "Mais est-ce que Georges Marchais a demandé à vous voir avant sa mort ?" "Oui, il a demandé à me voir." "Et ce n'est pas vous qui avez demandé à rencontrer Georges Marchais ?" "Non, ce n'est pas moi." Gilles Annequin avait une pensée assez traditionnelle, mais il n'était pas Don Camillo, voulant à tout prix l'emporter sur Peppone. "Et est-ce qu'il s'est confessé à vous ? Est-ce pour cela qu'il a demandé à vous voir ?" "Oui, il a demandé à se confesser." "Et est-ce que vous m'autorisez à le révéler publiquement ?" "Oui, je vous y autorise."
Ce n'est pas la première fois que je le fais, sans être un adepte des conversions in extremis auxquels je trouve le même intérêt qu'à l'affaire Léo Taxil ou à la figure d'Anthime Armand-Dubois dans "les Caves du Vatican" d'André Gide, mais l'intéressé ne m'a jamais fait savoir que je trahissais un secret ou que je pratiquais une quelconque diffamation, et j'attends toujours le démenti de ce que je répète ici.
________
L'entretien avec cet inconnu (Léon Deffontaines, qu'il me pardonne !) permet au grand public dont je fais partie de traquer les "signaux faibles" (je ne sais ce qui a mis cette expression à la mode) d'une bifurcation à droite du parti communiste français depuis l'ère Fabien Roussel:
"Je n'ai pas de haine envers les riches, même envers Bernard Arnault. Je pense que le terme "riche" doit sortir de notre vocable." (Léon Deffontaines, 48:36 mn). Ça nous change de François Hollande qui disait qu'il n'[aimait] pas les riches".
"Je m'appelle Léon Deffontaines, j'ai un beau nom, donc ma famille a un atavisme de droite auquel seuls mes parents, chrétiens de gauche, ont résisté".
C'était important pour Fabien Roussel d'avoir un appât en la personne de ce rallié comme dauphin à presque particule parmi la jeunesse communiste.
À Philippe Bilger qui, à 32:34 mn, fait le coup au jeune Deffontaines du "bel autrefois" sur l'air d'"Il n'y a plus d'enfant", le secrétaire des Jeunes communistes répond sans se démonter, non pas l'insolent "T'en fais pas, mon pépère, on en r'fera !" mais "Je ne veux pas entrer dans le conflit de génération" et opposer à ceux qui disent que les jeunes ne savent rien ceux qui répondent aux vieux qu'ils devraient avoir honte de leur laisser un monde dans cet état. Signal faible de conservatisme communiste doublé du coup de pied de l'âne au "vieux con" qui prend la peine de l'interroger... Pardon Philippe, ce n'est évidemment que du discours indirect libre visant à reproduire les avoinées du jeune Aliboron...
"Contrairement à mes jeunes camarades de Lutte ouvrière ou même de la France insoumise, je n'ai pas beaucoup de culture marxiste. J'ai certes lu les philosophes comme Rousseau et Marx, mais de ce dernier je n'ai lu que "le Manifeste du parti communiste." Ça tombe bien: mon mentor Fabien Roussel a publié le "Nouveau manifeste du parti communiste"."
Voulant comprendre qui l'avait emporté au PC sur Pierre Laurent et pourquoi, je l'ai lu moi aussi et l'ai trouvé très à gauche, derrière l'apparence affable du président du groupe communiste à l'Assemblée nationale qui, homonymie prénominale oblige, fait penser à André Lajoinie, autre ancien candidat communiste très bonhomme à la présidentielle, bien qu'ayant succédé à Georges Marchais ; mais c'est un manifeste très contestataire que le néo-manifeste de ce tandem, je serais incapable de me rappeler pourquoi, ma lecture date de sa parution.
Donc un manifeste contestataire et peu marquant, mais néanmoins efficace, si j'en juge, non par le souvenir impérissable que m'en a laissé sa lecture, mais par le fait que c'est ce manifeste qui a conduit le tandem formé par le président du groupe communiste à l'Assemblée nationale, très respectueux du parlementarisme (comme son prédécesseur Alain Bocquet et par contraste avec ses collègues insoumis) et le député frais émoulu du Nord Fabien Roussel.
"Le parti communiste" de Fabien Roussel "est plus mal à l'aise au sein de la NUPES" (PB) qu'Olivier Faure, dont le parti, du temps des "deux gauches irréconciliables" (de Manuel Valls relevé aujourd'hui même par Bernard Cazeneuve fondant une drôle de "Convention" façon BFM Business), ne voulait en aucun cas renouer avec la gauche plurielle.
