Il y a des matières qui ne portent pas à conséquence. Que chaque Français se vive comme un sélectionneur des équipes de France de football ou de rugby et s'estime plus compétent que Didier Deschamps et Fabien Galthié est inévitable compte tenu de notre tempérament national mais prête plus à sourire qu'à l'indignation.
Mais qu'en revanche, dans le domaine de la justice, on se croie autorisé à émettre des avis sans rien savoir, ou trop peu, pose un vrai problème à la fois technique et démocratique. En aucun cas l'inculture judiciaire ne peut être un avantage !
Il arrive que pourtant on puisse avoir l'impression contraire, tant est affichée la volonté de s'en prendre à la Justice en la présumant sans cesse coupable ; alors qu'elle s'efforce de sauvegarder l'innocence, de rendre notre société respirable et de "raccommoder les destinées humaines" selon la belle expression de Georges Simenon sur le commissaire Maigret.
Cette partialité greffée sur tant de méconnaissance et d'approximations est largement partagée. Elle affecte une grande partie du monde politique, souvent les comptes rendus et les analyses émanant de l'univers médiatique, qui peuvent se trouver gangrenés par l'idéologie de droite ou de gauche des journalistes à leur origine et par le décalage entre leur grille d'évaluation et la réalité. S'ajoutent le populisme chic des élites - je songe par exemple à Alain Finkielkraut et à Eric Zemmour - et le populisme basique de beaucoup de citoyens. L'un et l'autre s'accordent pourtant, le premier dans une dénonciation sophistiquée et le second vulgaire, d'une institution se défendant mal et perçue comme dangereuse alors qu'elle est fondamentale pour la République.
Ce sentiment d'une Justice forcément incomprise, systématiquement vilipendée, est sans cesse amplifié par la focalisation sur des péripéties, des dysfonctionnements et des affaires qui représentent une vision fragmentaire de la réalité judiciaire. Pour les procédures ayant défrayé la chronique politique et médiatique ou celles qui vont survenir, concernant par exemple Nicolas Sarkozy hier ou demain Eric Dupond-Moretti devant la CJR, ce n'est jamais un constat objectif et fondé qui domine mais la parole des mis en cause ou de leurs avocats.
Comment alors est-il possible que la Justice fasse l'objet d'une appréhension lucide quand médiatiquement on relate exclusivement les failles, les carences ou les erreurs en oubliant l'essentiel qui fonctionne bien ? Quand politiquement on s'attache à prendre pour argent comptant la seule parole de ceux qui ont eu affaire à elle ou sont encore dans son collimateur ? Quand on considère que l'institution judiciaire n'est correctement décrite que par le scandale du Mur des cons ou par le pessimisme systématique des journalistes qui informent sur elle en se gardant bien de faire pendant à ses imperfections par la multitude de ses réussites ?
À partir du moment où le service public de la Justice est caricaturé et dénigré par ceux qui ont perdu ou par ceux qui ne cherchent pas à son sujet à sortir de leurs humeurs ou de leur dérision, dès lors qu'une sorte de devoir d'ignorance paraît présider à l'égard de tout ce qui se rapporte à la Justice, il est clair qu'on ne peut espérer des avancées, une embellie, un mouvement positif conduisant nos élites, nos concitoyens, à favoriser au contraire une confiance salutaire à l'égard d'une institution sans laquelle la démocratie manquerait d'un paramètre essentiel.
Cette désaffection est d'autant plus insupportable que le judiciaire parle beaucoup de lui, écrit sur lui, s'expose, essaie de se faire connaître, que certains de ses acteurs - juges, présidents d'assises ou, récemment, procureurs dans le livre de Jean-Michel Verne - se montrent dans leur vérité et leurs pratiques, préférant souvent, il est vrai, une tonalité doloriste à une perception enthousiaste.
Il est choquant que l'inculture judiciaire ne soit pas perçue comme une honte mais presque comme une lacune de salubrité publique. Il est effarant que pratiquement jamais ce grand métier ne soit honoré comme il devrait l'être, et d'abord par les magistrats et le syndicalisme judiciaire. Il n'est plus tolérable que le seul mode, sur le plan du récit judiciaire, soit celui au pire du désastre et de l'impuissance, au mieux d'une sorte de découragement morose.
La magistrature ne devrait plus accepter de recevoir la moindre leçon de ceux qui, dans les diverses couches de la société et aux niveaux qui ont charge d'informer, d'expliquer et d'illustrer, se contentent avec bonne conscience de transmettre leur devoir d'ignorance à la place de leur droit de savoir.
@ Serge HIREL
"Où êtes-vous allé chercher que je fais une différence, en matière de secret de l’instruction, entre les juges et les enquêteurs qu’ils nomment ?"
Relisez-vous et expliquez le sens de votre propos suivant : "le procureur puis le juge d’instruction confient l’enquête et les diverses investigations qu’ils ordonnent à la gendarmerie ou à la police judiciaire [...] ces services ne soient pas à la hauteur nécessaire [...] plus facile - plus populiste aussi - de mettre l’erreur sur le dos de la justice dont la décision est publique que sur celui des enquêteurs, qui, théoriquement, travaillent dans le secret..."
Les enquêteurs ne travaillent pas "dans le secret". Ce ne sont pas des agents secrets produisant en autonomie d'étranges notes blanches aux destinataires non répertoriés. Ils travaillent selon les instructions des magistrats auxquels ils rendent compte régulièrement (avec un code prévoyant notamment des avis obligatoires, comme par exemple lors de l'identification d'un suspect) et produisent des actes judiciaires qui ont vocation à être, à terme, communiqués tant aux magistrats qu'aux parties. La notion de secret de l'enquête concerne tout autant les magistrats, qui selon votre expression inappropriée travailleraient ainsi aussi "dans le secret".
"Où êtes-vous allé chercher que quiconque peut fouiller les PV d’enquête sous le prétexte qu’une décision de justice a été prise ? L’art de la lecture consiste à lire tous les mots, sans en sauter, sans en oublier, sans en inverser quand cela vous arrange. Il est vrai qu’en ce moment, les « produits » fournis par l’Education nationale et même les universités ne sont pas, sur ce point, de la meilleure qualité."
Que viennent faire les productions du moment de l'Education nationale dans cette discussion ?
Tous les actes d'enquête sont portés à la connaissance de la Justice et des parties lors du procès. Ils sont discutés publiquement lors du procès.
Après le procès, il n'est plus l'heure d'en faire la lecture, sauf à vouloir demander révision du procès ou autre motif de ce type. Evidemment, ces actes concernent la vie des gens et n'ont pas vocation à être lus par le premier pécore venu après procès.
Rédigé par : Marcel P | 06 novembre 2023 à 14:05
@ Marcel P | 01 novembre 2023 à 23:51
Où êtes-vous allé chercher que je fais une différence, en matière de secret de l’instruction, entre les juges et les enquêteurs qu’ils nomment ? Où êtes-vous allé chercher que quiconque peut fouiller les PV d’enquête sous le prétexte qu’une décision de justice a été prise ? L’art de la lecture consiste à lire tous les mots, sans en sauter, sans en oublier, sans en inverser quand cela vous arrange. Il est vrai qu’en ce moment, les « produits » fournis par l’Education nationale et même les universités ne sont pas, sur ce point, de la meilleure qualité.
Rédigé par : Serge HIREL | 03 novembre 2023 à 18:42
@ Serge HIREL
"Lisez attentivement... Relisez aussi le présent billet de Philippe"
Que sommes-nous censés y trouver qui marquerait une différence entre enquêteurs et magistrats au regard du secret de l'instruction et de l'enquête ?
Donc, je reprends de manière inchangée : le travail des enquêteurs n'est ni plus ni moins secret que celui du juge d'instruction.
Autrement dit, développez autrement vos élucubrations sur les procureurs et juges d'instruction qui seraient dupés par les enquêteurs incompétents et gardez vos accusations de populisme.
Rédigé par : Marcel P | 01 novembre 2023 à 23:51
@ genau | 29 octobre 2023 à 23:50
"Acte en main...", j'ai demandé ce que cela voulait dire, nous étions très jeunes, nous avions raclé les fonds de tiroir pour acheter un terrain, mais je commençais mes débuts dans le BTP: j'avais négocié tous frais compris avec le promoteur.
Nous nous sommes levés sans signer, le contrat verbal n'était pas respecté, devant notre détermination l'amnésie temporaire a disparu.
Je suppose qu'ils ont dû arnaquer quelques autres acheteurs, c'était l'époque dorée de ces promoteurs qui venaient de nulle part.
Tous les nouveaux nous étions à bonne école, le numéro un, héritier d'une famille de bâtisseurs venus en France, juriste entre autres.
Rédigé par : Giuseppe | 01 novembre 2023 à 12:54
@ Serge HIREL
Relisez bien, ou peut-être ne comprend-on pas ce billet de la même façon.
Pour les pointures en droit de l'assemblée, j'ai envie de dire, et ?
La loi n'est affaire de juristes que pour la rédiger. Pour le reste c'est de la philosophie, de la politique. Redite. Par exemple, décider que le viol peut être puni de perpète relève d'un choix politique, de considérations philosophiques, pas d'arguties de juristes. La mise en forme d'une décision de ce type relève des spécialistes. Et après ça vote, et pas que de fins juristes. Ce sont deux choses différentes. La justice n'est pas une affaire de spécialistes.
Notre hôte me semble-t-il, taquine un peu les citoyens critiques qui n'y connaissent pas grand-chose.
Par exemple Mais qu'en revanche, dans le domaine de la justice, on se croie autorisé à émettre des avis sans rien savoir, ou trop peu, pose un vrai problème à la fois technique et démocratique. En aucun cas l'inculture judiciaire ne peut être un avantage me semble très clair, mais peut-être lis-je de travers.
Rédigé par : Jérôme | 31 octobre 2023 à 20:02
@ Serge HIREL | 31 octobre 2023 à 12:55
C'est compliqué d'être d'accord avec vous quand on vient d'être en désaccord (sur WW1).
Histoire vraie :
Président d'une entreprise d'ingénierie américaine spécialisée dans la fourniture d'usine clefs en main dans la technologie terre cuite/céramique après 1960 :
Chasseurs de têtes américains :
"Je veux étendre notre activité dans les pays francophones d'Afrique, vous m'avez trouvé en trois ans deux commerciaux anglais parlant français ! Résultat, l'un après l'autre, rien, pas l'ombre d'une usine en vue !"
Chasseurs de têtes à Président américain :
"Pourquoi vous obstinez-vous à nous demander un commercial anglais parlant français ? Il s'agit des ex-colonies françaises ! Un commercial français parlant anglais serait plus approprié ?"
Président à Chasseurs de têtes
"Vous plaisantez ! Pas question ! Les commerciaux français ne savent pas vendre !"
