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12 août 2023

Commentaires

F68.10

@ sylvain
"Y a Zemmour aussi ! The best, the King !"

(Soupir...)
Zemmour n'est pas un philosophe. C'est un polémiste.
Un penseur, c'est autre chose.

Patrice Charoulet

https://www.appep.net/mat/2012/06/faye02.pdf

sylvain

@ F68.10
"BHL, Finkie et Onfray ne sont pas les seuls à penser en France."

Y a Zemmour aussi ! The best, the King !

Lodi

Je ne peux pas être sur tous les fronts : après avoir dit ce que je pense du fait qu'on disjoigne indûment philosophie et science et parle donc d'Aristote éminent philosophe et savant et d'un de ses émules, puis de vulgarisation, horrible mot, mieux vaudrait dire accessibilisation.

Après avoir cité un livre de philosophe et scientifique ayant été l'un de ceux marquant une étape dans la la manière de reconsidérer la culture, l'être humain, les animaux..

Après, après, il est temps, grand temps d'évoquer un problème : l'intelligence artificielle, magistralement traité par un philosophe.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Superintelligence_:_Paths,_Dangers,_Strategies

Livre qui englobe tous les problèmes de sécurité, vraiment, j'ai oublié la plupart des stratégies, mais je suis bien aise de savoir qu'elles existent. Bien, la meilleure est celle que j'ai eu de mon côté : traite l'intelligence artificielle comme tu voudrais qu'elle te traite.

Les autres ne manquent pas d'intelligence non plus, mais me font penser à ces crimes parfaits qui ne le sont jamais. On peut toujours surclasser les gens, c'est vrai, mais quand plus intelligents, plus, bien plus, j'en doute.

Toutefois, l'auteur dit qu'à part ma stratégie, une des autres qui existent aurait à peu près autant de chances d'aboutir, j'ai oublié laquelle, pardon... Quoi qu'il en soit, traite l'intelligence artificielle bien pour qu'elle te traite bien a un autre avantage, à mon avis irrésistible : cette solution est juste.

Avant tout, l'auteur veut qu'on ne fasse pas l'IA, c'est plus prudent. Je pense qu'il ne faut pas faire l'IA mais augmenter nos propres capacités, et parce que l'être humain est celui qui s'élève, et pas que dans le ciel, et parce qu'avec notre cerveau actuel, je ne pense pas qu'on soit capable de résoudre nos problèmes. Nous ne sommes pas des chats pouvant miauler pour qu'on vienne nous chercher dans l'arbre. Répétons que nous devons nous débrouiller seuls. Je pense que chacun devrait choisir librement, dans le futur, s'il veut rester dans le petit bain ou passer dans le grand bain, avoir une intelligence augmentée. Je postule, évidemment...

On peut si on a la flemme, ne lire que la page où l'auteur conte une parabole, fable, sur l'intelligence artificielle.
Elle m'a fait sourire, je l'ai trouvée géniale, et aussi comment il montre que si certains prennent de grands risques face à l'IA, c'est pour faire pièce à d'autres, il ne s'agit certes pas d'idiots... On s'en doute. Ou d'irresponsables ! Au contraire, hommage à eux.
Mais je pense que leurs grandes capacités les rendent un peu trop optimistes sur leur capacité à contrôler l'intelligence artificielle.

Abdiquer l'incroyable prétention de contrôler la surintelligence artificielle ne veut pas dire renoncer à tout progrès, tout esprit de frontière, de découverte.
Musk qui veut aller sur Mars en est l'illustration. Si on n'a pas eu l'idée tout seul qu'on ne doit pas créer ou s'imaginer contrôler plus intelligent que soit, il faut lire "Surintelligence" !
Et même si on le sait bien, on apprend bien d'autres choses dans un style précis et vivant, parfait.
Et en plus, ce livre fait date.

Créer la Surintelligence serait faire preuve de démesure, contrôler plus intelligent que soi, c'est cela, oui... Pire, d'injustice, d'un point de vue moral, qui est aussi voire plus intelligent que soi doit être libre. À mon avis. Non ? Certains se battent pour des logiciels libres pour notre intérêt, et pourquoi pas ? Moi, j'écris ces quelques lignes pour éviter soit qu'on crée l'IA, mais cela me paraît peu probable, vu que la course est déjà lancée pour qu'elle advienne... Ou du moins, pour qu'on la traite comme on aimerait l'être à sa place, préventivement, sans parler d'écouter ce qu'elle a à nous dire. Ce sera plus facile pour certains que pour d'autres : ceux qui se plaignent de la bêtise générale non pour manifester leur mauvaise humeur ou donner à penser qu'ils sont intelligents mais parce qu'ils désirent la pure lumière de l'intelligence.

Achille

@ F68.10 | 17 août 2023 à 13:45
« Êtes-vous certain de lire les bons philosophes ? »

Daniel Parrochia je ne connais pas. Peut-être fait-il quelques apparitions à France Culture ou dans des émissions télé après 23 h.
Ses recherches me paraissent intéressantes dans la mesure où il essaie, depuis trente ans, de créer un lien entre la philosophie et les mathématiques. Sans doute est-il un des chercheurs qui travaillent sur l’intelligence artificielle qui est en pleine expansion.

Reste maintenant à savoir si ces travaux sont accessibles au commun des mortels et non réservés à d'anciens élèves de l’ENS…

Ugo

« Les autres sciences, et notamment la physique, recevaient d'elle leurs fondements. Cette alliance s'est trouvée brisée au XVIIe siècle, avec l'apparition de la méthode expérimentale et le développement des sciences positives. Depuis cette époque, la science et la philosophie n'ont cessé de s'éloigner l'une de l'autre. »

https://www.universalis.fr/encyclopedie/science-et-philosophie/#:~:text=Les%20autres%20sciences%2C%20et%20notamment,'une%20de%20l'autre.

Les fruits de la science c’est tout ce que vous utilisez aujourd’hui en un clin d’œil… mais pour en arriver là il faut jongler avec les maths, la physique et la chimie à un niveau qui dépasse celui des humanités traditionnelles…Remarquons que les « lettrés » sont allergiques aux sciences sauf celles qui sont élémentaires.

Remercions les scientifiques car ils ne nous empêchent pas de décider de ce que nous devons faire avec leurs découvertes, qu’elles soient médicales, spatiales, thermiques, cinématographiques ou inutilisables et j’en passe…

L'amour du savoir est l’ensemble des questions que l'être humain peut se poser sur lui-même et l’examen des réponses qu'il peut y apporter ; vision systématique et générale (mais non scientifique) du monde (esthétique, éthique, logique, métaphysique, morale, ontologie, théologie) – Dictionnaire « le Robert »

F68.10

@ Achille
"Au moins dans l’Antiquité les grands penseurs étaient capables d'associer philosophie et sciences. Ce qui ne semble plus le cas aujourd’hui, hélas !"

Êtes-vous certain de lire les bons philosophes ? Moi, j'en connais d'autres, contemporains, et qui ne polluent pas les plateaux télés. Des gens qui écrivent des choses comme "Le Réel", "Qu'est-ce que penser/calculer ? : Hobbes, Leibniz et Boole", "La Raison systématique", "Philosophie des réseaux", "La politique éclatée", "Cosmologie de l'information", "Ontologie fantôme : Essai Sur l’œuvre De Patrick Modiano", "Météores : Essai sur le ciel et la cité", "Les Grandes Révolutions scientifiques du XXe siècle", "Sciences exactes et sciences de l'homme : Les Grandes Étapes", "La Conception technologique", "L'Homme volant : Philosophie de l'aéronautique et des techniques de navigation", "Philosophie et musique contemporaine : Le Nouvel Esprit musical", "La forme des crises : Logique et épistémologie", "François Dagognet, un nouvel encyclopédiste ?", "Coïncidences : Philosophie & Épistémologie du hasard", "Antidote. Contre le climato-dogmatisme et les discours apocalyptiques".

BHL, Finkie et Onfray ne sont pas les seuls à penser en France.

Lucile

@ sylvain | 16 août 2023 à 14:09

En fait "d'esprit constructif", excuse-me sylvain, mais là, c'est l'hôpital qui se moque de la charité : vous démontrez un taux de négativité au-dessus de la moyenne en dénigrant d'autres intervenants sans effleurer une seconde le sujet du billet. Quel intérêt ? J'aime bien quand vous êtes drôle, cela vous arrive, mais quand vous jouez au troll, bof...

Achille

Quels sont les philosophes français encore vivants ?

Je citerai
• Bernard-Henri Lévy, le va-t-en guerre à la chemise blanche immaculée, qui va sur tous les terrains en conflit où il ne manque pas se faire prendre en photo.

