Pour les trois assassinats et la tentative d'assassinat qui lui sont reprochés et qu'il reconnaît avoir commis, il dénonce notamment "des personnes en capacité d'agir qui sont responsables de la situation".
Il dit avoir envoyé "de nombreuses plaintes aux procureurs de Chartres, de Valence, de Nancy... alerté de ma situation le Conseil supérieur de la magistrature (il intime à l'avocat général de se lever), des députés, des ministres de la Justice, des défenseurs des droits..." (Le Parisien)
Je voudrais attirer l'attention sur une défaillance qui depuis longtemps m'obsède et dont j'ose sans présomption soutenir que j'y ai toujours échappé, en particulier sur le plan judiciaire. On ne répond plus aux courriers, on laisse les messages se perdre, on n'accuse pas réception des plaintes, les institutions, pourvues souvent d'un secrétariat étoffé, ne se donnent pas la peine de signaler, fût-ce sommairement, qu'elles ont pris acte de leur saisine, il arrive même que l'Elysée qui devrait représenter l'incarnation exemplaire du savoir-vivre républicain, soit en faute et sans réaction.
Loin de moi l'idée de prétendre qu'il est facile de manifester un intérêt même basique à l'égard de tous les rédacteurs compulsifs qui inondent les parquets, les instances officielles, les services publics et les administrations. Pourtant j'ai pu constater, à partir de ma propre expérience, comme magistrat puis comme citoyen assez souvent sollicité, que rien n'est indifférent et que la plus infime marque d'attention, la réponse la plus simple, constituent, dans tous les cas, un baume, une reconnaissance ; voire une prudence. Il est évident que Gabriel Fortin n'aurait pas mis fin à son terrifiant ressentiment collectif grâce aux réponses qu'il attendait (peut-être d'ailleurs en a-t-il reçues ?) et qui, absentes, ont sans doute aggravé son sentiment de frustration, de rejet et de haine.
Qu'on ne vienne pas, comme souvent, justifier ces inadmissibles incuries par l'excès de travail. En général ce sont les moins actifs qui en sont les coupables. Elles sont d'autant plus blâmables qu'elles émanent de services, de structures et d'administrations capables de se mobiliser, s'ils en avaient la volonté, en un trait de temps pour ces opérations de discipline élémentaire. Je me souviens d'avoir été, il y a longtemps, chef de la section du droit bancaire à Paris durant un an : on ne répondait qu'aux avocats (et encore!), j'ai fait en sorte qu'on réponde à TOUS les courriers. J'ai pu constater à quel point le climat judiciaire en a été modifié, et d'abord le regard du citoyen sur le magistrat.
J'éprouve une sorte de honte à mêler à ces épouvantables tragédies criminelles des observations aussi pragmatiques. Cependant, si j'étais en charge d'une haute responsabilité, aussi modeste que puisse apparaître cette injonction, je veillerais à rendre obligatoire, dans la vie publique, la réponse aux sollicitations citoyennes (par quelque mode que ce soit) en interdisant l'indifférence, la négligence, la désinvolture ou le mépris à l'égard de la multitude des doléances, réclamations, requêtes ou dénonciations qui trouvent trop souvent porte close, écoute fermée et écriture absente. Ce devrait être un impératif démocratique.
Dans les relations privées, c'est une question d'urbanité et de politesse. On ne peut pas refaire l'éducation des gens.
Gabriel Fortin, face à son délire, aurait eu besoin d'un tout petit peu de normalité.
@ Xavier NEBOUT
C'est très bien, et restera sans suite, je crois. Il n'y a pas de divination chez les serviteurs comme moi, nulle part d'illumination non plus, de cécité fidéiste pas plus que d'engagement ésotérique vis-à-vis d'une puissance cachée, moins encore de révérence envers quelque idéologie que ce fût. Seulement le souvenir d'un éclair qui a traversé une vie qui s'achève, engendrant seulement le sentiment d'une charge peut-être bien assumée, un jour, une fois. Rien d'autre.
Pour les porteurs de valises, c'était une époque, ils ont cru aux nuées, sans voir que c'était un orage de sang.
Rédigé par : genau | 18 juin 2023 à 18:01
@ genau
Vous avez raison. Pour ce que j'en ai trouvé, on ne sait pas d'où est venue la décision.
Chez nous, au Moyen Âge, selon les époques, on les aurait brûlées, et il serait très intéressant de se pencher sur la motivation de ceux qui ont, en pensant bien faire, prononcé de telles sanctions.
Ceci dit, votre Légion d'honneur m'a profondément troublé.
À côté d'un Burgaud qui brise des vies sans éprouver de sentiment de culpabilité - tout au moins en apparence -, il y a en effet, inévitablement, ceux qui ont du mal à s'endormir en se disant en substance: "mon Dieu, qu'ai-je fait ?", "qui étais-je pour juger son âme ?"