Rédigé par : Claude Luçon | 31 octobre 2023 à 18:39
@ Claude Luçon | 29 octobre 2023 à 21:49
Connaissez-vous l’anecdote des deux représentants de commerce en chaussures qui voyageaient dans un même avion en direction d’un pays africain où, à l’époque, on marchait beaucoup pieds nus (Adidas et Nike n’existaient pas). L’un est Français, l’autre Allemand. Huit jours se passent et voici les deux hommes qui, par hasard, se retrouvent au bar de leur hôtel commun.
Le Français arrive, sa valise à la main... « Je viens de régler ma note, je rentre, dit-il à son compère. Ici, tout le monde marche pieds nus »... Et l’Allemand lui répond : « Ah ! c’est à vous que je dois de pouvoir conserver ma chambre ! Merci, l’hôtel était complet et refusait de prolonger mon séjour... ». Le Français : « Ah ! Parce que vous restez ?! ». L’Allemand : « Oui, bien sûr ! Ici, tout le monde marche pieds nus ! ».
Commerce extérieur de la France : en déficit constant... Commerce extérieur de l’Allemagne... Bon, ne remuons pas le couteau dans la plaie...
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@ Jérôme | 31 octobre 2023 à 08:41
« ...la justice doit être discutée par des ignorants. Par ceux qui la subissent autant que par ceux qui la font. »
Je ne vois pas bien dans quelle partie de son billet notre hôte écrit le contraire... Pouvez-vous préciser ?
Autre remarque, ce ne sont pas les juges qui font la loi, mais les parlementaires... et, parmi eux, il y en a quelques-uns qui, siégeant à la commission des lois, sont des pointures en droit. Ce qui ne vous interdit pas de rencontrer « votre » député ou « votre » sénateur ou de lui écrire pour lui faire part de votre avis de citoyen...
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@ Giuseppe | 31 octobre 2023 à 09:16
Entièrement d’accord avec vous sur les deux sujets traités dans votre commentaire.
Je me pose néanmoins une question : qui sont les responsables de la nullité crasse des plumitifs des réseaux sociaux ? Ils sont en ce moment en vacances... Mais, chut, il est incorrect de montrer du doigt... encore plus de dénoncer.
Rédigé par : Serge HIREL | 31 octobre 2023 à 12:55
@ Serge HIREL | 30 octobre 2023 à 18:01
"Depuis l’explosion du numérique et la disparition des correcteurs, ce code a subi les pires outrages... et la presse écrite n’a plus la réputation d’être... bien écrite. Ce qui explique en partie sa désaffection... Ceci sans parler du code orthographique et du code grammatical, eux aussi bafoués, violés, laissés pour morts."
Il suffit de parcourir les réseaux sociaux et là c'est un vrai cimetière à ciel ouvert de l'écriture.
J'en profite pour rappeler la disparition tragique du correcteur de Charlie. Contrairement aux imbéciles qui pensent que c'est un "torchon", de forme irréprochable et d'accès très lisible, après, chacun a ses idées sur le fond:
https://www.radiofrance.fr/franceinter/mustapha-ourrad-le-discret-correcteur-de-charlie-hebdo-9449088
Les correcteurs sont essentiels.
Revenons quelques instants sur l'arbitrage du rugby, vous remarquerez que l'arbitre intervient dans les séquences de jeu les plus discutables, interpelle un joueur, tance un autre, sans sanctionner, juste pour corriger une action dans le bon sens de l'esprit et de la règle.
C'est vrai pour un profane cela paraît compliqué, parfois injuste, rien à voir avec les règles de foot, et pourtant on ne voit que très rarement des joueurs sauter sur l'arbitre, l'entourer ou le menacer comme au foot avec ses simagrées de blessures. Pas de hooligans ni de voyous casseurs au rugby, c'est très très rare, vous pouvez aller aux populaires en toute tranquilité.
Rédigé par : Giuseppe | 31 octobre 2023 à 09:16
Cher hôte, votre billet est un tantinet étonnant. Vous, et quelques acolytes, vous n'êtes pas les seuls, passez votre temps à contester, remettre en cause la justice. Quand elle ne s'applique, selon vous, pas correctement à des petites frappes, des criminels, et souvent quand elle s'applique parcimonieusement à des cols blancs ou des représentants de la loi.
Les spécialistes que vous êtes ne s'accordent pas sur ces sujets. Désaccords basés plus souvent sur vos opinions concernant ce qui devrait être ou ne pas être, là sont vos questions, que sur vos compétences de juristes distingués. Imaginez donc les simples citoyens que nous sommes, sans votre océan de connaissances.
À l'identique, nous estimons que tel ou tel n'est pas assez réprimé quand tel autre l'est beaucoup trop, que la justice est aux ordres, trop à gauche, trop à droite... ça s'appelle la discussion, et la méconnaissance technique n'interdit pas de la tenir.
Vous avez bien un avis sur l'IA, terme abusif, ChatGPT, et je doute que vous entraviez quoi que ce soit à la construction technique de ces outils.
Votre avis sur le sujet est certainement pertinent, je le dis sans malice, les crétins type Laurent Alexandre qui méprisent le pékin lambda n'y connaissant rien sont des prétentieux insuffisants.
Je doute que les députés qui votent les lois soient tous de grands spécialistes du droit. Et pourtant ils les valident, en toute incompétence, sur la base de ce qu'ils supposent être mal ou bien.
Je ne connais rien au forage de puits de pétrole, notre ami Claude me dépasse de cent coudées sur la question, mais je ne vois pas que ça m'interdise de discuter de leur utilisation...
Plus que ces exemples orientés "science", la justice doit être discutée par des ignorants. Par ceux qui la subissent autant que par ceux qui la font.
La justice est un sujet politique, philosophique, que les spécialistes traduisent en lois, sujet inépuisable d'échanges.
Rédigé par : Jérôme | 31 octobre 2023 à 08:41
@ Giuseppe | 29 octobre 2023 à 21:26
Merci pour cette belle leçon de pratique rugbystique et surtout bravo pour l’argumentation de votre ferveur pour ce sport. Il est tout à fait probable que, si les Bleus étaient champions du monde, les arbitres ne seraient que louangés...
Je comprends mal pourquoi s’en prendre à eux, qui, pour chaque situation de jeu - il n’en est jamais deux totalement identiques - appliquent de manière la plus précise possible un règlement très détaillé que les joueurs sont censés connaître... peut-être pas tous les spectateurs et téléspectateurs. Se voir refuser un essai splendide parce qu’un en-avant accidentel est survenu dix phases de jeu auparavant est certes frustrant pour le joueur, mais c’est la règle...
La vidéo, et maintenant le « bunker », sont des progrès indéniables quant à la qualité de l’arbitrage, qui, de moins en moins, dépend de l’acuité visuelle de « l’homme en noir » et de son interprétation de la situation de jeu qui en résulte. Bien sûr, on peut en revenir à la sioule, où tous les coups étaient permis... et les blessures graves fréquentes...
L’objectif de ce règlement est de permettre aux arbitres d’individualiser le plus possible les éventuelles sanctions tout en punissant de manière identique les mêmes fautes.
Les codes utilisés par les magistrats ont très précisément le même but : juger équitablement, mais aussi leur permettre de le faire au plus près de la réalité des faits et de la personnalité des protagonistes...
Si ces codes sont nombreux, c’est parce que les activités humaines sont multiples. Critiquer la justice parce qu’elle « manipule 57 codes » est d’une totale mauvaise foi. Chaque juridiction a son domaine de compétence... Et, si le juge spécialiste du droit du travail doit s’intéresser, pour une raison quelconque, à un problème relevant du droit des familles, il fera appel aux compétences d’un confrère spécialisé...
Sur ce point, notre justice est irréprochable. Peut-être, cependant, pourrait-elle envisager de demander au pouvoir politique que ces codes, tout en restant très précis, soient désormais rédigés dans une langue accessible aux justiciables...
P.-S. : toute activité humaine a besoin de règles précises. Prenez le cas de la presse écrite. Le Code typographique, abrégé-abrégé !... compte 128 pages. Écrire « Ministre de la justice » est une faute. Il faut écrire « ministre de la Justice... Ou « garde des Sceaux », et non « Garde des sceaux »... « Place François-Mitterrand » et non « Place François Mitterrand »... « Saint-Jean-de-Maurienne » et non « Saint-Jean de Maurienne »... Depuis l’explosion du numérique et la disparition des correcteurs, ce code a subi les pires outrages... et la presse écrite n’a plus la réputation d’être... bien écrite. Ce qui explique en partie sa désaffection... Ceci sans parler du code orthographique et du code grammatical, eux aussi bafoués, violés, laissés pour morts.
Rédigé par : Serge HIREL | 30 octobre 2023 à 18:01
@ genau | 29 octobre 2023 à 23:50
C'est tout à fait ça. C'est aussi valable dans le droit successoral.
- Maître Tartempion, notaire: "En votre présence nous allons ouvrir la succession du de cujus"
Et Martine et Antoine bien enfoncés dans leurs fauteuils respectifs, devant le bureau du notaire assis sur son trône et les toisant d'une tête, de se regarder du coin de l'oeil d'un air interrogatif.
Rédigé par : hameau dans les nuages | 30 octobre 2023 à 12:23
https://www.quinzemondial.com/coupe-du-monde/les-springboks--des-champions-illegitimes-selon-mourad-boudjellal-et-jean-baptiste-lafond-789310
Quelle sale type ce Boudjellal, comment peut-il passer sa vie à donner des leçons et porter des jugements aussi débiles ! Ce guignol insultant Béziers qui avait voté RN, sanctionnant cette ville en boycottant un match de rugby en punition, en même temps qu'Olivier Py exerçait un chantage odieux aux citoyens d'Avignon, menaçant de supprimer le festival s'ils votaient "mal", c'est à dire RN, ben voyons !
Incroyables d'arrogance, de suffisance, de cynisme, de mépris envers des millions de citoyens qui osent braver les interdictions gauchistes, ces dictateurs de la pensée unique seule autorisée de gauche, pourrissent le climat social, dressent les gens les uns contre les autres, créent un climat de guerre civile, répandent la haine et la violence.
Le vrai fascisme est dans votre camp, M. Boudjellal, votre attitude est méprisable et odieuse et ce genre de comportement n'a fait au contraire qu'augmenter les votes des citoyens, sans cesse humiliés sans avoir aucun droit de réponse, en faveur du RN !
Rédigé par : sylvain | 30 octobre 2023 à 09:22
La mesure du travail bien fait, en justice comme en canalisation bouchée, est donc le bien-être des petites gens, kibboutzim ou Gazaouis, adeptes du ballon ovale ou rond.
Voilà de quoi inspirer le vote du souverain, inverser le fondement de l'institution et dégager la priorité qui ne peut se vivre qu'au niveau micro-local au service du prochain.
Ainsi, l'ignorance atavique cessera de fonder les pouvoirs illusoires sur ses sables mensongers, la force de la communauté alors mesurée au bien-être du plus faible, et le devoir de liberté clairement conduit à l'établissement serein de la démocratie en sa plus juste interprétation, plus besoin pour cela d'aucune guerre de religion, mais la formulation simple de ce que nous savons des relations humaines, dont l'équilibre est le seul fléau et la seule mesure, toute simplicité encore enfouie sous les complexités encore désireuses d'imposer l'autorité fallacieuse des castes et de la royauté, désormais clouées au bois de vérité.