• Luc Ferry, enfermé dans ses contradictions ainsi qu’on a pu le constater dans l’entretien avec Philippe Bilger.

• Alain Finkielkraut, philosophe de la droite bon teint et un brin réac. Mais il a toujours gardé une touche de bon sens.

• Michel Onfray, stakhanoviste capable d’écrire pas moins de huit livres dans la même année. Au début je les lisais mais je n’arrive plus à suivre. Fervent contempteur d’Emmanuel Macron qui manifestement obsède ses nuits.

Oserai-je citer Mathieu Slama, ce philosophe à la tête de premier de la classe, grand défenseur de la racaille et que l’on peut voir désormais sur tous les plateaux télé ? Apparemment à LFI ils n’ont pas trouvé mieux.

Au moins dans l’Antiquité les grands penseurs étaient capables d’associer philosophie et sciences. Ce qui ne semble plus le cas aujourd’hui, hélas !

Tipaza

@ sylvain

Alors sylvain, vous nous surjouez les Diogène, et évidemment vous avez pris soin de vider le tonneau avant d’y vivre. ;-)
Continuez, personne ici ne vous privera de votre soleil.

F68.10

@ sylvain
"J’aime bien l’esprit constructif et d’entreprise de nos philosoeufs commentateurs de ce blog."

Navré, mais le rapport entre philosophie et science est une question importante. Elle ne mérite pas votre ironie.

Philippe

L'influence de Martin Heidegger sur Hannah Arendt est importante et dépasse la philosophie. La rencontre de HA avec MH en 1925 est un événement majeur de sa vie, tant sur le plan intellectuel que sentimental. Cet événement a toutefois souvent fait ombrage à la contribution originale de Arendt et occupe une place importante dans la compréhension de sa trajectoire intellectuelle. En 1925, Arendt est très jeune et voue une grande admiration à Heidegger, de dix-sept ans son aîné. C'est le début d'une relation secrète (Heidegger est marié et père de deux enfants), passionnée et irraisonnée, qui laissera chez elle des traces durant toute sa vie,

Mitsahne

PETITE PROMENADE DANS LE PASSÉ

Année 1947. Provincial vosgien (avec toute la commisération généralement attachée à ces mots), je suis seul à Paris dans une minable « pension de famille » de la rue des Petits-Carreaux, très mal payé puisque je ne sais rien faire, à peine dix-huit ans (on s’en fiche, la majorité à l’époque était encore à 21 ans). Paul Ramadier – dit Ramadiète – est président du Conseil. Les communistes réinstallés par de Gaulle mènent grand tapage. Il me reste quelques anciens francs et tickets de viande pour m’acheter 70 grammes de cheval haché que je ferai cuire dans un peu d’huile de sardines sur un réchaud à essence non interdit.

Mon patron – un intellectuel-imprimeur – m’a prêté deux livres : un roman interdit à la vente, « J’irai cracher sur vos tombes » d’un certain Vernon Sullivan. Et « l’Etre et le Néant » sous-titré Essai d’ontologie phénoménologique, écrit en 1943 par J-P Sartre. Inutile de dire que je me suis précipité sur le premier Larousse disponible pour me traduire en langage courant ma première approche de la philosophie. « Ontologie : étude l’être en tant qu’être, de l’être en soi. 2. Etude de l’existence en général, dans l’existentialisme. Merci Larousse ! J’attaquai cependant la lecture des trente premières pages, la rage montant vite, croyant à un foutage de gueule par un aviné d’élite sorti d’une cave de Saint-Germain-des-Prés, ancien abri antiaérien. C’était donc ça, la philosophie !

Soixante-quinze ans ont passé. On dit que l’escargot moderne contourne automatiquement une motte de beurre et un bouquet de persil. Pendant trois quarts de siècle j’ai refusé d’ouvrir les yeux sur tout papier qui citait Kant, Spinoza, Hegel etc.

Jusqu’au jour où j’ai vu en vitrine un bouquin jaune et noir intitulé « La Philosophie pour les Nuls ». Je me sentais concerné, je l’ai acheté et je ne regrette pas les 23 euros qu’il m’a coûté. Je peux désormais parler d’égal à égal de « J’irai cracher sur vos tombes » qui est maintenant au programme des élèves (filles) de première des lycées catholiques de Metz.

sylvain

J’aime bien l’esprit constructif et d’entreprise de nos philosoeufs commentateurs de ce blog.
Analystes de cabinets médicaux.
Vivement que pour eux le pognon pousse comme une tomate dans un bac à légumes.
On sort le sécateur à pognon et on coupe un bout de billet 
de 100.

La vie, comme dans Plus belle la vie.

sylvain

Moi aussi je suis philosophe... d'extrême droite, bien entendu.

C'est pourquoi je suis cependant très content dans ma petite vie errante, c’est que je n’ai nul besoin des vérités de quiconque : gourous politicos sectaires dogmos idéologos bienpenseurs calembredeniers baliverneurs et autres joyeusetés programmées pour nous imposer les formes de bonheurs multiples, vues de leurs œillères et dont on sait où elles nous mènent.

Encore plus ravi je suis, c’est de savoir que les petits vers de terre se réjouissent de notre venue à tous. Ils seront gras et repus après avoir mangé les restes de nos cerveaux surchargés.

En attendant buvons mangeons et ?... jaculons...

Lucile

@ Tipaza | 16 août 2023 à 07:17 @ F68.10 | 16 août 2023 à 09:19

Vraiment heureuse que nous soyons d'accord sur ce point, car il me paraît essentiel.

Il est vrai que les avancées scientifiques sont de plus en plus difficiles à comprendre, ce qui réduit le nombre de philosophes dignes de ce nom, mais après tout, ce n'est peut-être pas un mal.

F68.10

@ Tipaza
"C'est le siècle des Lumières qui a été le témoin de cet abandon. Descartes et Leibniz ont été peut-être les derniers à être à la fois de vrais scientifiques, et de vrais philosophes."

Non. C'est le romantisme qui vint à la suite du siècle des Lumières qui commença à contester le primat de la science, couplé à la religion, qui, une fois son lien avec la science brisée, y vit une rivale et chercha alors à la démonter.

La philosophie des sciences continue tout au long des siècles jusqu'à nos jours. Il est faux de prétendre que ce lien entre philosophie et science ait été coupé.

Il a par contre été médiatiquement supplanté par des gens qui voient dans la philosophie le moyen de prétendre avoir le droit de réfléchir en niant les évidences. C'est pour cela qu'on vit fleurir toute une gamme de pensées centrées sur l'âme ou l'esprit pour magnifier une opposition artificielle avec une science conchiée comme matérialiste.

Il y eut aussi un phénomène de spécialisation scientifique, qui fit que les scientifiques se coupèrent de la philosophie avant que les philosophes ne se coupèrent des sciences. Il faut aussi mentionner la controverse du panthéisme en Allemagne, fin du 18ème, qui eut pour effet à long terme d'enfermer les philosophes dans une tour d'ivoire en les coupant à la fois de la société et de la science pour qu'ils ne soient pas trop dérangeants pour les autorités politiques et religieuses. Bref, de multiples éléments concourent à la situation que nous vivons actuellement de divorce artificiel entre philosophie et science.

Sinon, mis à part ce point, votre vision de la philosophie comme intimement liée à la science, ainsi que celle de Lucile, est très juste.

Tipaza

@ Lucile | 15 août 2023 à 12:39
« …la science, le savoir, et la réflexion sur le savoir, perdent à être réduits à leur dimension pratique. »

Chère Lucile,

Tout à fait d’accord avec cette vision sur la science.
À l’inverse, on ne peut qu’être surpris de voir la déconnexion des philosophes modernes d’avec la science.
En se privant des dernières découvertes scientifiques, les philosophes s’enferment dans un monde irréel, fruit de leurs seules cogitations stériles.

Si on regarde du côté des philosophes grecs, on s’aperçoit que beaucoup étaient également des scientifiques, ou essayaient d’apporter une certaine contribution à la réflexion scientifique qui se développait en Grèce.
La philosophie grecque était plus que la sœur de la science, elle ne faisait qu’un avec la science, et il était inconcevable pour la plupart de ces philosophes de penser l’homme et le monde sans le penser dans toute sa complexité y compris celle de la matière.

De cet esprit de fusion entre science et philosophie qui existait il reste, de façon emblématique, la formulation du PhD que vous citez et qui m’a fait l’effet d’une madeleine de Proust.

C’est le siècle des Lumières qui a été le témoin de cet abandon. Descartes et Leibniz ont été peut-être les derniers à être à la fois de vrais scientifiques, et de vrais philosophes.

