Que la bienveillance soit un gros mot, je l'ai longtemps cru. Je ne suis plus sûr d'en être totalement persuadé aujourd'hui.
Je voudrais, pour répondre à l'interrogation que je formule, ne pas trop me faciliter la tâche. J'élimine d'emblée les bienveillances tellement systématiques et mécaniques qu'elles révèlent un manque de caractère, un abandon paresseux à ce qu'est l'autre, quoi qu'il puisse penser et dire. Pour ces êtres à la personnalité flottante, le verre est toujours plein ou au moins à moitié. La vie n'est jamais un combat mais une interminable et lassante sucrerie.
Mais une fois cela exprimé, il convient que j'affronte le problème. Quand on s'est senti obligé, comme moi, d'opposer sans cesse à la bienveillance même acceptable, comme un authentique élan du coeur, le réalisme, voire la dureté d'une conception humaine antagoniste, ne nourrissant pas la moindre illusion, n'ai-je pas été coupable, à rebours, de ce que je reprochais à ceux que je qualifiais trop rapidement de naïfs ?
Au fil du temps il m'est peu à peu apparu que le fait d'aller chercher le pire, à chaque fois que j'avais pourtant le droit de procéder à un arbitrage équitable, dans les comportements d'autrui, de procéder sans l'ombre d'une hésitation à des analyses où l'autre était toujours et forcément perdant, relevait d'une forme de pathologie. Comme si j'avais besoin, pour être à l'aise, de poser comme un postulat que le pessimisme serait l'attitude juste et la bienveillance une facilité, une faiblesse à rejeter.
Je pourrais plaider que ce n'est qu'une question de tempérament et que sur les dispositions d'un caractère, on ne peut rien faire. Ce serait triste de considérer qu'il y a là comme une fatalité et que les uns ont à tirer parti de leur bienveillance et les autres de leur rigueur. Même si le combat n'est pas gagné d'avance, il mérite d'être mené.
D'abord en s'attaquant à la racine de cette conception sombre des relations humaines, qui fait fi de toute indulgence parce que les autres, s'ils n'ont pas forcément tort dans l'instant, sont cependant coupables d'une certaine manière. Ce qui autorise les êtres qui comme moi se complaisent dans les appréciations noirâtres à ne s'estimer jamais en faute parce que d'abord elles correspondent à ce dont ils ont besoin et qu'ensuite le problème n'est plus de savoir si autrui a été innocent mais quand et comment il a été coupable.
Je vais dorénavant tenter de résister à cette amère dilection d'autant plus redoutable qu'on trouve toujours aisément de quoi nourrir une hostilité de principe qui ambitionne de s'exprimer toujours. Il est en effet tellement facile de se démontrer, avant d'en faire part, pourquoi le verre d'autrui est à demi-vide. On se persuade qu'on est objectif mais en réalité c'est l'extrême répugnance à rendre avec équité justice à autrui, qui domine et qui entraîne sur des chemins aussi négatifs que ceux inverses positifs qui vous agacent.
Ce n'est pas si simple de s'arracher à une habitude qui est devenue réflexe et qui offre le grand avantage de vous épargner les embarras du choix et les scrupules de l'honnêteté au bénéfice d'un constat univoque, sans la moindre nuance. Il est toujours mauvais, celui qui pour mille raisons appelle de votre part un décret critique. Parce qu'on est ce qu'on est, parce qu'on refuse de le traiter comme il convient, parce que l'existence n'est pas un long chemin tranquille et qu'on n'est pas chargé de distiller une douceur que généralement on ne vous offre pas.
Il y a des impossibilités de bienveillance qui sont engendrées par la pauvreté du langage et le défaut de culture : ceux-ci incitent plutôt en effet à des postures manichéennes où la violence, le mépris prennent trop de place. Les sentiments d'équilibre et de mansuétude sont l'expression d'une société, la marque d'une civilisation, qui savent la beauté de la juste mesure, qui connaissent le goût et la saveur des mots, qui n'ont pas peur de la présence de l'autre, richesse plus qu'intrus.
À dire vrai, cet examen de conscience, ce questionnement sur ma durable infirmité ou obsession de ne rien concéder à une approche heureuse et pacifique me sont venus d'une double origine.