Rédigé par : Aliocha | 30 octobre 2023 à 07:00
@ Giuseppe | 29 octobre 2023 à 21:49
Les Bleus ont prouvé qu'ils n'étaient que des bleus !
Dommage !
Ramos n'a pas compris qu'on court 10 mètres en moins de 10 secondes de nos jours !
Rédigé par : Claude Luçon | 30 octobre 2023 à 02:37
Mille excuses pour cet addendum pour Cyril Lafon. Même dans les facultés idoines on enseigne que le Code des Impôts et les textes fiscaux sont volontairement écrits en langage abscons, par pure volonté d'en rendre le sens difficilement compréhensible, donc constituer un piège pour l'assujetti. C'est une vieille tradition française de malhonnêteté, on peut lire l'histoire du droit administratif français de Mestre, érudit mais très clairvoyant. Je recommande l'histoire de l'expropriation pour cause d'utilité publique, c'est extraordinaire.
Je suis navré de mon expérience minable quand d'autres ont côtoyé les cimes du monde, et jugent les grands de ce monde mais j'aime bien les petites gens.
Rédigé par : genau | 29 octobre 2023 à 23:50
"Les Springboks, des champions illégitimes selon Mourad Boudjellal et Jean-Baptiste Lafond"
"L'Afrique du Sud est de nouveau sur le toit du monde, après son quatrième sacre mondial de samedi soir, aux détriments de la Nouvelle-Zélande. Ce titre fait-il des Springboks la meilleure équipe du monde ? Pas selon certains observateurs..."
https://www.quinzemondial.com/coupe-du-monde/les-springboks--des-champions-illegitimes-selon-mourad-boudjellal-et-jean-baptiste-lafond-789310
Mourad à force de trop dire dit aussi des âneries, demandez aux Bleus s'ils échangeraient ou non le "titre" de meilleure équipe du monde contre celui de champion du monde ne serait-ce qu'une fois.
Je suis de ceux qui pensent comme Pierre Berbizier, que seule la victoire est belle. Au passage il soutient aussi que Galthié aurait dû partir, il a échoué après quatre années accompagné de tous les moyens possibles, a-t-il relevé.
Je ne sais pas comment on pourrait juger le titre de "meilleure équipe du monde", quels en seraient les paramètres, bref une usine à gaz, un titre ça se gagne par une rencontre et par un score et ça reste pour l'éternité:
Les Springboks ont remporté la Coupe du monde de rugby à trois reprises, en 1995, 2007 et 2019 et maintenant en 2023, ce qui dépasse les All Blacks de Nouvelle-Zélande. Les Springboks sont considérés comme l'une des "meilleures équipes de rugby au monde" à la façon de Mourad Boudjellal, avec un style de jeu puissant et physique. Leur rivalité avec les All Blacks est l'une des plus intenses du sport.
Les Springboks ont également remporté le Tri-Nations, ancêtre du Rugby Championship, à trois reprises, en 1998, 2004 et 2009. Et seul le résultat compte, tout le reste est littérature.
Rédigé par : Giuseppe | 29 octobre 2023 à 21:49
@ Serge HIREL | 29 octobre 2023 à 13:52
"Cette allusion aux avions renifleurs, qui, de ma part, se voulait une gentille perfidie"
Mais c'est comme cela que je l'avais comprise !
Je ne me prive pas de gentilles perfidies moi-même. J'ai souvent écrit ici que je ne prenais pas notre monde au sérieux... moi compris ! J'ai des tas de défauts mais la méchanceté n'en fait pas partie.
Dans cette histoire d'avions renifleurs, ni mon ami X de Elf ni moi n'avions apprécié cette négligence de nos politiciens à l'égard des spécialistes que nous étions, notre rapport avait été soumis à l'alors président d'Elf par un de ses grands dirigeants. Il n'avait pas apprécié le "c'est politique", j'étais scandalisé par la légèreté de nos dirigeants politiques et avais compris que nous étions gouvernés par des vaniteux, seulement des vaniteux.
Pas étonnant que la France soit dans le pétrin !
On est en droit de penser que notre dette de 3 000 milliards c'est aussi "politique" !!
Entre Elf et Total, 150 000 $ avaient été investis dans une étude qui aurait évité de dépenser des millions et passer des années sur un projet scientifiquement ridicule.
"On s'en fout, c'est politique !" Incroyable !
Quel nombre d'âneries de nos politiques explique peut-être notre situation financière ? Car, en plus, si on joint HEC à l'ENA, nous ne savons pas vendre en France ! Alors quand on ajoute des investissements du genre "renifleurs", pas étonnant que nous soyons fauchés !
N'importe quel expatrié français constate que ce sont nos ingénieurs qui vendent, pas les commerciaux, pas les politiques. Calgary était un mini-exemple : trois ingénieurs français qui lançaient les affaires de trois sociétés très françaises.
Nous avons eu la visite d'un diplômé de HEC venu vendre l'Alouette au Canada.
Il y avait entre 400 et 500 hélicoptères en vol journellement au Canada. Un marché énorme !
Le patron de Shell, Anglais, gros client, avait refusé de le voir et me l'avait dit au téléphone, scandalisé. Celui de Total (un Piston, "ECP") m'a appelé en me disant qu'il m'envoyait le représentant en Alouette, je lui ai demandé pourquoi, la chose ne pouvant pas m'intéresser, il m'a répondu: "Tu verras en le recevant !".
J'ai vu et ai eu honte pour lui, débraillé et incapable de répondre à une seule question sur les performances de l'Alouette. J'ai compris pourquoi mon Piston me l'avait envoyé. Il me passait le bébé ! Je lui ai fait un cours de vente ! Ce ne fut pas une "gentille" perfidie !
Vous m'avez donné une chance, deux même, de le faire savoir. Votre "perfidie" était une aubaine !
Rédigé par : Claude Luçon | 29 octobre 2023 à 21:49
@ Serge HIREL | 29 octobre 2023 à 13:52
Je quitte à l'instant un ami, vous ne pouvez pas habiter le Sud-Ouest ou avoir été juriste.
"C’est très exactement le contraire, en justice comme au rugby. Plus elles sont détaillées, plus elles permettent au juge et à l’arbitre de prendre la meilleure décision, la plus juste."... Là je suis pantois, mais vous êtes pardonné.
On m'a toujours enseigné que le plus court chemin était la ligne droite, j'ai été confronté aux expertises, nous nous faisions un devoir d'être présents, toujours, "tenir le stylo" des experts, car au bout des décisions pour le moins burlesques parfois et différentes de la justice.
Pour être détaillées elles sont détaillées les règles de rugby, mises à l'épreuve depuis des décennies, et pourtant... jamais elles n'ont laissé place à l'interprétation comme cette année, aux discussions, et à la contestation de leur application.
Et pourtant... Deux juges de lignes, un juge de champ et le fameux "bunker" censé y voir clair... Ce fut un désastre d'arbitrage.
Alors devant un muscadet bien frais nous nous sommes attelés à savoir pourquoi:
Le rugby est un sport complexe qui implique de nombreux aspects techniques, tactiques et stratégiques. Les règles du rugby sont souvent sujettes à interprétation, ce qui peut créer de la confusion ou des controverses lors des matchs. Pourquoi autant d'interprétation dans les règles du rugby ? Il y a plusieurs raisons possibles à cela.
D'abord, le rugby est un sport dynamique et évolutif, qui s'adapte aux changements de contexte, de niveau et de style de jeu. Les règles du rugby doivent donc être suffisamment souples pour permettre cette diversité et cette créativité, tout en garantissant la sécurité et l'équité des joueurs. Par exemple, les règles concernant le plaquage, le ruck ou la mêlée peuvent varier selon les situations et les décisions de l'arbitre.
Ensuite, le rugby est un sport collectif et coopératif, qui nécessite une bonne communication et une bonne coordination entre les joueurs, les entraîneurs, les arbitres et les officiels. Les règles du rugby doivent donc être claires et compréhensibles pour tous ces acteurs, mais aussi respecter leur autonomie et leur responsabilité. Par exemple, les règles concernant l'avantage, le hors-jeu ou la touche peuvent dépendre du jugement et de l'intention des joueurs et de l'arbitre.
Enfin, le rugby est un sport passionné et passionnant, qui suscite des émotions fortes et des réactions vives chez les spectateurs, les supporters et les médias. Les règles du rugby doivent donc être cohérentes et transparentes pour éviter les polémiques et les critiques, mais aussi valoriser le spectacle et l'engagement des joueurs. Par exemple, les règles concernant l'essai, la transformation ou la pénalité peuvent influencer le résultat et l'ambiance d'un match.
Ainsi, le rugby est un sport qui requiert beaucoup d'interprétation dans ses règles, car il combine plusieurs dimensions : technique, tactique, stratégique, collective, coopérative, passionnée et passionnante. Cela fait partie de sa richesse et de son attrait, mais aussi de sa difficulté et de son défi.
Je pense que la justice et ses textes en sont là aussi, du moins vu par un pékin comme moi, mais à ce stade je requiers l'arbitrage d'Achille pour y voir un peu plus clair, comment interpréter quand les matchs se gagnent d'un point ? 216 pages quand même ! Et la contestation n'a jamais été aussi élevée:
https://formation.ffr.fr/sites/default/files/documents/doc/2017-01/Les%20r%C3%A8gles%20du%20jeu%202017%20%28rugby%20%C3%A0%20XV%29%20_0.pdf
L'arbitrage à la Coupe du monde de rugby 2023 fait déjà l'objet de nombreuses critiques et controverses. Certains observateurs estiment que les arbitres sont trop laxistes, trop sévères ou trop influencés par la pression médiatique et le public. D'autres dénoncent le manque d'uniformité et de cohérence dans l'application des règles, notamment en matière de plaquages dangereux, de mêlées écroulées ou de hors-jeu. Quelles sont les causes et les conséquences de cette remise en question de l'arbitrage ? Quelles solutions peuvent être envisagées pour améliorer la qualité et la crédibilité des décisions arbitrales ?
Vaste programme aurait dit Mongénéral, nous avons gagné des procès que nous pensions perdre et nous en avons perdu que jamais nous ne pouvions perdre, et pourtant je passe sur l'épaisseur des normes, règlements, CCAG, CCTP et tout le reste.
Mon muscadet n'est plus à température, il faut que je me presse.
Rédigé par : Giuseppe | 29 octobre 2023 à 21:26
@ Claude Luçon | 29 octobre 2023 à 00:50
« Or en 1975 Giscard d'Estaing a fait financer par Elf une étude sur les avions renifleurs alors que nous avions clairement démontré qu'il était impossible de détecter un réservoir d'hydrocarbures en surface par collection d'échantillons. »
Autant je peux concevoir qu’en 1975 la technologie de l’époque ne permettait pas de "renifler" les gisements de pétrole, autant aujourd’hui cette idée ne me paraît pas aussi farfelue qu'elle a été présentée à l'époque et ne fera que s’améliorer dans le futur. Enfin, si l’on en croit cet article qui me semble sérieux.