Pierre Laurent était très poli et savait parler avec un accent parisien de second couteau (comme Sophie Binet ou Philippe Martinez qui semblait un peu plus authentique) à tous les intellectuels de droite. Fabien Roussel se réconcilie les beaufs et Léon Deffontaines explique que certes, "le bonheur est une idée neuve en Europe", mais qu'il est dans le barbecue, contrairement à ce que pense Sandrine Rousseau, pour qui "allumer le feu" est le comble du machisme.
Bref, Léon Deffontaines est, après Fabien Roussel, sur la ligne d'Alain Soral qu'adopte François Ruffin du bout des lèvres: la gauche du travail rejoignant la droite des valeurs, la gauche carnivore adepte du barbecue, et misant sur le beaufisme anti-Cabu, contre l'intellectualisme d'un Pierre Laurent ou d'un Jean-Luc Mélenchon, à qui le premier commença par faire la courte échelle avant de s'apercevoir que l'insoumis trotskiste allait dévorer tout cru ce communiste orthodoxe et bien élevé de Pierre Laurent, lui aussi devenu sénateur, mais avec des usages. C'est que le secrétaire général du parti des prolétaires avait des manières, mais le lambertiste insoumis criait volontiers "du balai !" en postillonnant dru et cru.
Dans la roue des Lajoinie-Chassaigne, Fabien Roussel revient à la ligne Marchais et reprend les taquineries droitières de l'ancien député du Calvados à l'accent bizarre, ancienne recrue du STO, flattant le prolétariat sur sa conception assez xénophobe de l'impossible "division du travail" entre "nationaux" et "étrangers", se souvenant que Staline avait commandé à Maurice Thorez de ne pas contrarier le nationalisme du général de Gaulle et de ne pas prétendre prendre le pouvoir sur un credo internationaliste tant que le Komintern n'en aurait pas décidé autrement.
Selon Léon Deffontaines, le parti communiste serait le dernier salon où l'on débat. On débat beaucoup dans l'ancien parti du Goulag, et on ne débat plus du tout chez le trotskiste chavéziste et maoïste qui dirige les Insoumis de manière dictatoriale en pestant contre le pouvoir personnel du président de la Ve République.
"C'est moi qui modifie mon mentor et non pas mon mentor qui me modifie", assure Léon Deffontaines qui en veut pour preuve qu'il se passe chez les jeunes communistes ce qu'il se passe à la CGT depuis la charte d'Amiens: le secrétaire général de la CGT n'a jamais reçu aucun mandat du parti communiste, mais il est depuis toujours un adhérent ou un compagnon de route qui a carte blanche et "tribune libre" à "l'Humanité". C'est avec les mauvais tours dans lesquels on fait les vieux pots qu'on continue de faire la meilleure soupe électorale, un peu comme pour le Nouveau monde de Macron par rapport à l'ancien que représente Brigitte, qu'on n'a jamais vu périr et c'est sans doute heureux.
Autre signal de droite très inquiétant pour la gauche. PB demande: "Est-ce que l'influence déterminante de la personnalité de Fabien Roussel" (comme si Fabien Roussel avait une personnalité !) "n'est pas la démonstration la plus éclatante de l'erreur commise que seules les idées comptent ?" Et le mentoré d'abonder: "Oui, je pense que c'est une erreur d'analyse de penser que seules les idées comptent." Donc notre jeune idéaliste ne croit plus que seules les idées mènent le monde. Et de préciser: "Le parti communiste a été un des plus virulents contre la Ve République lors de son instauration", mais il est tellement plus confortable de revenir au "principe du chef" incarné par Fabien Roussel.
En quoi l'hyperprésident diffère-t-il du président du présidium du soviet suprême ? "Fabien Roussel a été sur Staline d'une étonnante ambiguïté." (PB)
Rédigé par : Julien WEINZAEPFLEN | 10 juin 2023 à 22:24
J'avoue en avoir un peu plein le dos de ces jeunes gens beaux parleurs, mais complètement incultes. Léon Deffontaines fait bien la paire avec Jordan Bardella.
Il a découvert la vie dans Le Manifeste du parti communiste, mais il a oublié d'ouvrir un livre d'histoire du communisme. C'était avant que je sois né, nous dit-il, et puis on a bien pardonné aux Américains.
Sous la démagogie suave et bornée qui pourrait être celle de n'importe quel cadre supérieur de ce capitalisme qu'il hait tant, perce vite l'arrogance et la brutalité dès lors que son discours ronronnant est mis en cause.
Je ne suis apparemment pas le seul à avoir été consterné par le personnage, puisque Philippe Bilger s'est lâché, dans cet entretien, comme jamais je ne l'ai vu le faire. Après une question d'une politesse absolument renversante, consistant à s'excuser de devoir poser des questions politiques face à un interlocuteur s'obstinant à rester sur ce terrain, il lui est rentré dans le lard en lui demandant, en substance, s'il ne se payait pas notre fiole en long, en large et en travers.
Inutile de dire que cela ne fut pas formulé ainsi, mais avec une virtuosité éblouissante conjuguant la franchise et la pertinence des questions avec les égards manifestés à son invité.