Sur ce blog, certes celui de la liberté d'expression, je suis étonné par la rudesse absolue de certaines attaques personnelles sans le moindre lien avec le sujet. Où est donc passée la bienveillance ?
Mon amie Elisabeth Lévy qui ne brille pourtant pas par la frilosité orale et intellectuelle m'a un jour très aimablement reproché de n'être pas bienveillant. Avait-elle raison ?
La bienveillance n'est pas un gros mot. Je ne suis pas guéri mais je me soigne.
Mon ordre mondial...
Mon Dieu, gardez-nous des idoles.
"Heureux celui qui lit et ceux qui entendent les paroles de la prophétie, et qui gardent les choses qui y sont écrites ! Car le temps est proche."
https://saintebible.com/lsg/revelation/1.htm
Rédigé par : Aliocha | 31 décembre 2023 à 12:39
@ Aliocha | 29 décembre 2023 à 09:03
Dans votre idéologie, tout le monde est violent, coupable de meurtre, il faut accepter d’être trucidé pour que vienne le règne de votre ordre mondial.
Vaste programme !
Rédigé par : Vamonos | 31 décembre 2023 à 01:58
La paranoïa est une protection pour ceux qui, démunis face au véritable, tiennent à continuer à se mentir et ne peuvent envisager le vrai que comme l'usage d'un psychotrope.
La question en question se pose donc ici aussi à Vamonos, qui suggère que se passer de violence serait meurtrier et, comme Nicodème se prétendant docteur d'Israël, avoue ignorer ce genre de chose, se cache dans les ténèbres de son accusation pour ne pas être vu dans la lumière qui dévoile les œuvres humaines.
Il y a donc ici le geste fondamental qui permettrait la survie de l'humanité, quand chacun admettra d'être vu tel qu'il est, un meurtrier, et sur la base de cette connaissance accèdera à la capacité de renoncer à son hostilité envers Dieu et son prochain.
À votre santé !
Rédigé par : Aliocha | 29 décembre 2023 à 09:03
@ Deviro | 28 décembre 2023 à 12:31
Si vous me suppliez, alors je vais essayer de vous ouvrir les yeux. Toutefois, il n’y a pas plus aveugle que celui qui ne veut pas voir que le concept de la bienveillance est à géométrie variable.
Les circonvolutions en langage archaïque d’une prose composée en mélangeant des traductions approximatives, jaillissent d’un cerveau embrouillé par l’usage de substances que l’on trouve facilement en Suisse. Non, ce n’est pas du chocolat.
Pendant que perplexe vous vous demandez ce qui a été fumé, c’est vous qui êtes fumé dans le dos d’un coup de revolver muni d’un silencieux.
Vous n’avez pas rien vu venir, son entourage dira qu’il était si gentil, si prévenant et si fervent.
Rédigé par : Vamonos | 29 décembre 2023 à 03:02
L'expérience n'a pas besoin d'être effectuée deux fois pour transmettre son message, d'où l'unicité du phénomène.
Par contre, les humains n'en ont toujours pas tiré enseignement et continuent à sacrifier pour produire sans fin du faux dieu, en vain et inutilement.
Ce n'est pas tant qu'ils méritent l'enfer mais, désormais renseignés, choisissent d'y rester.
La violence, c'est comme la dope, c'est difficile de s'en désaccoutumer.
Rédigé par : Aliocha | 28 décembre 2023 à 23:31
Là, je ne comprends pas non plus, mais ça n'a rien à voir avec le sabir sacré de Aliocha ou son sacré sabir, je ne sais plus... (Aliocha | 28 décembre 2023 à 16:20)
"Ce n’est plus l’homme qui offre des sacrifices à Dieu, mais Dieu qui se sacrifie pour l’homme, en livrant pour lui à la mort son Fils unique"
Sacrifice d'autant plus grand et méritoire, donc, que c'était son unique fils ?
Mais Dieu étant omnipotent, il aurait donc pu se fabriquer plusieurs fils...
C'est fichu, je sens déjà que je vais aller en enfer...
Rédigé par : Deviro | 28 décembre 2023 à 19:08
La concurrence des bienveillants sur la peau d'Aliocha, tout un poème pour éviter de renoncer à l'hostilité envers Dieu et envers le prochain ?