Rédigé par : Achille | 29 octobre 2023 à 20:02
« La Justice : un devoir d'ignorance ? » (PB)
Quand un quidam argue de son ignorance d'un article de la loi en guise d'excuse, il peut s'entendre répondre la formule : « Nul n'est censé ignorer la loi », qui est un archétype de la fiction juridique.
Mais quel magistrat même blanchi sous le harnais peut-il prétendre sans rire qu'il n'ignore rien de la loi ?
Quand des magistrats ont à se prononcer sur un cas difficile, ne mettent-ils pas le jugement en délibéré pour évoquer divers articles de loi éventuellement susceptibles de se contredire ?
Au passage, quand des magistrats reprochent à un pauvre bougre qui, ayant rencontré nuitamment un cambrioleur menaçant chez lui, a mis à profit les quelques dizaines de millisecondes faisant la différence entre la vie et la mort pour prendre la décision de presser la détente de son fusil de chasse, qu'ils pensent humblement aux longs débats qu'ils ont passés dans une ambiance aussi sûre que calme pour trancher sur ce qu'il aurait fallu faire ou pas dans une telle circonstance au regard de la loi...
Rédigé par : Exilé | 29 octobre 2023 à 19:59
De temps en temps, il arrive donc à notre hôte de retrouver le goût délicieux du corporatisme. Nous connaissons tous de pareils instants, quand un béotien vient se mêler un peu trop de ce qui est ou fut notre environnement professionnel. Les « yakafokon », « z’auriez-dû », les mécontents et les conseilleurs ne manquent pas. On passe sur le mouvement d’humeur de celui-ci, la soufflante de l’autre, l’aigreur d’un troisième. Mais quand la coupe est pleine, il arrive que l’on se défende avec vigueur et qu’on renvoie à leurs chères études ceux qui, à leurs critiques, ajoutent l’ignorance. Merci, Philippe, d’avoir su néanmoins garder un ton mesuré...
La justice est dans le collimateur des citoyens et c’est normal. Elle doit lui rendre des comptes, même si son indépendance ne peut souffrir aucune exception. Il faut bien reconnaître, d’une part qu’elle ne joue pas toujours le jeu, d’autre part que l’immense majorité du peuple n’a d’elle qu’une connaissance succincte.
Certes, la loi l’oblige souvent au secret et la prudence lui conseille le silence. Mais, lorsque les circonstances lui permettent de s’exprimer, ses propos sont trop souvent choisis dans son jargon ou excessivement retenus. On ne compte plus le nombre de procureurs qui convoquent des conférences de presse pour annoncer ce que tout le monde sait déjà. Peut-être faudrait-il intégrer aux programmes de l’ENM une formation aux médias... et même des cours de diction hors d’un prétoire.
Le citoyen, lui aussi, doit faire un effort et, avant de déconsidérer la justice, connaître un peu ses arcanes, ses contraintes et son fonctionnement.
Que fait l’Education nationale en ce domaine ? Peut-être pourrait-on imaginer que des magistrats, formés à l’exercice, aillent dans les écoles, les collèges et les lycées présenter leur métier, expliquer aux jeunes que la justice n’est pas que répressive, que sa place est centrale dans la République. Notre hôte a entrepris cette démarche...
Que font les médias en ce domaine ? Peut-être faudrait-il que les journalistes fassent de temps à autre œuvre de pédagogie, expliquent en quelques lignes les différences entre la magistrature « debout » et celle « assise », rappellent que « Votre Honneur » est réservé aux séries TV ? Peut-être faudrait-il aussi que certains titres, friands de « documents qu’[ils] ont pu consulter », cessent cette pratique illicite, qui indique à leurs lecteurs que certains professionnels de la justice ont une vision bien à eux du respect des règles.
Tout cela, cependant, ne serait qu’un premier pas vers un éventuel retour de flamme du citoyen en faveur de Thémis. Il faudra aussi que celle-ci, tôt ou tard, se dévoile un peu plus, en oubliant ses lourdes habitudes de caste, ses connivences plus ou moins secrètes avec le pouvoir exécutif, ses chausse-trappes dissimulées pour éliminer un rival lorgnant le même poste prestigieux, ses détestations entre puissants qui, pour sa bonne administration, devraient, au contraire, s’entraider.
Dans les semaines qui viennent, avec le procès inédit fait à Dupond-Moretti, les Français risquent de découvrir la profondeur du mal, d’en être atterrés tant sont inconcevables les hostilités entre « petits pois » qui fourmillent dans ce dossier.
« Petits pois »... Formule ignoble, indigne d’un ancien président de la République, hélas toujours écouté et actif. Celui-là et les politiques, en particulier ceux qui, en délicatesse avec elle, ne cessent de l’agonir, ont une lourde responsabilité dans le désamour du peuple pour sa justice.
Et pourtant, à bien y regarder, c’est au personnel politique que celui-ci devrait adresser les reproches qu’ils lui font. Ce sont les parlementaires qui votent des lois laxistes, les ministres qui, par les règlements de plus en plus nombreux qu’ils édictent, complexifient le travail de la police judiciaire et donc celui des juges d’instruction, les majorités au pouvoir qui pondent des textes mal ficelés qui permettent aux juges « rouges » de les contourner...
Les magistrats sont en quelque sorte leurs victimes. Ils ne méritent qu’un reproche : ne pas suffisamment se plaindre et faire connaître publiquement leur désaccord. Mais il est vrai que ce laisser-aller des politiques permet à beaucoup d’entre eux de se donner l’illusion d’une totale liberté de décision. Cela va bien au-delà des seuls juges rouges.
Reste la question qui fâche, celle de l’irresponsabilité des juges. Il faudra qu’elle soit tranchée pour que la justice retrouve totalement son prestige... et son honneur, mis à mal par quelques-uns, idéologues bien plus que magistrats indépendants.
Aujourd’hui, il ne fait plus de doute que l’ensemble du personnel de la justice ne peut plus rester à l’abri de l’aile de l’Etat, protectrice à l’excès. Il faudra que la justice punisse ses fautifs autrement que par une mutation forcée et secrète. Il faudra aussi qu’elle sache faire en sorte que ceux-ci ne puissent pas se défendre en l’accusant de ne pas leur donner les moyens nécessaires à leur mission. Il n’est plus possible qu’un juge et son greffier aient 200, voire 300 dossiers sur les reins, dont plusieurs exigeraient à lui seul la totalité de leur temps de travail.
Bref, il faudra que l’Etat, lui aussi, se réforme, pour cibler ses forces, humaines et financières, sur des domaines régaliens aujourd’hui en grande difficulté, dont, au premier chef, la justice. Macron a fait un petit pas. Il en faut de plus grands.
Rédigé par : Serge HIREL | 29 octobre 2023 à 19:49
@ genau
"...je me permets de renvoyer aux innombrables heures à débrouiller les termes d'un conflit entre deux propriétaires à propos d'un chemin dit ou non "d'exploitation"..."
Je me reconnais souvent dans votre propos, combien de fois ai-je dû m'occuper de réseaux d'égouts bouchés? Trouver la solution pour qu'enfin ces tuyaux suivent un long fleuve tranquille.
J'ai eu définitivement comme client une enseigne de banque mondiale parce que les employés d'une agence se plaignaient sans arrêt à leur direction d'obstructions récurrentes de leur trône, le WC objet de tous leurs ressentiments.
J'en suis arrivé à bout, juste en les écoutant, ils avaient contacté la planète entière d'artisans plombiers ou maçons... Mais aucun ne pensait que "c'est la profession, j'ai choisi, en connaissance de cause, même les abominables divorces...". Eh bien oui ! J'ai gardé mon plus beau diplôme, un remerciement par carte d'un grand distributeur, pas parce qu'on lui avait livré un des plus grands chantiers, mais pour l'abnégation de toutes ces interventions qui semblaient minuscules mais qui rendaient la vie facile...
Une excellente école de la vie et du métier, du détail qui fait gagner du temps, développe l'acuité et le pragmatisme... Bon, bon... On y passerait la nuit.
Rédigé par : Giuseppe | 29 octobre 2023 à 14:59
@ Giuseppe | 29 octobre 2023 à 09:48
« Lorsque les règles sont compliquées le résultat est toujours défaillant »
C’est très exactement le contraire, en justice comme au rugby. Plus elles sont détaillées, plus elles permettent au juge et à l’arbitre de prendre la meilleure décision, la plus juste. Sans remonter jusqu’au long procès des terroristes du Bataclan, pourquoi une cour d’assises a-t-elle récemment consacré huit jours à celui d’un évadé récidiviste ? Son sort, comme celui des tueurs islamistes, aurait pu être réglé en deux coups de cuiller à pot... par une justice expéditive. La nôtre ne l’est pas et c’est à son honneur.
Vous ne sourcez pas votre extrait rugbystique mais il me semble avoir entendu hier soir un propos identique tenu par un commentateur de TF1 à propos de mauvais gestes apparemment similaires, punis, d’un carton jaune pour l’un, d’un rouge pour l’autre. L’arbitre vidéo, lui, en visionnant longuement au super-ralenti les deux phases de jeu, s’est aperçu qu’ils ne l’étaient pas - une histoire de quelques centimètres - et les a donc jugés différemment.
Pour ma part, il me semble que ce recours au « bunker » est salutaire pour que ce sport, violent par essence, ne tourne plus parfois au pugilat entre les deux équipes mécontentes des décisions expéditives de l’arbitre de champ et conserve l’image d’une lutte engagée, mais néanmoins respectueuse de l’adversaire. Ce qui est l’une des principales raisons de l’engouement du public.
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@ Claude Luçon | 29 octobre 2023 à 00:50
Cette allusion aux avions renifleurs, qui, de ma part, se voulait une gentille perfidie, permet finalement d’apprendre, par un témoin direct, que Giscard a plus que largement trempé dans l’histoire des avions-renifleurs, alors qu’il savait que cette piste de recherche de l’or noir avait déjà été fermée... C’est un « détail » de l’Histoire de France, mais il ternit encore un peu plus la légende du « plus intelligent de nos présidents »... Merci, Claude, d’avoir conservé en mémoire cette épisode de votre vie professionnelle.
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@ Achille | 28 octobre 2023 à 21:50
Quand arriverez-vous à lire un texte sans en déformer le sens ? Il n’est pas question de dédouaner un magistrat d’une erreur qu’il a commise puisqu’il détient seul le pouvoir de décision, mais l’accabler en ne tenant aucun compte des carences de ceux qui ont contribué à celle-ci me semble malhonnête. À condition qu’il ne soit pas possible de démontrer qu’ils ont sciemment truqué leur enquête, policiers et gendarmes auxquels il a confié les investigations ne risquent rien s’ils ont bâclé le travail, sauf les reproches polis du président du tribunal...