Heureux celui qui voyait l'aura de l'accusé et de l'accusateur, ou qui pouvait se reposer sur celui qui les voyait, tel encore peut-être aujourd'hui le juge traditionnel africain.
À lire de Villiers, saint Louis ne rendait pas lui-même les jugements, mais tenait le rôle du sorcier en conseillant le juge.
Peut-être le juge ecclésiastique du XIIe siècle voyait-il les auras.
Et Martin Guerre allant à la mort en remerciant son juge pour le délivrer d'une vie vouée à la culpabilité.
Puisse-t-il y avoir encore des prêtres qui sachent aider à porter certaines valises - chez les Carmes peut-être...
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 18 juin 2023 à 08:11
@ Xavier NEBOUT 16/06/23 22:28
Vous avez peut-être raison, mais "monter en épingle" me semble mal employé car la chose consiste à surenchérir sur un fait de petite importance. Pardonnez-moi, mais on ne pend pas, successivement, dix femmes quand on est une poignée d'excités. Certes, cela s'est fait au petit jour, sans public, mais c'est très compliqué et très long d'organiser une extraction, un transfert, l'érection d'un gibet, la garde indispensable, la succession des exécutions, non, cela ne vient pas d'excités, il faut un accord de la hiérarchie. Et quand bien même, où serait l'excuse, l'atténuation ? Ceci ne préjuge en rien du reste du monde et m'y agréger me paraît quelque peu excessif. Mais si vous préférez cela à toute autre hypothèse de conversation, c'est votre affaire, je ne vous en tiens pas rigueur. Savez-vous, ma légion d'honneur, c'est le salut que m'a adressé un condamné en disant: "bien jugé". Ce qui ne préjuge pas des autres.
Rédigé par : genau | 17 juin 2023 à 20:22
@ Ninive
Et comment va votre psychiatre ?
Il vous a éclairé ?
N'exagérez pas, c'est cher, ces bêtes-là !
Allez, par pure bonté, une citation d'Illich, rien que pour vous, on dirait (presque) du Aliocha : :
"Mais le mot « crise » n'a pas forcément ce sens. Il n'implique pas nécessairement une ruée forcenée vers l'escalade de la gestion. Il peut au contraire signifier l'instant du choix, ce moment merveilleux où les gens deviennent brusquement conscients de la cage où ils se sont enfermés eux-mêmes, et de la possibilité de vivre autrement. Et cela, c'est la crise à laquelle sont confrontés aujourd'hui les États-Unis, mais aussi le monde entier - c'est l'instant du choix."
Le chômage créateur
Ivan Illich
Eh oui, Ninive, vous avez le droit de choisir la liberté plutôt que de rejoindre sylvain dans sa cage.
Rédigé par : Aliocha | 17 juin 2023 à 19:39
J'ai noté l'acrimonie de certains commentateurs envers l'Administration française. Je m'inscris en faux. Regardez l'Administration fiscale ! Elle fonctionne très bien, elle envoie même ses agents vérificateurs sur place. Bon, d'accord, pour le vulgum pecus, mais quand même !
Rédigé par : hameau dans les nuages | 17 juin 2023 à 18:00
"...même Bernard Cazeneuve..." (PB)
Je n'avais jamais entendu parler de lui avant sa nomination par Capitaine Pédalo.
Il a fait quoi ce type ? Comme la Grande Bourgeoise Pécresse, des rentiers de mandats, avec un peu de chance, Tableau Excel Cazeneuve fera mieux, vous m'avez compris... que celle qui a dû mettre la main à la poche pour fêter sa grandissime victoire aux présidentielles.
À part de bernard et de Cazeneuve que représente-t-il ? Pépère plus Julie, plus le scoot de Pépère... On n'a pas fini de rire avec ces programmes communs qui nous attendent.
Rédigé par : Giuseppe | 17 juin 2023 à 12:56
@ genau | 16 juin 2023 à 13:04
« Les musulmans massacrent pour le plaisir de quelques vieillards pisseux. »
Nos djeuns racailles musulmans islamistes seront dans quelques années des vieillards pisseux à leur tour et comme ils commencent très jeunes à massacrer, égorger, saigner, leur palmarès criminel sera plus impressionnant chez nous que celui de vos vieux vieillards pisseux iraniens.
Des dizaines ou centaines en Iran, quelle rigolade, chez nous ce sera par milliers.
Les priver de ce « plaisir » serait « raciste », n’est-ce pas Zemmour ?
Rédigé par : sylvain | 17 juin 2023 à 09:17
Ah, changement de photo de présentation !
J’ai doublement bien :
Une photo plus avenante que la précédente, avec un sourire malicieux qui en dit plus long que les billets.