Mary la sabreuse n'a toujours pas répondu à la question essentielle induite par la réflexion d'un prêcheur en la basilique Saint-Pierre qu'elle prit, comme on se prend les pieds dans le tapis, pour un chamane :
« Dans le Christ, c’est Dieu qui se fait victime, et non pas la victime (chez Freud, le père primordial) qui, une fois sacrifiée, va être ensuite élevée à la dignité divine (le Père des cieux). Ce n’est plus l’homme qui offre des sacrifices à Dieu, mais Dieu qui se sacrifie pour l’homme, en livrant pour lui à la mort son Fils unique (cf. Jean3, 16). Le sacrifice n’a plus fonction d’apaiser la divinité, mais plutôt d’apaiser l’homme et de le faire renoncer à son hostilité envers Dieu et envers son prochain. »
Raniero Cantalamessa, 2. 4. 2010
Aïe, voilà qui ne va pas calmer Deviro !
Qu'il ne se sente pas obligé de fumer sylvain...
Vous me direz qu'incapables en ce bas-monde d'exercer la justice, il nous faut bien continuer à sacrifier à la force pour maintenir la paix des braves.
Rédigé par : Aliocha | 28 décembre 2023 à 16:20
"Et si "À la recherche du temps perdu" nous était conté", par Jean Ferrière plutôt que par Aliocha qui s'efforce manifestement de reproduire un mode d'écriture archaïque rappelant "furieusement" le boustrophédon !
À ce détail près que lui dans son jargon prétentieux et mal digéré aurait surtout tendance à mettre la charrue avant les boeufs !
https://www.mollat.com/livres/2375256/jean-ferriere-et-si-a-la-recherche-du-temps-perdu-nous-etait-conte-ou-marcel-proust-par-les-textes
Rédigé par : Axelle D | 28 décembre 2023 à 14:13
Bonjour cher hôte,
Je préfère gentil à bienveillant. Ce dernier fait partie de ces mots génériques, répétés, dont le but est de mettre en valeur celui qui l'emploie, sous-entendu je suis bienveillant, une bonne personne, autre locution faisant l'objet d'un emploi surabondant, plutôt qu'il témoigne de la réelle bienveillance de celui qui s'en sert.
Macron parlant de bienveillance, par exemple. C'est un peu comme un gôôôchiste qui parle d'humanisme. Ça permet de s'absoudre d'en faire preuve puisqu'on en parle, qu'on affirme qu'on l'est. Le monde des mots qu'on ne paye pas d'actes.
Rédigé par : Jérôme | 28 décembre 2023 à 13:56
@ Deviro | 28 décembre 2023 à 12:31
"Une requête, une supplique à vous tous...
Qui pourra me décrypter ce qui suit (Aliocha | 28 décembre 2023 à 09:23) ?"
"Dis-moi ce que tu fumes, je te dirai qui tu es"...
Rédigé par : sylvain | 28 décembre 2023 à 13:30
@ Deviro | 28 décembre 2023 à 12:31
« Qui pourra me décrypter ce qui suit ? »
C’est facile... Aliocha est super-bienveillant, mais, pour vous le faire savoir, il a besoin de vous torturer les méninges... Bel exemple de « en même temps ».