Croyez-vous que les gendarmes arrivé les premiers au bord de la Vologne, qui ont laissé les témoins piétiner les lieux, ne sont pour rien dans le fiasco de cette affaire, attribué au seul juge Lambert ?
Avez-vous remarqué qu’il arrive assez souvent qu’au cours de l’instruction, le juge change d’enquêteurs ? Ne serait-ce pas parce qu’il a des doutes sur leur compétence ou leur engagement ? Le nombre de telles décisions risque, d’ailleurs, de s’accroître sous peu « grâce à » la réforme inepte de l’organisation des divers corps de police décidée par le pouvoir macronien, contre l’avis des professionnels.
En ce qui concerne les médias, ils ont également, parfois, leur part de responsabilité dans le cafouillage d’un juge... mais sont aussi, plus rarement, à l’origine d’une justice exemplaire grâce à leurs propres enquêtes en parallèle. Enquêtes qu’ils mènent pour le plaisir de leurs lecteurs... dont vous-même, je suppose...
Quant à l’affaire Dils, votre propos ressemble à celui du parieur qui, après la course, ayant misé lui aussi sur le mauvais cheval, dit à son copain : « J’te l’avais dit que ce n’était pas lui qui gagnerait »... N’accablez pas la juge. Dills s’est mis au « trou » tout seul... en lui mentant.
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@ Marcel P | 28 octobre 2023 à 21:49
« L'instruction et l'enquête ne sont secrètes que tant qu'aucune décision judiciaire n'est prise. Le travail des enquêteurs n'est ni plus ni moins secret que celui du juge d'instruction. »
« Le secret de l'enquête et de l'instruction doit assurer la présomption d'innocence des personnes mises en cause. Ce droit fondamental est inscrit à l'article 9 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen et à l'article 6 § 2 de la convention européenne des droits de l'homme. » (Wikipédia)
Article 11 (du code de procédure pénale)
« Sauf dans le cas où la loi en dispose autrement et sans préjudice des droits de la défense, la procédure au cours de l'enquête et de l'instruction est secrète.
Toute personne qui concourt à cette procédure est tenue au secret professionnel dans les conditions et sous les peines prévues à l'article 434-7-2 du code pénal. »
« Toutefois, afin d'éviter la propagation d'informations parcellaires ou inexactes ou pour mettre fin à un trouble à l'ordre public ou lorsque tout autre impératif d'intérêt public le justifie, le procureur de la République peut, d'office et à la demande de la juridiction d'instruction ou des parties, directement ou par l'intermédiaire d'un officier de police judiciaire agissant avec son accord et sous son contrôle, rendre publics des éléments objectifs tirés de la procédure ne comportant aucune appréciation sur le bien-fondé des charges retenues contre les personnes mises en cause. » (Légifrance)
Article 434-7-2 (du code de procédure pénale)
« Sans préjudice des droits de la défense reconnus à la personne suspectée ou poursuivie ou des droits des victimes, le fait pour toute personne qui, en raison de ses fonctions, a connaissance, en application du code de procédure pénale, d'informations issues d'une enquête ou d'une instruction en cours concernant un crime ou un délit de révéler sciemment ces informations à des tiers est puni de trois ans d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende. »
« Sans préjudice des droits de la défense reconnus à la personne suspectée ou poursuivie ou des droits des victimes, lorsque la révélation par une personne mentionnée au premier alinéa est faite à des personnes qu'elle sait susceptibles d'être impliquées comme auteurs, coauteurs, complices ou receleurs dans la commission de ces infractions, et que cette révélation est réalisée dans le dessein d'entraver le déroulement des investigations ou la manifestation de la vérité, les peines sont portées à cinq ans d'emprisonnement et à 75 000 euros d'amende. »
« Dans le cas prévu au deuxième alinéa du présent article, lorsque l'enquête ou l'instruction concerne un crime ou un délit puni de dix ans d'emprisonnement relevant de l'article 706-73 du code de procédure pénale, les peines sont portées à sept ans d'emprisonnement et à 100 000 euros d'amende. » (Légifrance)
Lisez attentivement... Relisez aussi le présent billet de Philippe.
Rédigé par : Serge HIREL | 29 octobre 2023 à 13:52
«Il est choquant que l'inculture judiciaire ne soit pas perçue comme une honte mais presque comme une lacune de salubrité publique. » (PB)
Très bien.
Voici donc un petit cours de rattrapage pour savoir à quoi vous attendre de la part de la bizarre justice française au cas où les hasards de la vie vous feraient croiser sa route.
Si vous êtes un homme de plus de cinquante ans, leucoderme mais sans préjugés, aimant d'abord votre pays que vous avez servi dans la mesure du possible y compris par une vie de travail, jamais condamné, bon père de famille, menant une vie rangée, ne fraudant pas le fisc, compromis ni avec le gauchisme ni avec la pègre, n'ayant jamais collaboré à l'immigration illégale, n'ayant jamais affronté la police au cours de manifestations violentes, n'ayant jamais usé de stupéfiants ni abusé de boissons alcoolisées, ne jouant pas, vous efforçant de respecter les lois applicables et non contraires au respect de la personne humaine, non complice du wokisme, respectueux de la nature sans être un écologiste psychopathe, éventuellement catholique pratiquant plutôt traditionaliste, vous êtes une cible potentielle cataloguée d'office à l'extrême droite par la justice actuelle quelle que soit la situation.
Tout le reste n'a plus qu'une importance secondaire car au « pays de l'égalité », quoi que vous ayez pu dire ou pas ou bien faire ou pas, vous aurez alors toujours tort.
Rédigé par : Exilé | 29 octobre 2023 à 12:09
Pour rire un peu, Penelope en rigole aussi, il y a de quoi, et le Berger qui s'empiffrait en achetant sa permanence, certes légalement mais sans vergogne. Il a un butin payé par nos soins, il s'est goinfré de la politique à en attraper une occlusion intestinale... Ce n'est pas de sa faute c'est de la nôtre, par fainéantise, paresse, on vote et revote la facilité:
https://www.tiktok.com/@avec_ruffin2027/video/7294988768459672864?_r=1&_t=8gufPqVT4Jk
Rédigé par : Giuseppe | 29 octobre 2023 à 12:00
Plusieurs critères sont à examiner concernant l'explication de la Justice dans notre pays et surtout, sa crédibilisation aux yeux des citoyens.
Sa complexité, en effet, peut paraître décourageante. Au cours de mon expérience professionnelle, j'ai été quelquefois amené à consulter le Code général des impôts (CGI), je n'ai pour ainsi dire jamais terminé la lecture de l'article car les articles sont illisibles, carrément imbuvables, certains font plusieurs pages et nombre de phrases renvoient à d'autres articles ou alinéas d'articles qui renvoient eux-mêmes à d'autres articles ou alinéas d'articles, et ainsi de suite, le tout pour comprendre l'article initial.
L'article 1469 du Code civil, qui m'avait été décortiqué un mercredi matin en cours de droit de la famille, est tout aussi imbuvable pour le profane en droit ou le citoyen lambda.
Outre la complexe codification du droit, son organisation sociale est à appréhender également, via la connaissance des acteurs du procès, au civil comme au pénal, les tâches des uns et des autres sur la tenue d'une affaire judiciaire.
Il est vrai que si la Justice française n'était pas aussi complexe et diversifiée, les citoyens seraient plus enclins à l'accepter.
Les magistrats et les syndicalistes judiciaires ont sans nul doute une pédagogie à développer même si, initialement, là ne sont pas leurs missions premières, qui sont de rendre la Justice quand des citoyens enfreignent les règles.
Il faut rappeler que la justice est une notion philosophique érigée en institution nationale pour l'organisation de la société.
Ce qui est juste pour les uns est injuste pour les autres, qu'il s'agisse de la peine de mort, de la corrida ou de la suppression de la taxe d'habitation pour les résidences principales, chacun de nous jugera si c'est bon ou pas, si c'est normal ou pas, si c'est juste ou pas, toujours est-il que la peine de mort est abolie, même s'il pourrait paraître juste de pendre haut et court le violeur et le tueur récidiviste, la corrida est autorisée même si certains la jugent scandaleuse et horrible.
La Justice considère sa complexité et son organisation comme acceptables, et donc devant être acceptées, elle offre, faut-il le rappeler, nombre de recours au justiciable en lui permettant de faire appel de nombre de décisions, elle accepte néanmoins le fait que faire droit à une personne peut lui paraître préjudiciable.
La Justice n'est autre que la constatation officielle de la médiocrité de l'Homme, de ses défaillances, ai-je un jour entendu dans un cours d'université.
Si de la part des citoyens il y avait un peu plus de docilité et de rectitude de jugement ou de comportement, peut-être n'y aurait-il pas de trop forte propension, dénoncée dans ce billet, à critiquer la Justice.
La Justice se doit elle aussi de s'adapter aux aléas de la société, je pense notamment à la législation sur les squatteurs qui est carrément immonde, particulièrement scandaleuse pour les propriétaires, le droit tend à plus à protéger le squatteur que le propriétaire, j'en appelle à la solennité du législateur pour défendre le propriétaire en évinçant sans délai et sans réserve le squatteur, j'entends les objections de la gauche : le droit au logement pour les squatteurs !
Rédigé par : Cyril Lafon | 29 octobre 2023 à 09:58
"Mais qu'en revanche, dans le domaine de la justice, on se croie autorisé à émettre des avis sans rien savoir, ou trop peu, pose un vrai problème à la fois technique et démocratique. En aucun cas l'inculture judiciaire ne peut être un avantage !" (PB)
La justice est illisible pour le pékin moyen et ce n'est pas là son moindre défaut, alors qu'elle devrait être comprise de tous. Après on s'étonnera des discussions sans fin et péremptoires.
Je livre cet extrait, cela révèle bien que lorsque les règles sont compliquées le résultat est toujours défaillant:
"Mais pourquoi ce choc vaut un carton rouge quand tant d'actions similaires n'ont pas été sifflées en six semaines ? Comment expliquer ainsi que l'autre troisième ligne des All Blacks, Shannon Frizell, ait pu revenir sur le terrain, après son très dangereux déblayage sur le talonneur Mbonambi ? Pareil pour le capitaine sud-africain, Siya Kolisi, auteur d'un coup d'épaule à la 45e. Le bunker permet de gagner de temps et d'accélérer le jeu, mais depuis sa mise en place, on cherche à comprendre la logique des sanctions. En vain."