Et surtout, ô oui surtout, la mise en application du billet, un smartphone à la main, le Boss répond ou à tout le moins il communique.
Bref, il donne l’exemple en plus de donner des conseils !
Perfecto !
Rédigé par : Tipaza | 17 juin 2023 à 08:57
Les institutions se retournent toujours contre leur finalité.
F68.10 nous confiait récemment s'intéresser à Ivan Illitch :
« Ce qui m’intéresse », précise-t-il, « n’est pas l’opposition entre une classe d’Hommes exploités et une autre classe propriétaire des outils, mais l’opposition qui se place d’abord entre l’Homme et la structure technique de l’outil, ensuite – et par voie de conséquence – entre l’Homme et les professions dont l’intérêt consiste à maintenir cette structure technique. »
https://reporterre.net/Pour-la-liberation-de-l-humain-la-societe-conviviale-d-Ivan-Illich
Les craintes à propos de l'IA le confirment, le problème n'est pas l'outil mais l'usage qu'en font ceux qui en maîtrisent la technique pour exercer leur domination, il en est de même pour les institutions cléricales, médicales ou administratives.
Notre hôte ici répond à la question qu'il se posait en son temps sur la motivation terroriste.
Le problème est la violence des humains, leur incapacité à se soucier de leur prochain :
« J’appelle société conviviale une société où l’outil moderne est au service de la personne intégrée à la collectivité, et non au service d’un corps de spécialistes. Conviviale est la société où l’Homme contrôle l’outil. » (Ibid)
Gabriel Fortin est un symptôme de cette incapacité collective à se soucier les uns des autres, exerçant cette "capacité innée des humains de soigner, de réconforter, de se déplacer, d’acquérir du savoir, de construire leurs maisons et d’enterrer leurs morts", incapacité qui rend l'humanité esclave de son outil, ici administratif.
Cela ne justifie sûrement pas la transgression, cela l'explique.
Rédigé par : Aliocha | 17 juin 2023 à 07:20
@ Marcel P
Il y a celui qu'on a plaisir à lire pour la richesse des idées lumineuses qu'il expose avec une plume aussi empreinte d'élégance et de courtoisie que de profondeur, dans une culture que l'on devine ancrée dans une vieille famille aristocratique, et Marcel P.
Il y a le professeur de philosophie qui s'est un jour assis devant une croix et qui a vu le ciel lui tomber sur la tête (au sens originel de l'expression), et Marcel P.
Entre les deux, il y a le monde, et Marcel ne le saura jamais. Pauvre Marcel.
------------------------------------------------------------------
@ genau
Vous parlez probablement de l'affaire qui s'est produite il y a quarante ans. Je lis qu'on ne sait pas qui a donné l'ordre de les exécuter ; il semble que cela ne vienne pas de la hiérarchie, que ce serait donc le fait d'excités.
Le régime iranien reconnaît les religions anciennes, christianisme, judaïsme etc. et pas les nouvelles que nous appelons chez nous "sectes".
Leurs membres ne disposent pas de la protection légale de tout citoyen.
Cela nous semble étrange, mais d'une manière générale, l'Occident sous domination de la pègre démocrate américaine est aujourd'hui très mal placé pour donner des leçons de quoi que ce soit à qui que ce soit.
La montée en épingle de ce drame d'il y a donc quarante ans abonde le fonds de commerce de l'indignation de Soros et compagnie, et je regrette que vous vous y laissiez prendre.
On en parlerait probablement moins si l'Iran n'était l'allié des Russes.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 16 juin 2023 à 22:28
Au bas de cet article consacré à la politesse, étatique ou individuelle, je ne peux résister au plaisir de faire écho aux dernières déclarations de Vladimir Poutine devant le Forum économique international de Saint-Pétersbourg, telles que rapportées par l'agence de presse officielle RIA Novosti.
"La Russie possède davantage d'armes nucléaires que les pays de l'OTAN réunis. Ils voudraient que nous en réduisions le nombre : ils peuvent aller se faire foutre !"
À côté du voyou du Kremlin qui titille le bouton nucléaire tout en nous conseillant d'aller nous faire enc..., je reconnais que le fonctionnaire franchouille fait figure d'ambassadeur de la courtoisie du Grand Siècle.
Au passage, cette propension des responsables russes à évoquer à tout bout de champ la sodomie non consentie commence à devenir franchement suspecte. À mon avis, le plus LGBT des deux n'est pas celui qu'on pense.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 16 juin 2023 à 21:36
@ Robert Marchenoir (16 juin 2023 à 00:10)
"C'est sûr que si les Français pouvaient se volatiliser, cesser d'embêter l'administration et disparaître du paysage, les fonctionnaires pourraient enfin rester entre eux et piloter l'État comme il convient"
En même temps ça existe déjà puisque depuis quelques années ce sont les juges (fonctionnaires) qui "pilotent l'Etat comme il convient". Exemple, l'affaire Fillon résolue en quelques jours.
