Le propre des grands écrivains est de vous obliger à réfléchir sur les modalités de leur création. Parce qu'un lecteur passionné aime toujours savoir comment "cela s'est fabriqué", comment le livre qu'il tient entre ses mains s'est forgé depuis l'origine, depuis la première étincelle d'imagination, depuis l'amorce du désir originel de raconter quelque chose.
C'est d'autant plus vrai quand, comme pour Emmanuel Carrère (EC), un changement radical s'est opéré dans une oeuvre, passée de la fiction pure à des récits "mettant en scène des personnes de son entourage qui, parfois, s'en plaignent" (Le Figaro). On affirme que pour lui "c'est appréhender le réel à ses risques et périls".
Mais, pour un écrivain authentique, existe-t-il une autre manière de faire, une autre possibilité de relever le défi entre les richesses de sa mémoire et la force de ses souvenirs d'un côté et, de l'autre, l'inventivité de la littérature, la fraîcheur des mots venant narrer le réel comme s'il n'était plus tout à fait le même ni tout à fait un autre.
Je suis d'autant plus intéressé par cette alchimie étrange que pour ma part, à un niveau modeste, je n'ai cessé d'hésiter entre l'envie d'écrire sur mon passé familial et la peur à la fois de ne pas avoir assez de mémoire et de faire du mal. À supposer que j'aie eu le temps pour ressusciter tout ce qui était advenu dans notre vie passée plongée dans la fournaise et les tragédies de l'Histoire, il aurait fallu qu'en plus j'aie pris mon parti d'aller, sur tous les plans, au bout de la vérité, en n'hésitant pas à la formuler quelle que soit la rançon à payer, venant des autres devenus sujets et stigmatisant l'auteur à cause de sa frénésie de transparence. Je n'ai jamais su assumer cette tension.
Tombant sans doute dans la banalité, je pourrais d'abord soutenir qu'il n'existe jamais de fiction pure et que celle-ci est toujours un mélange de "vécu" et d'imagination, qu'elle consiste notamment à offrir au singulier le privilège de l'universel, au "je" et aux autres l'espace d'un univers bien plus considérable que celui de leurs destinées réduites à elles-mêmes.
Il me semble aussi qu'EC, s'il avait pris le parti et, selon certains, eu l'élégance de prévenir les personnes de son entourage qu'il allait écrire sur elles, n'aurait plus pu le faire. Ou pire, il aurait été forcément tenté d'atténuer la roideur, la dureté du passé ravivé ou les effets implacables de sa sincérité. Une sorte de courtoisie l'aurait conduit à minimiser la réalité au profit de la bienséance. Pour être assuré d'être fidèle à lui-même, il convenait donc qu'EC, contraint d'écrire par surprise, fût prêt par avance à supporter les avanies de sa conception de la littérature, entre chien et loup, ombres et lumières, invention et réminiscence.
Il serait injuste de lui reprocher d'avoir accepté en connaissance de cause d'incommoder, de blesser ou de faire souffrir, comme si un véritable auteur avait le choix. Ce n'est pas assez pour lui de savoir que la réalité a eu lieu, que des histoires se sont mêlées à la sienne puisque la première comme les secondes ne vont prendre sens et consistance qu'au travers de son écriture. Elle va les décaper des superfluités du banal pour les faire entrer dans un territoire où le récit nu servira à chacun. À la fois l'écrivain sera plus au clair avec lui-même et aura ajouté au poids des êtres et des choses ce subtil décalage tenant à la subjectivité de son regard et au choix de ses souvenirs.
EC a donc eu raison de prendre des risques et on ne saurait lui faire grief de la moindre indécence. En tout cas il n'a pas besoin de nous pour s'interroger sur sa profonde évolution comme s'il avait fait le tour de la fiction, qu'il avait épuisé les charmes de l'imagination pour ne plus se consacrer qu'à cette synthèse, pour laquelle il est si doué, entre la vraie vie et la vie rêvée, entre le réel et sa représentation littéraire.
(Pour mieux comprendre EC, j'invite mes lecteurs à voir et à entendre l'entretien avec lui dans "Bilger les soumet à la question")
Si les volets de la photo ne sont pas repeints, le risque est grand que le bois commence à pourrir.
Rédigé par : Vamonos | 09 octobre 2023 à 10:43
@ Achille | 07 octobre 2023 à 18:36
J'ai choisi mon pseudo pour les raisons que vous avez évoquées.
Et j'en ai voulu à de Gaulle pour son mensonge "Je vous ai compris" suivi d'un reniement et d'une hostilité à l'égard des pieds-noirs qui n'était pas seulement politique.
C'était aussi celle d'un ressentiment intime, puisqu'il ne pouvait pas nier sa duplicité devenue légendaire au point que le "Je vous ai compris" est maintenant la marque du mensonge d'État officiel.
Mais j'ai choisi ce pseudo aussi et surtout, pour ces quelques lignes d'Albert Camus, dans son livre "L'Été" au chapitre "Retour à Tipasa":
"J'avais toujours su que les ruines de Tipasa étaient plus jeunes que nos chantiers ou nos décombres. Le monde y recommençait tous les jours dans une lumière toujours neuve. Ô lumière ! c'est le cri de tous les personnages placés, dans le drame antique, devant leur destin. Ce recours dernier était aussi le nôtre et je le savais maintenant. Au milieu de l'hiver, j'apprenais enfin qu'il y avait en moi un été invincible."
Dans les moments critiques, je m'efforce de faire appel à cet été invincible et de m'y plonger.
Enfin pour mon pseudo vous remarquerez que j'ai choisi l'orthographe arabe de Tipaza, car en arabe il a un "z" et pas un "s". ;-)
Rédigé par : Tipaza | 09 octobre 2023 à 09:46
@ Achille | 08 octobre 2023 à 21:
Merci !
Je suis humain, j'aime les compliments.