Il ne fut pas payé de retour, car finalement, ce qu'on peut le plus reprocher à ce jeune sot, au-delà de la vilenie intrinsèque de ses convictions politiques, c'est d'avoir été discourtois envers son hôte, en lui déroulant sans coup férir, pendant une heure, un tract politique du PCF que ce dernier aurait pu se procurer d'un seul copié-collé, si tel avait été son souhait.
Comme l'a subtilement fait comprendre Philippe Bilger, s'il offre une heure d'antenne à ses invités avec la promesse de ne pas les interrompre, ce n'est pas pour se voir servir la langue de bois qui résonne du matin au soir sur tous les médias.
Brillant final où Philippe Bilger souhaite à son invité -- que dis-je : lui demande la permission de le faire ! --, où il lui souhaite, donc, le bonheur dans sa vie personnelle, manière de ramener à leur juste valeur les salades éculées du secrétaire général sur "Les jours heureux" promis par le Conseil national de la Résistance (communiste), et les "petits plaisirs" auxquels se résume curieusement son ambition pour le peuple, associés, bien sûr, à l'éradication des Bernard Arnault et autres profiteurs.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 10 juin 2023 à 18:25
Il est vrai que l'idéologie des uns n'est pas la frugalité des autres:
https://www.tiktok.com/@mulledhdst5/video/7209001748806061317
Fabien Rousssel a donné un air bien sympathique à ce parti, il est à la marge, mais bon, on fait avec. Ils ont mangé leur pain blanc avec Mitterrand, c'était une bonne période, pas pire que celle que l'on a connue avec Hollande le pusillanime ou Sarkozy qui n'a jamais rien fait de bon.
Les deux derniers ont été étrillés et méprisés, ma foi Macron a survécu, et à lui seul il enterre ses deux précédents sans se faire péter la caisse.
Durer en politique est une calamité pour les citoyens, je suis un acharné contre le cumul et la durée à vie de certains mandats.
On le voit bien avec l'Obèse du Sénat, vous le voyez à la place de Winston Volodymyr ?
Le Sphinx Mitterrand est l'exception, il représentait une telle soif de changement que nombre de citoyens ont été convaincus. Après lui que des nuls, des "comptables" comme il s'en moquait.
La Grande Bourgeoise Pécresse c'est fini, au-delà du périphérique elle est au mieux inconnue, au pire elle pue le mépris qui se dégage de toutes ses interventions et fait fuir les citoyens, son score de foot montre bien qu'elle ne correspondait en rien au pays.
Président deux fois est au fond une vraie référence surtout dans un pays comme le nôtre.
Même si la réforme des retraite est bien cabossée, il faut reconnaître à Macron et surtout à Borne d'avoir posé les jalons.
Je ne doute pas une seconde que tous les accords de branche et autres négociations à venir adouciront ce saut, petit saut quand même, vers un changement qui tout bien pesé n'en est pas un. Bien sûr la pénibilité sera choyée, elle est déjà prise en compte du moins dans le secteur que je connais bien.
Le PC utopique, mais à surveiller de près, même en France, ils sont capables du pire, le fond enfoui de l'idéologie n'est jamais bien loin, on sait comment ça finit et on le voit bien avec le Cinglé.
Je veux vivre libre et nous sommes libres, pour les autres ceux qui se disent en "dictature" comme on l'entend, je propose de leur offrir un billet aller sans retour au pays des merveilles, Corée du Nord, Russie, Venuezela et bien d'autres... Ils pourront y goûter la douceur angevine que Méluche apprécie, on l'y enverra avec comme guide touristique.
Rédigé par : Giuseppe | 10 juin 2023 à 15:56
Thorez en 36, Marchais en 76, tous les chefs du PCF tendirent la main aux catholiques sociaux de France, un grand classique, pour contrer l'avance qu'avaient la SFIO ou plus tard le PS.
Les communistes ne se sont pas fait manger la laine sur le dos sans essayer quelque chose, les menées de Mitterrand, et de son appareil politique visant à les réduire à l'état d'une peau de chagrin, étaient repérées depuis longtemps.
À tombeau ouvert, et bien que 1981 leur réservât une place au cimetière des apparatchiks-éléphants, cela n'empêchait pas la direction du Parti de rouler sur l'autoroute de la démagogie.
Le PS raflait tout des restes des prêtres-ouvriers, construisait un autel dans le temple de la Jeunesse de l'Église.
La JOC souriait jaune mais faisait mine de s'intéresser tout de même.
La doctrine sociale du nouveau Vatican ouvrait des perspectives que le PCF croyait historiques, historiquement centrées sur lui.
