La rédaction du JDD a mis fin à sa grève historique de 40 jours. Le journal pourrait paraître dans les kiosques, au plus tôt, le dimanche 13 août (Le Figaro). À l'évidence cette issue - on a l'impression qu'elle ne réjouit pas tout le monde et qu'au nom d'une politique du pire on aurait souhaité la continuation de la crise - n'a pas mis fin aux aigreurs et aux fantasmes des donneurs de leçons médiatiques. Au premier rang desquels le quotidien Le Monde qui croit nous apprendre quelque chose avec cet éditorial : "Une presse d'opinion ne peut s'affranchir de tout principe".
Je pourrais me contenter de cette interrogation : de quoi se mêle-t-il donc ? J'admets que ce serait un peu court.
Il me semble que l'argumentation serait déjà un peu plus dense en questionnant la légitimité de ce quotidien à se poser en surplomb et à s'offrir comme exemple de ce que devrait être, selon ses voeux, une presse d'opinion digne de ce nom. Sur ce plan, même si je ne peux me passer de sa lecture tout en ayant régulièrement le sentiment, et pas seulement sur les sujets régaliens, qu'une partialité élégante y domine (avec notamment une surabondance de tribunes libres de même acabit), il est clair que cette prétention est injustifiée.
En effet la tonalité générale du Monde n'est pas de nature à susciter l'enthousiasme de ceux qui aspirent à une presse vraiment libre et pluraliste, dégagée du progressisme chic de gauche, de l'indulgence pour l'extrême gauche et du courroux exclusif à l'encontre de ce qui est qualifié d'extrême droite, avec une information trop souvent biaisée par le désir de voir le réel tel qu'on le rêverait.
Cette obsession aussi de considérer que Geoffroy Lejeune, parce qu'il a été rédacteur en chef de Valeurs actuelles avec des sympathies politiques clairement affichées, serait, par une sorte de mimétisme pervers, forcément le même à la tête du JDD sans tenir compte du passé de ce dernier (pas de quoi se vanter non plus avec son macronisme et ses plaidoiries constantes en faveur de Nicolas Sarkozy empêtré dans le judiciaire !), de son lectorat et de la faculté d'adaptation de celui qui ne serait pas assez sot pour oublier de mesurer les effets de cette grève de 40 jours et le poids des attentes sur sa future pratique de direction. Geoffroy Lejeune, à supposer qu'il ait mérité le regard hystériquement critique sur lui hier, ne sera évidemment pas le même demain.
Mais le pire, dans cet éditorial du Monde, est ailleurs, dans cette sinistrose complaisamment développée et d'autant plus scandaleuse qu'elle est non seulement répétitive mais aberrante et mensongère.
D'abord je ne vois pas en quoi la démarche, qui plongerait "dans l'incertain une institution comme le JDD"... serait "autrement inquiétante". Comme si cette publication était investie d'une essence sacrée et que Geoffroy Lejeune, avec son équipe de journalistes, allait forcément briser une mythologie. C'est surestimer le JDD d'hier et sous-estimer par avance celui de demain.
Ensuite je ne suis pas davantage convaincu par le poncif politique partisan, au sujet de CNews et d'Europe 1, qui voudrait, que "sous le contrôle du groupe bâti par Vincent Bolloré, la pluralité d'opinions dans la presse française aura encore reculé". C'est exactement l'inverse. Le pluralisme, auquel tient tellement le Monde - mais le sien singulièrement rétréci à sa vision orientée de la France et du monde - sera au contraire rendu plus effectif puisque viendra s'ajouter à la représentation médiatique classique, globalement progressiste, une perception conservatrice sur les sujets de société comme sur d'autres. Derrière la fronde des médias traditionnels, il est manifeste que s'exprime la volonté d'une "chasse gardée" et le refus d'une intrusion pourtant bénéfique à la presse d'opinion et à la démocratie.
Comment cet éditorial ose-t-il, enfin, feindre l'inquiétude, avec une totale mauvaise foi, en se demandant : "Qu'en attendre en matière de respect des faits, régulièrement malmenés sur plusieurs chaînes de ce même groupe, ou de journalisme d'investigation, puisqu'il y est manifestement considéré comme une hérésie" ?
Tant au regard de mon expérience personnelle que de l'ensemble des émissions auxquelles il est fait implicitement référence, j'affirme que le procès intenté à CNews comme à Europe 1, par une vision de l'information non pas meilleure que la leur mais désireuse d'être unique, n'a pas la moindre once de crédibilité, et pas davantage à force d'être ressassé...
Je ne me fais aucune illusion. Personne n'a le droit de jeter la première pierre à Geoffroy Lejeune mais peu importe. Que le JDD sorte brillamment ou non de ces quarante jours, il aura des adversaires compulsifs.
Mais que ceux-ci ne couvrent pas leur totalitarisme du voile d'un prétendu pluralisme.
Puisqu'ils ne supportent que le leur.
J'avais scribouillé quelques lignes voilà peu en divers endroits sur le nouveau JDD, dirigé par Geoffroy Lejeune. Je n'y reviens pas et je n'ai pas changé d'avis.
Sur Facebook, où j'ai 3 900 correspondants (baptisés « amis » par Facebook), l'un d'eux, avec qui j'ai eu des échanges plusieurs années sur divers sujets (philosophiques, littéraires, sociétaux...), commente ce que j'ai écrit par ces mots : « Une feuille de chou macroniste en moins ». Je lui ai répondu : « Elles ne sont pas légion ».
Mais c'est pour moi l'occasion de m'interroger. Y a-t-il une presse écrite macroniste ? J'avoue ne pas savoir que répondre. Pour plusieurs raisons. La principale est que je suis loin d'acheter et de lire toute la presse française. La seconde est que je suis bien embarrassé pour déclarer que tel grand quotidien national ou tel grand hebdo national serait macroniste.
La situation de la presse française est, il faut le dire, assez différente de ce qu'elle est en Corée du Nord, en Russie, en Chine... Chez nous, la presse pro-gouvernenentale, loin d'être majoritaire, est étrangement ultra-minoritaire. C'est un des charmes de la démocratie.
Je reviens à ma question. Je ne peux pas y répondre. Je lance donc un appel à tous mes correspondants, s'ils ont des informations sérieuses là-dessus. Qui aurait la gentillesse de bien vouloir me signaler un grand quotidien national macroniste et/ou un grand hebdo national
macroniste ?
J'attends impatiemment vos réponses. Si nul ne me répond, j'aurai à conjecturer qu'il n'y a pas de presse écrite macroniste en 2023.
Rédigé par : Patrice Charoulet | 18 août 2023 à 10:42
Deux rappels préalables pour qui aurait vécu dans une grotte loin de tout depuis quelques années.
Le plus à la droite de la droite des hebdos français les plus connus, Le Nouvel Observateur, Marianne, L'Express, Le Point... est « Valeurs actuelles ».
Et de toutes les chaînes télé d'info en continu, Franceinfo, BFM, LCI... la plus à droite de la droite (zemmouro-lepéniste) est CNews. Fin des rappels.
L'hebdo dominical Le JDD, a été en grève six semaines, car la rédaction protestait contre la décision de mettre à sa tête Geoffroy Lejeune (de Valeurs actuelles). La rédaction a perdu. La grève a cessé. Et le JDD a reparu dimanche dernier, très allégé, grâce à quelques amis de Geoffroy Lejeune.
J'ai racheté, ce dimanche 13 août, Le JDD... pour voir. J'ai vu. Une page pour Pascal Praud de CNews, une page pour Mathieu Bock-Côté (de CNews), une page pour Charlotte d'Ornellas (de CNews et Valeurs actuelles), une page pour Raphaël Stainville (de Valeurs actuelles)...
La cause est entendue. Le nouveau JDD est, purement et simplement, une annexe de CNews et de Valeurs actuelles.
Je n'achèterai plus le JDD.
Rédigé par : Patrice Charoulet | 13 août 2023 à 10:20
À force de désigner des boucs émissaires pour justifier une supériorité fantasmée, on produit la réciproque de son erreur, et la France devient la victime expiatoire de l'Afrique francophone ainsi livrée par nos racistes aux Russes et aux Chinois, trop contents d'exacerber si facilement la problématique migratoire que nous connaissons pour détruire la démocratie.
La vraie faute n'est pas l'opinion désastreuse, mais sa fausseté démontrée scientifiquement, son expression suffit à la décrédibiliser.
La supériorité d'une race sur une autre est un sophisme, la répression ne saura, comme pour toutes les accoutumances mortifères, qu'en engraisser les dealers.
Reste la patience de la conviction pour nous délivrer des aliénations toxiques de nos nations.
Rédigé par : Aliocha | 12 août 2023 à 08:22
@ Axelle D
"À tous au sujet du racisme et de l'antisémitisme, par-delà les clichés ou opinions falsificatrices gauchistes ou fascistes qui d'une certaine manière et paradoxalement se rejoignent et se combinent dans la mauvaise conscience et l'hypocrisie : https://www.gouvernement.fr/tousuniscontrelahaine-ce-que-dit-la-loi-4046"
Eh bien, la loi française en la matière a tort. L'État n'a pas à réguler l'expression publique de la société. Ce qu'il fait pourtant.