De mes deux séjours en Algérie je ne vous ai raconté qu'un très court sommaire.
Relisez le texte, ajoutez et pensez, je parle du référendum du 1er juillet 1962, pour la présidence du bureau de vote personne ne se portait volontaire et pour cause, l'OAS avait promis au volontaire qu'ils "le descendraient"…
L'Armée m'a fait savoir vers la fin mai 62 que j'étais volontaire ! Juin fut long !
Cet Hadjmaoui dont j'ai fait le premier contremaître musulman à In Amenas, je ne le savais pas, après, en juillet 62, m'a avoué qu'il était membre du FLN ! Quand il l'a annoncé au FLN à Alger, il lui ont dit "Si tu es bon pour ton patron, tu es bon pour nous !" et il était devenu chef du FLN à In Amenas vers la mi-1961 !
Parlant du jeune avocat du FLN qui était en train de se planter en juillet, Hadjmaoui, qui était toujours mon contremaître mais était devenu chef de la police d'In Amenas en même temps, est venu un jour de juillet me trouver en me disant, "Monsieur si vous n’aidez pas le représentant du FLN à gérer In Amenas nous serons tous en danger !" sur quoi j'ai répliqué "Je suis officier de Marine de réserve de France, je ne peux pas faire cela, Hadjmaoui !"
Il m'a répliqué, "Monsieur, si vous ne le faites pas des gens vont mourir à In Amenas !"
Il avait été un contremaître parfait, je l'ai cru, ce que j'ai donc fait, je tenais à vivre, mais cela m'a valu d’être traité de traître en jouant au bridge à Chartres il y a quelques années avec une pied-noire, lorsque j'avais raconté mon histoire, repensant au passé. L'affaire était close pour moi !
J'ai dû être plus précis pour lui faire comprendre pourquoi je n'étais pas un traître en complétant mon CV, ce n'était pas en couchant avec elle !
Elle avait 80 ans, toujours belle femme, de toute façon j'avais 86 ans alors...
Un jour viendra, quand je serais plus près de ma fin, prévue pour mes 100 ans au moins par mon cardiologue, j'écrirai la totalité de ma vie en Algérie, elle vaut ses barils de pétrole ! Sauf bien sûr si mon cardiologue s'est trompé par optimisme !
Rédigé par : Claude Luçon | 09 octobre 2023 à 02:23
@ Serge HIREL | 08 octobre 2023 à 02:05
« Docteur, pourriez-vous avoir l’amabilité de m’adresser le tarif de vos consultations de psychologie, ainsi qu’une photocopie de vos diplômes en la matière ? »
Aucun diplôme de psy : ni psychologue, ni psychanalyste et encore moins psychiatre. Mais quand on utilise Tipaza comme pseudo, on peut subodorer que la personne qui se cache derrière a vécu en Algérie et en garde quelques griefs envers le Général.
Élémentaire mon cher Watson !
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@ Claude Luçon | 08 octobre 2023 à 02:43
« Je ne sais pas si vous étiez en Algérie en 62, moi si, de début 1961 à mi-1964. »
Certes non, à l’époque j’étais à l’école et j’avoue que j’écoutais les infos sur les événements d’Algérie (à l’époque mes parents n’avaient pas la télé) sans vraiment comprendre ce qui se passait.
J’aime lire vos commentaires, même si parfois ils sont un peu longs. Votre vie est un véritable roman d'aventures. Il faudrait que quelqu’un fasse la compilation de vos anecdotes livrées sur ce blog. Cela constituerait un ouvrage intéressant, bien plus en tous cas que ces livres écrits par des politiques qui ont peur qu’on les oublie.
Rédigé par : Achille | 08 octobre 2023 à 21:50
@ Xavier NEBOUT | 07 octobre 2023 à 18:39
"Voilà un bel exemple de ce à quoi le ramassis de voyous à écharpe tricolore qui vit à nos crochets passe son temps."
L'écharpe tricolore c'est pour se donner une bonne conscience, ces faux derches n'en ont plus rien à cirer de la France, des valeurs républicaines, de la morale, du civisme, seule compte la bonne gamelle du pouvoir dans laquelle ces ordures sont grassement vautrées et goinfrées avec notre fric.
Rédigé par : sylvain | 08 octobre 2023 à 09:07
@ Achille | 07 octobre 2023 à 18:36 @ Tipaza | 07 octobre 2023 à 08:50
J'écoute aux portes ! Ai suivi votre échange !
Je ne sais pas si vous étiez en Algérie en 62, moi si, de début 1961 à mi-1964.
J'ai une raison d'en vouloir au grand Charles, je vivais avec mon épouse, qui à l'époque ne l'était pas d'ailleurs, en attendant son divorce nous vivions dans le péché... Cachés derrière quelques dunes, il y avait deux grandes bases pétrolières au Sahara : Hassi Messaoud au nord, sur le flanc sud de l'Aurès, ils étaient voisins d'une grande base militaire française ainsi qu'une route les liant à Alger.
La seconde, In Amenas, était l'autre base (et est aujourd'hui une ville) à 700 km au sud-est d'Hassi Messaoud, rien près ni autour à part des roches calcaires et des dunes, rien !
Notre seul lien avec la civilisation était une radio (avant les transistors) et le Breguet Deux-Ponts qui venait cinq fois par semaine.
En haut le personnel, en bas les victuailles et les pièces de rechange pour nos équipements.
Une fois par semaine, le jeudi, une Caravelle liait In Amenas à Nice.
Si, et c'était plus que possible, nous perdions ces liens, plus de mille musulmans, des pieds-noirs et métropolitains, pas un seul policier, pas un seul gendarme, un capitaine des services administratifs de l'Armée nous servait de maire.
On a voté le 1er juillet 1962 à In Amenas, après, même plus de capitaine, un jeune avocat membre du FLN a pris sa place, a rapidement compris où il était venu se perdre et a perdu les pédales ce faisant.