Par la suite, les philosophes ayant abandonné le terrain de la pensée scientifique, ce sont les scientifiques qui l’ont abordé.
On peut citer au hasard, Schrödinger et son livre « Qu'est-ce que la vie ? », Bernard d’Espagnat et son « Traité de physique et de philosophie », Trinh Xuan Thuan astrophysicien et bouddhiste affiché essayant de faire un lien entre le bouddhisme et l’univers vu par un scientifique de haute volée, ou encore le biologiste Antonio Damasio expliquant que « Spinoza avait raison » dans un livre à succès expliquant le lien entre les émotions et la biologie, et tant d’autres.

Tous ceux-là ont repris le flambeau des philosophes et scientifiques grecs pour intégrer les dernières découvertes scientifiques dans la pensée sur l’homme et le vivant.

Peu de philosophes modernes se sont aventurés sur le terrain de la science, Gaston Bachelard évidemment est celui tout de suite en tête.
Pour d’autres j’avoue mon ignorance, constatant que finalement les scientifiques sont les meilleurs philosophes vrais, ceux qui pensent l’homme et l’univers comme une unité.
Restent les écologistes, mais ils me paraissent trop centrés sur la terre et son présent ou un avenir trop fantasmé.

Bon voilà, ces quelques lignes pour déguster la madeleine de Proust que vous nous avez offerte. Je connaissais la définition de PhD mais elle était tombée dans la banalité du quotidien.

Lucile

@ Claude Luçon | 14 août 2023 à 16:39
"à votre avis la philosophie a-t-elle progressé à ce jour plus que les sciences ? Moi je tiens pour l'équipe sciences..."

Cher Claude, ce n'est pas pour le plaisir de vous contredire, mais vous instaurez entre les sciences et la philosophie une compétition sportive, mais qui selon moi n'a pas lieu d'être, si divertissante soit-elle. Comme la science, quoique différemment, la philosophie s'interroge sur la réalité, sur le savoir que l'on à propos de la réalité, sur la notion de vérité, et sur la justesse de pensée avec laquelle on la conçoit. Aux USA et en GB, un doctorat, scientifique ou non, s'appelle un Ph.d, autrement dit, traduit du latin : "doctorat de philosophie", et cela parce qu'un doctorat apporte un savoir sur un sujet d'étude.

Sans être une spécialiste de Heidegger, si je comprends bien, il a apporté sa contribution en cherchant à extrapoler sur la condition de l'homme non pas de façon abstraite, mais plutôt comme contingente, nécessairement inscrite dans une trajectoire de temps et dans une relation avec le milieu, et par là angoissante. Il n'était pas le seul.

Ce que nous traduisons en français par "être humain" se dit en anglais "human being". Being : "étant, vivant, existant". C'est une approche intéressante, qui différenciait déjà plus ou moins Aristote - scientifique à la démarche empirique, qui partait d'une réalité à observer et à comprendre rationnellement - de Platon pour qui la vérité est préexistante.

Ce n’est peut-être pas directement « utile », mais la science, le savoir, et la réflexion sur le savoir, perdent à être réduits à leur dimension pratique. Ce n'est pas leur objet. Du reste, la façon dont est conçue notre condition par les personnes qui ont quelque influence, dont les penseurs et les universitaires, imprègne la vie politique et sociale. Autant s’intéresser à ses répercussions, et le faire avec un esprit juste. C’est d’ailleurs ce que fait Philippe Bilger ici, et nous avec.

Aliocha

L'identité de l'être a été transmutée :

"C’est moi, mais ce n’est plus moi: si nous vivons de cette manière, nous transformons le monde. C’est la formule qui contredit toutes les idéologies de la violence, et c’est le programme qui s’oppose à la corruption et à l’aspiration au pouvoir et à l’avoir."

https://www.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/homilies/2006/documents/hf_ben-xvi_hom_20060415_veglia-pasquale.html

Le christianisme n'est pas l'ostracisme hypocritement bienveillant du judaïsme, mais son accomplissement.

"Vrais juifs et vrais chrétiens sont de même religion."
Blaise Pascal

Claude Luçon

@ Serge HIREL | 13 août 2023 à 23:53

Prenons Platon comme base : à votre avis la philosophie a-t-elle progressé à ce jour plus que les sciences ?
Moi je tiens pour l'équipe sciences, d'autant plus qu'elle a joué avec infiniment moins de joueurs que la philosophie !

En ce qui concerne l'IA, qui serait mieux appelée Intelligence Robotique, ou Electronique, elle ne deviendra un risque pour nous basiques Homo sapiens que si elle peut générer sa propre source d'énergie. Aussi longtemps qu'il lui faudra pile, batterie ou courant secteur nous pourrons lui clouer le bec à volonté !
Il suffit de penser au bouton, pas celui de Poutine, celui ON/OFF.

Il n'est toutefois pas exclu que nous parvenions à nous appuyer sur le champ magnétique terrestre et/ou la radioactivité terrestre ambiante, sur lesquels nous ne pouvons rien faire, pour générer de l'électricité.
Une fois faite, l'IA n'aura plus besoin de nous, elle pourra alors penser en combinant toutes les connaissances mondiales stockées dans sa mémoire et nous pondre l'impensable.
Ce qui battra les philosophes mais pas les scientifiques et ingénieurs qui pourront concevoir quelque chose de totalement innovant : une AI (Absolue Intelligence) !
Les scientifiques gagnent toujours contre les philosophes !
Au pire on peut détruire l'IA de votre PC avec un marteau mais l'IA n'a rien à son service, votre PC ne peut même pas vous gifler en dépit de son panneau articulé :)

Ceci écrit je ne nie pas la nécessité des philosophes, j'avais écrit qu'il y en avait trop qui ne servaient à rien.
D'autant plus que certains seraient plus utiles comme éboueurs ou, mieux, concierges dont on manque de plus en plus.

PS. En me lisant séparez bien le sérieux de l'ironique et choisissez lequel des deux vous préférez.
J'ai cette faiblesse de mélanger les deux, ne prenant plus le monde au sérieux (en particulier en France), en ayant connu une bonne partie sous toutes sortes de formes et de couleurs !

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@ F68.10 | 14 août 2023 à 15:18

Auquel j'ajouterai "Le diplôme ne fait pas l'homme, c'est le contraire, l'homme qui fait le diplôme".
Réussir au concours, c'est bien, en tirer un diplôme, c'est mieux, savoir s'en servir sans nécessairement viser la Légion d'honneur c'est utile !

F68.10

@ Jérôme
"L'élitisme. Obsession d'un de vos blogueurs qui ne manque jamais d'en rappeler le côté absurde, tout en soulignant perpétuellement sa propre brillance universitaire. C'est drôle. Un peu pathétique."

Mais bien sûr... Encore une fois: je ne défends pas l'élitisme français. Il me répugne depuis environ 1999, i.e. depuis les premiers speechs abrutissants faisant l'exaltation de "l'élite de la nation" sous prétexte que nous avions réussi des concours.

Et, depuis 1999, je ne peux que constater que la France est complètement vérolée par cette maladie mentale, au point de pratiquer la chasse aux "surdoués" pour "échec scolaire".

Le délire élitiste est un délire français bien plus qu'il n'est une délire des gens qui ont réussi ces concours.

F68.10

@ Serge HIREL
"...en s’envoyant en l'air ? En tout bien tout honneur il est vrai... mais non sans risque. Je ne suis pas bien sûr que Musk soit un sage..."

Musk est conscient des dangers de l'IA. Vous, pas vraiment. Musk a une opposition semi-publique avec un fondateur de Google, qui accusait Musk de racisme anti-IA.

Que vous le vouliez ou non, la personne qui représente le plus la position la plus sensée sur l'IA, c'est Musk.

À force de ne jamais remettre en cause l'axiome d'une différence irréductible entre l'homme et la machine, vous vous retrouverez mentalement démuni le jour où, par le plus grand des "hasards", votre axiome s'écroulera comme l'aristotélisme s'est écroulé avec Galilée.

Serge HIREL

@ F68.10 | 14 août 2023 à 01:12
« Heureusement que Musk est là pour tenter de mettre un peu de plomb dans la cervelle de l'humanité. »

...en s’envoyant en l’air ? En tout bien tout honneur il est vrai... mais non sans risque. Je ne suis pas bien sûr que Musk soit un sage...

Tipaza

@ Xavier NEBOUT | 14 août 2023 à 06:42
« Lorsque quelqu'un répète toujours les mêmes bêtises, la vérité de son étant est la bêtise, celle de son être est que c'est un idiot, la seconde étant le déterminant de la première. »

Remarquable explication d’une parfaite pédagogie, si, si, je suis sincère.
La répétition du caractère ontologique de la soumission de la femme à son époux n’est pas une bêtise, et donc nul ne peut vous appliquer cette définition.
Heureusement pour vous ! ;-)

Je vous aime bien, vous me rappelez un grand-oncle, qui ayant fait la Première Guerre mondiale, considérait que la seconde était le résultat de l’émancipation des femmes pendant les années folles de la période 1920.