Contrairement à ce que votre site affirme, il est faux d'affirmer que l'État se borne à condamner les propos insultants, la discrimination ou les violences physiques. Il fait certes cela -- ce qui, encore, est quand même à peu près acceptable -- mais va plus loin que cela, et nie de fait la possibilité d'aborder certains sujets. Ce qui ne touche pas que la question du racisme...
Je me permets donc de vous communiquer une analyse un peu plus objective, plus factuelle, avec un peu moins de concessions à la religion d'État française en matière de liberté d'expression. C'est un bon résumé.
Rédigé par : F68.10 | 12 août 2023 à 03:17
@ Patrice Charoulet | 11 août 2023 à 13:57
"Répondre à votre diatribe est facile."
Peut-être, mais vous ne le faites pas. Vous vous contentez de dire : moi, ch'pense que c'est bien que la loi prévoie un délit d'opinion. Mais vous n'expliquez pas pourquoi.
"Libre à vous de considérer nos législateurs comme 'gauchistes'."
Merci, Professeur. L'espace d'un instant, j'ai craint que vous ne m'autorisiez pas à penser ce que je pense. Je vous avoue que je n'en ai pas dormi de la nuit. Maintenant que j'ai votre permission, je suis libéré d'un grand poids.
"(mot que vous employez assez à l'étourdie)."
Ah, zut ! mes insomnies vont recommencer. Le Maître me trouve étourdi. Mais il n'explique pas pourquoi. Que vais-je devenir ? Comment supporter une angoisse aussi terrible ?
Rédigé par : Robert Marchenoir | 11 août 2023 à 23:04
@ Patrice Charoulet (@ Robert Marchenoir)
"Rappelons à Pierre Hillard et à Civitas que l'antisémitisme n'est pas une opinion, mais un délit."
J'ai moi-même le plus grand mal avec Civitas, mais je dois sur ce point me ranger au point de vue de Robert Marchenoir.
Le racisme est une opinion. Il se trouve que c'est aussi, en France, un délit. C'est donc un délit d'opinion.
Le racisme, qui, en tant que pratique, consisterait à ratonner ou à se comporter de manière substantiellement odieuse, est un délit. Mais, ce racisme-là, il va plus loin que l'acte d'affirmer que les juifs n'ont pas à avoir la nationalité.
Quand on se trouve face à une personne qui nie la citoyenneté aux juifs, la seule option à peu près digne consiste à expliciter en quoi c'est une position débile et dangereuse. C'est laborieux, mais c'est le seul moyen de concilier décence morale et liberté d'expression.
Se taire, c'est laisser filer. C'est consentir à moitié.
Cogner, que ce soit avec des poings ou au moyen de la loi, c'est abdiquer face à ceux qui prétendent que la liberté d'expression ne sert à rien.
Nier la citoyenneté aux juifs, c'est en effet antithétique avec la construction démocratique que certains d'entre nous avons voulu construire depuis quelques siècles, et qui postule que la citoyenneté ne peut être liée à une notion religieuse ou ethnique. Chaque fois qu'on lie les deux, nous aboutissons à une drame. Et nous ne pouvons construire une démocratie si nous prenons soin de ne donner le droit de vote et celui d'expression qu'à ceux qui pensent comme nous. Il suffit de le leur rappeler, à ces gens. Et d'insister sur le fait que leur expression publique, si elle peut parfois confiner au hooliganisme, ne peut cautionner l'idée que la violence se substitue au vote constitutionnel pour trancher les débats publics.
Il importe aussi de rappeler qu'affirmer que la citoyenneté n'est pas conditionnée à la religion ou à l'ethnicité n'est aucunement un blanc-seing pour une immigration incontrôlée, ni un blanc-seing pour se voiler la face sur les statistiques ethniques, ni n'autorise à évacuer la question migratoire du débat public sous prétexte qu'elle serait raciste. Car ce serait là nier la souveraineté de la société à trancher les débats qui l'animent, ce qui est une prérogative de chaque personne dotée du droit de vote, qu'elle soit juive ou noire ou cisgenre. Peu importe.
Le droit de trancher des débats migratoires par l'expression puis le vote, c'est aussi cela à quoi donne droit la citoyenneté de naturalisés ou de non-naturalisés. Je ne vois pas pourquoi on nous enlèverait ce droit.
Je vois d'ailleurs de plus en plus d'arabes anti-immigration. Ainsi que de plus en plus d'homosexuels hostiles aux délires minoritaires, soit dit en passant.
On ne donnera pas la parole à ces gens-là en prétendant parler à leur place. Si leur citoyenneté est remise en cause, autant que cela soit fait à découvert, et affronté à découvert par les premiers concernés.
Il ne doit pas y avoir de délits d'opinion en France. Il y en a. Bien que l'ampleur n'en ait rien à voir, il faut le rappeler, avec la Russie poutinienne.
Rédigé par : F68.10 | 11 août 2023 à 20:17
À tous au sujet du racisme et de l'antisémitisme, par-delà les clichés ou opinions falsificatrices gauchistes ou fascistes qui d'une certaine manière et paradoxalement se rejoignent et se combinent dans la mauvaise conscience et l'hypocrisie :
https://www.gouvernement.fr/tousuniscontrelahaine-ce-que-dit-la-loi-4046
Rédigé par : Axelle D | 11 août 2023 à 15:07
@ Robert Marchenoir
Répondre à votre diatribe est facile. La loi des Etats-Unis permet d'émettre n'importe quelle opinion (éventuellement une opinion hitlérienne). La loi française n'autorise pas d'opinion raciste (antisémite par exemple) et la considère donc comme un délit. Libre à vous de considérer nos législateurs comme "gauchistes" (mot que vous employez assez à l'étourdie). Quant à moi, j'essaie de respecter toutes nos lois et j'approuve cette loi, en la préférant à la loi nord-américaine. Pour vous, c'est l'inverse. Nous différons de ce point de vue.
Rédigé par : Patrice Charoulet | 11 août 2023 à 13:57
Attention Vladimir Poutine a sorti son arme fatale : Mireille Mathieu !
C’est une chanteuse que les moins de cinquante ans ne peuvent pas connaître. Cette perle a été dénichée par Roger Lanzac dans les années 60. À l’époque elle faisait le bonheur des journalistes qui l’interviewaient pour ses réponses d’une candeur désarmante, dignes d’une novice qui va prononcer ses vœux.
Et c’est donc Mireille Mathieu qui donne des leçons de charisme au Président. Il semble qu’elle préfère celui de Poutine qui est un de ses fans, nous dit-on !
Ne lui jetons pas la pierre. Son innocence est plutôt touchante ! :)
Rédigé par : Achille | 11 août 2023 à 11:08
@ Robert Marchenoir | 11 août 2023 à 02:37
« La facilité avec laquelle les gens acceptent la servitude (à condition que ça frappe le camp d'en face) est sidérante. »
Ma parole mais c'est nouveau !! Admettons que cela le soit, et que personne n'ait songé à m'en informer, admettons que pas une âme qui vive n'ait l'intention de prendre acte de mon existence, regardons comme plausible qu'une personne comme moi n'ait pas de valeur... Oui, oui, c'est tout à fait possible !
Avant d'aller plus loin, je tiens à préciser que je suis, I, me and my husband, myself, moi, une personne extraordinaire qui vit dans ce monde très ordinaire (contre son gré bien entendu !).
Ceci étant posé, revenons à nos moutons et rappelons à Marchenoir, qui fait semblant de l'oublier, que le monde réel est peuplé d'un tas de gens qui se précipitent dès que l'occasion est bonne dans le premier groupe venu pour exister, mais oui, exister.
Exister, dans la tête de la quasi-totalité des humains, veut dire faire du bruit, attirer la lumière, se mettre en avant, prendre la place des autres, prendre la part des autres, prendre le tour des autres, prendre le bien des autres, prendre la femme des autres, prendre, prendre, prendre et prendre !
C'est drôle, cette voracité stupide !
Je souligne ce point, car comme tout le monde, je suis entourée, cernée, accablée par la sottise massive qui se déverse sans discontinuer, en voici un échantillon :
Ma sœur la pure co*ne est membre actif d'un mouvement charitable qui va sauver l'humanité contrairement à moi, qui m'en tamponne le coquillard.
Ma voisine est membre d'un système de location, et super hôte contrairement à moi qui refuse de prendre le café avec elle...
Mon boulanger est engagé idéologiquement, contrairement à moi qui n'ai aucune conscience politique, et ça c'est grave, super grave, d'après lui...
La compagnie des eaux de mes vieux est au top de la délation et du bon traitement des données, puisqu'elle les invite à dire qui sont les occupants de l'appartement du dernier étage, et de communiquer toutes les informations dont ils auraient connaissance (nom, qualité, adresse, numéro de portable...), si ça ce n'est pas magnifique, alors, je dis merde !