Et puis le jugement, le Droit comme on dit, un parcours du combattant toujours discuté a posteriori, au fond c'est peut-être le moins pire des systèmes de jugement. Mais comment Fillon ne se retrouve-t-il pas en taule ? Sarkozy, Cahuzac et bien d'autres ?... Qu'on m'explique:
"Si l’une des parties n’est pas satisfaite du jugement, elle a la possibilité de faire appel devant une juridiction supérieure. Cette voie de recours permet de revoir l’affaire et, éventuellement, de modifier le jugement initial. En dernier ressort, il est également possible de se pourvoir en cassation devant la Cour de cassation, si l’on estime que la loi n’a pas été correctement appliquée."
https://www.avocat-mbb.fr/comprendre-le-parcours-judiciaire-le-deroulement-dune-affaire-penale/
Comment ce type peut-il encore exercer ?
https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/03/03/thierry-solere-stakhanoviste-de-la-mise-en-examen-et-incarnation-de-la-face-cachee-du-macronisme_6163959_823448.html
"Le « type » en question, c’est donc Thierry Solère, 51 ans, à la fois ami intime de l’ex-Premier ministre Edouard Philippe et toujours conseiller officieux d’Emmanuel Macron depuis l’été 2020. Le grand écart permanent, c’est sa façon de vivre, et même son principal talent..."
Avoir du pognon cher à Nanard pour poursuivre, cela est hors de prix la justice, et puis toujours cette petite musique qui se diffuse:
"Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir...", rien de nouveau sous le soleil, et vogue ainsi la galère et le pékin moyen qui rame toujours au milieu et souvent dans le doute malsain.
Rédigé par : Giuseppe | 29 octobre 2023 à 09:48
La fonction est une chose, ceux qui l'exercent en est une autre.
L'une est si grande qu'on a cru bon de conserver les apparats de la très vénérée en son temps justice ecclésiastique, à commencer par le nom qui étymologiquement signifie "ouvre de Dieu".
Pour ce qui est de la magistrature nous entrons plutôt dans les antres du Diable - di-able - qui enlève la lumière.
Imposer en effet le respect de lois éventuellement contraires à sa conscience, est déshonorant, qui plus est en le faisant habillé en prêtre avec toutes les pompes du sacré - ce dont se passe heureusement la justice administrative.
Si bien que les gauchistes adoptent les préceptes de Baudot, et que cette bande règne maintenant au Conseil d'Etat, où ils ne se contentent pas d'interpréter la loi à leur manière, mais la transforment et même la font au point d'abonder dans la forfaiture.
L'une des dernières est par exemple d'appliquer les congés payés aux congés maladie. La jurisprudence étant rétroactive, peu importe le nombre d'employeurs que cela va ruiner ; le travailleur individuel est l'ennemi de l'État collectiviste.
D'une manière déjà constante, le "propriétaire" étant un ennemi du peuple, le locataire et même le squatteur a autant que nécessaire son droit au logement, celui de pas payer de loyer, cela au point que Macron a dû réduire les marges de manœuvre du juge pour ne pas faire davantage fuir l'investisseur.
(Ajoutez à cela la kyrielle de lois imbéciles, et il manque actuellement quelques centaines de milliers de logements.)
Et puis, il y a le silence assourdissant des magistrats devant ce scandale de la bande à Baudot à l'abri de toute sanction, si n'est par promotions, les magistrats sont donc tous complices.
Par ailleurs, les policiers sont évidemment fondés à s'indigner de l'impunité de fait de la délinquance, mais alors qu'ils aillent dans la rue crier à la construction de prisons au lieu de le faire seulement dans les merdias. Là, ils seront entendus, et s'ils ne font pas, c'est qu'ils sont complices.
En conclusion, le juriste libre est l'ennemi juré des magistrats gauchistes, mais ici, il ne faut pas lui faire le coup de celui qui n'aurait pas droit à la parole pour ne pas être du sérail.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 29 octobre 2023 à 08:51
@ Serge HIREL | 28 octobre 2023
"Vous avez tenu moins d’une journée votre promesse de ne plus vous exprimer que sur la pétrophysique, le Nigeria, l'Ogaden et l'animisme"
Oui mais je répondais à Xavier Nebout, sur ce que je ne sais plus quoi ! Différence !
"Êtes-vous de ceux qui ont préconisé l’emploi d’avions-renifleurs pour détecter les nappes d’or noir ?"
À propos de pétrophysique, là vous tombez vraiment mal.
En 1970, alors vivant au Canada, j'ai (oui, moi !) conçu et conduit une étude à la demande des Services géologiques de la Province d’Alberta sur la possibilité de détecter "les nappes d’or noir" en surface.
Fais financer cette étude ($ 500 000) par Shell, Elf, Total, Gulf Oil, Sun Oil entre autres, toutes sociétés pétrolières actives en Alberta !
Tous les dirigeants de ces entreprises étaient membres de la (SPE) Society of Petroleum Engineers de Dallas et pour quelques-uns aussi de la (SPWLA) Society of Petrophysicistes and Well Logging Analists de Houston.
Deux associations mondiales !
Or en 1975 Giscard d'Estaing a fait financer par Elf une étude sur les avions renifleurs alors que nous avions clairement démontré qu'il était impossible de détecter un réservoir d'hydrocarbures en surface par collection d'échantillons.
Cinq ans après notre étude !
J'ai appelé en 1975 l'ex-directeur d'Elf à Calgary, un X, alors devenu dirigeant d"Elf à Paris. Lui ai demandé s'il avait présenté notre étude au patron d'Elf.
Serge, cet homme m'a répondu :
"Oui !"
Puis m'a précisé qu'il avait présenté l'étude à son patron, un petit volume publié par la direction des Services géologiques d'Alberta fournissant preuves et détails !
On lui avait répliqué qu'il s'agissait d'une décision politique.
Notre étude, conduite par des spécialistes de l'exploration pétrolière, de quatre nations (Canada, USA, France et Grande-Bretagne), avait coûté 75 000 $ à Elf !
Trois d'entre nous avions travaillé ensemble sur la recherche en mer du Nord à partir de 1964 ! L'un de Shell, l'autre de Gulf Oil.
J'ai retrouvé celui de Shell en 1985 plus tard au Nigeria, ne me suis pas vanté des exploits de notre, alors, ex-président !
Valéry Giscard d'Estaing était X et énarque.
Nous étions restés muets chacun à notre bout du téléphone... avant de changer de sujet !
Rédigé par : Claude Luçon | 29 octobre 2023 à 00:50
Quelle dégelée ! Ancien magistrat de petit niveau, très modeste, rentré tard dans la carrière, par nécessité morale de pallier une carence dans ce que je devais à mon pays, comme tout citoyen, j'ai passé quinze années dans diverses cours, ayant été un homme très exposé, visé, mais pas atteint, non conformiste sans doute, ce qui a enchanté certains, exaspéré d'autres, surtout en raison d'un style très dense, étranger aux canons des "attendu".
Je demande pardon aux quelques personnes pénibles que j'ai pu rencontrer, comptabilisables sur les doigts d'une main dont un homme célébrissime qui n'a jamais compris la différence entre la recherche et la compilation. Beaucoup de camarades charmants, toujours un peu frappadingues, et c'était chouette ; bourrés de scrupules, impavides dans leurs rédactions.
On ne parle que des affaires criminelles, de plus polluées par une médiatisation pas toujours de bon aloi ; je me permets de renvoyer aux innombrables heures à débrouiller les termes d'un conflit entre deux propriétaires à propos d'un chemin dit ou non "d'exploitation", aux jours sur la comptabilité d'une entreprise de gestion syndicale d'un ensemble immobilier dont l'expertise vous paraît un peu sommaire. C'est la profession, j'ai choisi, en connaissance de cause, même les abominables divorces où on en arrive à parler de traces prétendues de sperme dans la fourrure de... l'ourson.
Les mains sales, l'esprit lavé par les moyens piégeux, le moral en berne pour une réforme en appel, la hantise de l'erreur, la hiérarchie imprévisible, mais NdD, quelle belle profession, où, parfois, un avocat passe dans votre bureau : "bien jugé, M. le Président" alors que son client a perdu, ou été condamné.
Rédigé par : genau | 29 octobre 2023 à 00:26
@ Serge HIREL | 28 octobre 2023 à 16:20
« On oublie un peu vite que le procureur puis le juge d’instruction confient l’enquête et les diverses investigations qu’ils ordonnent à la gendarmerie ou à la police judiciaire, qui, donc, ont une influence importante, voire déterminante, sur leurs conclusions. Il arrive que les compétences de ces services ne soient pas à la hauteur nécessaire... »
Ainsi donc, ce n’est pas la faute du juge d’instruction, mais des enquêteurs si une affaire judiciaire part en sucette. Pourtant c’est bien le juge qui conduit l’instruction, me semble-t-il, et qui donc donne les orientations aux enquêteurs. Il lui arrive même souvent de participer directement aux interrogatoires et perquisitions.
Bon, il est vrai que les médias qui ont pris l'habitude de faire leurs propres enquêtes en parallèle ont aussi une part de responsabilité dans les cafouillages de la Justice. Sur ce point vous connaissez le sujet mieux que moi…
« Dans l’affaire Dils, l’accusé apporte lui-même la preuve de sa culpabilité en identifiant les armes du crime. Auriez-vous été plus perspicace que la juge d’instruction ? »
Dans un documentaire sur cette affaire, j’ai entendu Patrick Dils dire lui-même qu’après un long interrogatoire particulièrement musclé, il était tellement exténué qu’il était prêt à avouer n’importe quoi, y compris identifier les armes du crime. Il s’est d’ailleurs rétracté par la suite. La révision de son procès a révélé qu’il s’agissait bien d’une erreur judiciaire, mais après plus de 13 ans de prison (où il a été violé par un codétenu) c’est bien tard !
Quand on commet des erreurs on les reconnaît et on les répare, mais surtout on n'essaie pas de mettre la responsabilité sur ceux qui ont participé à l'affaire jugée.
Rédigé par : Achille | 28 octobre 2023 à 21:50
@ Serge HIREL
« On oublie un peu vite que le procureur puis le juge d’instruction confient l’enquête et les diverses investigations qu’ils ordonnent à la gendarmerie ou à la police judiciaire, qui, donc, ont une influence importante, voire déterminante, sur leurs conclusions. Il arrive que les compétences de ces services ne soient pas à la hauteur nécessaire... Il est bien sûr plus facile - plus populiste aussi - de mettre l’erreur sur le dos de la justice dont la décision est publique que sur celui des enquêteurs, qui, théoriquement, travaillent dans le secret... »
Drôle de raisonnement. À quoi servirait donc un juge d'instruction s'il ne s'agissait que d'un greffier ? Contrairement à ce que vous écrivez, le juge d'instruction doit avoir une influence déterminante sur l'instruction, sinon son emploi n'a aucun sens et il convient d'y mettre un terme.
Enfin, qu'est-ce donc que cette histoire de « travail dans le secret » ? L'instruction et l'enquête ne sont secrètes que tant qu'aucune décision judiciaire n'est prise. Le travail des enquêteurs n'est ni plus ni moins secret que celui du juge d'instruction.
(Comme au sujet des fiches S, vous devriez faire un tour sur Wikipédia pour apprendre les rudiments avant de disserter et juger.)