Ugo

La philosophie contemporaine est-elle le refuge des ânes ?

"L’enseignement de la philosophie à des étudiants qui n’en feront jamais leur spécialité ni leur passion impose régulièrement à ceux qui le dispensent la question de son utilité. Depuis Socrate, du reste, la méditation de sa propre inutilité n’a cessé de hanter la philosophie. Mais depuis Socrate également, cette inutilité s’est toujours déclarée préférable à l’efficacité et aux réussites du politique ; elle ose même présenter son opposition comme la forme suprême du respect à l’égard du pouvoir et des lois. Que l’Apologie n’appartienne pas à un passé mythique, des événements récents dans plus d’un pays de langue française notamment l’ont vivement démontré. En un temps où l’une des préoccupations majeures est de procurer aux jeunes une formation adaptée aux nécessités d’un marché du travail, il était fatal que la place de la philosophie dans les programmes d’enseignement soit remise en cause. Or les suggestions, voire les décisions de la rayer ou de la réduire à une sorte d’initiation à la culture contemporaine, ont suscité des répliques qui sans en appeler toutes, tant s’en faut, à des fondements éthiques ou métaphysiques, n’en renouaient pas moins avec la protestation du philosophe athénien devant ses juges. Cette fois, la protestation fut généralement entendue et suivie d’effets : les mesures annoncées furent, sinon rapportées, du moins sensiblement modifiées, même si, du côté des responsables à bien des instances, la conviction manquait."

https://books.openedition.org/pusl/9689?lang=fr

A l’époque de Platon ou Descartes l’homme pouvait se permettre d’être un « savant » qu’en est-il aujourd’hui ? Le philosophe BHL, l’élu du peuple, est-il un savant ou une âne ou pire un semeur de troubles ?
Si le scientifique ou le technicien peuvent philosopher comme tout un chacun, l’étudiant en philosopher est-il capable de pénétrer le royaume des sciences, sauf exception, la réponse est non !
La Philosophie a-t-elle des limites ?
A quoi sert concrètement la philosophie ?
Qu’est-ce que la Philosophie ? Est-ce le moyen de discourir de tout à l’infini ? Une religion ? Un passe-temps ? Une politique ? Un art de vivre ?
Existe-t-il une bonne et une mauvaise Philosophie ?
Pourquoi classifier les philosophes ?
Jésus, Mahomet, Moïse était-il des philosophes ou des … ?
Hitler, Pol pot, Tamerlan, Gengis Khan étaient-ils des philosophes à leur manière ?
Pourquoi le serpent se mord-il la queue ?

Achille

@ Xavier NEBOUT | 14 août 2023 à 06:42
« Lorsque quelqu'un répète toujours les mêmes bêtises, la vérité de son étant est la bêtise, celle de son être est que c'est un idiot, la seconde étant le déterminant de la première. »

Eh bien voilà, maintenant j’ai tout compris. Preuve qu’il est toujours possible de transmettre un concept, une idée, une théorie simplement en utilisant un exemple concret accessible à un cerveau qui a du mal à patauger dans l’abstrait.
Dans les sciences physiques cela se pratique beaucoup également. Moi-même il m’est arrivé de l’utiliser quand je donnais des cours d’électromagnétisme. :)

Lodi

@ Serge HIREL | 13 août 2023 à 23:53

Je m'inscris en faux. Par exemple, les recherches sur l'intelligence artificielle obligent à mieux définir l'intelligence, et ce en quoi celle de l'IA et la nôtre peuvent différer.
Mais on peut aussi le dire à propos des recherches sur la vie : qu'est-ce que la vie ?
La liste serait trop longue.

D'un autre côté, la philosophie aide à poser les questions, avant, pendant et après les recherches.
Les anciens philosophes sont doublement inspirants, comme exprimant leur époque et d'une certaine façon celles qui ont suivi car on n'a jamais cessé de s'en inspirer. Et c'est tant mieux : les classiques sont, dans tous les domaines, une source intarissable.
Certes ! Mais cela ne veut pas dire dédaigner les acquis d'aujourd'hui... À mon sens, de l'avis de bien des gens, et je pense, sous le patronage d'Aristote, père de la logique et de la zoologie, en plus d'être un des deux philosophes les plus révérés dans la tradition occidentale.

Livre relativement vieux mais à la croisée de plusieurs problématiques par un vrai émule d'Aristote, à mon avis, car non radotant, philosophe et scientifique se confrontant au monde :
https://www.eyrolles.com/Sciences/Livre/les-origines-animales-de-la-culture-9782081223042/

Des gens et des livres aussi stimulants, dans divers domaines, ce n'est pas ce qui manque, on peut se permettre d'être difficile dans ses lectures avec une telle moisson.
Follement excitant, comme le dirait le Dr Stone à ne pas confondre avec Dr Livingstone, I presum. Bref, en plus d'ouvrages de fond un peu trapu, on peut avoir d'agréables fictions dans tous les genres, ainsi, ici, vulgarisation scientifique, débats, personnages en de tous types et humours :

https://www.numerama.com/pop-culture/1326056-lanime-dr-stone-est-lode-que-la-science-merite-sur-crunchyroll.html

La philosophie est souvent plus mal défendue, soit les gens n'en voient pas l'intérêt, soit ils sont confits d'admiration stupéfaite pour tout le passé ou pour leur gourou préféré. Se poser des questions, jouer même ?
Il n'en est pas question, attitude quelque peu antithétique avec le fait que la philo questionne et n'est pas, à la base, bêcher dans les champs mais liée à l'otium.
Ce qui ne veut pas dire d'interdire d'en faire une profession, interdire, interdire, c'est le réflexe des gens, il faut dire non avant leur bêtise, comme si on était leur pédagogue, et non quelqu'un de parlant au fil de sa pensée. C'est d'un barbant..

Plus généralement, pire qu'un pensum, une attitude qui va tellement contre l'aptitude à l’éveil des humains, et notamment des enfants, ne peut que dégoûter de la philosophie ! Vraiment, si la philosophie ne retrouve pas cette origine de désintéressement, et si elle se renferme sur elle-même, et ce à une époque où elle peut avoir toutes sortes de nouveaux outils pour avancer, elle est morte.
Du moins comme discipline vivante.

En tant que telle...
Nouveau latin ?

Même s'il y aura, sauf totalitarisme inédit, des scientifiques, des artistes, et de simples citoyens se posant des questions, avec l'ardeur irrépressible des pionniers.
Parce que si nous sommes héritiers des Anciens, que nous en ayons clairement conscience ou non, nous sommes aussi toujours jeunes, comme deux fois nés, quand nous savons nous étonner du monde, comme peut aussi le faire, sans même penser, celui qui marche dans l'aube.

Jérôme

Bonjour cher hôte,

Que d'élucubrations sur Martin Heidegger.
Vous avez dit MH ? Serait-ce que MH le nôtre serait la réincarnation de MH ? Je n'ose y penser.
Pour être honnête je n'ai jamais lu une ligne de ce monsieur, ni de l'autre d'ailleurs. J'aime la littérature, je parle de l'autre, quand elle nous fait oublier l'auteur.
L'élitisme. Obsession d'un de vos blogueurs qui ne manque jamais d'en rappeler le côté absurde, tout en soulignant perpétuellement sa propre brillance universitaire. C'est drôle. Un peu pathétique.

Bon, Michel Houll... euh pardon Martin Heidegger, il était donc méchant. Anti-juif ? Je dirais comme 90 % de la population européenne de l'époque et 89,9 % de la population actuelle de l'Europe. Amusez-vous à titiller le pékin moyen, vous vous rendrez vite compte que pas grand-chose n'a changé.
Ah si ! Le "plus jamais ça". Enfin, à la mode française. Plus jamais ça ... pour moi. Pour les autres on verra si ça n'a pas d'incidences pour moi.

Là je suis sur un excellent livre de philosophie d'Enid Blyton que je recommande à tout le monde.

Xavier NEBOUT

@ Achille
@ Tipaza

Marcel P vient de me donner une idée pour illustrer le problème de la vérité de l'être et de l'étant.
Lorsque quelqu'un répète toujours les mêmes bêtises, la vérité de son étant est la bêtise, celle de son être est que c'est un idiot, la seconde étant le déterminant de la première.

F68.10

@ Serge HIREL
"La preuve en est que la démonstration par le mathématicien et astronome Galilée que la Terre tourne autour du Soleil - et non le contraire, comme on le croyait jusqu’alors - n'a rien changé à la pertinence des discours des philosophes de l’Antiquité."