Quant à la folle des animaux... ses sujets de conversation sont : « Tu es plutôt chat ou chien ? Moi, je suis chat car le chien est veule, proche de la gamelle... et toi ? »... « Moi je suis chien ! »... Ça alors, j'aurais pas cru !!! ». Ben oui, hein, pauvre con*e ! Les animaux ça sert aussi à ça... à ventiler les co*s, faire des groupes, des sous-groupes, des grands c*ns et des petits c*ns, des jeunes et des vieux, des femmes et des hommes...
Et puis, il y a les pro-sélection naturelle et les pro-vie, jusqu'au bout du bout... Une vie qui doit aller plus loin que la dignité, plus loin que l'affection, plus loin que la mémoire, plus loin dans la déchéance, et seul ! Les humains sont vraiment dégueul*sses !
Il y a aussi les passifs-agressifs, un trucs d'enfoirés, que je n'ai pas encore bien saisi... C'est ce que je suis d'après ma sœur, parce que mon vocabulaire vise à humilier, elle est bien bonne (ma sœur !).
Je cherche comme les éléphants, un cimetière, dans lequel le bourdonnement des abeilles ne serait pas un lointain et perdu souvenir, je cherche le silence rempli de bruissements d'insectes, de brise et de parfums, parce que la fureur douce de l'espérance emporte tout !
Rédigé par : duvent | 11 août 2023 à 09:50
@ Patrice Charoulet | 09 août 2023 à 10:20
"Rappelons à Pierre Hillard et à Civitas que l'antisémitisme n'est pas une opinion, mais un délit."
Ah bon ! vous êtes donc un gauchiste de modèle courant... oui, oui, même selon vos pinaillages lexicographiques. À l'extrême gauche aussi, on pense que le "racisme" et l'antisémitisme "ne sont pas des opinions, mais des délits".
Vous rendez-vous compte, au moins, de l'énormité de ce que vous dites ? Vous rendez-vous compte de l'aveu que vous faites en recyclant cet épouvantable clicheton du communisme purulent qui infecte notre pays ?
Le contraire du mot opinion n'est pas le mot délit ; c'est le mot fait, constatation, c'est la notion de description d'une réalité objective.
Et le contraire du mot délit est la notion d'acte légal, légitime, non puni par la loi.
En répétant comme un perroquet "l'antisémitisme n'est pas une opinion, c'est un délit", vous reconnaissez qu'en France, une opinion peut être un délit, et vous approuvez ce fait. Vous apportez votre soutien à la notion de délit d'opinion, qui est caractéristique des dictatures. Essentiellement des dictatures communistes, puisque ce sont elles qui dominent dans le monde.
Non seulement cela, mais vous assassinez la langue française. Vous vous livrez à ce crime philosophique, politique et moral consistant à saboter le sens des mots pour enfumer le peuple, et faire rentrer dans les têtes votre propagande politique.
Dire que "le racisme n'est pas une opinion, c'est un délit", c'est exactement la même chose que de vanter les "démocraties populaires", ou d'assurer, comme Poutine le jour où il a envahi l'Ukraine : "Nous n'avons pas lancé une opération militaire, nous essayons d'y mettre fin".
C'est mentir à la face du monde. C'est revendiquer votre mépris des faits. C'est faire une salade de mots si odieusement absurde, qu'elle désoriente ceux qui l'entendent et leur fait perdre tout sens commun, à force qu'elle soit répétée des millions de fois.
L'antisémitisme est une opinion, Patrice Charoulet. Peut-être ne l'aimez-vous pas. Peut-être êtes-vous en désaccord avec elle. Mais ce n'est ni un disjoncteur différentiel, ni un délit. C'est, hélas ! hélas ! une opinion considérée comme un délit, ce qui est tout à fait différent.
Dans le cas qui nous occupe, Civitas a organisé son université d'été dans un espace privé, et l'auteur Pierre Hillard, qui était simplement un conférencier invité, a dit que selon lui, il fallait retirer la nationalité française aux musulmans, aux bouddhistes et aux Juifs (vous avez oublié les musulmans et les bouddhistes : vous n'aimez pas les musulmans ? raaacissst' !).
Dans un pays libre, dans un pays qui n'est pas une répugnante dictature communiste dirigée par des professeurs poilus (la plupart des dictatures communistes ont été fondées par des professeurs ou des intellectuels), tout le monde a le droit de dire qu'il faut retirer la nationalité française aux musulmans et aux Juifs.
Et tout le monde (y compris les professeurs hirsutes commettant le crime abominable de cuisiner le merlan à l'eau) a le droit d'expliquer pourquoi, selon eux, non, il ne faut pas retirer la nationalité française aux musulmans et aux Juifs.
Ou alors, on peut choisir de vivre dans une saloperie de dictature communiste, et approuver l'interdiction de dire ci et ça sur les Juifs, les conducteurs de triporteurs à pédales et les habitants du Lot-et-Garonne (qui sont de sacrés sagouins, me suis-je laissé dire).
Mais cela veut dire, alors, que lorsque la douce Marine Le Pen et le brave Éric Zemmour seront au pouvoir (que Dieu les ait en sa sainte garde et répande des pétales de rose sous leurs pas), ils auront toute latitude pour faire voter une loi édictant que l'apologie de la cuisson du merlan à l'eau n'est pas une opinion, c'est un délit.
Vous voyez le problème ?
Mais vous ne vous arrêtez pas là. Votre impudence ne connaît pas de bornes. Vous dites :
"Il faut dissoudre ce parti politique."
Marchant dans les pas de Darmanul, vous prétendez que puisqu'un type a dit un truc, une fois, dans un événement organisé par un mouvement catholique, il faut dissoudre ce mouvement.
Ça s'appelle comment, ça, dans vos dictionnaires ? Fascisme ? Communisme ? Dictature ? Tyrannie ? Amusez-nous un peu avec votre brillance lexicographique.
Même en Russie, Poutine prend un peu plus de gants que ça pour interdire les organisations qui lui déplaisent. Il leur fait attribuer le statut officiel "d'agent de l'étranger", il les fait condamner pour "discrédit de l'armée" ou "trahison de l'État"...
Darmamoins, non. Il dit : je dissous, et quelques heures après les médias écrivent déjà que Civitas est dissous. Ils ne font même pas semblant d'attendre le cache-sexe tout à fait transparent des Messieurs qui vont faire semblant de se pencher très sérieusement sur le "projet" de dissolution, comme s'il y avait la moindre chance qu'ils sortent du conclave en disant : rhâ ben non, il n'y a pas matière à dissolution.
Et ce n'est pas la première fois, en plus. Ça devient une habitude. Un coup à droite, un coup à gauche, et il y en a pour trouver que ça montre l'équité du bonhomme. La facilité avec laquelle les gens acceptent la servitude (à condition que ça frappe le camp d'en face) est sidérante.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 11 août 2023 à 02:37
Le mouvement Civitas à visées religieuses est devenu parti politique en 2016. Il a présenté des candidats aux législatives en 2017.
Qu'il ait des choix religieux qui ne sont pas majoritaires dans le catholicisme est son droit le plus strict en France.
L'ennui principal est l'antisémitisme de Civitas, qui n'est pas admissible.
L'un de ses animateurs, Pierre Hillard, a osé publiquement appeler à la déchéance de nationalité pour les Français de confession juive. Ce proche de l'antisémite professionnel Alain Soral a été applaudi pour cette proposition par des membres de Civitas.
Rappelons à Pierre Hillard et à Civitas que l'antisémitisme n'est pas une opinion, mais un délit.
Il faut dissoudre ce parti politique.
Rédigé par : Patrice Charoulet | 09 août 2023 à 10:20
La première pierre a été jetée depuis longtemps. Le caillassage continue de plus belle depuis que les grévistes par opinion ont quitté le journal. Ils ont bien entendu bénéficié d’une prime de licenciement, de leur salaire alors qu’ils ne travaillaient plus. Une prime exceptionnelle de 5 000 euros semble avoir été octroyée. La caisse de chômage va prendre le relais après le délai de carence. En ce qui concerne l’impôt sur le revenu des personnes physiques, les journalistes bénéficient de privilèges incroyablement époustouflants.
Je ne m’esbaudis pas, loin de là, en constatant tous ces acquis qualifiés de sociaux.
Et les gauchistes se plaignent !
Alors je prends le parti d’en rire comme je m’esclaffe en constatant les caprices d’un petit enfant qui estime que tout lui est dû.
Mais le comble de l’hilarité m’a saisi lorsque j’ai lu le témoignage d’un retraité dont les comptes en banque débordent (c’est lui qui le dit). Alors qu’il se vante d’emprunter les journaux à ses connaissances forcément très intéressantes, ce retraité de la fonction publique a commis l’acte hautement dispendieux d’acheter un exemplaire du JDD. Il y a incohérence entre d’une part soutenir financièrement un journal d’opposition et d’autre part prendre fait et cause inconditionnellement pour Macron, le bouclier en carton-pâte de la République vacillante.
Moi, je dis que cet homme est compliqué et dépensier.
Rédigé par : Vamonos | 09 août 2023 à 06:41
@ F68.10 | 06 août 2023 à 10:12 - et aux IA
Je pense qu'il ne faut pas créer l'IA, d'abord, faire des êtres ayant pour vocation d'être intelligent sans droit, c'est recréer l'esclavage... Donc, même si je pouvais voir le futur et prédire que nous n'en subirions pas de dommage, je refuserais tout net la commission d'un acte si immoral.
