Mon titre fait référence à une phrase du dramaturge Roger Vitrac s'adressant à son épouse : "Tu verras, quand je serai jeune !"
Pourquoi ai-je envie d'écrire ce billet, à rebours, sur la vieillesse ?
Parce que d'abord je suis plus que lassé par les pauvres d'esprit qui sur les réseaux sociaux, ne connaissant de Charles de Gaulle que ce seul constat, "la vieillesse est un naufrage", qu'il appliquait au maréchal Pétain et dont ils usent en permanence de manière inappropriée, s'imaginent décisifs avec cette saillie qu'ils croient offensante. En tout cas elle est inapte à battre en brèche une argumentation qu'ils seraient incapables de récuser autrement...
Plus profondément, cela fait longtemps que je désire traiter ce thème en montrant les limites de mon âge mais surtout ses forces, ses privilèges.
Ses limites. Par exemple ce qui me détourne d'engager une vie politique sur le tard est moins l'âge lui-même, qui ne serait pas intrinsèquement un obstacle pour une nouvelle existence de ce type, que le sens du ridicule. À tort ou à raison, serais-je habité par une telle pulsion que je m'interrogerais sur la plausibilité de cet élan me saisissant après tant d'années. Je douterais de ma légitimité à entreprendre à ce stade une activité aussi intense et absorbante que la politique...
Le raisonnement évidemment ne sera pas le même pour qui a passé l'ensemble de sa vie dans ce domaine, au pouvoir ou dans la multitude des fonctions démocratiques permises par l'élection. La vieillesse est rarement perçue alors comme une entrave, l'opportunité de se décharger de ses responsabilités mais au contraire telle la richesse d'une expérience et d'un capital dont les autres devraient vous remercier de bien vouloir les mettre encore à leur disposition.
Mais, surtout, ses forces, ses privilèges.
Il y a, bien sûr, le poncif que chaque période de la vie a ses bienfaits. Il serait alors faux de dénier que la vieillesse aussi a ses avantages, une fois admis tout ce dont elle prive, notamment sur le plan physique.
Cette banalité devrait au moins préserver de l'insupportable ridicule qu'est le jeunisme, perversion vous dégradant au motif qu'il y aurait un âge d'or et qu'il conviendrait de le rejoindre artificiellement par tous moyens. Rien de plus laid que ce prurit !
Mais je voudrais aller plus loin pour tenter de démontrer qu'elle peut constituer, sur beaucoup de registres, plus qu'un déclin ou un handicap : une avancée, un couronnement, qui font succéder à l'apprentissage et à la fraîcheur de la jeunesse, à la responsabilité de l'âge mûr, la liberté quasi absolue de la vieillesse.
Pour ma part, considérant mon parcours, je ressens l'âge où je suis aujourd'hui comme une chance infinie, celle qui me permet, dans les domaines social, psychologique, intellectuel, de me dire enfin délesté de tout ce qui, au fil d'une existence, constitue des freins, des peurs, des blocages, une bienséance inutile, une révérence excessive, des ambitions délétères, des hypocrisies, des mensonges.
L'impression délicieuse d'avoir été dépouillé, par la force des choses et la volonté personnelle qui a enfin le droit de s'exprimer dans sa plénitude, des multiples charges, embarras, contraintes et frilosités qui représentaient autant d'obstacles, pour aboutir enfin à la vérité de soi face à autrui et à soi-même.
Loin de diminuer, l'âge augmente, délivre, rassemble, concentre, s'attache à l'essentiel. Ce que le fil des jours éparpille au nom du divertissement pascalien et de l'importance exagérée qu'on se donne, comme si on était forcément indispensable au cours de la société, la vieillesse le quitte avec bonheur, nous plongeant dans la gravité de ce qui compte - plus le moindre temps ne devant être gaspillé - et dans la légèreté d'une noble et belle indifférence.
"Tu verras, quand je serai vieux" ne se veut pas un paradoxe mais, plaçant au premier plan un état enfin débarrassé de tout ce qui empêche d'être pleinement soi, souligne qu'il ne faut jamais regarder derrière mais toujours devant.
@ Claude Luçon
"J'ai d'ailleurs remarqué qu'à l'étranger, en condition ou terre hostile, nous Français savions parfaitement nous unir et faire front ensemble quels qu'aient été nos divisions ou désaccords. Il semble qu'on découvre son patriotisme loin de l'Hexagone."
Comment transposer cela chez nous... Je sais que c'est un défi, mais vous avez écrit les aimer, dans je ne sais plus quel commentaire...
Alors ?
Rédigé par : Lodi | 19 juillet 2023 à 18:11
@ Claude Luçon | 18 juillet 2023 à 00:11
Donc vous avez 93 ans ? Tous mes compliments. Après avoir connu la guerre, les privations alimentaires et la terreur quotidienne, vous méritez tout mon respect pour votre grand âge et au regard de tout ce que vous avez enduré d'horrible.
Rédigé par : Ellen | 19 juillet 2023 à 17:29
Les jeunes aujourd'hui se demandent dans quel monde ils seront lorsqu'ils seront vieux. Ils se demandent s'ils seront en état de vivre (survivre ?) normalement, dans 30-40 ans. Et en effet les problèmes socio-économiques, internationaux, climatiques etc. ne sont pas encourageants.
Rédigé par : ram222 | 19 juillet 2023 à 09:34
@ Xavier NEBOUT | 18 juillet 2023 à 16:00
Vous voulez mesurer ma force, elle va de l'aigu au grave que j'utilise en fonction de l'interlocuteur... Dans un premier temps face à vos insultes j'ai tenté par charité de calmer vos ardeurs maladives (car je crois que vous devriez vous faire soigner) et puis maintenant je vais vous dire une chose entre nous : je n'ai jamais partagé vos convictions politiques sur Pétain, ni celles sur les hérésies verbales de JMLP, je suis un gaulliste pur jus... un sniper indépendant
Maintenant j'utilise le droit d'insulte dont disposent Marchenoir et duvent : "casse-toi pauvre Kong et va te faire voir ailleurs" !
Nota Bene : voici le point de départ de cet échange cordial @ Patrice Charoulet | 17 juillet 2023 à 11:13
Rédigé par : Ugo | 19 juillet 2023 à 09:05
@ Ugo
Dire à quelqu'un qu'il est un couillon de voter dans un sens ou dans l'autre, est une chose. Chercher à le blesser dans le sens de sa vie est inacceptable.
Le mieux que vous ayez à faire est d'accepter un peu d'humiliation en le priant de vous pardonner.