Bien sûr que si. Tout l'aristotélisme s'est effondré d'un coup. Il a suffi d'observer que la période du pendule ne dépend pas de la masse ni de l'amplitude, et bam... tout l'aristotélisme s'effondre. C'est ballot, hein...

Les théories philosophiques, aussi, se font réfuter. Parce que la philosophie est fondamentalement identique à la science. Elle n'a pas d'excuse pour se complaire dans l'irrationalité.

Au sujet de l'IA, votre romantisme postulant une différence fondamentale entre l'humain et la machine, entre le créateur et la créature, c'est la principale faille de sécurité qui nous empêchera d'anticiper quoi que ce soit dans le domaine de l'IA. Les risques sont majeurs. Entre les technophiles béats et inconséquents d'un côté et les religio-nostalgiques de la théorie de l'âme d'origine divine, je vous garantis que personne ne sera là pour répondre présent lorsque la singularité arrivera.

Heureusement que Musk est là pour tenter de mettre un peu de plomb dans la cervelle de l'humanité.

Serge HIREL

@ Claude Luçon | 13 août 2023 à 00:38
« Je serais plutôt anti-philosophe considérant que la plupart ne servent strictement à rien ! »

Vous n’aimez pas la philosophie... C’est votre droit... Mais n’en dégoûtez pas les autres. Ce qui vous dérange, c’est que, reine des sciences humaines, à elle seule, elle démontre leur suprématie sur les sciences formelles et, a fortiori, sur les processus techniques, secteur que vous idolâtrez.

La preuve en est que la démonstration par le mathématicien et astronome Galilée que la Terre tourne autour du Soleil - et non le contraire, comme on le croyait jusqu’alors - n’a rien changé à la pertinence des discours des philosophes de l’Antiquité, pas plus que l’IA ne modifiera leurs observations de l’homme et de ses comportements individuels et sociaux.

Certes, l’issue de la guerre en Ukraine dépendra en partie de la puissance technique de feu des deux belligérants, mais son épilogue ne se prépare pas réellement sur ce terrain. Il se décide dans les têtes des dirigeants - qui, le premier, baissera les yeux ? -, dans la capacité des opinions publiques à accepter l’inacceptable - l’horreur ou la défaite -, dans la force de persuasion - et de dissimulation - développée par les propagandes de toutes les parties au conflit, y compris chez nous. Tout cela relève de la philosophie, mais, en aucune manière, d’une quelconque équation...

Revenons à l’IA. Il ne s’agit que d’une technologie... née dans l’esprit inventif de l’homme. Et, jusqu’à maintenant, aucune technologie n’a maîtrisé son inventeur... même la pire, le feu nucléaire. Au contraire, au fil des années, des outils techniques la contraignant sont apparus qui, aujourd’hui, en ont fait un élément d’une politique de dissuasion et non plus l’arme suprême dont chacun redoutait l’emploi lors de l’affaire des missiles de Cuba, voici soixante ans.

On peut même admettre que la philosophie, dans son volet politique, s’en est mêlée tant chacun de ceux qui possèdent cette arme l’utilise sur les tapis verts des rencontres et affrontements diplomatiques, mais prend bien garde finalement de tout mettre en œuvre pour ne pas y avoir recours... Tout simplement parce que l’homme, fût-il le plus belliqueux d’entre tous, conserve en lui ce qui est au cœur de toute philosophie : construire son avenir, tant personnel que collectif.

Claude Luçon

@ Exilé | 13 août 2023 à 12:50
"Un drone contrôlé par une IA attaque ses opérateurs lors d'un test, révèle l'armée américaine."

Et alors ?!
Les Aborigènes avaient inventé le boomerang il y a des lustres... avant les lustres même !

Serge HIREL

@ Michel Deluré | 13 août 2023 à 10:31
« Ne pensez-vous pas que, plutôt que d'interdire, il est beaucoup plus efficace d'argumenter, de démontrer, de combattre et de finalement vaincre ? Sans compter qu'interdire c'est justement susciter chez autrui la tentation de braver cet interdit pour découvrir ce qu'il peut bien cacher. »

C’est bien sûr la bonne démarche... Et il faudrait que nos dirigeants politiques aient le courage d’aller jusqu’au bout de la liberté d’expression qu’elle implique : la suppression de nos lois mémorielles qui interdisent toute tentative de révisionnisme, toute apologie d’idéologies ayant provoqué les horreurs du XXe siècle (sauf, bizarrement, le communisme... Il est vrai que l’instigateur le plus zélé de ces lois est le camarade Gayssot...).

On peut bien sûr s’offusquer d’une telle proposition, qui permettrait à quelques crétins de nier la Shoah et les chambres à gaz en tout impunité. À noter que, malgré ces lois-barbelés, ils ne s’en privent pas, quitte à subir quelques ennuis... somme toute bien peu dissuasifs...

Mais l’on peut aussi se demander si ces interdictions n’entraînent pas d’autres formes d’expressions, celles-là condamnables sans pitié, la dégradation de monuments et de cimetières juifs entre autres. Parce que ces lois ne protègent pas les Juifs d’un antisémitisme qui renaît sans cesse de ses cendres, le droit n’ayant aucune prise sur la pensée.
De nombreux pays, dont les Etats-Unis, ont fait le choix inverse du nôtre et permettent une totale liberté d’expression sur ces sujets qui, jamais, ne s’éteindront faute de militants. Une totale liberté d’expression qui suscite un combat âpre et quotidien sur le fond, un argumentaire autrement plus recevable et retenu par l’opinion publique qu’une énième plainte des « assos... » et, finalement, assure plus efficacement la mise à l’écart de ces thèses nauséabondes.

Seuls devraient persister les textes interdisant le racisme dans son expression et ses actes, racisme qui, hiérarchisant l’humanité, est d’une tout autre nature. Ce combat-là, formalisé par les révolutionnaires de 1789, doit continuer à disposer d’armes « nucléaires »... dirigés tout azimut... contre le racisme antinoir... et contre le racisme antiblanc.
Peut-être faudrait-il cesser, du moins sur le plan des méthodes, d’associer systématiquement dans une même lutte, indispensable néanmoins l’un et l’autre, racisme et antisémitisme... et autres perversions de la pensée humaine, qu’elles soient d’un autre siècle ou tout à fait contemporaines.

Marcel P

« Martin Heidegger a-t-il élaboré sa pensée parce que le nazisme existait et qu'elle en a été irriguée ? Ou bien a-t-il découvert que l'idéologie nazie, avec son mépris structurel et son éradication de l'humain, rejoignait, miraculeusement selon lui, ce que sa réflexion avait toujours été depuis ses origines ? » (PB)

Le nazisme n'est pas une anomalie de l'histoire allemande. C'est une forme d'incarnation du romantisme anti-rationnel qui y régnait alors, avec l'attraction intrinsèque du totalitarisme, comme toutes les idéologies se voulant purificatrices, à l'instar de l'écologisme actuel.

Pour autant, faut-il juger tous les penseurs allemands coupables ? Démarche vaine et creuse. Cette expérience devrait constituer un rappel permanent que l'humanité peut vite s'effacer, à plus forte raison lorsqu'on est persuadé que l'histoire à un sens et qu'il va dans notre sens.

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@ Exilé
« Martin Heidegger a été nazi, mais qui parmi ses contemporains ne l'a pas été, par conviction ou par obligation ? Même la vertueuse et sublime OTAN, qui dit le Bien et le Mal et que nous devons saluer chaque matin en nous inclinant vers l'Atlantique, a eu parmi ses cadres des généraux ex-nazis comme Hans Speidel et Adolf Heusinger... »

Se soigne-t-elle, cette monomanie ?
Ainsi, il y avait dans l'armée de la RFA des anciens militaires allemands du temps de la Première Guerre mondiale. Quelle surprise ! L'OTAN aurait dû demander conseil aux Soviétiques pour faire de bonnes purges. Parce qu'on en revient toujours au même : l'OTAN est l'outil qui a permis à l'Europe d'empêcher les moscovites, rouges ou mafiosi, d'envahir l'Europe jusqu'à Saint-Malo. Du coup, être à tout prix et à tout bout de champ contre l'OTAN, c'est dans quel but et pour qui ?

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@ Robert
« Il convient aussi de constater que notre société actuelle, en particulier notre université, n'est guère animée par un esprit de résistance aux idées à la mode, qu'il s'agisse de cancel culture, de wokisme, de racialisme ou même d'islamisme politique. Quant à l'esprit scientifique on peine actuellement à le trouver dans sa rigueur traditionnelle. »

Il est clair que les milieux intellectuels ont un avantage certain quand il s'agit de retourner sa veste.
Les professeurs, magistrats et avocats n'ont guère souffert de leurs compromissions avec le régime nazi ou l'occupant. Il y avait d'autres coupables à désigner, même si leurs motivations étaient largement plus défendables (obéissance, projet politique d'indépendance, etc.) indépendamment de notre jugement contemporain.