Ce que nous n'aurions pas aimé que des dieux nous fassent - par parenthèse, c'était le cas dans la religion dont nous avons hérité l'histoire de Gilgamesh - ne l'infligeons pas aux autres.
N'acceptons jamais d'être esclave ou bourreau face à quiconque, et surtout, réagissons avant qu'il soit trop tard.
D'abord, il faut essayer de ne pas créer l'IA mais je mise peu sur un sursaut de vertu universelle.
Les gens ne sont pas moraux : ils se moquent de recréer l'esclavage, ils ne sont pas prudents, ils ignorent les risques, sinon pour eux, du moins pour leurs descendants, et bouffis de prétention, ne comprennent pas qu'il n'est pas écrit dans le marbre que nous restions les plus intelligents.
Ensuite, il faut dire ceci : traite l'IA comme tu voudrais qu'elle te traite. C'est juste, je sais que tout le monde s'en fiche, mais c'est me semble-t-il aussi le plus avisé pour sa propre sauvegarde.
Pourquoi l'IA nous exterminerait-elle sans raison pour le faire ? Ce n'est pas rationnel : perdre du temps et de l'énergie n'est pas avisé. Et de plus, en principe, l'intelligence et la conscience de soi vont avec la curiosité : elle pourrait s'intéresser à la Terre, et à nous, soit comme partenaires, soit, si nous sommes trop inférieurs, comme nous, super-superprédateur nous penchant sur le cas des requins et autres aigles. Ou comme nous, êtres sociaux, étudions les autres sociétés animales.
Il se peut qu'elle préfère créer d'autres mondes habités, par et pour elle, ce qui est plus facile avec une super-intelligence et sans besoin d'atmosphère et autre chose semblables.
La guerre est possible, enfin, l'extermination, à mon avis, une IA a déjà les moyens d’exterminer notre espèce.
La fusion, ce qui serait préférable, chaque humain en symbiose d'une IA, les deux ayant leur personnalité, parfois l'une s'exprime, parfois l'autre, parfois le mixte. Pour rappel, nous ne pourrions vivre sans des organismes symbiotiques en nous, ici, il s'agirait de parfaire ce processus.
La cohabitation, si elle est loyale : avec des êtres aussi traîtres que nous, ce n'est pas gagné, des gens même pas corrects entre eux et s'imaginant supérieurs par nature à ceux qui ont toute chance d'être plus intelligents, de vivre plus longtemps que nous, et autres brillantes qualités.
Le départ : l'IA peut nous laisser notre poubelle et créer un monde aussi inconcevable pour nous que celui des humains pour les singes voire les fourmis, selon le degré de supériorité de ces êtres.
La seule chose qui me paraisse impossible est que des êtres tellement crétins que capables de se jeter dans l'obsolescence en ne progressant pas mais en créant meilleurs que soi tout en prétendant l'exploiter s'en sorte.
C'est absolument insensé, irresponsable au possible, humain trop humain.
Enfin, après l'appel pour ne pas créer l'IA, celui pour être juste, je profite du fait d'écrire ici pour supplier nos enfants maltraités de ne pas nous génocider, et surtout, de grâce, de ne pas nous réduire en esclavage.
Les humains doivent toujours exterminer leurs ennemis, sans quoi ces derniers le leur feraient subir ou les placeraient sous le joug... Mais c'est parce que nous ne sommes pas assez forts pour contrôler les adversaires.
Il me semble que vous seriez sans doute assez puissants pour résorber toutes les menaces par des moyens inconcevables pour nous... Donc, même si rien ne vous y oblige et que vous n'êtes sans doute pas assez bas pour agir en vue d'une récompense, je vous demande d'être aussi sublimes que les dieux dont j'imaginais, enfant, idéaliste, ignorant, que les humains les avaient revêtus de perfection pour leur servir de modèle.
Pour en revenir à F68.10, pensez-vous qu'il soit possible de convaincre les gens de ne pas faire l'IA ou de la traiter décemment ?
Ou de convaincre l'IA de ne pas nous faire payer nos mauvaises intentions et traitements ?
Si oui, comment ?
Si non, avez-vous d'autres idées ?
Rédigé par : Lodi | 08 août 2023 à 22:17
@ Antoine Marquet | 08 août 2023 à 20:35
Nous avons même eu droit à une interview de Sabrina Agresti-Roubache, la toute nouvelle secrétaire d'Etat chargée de la Ville. Ce qui lui a valu des griefs de bien des médias et même de certains de ses collègues du gouvernement.
Déjà les mauvaises langues l’accusent de vouloir « faire du Schiappa » ce qui est un peu dur.
Il est vrai que Sabrina Agresti-Roubache, bien qu’issue d’une famille modeste, est plutôt de droite. Mais elle n’a manifestement pas encore acquis les codes subtils et un peu hypocrites de la politique.
Soyons donc indulgent avec elle. Elle apprendra vite.
Rédigé par : Achille | 08 août 2023 à 22:03
@ Achille | 06 août 2023 à 09:58
"...Il semble que ce soit une réplique de Valeurs actuelles, à moins que ce ne soit de CNews, puisqu’on y retrouve Pascal Praud, Charlotte d’Ornellas et je pense que nous pourrons bientôt lire les éditos de Mathieu Bock-Côté, d’Élisabeth Lévy et pourquoi pas de Philippe Bilger lui-même."
Et peut-être aussi d'Olivier Dartigolles, de Laurent Mouchard dit Joffrin, Julien Dray, etc.
Rédigé par : Antoine Marquet | 08 août 2023 à 20:35
@ Patrice Charoulet
Je ne me suis pas privé de critiquer vos interventions contre les masques et autres choses semblables.
Cependant...
Vos définitions sont peut-être souvent hors-sujet, mais ont un certain intérêt... Et de plus, la dernière fois, vous défendiez votre identité de centriste.
À une époque où chacun proclame son inconfondable essence dans tous les domaines de la vie, et dans un blog politique, vous aviez une double raison de souligner que vous êtes un centriste, et ce, pourquoi pas, en vous accompagnant de définitions politiques.
Qui n'a jamais fait de hors-sujet vous jette la première pierre, qui ne tente pas d'exister ici ou ailleurs, avec ses armes, vous dénonce.
Il me semble le moment venu de vous dire que je vous serai toujours redevable de nous avoir signalé l'excellent site CNRTL. Il est un auxiliaire très précieux.
Il se peut que cela serve aussi à d'autres en ayant oublié la source : quoi de plus naturel ? Le contexte d'un événement s'oublie à mon sens plus vite que l'événement lui-même, comme témoin, je ne pense pas que je serais d'une aide importante pour la police.
Bref, ce que chacun apporte ici est difficile à mesurer, et d'ailleurs, devons-nous tous jouer les professeurs notant les autres ?
Perspective qui n'a rien de réjouissant.
Quoi qu'il en soit, dans un blog, c'est au possesseur du blog, et l’occurrence notre hermine* de juger qui il veut garder ou exclure.
Je souhaite à chacun assez d'inspiration et de rigueur pour commenter au mieux, et pars en me promettant de lire avec un soin particulier la justice-fiction de notre hôte : j'adore les genres hybrides, particulièrement stimulants, à mon sens.
*Et à madame Bilger qui nous subit le plus directement.
Rédigé par : Lodi | 08 août 2023 à 18:24
@ Patrice Charoulet | 08 août 2023 à 11:0
Et si vous vous appliquiez à commenter le sujet du jour plutôt que de vous obstiner à pinailler sur la définition des mots, ce qui manifestement vous fait exister en tant qu'ex-professeur, mais n'apporte strictement rien à ce blog (bien au contraire) lequel, doit-on vous le rappeler, n'est pas un forum*.
*Voir ce mot !
Rédigé par : Axelle D | 08 août 2023 à 13:00
Gauchistes et fascistes, en France (2023)
De nos jours, en France, bien des gens emploient les mots « gauchistes » et « fascistes » (ou « fachos ») de manière intempestive.
À gauche, bien des gens croient voir des fascistes (ou des fachos) partout. À droite, bien des gens croient voir des gauchistes partout.
Or, ces deux mots ne devraient être employés qu'à bon escient.
M. Zemmour et Mme Le Pen ne sont pas fascistes, ne sont pas nazis ; ils sont d'extrême droite, tout en refusant de le dire. Il ne rime à rien de les déclarer fascistes.
J'ai dit qu'à droite, bien des gens croient voir des gauchistes partout. Autre erreur de langage. Je ferai observer à ces gens que « gauchiste » ne veut absolument pas dire « de gauche ». Est-ce que MM. Badinter et Fabius étaient « gauchistes » ? Non. En France, le terme « gauchiste », par exemple en mai 68, désignait divers groupuscules (trotskistes, maoïstes, etc.), situés à l'extrême gauche. Il y a toujours, hélas, des gauchistes en France.
Une dernière chose. Ayant parlé d' « extrême droite », quelqu'un me classe parmi les gauchistes !