Mais encore, nous avons un garde des sceaux mis en examen depuis Octobre 2022 pour prise illégale d'intérêts, présumé innocent des faits qui lui sont reprochés, mais qui donne des leçons de savoir vivre en société au RN, à l'assemblée nationale, tout en faisant des bras d'honneurs (3) dans cette même assemblée face à un de ses contradicteurs ;
ainsi qu'Alexis Kohler, le secrétaire général de l’Élysée, également mis en examen pour les mêmes faits MAIS qui, lui, a l'avantage de dire à Manu ce qu'il doit dire... ou faire.
Quid de la suite de ces mises en examen depuis Octobre 2022 ?
Rien. Certains fonctionnaires de l'Etat ont, dans certaines circonstances le syndrome d'Alzheimer précoce
Adéo
Rédigé par : breizmabro | 16 juin 2023 à 17:28
@ Ninive | 15 juin 2023 à 18:53
« Je partage totalement les pensées de Philippe de Villiers :
@PhdeVilliers
« Notre pays n’a plus de mœurs, d’autorité, d’unité et donc de sécurité. La #France est en danger de mort. Tous les symptômes de l’agonie sont là : -Etat en faillite -Basculement démographique -Dépendance économique -Effondrement scolaire -Décrochage diplomatique –Défrancisation… »
Malgré tous mes efforts de modestie, je suis obligé de reconnaître que j’ai une intelligence au-dessus de la moyenne et même bien au-dessus de beaucoup d'individus très érudits.
Vous découvrez tous le fil à couper l'eau tiède, ou alors vous faites semblant de découvrir le bilan de Macron, celui du plus grand chaos que l’histoire de France aura connu.
Vous feignez d'ignorer par lâcheté ou couardise que ce bilan est une réussite pour ce fou dangereux qui nous gouverne, c'était son plan, celui de détruire la France, son peuple de souche, sa religion, son économie, son éducation, sa conformité sexuelle.
Trois armes terribles de destruction massive de la France, joujoux de Macronéron :
L'islamisme importé avec son insécurité criminelle record.
Le narco-étatisme, c'est fait, notre pays enregistre des records de consommation, de points de deals, de trafics internationaux dont nous sommes les bases arrière et avant, ainsi que la plus grande plaque tournante européenne et bientôt mondiale, avec son lot quotidien de fusillades qui ont mis le pays à genoux et Darmanul au 366e sous-sol de Beauvau.
Le LGBTisme qui a pour mission d'infiltrer les écoles et pervertir les enfants dès le plus jeune âge afin de créer un nouveau peuple de dégénérés asexués genrés.
Zemmour avait annoncé cette catastrophe bien avant Philippe de Villiers, moi-même aussi d'ailleurs mais il suffisait de nous accuser de racisme pour nous faire taire, hélas même le pire démago gauchiste ne peut que constater sous ses yeux le désastre insécuritaire sanguinaire provoqué par Macron, dorénavant condamner Zemmour va devenir mission impossible, tout est réel, chiffré, prouvé.
Quand cet épouvantable et diabolique gouvernement sera rayé définitivement du paysage politique, il faudra réhabiliter Zemmour, comme on l‘avait fait avec Dreyfus au siècle dernier.
Rédigé par : sylvain | 16 juin 2023 à 15:56
Sur un flux Windows, je lis qu'on reparle des dix femmes assassinées par le pouvoir islamiste iranien pour ne pas voir renier leur religion... musulmane mais de concept universaliste. Avez-vous lu un media français sur ce sujet ?
Pendues l'une après l'autre, les ignobles musulmans iraniens ont massacré dix personnes, dix femmes, jeunes, mortes sereinement sans même cracher à la figure de leurs bourreaux occupés ailleurs.
Le frérisme gagne, sans renier cette ignominie et ce genre de sanction dans le domaine religieux. Nous jugeons un criminel, pendant que les musulmans massacrent pour le plaisir de quelques vieillards pisseux. Fortin n'est pas si différent, il a tué pour sa propre conception, son propre bénéfice, sa vision des choses. Il est équivalent aux islamistes de Téhéran.
Honte sur l'Islam amoureux de la mort et pitié pour nos juges englués dans leur désordre moral, et le peuple n'a plus d'âme, il a juste un caddie.
S'il y a une révolution à conduire, un rejet à prononcer, c'est contre notre modelage politique où on voit du nazi partout, sans savoir de quoi on parle, mais où personne ne verse juste une petite larme pour se souvenir de dix jeunes femmes, musulmanes refusant de renier leur acceptation des autres religions ; c'est ça l'islam.