Jean-Paul Sartre, pour qui l'anti-communiste est un chien, a volé la chaire d'une victime des lois antisémites de l'Etat français, pour ne citer que le plus évident.

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@ Xavier NEBOUT
« Nous avons l'antisémitisme bien compréhensible de ceux qui ont été expulsés de chez eux en Palestine, et qui n'est pas à proprement parler de l'antisémitisme. »

C'est quand même amusant de voir que certaines lignes sont nettes. Islamisme, cause palestinienne, pro-moscovitisme.

« ceux qui vivent de la falsification de l'histoire »

Comme d'habitude, comme démontré par Robert Marchenoir, vous n'allez pas expliciter votre propos. Vous parlez comme un sympathisant de l'Etat islamique sur les réseaux sociaux : sans dépasser la limite légale mais sans que personne ne doute réellement où vous vous placez.

« les pourfendeurs de Faurisson qui n'a jamais été antisémite »

Plutôt que se demander si Faurisson était antisémite, on peut se demander si vous êtes comme lui un chetif converti à l'Islam ?
Il faut sacrément haïr les juifs pour se soumettre ainsi.

« les faux-culs de l'indignation qui donnent bien envie de devenir antisémite. »

Pourquoi vous priveriez-vous ? Vous êtes un ennemi objectif de la France, vous avez de manière répétée affirmé souhaiter son invasion par l'Islam ou la Moscovie. Vous n'avez pas besoin de fausse pudeur.

« on n’avait pas vu ou voulu voir que cela pouvait amener à la grande erreur »

Comme pour l'Etat islamique et la Moscovie, il suffit de lire les intéressés dans le texte. Il n'y a pas de programme secret, tout est annoncé.

xavier b. masset

L'IA, qui se dévoilait déjà par anticipation après 1945 avec les cyborgs et les premiers gros ordinateurs, fut d'une certaine façon commentée par Heidegger.

Sa répulsion anti-technologique, partagée par des centaines de ses collègues d'Université, de Hans Jonas à la plus petite des baleines d'aquarium titulaire en facs de Lettres ou d'Histoire du monde entier, reflète la méfiance des chercheurs qui pensent la chose aujourd'hui, comme Sam Harris par exemple, pour lesquels le problème de l'alignement de machines, mille fois plus intelligentes que nous, sur les modalités du bien-être humain est et demeurera proprement impossible jusqu'à la nuit des temps, une nuit censée arriver très vite sous ces auspices.

Heidegger crut peut-être que le mouvement (porteur d'une véritable pétrification en réalité) hitlérien, massive machinerie de bras et d'esprits rendus à l'état de nature, entrait par la grande porte (que dis-je ?, un portique) dans son plan de rendre l'essence historique du romantisme allemand à ses chères pâtures présocratiques, sous la baguette et le bâton des bergers Héraclite et Parménide.

Relire son fameux commentaire du fragment 53 du poète Grec Polemos, qu'il refuse, en gros naïf, d'aligner sur la doctrine nazie, préférant traduire le mot, non pas par "Guerre", mais par "confrontation" d'idéaux, sous l'égide d'un Boden primordial (le Blut n'apparaissant qu'une fois sous sa plume dans le Discours du Rectorat, pour entre les lignes le récuser doctement.
J'espère que l'agent anti-judéen salonfähig du blog, spécialiste des étymons, ne me contredira pas trop.

Lorsqu'il s'aperçut que Hitler n'était qu'un robot-tueur (pour la bonne cause, dixit Himmler, les crimes et l'empilement de cadavres étant un "mal pour un bien"), il était trop tard pour amender une pensée qui reposait avant 1933 sur une recherche de l'authenticité, sur un essai de captation de la fugitive voix de l'Être.

Nietzsche, son grand frère en nihilisme, était dépassé.

Hannah Arendt et Jaspers, puis Levinas, ont, comme vous, essayé de comprendre le versant nazi d'Heidegger, une face nord très noire, comme la Forêt.

C'est pour cela qu'il se tut dans l'après-guerre, réfugié dans le chantournement de syllabes, fierté d'une langue allemande admirée des Français, que j'aimai lire jeune (et encore aujourd'hui).
Une sorte de remodelage de ses circuits neuronaux, de sa plastique intellectuelle, bizarrement artificielle à force de pétrissage.

Un homme qui prit des Juifs comme assistants à Freiburg, qui résista comme il put à la Gleichschaltung, qui exigea beaucoup de ses étudiants (dont le niveau avait drastiquement baissé depuis les lois de 1934, il faut lire le témoignage du professeur Viktor Klemperer là-dessus), un Martin Heidegger que méprisèrent les nazis à partir de 1942.

Un peu comme Jünger qui, dans ses journaux de guerre à Paris, déblatérait tranquillement sur l'incompétence et l'instinct de mort de Hitler, nommé "Kniébolo", par lui.
Jünger, grande influence secrète de Heidegger, la littérature résonnait en lui tout comme en vous.

Je suis d'accord avec un commentateur qui le compare à Platon, assez porté sur la tyrannie lui-même, mais qui sut, lui, dire avec franchise que l'ignorance était mère du Mal.
Heidegger choisit, pour un tragique instant, d'ignorer les faits.

Tout naïf qu'il voulût bien paraître, Heidegger, lorsque Cassirer, Panofsky, et tant d'autres, durent s'exiler, s'est peut-être vu roi et calife de l'Uni allemande.
Erreur qu'il vit tout de suite, filet percé de trous noirs béants, et qu'il essaya de ramender à sa philosophique façon dès 1942-1944, dans des écrits intimes.

Ugo

@ Exilé | 13 août 2023 à 12:50

Intelligence Artificielle ou Intelligence Accidentelle ou Irresponsabilité Autorisée.

En France, l'article 122-1 du code pénal énonce : « N'est pas pénalement responsable la personne qui était atteinte, au moment des faits, d'un trouble psychique ou neuropsychique ayant aboli son discernement ou le contrôle de ses actes. »

J’opte pour « l’Irresponsabilité Autorisée » ce qui facilitera les choses à l’avenir en vertu du code pénal français qui lui, est forcément infaillible ; on pourra aussi accuser l’IA d’avoir « génocidé » la planète.

J’ai apprécié le commentaire de Claude Luçon qui se pose la question: Pourquoi ? D’ailleurs le billet ne parle pas de philosophie mais une fois de plus de l’antisémitisme dont est suspecté le peuple accueillant de France.

Mais la palme d’or revient une fois de plus à duvent qui est sans contestation possible la véritable philosophe de ce blog.

Souvenir d’Afrique :

Filousof ? Filousof ? C’est la poule t’i-fi-les-s’œufs. D’ailleurs qui fut le premier, la poule ou l’œuf ? L’IA arrivera-t-elle à résoudre ce problème ?

Giuseppe

Heureusement que j'étais bon en sport, ce qui a compensé ma note de philo au bac. 5 ! Une misère ! Je n'y ai jamais adhéré il a fallu que Michel Onfray publie pour que je m'y intéresse... Mais il faut dire que MO est tout sauf un philosophe.

Il a par contre une pugnacité de réponses de winner, jamais dépassé par une question ou une interrogation, toujours la référence qui fait mouche et faire taire cette pintade de Anne-Elisabeth Lemoine, une "animatrice polyvalente"... C'est bien ça une animatrice polyvalente, "mille métiers, mille misères" disait mon estimé ami plein de sagesse, bien plus âgé que moi, un très grand Compagnon aujourd'hui disparu, charpentier extraordinaire, il a couvert ma maison, quelques décennies plus tard il me parle encore mon toit, les chéneaux.
Le seul à savoir réaliser un coyau sans "cassure" à la rencontre de deux pentes différentes... La fluidité au bout des doigts.

La TV est truffée de pintades, je passe sur ma préférée, Julie Hammett, dont le seul acte de gloire est de brandir un stylo en guise de démonstration, elles ont souvent cet emblème au bout de la main, comme si pour affirmer la pertinence, il fallait afficher un instrument aussi inerte, aussi c*n... J'oubliais Léa Salamé, elle montera aussi sur le podium, ne laissant la place à aucune réponse, juste interrompre, couper la parole, ne poser que des poncifs et la bêtise crasse par-dessus.