C'est là que l'on va mesurer votre force.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 18 juillet 2023 à 16:00
@ Xavier NEBOUT | 17 juillet 2023 à 21:22
Bonjour,
Qu'importe le pseudo, un nom n'a pas plus d'importance qu'un pseudo sur un blog.
Je ne tiens pas de petites fiches comme votre protégé, cela ne correspond pas à mes commentaires et à ma personnalité, j'ai simplement la mémoire des âneries qui sont proférées sur ce blog lorsque je les ai lues.
Monsieur Charoulet utilise sa verve en dénigrant en permanence le RN et d'autres spécimens s'exprimant sur ce blog et sa Seigneurie se plaint lorsqu'on le taquine. (Voir Patrice Charoulet | 17 juillet 2023 à 10:09 "Vous m'avez critiqué vingt fois en cinq ans".)
Faites-vous partie des fidèles de son blog pour renier vos amitiés pour si peu ? D'ailleurs je n'arrive plus à comprendre ce que vous écrivez depuis quelque temps, une mauvaise influence peut-être.
Cordialement.
Rédigé par : Ugo | 18 juillet 2023 à 10:46
@ Michel Deluré | 17 juillet 2023 à 16:52
Merci ! Vous avez raison, j'ai pris la vie et la prends toujours, comme un défi !
Peut-être un besoin de me prouver à moi-même ce dont j'étais capable, c'est lié à mon enfance dont la partie principale de 10 à 15 ans s'est déroulée en pleine guerre et pas particulièrement facile !
Il y a eu des hauts, mais aussi des bas.
Mon acte de gloire est à la fois imprévu, étonnant et fou.
Cette période d'avril 1961 à juin 1964 en Algérie au fond du Sahara, à In Amenas, département des Oasis, devenu Wilaya des Oasis durant la guerre et le début de l'indépendance, vaudrait tout un bouquin, ce fut une aventure mais je ne suis pas du genre littéraire.
J'étais dirigeant pétrolier dans le domaine du carottage électrique, donc purement scientifique, quand un puits en forage, Tiguentourine 40 (TG 40), au sud-est du Sahara, est entré en éruption suite à une fausse manoeuvre de ceux qui étaient chargés du forage et de son tubage. Ils n'ont pas pu contrôler l'éruption, un mélange de gaz naturel et d'hydrocarbures liquides légers. C'était pourtant un champ connu où on savait qu'il y avait une anomalie de pression, une surpression vers 500 mètres de profondeur.
Ou on contrôle une éruption dès son début - les puits sont équipés d'un BOP (Blow Out Preventer) - ou on perd le contrôle et il ne reste plus qu'à appeler le pompier américain, Red Adair, lequel arrivait, faisait son plan et demandait un chèque blanc en disant qu'il mettrait la somme qui semblait juste... pour lui.
En général quelques millions de dollars.
Il avait éteint quelques mois auparavant une éruption de gaz devenue épouvantable sur le puits Gassi Touil 2, il lui avait fallu des jours, des semaines même, avant d'arriver des USA.
J'ai toujours la photo de la colonne de feu de GT 2 encadrée dans ma salle de bain, près de ma douche :)
Pour le dirigeant de la CREPS, devenue plus tard Elf, TG 40 était un désastre et la fin probable de sa carrière.
Il est venu me trouver et m'a expliqué son problème.
J'ai demandé pourquoi moi ? Il m'a répondu ;
"Parce qu'il n'y a que toi à In Amenas qui ait suffisamment de culot pour s'attaquer à un problème pareil !"
Après réflexion j'ai accepté en lui disant : "À partir de maintenant c'est moi le patron de CREPS, toi compris, tout ce que je mobilise tu paieras pour !"
Il a accepté !
Avec l'enthousiasme de quelques collègues de diverses sociétés, en particulier génie civil et quincaillerie industrielle (hydraulique) et le petit corps de pompiers de CREPS, mon culot avait fait école, ces deux jours-là, nous avons attaqué le problème et tué l'éruption en 48 heures.
Nous étions tous si fiers d'avoir démontré que pas seulement Red Adair savait éteindre une éruption, que nous n'avons pas envoyé de facture spéciale à CREPS.
Une bande d'amateurs frenchies avait démontré aux Américains que nous étions aussi bons pétroliers qu'eux ! Culot aidant !
J'ai toujours le texte du rapport à ma direction parisienne et sa réponse.
J'ai d'ailleurs remarqué qu'à l'étranger, en condition ou terre hostile, nous Français savions parfaitement nous unir et faire front ensemble quels qu'aient été nos divisions ou désaccords. Il semble qu'on découvre son patriotisme loin de l'Hexagone.
Rédigé par : Claude Luçon | 18 juillet 2023 à 00:11
@ Patrice Charoulet | 17 juillet 2023 à 11:13
Mon propos est-il en français correct si j’affirme que vous n’égayez pas ce blog, mais que vous ne vous égaillez pas non plus en matière de sujets abordés hors sujet ? C’est votre problème et sa solution semble particulièrement problématique...
-------------------------------------------------------------------
@ Ugo | 17 juillet 2023 à 13:39 (@ Patrice Charoulet)
« Vos élèves les petits Noirs de Saint-Louis du Sénégal puis de La Réunion devaient vous maudire. »
On tient peut-être là le début d’une explication des émeutes... D’anciennes victimes du prof Charoulet sont-ils à l’origine de cette chienlit ? Auquel cas il faudrait que ledit prof, fier d’être macronien, admette qu’à l’époque, sans le savoir - ce qui lui apporte une circonstance atténuante -, il a œuvré contre son maître d’aujourd’hui. Je ne suis pas sûr qu’il reconnaîtra ce péché capital...
Rédigé par : Serge HIREL | 17 juillet 2023 à 22:34
@ Patrice Charoulet
"Vous avez retenu des choses sur moi, que j'avais dites ici il y a bien des années. Votre nouveau pseudo, "Ugo", est donc le ripolinage d'un autre pseudo, Ninive sans doute. Vous me critiquez sottement et sans fondement. Qui mérite les plus dures critiques et les mieux fondées est celui qui change de pseudo comme de chemise."
Déjà que s'exprimer anonymement n'est pas glorieux, le faire en adressant des propos injurieux est infâme, mais si en plus le quidam monte des dossiers sur les intervenants pour les accabler d'attaques personnelles le cas échéant, là, il s'agit d'un pervers. Il est cramé, ce type !
Dommage car je partageais ses opinions politiques.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 17 juillet 2023 à 21:22
@ Ugo
Vous avez retenu des choses sur moi, que j'avais dites ici il y a bien des années. Votre nouveau pseudo, "Ugo", est donc le ripolinage d'un autre pseudo, Ninive sans doute. Vous me critiquez sottement et sans fondement. Qui mérite les plus dures critiques et les mieux fondées est celui qui change de pseudo comme de chemise.