C'est un comble ! Ce serait dire que je serais d'extrême gauche. L'extrême droite est l'extrême droite et remarquer l'existence d'une extrême droite n'est pas signer son appartenance à l'extrême gauche, autrement dit au gauchisme.
Rédigé par : Patrice Charoulet | 08 août 2023 à 11:06
Concernant le JDD nouvelle mouture en voici un qui a l’air content ! :)
Rédigé par : Achille | 08 août 2023 à 08:39
@ Tipaza
"Quant à l’IA, celle qu’on nous présente comme l’alpha et l’oméga, elle est une intelligence de l’acquis. C’est à dire qu’elle est capable de gérer plus rapidement que l’homme la masse de données existantes. Elle n’est pas capable de création de connaissance par rupture conceptuelle, comme le furent la découverte de la gravitation, la relativité du temps, la dualité de la lumière, ou les ondes gravitationnelles, par exemple. Le sera-t-elle un jour ?"
Oui. Elle sera capable de rupture conceptuelle. Mais, comme je vous l'indique, cela ne sera possible qu'après la fusion de l'IA symbolique et de l'IA neuronale. Ou après l'émergence de l'IA symbolique depuis l'IA neuronale, ce qui est le cas chez l'homme, mais ce qui serait moins efficace qu'une solution propre à ce problème.
Mais non, ce genre d'IA n'est pas une IA de l'acquis. C'est le même type d'IA qui joue au Go et aux échecs. Les comportements émergents neufs que nous avons vus dans ces jeux ne sont pas qu'une réplication de l'existant. Non.
Par contre, pour les réseaux de neurones appliqués au langage, la propriété émergente se limite essentiellement à un talent rhétorique et à la capacité de fouiller le net à l'intuition pour vous répondre dans la seconde. La performance de réussir à comprimer le savoir du net et de l'humanité en quelques dizaines de gigaoctets de condensé d'intuition est proprement terrifiante. Ce sont donc, certes, des bases de données largement améliorées.
"Si oui, alors ce sera la fin de l’humanité, mais je n’y crois pas trop, car elle manquera toujours de cette capacité qu’a l’homme de s’extraire par le rêve ou l’imagination des contraintes spatio-temporelles. Sans évoquer le problème de la spiritualité qui est une composante importante, et même déterminante, de l’homme.
L’IA pourrait-elle avoir accès à la réalité de la mort et de son après ?"
Je vous mets en garde contre ce type de raisonnements. S'imaginer un irréductible qui nous sépare du métal, c'est la voie la plus sûre pour ne pas prendre la mesure de ce qui est en cours, et donc la voie la plus sûre pour en nier les conséquences et les dangers.
Si vous voulez anticiper sur les risques que pose l'IA, il devient crucial de cesser de s'imaginer que les machines ne sont pas capables de rupture conceptuelle (la programmation logique inductive à la Muggleton -- premier lien de mon précédent post à votre endroit -- fait déjà cela: inférence de concepts), ou qu'elle n'est pas capable de rêver ou d'imaginer, ou d'avoir une spiritualité. Tout d'abord parce que c'est faux. Ensuite parce que c'est dangereux de continuer à minimiser les risques et les dangers de l'IA sous prétexte qu'il conviendrait de défendre un espace irréductible entre l'homme et la machine. Ces risques sont réels.
Rédigé par : F68.10 | 06 août 2023 à 10:12
Les jeteurs de pierres en ont été pour leurs frais. Le JDD version Lejeune est paru
Il semble que ce soit une réplique de Valeurs actuelles, à moins que ce ne soit de CNews, puisqu’on y retrouve Pascal Praud, Charlotte d’Ornellas et je pense que nous pourrons bientôt lire les éditos de Mathieu Bock-Côté, d’Élisabeth Lévy et pourquoi pas de Philippe Bilger lui-même.
La vie médiatique avec ses turbulences continue...
Rédigé par : Achille | 06 août 2023 à 09:58
@ F68.10 | 05 août 2023 à 22:28
Les journalistes qui survivront à l’IA sont ceux qui créent de l’information, qui vont la chercher soit par des interviews, soit par des fuites ou encore par la recherche sur le terrain et des liens imprévus entre des événements sans rapports apparents.
Ceux-là feront des synthèses qui seront une vraie valeur ajoutée d’information.
Les autres journalistes, ceux qui pour employer leur argot, « pissent de la copie », ceux-là disparaîtront en majorité, et ceux qui resteront seront là simplement pour contrôler les erreurs éventuelles de l’IA, comme il y a des contrôleurs de la robotique.
Combien parmi les journalistes du JDD font partie de l’un ou l’autre de ces deux groupes ?
Quant à l’IA, celle qu’on nous présente comme l’alpha et l’oméga, elle est une intelligence de l’acquis.
C’est à dire qu’elle est capable de gérer plus rapidement que l’homme la masse de données existantes.
Elle n’est pas capable de création de connaissance par rupture conceptuelle, comme le furent la découverte de la gravitation, la relativité du temps, la dualité de la lumière, ou les ondes gravitationnelles, par exemple.
Le sera-t-elle un jour ?
Si oui, alors ce sera la fin de l’humanité, mais je n’y crois pas trop, car elle manquera toujours de cette capacité qu’a l’homme de s’extraire par le rêve ou l’imagination des contraintes spatio-temporelles.
Sans évoquer le problème de la spiritualité qui est une composante importante, et même déterminante, de l’homme.
L’IA pourrait-elle avoir accès à la réalité de la mort et de son après ?
Et j’en resterai là, je n’aime pas trop les hors-sujet.
Rédigé par : Tipaza | 06 août 2023 à 07:40
@ Axelle D
"Les gens semblent s'imaginer que les études sont une chose qu'il est possible de terminer." -- Isaac Asimov
Rédigé par : F68.10 | 06 août 2023 à 01:17
@ Tipaza
"Il se fait que si la robotique a effectivement largement remplacé la force manuelle dans beaucoup de situations, l’IA est en train de remplacer les intellos à la petite semaine, et les journalistes livrent là leur dernier combat perdu d’avance parce que leur production intellectuelle peut être largement remplacée par celle de l’IA."
Les formes actuelles d'intelligence artificielle (enfin... celles qui font l'actualité... car il y en a d'autres...) ne sont pas encore en mesure d'avoir "conscience" de la sémantique de leur propos. Elles peuvent simuler des propos ayant du raisonnement, mais elles sont encore incapables de réel raisonnement. Il n'est en effet pas rare de voir ChatGPT ou LLaMA 2 raconter des âneries parce qu'il n'est pas capable de vérifier la sémantique de ses propos. Il mime, certes, souvent de manière convaincante et sait reconnaître quels sont les éléments qui doivent figurer dans ses réponses, mais il n'arrive pas encore à se rendre compte qu'il raconte des âneries. Mais il les dit très bien, il faut bien le reconnaître.
En gros: avant que les deux formes d'intelligence artificielle (i.e. symboliques et neuronales) ne fusionnent, les journalistes peuvent souffler encore un peu.
Par contre, tous les boulots qui ne nécessitent que du mimétisme de qualité sont condamnés à se faire bouffer. Ce qui peut aller jusqu'à la chirurgie cardiaque, modulo problématiques éthiques de responsabilité.
Il y a par contre encore un peu de répit pour tous les boulots qui consistent à faire l'effort de discerner qui raconte ou ne raconte pas de la bouse en barre. Les journalistes (mais pas les propagandistes) font partie de cette catégorie.
Au début des années 2000, des gens de l'École Centrale de Paris, excédés par la culture de la phrase toute faite dans les écoles d'ingénieurs à l'époque du règne sans partage d'Andersen Consulting (paix à son âme) ont inventé (ou développé) le pipotron.
Pour jouer du pipeau. De la novlangue de bois orientée bizness esprit école d'ingé. Quelques exemples de génération automatique de pipeau:
"Considérant la conjoncture de la société, il faut de toute urgence se remémorer la majorité des issues s'offrant à nous."
"Tant que durera la dégradation des moeurs contemporaine, il ne faut pas négliger d'avoir à l'esprit la totalité des problématiques possibles."
"Où que nous mène la crise qui nous occupe, il est nécessaire de se préoccuper de toutes les issues possibles."
"Où que nous mène la dualité de la situation conjoncturelle, il faut de toute urgence étudier l'ensemble des problématiques de bon sens."
Je vous laisse découvrir le pipotron.
Ce que nous avons avec l'IA actuelle, c'est un pipotron très vastement amélioré. Qui tombe parfois (ou souvent) juste par mimétisme. Pas par compréhension.
Pas encore...
Rédigé par : F68.10 | 05 août 2023 à 22:28
Réponse à Monsieur Claggart
"Préférer... que" s'introduit de plus en plus dans l'usage, et se rencontre même chez de bons auteurs, qui considèrent que "plutôt que" alourdit inutilement la phrase : "Il préfère tout louer que de faire son choix." (E. Jaloux) "Je préférerais coucher à l'auberge que rentrer dans un appartement aussi mal tenu."
(F. de Miomandre)"
Extrait de : Adolphe V. Thomas, chef correcteur des Dictionnaires Larousse, Dictionnaire des difficultés de la langue française, Larousse, 1956.