M. Deffontaines, qui se voit encore jeune (à 27 ans en 36 comme en 76, les jeunes prolos étaient mariés avec deux enfants et habitaient un F4 municipal rue Guy Môquet), a la discrète prestance d'un pré-retraité cotisant à la Préfon, son PER bien garni déjà.
Il est content, le communisme de caserne ne passe pas par lui, rien ne le démarque d'un Nupes archéo-trotskiste ni d'un écolo-laforguien, ni d'un ruffiniste néo-rooseveltien, il n'a pas de religion sur cela, mais ça ne fait rien, au contraire, il a la sensation d'appartenir à un corps (le corps d'un chef, plus que d'un corps social, ne parle-t-il pas d'incarnation au sujet de M. Roussel ?) un corps spatial, voire céleste, à la réunion de particules moins élémentaires que fondamentales, audacieuses assez pour tracer le plan d'une future VIe République robotique, bien en chair(e) mais pour l'instant sans colonne vertébrale.
Un jeune homme résolu par la force des choses à partager le T-bone steak du patron le dimanche et à rompre le pain noir des écologistes anti-croissance en soirée, avec, dans la nuit, le secours d'une viennoiserie familiale de chez Trogneux & Fils trempée dans du thé glacé, lorsque le besoin de nourrir son bonheur de vivre se fait en lui trop aigu, trop brûlant.
Comme une orchidée dans la serre.
Le PCF continue d'opiacer le peuple avec des promesses et des recettes, vieilles comme un Marcel Cachin woke, mais Léon en réfute la responsabilité ; il ignore qui fut Lénine, n'était pas né au moment de la Révolution d'octobre.
Une belle image émouvante, rapportée par lui, en droite ligne de sa jeunesse amiénoise, à propos de la ferme de son grand-père sur le chemin de laquelle se croisaient des processions d'OS rentrant chez eux après le travail, même si elle aurait tout pour se rapprocher d'un esthétisme ouvriériste convenu bien connu des amateurs des Beaux Quartiers et des Cloches de Bâle, même de ceux qui ne les auraient pas lus.
La mémoire collective involontaire vous joue des tours générationnels pendables parfois.
Léon Chestov et Mikhaïl Bakhtine vous diront-ils quelque chose un jour ?
Un jour qui vous aurait vu naître avec eux, bien sûr.
Rédigé par : xavier b. masset | 10 juin 2023 à 15:49
Dans son dernier billet, Philippe Bilger posait la question "Qui n'est pas de droite aujourd'hui ?". Léon Deffontaines lui donne une réponse.
Au passage, il me semble bien que l'interviewer utilise à l'égard du PCF l'argument moral...
Rédigé par : Marc Ghinsberg | 10 juin 2023 à 15:09
Il est bien sympathique Léon Deffontaines, ce jeune secrétaire général de la jeunesse communiste.
J’avais à peu près les mêmes idées à son âge. Moi aussi j’ai lu le Capital et le Manifeste du parti communiste (deux fois !). Moi aussi j’ai été séduit par la fraternité dans le monde ouvrier que j’ai découvert quand je travaillais pendant mes congés d’étudiant afin de m’offrir des voyages au mois d’août.
Cela se passait dans les années soixante et au début des années soixante-dix.
Et puis avec le temps je me suis rendu compte que le monde angélique décrit par le communisme n’existait pas vraiment. La société consumériste a rendu les gens égoïstes, ne s’intéressant qu’à leur petite vie personnelle.
Ceux qui réussissent dans leur vie active préfèrent s’adonner aux bienfaits du capitalisme.
Ceux qui n’ont pas eu cette chance - qui s’acquiert par le travail et la volonté - accusent ce système inégalitaire qui repose sur la méritocratie.
Notre société humaine est injuste c’est vrai. Mais un système parfaitement égalitaire ne peut pas exister, ceci quel que soit le régime en place, même si celui-ci se prétend de gauche. Tous les pays communistes se sont transformés en régime totalitaire. Je ne vois pas d’exception.
La nature humaine n’est pas compatible avec cette doctrine qui relève de la pure utopie. Le paradis terrestre de la Genèse n’existe plus, si tant est qu’il ait existé un jour...
Rédigé par : Achille | 10 juin 2023 à 11:34
J’avoue être un tantinet étonné, pourrait-on mettre sur un niveau comparable le libéralisme et le communisme ? À ne pas trancher entre ces deux idées de gouvernement on se retrouve avec des bobos-socialos qui défendent étonnement l’idée d’une mondialisation heureuse au passage en mettant sous cloche l’excellent Maurice Allais qui nous mettait en garde. Qu’en pense Mitterrand ? Quant à ces bacs +5 enseignants plus ou moins politisés c’est le trop-plein... Je m'en vais relire mon P'tit livre rouge reçu en cadeau dans une banlieue de Hong Kong dans les années 70. À l'époque nous nagions en plein déni.
Rédigé par : Louis | 10 juin 2023 à 10:04