Rédigé par : Patrice Charoulet | 17 juillet 2023 à 20:18
@ Ugo
Ce qu'il y a de plus méprisable, c'est la méchanceté.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 17 juillet 2023 à 19:06
@ Deviro | 17 juillet 2023 à 15:00
Pas de problème pour la gaieté j'en ai en réserve dans ma boîte à malices qui doit ressembler à la vôtre. Mais l'appartenance au milieu médical ne me fait pas oublier ce que nous sommes et ce que nous devenons ; comme je n'ai pas oublié "l'histoire du petit chat", de la vieille dame de Bordeaux avec sa petite-fille, des bébés d'Annecy, des émeutes de début juillet, de la disparition d'Emile, de la guerre du Donbass qui lutte pour garder son indépendance. Je ne fossilise pas ma mémoire pour faire plaisir à notre psychopathe pervers.
---------------------------------------------------------------------
@ finch | 17 juillet 2023 à 10:38
C'est une très belle histoire que vous venez de nous conter... je ne la connaissais pas... Gérard Philipe... 36 ans... l'un de nos plus grands acteurs et cela sentait si bon la France, elle a dû mourir avec lui.
Rédigé par : Ugo | 17 juillet 2023 à 18:18
@ Claude Luçon 16/07/23 19:47
Ce que je pense, Claude Luçon, vous concernant et qui explique en partie votre longévité, c'est que surtout vous aimez la vie non point parce qu'elle est bonne mais bien pour qu'elle le soit. Vous aimez la vie non pas uniquement pour les plaisirs qu'elle a pu ou peut encore vous procurer mais aussi pour les difficultés qu'elle vous a demandé d'affronter et que vous avez surmontées.
En tout cas, merci Claude pour votre exemple et continuez à nous régaler de vos propos.
Rédigé par : Michel Deluré | 17 juillet 2023 à 16:52
@ Ugo | 17 juillet 2023 à 13:39
"Croyez-vous que déféquer et uriner sur soi n'est pas un malheur lorsqu'on ne peut pas se laver soi-même ?"
Allons, allons, un peu de gaieté que diable...
Té, une devinette !
Qu'est-ce qui fait 10 mètres de long, qui tourne en rond tout plein de couleurs et qui sent le pipi ?
Langue au chat ? => c'est une farandole dans une maison de retraite...
Rédigé par : Deviro | 17 juillet 2023 à 15:00
@ Tipaza | 17 juillet 2023 à 09:06
Ben il fallait le dire que c'était un projet de livre !
J'étais surpris de lire ce texte, ce n'était pas comme vous, vous êtes un de ceux que je crois :)
Rédigé par : Claude Luçon | 17 juillet 2023 à 14:19
@ Patrice Charoulet | 17 juillet 2023 à 11:13
Vous nous faites part de votre état de bonne santé le 16 juillet 2023 à 17:12
Soyez certain que vous vivrez encore longtemps car le ridicule ne tue pas.
Pour le reste, comptez-vous nous étaler périodiquement des définitions puisées au hasard dans l'un des dictionnaires qui sont à la disposition de tous ?
Certes cela fait monter l'audimat du blog mais il y a mieux pour ce faire il suffit d'employer la méthode en vogue chez Ivan Rioufol où les commentaires sont multipliés bêtement par dix par rapport à ceux de Justice au Singulier. Je ne veux pas dire pour autant que vos rares commentaires sont instructifs.
Vos élèves les petits Noirs de Saint-Louis du Sénégal puis de La Réunion devaient vous maudire.
-----------------------------------------------------------------
@ Deviro | 16 juillet 2023 à 19:51
Il y a encore de nombreuses autres surprises : la surdité totale, la perte intégrale de la vue et bien d'autres misères telles que la maladie à corps de Lewy et puis aussi celles que l'on peut attraper à tout âge.
Sans oublier tout ce qui se développe dans notre société égoïste où la famille est réduite à sa plus simple expression et ne peut pas accomplir son rôle d'assister celui ou celle qui nous a donné la vie.
Croyez-vous que déféquer et uriner sur soi n'est pas un malheur lorsqu'on ne peut pas se laver soi-même ? Il arrive parfois que l'on découvre un mort du fait d'une odeur qui empeste le voisinage !
De Gaulle avait encore une fois raison : la vieillesse est un naufrage !
Certains pingouins endimanchés de ce blog n'arrivent pas à imaginer cela et s'autorisent à philosopher sur tout le reste... le moi-je est indestructible jusque dans la tombe.
Rédigé par : Ugo | 17 juillet 2023 à 13:39
Sans compter qu'après, l'éternité est très longue surtout vers la fin.
Ce n'est pas de moi.
La canicule annoncée est là, effroyable. 25° en Béarn d'où la couleur rouge sang des cartes météo. La vallée d'Ossau a été rebaptisée "la vallée de la mort qui tue". Les Ossalois quittent la vallée en longues files ininterrompues, quémandant de l'eau. J'ai ouvert ma fontaine devant le corps de ferme, celle qui est réservée d'habitude aux pèlerins. C'est apocalyptique.
Rédigé par : hameau dans les nuages | 17 juillet 2023 à 12:55
Belle réflexion en vérité sur soi, Monsieur Bilger.
Mais celle-ci s'inscrit dans une société qui a évacué la mort, qui pratique une forme de culte du jeunisme, qui a voulu oublier que l'enfant n'est pas un adulte en réduction mais un adulte en devenir à la condition d'avoir été éduqué (ex-ducere). Et qu'il est incapable sans cela de s'auto-former comme l'ont prétendu des pédagolos de service à l’Éducation nationale ! L'on voit aujourd'hui à quoi conduit l'ignorance de la Sagesse comme le principe d'humilité que l'on enseignait auparavant.
Au fond, il s'agit du rapport au temps que chacun entretient de manière personnelle. Pour nous sur cette Terre, le temps n'a qu'un sens au sens physicien de l'expression et il va pour tout ce qui y existe, de la naissance à une disparition programmée. Même les roches s'érodent, vieillissent et disparaissent en se transformant, simplement sur un temps beaucoup plus long.
À lire les commentaires, nous semblons sur ce blog être un certain nombre ayant cumulé les ans, voire réussi leur "carrière" que, puisque nous sommes encore dans les temps de la Fête nationale, le couplet des enfants de la Marseillaise résume ainsi :
"Nous entrerons dans la carrière,
Quand nos aînés n'y seront plus ;
Nous y trouverons leur poussière
Et la trace de leurs vertus. (Bis)
Bien moins jaloux de leur survivre
Que de partager leur cercueil
Nous aurons le sublime orgueil
De les venger ou de les suivre."