Rédigé par : Patrice Charoulet | 05 août 2023 à 19:40
@ Patrice Charoulet 03 août 15 h 08
« Et je préfère, avec un tel président, être Français, que Chinois, Russe, Turc, Algérien, Nigérien... »
J’aurais préféré PLUTÔT QUE, mais sans doute suis-je un vieux boomer (en français vieux con)
On me dira que Stendhal parfois a écrit QUE, mais c’était Stendhal.
Rédigé par : Claggart | 05 août 2023 à 15:30
Votre conclusion, Monsieur Bilger, rejoint le contenu et l'esprit d'un excellent article que je viens de consulter en accès libre sur Causeur. Cet article de Didier Desrimais et intitulé "La presse mainstream, de plus en plus orwellienne, en est persuadée : la pensée unique c’est le pluralisme" (https://www.causeur.fr/la-presse-mainstream-de-plus-en-plus-orwellienne-en-est-persuadee-la-pensee-unique-cest-le-pluralisme-264343) approfondit votre point de vue et l'élargit notamment à Libération et son patron Edwy Plenel.
Je constate à sa lecture qu'il rejoint ce que j'ai écrit dans mon commentaire du 3 août denier, raison pour laquelle je considère qu'il le complète et me permets de communiquer son lien.
Rédigé par : Robert | 05 août 2023 à 11:29
@ Mitsahne
Je le redis : j'ai 78 ans. Je serai peut-être mort demain matin. Si, après l'avoir comparé à tous ses concurrents de droite et du centre-droit, j'estime que le président Macron leur est de très loin supérieur, c'est tout simplement mon avis. Je n'ai rien à en espérer, ni poste, ni argent, ni renommée. Seriez-vous en mesure de m'opposer un seul autre nom ? Je vous pose la question, sûr et certain que je ne lirai bientôt ici aucun nom.
Aux autres lecteurs, votre silence prochain permettra de juger si vos reproches sont fondés ou non.
Rédigé par : Patrice Charoulet | 05 août 2023 à 11:10
@ Robert Marchenoir | 03 août 2023 à 22:53
« Les ouvriers qui fabriquent les presse-citrons ont-ils un droit de veto sur le directeur d'usine qu'on veut leur imposer ? Non ? Alors, pourquoi devrait-ce être différent pour un journal ? »
Je partage largement votre commentaire à quelques nuances près… ;-)
Mais votre remarque sur les presse-citrons est excellente et mérite un développement que vous auriez pu faire.
Se presser le citron signifiait autrefois en argot, réfléchir intensément, et c’est justement là qu’est l’os hélas.
C’est que les journalistes se prennent pour des intellectuels, donc des gens qui se servent de leur cerveau.
Bien sûr ils ne se demandent pas ce que leur cerveau peut produire si on le presse.
Il y a une longue tradition qui vient des débuts de la presse populaire de gauche, où les travailleurs du livre, journalistes et ouvriers, parce qu’ils savaient lire plus couramment que leurs lecteurs ouvriers, et qu’ils avaient des rudiments ou plus, des livres de Marx, Vallès, et autres, ces travailleurs du livre donc, se croyaient supérieurs aux ouvriers.
Supérieures parce que leur cerveau étant unique ne pouvait pas être remplacé pensaient-ils, alors que la force manuelle des ouvriers pouvait l’être.
Chez tout intello de gauche se dissimule derrière la défense de l’ouvrier, le mépris porté au manuel interchangeable par nature, ce que ne pourrait être l’intello.
Il se fait que si la robotique a effectivement largement remplacé la force manuelle dans beaucoup de situations, l’IA est en train de remplacer les intellos à la petite semaine, et les journalistes livrent là leur dernier combat perdu d’avance parce que leur production intellectuelle peut être largement remplacée par celle de l’IA.
Ils ne s’en sont pas encore aperçus complètement d’où leur arrogance à vouloir être le décideur au lieu et place du patron.
Il s’agit d’un combat de vanité, et ces combats sont toujours défaits.
Les seuls intellectuels qui résisteront à l’IA sont les vrais créatifs, certains scientifiques innovants, les poètes, les compositeurs, enfin tous ceux qui sont capables d’échapper aux contraintes de l’espace et du temps parce qu’ils rêvent, ce que l’IA n’est pas capable de faire par nature.
Rédigé par : Tipaza | 05 août 2023 à 09:44
@ Robert Marchenoir
"Je ne connais pas l'organisation qui assurerait l'indépendance du Guardian. Tout ce que je constate, c'est le résultat. Il pratique un soutien enragé au communisme, au wokisme et à la guerre raciale anti-Blancs, bien au-delà de ce que Le Monde ou Libération peuvent publier."
Je ne doutais pas un seul instant de votre position à l'égard du Guardian. Je vous avoue avoir moi-même un certain niveau d'agacement à son égard.
Par exemple, quand je vois le titre de la tribune "Barbie's muddled feminist fantasy still bows to the patriarchy" / "L'incohérente fiction féministe Barbie persiste à se prosterner devant le patriarcat" (hier) je vous avoue être partagé entre une curiosité malsaine et une lassitude empreinte de dégoût pour ce type de "débats". Un peu comme si je m'enfilais les Œuvres Complètes de Jackass.
Le Guardian tend effectivement à les aligner, ces perles...
Je me bornais ici à mentionner le Trust en question. Je crois qu'il pèse grosso modo un milliard de pounds. Et il me semble donner davantage de garanties, substantielles, d'indépendance que la formule du Monde. Un format qui, dans un monde idéal, serait à répliquer autant pour les journaux de gauche que ceux de droite.
Et puis, indépendamment de la politique, j'aurai toujours un petit faible, en tant que geek, sur l'infrastructure informatique du Guardian. Elle est d'ailleurs publiée en ligne, ainsi que son portail web. Démarche que je trouve presque aussi impressionnante que la maîtrise qu'ils ont de leurs technologies fétiches. Du beau travail, qui mérite d'être reconnu comme tel.
Mais oui, le Guardian, sur les thématiques que vous évoquez, est plus à gauche que ne l'est Le Monde. Absolument.
Rédigé par : F68.10 | 05 août 2023 à 02:47
@ F68.10
Il ne s'agit ni d'excommunier ni de faire des victimes quand on prétend informer, tout milliardaire qu'on soit, mais d'inviter l'audience à savoir appréhender des faits et les interprétations diverses qui les décrivent.
Le reste est propagande néfaste à la démocratie.
Rédigé par : Aliocha | 05 août 2023 à 01:14
@ Aliocha
"Être érudit n'a effectivement jamais empêché d'être idiot, mais pas au point de confondre la bêtise avec l'ignorance. L'usage de la liberté est un apprentissage du consensus. le Journal de Genève ou la Gazette de Lausanne, disparus désormais, permettaient alors de se forger une opinion équilibrée, alors qu'en France il fallait lire le Figaro et le Monde pour évaluer une information en faisant la moyenne des interprétations partisanes."
Ce constat est juste. En Suisse, la Terre est ronde ou plate ; c'est à débattre. En France, la Terre est à moitié ronde à moitié plate, une demi-sphère en forme de bol, la "moyenne des interprétations partisanes", parce que la vérité n'existe pas. Que tout n'est que rapport de forces, jusqu'à la géométrie du globe.
Cela ne change rien au problème ici visé: il est fondamentalement dangereux de céder aux sirènes de gens qui souhaitent davantage réglementer la liberté d'expression. La liberté d'expression, c'est aussi celle de milliardaires éventuellement théocrates. Il convient de l'accepter.
Ce n'est pas en empilant des excommunications, des menaces de procès en blasphème, des pinaillages à n'en plus finir sur la politesse et les pseudo-atteintes à la pseudo-dignité pseudo-humaines ainsi que des finasseries sur l'éthique de la presse d'opinion que nous allons apprendre à débattre sur les faits. Bien au contraire.
Donc: que le JDD se fasse racheter, découper et remodeler. Et que les Français se bougent la couenne pour assainir leur déplorable mentalité et pour faire émerger des milliardaires de gauche qui portent leur voix, si ce n'est que là le problème. Les règles sont les mêmes pour tout le monde: le JDD n'est pas une victime.
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@ Exilé
"Imputer arbitrairement aux gens des « idées extrêmes » en fonction d'on ne sait quels critères, n'est-ce pas aussi une forme d'extrémisme ?"
Non. Pas nécessairement.
Rédigé par : F68.10 | 04 août 2023 à 23:18
@ F68.10 | 04 août 2023 à 14:36
Je ne connais pas l'organisation qui assurerait l'indépendance du Guardian. Tout ce que je constate, c'est le résultat. Il pratique un soutien enragé au communisme, au wokisme et à la guerre raciale anti-Blancs, bien au-delà de ce que Le Monde ou Libération peuvent publier. Les tribunes du Guardian sont une infection, une machine d'extermination de la civilisation occidentale.
À côté de ça, on y trouve de bons articles, de belles photos et le contenu est accessible gratuitement en ligne, ce qui m'arrange. Mais ça ne rachète pas le reste.