Mais mon propos concerne Charles de Gaulle, après le 2 juillet je l'ai haï, non pas parce qu'il avait abandonné l'Algérie française, l'Algérie française était fichue dès sa conception.
Il n'y a pas besoin d'être un génie pour comprendre cela ! J'ai fait un peu de nettoyage côté personnel quand j'ai été sorti de Lagos, déjà alors, et expédié à In Amenas.
J'ai voulu remplacer mon contremaître italien par un musulman, quand je le lui ai annoncé il m'a regardé croyant sans doute que j'étais fou. Il m'a répondu "Mais Monsieur je suis musulman !" Comme il s'appelait Hadjmaoui j'ai éclaté de rire et lui ai dit "Oui, j'avais noté". Il a repris "Mais Monsieur il n'y a aucun cadre musulman ici !" je lui ai dit "Pardon, vous me dites qu'il n'y a pas un seul contremaître, chef d'équipe musulman ici ?" Réponse "Oui Monsieur" je lui ai dit "Hadjmaoui je ne suis pas le genre de dirigeant dont on se paie la tête, vous avez dû le noter considérant ceux qui sont partis grâce à moi !" Il m'a dit "Non Monsieur, je ne veux pas recevoir aussi un billet pour le Breguet sans retour !"
J'avais du mal à comprendre qu'après 130 ans un musulman clairement intelligent pouvait me dire une chose pareille ! J'ai vérifié c'était pourtant vrai !
La France avait vaincu et conquis un pays et n'avait trouvé rien de mieux que mettre les indigènes de côté et les remplacer par des étrangers.
Bien sûr qu'on pouvait accueillir des migrants méditerranéens, mais il fallait laisser aux indigènes une place et une part de leur pays, pas seulement les mobiliser en 14/18 et 42/54 et les envoyer mourir pour la France, en France d'abord puis en Italie, de nouveau en France et en Indochine.
Je savais que les juifs algériens avaient été faits citoyens Français en 1870 mais pas les musulmans.
Je l'ai haï parce que, comme les pieds-noirs au nord, il nous avait oubliés dans notre coin de désert, sauf que nous n'avions pas de ports et de bateaux pour fuir, seuls notre Breguet et notre Caravelle si quelqu'un avait le courage de venir nous chercher !
Et croyez-moi la tension était terrible au milieu de nos dunes à partir de juillet 62.
Tous les dirigeants étaient métropolitains, nous avons fait comprendre aux Arabes et Kabyles, qui estimaient pouvoir couper quelques gorges françaises, que sans nous, les dirigeants, ils auraient crevé de faim, nous étions les seuls qui pouvaient organiser la vie à In Amenas, ce que heureusement ils ont compris !
Mais, mais, je n'avais pas oublié que sans Charles de Gaulle nous aurions été occupés par les Américains, (occupés !) comme et avec les Allemands en 1944, pour eux nous étions tous pétainistes donc alliés de l'Allemagne.
Tout était prêt, des Américains francophones qui devaient remplacer nos préfets, l'armée d'occupation et la nouvelle monnaie française prêtes.
Occupés, avec ou sans de Gaulle !
C'est de cela dont il faut se souvenir pour Charles de Gaulle, le fait qu'ils nous a permis de rester Français et même d'être à la table des vainqueurs le 8 mai 1945 au lieu de l'Italie, l'Allemagne et le Japon !
N'oubliez pas Tipaza qu'à l'époque il y avait plein de métropolitains qui avaient connu une guerre que les pieds-noirs n'ont pas connue ! La vie n'était pas drôle de 1940 à 1945 sous l'occupation teutonne et les bombardements anglo-américains, n'avoir que des topinambours pour manger parfois, j'ai connu mieux dans le genre "delicaties" !
Mais j'en veux au Grand Charles, il aurait pu au moins nous prévenir, nous lui pompions plein de pétrole à travers le Sahara et la Tunisie !
Il est vrai que, prévenus, la plupart des métropolitains auraient pris le Caravelle In Amenas - Nice, si toutefois un équipage avait eu le courage de venir nous chercher !
On s'est quand même sentis seuls, pour un temps, puis réalisant que nous avions une arme, plein d'armes en fait, tous ces barils de pétrole dont les dirigeants du FLN avaient besoin pour leurs comptes en banque en Suisse et ailleurs mais la France aussi !
Il en voulait aux pieds-noirs, bien sûr, les pieds-noirs avaient suivi Pétain avec le même enthousiasme qu'ils ont accueilli Charles de Gaulle, c'est simplement que lui avait compris les pieds-noirs, mais les pieds-noirs n'avaient pas compris Charles de Gaulle !
Je suis retourné en Algérie de 1971 à 1976, je logeais dans un appartement Rue Michelet, devenue Didouche Mourad, mon propriétaire était pied-noir, alsacien, il avait toujours son immeuble où il logeait aussi et une briqueterie dans la banlieue d'Alger.
Sa soeur, très âgée aussi, vivait près de Tipaza, curieuse coïncidence !
Nous allions lui rendre visite à Tipaza !
Ceci dit, ils auraient fait mieux de garder leurs pieds-noirs, les Algériens !
À peine dix ans après qu'en avaient-ils fait les gens du FLN ?
Je pense ne pas avoir à vous le décrire !
Rédigé par : Claude Luçon | 08 octobre 2023 à 02:43
@ Achille | 06 octobre 2023 à 08:49
« Je pense même qu'il pourrait plaire à Serge HIREL »
Seriez-vous un adepte du trait d’esprit subliminal ? J’ai eu besoin de 24 heures pour mettre la main sur celui que vous avez soigneusement dissimulé dans ce message... « Le Royaume », le « Prince »... Excellent ! À moins qu’il ne s’agisse que d’une envie d’intriguer (dans les deux sens du terme)...