Le vrai problème à mon sens est bien de savoir si nos générations auront su inculquer à leurs descendants la trace de leurs vertus ! À en juger par l'incapacité politique de ceux qui nous gouvernent et donc nous ont succédé avant que nous disparaissions, j'aurais tendance à être pour le moins pessimiste !
Rédigé par : Robert | 17 juillet 2023 à 12:38
Langue française
Une problématique ou un problème ?
Dérivé de « problème », le terme « problématique » est ancien dans la langue (XVe siècle), comme adjectif, avec le sens de « qui a le caractère d'un problème, douteux, équivoque ».
Il est employé comme nom, avec l'acception d'« art, science de poser des questions » ou d'« ensemble des problèmes posés par une science ». Ce nom tire son prestige de son imprécision même et il est souvent employé à tort là où conviendraient les termes de « problème, question » ; l'employer à la place de « problème » est une impropriété ridicule.
S'égailler ou s'égayer ?
Je lis à l'instant dans un quotidien national un article où l'auteur emploie « s'égayer » en pensant
au verbe « s'égailler ». Regrettable confusion.
« S'égayer » (prononcé é-ghè-yé) est dérivé de « gai » et signifie « s'amuser, se distraire ».
« S'égailler » (prononcé é-ga-yé), c'est « se disperser ». C'était autrefois un mot dialectal. Il vient de l'ancien français « esgailler », « répandre, éparpiller ».
Comment ne pas les distinguer ?
Abasourdi
J'entends à la télé un célèbre avocat prononcer ce mot comme s'il venait de « sourd ». Non. La lettre « s » centrale doit se prononcer « z ».
Rédigé par : Patrice Charoulet | 17 juillet 2023 à 11:13
@ Tipaza | 16 juillet 2023 à 23:01
Bonne nouvelle pour vous.
Vous ne courez aucun risque d'avoir un AVC...
Pour dédramatiser un peu et comme le dit l'histoire connue de tous, il est préférable "d'avoir" Parkinson que Alzheimer.
En effet, il vaut mieux risquer de renverser son verre de bière plutôt que d'oublier de le boire...
Rédigé par : Deviro | 17 juillet 2023 à 11:05
Philippe Bilger a pu accéder à la vieillesse… Il l'évoque dans ce billet.
Gérard Philipe n'a pas eu cette chance, puisqu'il avait 36 ans lorsque fut découvert le cancer du foie qui l’emporta en peu de mois. Ce grand acteur était aussi une grande âme ainsi que le révéla cette histoire (d'après Henri Guérin, tenancier du bar 'le Gorille' sur le port de Saint-Tropez).
Un matin de 1953, à l'aube, Gérard Philipe quitta "Chez Palmyre", alors un célèbre restaurant-dancing de Saint-Tropez, ancienne maison close. Il descendait vers le port quand, tout à coup, une vieille femme l'aborda : « Monsieur Gérard, lui dit-elle, vous ne me connaissez pas, bien sûr, mais je suis une brave femme ». Et, comme cela, de but en blanc, elle lui parla de sa vie misérable. Elle était trop âgée pour vendre quoi que ce soit aux touristes. Désormais, dans ce Saint-Tropez qui était devenu le domaine des riches et des magasins tendance qui avaient remplacé les échoppes d’antan, elle se sentait perdue dans sa propre rue comme bien des vieux Tropéziens. Elle n’osait plus se rendre sur le port, pas même avec sa plus belle robe. Il lui avait fallu un immense courage pour oser s'adresser à Gérard Philipe, comme elle le lui avoua ce matin-là. Mais une de ses voisines, une brave commère, lui avait dit que si elle parvenait à lui parler, alors, peut-être, pourrait-il l’aider. Elle avait attendu toute la nuit qu'il sorte, à quelques mètres de Chez Palmyre.
Gérard Philippe écouta patiemment la vieille dame, qui n’arrivait pas à en venir au fait. Enfin, elle se lança. Sa petite-fille, âgée de seize ans, avait eu un accident. Quelques mois auparavant, elle s’était atrocement brûlée au visage en préparant des frites. Le feu avait pris à l’huile, une immense flamme avait jailli de la poêle, léchant son visage, la brûlant gravement au second degré. Heureusement, les yeux n’avaient pas été atteints parce qu’elle portait des lunettes. Après avoir été soignée trois semaines à l’hôpital de Saint-Tropez, elle était revenue chez sa grand-mère, sa seule parente. Son père et sa mère étaient morts à Paris, quelques jours avant la Libération. Malheureusement, la jeune fille avait de vilaines cicatrices au visage qui ne partiraient que sous l'effet du bistouri d’un chirurgien esthétique.
« Voilà, Monsieur Gérard, depuis l’accident, elle se trouve laide et cela fait six mois qu’elle n’est pas sortie de la maison parce qu’elle ne veut pas qu’on la voie. Elle dépérit. J'ai pensé que, peut-être, Monsieur Gérard et ses amis artistes pourraient nous venir en aide pour payer l'intervention. Plus tard, ma petite fille rembourserait un peu chaque mois dès qu'elle aurait trouvé un bon travail. »
Gérard Philipe raccompagna alors la vieille dame chez elle et fit connaissance de la jeune fille défigurée.
Trois mois après, la jeune fille se rendit à Marseille, où elle fut opérée. Elle recouvra un visage normal. Gérard avait payé seul ses frais d'intervention, n’en parla à personne et ne voulut jamais que cela fut évoqué, ni être remboursé.
La vieille dame raconta cette histoire à quelques amis du village et la rumeur parvint jusqu'aux oreilles d'Henri Guérin.
Quelques années plus tard, la jeune femme, heureuse et épanouie dans son existence, se rendit, une fois de plus, comme elle le faisait chaque année, sur la tombe à Ramatuelle d’un très grand acteur, trop tôt disparu, dont elle n’avait jamais pu oublier l’extrême bonté.
Il n'avait pu profiter de sa vieillesse.
Mais le fait de partir tôt et son extrême talent d'artiste avaient sublimé sa vie.
Quand la légende dépasse la réalité… alors on publie la légende.
Rédigé par : finch | 17 juillet 2023 à 10:38
Nous revoici en pleine querelle entre les générations. La hache de guerre a été déterrée entre les classiques réactionnaires et les modernes insolents.
Pourtant, il semblait que l’affaire était entendue une fois pour toutes, sans contestation possible parce que les vieux possèdent un avantage insurmontable, un atout en platine d’une valeur inégalable.
Les vieux ont tous été jeunes, ils possèdent cette expérience. Par contre, les jeunes ne sont pas certains de devenir vieux !