Rédigé par : genau | 16 juin 2023 à 13:04
@ Xavier NEBOUT
« Le fonctionnaire a pour fonction de faire ce que sa hiérarchie lui dit de faire avec plus ou moins de liberté d’interprétation et d’obéissance. »
Non.
Le fonctionnaire a pour fonction d'exercer l'emploi public tel que défini par la loi et le règlement, sous le contrôle de sa hiérarchie.
Le pompier ne se transforme pas en balayeur parce qu'il en aurait reçu l'ordre.
« Nous le voyons bien dans les petites municipalités, où ce sont manifestement les fonctionnaires qui dictent au maire ce qu’il peut leur imposer. »
On ne voit rien du tout, on ne sait pas de quoi vous parlez, c'est une affirmation gratuite.
« Si le pouvoir sait que ses fonctionnaires démissionneront plutôt que d’obéir à un ordre illégitime »
Un ordre illégitime serait donné par une personne n'ayant pas l'autorité compétente.
Bien vouloir donner un exemple concret d'un tel ordre.
« Alors combien de fonctionnaires démissionnent lorsque l’idéologie du pouvoir change ? »
Êtes-vous en train de penser et affirmer que la légitimité d'un ordre signifierait l'adhésion pleine et entière du fonctionnaire au programme politique du gouvernement ?
Vous ne saisissez pas l'absurdité du propos ?
« Comme avec zéro, on ne doit pas être loin de la réalité, nous avons une fonction publique qui est pourrie de chez pourri. »
C'est votre raisonnement qui est troué de partout. Pas une seule de vos propositions ne tient la route. Vous ne maîtrisez pas le sens des mots, condition nécessaire pour théoriser sur la nature de l'exercice de la fonction.
« On objectera que si la moitié des fonctionnaires démissionnent lors d’une alternative politique, l’Etat est impossible à gérer. Faux »
Complètement absurde, surtout. Pourquoi un sapeur-pompiers devrait-il cesser de l'être parce que le gouvernement a changé ?
« de Dieu le père, car le père est le seul à qui on puisse obéir sans se compromettre avec son honneur même si on pense qu’il a tort. »
Quelle illumination !
---------------------------------------------------------------
@ Robert Marchenoir (@ Marcel P)
« Philippe Bilger vous dit : les fonctionnaires méprisent trop souvent le citoyen en ne répondant même pas à ses requêtes, et vous croyez le réfuter en lui disant : le problème est réglé, une loi y a pourvu. Comme si les fonctionnaires respectaient la loi. Comme s'il suffisait qu'un truc soit marqué sur un bout de papier avec un tampon dessus pour que la réalité (voir le billet précédent) en soit modifiée. »
Philippe Bilger ne donne pas d'exemple récent et précis et je crois effectivement que son propos n'est plus actuel parce qu'une loi y pourvoit.
Cette loi ne prévoit pas qu'une obligation mais également son contrôle.
« Et vous en rajoutez. Le bouzin porte un nom : la "charte Marianne 2005". C'est sûrement parce que les fonctionnaires se sont empressés d'obéir qu'il a été suivi, cinq ans plus tard, du "référentiel Marianne 2010". Puis par le "programme Services Publics +". »
Tout s'améliore et se perfectionne. Et surtout, certaines choses se mesurent et s'évaluent, notamment le taux de réponse ou d'absence de réponse à des requêtes. Maintenant si vous êtes persuadé de savoir ce qui ne marche pas sur simple proclamation, soit. Pour reprendre votre allégorie, inutile de regarder par la fenêtre pour voir s'il pleut, puisque la pluie est impossible.
« Dans tout le reste du monde habité (et même partout en France, chez les gens normaux, c'est à dire dans le secteur privé), un accusé de réception à une demande "envoyée par voie électronique" parvient... dans les deux à trois minutes, grand maximum. »
Je pense que la différence entre délai maximal acceptable et prudent et capacités techniques usuelles.
« Voilà : le principe est posé, le boulot est fini, le fonctionnaire peut rentrer à la maison. »
Vous vous gaussez de l'Etat qui considérerait le problème clos par l'institution d'un règlement et, en même temps, vous vous plaignez que cette préoccupation de qualité du service public fasse l'objet de plusieurs développements dans le temps, de plusieurs règlements. Il faudrait choisir ce qui vous déplaît le plus.
Rédigé par : Marcel P | 16 juin 2023 à 12:56
Répondre à celui qui n’était pas encore un tueur en série aurait peut-être permis d’éviter que les lézardes psychologiques ne se transforment en crevasses insurmontables. Il a cru pouvoir les franchir en assassinant des êtres humains, mais il a sombré au fond de l’abîme.
Réponse attendue ! Réponse requise ! Réponse exigée ! L’impatience grandissante a fait place à l’exaspération ! Les accusés de réception secs et inhumains ne sont pas suffisants pour que l’expéditeur ait sinon le sentiment d’avoir été compris, tout du moins celui d’avoir été entendu.
