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@ Robert Marchenoir | 09 août 2023 à 02:01
Marchenoir en poète, et même en poète au carré, Félix Leclerc et Rimbaud !
Qui l’eut cru ?
Félix Leclerc que j’ai adoré dans ma jeunesse et que j’avais complètement oublié. Le redécouvrir m’a fait faire un saut temporel, qui m’a secoué. ;-) si, si
Marchenoir vous trichez, je vais vous dénoncer à la Commission de Bruxelles pour abus de position dominante.
Vous avez déjà occupé le terrain de l’invective, de la contradiction permanente contre l’opinion générale, celui de la poutinophobie, et voilà que vous venez à présent avec Félix Leclerc et Rimbaud occuper celui de la poésie la plus douce, la plus tendre, et un peu mélancolique.
La mélancolie ce n’est pas votre domaine du tout, je vous le dis tout net.
Chacun doit rester sur ses positions ! ;-)
Rédigé par : Tipaza | 09 août 2023 à 08:46
@ Tipaza | 08 août 2023 à 23:20
"Une musique pour accompagner Rimbaud."
Alors là, j'ai beaucoup plus simple pour vous.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 09 août 2023 à 02:01
@ Julien WEINZAEPFLEN | 08 août 2023 à 16:27
« On ne prête qu'aux riches et tant mieux si on tire argument du génie de l'auteur de "la Flûte enchantée" pour estimer que le moindre de ses rondos a valeur d'éternité. »
Il y a deux sortes d’éternité :
Celle qui dure très longtemps, et dans laquelle on s’ennuierait assez vite.
Et celle qui efface le temps tout simplement, celle qui dure l’espace d’un rêve.
C’est dans cette éternité que l’on plonge avec ce Rondo KV 511
https://www.youtube.com/watch?v=vrtJtGBslGk
Une musique pour accompagner Rimbaud :
Par les soirs bleus d’été, j’irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l’herbe menue :
Rêveur, j’en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.
Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :
Mais l’amour infini me montera dans l’âme,
Et j’irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la Nature, – heureux comme avec une femme.
P.-S. : je déteste la Flûte enchantée ! ;-)
Rédigé par : Tipaza | 08 août 2023 à 23:20
Quelle modestie chez ce grand pianiste. Rendez-vous compte qu'il est un des tout meilleurs virtuoses au monde !
Il pourrait, comme certains artistes, s'en glorifier et nous bassiner avec ses états d'âme et ses caprices de vedette !
Donc bravo à cet interprète hors pair aux préférences (Debussy, Chopin, Mozart) qui montrent, à mon humble avis, qu'il est infiniment plus qu'un pianiste doué: un musicien.
La sensibilité qu'il exprime en parlant d'interprétation - sublimer la partition, donner sa vision d'une oeuvre - me plaît tout particulièrement.
Je ne supporte plus les "lecteurs de partitions" qui souhaitent absolument s'inscrire dans les pas (ou les mains plutôt) du compositeur sans aucune distance. Comme il le dit lui-même, à quoi bon donner sa lecture, une lecture intime et sensible, d'une oeuvre alors que les indications de la partition sont des repères que certains veulent à tout prix respecter.
Plus familier des oeuvres d'orgue et des organistes, je me souviens de certains interprètes s'interdisant de sortir des tempos dans l'oeuvre de César Franck, oubliant que celui-ci disposait d'un instrument pas forcément commode à jouer.
J'ai déjà assisté à des auditions d'orgue données par des concertistes jouant par coeur et oubliant soudainement les notes. Les organistes, parce que beaucoup d'entre eux sont de grands improvisateurs, savent se sortir des pièges de la mémoire. Une autre fois le grand Pierre Cochereau à Notre-Dame de Paris, alors qu'il improvisait sur le tutti de l'orgue, rata une note au pédalier. Eh bien avec son extraordinaire classe il reproduisit cette fausse note un peu plus tard, dans la même tonalité, de telle sorte qu'elle apparut comme voulue !
Merci pour cette interview d'un musicien aussi subtil.
Rédigé par : caroff | 08 août 2023 à 18:23
@ Lucile
@ Tipaza
Tant pis si je suis un mélomane superficiel, mais cette partita n° 6 interprétée par Tatiana Nikolaïeva me semble presque caricaturalement russe. Je ne l'en aimerais que davantage si elle ne se servait pas de Bach comme d'un compositeur de bravoure.