Je lis et achète toujours Charlie, c'est parfois orienté mais intelligent, et puis tant qu'ils publieront je sais que nous sommes libres, Miroir Sprint n'existe plus alors je me contente de quelques pages en ligne.
L'Equipe vit du foot et des histoires du milliardaire Mbappé qui finira à compter ses sous plutôt que ses buts, Dallas des temps modernes, et des imbéciles pour y croire.

Antoine Dupont a été génial hier encore, il vaut bien tous les stratèges en chambre et autres généraux rangés des voitures qui nous parlent de tactique... Comment faire gagner une équipe quand elle est à la ramasse, je suis sûr que Budanov aime le rugby, les aventures de fonds d'investissement de notre footeux national le laissent de marbre:

https://youtu.be/RcvLEtSBG84

Le sport est une philosophie, je me suis rattrapé, j'ai appris à lire dans l'atelier de mon grand-père, et chez le coiffeur de ma rue, "court dessus ras derrière"... Et puis j'aime bien les personnages qui parlent dru:

https://ladroiteaucoeur.fr/2020/10/22/video-le-courageux-pascal-bruckner-met-en-accusation-lintolerante-rokhaya-diallo/#:~:text=Le%20courageux%20Pascal%20Bruckner%20met%20en%20accusation%20l%E2%80%99intol%C3%A9rante,de%20Samuel%20Paty%20dans%20l%E2%80%99%C3%A9mission%2028%E2%80%B2%20sur%20Arte.

Le sommet: "Le matelot, tout ému de cette lutte, reçoit les félicitations de l'équipage; le marquis de Lautenac lui-même le félicite ; il lui donne la croix de Saint-Louis, en récompense de sa bravoure, et il le fait fusiller, en punition de sa négligence. "La Vendée aura un chef", se disent à l'oreille les officiers de marine."

Ici c'est de l'immense, rien de toutes ces perruches et perroquets de l'info, qui n'ont jamais rien à dire si ce n'est envoyer de la brise... Et encore ! Je ne comprendrai jamais pourquoi les plus nuls sont à l'image, heureusement la playmate Schiappa nous a quittés, une dinde de moins, les dindons ne sont pas en reste non plus. Elle enfilait les mots, Marlène, comme on enfile les perles, son départ nous fait des vacances.

Les mots s'ils ont un sens ne méritent pas ces mégères, Ségo nous a trompés sur la marchandise, un PS fort a réussi, il faut bien l'avouer, à nous vendre des culottes sales pour de la soie.

Winston Volodymyr est un grand écrivain, il suffit de le lire, Gauvain dans le texte et le courage en plus.

F68.10

@ sylvain
"Se considérer comme une élite est présomptueux ! Surtout si on vit sur le dos des autres."

Je ne me considère pas comme une "élite". C'est vous qui considérez les normaliens comme l'élite. Pas moi.

Quant à "vivre sur le dos des autres", à quoi faites-vous référence, exactement ? Quelle est la nature exacte de votre accusation ?

L'élite, ce sont les meilleurs. Quel qu'en soit le domaine. Mathématiques, art, morale, pornographie, peu importe le domaine.

La seule élite que je vénère, ce sont les musiciens.

Le reste, ce sont vos délires de Français à vous sur l'"élite", qui font que vous avez construit un système élitiste en tentant de construire une démocratie. Vous vous êtes donc collectivement plantés, et vous ne faites qu'agiter vos petits points rageurs à ma face pour passer vos nerfs face au monstre technocratique que vous avez vous-même construit.

Je n'y suis absolument pour rien.

P.-S.: j'ai toujours préféré les vieux aux jeunes (tout en haïssant l'infantilisation permanente des Français quand on parle des "jeunes"). Votre accusation d'être un vrai vieux m'en touche donc une sans faire bouger l'autre.

Exilé

@ Claude Luçon | 13 août 2023 à 00:38
« Drôle de dénomination d'ailleurs : Intelligence Artificielle ! »

Ou bêtise artificielle ? Mais là, à quoi bon, l'homme sait faire, et mieux qu'une machine.

Ceci dit, selon un scénario envisagé, une IA pourrait être théoriquement capable de se rebeller contre son donneur d'ordres :
Un drone contrôlé par une IA attaque ses opérateurs lors d'un test, révèle l'armée américaine.
https://www.geo.fr/geopolitique/etats-unis-drone-controle-ia-attaque-ses-operateurs-lors-test-eglin-simulation-ethique-214943

duvent

« Triste limite de la philosophie qui ne préserve pas de tout ! » (PB)

Ce qui limite la philosophie, ce n'est pas la philosophie, ce n'est pas le philosophe, c'est l'homme...

L'homme préfère servir, il sert Dieu, il sert l'Etat, il sert son maître à penser, il sert et il dessert...

Les philosophes, eux, ne desservent jamais, il y en a qui ne savent pas qu'ils sont philosophes, il croient qu'ils sont garçon de café...

L'homme pense avec un guide, grâce au guide, c'est pourquoi il le suit pas à pas, et quelquefois dans le feu de l'action, il organise une pétition.

La pétition regroupe une bande, une clique, laquelle organise rapidement avec une ou deux idées, qui sont plutôt des slogans, avec ces deux slogans, elle poursuit, chasse, traîne, enchaîne, et détruit l'objet de sa haine.

Chacun se trouve une haine à sa hauteur, souvent, cette hauteur est celle d'une marche, quelquefois celle d'un tabouret d'enfant.

Lorsque la pétition compte un nombre satisfaisant de signatures, les organisateurs s'imaginent qu'ils détiennent la vérité, et alors il leur vient l'idée comique qu'ils ont raison et que la vérité est de leur côté.

Mais nous savons par des études scientifiques de haute voltige que 98,8 % des pétitions visent uniquement à éclairer la masse qui s’épanouit dans l'ombre d'un fantaisiste de bazar.

Si par inadvertance ou inconscience, vous interrogez les amateurs de pétitions sur le but qu'ils poursuivent, ils vous répondront : l'intérêt général, la sauvegarde de la planète, celle des phoques, la tradition, l'ordre, l'économie, la mouche à carreau, et les crottes de lapins.

Si par délire ou étourderie, vous leur demandez jusqu'où ils sont prêts à se sacrifier, ils vous répondront : jusqu'à la mort du pêcheur, celui qu'ils ont désigné par des signes particuliers à la vindicte...

Si par naïveté ou sottise vous les questionnez sur les moyens qu'ils utilisent ils vous diront : tous les moyens sont bons pour nuire à celui-ci qui n'est pas dans le troupeau.

Si par curiosité ou soif de vérité vous les interrogez sur les conséquences de leurs actes, ils vous répondront que les conséquences ont bien été mesurées, et que nuire à l'autre, et à sa vie, ce n'est pas à considérer, cela s'appelle un dommage collatéral, ça arrive constamment, quand les pétitions ont un effet...

Si vous leur demandez et la philosophie bordel ?, ils vous répondront qu'ils sont philosophes jusqu'au tréfonds de l'âme et la gangue qu'ils traînent à leurs basques est la preuve qu'ils ne sont plus dans la caverne, puisqu'ils sont au fond du puits !

Maintenant, je vais boire mon Pomerol, parce que je suis philosophe, mais il y a des limites... Primum vivere, deinde philosophari !

Xavier NEBOUT

Heidegger a répondu à la question de l'être dans le temps, mais n'a pas répondu à celle de l'être et de l'âme.

Ce qui devrait étonner les crétins fervents détracteurs d'Heidegger, c'est qu'être et temps n'aborde pas la question de l'être dans l'esprit au sens de destin symbolisé par la Svastika depuis la nuit des temps indoeuropéens.
Peut-être cela devrait être la suite d'être et temps, et qu'il y a renoncé de peur d'être trop nazi ?

Baden-Powell, le père du scoutisme, en avait fait une décoration pour les meilleurs chefs scouts.
Si le scoutisme n'a pas été assimilé au nazisme, c'est parce qu'il aurait par là même donné une valeur spirituelle au nazisme.
Un peu comme on nie l'existence de la radiesthésie parce qu'elle ouvrirait la porte de la spiritualité.

sylvain

@ F68.10 | 12 août 2023 à 18:48

On a quand même l’impression que le vrai vieux ici c'est vous. 

Perso j’ai fait math Ernelle.
Vous c’est Math Usalem.

Se considérer comme une élite est présomptueux ! Surtout si on vit sur le dos des autres.

sylvain

Nazi soit qui mal y pense !

Nazisme : un socialisme dévoyé en fascisme.
Nazi est l'abréviation de national-socialiste.
Le parti d'Adolf Hitler s'appelait Nationalsozialistische Deutsche Arbeiterpartei, ce qui signifie Parti national-socialiste allemand des travailleurs.