La précarité des ingénieurs en société de service est connue, reconnue et admise. Le stress est tel que la faute professionnelle légère est envisageable tous les jours. L’avertissement n’est qu’une formalité, le licenciement une routine pour les Direction de Ressources Humaines. La juridiction des prud’hommes est habilitée à juger les conséquences mais ne peut pas modifier les causes.
La faute grave est une autre qualification des faits, on arrive dans un domaine plus austère. Quant à l’assassinat pour motif professionnel, c’est le niveau stratosphérique, police, tribunal, assises, prison.
Rédigé par : Vamonos | 16 juin 2023 à 08:14
Le fonctionnaire a pour fonction de faire ce que sa hiérarchie lui dit de faire avec plus ou moins de liberté d’interprétation et d’obéissance.
Or, dans un Etat faible - et la démocratie engendre un Etat nécessairement faible -, les pouvoirs de la hiérarchie reposent en fait sur le bon vouloir de ceux qui ont pour fonction de lui obéir.
Nous le voyons bien dans les petites municipalités, où ce sont manifestement les fonctionnaires qui dictent au maire ce qu’il peut leur imposer.
Reste alors ce qu’imposent la loi et la justice administrative.
En conséquence, l’administré n’existe qu’en rapport avec son utilité électorale ou sa faculté de nuisance. On lui répond donc si c’est utile à son intérêt personnel de fonctionnaire. Les autres considérations relèvent de la littérature.
Par ailleurs, se pose la question de l’obéissance aux consignes, directives etc. pour ne pas dire aux ordres.
« Osculta » nous dit le bénédictin, mais là il s’agit d’ob-ouir, n’écouter que les ordres, et donc pas sa conscience.
Si l’ordre y est contraire, le choix est entre la démission ou l’avilissement et donc le déshonneur.
Si le pouvoir sait que ses fonctionnaires démissionneront plutôt que d’obéir à un ordre illégitime, le niveau spirituel de l’Etat est élevé, dans le cas contraire, il est bas.
Alors combien de fonctionnaires démissionnent lorsque l’idéologie du pouvoir change ?
Comme avec zéro, on ne doit pas être loin de la réalité, nous avons une fonction publique qui est pourrie de chez pourri.
On objectera que si la moitié des fonctionnaires démissionnent lors d’une alternative politique, l’Etat est impossible à gérer. Faux : si la démocratie est en effet le régime de l’abaissement spirituel, il en est autrement dans une monarchie où le pouvoir est en principe ou tout au moins symboliquement issu de l’autorité paternelle - de Dieu le père, car le père est le seul à qui on puisse obéir sans se compromettre avec son honneur même si on pense qu’il a tort.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 16 juin 2023 à 07:08
"Gabriel Fortin, face à son délire, aurait eu besoin d'un tout petit peu de normalité." (PB)
Gabriel Fortin ment !
Il est statistiquement impossible que, s'il s'est plaint à tant de gens, aucun n'ait répondu !
Il sait que le mensonge n'est pas un délit en France, même devant un magistrat, alors il en profite !
"...peut-être d'ailleurs en a-t-il reçues ?" (PB)
Gabriel Fortin ne délire pas, il ment !
Rédigé par : Claude Luçon | 16 juin 2023 à 00:46
@ Marcel P | 15 juin 2023 à 13:08
Encore une biopsie sociologique démontrant, dans des conditions scientifiques quasi parfaites, qu'être fonctionnaire français détruit le cerveau.
Philippe Bilger vous dit : les fonctionnaires méprisent trop souvent le citoyen en ne répondant même pas à ses requêtes, et vous croyez le réfuter en lui disant : le problème est réglé, une loi y a pourvu.
Comme si les fonctionnaires respectaient la loi. Comme s'il suffisait qu'un truc soit marqué sur un bout de papier avec un tampon dessus pour que la réalité (voir le billet précédent) en soit modifiée.
J'ai en tête un "running gag" de ce genre : depuis 67 ans, chaque nouveau ministre de l'Éducation, ou peu s'en faut, annonce en fanfare qu'il interdit les devoirs à la maison.
Les profs n'ont jamais cessé de donner des devoirs à faire à la maison.
Ici, l'expérience est scientifiquement parfaite, car aucun commentateur ne vous a provoqué sur le sujet. C'est, semble-t-il, avec une parfaite bonne foi que vous nous dites : il est inutile de regarder par la fenêtre pour voir s'il pleut, puisqu'une loi a interdit la pluie.
Et vous en rajoutez. Le bouzin porte un nom : la "charte Marianne 2005". C'est sûrement parce que les fonctionnaires se sont empressés d'obéir qu'il a été suivi, cinq ans plus tard, du "référentiel Marianne 2010". Puis par le "programme Services Publics +".