« Bienheureux les pauvres en esprit car le Royaume des cieux leur appartient (ni Luc ni Paul, Matthieu dans... « Les Béatitudes »)
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@ Achille | 07 octobre 2023 à 18:36
« Je subodore que vos parents... bla...bla...bla... »
Docteur, pourriez-vous avoir l’amabilité de m’adresser le tarif de vos consultations de psychologie, ainsi qu’une photocopie de vos diplômes en la matière ?
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@ sylvain | 07 octobre 2023 à 09:14
« De Gaulle n'a pas la carrure d'un Poutine ou d'un Xi pour diriger un pays d'une main de fer. »
Vous que les dictateurs à « main de fer » passionnent, forgez-vous un nouveau pseudo : Vulcain, l’inexorable dieu du feu... Hélas (comme disent les Grecs), il est le fils de Jupiter... Ce qui, naturellement, ne peut vous plaire.
P.-S. : si vous pouviez laisser le Maréchal et le Général dans leurs tombes respectives, cela donnerait à vos commentaires un petit air de modernité bienvenu... Ce souhait s’adresse aussi à quelques autres pourfendeurs de mythes.
Rédigé par : Serge HIREL | 08 octobre 2023 à 02:05
D’une génération à l’autre, les centres d’intérêt sont parfois radicalement différents. Hélène Carrère d’Encausse était passionnée par les puissants, par leurs mœurs, leurs objectifs, leurs relations... Son fils Emmanuel, après avoir, lui aussi, regardé le monde et l’Histoire, sous un angle déjà différent, a bifurqué et choisi d’observer l’infiniment petit, sa seule vie, ses rapports avec les siens, quitte à les fâcher, ses élans du cœur et ses rancœurs, quitte à se mettre à nu sans décence. La mère a été témoin d’épopées, flamboyantes et tragiques, le fils se contente de la sienne, banale ou presque.
Autant la patronne de l’Académie brossait celles-là à grandes enjambées littéraires, autant l’écrivain-scénariste-réalisateur, pour se décrire, s’attache à la précision, tel un entomologiste disséquant un insecte encore inconnu, un peintre pointilliste ou le créateur de bijoux uniques... Et c’est en cela qu’il est original et qu’il peut plaire, chacun retrouvant dans ses « choses de la vie » l’une ou l’autre des siennes.
Au hasard d’une recherche sur Internet, j’ai trouvé un exemple qui me semble parfait, non seulement de son goût du détail vrai, mais aussi de la puissance de son auto-analyse, froide, lucide, quasiment chirurgicale, alors que l’instant abordé est le pire de son existence, l’enfermement en HP qu’il a subi après le diagnostic de sa bipolarité (extrait de « Yoga », publié par The Guardian le 19 mai 2022) :
https://www.theguardian.com/society/2022/may/19/there-are-no-words-for-the-horror-the-story-of-my-madness
À faire frémir quiconque... tant, plongé dans ce texte hallucinant, il est impossible de ne pas partager la souffrance, l’anxiété, le sentiment de déchéance de son auteur.
Notre hôte s’interroge sur l’origine du désir d’écrire. À coup sûr, elle est multiple, de l’impérieuse volonté de transmettre à l’agréable volupté d’être dans la lumière. Il y a assurément chez Emmanuel Carrère un peu de ces deux raisons. L’homme est à la fois « pédago » et « bobo »... Mais il est aussi intensément curieux et il est probable que cette curiosité méticuleuse, qui l’oblige à fouiller sa propre existence jusqu’au moindre détail, est stimulée par son état mental, qui provoque des bouffées d’exaltation et un désir d’excellence hors de la normalité.
Quand, en 2016, Philippe l’a « soumis à la question », le diagnostic de sa bipolarité n’était pas posé et je suppose que, même pour un psychiatre, il aurait été difficile de la déduire de cet entretien... hormis de ces étonnants longs silences entre la question et le début de la réponse... On pouvait y voir une posture... Il s’agissait d’un souci impératif de perfection, d’un indice à bas bruit de ce qui allait être découvert.
Quant à la tempête sous un crâne dans laquelle notre hôte est plongé à propos de son « [hésitation] entre l'envie d'écrire sur mon passé familial et la peur à la fois de ne pas avoir assez de mémoire et de faire du mal », il n’est probablement pas le seul parmi les participants à JaS à s’y confronter. Faut-il ou non écrire ses « Mémoires », laisser une trace de son existence, faire connaître aux autres les détails de son « moi » ?
La production littéraire de ces derniers temps regorge de fausses autobiographies, écrites pour la plupart par des politiques et des journalistes. Aucune ne mérite une postérité plus longue que quelques années. Aucune n’est réellement « historique » (en ce sens que la vérité qu’elles imposent est celle de leur auteur). La plupart du temps, l’objectif de ces ouvrages est de raconter une série d’anecdotes plus ou moins inconnues, de grimper ou de se maintenir sur le pavois de l’actualité, de régler des comptes...
Celles qui resteront dans les bibliothèques, qui, déjà anciennes, sont plus des « mémoires » que des autobiographies, se comptent sur les doigts d’une main : Charles de Gaulle, Winston Churchill, Alain Peyrefitte, André Malraux... Qui d’autre ?
Les vraies autobiographies sont tout aussi rares, tant elles exigent à la fois témérité et prudence, tant elles peuvent paraître proches de l’exhibition, tant la modestie, la pudeur, la retenue sont heureusement encore des valeurs pratiquées au sein des familles, qu’elles soient « grandes » ou toutes simples.
Ces dernières années, sous l’effet de la « libération de la parole des femmes », elles ont été plus nombreuses, mais aussi mises en doute, voire, parfois, violemment contestées. Deux seulement sont à porter au pinacle : « Le Consentement », de Vanessa Springora, et « La Familia Grande », de Camille Kouchner. Elles ont bouleversé l’opinion, fait tomber des têtes indignes, provoqué une prise en compte jusqu’au plus haut niveau de nos gouvernants de l’horreur que sont l’enfance violée et l’inceste.