Je ne connais pas bien Chostakovitch, mais quand j'habitais dans le XXe à Paris, j'avais une voisine, je ne sais pas ce qu'elle est devenue, qui, juste derrière le mur où je faisais la sieste, jouait de toutes petites pièces pour piano de Chostakovitch qui me laissaient complètement incrédule, tant elles paraissaient osciller entre la difficulté et le jeu musical d'une complexité et d'une difficulté enfantines, à l'égal (toutes choses ne l'étant pas par ailleurs) de ce que sont les chansons de Joseph Racaille au canon de la chanson française.
Je crois me situer au antipodes de François Chaplin, aussi bien quand il caractérise la musique de Debussy en reprenant ses propres termes que quand il dit qu'il n'y a pas une note de trop dans Mozart, dont on peut soutenir autant qu'on veut qu'il a perfectionné la forme sonate ou je ne sais quoi d'autre. Le Salieri de Forman peut dire qu'il y a trop de notes dans sa musique. À mon goût il n'y en a pas assez, et les pérégrinations de ses pièces me paraissent relever pour beaucoup du hasard. On ne prête qu'aux riches et tant mieux si on tire argument du génie de l'auteur de "la Flûte enchantée" pour estimer que le moindre de ses rondos a valeur d'éternité.
De plus, François Chaplin a beau citer Claude Debussy affirmant qu'il veut éviter les marteaux du piano, l'écoute (pas très avertie, je le reconnais, mais ce n'est pas ça qui va m'empêcher de donner mon avis à l'encontre du maître) de son oeuvre me suggère tout le contraire. C'est bien de ne pas être d'accord, surtout lorsque c'est gratuit.
Rédigé par : Julien WEINZAEPFLEN | 08 août 2023 à 16:27
@ Lucile | 08 août 2023 à 11:34
Merci pour ces références d’interprétation de Bach que je ne connaissais pas.
J’ai bien aimé la Partita N° 6, un peu moins les préludes, sans que la qualité d’interprétation de Tatiana Nikolaïeva soit le moins du monde en cause.
Je connaissais Tatiana Nikolaïeva dans le répertoire de Chostakovitch, les 24 préludes et fugues, et autres sonates en CD chez Hyperion, version moderne (!) du clavier bien tempéré, comme on les présente souvent. Mais je ne la connaissais pas dans Bach.
Il se fait que j’ai Glenn Gould dans le cerveau, que lorsque je l’écoute, j’anticipe de quelques fractions de seconde la note jouée et la façon de la jouer, et donc je suis rétif aux autres interprétations de Bach.
Surtout depuis que ma fille, américaine d’adoption maintenant, m’avait conseillé Rosalyn Tureck. Il paraît qu’elle faisait un tabac aux USA, l’horreur absolue dans l’interprétation de Bach. ;-)
Puisqu’on parle d’interprétation de Mozart, je possède les deux intégrales de sonates enregistrées par Maria-João Pires.
La première quand elle était une toute jeune fille virtuose, pleine de fraîcheur interprétative et la seconde, femme mûre, virtuose toujours et maîtrisant son sujet à la perfection.
Elle avait souhaité refaire cette intégrale, et elle la trouvait supérieure à sa première.
Eh bien je préfère la première !
Me voilà en contradiction avec l’interprète elle-même, mais c’est peut-être parce que j’ai entendu la première bien avant d’entendre la seconde.
Comme quoi… ;-)
Rédigé par : Tipaza | 08 août 2023 à 14:04
Je ne vais pas chercher à analyser pourquoi, mais j'ai aimé cet entretien jusque dans les hésitations et les non-dits que j’ai perçus comme un gage de sincérité. Le mélange presque décousu de détails que donne François Chaplin sur sa vie de travail et de discrètes indications sur son tempérament d’artiste, sonne juste.
François Chaplin ne se présente pas comme une vedette, il se situe à la charnière entre le compositeur qu’il a la charge de « défendre », et le public, à qui il tient à offrir « du plaisir ». Magnifique. Qu’il attribue à son auditoire de l’indulgence et qu’il cherche à renforcer la confiance de ses étudiants me le rend éminemment sympathique.
Au passage, j’ai apprécié qu’il proclame avec une telle sûreté le côté structuré de la musique de Mozart où, dit-il, il n’y a pas une once de superflu, chaque note étant essentielle à l’édifice tout entier. C'est vraiment un très bel hommage, différent de ce qu'on entend le plus souvent. J’ai noté aussi sa réflexion sur la musique de Schubert qu’il ne voulait aborder qu’à l’âge de la maturité, alors que les compositions de Schubert sont toutes des œuvres de jeune homme, mais d’un jeune homme qui n’avait pas de temps devant lui.