Rédigé par : Vamonos | 17 juillet 2023 à 10:14
@ Deviro
"Ils ne sont pas trois, mais 5 ! Vous avez oublié Alzheimer et Parkinson... à partir d'un certain âge, on ne se demande plus SI ça vous tombera dessus, mais QUAND..."
Vous m'avez critiqué vingt fois en cinq ans.
Cette fois, vous avez raison : partout où cela sera possible (mon blog, Facebook...), je remplacerai trois par cinq. Je ne pensais pas à ces deux-là.
Rédigé par : Patrice Charoulet | 17 juillet 2023 à 10:09
@ Claude Luçon | 17 juillet 2023 à 01:32
« Pensant sans doute que vous n'aviez pas de coeur ?
Dans le genre condoléances on fait mieux avec un coeur ! »
Excellente réaction !
En fait il s’agit d’un extrait du livre que j’écris en ce moment intitulé : « Les Contes de ma voisine ».
Je l’aurais bien intitulé « Les Contes de la chatte perchée » en hommage à Marcel Aymé, et son livre « les Contes du chat perché », mais certaines féministes hystériques y auraient vu une allusion qui ne m’a jamais traversé l’esprit.
Ou si peu ;-)
Rédigé par : Tipaza | 17 juillet 2023 à 09:06
"A man is not old until regrets take the place of dreams"
(John Barrymore)
Rédigé par : Jérôme | 17 juillet 2023 à 06:58
@ Tipaza | 16 juillet 2023 à 23:01
"« Ben, un cerveau ! », ai-je répondu.
Elle haussa les épaules sans me démentir."
Pensant sans doute que vous n'aviez pas de coeur ?
Dans le genre condoléances on fait mieux avec un coeur !
Rédigé par : Claude Luçon | 17 juillet 2023 à 01:32
@ Deviro | 16 juillet 2023 à 19:51
« à partir d'un certain âge, on ne se demande plus SI ça vous tombera dessus, mais QUAND... »
Avant de se demander Si et QUAND, il faut se demander OÙ !
Si l’organe récepteur de la maladie n’existe pas, alors il n’y a aucun risque.
Et donc avant de faire votre diagnostic, vérifiez bien l’existence de l’objet du litige.
Remarquez, un organe peut exister sans se manifester.
Quand ma voisine est venue me dire que son mari était mort d’un AVC, je me suis écrié, surpris :
« Ainsi donc il en avait un » !
Sous le choc elle n’a pas compris et m’a demandé :
« Qu’avait-il donc ? »
« Ben, un cerveau ! », ai-je répondu.
Elle haussa les épaules sans me démentir.
Rédigé par : Tipaza | 16 juillet 2023 à 23:01
"La vieillesse est un naufrage". J’ai entendu Alain Delon citer cette phrase lors d’une interview, mais il parlait de lui-même.
Difficile d’accepter la vieillesse et ses effets qui apparaissent sournoisement au cours du temps quand on a été une star internationale qui a laissé sa marque dans des films culte. Toujours en haut de l’affiche sur les frontons des salles de cinéma.
Lui dont la beauté était l’égale de celle d’un dieu grec, le regard noir dévastateur. Un homme, certes un peu macho, mais dont la virilité a fait tourner la tête, pendant des décennies, à toutes les femmes (enfin celles normalement constituées, bien sûr).
Comme il a dû être difficile pour ce monstre sacré de se voir à 87 ans, livré aux volontés de sa "dame de compagnie" qui a été même jusqu’à le séparer de son chien, son compagnon d'infortune.
Et pour finir, voir les médias se repaître de ses déboires en rappelant son passé glorieux.
Pour Alain Delon, la vieillesse est bien un naufrage !
Rédigé par : Achille | 16 juillet 2023 à 22:16
Savoir vieillir, le nec plus ultra du savoir-vivre...
https://youtu.be/PVr5EgKLHkI
Rédigé par : Axelle D | 16 juillet 2023 à 19:58
Même si le physique peine parfois à suivre lorsqu'on prend de l'âge, l'essentiel est de garder la tête bien faite. Et, Monsieur Bilger, quand je lis régulièrement vos billets qui se suivent à un rythme soutenu au fil de l'actualité, que vous nous racontez certains films, vos échanges à la radio ou encore les livres ou la presse que lisez, l'analyse fine en plus, je trouve cela exceptionnel.
Lorsqu'on vieillit, on a acquis une grande expérience qui permet de faire la part des choses sur l'actualité en particulier, ce qui n'est pas le cas de la jeunesse impétueuse et sans recul sur les événements. Cela me rappelle mes grands-mères qui avaient pour habitude de dire : "J'aimerais bien avoir 20 ans... mais savoir tout ce que je sais !"
C'est hélas très vérifiable en politique depuis 2017, du Président aux élus, cette nouvelle vague de jeunes diplômés, ministres et députés, à peine sortis de l'école, imbus de leur savoir théorique, sans expérience pratique et souvent dédaigneux des plus âgés, ringards de leur point de vue, ne font que bévues et maladresses. Le tout avec morgue et "ambitions délétères".
J'ai pu écouter il n'y a pas si longtemps Philippe de Gaulle ou Edgar Morin, des centenaires avec toujours une tête bien faite, même si nous savons que ce n'est pas toujours le cas même pour les plus sobres, même pour les intellectuels.
Rédigé par : Michelle D-LEROY | 16 juillet 2023 à 19:56
@ Patrice Charoulet | 16 juillet 2023 à 17:12
"Mais un sinistre trio m'attend au coin de la rue : AVC-Infarctus-Cancer. Cela finit toujours mal."
Ils ne sont pas trois, mais 5 ! Vous avez oublié Alzheimer et Parkinson... à partir d'un certain âge, on ne se demande plus SI ça vous tombera dessus, mais QUAND...
Rédigé par : Deviro | 16 juillet 2023 à 19:51
@ Patrice Charoulet | 16 juillet 2023 à 17:12 et à vous tous !
Cher Patrice,
Je suis âgé, bien plus que vous, mais pas vieux, je vois clair mais ai besoin d'une lunette grossissante (+4) pour lire ou taper sur mon PC, j'entends bien mais ça pourrait être mieux, je ne suis pas chauve mais plus blond comme avant, je porte un dentier, dors mal, ai souvent mal aux côtes, drogué au Doliprane, suis légèrement en surpoids, mon analyse de sang dit que j'ai des taux de cholestérol et de sucre trop haut depuis longtemps, traite une hypertension depuis 23 ans et une insomnie depuis 14 ans, mes armoires de pharmacie sont pleines, traitant en plus les séquelles de malaria et d'infection amibienne, et soigne une peau qui a vu trop de soleil.