Ça, pour inventer des appellations plus pompeuses et ridicules les unes que les autres, les fonctionnaires (et les politiciens, ce sont les mêmes) savent y faire. Ils ne savent même faire que ça. Et que je te turbine des mots, et que je t'inonde de trucs, de machins, de lois, de commissions, de référentiels et chépaquoi, qui tous portent des noms à rallonge et qui se renouvellent à chaque saison...
Vous poussez même l'obligeance jusqu'à nous fournir le texte qui prouve à quel point cette abrutie de Marianne est infichue de faire la différence entre une botte d'oignons et cent grammes de clous : "L’usager reçoit un accusé de réception à ses demandes écrites (sauf exceptions prévues par la loi) : dans un délai maximum d’une semaine lorsque les demandes sont envoyées par voie électronique [...]".
Hahaha. Long hululement douloureux du citoyen poussé à bout par tant de sottise imperturbable et répétée.
Parce que bien sûr, le Fonctionnaire frôncé, quand il reçoit une demande par voie électronique, il enfile ses manches de lustrine, il démarre à la manivelle son ordinateur à lampes, et il ouvre la missive électronique de Madame Duglandu, 3 ruelle d'En-Dessous, Sainte-Gudule (Creuse), pour lui répondre : "Chère Madame, j'ai bien reçu, etc."
Il n'y a qu'en France communiste qu'on considère qu'envoyer un accusé de réception par mail au bout d'une semaine est un exploit, montrant les extraordinaires performances de l'État fort et stratège que nous devons au général de Gaulle, sans lequel, etc.
Dans tout le reste du monde habité (et même partout en France, chez les gens normaux, c'est à dire dans le secteur privé), un accusé de réception à une demande "envoyée par voie électronique" parvient... dans les deux à trois minutes, grand maximum.
Parce qu'il est automatique, bougre d'andouille.
C'est l'ordinateur qui répond, et il est programmé pour le faire dès que le mail du cochon de payant arrive ! Du moins, si un fonctionnaire intempestif ne s'avise pas de "travailler" juste à ce moment-là, et de mettre ses grosses mains pleines de doigts dans un processus qui n'avait nul besoin de lui pour se dérouler parfaitement.
Et vous terminez en apothéose : "Même si c'est sans doute imparfait, parce qu'il y aura toujours un facteur humain, le principe est posé".
Voilà : le principe est posé, le boulot est fini, le fonctionnaire peut rentrer à la maison. En pestant contre ce satané "facteur humain", qui, seul, est cause que son ouvrage s'obstine à rater.
C'est sûr que si les Français pouvaient se volatiliser, cesser d'embêter l'administration et disparaître du paysage, les fonctionnaires pourraient enfin rester entre eux et piloter l'État comme il convient.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 16 juin 2023 à 00:10
Ce monsieur Fortin qui assassine pour se venger d'avoir été traité semble-t-il comme un chien n'est pas pour autant un héros. Assassiner en rétorsion d'injustices réellement subies revient à faire jouir encore plus les pervers de l'arbitraire.
Etant ingénieur compétent pas trop âgé, il pouvait quitter ce pays qui insultait sa citoyenneté. Emigrer pour les vrais Français est peut-être la seule réponse à l'immigration, pour ceux qui peuvent se vendre ailleurs.
Car une société devenue perverse s'acharne sur ses Résistants, on en sait quelque chose.
Rédigé par : Henri Gibaud | 15 juin 2023 à 20:41
DRH : Directeur des ressources humaines.
Humaines, vraiment ?
Rédigé par : Exilé | 15 juin 2023 à 18:23
Politesse ? Obligation ? Société ? Tout cela est dépassé. S'organise une forme d'entreprise, qui, ne sachant pas vraiment gérer les individus, s'accommode de directives pour les collectivités.
Bien sûr qu'il y a des vrais bons fonctionnaires, mais aussi des citoyens fous de la correspondance fleuve, de la réclamation vétilleuse, du non sens social. On cite le cas de RSA et de ses formulaires assommoirs. Aucune importance, c'est collectif, c'est bien, et pour y adhérer, il faut se soumettre.
En revanche, des assistantes sociales très bien formées, sortent d'affaire surtout les familles d'immigrés sans lesquelles ces hautes figures de l'humanisme n'obtiendraient rien. C'est organisé comme ça.
Pour être dans le vent, et pour tenter de simplifier toutes les complications administratives, j'avais formulé une demande auprès d'un quelconque ministre, quelqu'un de pas très important, style Schiappa, proposant qu'une personne touchant le sol français, avec ou sans papier reçoive:
- des documents de séjour, de plano
- une revenu mensuel de base de 2000 €/ mois exonéré, outre allocations familiales, AME, et allocations logement sur Le reste à charge calculé sur le loyer nominal.