Merci à tous deux de nous avoir permis cette incursion brève mais pleine d'intérêt dans le monde de l'interprétation musicale.
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@ Tipaza
Il y a une pianiste russe relativement peu connue mais qui interprétait Bach d’une façon particulièrement heureuse, Tatiana Nikolaïeva.
https://www.youtube.com/watch?v=Zjv4ESS2LqY
https://www.youtube.com/watch?v=_pKgAy7SQkE
Rédigé par : Lucile | 08 août 2023 à 11:34
@ Julien WEINZAEPFLEN | 07 août 2023 à 17:43
« un interprète ne doit jamais être un exécutant. »
J’ai passé ma longue vie de mélomane à penser comme vous.
Et j’ai aussi passé la même longue vie de mélomane à penser le contraire, à savoir que l’interprète n’est qu’un serviteur de l’œuvre.
Où irait-on si les serviteurs avaient le moindre droit sur la propriété du maître ? ;-)
Et puis selon les jours et les heures, je me fais une raison, parce que la musique est le seul art que l’on ne peut appréhender que par le truchement d’un autre.
Ici pas de relation directe entre le créateur et l’admirateur, l’interprète est là qui s’impose et heureusement.
C’est que la musique est l’art du fugace, de l’intemporel, puisque la note entendue a déjà disparu.
Et cet intemporel se formule par un écrit, qui veut figer l’insaisissable, sous forme de signes dont la lecture doit se faire au son, fugace, d’un métronome pour être bien comprise.
Vous saisissez la perversité de la chose ?
Je l’ai comprise quand j’ai essayé de jouer du violon, et j’ai compris que cette complexité n’était pas pour moi, et depuis je le regrette.
Finalement ni exécutant, ni pseudo-créateur, la sensibilité de l’interprète doit être en phase avec celle de l’auditeur, et c’est là qu’est la subtilité de la musique interprétée !
Une harmonie au moins aussi difficile à établir que celle d’un couple homme-femme dont les sensibilités sont par nature différentes, et il y a tellement de façons de faire vivre un couple.
On peut remarquer d’ailleurs que les plus grands interprètes enregistrent parfois deux fois la même musique, avec des nuances d’interprétation qui montrent leurs variations de sensibilité.
Comme tout en musique est question de sensibilité, il est bien connu que comme en amour, on est marqué par l’interprétation d’un morceau qui nous touche, entendu pour la première fois.
Cette interprétation imprègne le cerveau comme le premier amour nous marque à jamais, même s’il s’avère désastreux par la suite.
« Quant au respect exagéré de "ce que veut le compositeur" (…), est-on certain que, de là où il est, ce qu'il a gravé sur le papier est encore ce qu'il voudrait aujourd'hui ? »
Ben non, très certainement il voudrait autre chose, et c’est tout le problème du créateur, qui ayant créé en un certain moment, est devenu un autre avec le temps passé.
Nous ne sommes jamais ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre d’ailleurs, d’où l’importance pour un créateur de ne jamais revenir sur sa création plus tard, il ne ferait que la dénaturer.
Si repentir il y a, il doit être dans le mouvement de la création, jamais après.
Et donc a fortiori, l’interprète, serviteur de l’œuvre, n’a pas le droit de la modifier sauf s’il en fait tout à fait autre chose.
Le seul exemple que je connaisse d’interprète qui a modifié une œuvre pour en faire quelque chose d’autre, sans que cela ne soit un lamentable plagiat, c’est celui de Jacques Loussier revisitant Bach, en le jazzifiant.
On peut écouter Bach par Glenn Gould, puis par Jacques Loussier en suivant, et éprouver un plaisir renouvelé, d’une autre nature.
Rédigé par : Tipaza | 08 août 2023 à 10:20
Puisqu'on parle piano, je me permets de tenter de faire découvrir une petite perle que j'ai récemment découverte: Matteo Myderwyk.