À remarquer que ces deux livres et certains de ceux d’Emmanuel Carrère présentent la même particularité : ils mettent en scène des proches qui n’ont pas été prévenus de la démarche de leurs auteurs... Autant on peut approuver que Matzneff et Duhamel aient été pris par surprise - ce qui, dans les deux cas, n’est qu’un juste retour des choses -, autant on comprend que ceux qu’utilisent EC pour dévoiler, expliquer - justifier ? - son « moi » en soient fâchés. Ils ne lui servent que de faire-valoir...
Finalement, il n’est décidément pas simple de se raconter dans une œuvre dédiée. L’alternative existe, en tout cas pour certains : ce blog où, par petites touches ou longs récits, chacun se confie un peu... sans pourtant en dire beaucoup.
Rédigé par : Serge HIREL | 08 octobre 2023 à 01:42
Je tombe par hasard sur ce qui suit:
https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/16/rapports/ceingeren/l16b1311-t1_rapport-enquete
Voilà un bel exemple de ce à quoi le ramassis de voyous à écharpe tricolore qui vit à nos crochets passe son temps.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 07 octobre 2023 à 18:39
@ Tipaza | 07 octobre 2023 à 08:50
« Vous m’avez rajeuni de plusieurs décennies, et vous avez réveillé une mémoire oubliée.
Grâce à vous je redeviens l’antigaulliste absolu, intraitable, viscéral, que je fus. »
Regrettable position. Vous êtes pourtant un garçon intelligent, doté d’une solide instruction qui transparaît bien dans vos commentaires. Votre attitude « d’antigaulliste absolu, intraitable, viscéral », et donc d’anti-macroniste invétéré, est en totale contradiction avec votre profil intellectuel.
Je subodore que vos parents ont dû quitter l’Algérie dans les années 60, abandonnant tous leurs biens, comme le père de Virginie Calmels. Elle devrait en vouloir au Général responsable de cet exode. Eh bien non, elle a même choisi le parti gaulliste pour se lancer dans la politique, soutenue en cela par Alain Juppé, ce qui n’est pas rien.
Vous prenez les choses trop à cœur et vos grandes balades dans la montagne ne semblent pas être une thérapie bien efficace. Vous devriez essayer le Tai-Chi.
Rédigé par : Achille | 07 octobre 2023 à 18:36
Qu'ont donc les lobotomisés à prendre parti pour les Américains contre la Russie ?
Macron et les merdias traîtres et vendus amènent les veaux à l'abattoir sans même qu'on ait besoin de les pousser.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 07 octobre 2023 à 18:07
@ sylvain
Donnez-vous la peine de l'écouter avant de déblatérer.
Je ne suis pas plus gaulliste que vous, mais le petit-fils semble bien supérieur au grand-père.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 07 octobre 2023 à 13:08
Autre débat fort intéressant sur la guerre en Ukraine
https://www.juristique.org/opinion/regis-de-castelnau-herve-caresse-video-58
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 07 octobre 2023 à 11:05
De Gaulle à toutes les sauces sur ce blog, de Gaulle sauverait la France d'après ce que j'ai lu, LOL !
Votre de Gaulle s'est couché devant quelques étudiants en 68, c'est un lâche, un pleutre, un couard qui ne ferait pas mieux que nos guignols macroniens collabos islamistes.
De Gaulle serait une marionnette dans les mains de cette UE mafia ONG immigrationniste, il tiendrait même le rôle de Pétain devant les envahisseurs arabo-africains, arrêtez de nous faire gondoler de rire !
De Gaulle n'a pas la carrure d'un Poutine ou d'un Xi pour diriger un pays d'une main de fer.
Rédigé par : sylvain | 07 octobre 2023 à 09:14
@ Achille | 06 octobre 2023 à 19:59
« j’ai une citation d’un autre petit-fils, Yves de Gaulle, qui devrait vous intéresser. »
Merci, grand merci, cher Achille !
Vous m’avez rajeuni de plusieurs décennies, et vous avez réveillé une mémoire oubliée.
Grâce à vous je redeviens l’antigaulliste absolu, intraitable, viscéral, que je fus.
Je découvre par là même, que je fus également le premier anti-Macron, puisque celui-ci serait le plus gaulliste des présidents post de Gaulle.
Anti-Macron… avant même que le petit Macron ne fut une étincelle de désir dans les yeux de son père dénudant du regard sa mère.
C’est pas mal, non ?
Je reste sur le sujet, je fais comme EC, je parle de la vie privée… des Macron. ;-)
Rédigé par : Tipaza | 07 octobre 2023 à 08:50
@ hameau dans les nuages
À propos d'héritage, c'est l'occasion de rectifier mes dénégations sur votre vision de mon salon.
Vous ne vous trompiez que de deux générations.
Dans le feu de la discussion, je ne m'étais pas aperçu que la pièce que vous décriviez était celle de mes grand-parents, bourgeois provençaux pétainistes dont la fortune provenant d'un gain à la loterie bien investi nous a permis des vacances de rêve dans l'arrière-pays grassois.
Le temps passé est désormais envolé, et ma grand-mère dorénavant prend les traits d'une styliste échevelée qui m'offre des tours de son grand huit persécuteur, ce qui n'est pas sans rappeler l'idéologie maurrassienne avec laquelle j'ai rompu dès l'âge de dix ans, autant dire il y a longtemps.
Les coups de dés du hasard qui orientent nos destins n'empêchent pas toujours de tenter d'y échapper, donnant l'occasion d'assumer les choix qu'on a faits, ce qui rejoint la conclusion de notre précédente discussion.
Rédigé par : Aliocha | 07 octobre 2023 à 07:43
@ hameau dans les nuages | 06 octobre 2023 à 14:06
C'était plus grave dans votre cas, je ne voulais pas vous rappeler une chose pareille !