Rédigé par : Marcel P | 28 octobre 2023 à 21:49
@ Achille | 28 octobre 2023 à 15:15
Oui trois ans, le temps de faire l'ENP, l'Ecole nationale de procédure, tout en étant salarié comme clerc significateur. Cela a peut-être changé maintenant. J'ai arrêté quelques mois avant l'examen. Ce n'était vraiment pas ma voie malgré que ce fut une expérience intéressante notamment sur les relations humaines. On touche le fond de la misère sociale. Cela vous prend parfois aux tripes de voir le nombre d'incapables majeurs ne sachant pas gérer raisonnablement leur foyer et victimes d'escrocs...
Rédigé par : hameau dans les nuages | 28 octobre 2023 à 21:02
@ Claude Luçon | 28 octobre 2023 à 16:36
« Dommage, il n'y avait pas de journaliste et cameraman le jour du crime pour filmer la scène, mais que fichaient (terme modéré)-ils ? Ils couraient les gueuses du coin ? »
Ils faisaient leur petite enquête personnelle. Chacun avait son coupable, pour les uns c'était Laroche, pour d’autres c’était la propre mère de Grégory, tout ceci avec témoignages à l’appui, bien sûr. Même Marguerite Duras y est allée de sa théorie. Bon, concernant "le corbeau", il court toujours...
"l’affaire d’Outreau, sombre affaire de pédophilie, qui a valu à son juge instructeur de passer devant une commission d’enquête parlementaire."
C’est bien ce que je dis, mais l’affaire semble-t-il en est restée là. La politique du "Pas de vague" n’est pas spécifique à l’Éducation nationale. Elle existe aussi dans la Justice.
Bon, pour l’affaire Dreyfus, j’ai précisé que je ne m’y arrêterai pas, mais vu l’ambiance du moment, il ne serait pas impossible que l’on nous ressorte une affaire du même genre. On retrouve les mêmes ingrédients antisémites dans certains propos de personnalités politiques ainsi que chez certains manifestants de la manif de cet après-midi..
Manif interdite, mais il est vrai que depuis Mai 68, il est interdit d’interdire...
Rédigé par : Achille | 28 octobre 2023 à 18:08
@ Marcel P | 28 octobre 2023 à 10:20
« Déjà mis en cause dans deux agressions sexuelles de nonagénaires, décédées depuis... »
Vous citez un exemple parmi des milliers d'autres de ce qui est vu comme un scandale par les Français, qui à la limite n'ont pas plus à maîtriser les arcanes de l'art judiciaire que ceux de l'art de la mécanique automobile quand ils ont besoin de faire appel à un professionnel en la matière, et qui ne s'attendent qu'à voir prononcer un jugement conforme à l'esprit de justice dont chaque personne est intuitivement imprégnée, fût-elle quasiment inculte, même si cette vision des choses peut paraître simpliste.
En fait, quand nous en arrivons à constater ce qu'il faut bien appeler des aberrations, nous devons généralement mettre en cause d'une part la Loi, qui en France au pays de Descartes peut être absurde dans certains cas, et d'autre part les magistrats qui ont à l'interpréter et qui hélas semblent parfois donner libre cours à certains biais pouvant friser l'amoralisme cynique.
Dans un cas, un magistrat pourra ainsi prononcer un jugement inattaquable sur le plan du droit mais idiot quant aux conséquences, de même que dans un autre cas un de ses confrères pourra tordre le droit et prononcer un jugement inique.
Depuis quelques années, principalement du fait de certains changements démographiques, nous voyons aussi se multiplier, au nom d'une idéologie des droits de l'homme dévoyée, les jugements ne reconnaissant pas l'application de ces droits pourtant théoriquement universels qu'à l'Autre venu d'ailleurs, en les déniant au Français même victime des pires atrocités de la part du précédent et qui n'a plus que le droit de se faire tuer en silence dans le pays qui lui doit pourtant protection.
Tant que s'élargira la fracture existant entre ce que les Français attendent de ce qui est en principe la justice et sa production, leur colère ne pourra que croître et le pire sera à craindre.
Rédigé par : Exilé | 28 octobre 2023 à 17:02
"En aucun cas l'inculture judiciaire ne peut être un avantage !" (PB)
Et pas que dans le cas judiciaire ! Dans tous les cas : c'est pire dans le cas scientifique, c"est de l'anti-culture ! Quant à la géopolitique et la guerre (WW1, WW2 et Ukraine) ça tourne au tragi-comique !
La culture même quand on admet à l'Académie française un Sud-Américain ne parlant pas français et des académiciens de première génération française, y compris jusqu'à avoir, juste qu'à récemment, une Française aux origines russes comme Secrétaire générale ! Il est vrai que la culture russe était née de la culture française et occidentale, elle nous la rendait sans doute !
Il faut résumer :""En aucun cas l'inculture ne peut être un avantage !" (PB censuré)
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@ Achille | 28 octobre 2023 à 08:13
"l’affaire Grégory dans laquelle, quarante ans après son horrible assassinat, nous ne connaissons toujours pas avec certitude l’auteur du crime."
Le juge qui avait débuté l'enquête s'est suicidé des années plus tard !
Dommage, il n'y avait pas de journaliste et cameraman le jour du crime pour filmer la scène, mais que fichaient (terme modéré)-ils ? Ils couraient les gueuses du coin ?
"l’affaire d’Outreau, sombre affaire de pédophilie, qui a valu à son juge instructeur de passer devant une commission d’enquête parlementaire."
Oui ! Et alors ? Il est passé devant une commission d’enquête parlementaire !
"Je préfère ne pas évoquer l’affaire Dreyfus..."
Ce n'était pas une affaire de justice, c'était un règlement de compte entre militaires et surtout d'espionnage teintée d'antisémitisme !
Là Achille c'est vous qui faites des erreurs, sur une période de 1896 à aujourd'hui, 127 ans, vous avez la mémoire longue et la dent dure !
Rédigé par : Claude Luçon | 28 octobre 2023 à 16:36
@ Claude Luçon | 28 octobre 2023 à 02:36
Vous avez tenu moins d’une journée votre promesse de ne plus vous exprimer que sur la pétrophysique, le Nigeria, l'Ogaden et l'animisme (27 octobre 2023 à 12:10, sous le billet « L’enfant : à éviter ou à vouloir ? »)...
Vous avez toute facilité pour vous éviter les désagréments et les aigreurs que vous causent les médias et les journalistes. Rendez-vous à la déchetterie la plus proche de votre domicile et confiez-lui votre téléviseur, votre radio, votre téléphone et votre ordinateur. Évitez d’acheter des journaux. Cessez de feuilleter les magazines dans le salon de votre coiffeur. Ne fréquentez plus d’amis qui pourraient vous entretenir de l’actualité. Vous serez serein. Non, non, ne vous retirez pas dans un monastère dont les moines ont fait vœu de silence. L’un d’eux pourrait enfreindre la règle...
Parlez-nous donc de pétrophysique... Êtes-vous de ceux qui ont préconisé l’emploi d’avions-renifleurs pour détecter les nappes d’or noir ?
Chaque métier a ses pitres, ses excès, ses irresponsables... et ses grands professionnels...
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@ Achille | 28 octobre 2023 à 08:13
"Il est certaines affaires judiciaires dans lesquelles la Justice a commis d’énormes bourdes, je cite au hasard : (...)"
« Le hasard » fait mal les choses puisque vous citez quatre affaires dans lesquelles la justice ne s’est pas trompée, mais a été trompée... De plus, utiliser l’affaire Dreyfus, toujours restée aux mains de la justice militaire, pour vilipender la justice pénale relève pour le moins de la mauvaise foi.
On oublie un peu vite que le procureur puis le juge d’instruction confient l’enquête et les diverses investigations qu’ils ordonnent à la gendarmerie ou à la police judiciaire, qui, donc, ont une influence importante, voire déterminante, sur leurs conclusions. Il arrive que les compétences de ces services ne soient pas à la hauteur nécessaire...
Il est bien sûr plus facile - plus populiste aussi - de mettre l’erreur sur le dos de la justice dont la décision est publique que sur celui des enquêteurs, qui, théoriquement, travaillent dans le secret...
Dans les affaires d’Outreau et Grégory, de multiples manquements à cette règle sont survenus, provoqués essentiellement par certains médias, qui ont pollué l’enquête et trompé les juges d’instruction, qui manquaient d’expérience...
Dans l’affaire Dils, l’accusé apporte lui-même la preuve de sa culpabilité en identifiant les armes du crime. Auriez-vous été plus perspicace que la juge d’instruction ?
Quant à votre conseil aux « hermines » de se montrer moins arrogantes, sur ce point aussi, en choisissant pour exemples ces trois affaires, vous êtes à côté de la plaque : Dils a obtenu la révision de son procès, une procédure rarissime, et a été indemnisé, ainsi que ses proches (plus d’un million d’euros) ; le Procureur général de Paris, le garde des Sceaux et le président de la République ont présenté leurs excuses aux acquittés d’Outreau ; on peut aussi considérer que le suicide du juge Lambert en 2017 est une forme d’excuse de n’avoir pas compris qu’on le trompait, par négligence, incompétence ou, pire, par volonté de nuire à l’un ou l’autre des protagonistes.
On peut faire beaucoup de reproches à la justice, mais pas ceux que vous lui faites.
Rédigé par : Serge HIREL | 28 octobre 2023 à 16:20
@ hameau dans les nuages | 28 octobre 2023 à 11:08
« Je me souviens encore, ayant été clerc d'huissier stagiaire pendant trois années... »
Stagiaire pendant trois années ? C’est possible ça ?
Vous auriez pu tourner dans une série télévisée avec Michèle Bernier ! 😀
Rédigé par : Achille | 28 octobre 2023 à 15:15
Qui mieux que vous peut parler de ce beau et noble métier de magistrat ?
Un métier qui apparaît néanmoins opaque à la plupart des gens, compte tenu de la multiplication des codes, de leur complexité et de leur enchevêtrement qui nuisent grandement à la clarté, à la compréhension basique et à la simple écoute tout en contribuant à allonger considérablement le temps des instructions.
Sans parler des enquêtes policières qui elles aussi pâtissent et parfois se trouvent entravées par trop de paperasseries purement administratives et tatillonnes.
Il me semble enfin que le fait d'être bardé de diplômes de droit est sans doute nécessaire à l'exercice de ce métier, mais nullement suffisant. Encore faut-il posséder d'authentiques qualités humaines telles que la loyauté, la rectitude, l'objectivité, l'empathie et par-dessus tout le sens de l'écoute. Ce qui peut parfois entrer en dualité avec certains plans de carrière sachant que la magistrature tout comme la police d'ailleurs est fortement hiérarchisée et à structure pyramidale.
Quant à savoir ce qui apparaît comme juste ou injuste dans une décision, le temps et l'instruction ne font rien à l'affaire, même un jeune enfant en a conscience très très tôt. Et quand il vous dit : "c'est pas juste", peut-être est-ce le moment de revoir son jugement ou sa décision...