Rédigé par : F68.10 | 08 août 2023 à 08:57
Un truc tout bête, dont je trouve qu'on ne le dit jamais assez (et ce n'est pas cet interprète qui me le fait dire): un interprète ne doit jamais être un exécutant. Interpréter n'est pas exécuter. Quant au respect exagéré de "ce que veut le compositeur", autrement dit du texte de la partition, "ce qu'il veut" étant du passé, est-on certain que, de là où il est, ce qu'il a gravé sur le papier est encore ce qu'il voudrait aujourd'hui ? Cela autorise un interprète à prendre quelques libertés, à ne pas être un perroquet, à ne pas seulement résoudre musicalement les éventuelles difficultés, mais à s'approprier la partition. Car ce qu'a écrit le compositeur appartient au domaine public et donc à l'humanité. L'idée est maîtresse en tout.
Rédigé par : Julien WEINZAEPFLEN | 07 août 2023 à 17:43
François Chaplin est manifestement plus à l'aise devant un clavier de piano que devant un micro. Mais après un démarrage difficile il a, malgré tout, dit des choses intéressantes.
Rédigé par : Achille | 07 août 2023 à 17:34
Oui mais moi, ces temps-ci, je suis tombé sur la partition de "Plaisir d'amour" de Jean-Paul-Egide Martini.
Ce n'est pas compliqué et il n'y a pas énormément de notes, mais là, les copains, vous allez comprendre pourquoi il y en a tant de versions pour ne pas suivre l'original.
Le chef-d'oeuvre des chefs-d'oeuvre pour la chanson la plus chantée au monde.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 07 août 2023 à 17:19
Pas mal ce qu'il dit du jeu sans marteaux de Debussy, un art poétique qui était, entre les lignes, déjà celui de Chopin (Chaplin le redit), un pianiste très en faveur de donner la priorité au chant, de ne pas faire prime sur un jeu qui ne reposerait que sur des effets de pédales, que sur le côté percussif offert par le piano moderne.
Un jeu de félin avec son dompteur, le clavier représentant la cage à ouvrir, les doigts sautant sur le podium du cerveau et inversement (on en revient un peu au cirque, désolé).
Ses maîtres sont tous magnifiques, de la Clara Haskil de la jeunesse, jusqu'à la Martha Argerich de la maturité, en passant par Freire.
Adieu à Richter (et sa maîtrise du tempo lent), à Michelangeli, pourquoi pas, ça détend l'atmosphère, Pogorelić l'ayant toujours mauvaise depuis son extraction par les bretelles du concours Chopin de 1980.
Radu Lupu ? Quant à lui, schubertien pépère avec ses glorieux impromptus, laissons-le dormir.
Supprimer des notes à Rachmaninov, à l'occasion d'un glissement de la mémoire, sans que lors d'un concert le public ne l'entende, d'accord, mais c'est contresigner la saillie du trop de notes ! de Salieri du Mozart de Forman.
Pas toujours juste comme excuse.
Très bonnes questions, un peu comme l'exposition générale du thème dans le Boulez du Marteau sans maître, mais avec une flûte en sol qui ne se la pète pas "soliste", qui reste dans l'ombre et garde la mélodie au chaud pour le pianiste - généreux dans ses réponses, souriant, presque chaplinesque - sur le gril.
Rédigé par : xavier b. masset | 07 août 2023 à 16:20
Le compositeur a légué une partition. L’interprète accomplit quelque chose de miraculeux, il emmène son âme en plus de son corps et de son esprit. Il fournit ainsi une interprétation unique d’une œuvre.
J’ai cru comprendre cela au cours de cet entretien.
Rédigé par : Vamonos | 07 août 2023 à 15:52
Mozart a été qualifié de redoutable par un virtuose du piano dans cette séance de questions. Qualification surprenante de Wolfgang dont le surnom était Wolfi, le p’tit loup.
On revient toujours à Mozart, le plus grand, le plus dangereux, le plus redoutable.
Rédigé par : Vamonos | 07 août 2023 à 15:14
Des tics de langage exaspérants : euh euh !! eeeee qui nuisent gravement au récit et le rendent très vite insupportable : euh euh euh !!! eeeeee !!!
Si bien qu'au bout de cinq minutes d'audition, j'ai fini par renoncer.
Sans préjuger de la qualité de ce pianiste interprète de talent de Chopin comme mentionné par Ellen.
Rédigé par : Axelle D | 07 août 2023 à 15:13
Un moment de détente, quel bonheur.
François Chaplin, le merveilleux, le talentueux pianiste jouant à la perfection le Nocturne No. 20 in C Sharp Minor, Op. Posthume 1830, composé par Frédéric Chopin.
https://www.youtube.com/watch?v=sm9jjWcQGKs
C'est mon préféré.
Rédigé par : Ellen | 07 août 2023 à 13:00