Un mini AVC (AIT) m'a frappé en décembre qui m'a laissé KO trois jours, obstiné j'ai contre-attaqué et ai, temporairement peut-être, mis le sieur AIT KO à son tour !!
Je vis seul, me déplace sans canne, droit comme un I, cultive un jardin fleuri sur ma terrasse de 10 m2, c'est ma façon de faire mes exercices physiques quotidiens, vis dans un trois pièces de 66 m2 au 3e étage d'une résidence de cinq étages très ordinaire, sans même de concierge, juste une réceptionniste 8 heures par jour, en deux fois, de 8 heures à 18 heures 30 avec un break entre midi et 14 heures 30, ne conduit plus, seulement par peur des chauffards que sont nos compatriotes.
Demeure l'incorrigible optimiste que j'ai toujours été et je suis convaincu de ne pas être le benêt du village.
Je crois dur comme fer ce que m'ont dit deux toubibs, un sur la Côte d'Azur, l'autre en Bourgogne, en gros: "Foutez-moi la paix avec vos bobos, vous êtes de la graine de centenaire" !
Tout en me préparant mon ordonnance trimestrielle pour soigner tous mes bobos, sauf pour l'insomnie, l'ordonnance est nécessaire tous les 28 jours ! Ce qui me donne l'occasion de me balader, à pied, chez mon toubib et ma pharmacie en guise de bistro où je papote avec un jeune pharmacien patient !
Je contemple avec optimisme et expectation les 6 ans et demi qui me restent à parcourir pour savoir s'ils avaient raison !
En continuant à lire Justice au Singulier, bien sûr, en compagnie de nombre d'entre vous, même, et surtout, si je ne suis pas d'accord avec vous. Philippe a le don de nous sortir un billet enthousiasmant comme celui-ci de temps à autre !
Plus évolutionniste que créationniste, mon décalogue à moi est le poème "If" de Rudyard Kipling !
Celui de la Bible m'a posé au moins un problème, en particulier l'avant-dernier commandement qui parle de ne pas convoiter, il ne s'agissait pas de la maison mais de son contenu humain !
Je me suis seulement contenté d'essayer d'être un homme comme Kipling l'avait recommandé à son fils !
Cordialement à tous !
Rédigé par : Claude Luçon | 16 juillet 2023 à 19:47
@ Patrice Charoulet
La plupart des cancers résultent du sommeil sur un nœud tellurique porteur de pollution.
Science interdite des radiesthésistes dits aussi géobiologues comme je le disais récemment encore, mais on peut voir sur Internet. Réseaux Hartmann et Curry etc. !
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 16 juillet 2023 à 18:41
@ Isabelle | 16 juillet 2023 à 13:44
La chose décrite par William Faulkner doit être un lézard ; autre avantage, lorsqu'on lui coupe la queue elle repousse, chez l'homme ce n'est pas le cas, Faulkner devait en rêver.
Rédigé par : Ugo | 16 juillet 2023 à 18:33
Je suis vieux. Je vois clair, je ne suis pas sourd, je ne suis pas chauve, je n'ai pas de dentier, je marche sans canne, je n'ai pas d'insomnies, je n'ai jamais mal à la tête, je ne suis pas en surpoids, mon analyse de sang annuelle est parfaite, je n'ai pas d'hypertension, mon armoire à pharmacie est vide.
Mais un sinistre trio m'attend au coin de la rue : AVC-Infarctus-Cancer. Cela finit toujours mal.
Rédigé par : Patrice Charoulet | 16 juillet 2023 à 17:12
Un seul remède, l'oisiveté !
L’excellent passage des Palmiers sauvages, de William Faulkner, "C'est l'oisiveté qui engendre toutes nos vertus, nos qualités les plus supportables - contemplation, égalité d'humeur, paresse, laisser les gens tranquilles, bonne digestion mentale et physique ; la sagesse de concentrer son attention sur les plaisirs de la chair - manger, évacuer, forniquer, lézarder au soleil. Il n'y a rien de mieux, rien qui puisse se comparer à cela, rien d'autre en ce monde que vivre le peu de temps qui nous est accordé, respirer, être vivant et le savoir. Oh, oui ! L’oisiveté m'a appris cela […]"
Rédigé par : Isabelle | 16 juillet 2023 à 13:44
Je préfère la compagnie des vieux à celle des jeunes.
La vieillesse n'est pas tant un naufrage que cela.
Ils ont souvent plus de choses intéressantes à raconter.
Rédigé par : F68.10 | 16 juillet 2023 à 13:37
@ sylvain | 16 juillet 2023 à 10:59
« Tout le monde n'a pas ma chance, c'est clair ! Compassion à tous les ceusses et icelles qui en sont dépourvus et qui me jalousent. »
Certes votre intelligence ne manque pas d’impressionner sur ce blog. Elle ressemble à celle d’Éric Zemmour, elle en possède les éléments, mais enfin ce n’est pas du Zemmour. Faut pas non plus exagérer ! 😊
Rédigé par : Achille | 16 juillet 2023 à 13:07
Le numéro 8 de l'époque avait fait toute sa carrière en Fédérale, et quand fut venu le temps de prendre sa retraite et les derniers matchs pour la montée en Nationale il a apporté toute son expérience, il couvrait moins de terrain mais était toujours au bon endroit, au bon moment... Le "métier" qu'il disait.
Il a donc accompagné ses équipiers la dernière année contre les "gros" de l'époque, de Béziers à Narbonne des Spanghero... Il était à la hauteur, puisque les suivants ont brillé pendant encore des années.
Les vieux briscards ils étaient surnommés, c'était la force de l'équipe, les jeunes poussaient derrière. L'expérience ça s'appelait.
Rédigé par : Giuseppe | 16 juillet 2023 à 12:59
Quand, par aventure, l'émotion vous monte aux paupières, c'est que d'autres justifient une part de votre existence, alors, on dit merci à ceux-là, ici.
Ceci n'exclut pas l'amertume des reproches qu'on s'adresse, pour un manque d'égards, l'oubli d'une occasion, la raideur d'une attitude, l'insuffisance de l'empathie, avivés par la tristesse de l'absence.
C'est alors que le spectacle du malheur des autres aggrave son sentiment propre et rend le cynisme politique encore plus difficile à supporter.
Sans doute, la vision sur un grand nombre d'années n'est pas un avantage, mais un historien n'a jamais fait un bon politique. Savoir l'histoire dont se prévaut le bateleur électoral revient à manquer de conscience, en laissant de côté toutes celles qu'on oublie, volontairement ou non. En revanche, celui qui s'attacherait à projeter un avenir soigneusement compilé du passé risquerait de s'embourber.