Pardonnez-moi de l'avoir fait !
C'est pourtant vrai, furieux je l'ai attaquée, elle avait sept ans de plus que moi !
Imaginez, et ayez une crise de fou rire, un gamin d'à peine 5 ans attaquant une fille de 12 ans, je ne pouvais la boxer qu'au niveau de la ceinture !
Moi ! Du beurre :(
Rédigé par : Claude Luçon | 07 octobre 2023 à 00:10
@ Ugo
Grand merci pour nous permettre de découvrir Pierre de Gaulle.
Magnifique exposé très instructif.
Pas étonnant que nous voyions surgir des petits nouveaux pour le dénigrer.
Il nous reste à rêver d'avoir une telle personne pour gouverner notre pays.
Vive de Gaulle !
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 06 octobre 2023 à 20:30
@ Ugo | 06 octobre 2023 à 10:59
« Vous êtes tous les trois des spécialistes de ce blog en matière de géopolitique et il y a des hommes comme Pierre de Gaulle qui méritent d'être entendus car ils portent un message clarifiant la situation dans laquelle nous sommes. »
Je me demande si Exilé, Robert, Tipaza, sont vraiment honorés d’être apprécié par le Ugolin du blog. Mais peu importe.
À défaut de Pierre de Gaulle, j’ai une citation d’un autre petit-fils Yves de Gaulle qui devrait vous intéresser. :)
Rédigé par : Achille | 06 octobre 2023 à 19:59
@ Vamonos | 06 octobre 2023 à 04:20
"Quand on n'a rien à dire d’autre que ses souvenirs..."
Admettez qu'il est difficile de raconter son futur :)
"On épanche son âme dans un roman autobiographique, un blog ou bien un groupe de discussion"
Ben oui !
C'est ce que nous faisons tous sur ce blog, lisez ce que m'écrit hameau dans les nuages, c'est sympathique d'avoir un copain qu'on ne rencontrera jamais, se confier à lui et papoter avec lui grâce à JaS !
La société humaine c'est aussi cela, des gens qui échangent leurs expériences de vie sans se connaître ! Quitte à être en désaccord, se disputer, communiquer, plaisanter...
C'est cela que nous offrent notre hôte et notre modératrice, moi j'apprécie beaucoup !
On se retrouve avec un père et une mère putatifs, âge exclu !
Rédigé par : Claude Luçon | 06 octobre 2023 à 19:54
Loin du texte du billet du jour mais trop juteux pour ne pas le partager ici :
"Le Figaro
06/10/2023
Rétractation de Takieddine: Nicolas Sarkozy doublement mis en examen.
L’ancien chef de l’État a été mis en examen vendredi pour recel de subornation de témoin et participation à une association de malfaiteurs.
...
La première étape de l'opération aurait d'abord consisté à obtenir la rétractation des accusations contre Nicolas Sarkozy du sulfureux intermédiaire franco-libanais Ziad Takieddine"
Encore du Libanais, ou la revanche de Fillon :):)
Rédigé par : Claude Luçon | 06 octobre 2023 à 17:46
@ Ugo
« Loin de EC mais mon hasard fait que...
[... ] il y a des hommes comme Pierre de Gaulle qui méritent d'être entendus car ils portent un message clarifiant la situation dans laquelle nous sommes.
https://www.youtube.com/watch?v=HRR-vIzsXgg »
Titre de la vidéo en lien : « Ukraine : une guerre américaine de plus ? »
Tiens, ça faisait longtemps que je n'avais pas lu un commentaire complètement hors sujet dont le seul et l'unique objet est de faire de la publicité pour de la propagande anti-américaine, sans une once de raisonnement ou développement.
(En fait, non, ça ne faisait pas longtemps.)
Rédigé par : Marcel P | 06 octobre 2023 à 17:41
@ Ugo 10:59
Puisque vous tenez à nous faire connaître l'opinion d'un obscur personnage qui est allé en Russie, cette année, s'opposer à l'envoi d'armes à Kiev par l'Occident, à l'occasion de la commémoration de la bataille de Stalingrad, permettez-moi de vous conseiller la lecture du livre "Pour une juste cause" de Vassili Grossman.
Ce récit du journaliste-écrivain, témoin de la bataille, nous rappelle les souffrances subies par les Ukrainiens du Donbass et les actions de la forte proportion de généraux ukrainiens, en particulier le général en chef, Eremenko, parmi les vainqueurs de Stalingrad.
Je ne sais que penser de ceux qui vont trinquer avec les Russes en l'honneur de la victoire en semblant murmurer 1942, 2023... même combat.
Rédigé par : Yves | 06 octobre 2023 à 16:46
@ Ugo | 06 octobre 2023 à 10:59
Cher Ugo,
Vous plaisantez ?
Ecouter le petit-fils du grand Charles, qui s'est installé en Suisse attendant l'aide de l'Armée ex-rouge de Poutine pour nous libérer de l'occupation néosarrazine comme Zemmour, un rien confus entre son grand-père Charles et l'autre Charles... Martel, et comme le Pape protégé par la garde suisse ?
Il suffit d'écouter ses premières paroles pour comprendre qu'il s'agit d'un lunatique !
Il s'est enfui se protéger en Suisse de la démocratie française en perdition !
Que fait-il en Suisse, fuyant quoi ?
Les nouveaux sarrazins ou le fisc français ?
Son grand-père doit virevolter dans sa tombe sous sa Croix de Lorraine !
Rédigé par : Claude Luçon | 06 octobre 2023 à 15:54
"j'invite mes lecteurs à voir et à entendre l'entretien avec lui" (PB)
Une condition : qu'il se soit rasé et se présente dans un costume avec chemise blanche et cravate, pas nécessairement d'Hermès !
Quand un homme se néglige il ne m'inspire pas confiance !