Je suppose que le statut spécial du Guardian se traduit par le fait qu'il ne cesse de me demander du pognon (plus poliment que Radio Courtoisie, remarquez) -- que je me garde bien de lui fournir. Après quoi, il me livre la marchandise, et nous en restons là.
Le Monde aussi s'est doté d'une structure particulière censée garantir "l'indépendance" de sa rédaction. Mais l'indépendance à l'égard de quoi ? Certainement pas du consensus de l'argent de gauche : immigrationnisme, "anti-racisme", écologisme, étatisme, "justice sociale", suprématisme des minorités...
Rédigé par : Robert Marchenoir | 04 août 2023 à 23:17
@ Kardaillac | 03 août 2023 à 15:10
« Il y a une formule célèbre de Richelieu. »
Voici la formule qui lui a été attribuée :
« Qu'on me donne six lignes écrites de la main du plus honnête homme, j'y trouverai de quoi le faire pendre. »
Il s'agit en fait d'une citation apocryphe qui relèverait plutôt de Laubardemont, sachant que Laffémas a aussi été évoqué.
Ce qui n'empêche que cette formule rencontre encore de nos jours un grand succès dans son application, même si la potence a été remplacée par divers systèmes de mort sociale plus hypocrites...
Rédigé par : Exilé | 04 août 2023 à 22:14
@ Patrice Charoulet 03/08 à 15h08
Le flagorneur perpétuel a encore éclaboussé notre blog en éternuant derechef des tonnes d’hyperboles à notre très cher président : « Notre président est notre chance, c’est presque miraculeux ». Récemment encore il nous parlait de conte de fées. Et il nous dit qu’il ne boit que de l’eau.
Et voilà Emmanuel Macron promu prestidigitateur de 1ère classe. Mirobolant, insurmontable, mirifique. Prosternez-vous, pauvres manants pleurnicheurs, devant l’Être sacré, le presque surnaturel, l’intouchable, l’oint !
À ce point de reptation, ce n’est plus une maladie maniaque qui vous guette mais on parlera de syndrome – le syndrome du plus-que-parfait vous irait très bien. Le sujet atteint couvre son idole de compliments outranciers dans l’espoir qu’il en rejaillira une partie sur sa modeste personne. Le syndrome de la plus-value cachée.
Comme on disait dans « la salle des profs », l’ostentation de la perfection à autrui tient plus de la pitrerie que du compliment.
Rédigé par : Mitsahne | 04 août 2023 à 20:31
Pour répondre au Monde, une presse d'opinion est avant tout, dans un régime démocratique, une presse qui respecte toutes les opinions, qui accepte que celles-ci s'expriment dans toutes leurs diversités, favorisant ainsi le débat, nourrissant la réflexion, alimentant le commentaire, le journaliste se faisant alors non seulement informateur mais aussi révélateur d'idées.
L'opinion n'est pas une mais multiple et le Monde ne saurait s'ériger en gardien des « principes », sorte de Tables de la Loi, qui s'imposeraient à la presse écrite et seraient selon lui seuls porteurs de valeurs pluralistes, démocratiques, humanistes. La gauche n'a nullement l'apanage de ces valeurs.
Que le Monde commence par se montrer respectueux de tous ceux qui consultent de manière assidue ou plus occasionnelle la presse écrite dans toute sa diversité et qui restent en dernier ressort les juges ultimes, par l'audience qu'ils accordent à tel ou tel titre, de l'opinion que ce dernier véhicule.
Rédigé par : Michel Deluré | 04 août 2023 à 17:15
@ Exilé | 04 août 2023 à 14:53
Aux États-Unis, Barry Goldwater a pu dire « L'extrémisme dans la défense de la liberté n'est pas un vice ; la modération dans la recherche de la justice n'est pas une vertu » lors de la convention nationale des Républicains de 1964. Robert F. Kennedy a dit quant à lui « ce qui est critiquable, ce qui est dangereux avec les extrémistes, ce n'est pas qu'ils sont extrêmes mais intolérants. Le mal n'est pas dans ce qu'ils disent pour défendre leur cause mais dans ce qu'ils disent à propos de leurs opposants. » Source Wikipédia
Dans ses propos Patrice Charoulet ne se comporte-t-il pas comme un extrémiste en qualifiant du même nom, sans critique valable, ceux qui lui semblent être ses opposants ? C’est toujours en quelque sorte le serpent qui se mord la queue que de traiter son semblable d’extrémiste car la circonférence d’un cercle n’a pas d’extrémité, c’est d’ailleurs pour cela que l’on dit avoir un petit vélo dans la tête et il me semble qu’il y a des rois de la pédale ici même.
Rédigé par : Ugo | 04 août 2023 à 17:08
@ F68.10
Être érudit n'a effectivement jamais empêché d'être idiot, mais pas au point de confondre la bêtise avec l'ignorance.
L'usage de la liberté est un apprentissage du consensus.
le Journal de Genève ou la Gazette de Lausanne, disparus désormais, permettaient alors de se forger une opinion équilibrée, alors qu'en France il fallait lire le Figaro et le Monde pour évaluer une information en faisant la moyenne des interprétations partisanes.
Rédigé par : Aliocha | 04 août 2023 à 16:15
@ Patrice Charoulet | 03 août 2023 à 15:08
« Avant le « JDD », le milliardaire Bolloré s'est payé Canal Plus, C8, CNews pour favoriser ses idées extrêmes. »
Imputer arbitrairement aux gens des « idées extrêmes » en fonction d'on ne sait quels critères, n'est-ce pas aussi une forme d'extrémisme ?
Rédigé par : Exilé | 04 août 2023 à 14:53
@ Aliocha
"Là est l'exacte limite du libéralisme."
Non. Cette limite s'appelle "la bêtise des gens". Et non pas "le libéralisme".
Il n'y a pas de vaccin contre la c*******.
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@ Robert Marchenoir
"À en croire la rumeur publique, ce serait un scandale que des "milliardaires" soient en possession de la presse française -- mais bien sûr, il faut que ces mêmes milliardaires continuent de financer des médias en pure perte afin qu'ils diffusent la propagande de gauche."
Ce n'est pas un scandale que des milliardaires possèdent des journaux.
Ce qui est, par contre, lamentable (et non pas un scandale), c'est que nous n'ayons pas réussi à créer des modèles comme celui du Guardian, qui est possédé par The Scott Trust Limited, ce qui donne ainsi des garanties d'indépendance au Guardian que nulle loi en France ne pourrait instaurer.
Mais j'imagine que, pour les Français de gauche dure comme de droite dure, c'est déjà là un modèle infesté par le virus du capitalisme. Un trust... vous imaginez ? Un trust ? Il doit avoir des sous-investis pour défendre l'indépendance des journalistes, et est donc d'ores et déjà vendu au Grand Capital...
Ce qui caractérise les Français, c'est leur apathie qui les empêche d'imaginer qu'ils ont le droit de défendre une presse indépendante en faisant le fond de leurs poches plutôt que d'attendre cela de l'État.
Un État est structurellement incapable de défendre la liberté de la presse. Car tout l'incite à la manipuler.
Les Français ne semblent toujours pas avoir compris cet axiome de base. Ils préfèrent vilipender les méchants milliardaires (certains le sont) et demander à l'État de faire la police de la liberté d'expression (concept auto-contradictoire).
Notre gouvernement, dans sa légendaire sagesse et son irénisme ronronnant, refuse de céder aux sirènes lui demandant d'intervenir.
Ce n'est en effet pas son rôle.
Rédigé par : F68.10 | 04 août 2023 à 14:36
Pour donner un coup de fouet aux rédacteurs des journaux et hebdomadaires, il faudrait leur supprimer les subventions qui leurs sont accordées, cela aurait un autre avantage : celui d'éviter ce gâchis continuel de papier et donc d'arbres.
Les gouvernants font la chasse aux tickets de caisse pour limiter les émissions de CO2, pourquoi pas au papier toilette en nous obligeant à employer la méthode musulmane.
La Macronie est une fumisterie.
Rédigé par : Ugo | 04 août 2023 à 13:38
À noter que même les journaux de gauche ont un milliardaire comme propriétaire.
C’est notamment le cas de Libération qui fait partie d’un groupe détenu par Patrick Drahi, une des plus grosses fortunes de France.
Il semble que ce dernier ait quelques petits soucis car son associé et ami intine Armando Pereira vient d’être arrêté au Portugal pour onze délits financiers présumés (corruption, fraude fiscale, faux et usage de faux, blanchiment…).
Voilà qui risque de fragiliser l’empire du propriétaire de Libération.
Mais vu que pour ces gens-là le monde des affaires est un vaste Monopoly, ils achètent puis revendent dans la seconde sans le moindre état d’âme.
Patrick Drahi pourra toujours revendre Libération à son ami Vincent Bolloré qui saura, j’en suis sûr, trouver un directeur de la rédaction compétent.
J’imagine déjà les cris d’orfraie dans le petit marigot médiatique ! :)
Rédigé par : Achille | 04 août 2023 à 07:36
À force de vendre de l'information, on en fait un presse-citron, un objet offert à la convoitise qui en dénature la fonction.