Alors, la vieillesse, après Sénèque, après Jünger, hésite entre insuffisances et sérénité et retarde le moment de "tirer" le solde, juste pour savoir.
Rédigé par : genau | 16 juillet 2023 à 12:35
Monsieur Philippe Bilger,
On voit que vous n’avez jamais visité de façon régulière une maison de retraite, et que vous n’avez jamais ausculté des corps vieillissants. Ceci dit les personnes âgées dans leur majorité ne perçoivent pas leur dégradation physique ou mentale et c’est heureux.
Vous avez devant vos yeux un panel de cas qui vont de l’humble encore équilibré psychiquement à celui d’un crapaud qui gonfle comme un bœuf. Bref nous ne sommes pas une basse-cour mais une cour de récréation de vieillards qui se crêpent leurs perruques.
De Gaulle dans sa dernière année avait bien compris ce qu’était la vieillesse et il allait avoir 80 ans en nous quittant.
Mais la vieillesse est aussi un âge où l'on rencontre des grand-parents merveilleux dont on se souvient toute une vie.
Rédigé par : Ugo | 16 juillet 2023 à 11:56
La vie se déroulait jadis en famille du début jusqu'à la fin comme encore aujourd'hui souvent, en milieu rural.
Au fil des générations, on ajoute une pièce, une maison, ainsi se font formés la plupart des hameaux.
Dans les maisons anciennes même modestes, on trouve souvent des cheminés qui semblent démesurées. C'est qu'à tour de rôle chacune y accueillait la veillée du hameau.
On se marie au fil des rencontres avec les voisins et selon les devoirs imposés par la sauvegarde du patrimoine familial.
La solidarité dans les devoirs et les charges va de soi. Le jeune porte sa force, le vieux sa sagesse. Les ressources sont quasiment communes, et il ne viendrait pas à l'idée de dépenser pour soi. On cache son or pour mettre ses descendants à l'abri du besoin, ou pour construire leur maison.
Pour conserver sa famille, la clef est l'art du bonheur.
Certes, tout cela relève du rêve pour l'immense majorité, mais tous en portent la nostalgie et essaient plus ou moins adroitement d'y revenir. Les uns par un retour au pays, d'autres en achetant enfin la ferme où toute la famille viendra, et elle ne vient que quelques jours, parfois pas du tout.
Plus souvent encore hélas, on fait construire une piscine en espérant que les petits-enfants viendront, et ils ne viennent pas ...
Et on finit en EHPAD pour ne pas déranger.
Alors, il faut reconstruire la civilisation là où on peut et comme on peut.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 16 juillet 2023 à 11:17
Au poncif du « la vieillesse est un naufrage », il est d’usage de répondre par le célèbre poème de Samuel Ullman, revu par le général MacArthur - « Être jeune » - qui débute par cette strophe :
« La jeunesse n'est pas une période de la vie,
elle est un état d'esprit, un effet de la volonté,
une qualité de l'imagination, une intensité émotive,
une victoire du courage sur la timidité,
du goût de l'aventure sur l'amour du confort. »
Il me semble qu’il manque dans ce sublime poème, un quelque chose que le billet développe.
Et ce quelque chose, c’est le sentiment de liberté totale que donne la vieillesse.
Dans le billet, au fil des lignes, on trouve bien ce sentiment exprimé dans ces quelques mots ou phrases :
« la liberté quasi absolue de la vieillesse…./…me dire enfin délesté de tout ce qui, au fil d'une existence, constitue des freins, des peurs, des blocages…/…plaçant au premier plan un état enfin débarrassé de tout ce qui empêche d'être pleinement soi »
La vieillesse, c’est l’âge où le « deviens qui tu es » peut être atteint, si l’on en a la volonté, débarrassé des contraintes sociales.
Et la première contrainte dont on peut se débarrasser est celle du vocabulaire.
Avez-vous remarqué qu’on parle de quatrième âge, de personnes âgées, mais rarement de vieillard comme si ce mot faisait peur ou était obscène, alors qu’il n’est que le symétrique de jeune.
Si l’intellect est présent, c’est un monde nouveau qui s’ouvre à la vieillesse, celui de la liberté de penser.
Libéré des contraintes sociales on est aussi libéré du fardeau qu’est une réputation.
Réputation qui est l’une des premières chaînes qui empêche de penser et d’agir, il n’est que de voir comment la doxa bien-pensante limite toute réflexion et parole.
Cette liberté acquise, il reste ensuite à acquérir la mesure du temps.
Non pas la mesure en termes d’heures, de semaines, de mois ou d’années, mais en terme de continuité de la vie.
L’échéance s’approchant, on peut mieux mesurer comment le temps façonne le monde et son histoire, et si les vieux sont souvent conservateurs, c’est qu’ils ont compris que rien de durable ne se fait sans avoir le temps comme allié.
C’est une vision qui peut sembler paradoxale de la part de ceux dont le temps est compté, mais c’est justement parce que le temps est compté qu’il faut se hâter lentement pour agir dans la durée.
Enfin, dernière liberté et non la moindre, celle de pouvoir s’extraire du bruit et de la fureur du quotidien pour cultiver son jardin au sens de Candide.
Évidemment cela suppose un minimum de condition physique qu’il faut entretenir par de longues promenades, de préférence en forêt, bien que j’en connaisse qui préfèrent le bord de mer, mais là il faut y aller très tôt pour avoir le bonheur d’apercevoir le rayon vert.
Rédigé par : Tipaza | 16 juillet 2023 à 11:17
@ Achille | 16 juillet 2023 à 08:00
« Vous connaissez nombre de personnalités de premier plan avec qui vous pouvez échanger vos idées.
Vos billets et entretiens montrent que vous possédez toutes vos facultés intellectuelles. Que demander de plus ? Mais tout le monde n’a pas votre chance. »
Personnalités ? OK mais moi je trie mes personnalités, elles sont de droite extrême, du Zemmour, du Le Pen, pas de gauchisses, ça pollue l'ambiance ces bestiaux-là.
Facultés intellectuelles ? Suffit de déclarer qu’on en a encore, ce que je répète à cor et à cri à ceux qui en douteraient ; mes messages valent bien ceux de Philippe, non mais !
Tout le monde n'a pas ma chance, c'est clair ! Compassion à tous les ceusses et icelles qui en sont dépourvus et qui me jalousent.