Rédigé par : Claude Luçon | 06 octobre 2023 à 15:12
@ Claude Luçon | 06 octobre 2023 à 01:07
"Claude ? Il compte pour du beurre !"
Expression que j'ai entendue à mon égard venant de la fratrie, par le plus jeune, lors d'une succession difficile qui encombra les tribunaux pendant quatorze années, excusez du peu.
Je me suis toujours demandé si ma pauvre mère ne l'avait pas entendu elle aussi de là-haut.
Car un testament "oublié" par un notaire a ressurgi à cause d'un concours exceptionnel de circonstances qui ne peut être le fruit du hasard. Ou alors pour reprendre la célèbre formule: Le hasard c'est Dieu qui se promène incognito.
Et ce ne sera pas pour déplaire à Aliocha si j'écris cela.
Rédigé par : hameau dans les nuages | 06 octobre 2023 à 14:06
@ Ugo | 06 octobre 2023 à 10:59
"Il y a des hommes comme Pierre de Gaulle qui méritent d'être entendus car ils portent un message clarifiant la situation dans laquelle nous sommes."
Pour le connaître un peu si je traduis les effluves de presque tous les médias :
Pierre de Gaulle, le neveu du général Charles de Gaulle, est un ancien diplomate français qui a servi comme ambassadeur en Russie de 1996 à 2003. Il a été témoin de l'ascension au pouvoir de Vladimir Poutine, qu'il considérait comme un dirigeant autoritaire mais pragmatique, soucieux de défendre les intérêts nationaux de son pays.
Enfin là c'est un peu exagéré quand même, il a pillé un peu son pays, il a enrichi un Etat mafieux, il a volé son peuple de miséreux. Un grand humaniste le Cinglé.
Dans son livre "La Russie de Poutine vue par un gaulliste", publié en 2019, il expose sa vision de la politique étrangère russe, fondée sur le respect de la souveraineté des États, le dialogue avec les partenaires européens et le refus de l'ingérence américaine.
Encore un qui voit le Grand Satan avec les USA, il oublie que sans eux nous serions esclaves de l'autre cinglé à la petite moustache. La suite vaut son pesant de pistache.
Il plaiderait pour un rapprochement entre la France et la Russie, sur la base des valeurs communes du gaullisme et du patriotisme russe. Il critiquerait également la politique de sanctions imposées par l'Union européenne à la suite de la crise ukrainienne, qu'il jugerait contre-productive et dangereuse pour la stabilité du continent. Il appellerait à une relance du dialogue politique et économique entre Paris et Moscou, dans le respect mutuel et la coopération.
Un grand visionnaire ce type, à mon humble avis il devrait consulter du côté de Sainte-Anne, ou Marchant à Toulouse...
"Volodymyr Moukhovaty, un villageois de 70 ans, vient de voir le corps de son fils extirpé des décombres et craint que son épouse avec laquelle il a partagé sa vie pendant 48 ans et leur belle-fille ne figurent également parmi les morts.
"Mon fils vient d'être sorti, sans tête, sans bras, sans jambes... Il a été reconnu grâce à ses papiers d'identité, son permis de conduire", a raconté à l'AFP cet homme."
https://fr.euronews.com/2023/10/06/ukraine-51-morts-dans-une-frappe-russe-zelensky-appelle-a-lunite-des-allies
Au fond le Cinglé a les amis qui lui ressemblent, quand je lis cette imbécillité crasse comme titre:
https://www.lefigaro.fr/international/pierre-de-gaulle-un-prorusse-assume-20230120
Il n'est pas prorusse assumé, il est comme les propagandistes du Cinglé, complice, passible de la CPI si je ne m'abuse.
Après consultation, il sera déclaré pénalement irresponsable sans doute, tellement il est secoué du bulbe.
Rédigé par : Giuseppe | 06 octobre 2023 à 12:44
Loin de EC mais mon hasard fait que...
Bonjour Exilé, Robert, Tipaza,
Vous êtes tous les trois des spécialistes de ce blog en matière de géopolitique et il y a des hommes comme Pierre de Gaulle qui méritent d'être entendus car ils portent un message clarifiant la situation dans laquelle nous sommes.
https://www.youtube.com/watch?v=HRR-vIzsXgg
Rédigé par : Ugo | 06 octobre 2023 à 10:59
Dans un temps qui ne doit rien à personne, nous avons lu "Préséances", et aussi "Vipère au poing" et aussi les grandes sagas familiales, jusqu'aux Whiteoak et à l'inénarrable Jalna, les Boussardel, les Buddenbrook, e tutti quanti.
Le "moi" est haïssable, nous ne sommes que des "moi" juxtaposés, qui jouent la Comédie humaine à répétition, et adorent s'y mirer.
Rédigé par : genau | 06 octobre 2023 à 10:57
« Bilger les soumet à la question »
Dans cette phrase il y a comme un parfum de nostalgie du temps où on droppait le djebel après les fells dans les Aurès afin de les « questionner ».
Nostalgie aussi du matos de l’époque : gégène, électrodes, baignoires, dans le but « d’interviewer » quelques « invités » choisis au hasard lors de nos raids dans les mechtas du coin que nous confiions ensuite à Aussaresses le meilleur d’entre nous pour leur arracher quelques « confidences ».
Epoque lointaine et révolue, le vent a tourné, ce sont nos richesses invitées venues de leur plein gré nous « questionner » avec un matos tout aussi efficace : couteaux, cutters, machettes, manche à balai.
On n’arrête pas le progrès, BEN VOYONS !
Rédigé par : sylvain | 06 octobre 2023 à 10:38
J’ai lu un livre d’Emmanuel Carrère, « Le Royaume ». Un retour vers les sources du christianisme avec des passages du Nouveau Testament dans lesquels saint Luc et saint Paul tiennent une grande place. J’ai bien aimé l’interprétation qui s’en dégage. Que l’on soit croyant, agnostique ou carrément athée, il mérite que l’on s’y attarde. (Je pense même qu'il pourrait plaire à Serge HIREL.)