- en priorité, un appartement au loyer partiellement payé par les communes, correspondant aux besoins familiaux, réels ou en projet, autant que possible en zone résidentielle ou près de la mer.
- un véhicule automobile récent, avec son permis de conduire et une allocation de carburant de 40 litres/mois.
Eh bien, je vous le donne en mille, on ne m'a pas répondu. Mais ça a dû faire de l'effet, avec le temps, si on voit les propositions de la NUPES et autres gens sublimes de la gauche.
Rédigé par : genau | 15 juin 2023 à 16:59
Monsieur Bilger,
Vous avez tout à fait raison.
Une société qui perd ses règles de savoir-vivre devient violente, d'autant plus qu'elle provoque du ressentiment.
Rédigé par : Alain Debayle | 15 juin 2023 à 16:08
Certes, tout lettre mérite réponse.
Dans le cas d'espèce, l'homme dont vous parlez a tué avec préméditation trois êtres humains. J'espère qu'il sera condamné à la peine la plus grande prévue par le Code pénal. Cela ne consolera guère les familles des victimes, mais...
Rédigé par : Patrice Charoulet | 15 juin 2023 à 15:41
Monsieur Bilger,
« Il est évident que Gabriel Fortin n'aurait pas mis fin à son terrifiant ressentiment collectif grâce aux réponses qu'il attendait (peut-être d'ailleurs en a-t-il reçues ?) et qui, absentes, ont sans doute aggravé son sentiment de frustration, de rejet et de haine. »
Ce que vous aviez mis en place et que vous voudriez étendre s'est déjà développé, étendu, systématisé.
La charte Marianne en 2005, suivie référentiel Marianne en 2010, est désormais remplacée par le programme Services Publics +
https://www.plus.transformation.gouv.fr/
« L’usager reçoit un accusé de réception à ses demandes écrites (sauf exceptions prévues par la loi) :
- dans un délai maximum d’une semaine lorsque les demandes sont envoyées par voie électronique
- dans un délai maximum de deux semaines lorsque les demandes sont adressées par courrier
Quel que soit le canal utilisé par l’usager, l’administration apporte à ce dernier une réponse sur le fond ou lui communique un délai de traitement de sa demande (dossier, démarche, réclamation etc.).
Il peut s’agir d’un délai indicatif ou, dans le meilleur des cas, d’un délai personnalisé. »
C'est donc une obligation légale pour une administration publique de répondre. Sauf à démontrer que les services concernés n'auraient pas répondu à ces obligations (ce qui serait une faute), ce n'est clairement pas le problème. Les administrations répondent. Mais elle répondent dans leur périmètre, dans les limites de ce qui peut l'être sans trahir d'autres obligations (comme le secret de l'enquête) et les solliciteurs compulsifs, incompris du monde qui les entoure, sont rarement dans leur périmètre.
Et il est fort possible que ces réponses, jamais satisfaisantes pour le malade, renforcent en fait son délire.
C'est donc bien tenté, monsieur Bilger. Vous pointez du doigt ce qui était autrefois un réel problème. Mais l'Etat s'est pris en main et a transformé en norme ce qui était des stratégies de service reposant sur un esprit novateur comme le vôtre.
C'est en route depuis près de vingt ans. Même si c'est sans doute imparfait, parce qu'il y aura toujours un facteur humain, le principe est posé.
Rédigé par : Marcel P | 15 juin 2023 à 13:08
« Et si on avait répondu au "tueur de DRH" ? »
Je ne suis pas certain que répondre à ses doléances aurait eu un effet salvateur chez ce tourmenté aux pulsions paranoïdes qui a quand même tué trois personnes. Son cas relève de la psychiatrie.
Quant à répondre systématiquement aux gens insatisfaits, il me paraît évident de faire d'abord le tri entre les doléances justifiées et les récriminations des rédacteurs compulsifs qui ne toutes façons ne se satisferont jamais de la réponse donnée et continueront de plus belle à épancher leur mal-être, parfois sous la forme de menaces.
Rédigé par : Achille | 15 juin 2023 à 13:06
Répondre est avant tout une politesse et cette politesse, qui peut de nos jours paraître à beaucoup comme une qualité bien secondaire, voire dérisoire, témoigne pourtant de la considération, du respect, que l'on porte à autrui. Comment ne pas être révolté au motif de se sentir ignoré, de n'être pas pris au sérieux, de ne pas être reconnu ?
C'est de l'usage de cette qualité qu'est la politesse que finalement d'autres vertus peuvent naître et Aristote ne disait déjà rien d'autre lorsqu'il affirmait : « Les dispositions morales proviennent d'actes qui leur sont semblables ». Formule que nous pourrions compléter en précisant : si insignifiants ses actes paraissent-ils.
Rédigé par : Michel Deluré | 15 juin 2023 à 11:40