Rédigé par : sylvain | 16 juillet 2023 à 10:59
Monsieur Bilger, votre blog comme aussi d'autres est un excellent fortifiant mental. Je tiens le mien, extrêmement modeste car ne dépassant pas le village, aussi dans ce but. Jeter une idée sur le "papier", laisser mijoter, ajouter quelques ingrédients, rajouter de la sauce, tester auprès de mon épouse, rajouter une note humoristique... Tout ça en espérant que le mental palliera la baisse de mon activité physique inéluctable malgré le fait que l'on me prenne pour un dingue à ce sujet vu mon âge.
Comme disait mon père: "Si un jour je meurs..."
En daban !
Rédigé par : hameau dans les nuages | 16 juillet 2023 à 10:37
Après avoir lu ce billet, il me revient à l'esprit ce propos du philosophe André Comte-Sponville qui, de mémoire, affirmait à peu près ceci : "On dit que vingt ans est la plus bel âge de la vie. Il n'est que le plus bel âge des vies ratées !". Je pense que dans ce raccourci tout est dit.
Rédigé par : Michel Deluré | 16 juillet 2023 à 09:39
« Plus profondément, cela fait longtemps que je désire traiter ce thème en montrant les limites de mon âge mais surtout ses forces, ses privilèges. » (PB)
La vieillesse a ses privilèges, c’est vrai, ceux obtenus par une existence qui nous a apporté des connaissances, des réussites, des moments de bonheur, ceci malgré quelques échecs et déceptions.
Mais la vieillesse n’est pas la même pour tout le monde. Pour vraiment l’apprécier, encore faut-il avoir conservé toutes ses facultés intellectuelles et bénéficier d’un minimum de capacités physiques pour disposer de son autonomie.
Combien de personnes âgées désormais finissent leur existence dans un EHPAD parce qu’ils sont devenus une charge pour leurs enfants qui n’ont pas « le temps » de s’occuper d’eux ou bien tout simplement parce qu’ils n’ont plus de famille.
Vous avez la chance Philippe Bilger d’être entouré d’une famille nombreuse avec treize petits-enfants qui vous adorent,
Vous connaissez nombre de personnalités de premier plan avec qui vous pouvez échanger vos idées.
Vos billets et entretiens montrent que vous possédez toutes vos facultés intellectuelles.
Que demander de plus ? Mais tout le monde n’a pas votre chance.
Rédigé par : Achille | 16 juillet 2023 à 08:00
Vitrac pensait que toute conquête de l'esprit humain dans cette vie était en soi "éphémère" (titre de l'une de ses pièces - l'Effet-mère étant un jeu de mot revendiqué dans les dialogues) mais aussi rendu tel par d'autres forces plus pesantes, acceptées, peut-être même bâties, plombées, délibérément par les Hommes.
Un effet maternel qui fut important pour vous aussi, comme vous nous l'avez montré, je crois.
Dans une implacable saturation d'images, et ses accompagnateurs flots de paroles, la plasticité mentale personnelle et la fraîcheur du regard sur autrui vont s’amenuisant.
Une poétique du réel s'efface au profit de la surprise et de l'inattendu, voire du franc et massif hasard, comme dextrement glosé par vous lors d'un récent billet sur le caractère du président Macron.
L'appel de la politique ? Une forêt artificielle montée aux engrais de contrebande, un maquis de cocagne brûlé sous l'or d'un soleil baveux.
Estimer que quelque chose de soi pourrait enrichir le bien commun est honorable, même si le petit nietzschéen en nous tous discuterait avec ardeur le bien-fondé de cette notion, alors que beaucoup de femmes et d'hommes, valeureux et intelligents, voulurent un temps en ce domaine s'accomplir, pour se rendre compte de l'inconsistance de cette voie, barrée par la cooptation et d'autres byzantinismes plus brutaux, accablants pour le milieu.
Ce ticket de médiocrité de bon aloi exigé à l'entrée doit faire fuir chaque année par paquets ces femmes et ces hommes, l'épanouissement vers d'autres champs révélés, avec en main d'autres clés magnifiques, devenant sur ces entrefaites, réalité.
Comme le prouvent vos billets.
La vengeance d'un vrai théâtre, à mon avis, dont les planches donnent sur la jeunesse du monde, hors du bruit en toc et de la fausse fureur.
Un autre aperçu de cela, ici dans les commentaires, où peut-être guettez-vous aussi, comme chacun des lecteurs du blog, les passages de genau, de Mitsahne et de Claude Luçon, qui, en dépit ou grâce à leur âge (avoué), mettent de la vie dans la conversation, pas seulement la leur, avec style, à-propos et un humour de velours, même lorsque nos opinions diffèrent.
Qu'ils continuent d'apporter leur générosité dans cet éphémère qu'ils prolongent en hommes passionnés.
Rédigé par : xavier b. masset | 16 juillet 2023 à 03:39
Permettez-moi, cher Philippe, de profiter de « la liberté quasi absolue » que m’offre mon âge... Votre regard sur les bienfaits et les délices qu’apportent la vieillesse ne serait-il pas celui d’un homme comblé, tant sur le plan de la santé que par la richesse de sa vie sociale et le bonheur qu’apporte une vie familiale sans nuage ? Sans oublier non plus le rôle souvent décisif de revenus permettant, sinon le superflu, du moins le nécessaire et un peu au-delà.
Il est bien difficile d’imaginer que celui qui, à l’heure de la retraite, doit compter et compter encore avant d’oser toute frivolité puisse être heureux d’être vieux.
Dans les hôpitaux, dans les Ehpad, aiment-ils leur âge ceux qui, sans même être grabataires, ont, chaque jour, pour seules occupations les séries TV et les parties de cartes dans le salon dit « de loisirs » ?
Et que dire de ces couples qui, trop habitués l’un à l’autre pour se séparer, survivent en se querellant sans cesse, pour une broutille ou, encore plus simplement, parce que, désormais ensemble en permanence, aucun ne possède plus l’espace de liberté personnelle qu’apportait à chacun la vie professionnelle.
Pour tous ceux-là, la vieillesse n’est pas nécessairement un naufrage... Mais elle n’est pas non plus l’âge d’or.
Rédigé par : Serge HIREL | 16 juillet 2023 à 01:34
Chacun des mots de ce billet est une vérité, que tout cela est vrai car la vieillesse est d'abord un état d'âme avant d'être un état physique.
Avec 13 ans de plus que vous je ne peux qu'applaudir, on est âgé mais on peut très bien ne pas être vieux !
Il faut avoir su prendre la vie comme une découverte permanente, savoir attendre les lendemains !
On gagne, on perd, c'est le gain dont on doit se souvenir !
Merci Philippe !
Vous nous aviez caché que vous êtes fondamentalement optimiste derrière le critique impénitent que vous nous présentez souvent !
C'est un vieil optimiste impénitent que ce billet enchante !
Rédigé par : Claude Luçon | 16 juillet 2023 à 00:49