Pour en revenir au sujet, avant d’écrire la biographie d’une personnalité encore en vie, il me paraît correct de l’en informer au préalable et de lui soumettre la teneur de l’ouvrage qui lui a été consacré, avant son édition.
Ceci nous ramène à J-J Goldman qui n’apprécie pas du tout qu’un de ses anciens musiciens qu’il n’a pas revu depuis 40 ans s’autorise à écrire sa biographie, allant même jusqu'à se prétendre son ami.
Il est vrai que la vie de la personnalité préférée des Français peut attirer bien des plumitifs désireux d’en faire un best-seller.
Mais je ne pense pas que ce soit l’objectif d’Emmanuel Carrère qui a montré qu’il était un vrai écrivain.
Rédigé par : Achille | 06 octobre 2023 à 08:49
Et c'est ainsi que la pomme au four éloigne le docteur pour toujours, que si l'on reçoit des beignes, ce n'est jamais que par amour.
Rédigé par : Aliocha | 06 octobre 2023 à 08:36
Avoir plaisir à faire partager l'histoire d'une vie et en tirer quelque profit est une chose, mais si le souci de vérité fait tomber dans la vente d'une confession publique à des pervers qui auront plaisir à la lire, sauf intérêt historique, nous passons de la littérature au nauséabond et la psychiatrie. De plus, si le souci de vérité est un prétexte de vérité, s'ajoute l'hypocrisie.
Jean Anouilh disait: "Je n'ai rien à dire à tout le monde", et moi, je n'ai donc aucune envie de lire ceux qui ont quelque chose à dire d'eux-même à tout le monde.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 06 octobre 2023 à 08:15
Quand on n'a rien à dire d’autre que ses souvenirs, on épanche son âme dans un roman autobiographique, un blog ou bien un groupe de discussion sur Facebook ou WhatsApp. La tendance est aux réseaux sociaux, plus égocentriques pour leurs utilisateurs.
Emmanuel Carrère a des choses à dire, à écrire, il se met un peu en danger vis-à-vis de sa famille semble-t-il. L’amour-propre et la vanité vont se nicher dans les détails de l’histoire familiale.
Rédigé par : Vamonos | 06 octobre 2023 à 04:20
"Emmanuel Carrère a raison de prendre des risques..." (PB)
Risques de quoi ? Qu'il aille faire un tour en Ukraine, là il en prendra ! Un autre bisounours qui a peur ?
" ...relever le défi entre les richesses de sa mémoire et la force de ses souvenirs..." (PB)
C'est hélas un vrai défi !
"Je n'ai jamais su assumer cette tension." (PB)
"pu et su assumer" dans mon cas et pourtant j'ai tant de choses qui me tarabustent, je me souviens de pratiquement tout depuis 1935, lorsque j'ai boxé ma grande soeur quand elle avait insulté mon honneur de troisième mâle de la famille en disant dans un jeu de cache-cache : "Claude ? Il compte pour du beurre !". Je ne lui ai jamais pardonné :)
En plus j'ai le corps qui vieillit plus vite que le cerveau !
Rédigé par : Claude Luçon | 06 octobre 2023 à 01:07
(Pour mieux comprendre EC, j'invite mes lecteurs à voir et à entendre l'entretien avec lui dans "Bilger les soumet à la question")
Alors là, je dis bravo ! Bravo, Monsieur Bilger !
Je viens grâce à vous de perdre un temps précieux, alors que je savais parfaitement bien que ce monsieur Emmanuel Carrère ne m'intéresse pas...
Vous savez comment ramollir ceux qui comme moi, sont méchants et ça je vous le dis tout net vous me le paierez, quand et où, je ne sais pas bien, mais ce détail sera réglé incessamment sous peu...
Voici ce que j'ai à dire, et dont cet écrivain devra se soucier comme d'une guigne :
Premièrement : (C'est la faute à Bilger), je n'aurais pas dû regarder l'entretien, oui, je ne vois pas pourquoi ce monsieur nous présente un air surpris, d'une surprise qui dure, que je n'aime pas, et ce que j'aime encore moins, c'est que je ne peux pas m'empêcher de penser à une pomme au four...
Je sais parfaitement bien que l'on ne doit pas attaquer le physique, parce que de nos jours, c'est grave, très très grave, de dire des choses, comme « pomme au four », mais étant moi-même d'une laideur étonnante et considérable, je m'autorise cette saloperie...
Deuxièmement: (C'est toujours la faute à Bilger), je dois avouer devant tous les passants lecteurs de ce blog, que je n'ai jamais lu EC, et que j'ai l'intention que cette erreur dure pour toujours, car en effet, j'ai un tas de livres à lire, et si je ne le faisais pas, une honte colossale me tomberait sur le paletot, et pour cette faute il n'existe pas de pardon...
Troisièmement : (C'est encore et toujours la faute à Bilger), j'ai remarqué que dans cette famille ils portent tous le même nom, c'est intolérable et devrait être interdit, et puis se croire étonnant quand on est massivement de son temps, c'est comment dire, écœurant, ouais ! (cet écrivain dit « ouais », ça sonne mal, ne me demandez pas pourquoi, sinon je vais dire des trucs moches...)
Quatrièmement : (Ce n'est pas de ma faute), Emmanuel, pourquoi écrivez-vous quand vous pourriez comme moi, par exemple passer de la chaux aux pieds de vos fruitiers, je vous dis ça, mais, ne soyez pas chagrin, ce n'est qu'un avis de personne, vos livres, je ne lirai pas puisque vous êtes étonné, déjà et pour longtemps semble-t-il...
PS : EC a été critique, ce qui fait qu'il adore la critique injuste (même ceux qui pensent dire du bien disent du mal, c'est comme ça, c'est la critique, un métier de chien...).
Rédigé par : duvent | 05 octobre 2023 à 22:21