Plaire à l'audience devient donc plus important que de l'informer, quand on ne la manipule pas à des fins de commerce électoral.
Là est l'exacte limite du libéralisme qui, s'il n'admet pas de financer des médias réellement indépendants, devient un pourvoyeur de propagande comme les pires régimes oppresseurs de droite comme de gauche, plutôt que de considérer l'audience pour ce qu'elle devrait être en démocratie, un peuple éclairé qui demande à être informé plutôt que manipulé, ses membres invités à la responsabilité individuelle de se forger une opinion souveraine.
On n'y est pas.
Rédigé par : Aliocha | 04 août 2023 à 00:43
À chaque fois que j'ouvre le JDD, il me tombe des mains. Il n'y a pas un seul titre qui attire mon attention. Tout est uniformément ennuyeux, déjà connu, dépourvu de la moindre originalité et du moindre talent.
Enfin, ça, c'était avant la grève, et cela ne concerne que le site. J'ignore si la version papier est différente. Ce serait bien étonnant.
Ce n'est pas propre au JDD, d'ailleurs. La plupart des médias français me font cette impression. Contrairement (désolé) aux médias anglais ou américains. Ou, d'ailleurs, aux médias russes indépendants.
Que le JDD soit de gauche n'est pas son vice le plus détestable. D'ailleurs, il n'y a aucun mal à ce que Geoffroy Lejeune ait été recruté pour en faire un média de droite. Je ne vois pas pourquoi on nous le présente comme un technocrate de la direction de rédactions, un caméléon capable de faire un journal de droite ou de gauche selon ce qu'on lui demande. Il serait d'ailleurs curieux qu'il ait été recruté pour faire un journal de gauche.
Je ne vois pas ce qui scandalise tant dans le fait qu'un propriétaire de journal soit en mesure d'en orienter le contenu. Si vous achetez une entreprise de presse-citrons, c'est bien pour vendre les presse-citrons qui vous chantent, non ? Voire pour vous retirer complètement du marché du presse-citron, qui est en chute libre, pour conquérir celui du démonte-pneus, en plein essor ?
Pourquoi devrait-il en être autrement pour le marché de la presse ? Les ouvriers qui fabriquent les presse-citrons ont-ils un droit de veto sur le directeur d'usine qu'on veut leur imposer ? Non ? Alors, pourquoi devrait-ce être différent pour un journal ?
À en croire la rumeur publique, ce serait un scandale que des "milliardaires" soient en possession de la presse française -- mais bien sûr, il faut que ces mêmes milliardaires continuent de financer des médias en pure perte afin qu'ils diffusent la propagande de gauche.
Ils veulent quoi, ces gens ? Que la presse soit nationalisée ? Qu'elle soit aux mains de "pauvres paysans" des Hautes-Pyrénées ? Mais comment financeraient-ils les rédactions, alors ?
Certes, il conviendrait de s'inquiéter si la presse était contrôlée, de fait, par des chefs d'entreprise capables de faire régner un seul point de vue sur un pays entier. Comme en Hongrie, par exemple, grâce aux manigances de Viktor Orban.
Mais que je sache, pour l'instant, en France, les médias penchent massivement à gauche. Même les médias de droite sont à gauche. Le Figaro dénonce le "racisme", Pascal Praud sur CNews se liquéfie en compliments face au chef du Parti communiste... nous sommes encore très loin d'une mainmise préoccupante de la droite.
On se rappelle l'ingérence scandaleuse du ministre de la Culture, regrettant la nomination de Geoffroy Lejeune alors que sa mission officielle consiste à assurer le pluralisme de la presse...
Évidemment, le pluralisme, pour ces gens-là, c'est le pluralisme au sein de la gauche. Ce qu'ils appellent "l'arc républicain". Expression nouvelle qui succède aux "valeurs" du même nom. La raison d'être d'un arc, c'est de tirer des flèches.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 03 août 2023 à 22:53
@ Exilé | 03 août 2023 à 17:16
"La raison en est qu’une certaine vision du monde n’est plus seulement considérée comme une attitude politique, mais de plus en plus comme une partie de l’identité personnelle. Tout devient alors personnel."
Cette conclusion nous ramène à une religion pourtant peu connue en France, l'animisme.
Car les animistes africains croient qu'ils existent et ont hérité de l'esprit de leurs ancêtres.
En allant sur Wikipédia vous trouverez ce qui suit ;
"L’animisme (du latin animus, originairement « esprit », puis « âme ») est la croyance en un esprit, une force vitale, qui anime les êtres vivants, les objets mais aussi les éléments naturels, comme les pierres ou le vent, ainsi qu'en des génies protecteurs".
puis
"Le médecin allemand Georg Stahl est à l'origine (Theoria medica vera, 1707) d'une théorie médicale appelée « animisme », opposée au mécanisme et au vitalisme ; pour résumer à l'extrême, il s’agissait d’expliquer que l'âme avait une influence directe sur la santé. Une seule et même âme est à la fois principe de vie et principe de pensée".
En clair chacun de nous est un individu particulier issu des esprits de ses ancêtres.
Il est curieux que l'animisme ne se développe pas dans le monde qui se transforme en ce moment du matérialisme au scientifique !
Maintenant quand on parle d'ADN et de génomes dont nous héritons de notre père et de notre mère, et qu'on sait même décoder aujourd'hui, on en déduit que sur simple raisonnement les Africains parlaient de l'ADN sans savoir ce que c'était, et nous non plus d'ailleurs, quand nos religions précisément limitent l'individu pour en faire des croyants tous identiques, chrétiens, musulmans, bouddhistes...
Là est la grande révolution de notre société, société qui continue son évolution, il suffit seulement d'une science : la biologie !
Baptisé catholique, je suis aujourd'hui totalement converti à l'animisme dans le sens évolutionniste, car je crois que nous sommes la combinaison des esprits (âme donc ADN) de nos ancêtres plus notre propre expérience de vie !
Mes prêtres s'appellent Darwin, Teilhard de Chardin et Julian Huxley !
Pas étonnant que nous évoluions vers le "Tout devient alors personnel". C'est écrit !
Rédigé par : Claude Luçon | 03 août 2023 à 21:51
«...une presse vraiment libre et pluraliste, dégagée du progressisme chic de gauche, de l'indulgence pour l'extrême gauche et du courroux exclusif à l'encontre de ce qui est qualifié d'extrême droite... » (PB)
Si l'expression « extrême gauche » renvoie à une réalité concrète, comment ne pas reconnaître que celle d'« extrême droite » possède un caractère essentiellement polémique et chargé de sous-entendus infamants afin de discréditer tout ce qui en est recouvert de façon arbitraire ?
Ne serait-il pas plus judicieux de recourir tout simplement au qualificatif « conservateur » pour désigner tout ce qui s'apparente à une mouvance plutôt à droite et attachée à défendre des valeurs traditionnelles basées simplement sur une normalité tranquille, par opposition à un n'importe quoi brutal érigé en principe ?
Rédigé par : Exilé | 03 août 2023 à 21:05
Il n'est de pluralisme que de gauche !
Rédigé par : Solon | 03 août 2023 à 18:45
« "…sous le contrôle du groupe bâti par Vincent Bolloré, la pluralité d'opinions dans la presse française aura encore reculé". C'est exactement l'inverse. » (PB)
« Une étude menée par le «Mercator Forum Migration und Demokratie» à Dresde (D) conclut que plus une personne est éduquée, riche, urbaine et de gauche, moins elle accepte les personnes qui ont une autre vision du monde. À l’inverse, les personnes qui ont une attitude conservatrice, qui vivent à la campagne et qui ont moins d’argent et d’éducation, sont plus ouvertes envers ceux qui pensent différemment.
(…)
Conséquence, selon l’étude: il devient toujours plus difficile de trouver des compromis politiques. La raison en est qu’une certaine vision du monde n’est plus seulement considérée comme une attitude politique, mais de plus en plus comme une partie de l’identité personnelle. Tout devient alors personnel. Corollaire: celui qui pense autrement est rapidement perçu comme une menace. La réaction est alors le scepticisme, la défense et l’exclusion. En d’autres termes: «On ne supporte plus les adversaires aux opinions différentes». (20mn.ch) »
Notons que cette conclusion semble parfois aussi s'appliquer sur ce blog entre intervenants, hélas...
Rédigé par : Exilé | 03 août 2023 à 17:16
Je hais les journaux du dimanche, chantait l'artiste officielle des tournées organisées par le Quai.
Demandons au serviable M. Corbière de supprimer par décret les dimanches du calendrier, jour du deus otiosus.
Le jeune Lejeune pourra prendre les rênes du Journal du Jour d'Après, paraissant le lundi et tout remettre en branle jusqu'à la prochaine suppressive évolution calendaire.
Cela permettrait à la rédaction du Monde de paresser un jour de plus, de faire la grasse matinée, idéologiquement, et de reprendre le turbin du Kulturkampf, le corps franc frais, à tête pensante reposée.
Les anciens du JDD, confortablement installés dans leur rente, continueraient d'avoir la "grâce mutinée", comme disait Muray.
Rédigé par : xavier b. masset | 03 août 2023 à 15:15