Rédigé par : Axelle D | 28 octobre 2023 à 15:02
Cher Philippe Bilger,
Une justice qui excuse les voyous et emprisonne les policiers ne mérite que défiance et mépris.
Une justice qui se substitue au pouvoir politique (en sabotant les décisions du politique pourtant élu par le peuple) doit sèchement être remise à sa place, et être au service du droit (et non d'une idéologie).
Mais la meilleure explication au discrédit total que subit la justice de ce pays est donnée par l'excellent ouvrage de votre camarade de CNews Georges Fenech : L'Ensauvagement de la France.
Un livre implacable. Un livre urgent.
Rédigé par : Florestan68 | 28 octobre 2023 à 13:19
@ Tipaza | 28 octobre 2023 à 10:50
Je me souviens encore, ayant été clerc d'huissier stagiaire pendant trois années, du rempart des Dalloz derrière le bureau de mon patron et ami. Ce qui m'intéressait à lire c'était la jurisprudence et ses attendus sur certains sujets donnés.
Rédigé par : hameau dans les nuages | 28 octobre 2023 à 11:08
« À partir du moment où le service public de la Justice est caricaturé et dénigré... » (PB)
Mais puisque la justice ne se considère plus elle-même comme une mission régalienne au sens fort du terme renvoyant à Saint Louis sous son chêne ou à Salomon, dernières marches avant la rencontre finale avec la justice divine, mais un « service public » avec au pire tout le profond dégoût et au mieux la légère moquerie que cette notion inspire en France, de quoi se plaint-elle ?
Rédigé par : Exilé | 28 octobre 2023 à 10:52
Ah, qu'il est beau ce billet dans lequel un homme, le Boss, défend son métier qu'il a adoré et qui lui a bien rendu l'amour qu'il lui portait.
Dans son enthousiasme à défendre ce si beau métier, dont la beauté dépend souvent du côté du prétoire où l'on se trouve, il écrit ceci:
"Il est profondément choquant que l'inculture judiciaire, dans notre société, ne soit pas perçue comme une honte mais presque telle une lacune de salubrité publique."
Puis-je dire qu'en ce qui me concerne, il ne s'agit pas de salubrité publique, mais de santé mentale.
Je me suis amusé à visiter le site des éditions Dalloz, la bible du droit français.
Savez-vous combien il y a de fascicules de droit ?
Cinquante-sept, oui 57, en lettres ou en chiffres !
J'en cite quelques-uns au hasard, qui se déclinent d'ailleurs en sous-volumes :
Droit administratif I Droit commercial et des affaires I Droit constitutionnel I Droit fiscal I Droit immobilier I Droit pénal I Droit social...
J'en passe et des meilleurs, le meilleur étant le code forestier, dans lequel je me suis plongé pour des raisons personnelles, et j'ai découvert, ô surprise, qu'il existait un code forestier pour la France et un autre applicable pour la Guyane !! Si si...!
Franchement, pour ma santé mentale, il m'est plus facile de me plonger dans des livres de physique quantique et d'électromagnétisme plutôt que de droit.
Il faut de tout pour faire un monde.
Mais qu'on ne me reproche pas mon inculture judiciaire, car à l'évidence j'ai de bonnes raisons à présenter pour ma défense. ;-)
N.B. Et encore dans un souci de simplicité pédagogique, je n'ai pas dit qu'aux 57 volumes de droit s'ajoute l'interprétation spécifique de chaque juge ou cour chargé du jugement, parce qu'alors là, le calcul combinatoire donnerait un nombre infini, oui infini, de possibilités de jugements assortis des attendus afférents.
C'est comme ça qu'on dit ?? ;-)
Rédigé par : Tipaza | 28 octobre 2023 à 10:50
Justice racaille, justice pourrie, justice islamogauchiste, il n'y a pas assez de termes pour qualifier cette déchetterie judiciaire entourée de murs des cons et ses jugements racistes anti-Blancs en faveur des cailleuras hyperrelâchés hyperrécidivistes ; et hyper-rapide quand il s'agit d'embastiller les identitaires des Alpes qui font le boulot à la place de cette justice laxiste complice des passeurs migrants et ceux qui demandent la fermeture des mosquées terroristes.
Justice mafia, justice dépendante du pouvoir et des cabinets noirs, ripoublique des juges qui donne sans cesse des leçons de démocratie au monde entier.
Rédigé par : sylvain | 28 octobre 2023 à 10:50
Monsieur Bilger,
Il est un domaine dans lequel l'action judiciaire est rarement comprise et, pour tout dire, rarement compréhensible : ce qui a trait à l'incarcération, et notamment la détention provisoire.
Des magistrats placent en détention provisoire des policiers (affaire Nahel Merzouk, mais avant cela Michel Zecler), alors que personne ne parvient à croire qu'elle puisse être justifiée au regard de l'article 144 du code de procédure pénale. Peu importe comment on tourne le problème, les conditions du 144 ne trouvent pas à s'appliquer.
Lorsque cela est dit par un fonctionnaire directeur général, et pas des moindres, les syndicats de magistrats font semblant de pas comprendre quel est le sens de l'accusation - celle d'une détention provisoire injustifiée au regard de la loi et donc arbitraire - et prétendent qu'il s'agit d'une remise en cause de l'indépendance de la Justice.
Les mêmes qui à longueur de temps nous racontent que c'est bien du fait de la loi qu'ils remettent en liberté sous contrôle judiciaire des violeurs, parce que la détention provisoire n'est pas absolument nécessaire, considèrent aussi que toute discussion sur leur non-respect de la loi serait une remise en cause de leur indépendance. À croire qu'ils se considèrent indépendants de la loi.
Il est en fait ahurissant que le pouvoir le plus exorbitant, celui de placer en détention provisoire, soit confié à des gens irresponsables en droit, à qui nul n'aurait le droit de demander des comptes.
On peut prendre le problème comme on veut, être d'accord ou pas avec telle décision, en étant bien ou mal renseigné, le fait est qu'on peinerait à trouver une autre profession dont les décisions ont des conséquences majeures sur la vie des individus et qui pourtant n'en sont pas responsables. Et qu'on ne nous dise pas que c'est une condition nécessaire sinon ils ne pourraient rien faire : ce même argument pourrait être employé pour n'importe qui d'autre.
La magistrature ne peut donc pas ne pas recevoir de leçons, tant que régnera l'opacité sur la remise en liberté d'individus sans gages de représentation avec un fort risque de réitération et le maintien en détention d'individus sans risque de fuite ni réitération.
Je ne vous ferai pas l'affront de faire un catalogue de décisions ahurissantes de 2023.
Dernière en date :
« Déjà mis en cause dans deux agressions sexuelles de nonagénaires, décédées depuis, Samir B. a été incarcéré jeudi pour deux autres faits survenus en septembre et octobre. Cela porte à quatre le nombre de victimes parmi les patientes du service de gériatrie de l’hôpital d’Argenteuil. »
https://www.leparisien.fr/val-d-oise-95/hopital-dargenteuil-lagresseur-sexuel-presume-de-vieilles-dames-ecroue-apres-deux-nouvelles-plaintes-27-10-2023-BXY2DE4H2FF4ZJQWKRY7YQ3ZGY.php
N'y a-t-il pas une responsabilité à chercher ? N'y a-t-il pas une erreur d'appréciation évidente ? Quel artifice peut-on trouver pour estimer que le 144 du code de procédure pénale ici s'opposait à la détention provisoire ?
Rédigé par : Marcel P | 28 octobre 2023 à 10:20
La furie des temps exige d'éliminer ce qui la condamnerait.
Quelle cour voulait supprimer Netanyahou ?
Il est l'heure pour les démocraties de savoir s'examiner, merci à notre hôte de le souligner.
Rédigé par : Aliocha | 28 octobre 2023 à 10:18
« Mais qu'en revanche, dans le domaine de la justice, on se croie autorisé à émettre des avis sans rien savoir ou trop peu pose un vrai problème à la fois technique et démocratique. En aucun cas l'inculture judiciaire ne peut être un avantage ! » (PB)
Quant un maçon a monté un mur de travers, il n’est pas nécessaire d’avoir un diplôme d’architecte pour constater les malfaçons, tout comme il n’est pas obligatoire de savoir comment fonctionne un moteur à explosion lorsqu’un garagiste a saboté la réparation de votre voiture.
Il est certaines affaires judiciaires dans lesquelles la Justice a commis d’énormes bourdes, je cite au hasard :
- l’affaire Grégory dans laquelle, quarante ans après son horrible assassinat, nous ne connaissons toujours pas avec certitude l’auteur du crime.
- l’affaire de Montigny-les Metz qui a valu à Patrick Dils 17 années de prison avant de reconnaître son innocence,
- l’affaire d’Outreau, sombre affaire de pédophilie, qui a valu à son juge instructeur de passer devant une commission d’enquête parlementaire.
Je préfère ne pas évoquer l’affaire Dreyfus, vu le contexte actuel, avec fabrication de fausses preuves et qui a valu au capitaine quatre ans de bagne à l’île du Diable.
Même aujourd’hui avec tous les moyens scientifiques dont elle dispose, la Justice peut se tromper, mais qu’elle évite de se draper dans son hermine en prenant des airs indignés quand elle commet une erreur. Merci !
Rédigé par : Achille | 28 octobre 2023 à 08:13
"Comment alors est-il possible que la Justice fasse l'objet d'une appréhension lucide quand médiatiquement on relate exclusivement les failles, les carences ou les erreurs en oubliant l'essentiel qui fonctionne bien..." (PB)
Mais il n'y a pas que la justice qui reçoive ce genre de traitement, nous n'avons plus de journalistes nous avons des "sages", qui jugent, prédisent, conseillent, avisent,
Rapporter des faits, bah : "a che cosa serve ?"
On n'analyse plus, on sanctionne !
Il faut suivre les commentateurs de nos TV, les entendre nous donner en fin d'émission la liste d'une bande d'inconnus qui va du caméraman à la Madame Pipi des toilettes en passant par la coiffeuse, leur intendance !
Au point qu'on ne se souvient plus du sujet qu'ils venaient d'aborder !
Nous sommes à la période du "Moi !"
L'important est qu'on les voie, qu'ils répètent leurs noms, c'est du showbiz sans star !
Ils font du cinéma et nous fournissent le casting !
La question est : ces gens qui parlent tant ont-ils vraiment quelque chose d'intelligent à dire ?
La réponse est non !
Ils fabriquent, inventent, compliquent, embellissent les uns et salissent les autres, promeuvent un inconnu qui devient la règle...
Ils renversent les rôles : ils jugent les magistrats, sanctionnent les policiers et justifient les voyous !
Triste foutoir que nos médias !
Pas étonnant que les manifestants, pour tout comme pour rien, les malmènent !
Les manifestants ne savent pas pourquoi, mais les journalistes eux le savent.
(Adaptation d'un proverbe chinois)
Rédigé par : Claude Luçon | 28 octobre 2023 à 02:36