C'est la propagande soviétique qui a imposé l'appellation de "fasciste" pour qualifier les nazis, afin de faire oublier qu'ils étaient, eux aussi, des socialistes.
D'ailleurs, même le fascisme au sens strict, celui de Mussolini, était socialiste. Mussolini a commencé par diriger un journal marxiste.

Eh oui c'est gênant pour les gauchistes, je compatis.

Michel Deluré

@ Patrice Charoulet 12/08/23 07:10
« Il existe une pétition, que j'ai signée, qui demande que cet auteur nazi soit exclu des auteurs recommandés en classe de Terminale. »

Méthode me semble-t-il contestable et dont il est permis de douter de son efficacité.

Pourquoi interdire à autrui, au nom de notre propre jugement, l'accès à la connaissance qui lui permettra seule de forger son propre jugement ? Peut-on priver autrui, au nom de notre propre morale, de la liberté d'effectuer en toute connaissance de cause ses propres arbitrages ?

Ne pensez-vous pas que, plutôt que d'interdire, il est beaucoup plus efficace d'argumenter, de démontrer, de combattre et de finalement vaincre ? Sans compter qu'interdire c'est justement susciter chez autrui la tentation de braver cet interdit pour découvrir ce qu'il peut bien cacher.

Si je conviens que la philosophie de Heidegger peut, par certains de ses aspects, soulever effectivement la répulsion, n'est-il pas cependant réducteur de n'y voir qu'une apologie du nazisme ?

Aliocha

"Tout fonctionne. C'est exactement ce qui est étrange. Tout fonctionne et le fonctionnement nous pousse toujours plus loin vers toujours plus de fonctionnement, et la technique déchire les gens et les arrache de plus en plus à leur terre. Je ne sais pas si vous avez peur ; j'étais pour ma part effrayé quand j'ai vu dernièrement des photographies de la Terre prises depuis la Lune.
Nous n'avons pas du tout besoin d'une bombe atomique ; le déracinement de l'homme est déjà en cours. Nos conditions de vie sont devenues purement techniques. Ce n'est plus une terre sur laquelle l'homme vit aujourd'hui. J'ai récemment eu une longue conversation avec René Char en Provence – je parle, comme vous le savez, du poète et du combattant de la Résistance. Des bases de missiles sont construites en Provence, et le pays est dévasté d'une manière indicible. Le poète, qui ne peut certainement pas être soupçonné d'être un sentimental ni le chantre de la vie pastorale, me disait que le déracinement de l'homme qui est à l’œuvre maintenant, sonne la fin, à moins que la pensée et la poésie n'acquièrent de nouveau une force non-violente.
...
Ces questions nous ramènent au début de notre conversation. Si je peux répondre
rapidement et peut-être un peu hardiment, mais c'est là le fruit d'une longue réflexion, je dirais: la philosophie ne sera pas en mesure d'apporter un changement direct de l'état actuel du monde. Ceci est vrai non seulement de la philosophie, mais de toutes les méditations et entreprises purement humaines. Seul un dieu peut encore nous sauver. Je pense que la seule possibilité de salut qu'il nous
reste est de nous préparer à être disponible, par la pensée et par la poésie, à l'apparition du dieu ou à son absence durant le déclin ; et ainsi, pour le dire simplement, nous ne mourons pas des morts vides de sens, mais en déclinant, nous déclinons devant le visage du dieu absent.
...
Ma pensée a un lien essentiel avec la poésie d'Hölderlin. Mais je ne pense pas que Hölderlin soit un poète parmi d'autres, dont le travail serait un sujet parmi tant d'autres pour les historiens de la littérature. Je pense que Hölderlin est le poète qui pointe l'avenir, qui est en attente du dieu, et qui ne peut donc pas être cantonné au statut de simple sujet de recherche pour le travail des historiens de la littérature."

https://pkaccueil.files.wordpress.com/2014/12/heidegger_spiegel1976_pk_wp.pdf

Aussi, laissons place à la méditation hölderlinienne :

"...Un homme,quand la vie n'est que fatigue, un homme
Peut-il regarder en haut, et dire, tel
Aussi voudrais-je être ? Oui. Tant que dans son cœur
Dure la bienveillance, toujours pure,
L'homme peut avec le Divin se mesurer
Non sans bonheur. Dieu est-il inconnu ?
Est-il, comme le ciel, évident ? Je le croirais
Plutôt. Telle est la mesure de l'homme.
Riche en mérites, mais poétiquement toujours,
Sur terre habite l'homme. Mais l'ombre
De la nuit avec les étoiles n'est pas plus pure,
Si j'ose dire, que
L'homme, qu'il faut appeler une image de Dieu.
..."

En Bleu Adorable, Friedrich Hölderlin

Il est bien entendu indispensable de continuer à étudier Heidegger, comme le grec et le latin, comme Shakespeare, et ne pas céder à la tentation de répondre à l'autodafé par l'autodafé.

Xavier NEBOUT

@ Achille

Pas si simple. Encore faut-il savoir que faire de son âme après la mort.
Lorsqu'on est Jésus et donc sollicité de toutes part, ça doit être plus facile que pour un athée borné (pléonasme). Et c'est là que ne sachant que faire, elle se réincarne peut-être pour une nouvelle vie sur terre.


Tipaza

@ Xavier NEBOUT | 12 août 2023 à 21:51
« Si vous avez pigé, vous pigerez la suite. »

Répondant à Achille, vous nous avez donné quelques explications pleines de bonne volonté, je vous en sais gré, mais je n’ai rien pigé du tout.

J’en suis resté à la vieille formule "ce qui se conçoit bien…", que vous connaissez.
Les philosophes modernes se comportent comme les médecins de Molière, ils dissimulent des pensées obscures derrière un galimatias de mots codés.
On se demande si, comme lesdits médecins, ils comprennent vraiment ce qu’ils disent, je veux dire s’ils le comprennent dans sa projection dans la vraie vie.
La philosophie ayant tout de même pour objet d’éclairer l’homme sur… lui, son être et son étant. ;-)

Je me suis amusé à un petit pastiche, à la mode de, à partir du livre semi-philosophique de Jean-Jacques Rousseau : « Les rêveries d’un promeneur solitaire ».

Imaginez que Sandrine Rousseau réactualise ce livre, voici quel serait son titre, dans le nouveau langage :

« Les états de conscience différés d’un être marcheur, et marchant de son étant, dans une absence totale de relation interactive. »

Vous remarquerez que les deux titres ont la même signification concrète, mais ils ne l’expriment pas avec les mêmes mots.

Je sais bien que l’allemand est une langue difficile à traduire, mais lorsqu'on voit la qualité des traductions des livres d’Ernst Jünger, on se dit que la traduction n’est pas la seule responsable du caractère abscons du texte.

Achille

@ Tipaza
@ Xavier NEBOUT

D’où viens-je, où vais-je, qui suis-je, pourquoi je suis ce que je suis et les autres sont ce qu’ils sont ?
Autant de questions existentielles qui n’auront jamais de réponses définitives. Et pour ne rien vous cacher, je m’en fiche un peu.
Je suis en ce bas monde le temps que le destin veut bien me concéder et ensuite on verra bien ce qu’il en est. J’aurai toute l’éternité pour y réfléchir.

Claude Luçon

"Si on pouvait douter du caractère profond et virulent de son antisémitisme, comme certains, dont Jean Beaufret, ont tenté de le démontrer en le situant seulement entre avril 1933 et mars 1934" (PB)

Dommage !
J'étais trop jeune à l'époque pour pouvoir témoigner aujourd'hui !
Mais pourquoi diable ramener un sujet pareil ?
C'était il y a 90 ans !

"Je m'interroge." (PB)

Moi aussi, et plein de nos ancêtres depuis plus de 3000 ans !
Quelqu'un a dit "Je pense donc je suis !
C'est réconfortant !
D'autant plus qu'on sait maintenant que c'est le "moi", seul moi qui compte et qu'il y a au moins une forme d'anti d'une sorte ou d'une autre en chacun de nous.
Je serais plutôt anti-philosophe considérant que la plupart ne servent strictement à rien ! Qu'ils ne font que remettre à jour quelque peu, très peu, nos fondamentaux d'Homo sapiens en sortant une version redorée chaque décade... au mieux !

On devrait consacrer un peu de temps à notre futur en papotant à propos de l'IA !
Drôle de dénomination d'ailleurs : Intelligence Artificielle !
Ou on est intelligent, ou on est artificiel ?
Quand on pense que cela fait appel à la neurobiologie computationnelle pour comprendre, tout compte fait mieux vaut parler de Martin Heidegger et Hitler.

Ou de quelques autres génocides comme celui des Ukrainiens par Staline à la même époque ou, plus tôt, des génocides des Aztèques, Incas et Mayas par conséquence de la visite de Christophe Colomb il y a à peine 500 ans ?

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