Rédigé par : Serge HIREL | 28 décembre 2023 à 13:22
@ Deviro | 28 décembre 2023 à 12:31
Je n’en vois qu’un sur ce blog : Tipaza, sinon il y a aussi la machine Enigma… :)
Rédigé par : Achille | 28 décembre 2023 à 13:15
Il suffit de demander, Mémé est là :
« Tant de fois, au cours de ma vie, la réalité m’avait déçu parce que au moment où je la percevais, mon imagination qui était mon seul organe pour jouir de la beauté, ne pouvait s’appliquer à elle en vertu de la loi inévitable qui veut qu’on ne puisse imaginer que ce qui est absent. Et voici que soudain l’effet de cette dure loi s’était trouvé neutralisé, suspendu, par un expédient merveilleux de la nature, qui avait fait miroiter une sensation — bruit de la fourchette et du marteau, même inégalité de pavés — à la fois dans le passé ce qui permettait à mon imagination de la goûter, et dans le présent où l’ébranlement effectif de mes sens par le bruit, le contact avait ajouté aux rêves de l’imagination ce dont ils sont habituellement dépourvus, l’idée d’existence — et grâce à ce subterfuge avait permis à mon être d’obtenir, d’isoler, d’immobiliser — la durée d’un éclair — ce qu’il n’appréhende jamais : un peu de temps à l’état pur. L’être qui était rené en moi quand, avec un tel frémissement de bonheur, j’avais entendu le bruit commun à la fois à la cuiller qui touche l’assiette et au marteau qui frappe sur la roue, à l’inégalité pour les pas des pavés de la cour Guermantes et du baptistère de Saint-Marc, cet être-là ne se nourrit que de l’essence des choses, en elles seulement il trouve sa subsistance, ses délices. Il languit dans l’observation du présent où les sens ne peuvent la lui apporter, dans la considération d’un passé que l’intelligence lui dessèche, dans l’attente d’un avenir que la volonté construit avec des fragments du présent et du passé auxquels elle retire encore de leur réalité ne conservant d’eux que ce qui convient à la fin utilitaire, étroitement humaine qu’elle leur assigne. Mais qu’un bruit, qu’une odeur, déjà entendu et respirée jadis le soient de nouveau, à la fois dans le présent et dans le passé, réels sans être actuels, idéaux sans être abstraits, aussitôt l’essence permanente et habituellement cachée des choses se trouve libérée et notre vrai moi qui parfois depuis longtemps, semblait mort, mais ne l’était pas autrement, s’éveille, s’anime en recevant la céleste nourriture qui lui est apportée. Une minute affranchie de l’ordre du temps a recréé en nous pour la sentir l’homme affranchi de l’ordre du temps. Et celui-là on comprend qu’il soit confiant dans sa joie, même si le simple goût d’une madeleine ne semble pas contenir logiquement les raisons de cette joie, on comprend que le mot de mort n’ait pas de sens pour lui ; situé hors du temps, que pourrait-il craindre de l’avenir ? »
https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Proust_-_Le_Temps_retrouv%C3%A9,_tome_2.djvu/20
Cela ne suffira sûrement pas pour enseigner à Deviro la bienveillance, ses dieux méchants lui sont réalité, la vengeance à jamais empêchée d'accéder à la miséricorde qui pourtant permet d'envisager la vie autrement que comme une condamnation à mort, le père autrement que comme un tyran, et genau comme un frère.
Rédigé par : Aliocha | 28 décembre 2023 à 13:05
Une requête, une supplique à vous tous...
Qui pourra me décrypter ce qui suit (Aliocha | 28 décembre 2023 à 09:23) ?
"Les lèvres d'or de la blessure infectée d'orgueil souillent la charité que pourtant, gardées bien propres, elles auraient pouvoir de proférer sans ricaner, laissant au père imaginé ses illusions d'identité tortionnaire, pour enfin accéder à la réalité unique d'une communion universelle des frères, librement envisagée jusqu'en la mort alors acceptée avec confiance et bénignité, condamnation en grâce suffisante transfigurée comme dithyrambes en louanges de la vengeance au pardon."
Rédigé par : Deviro | 28 décembre 2023 à 12:31
Les lèvres d'or de la blessure infectée d'orgueil souillent la charité que pourtant, gardées bien propres, elles auraient pouvoir de proférer sans ricaner, laissant au père imaginé ses illusions d'identité tortionnaire, pour enfin accéder à la réalité unique d'une communion universelle des frères, librement envisagée jusqu'en la mort alors acceptée avec confiance et bénignité, condamnation en grâce suffisante transfigurée comme dithyrambes en louanges de la vengeance au pardon.
Rédigé par : Aliocha | 28 décembre 2023 à 09:23
Dans une halle d'aéroport, un homme vient vers moi, l'air bénin, tend la main: "vous vous souvenez de moi ? Vous m'avez condamné à...mois pour......Je vous remercie car vous avez été clément."
Un peu abasourdi, j'ai été saisi peu après d'un fou rire incoercible: je me voyais, vêtu d'une robe blanche immaculée, la tête penchée sur le côté, souriant, affable, étendant la main sur un repenti respectueux tout en lui tirant un bourre-pif.
Clément ? Roi ? Oui, par esprit de politique occasionnelle. Président ? Style président, du premier au dernier, exerçant son droit de grâce, mais chez nous, ça ne veut rien dire, on ne condamne plus à mort. La grâce ce n'est pas la clémence, c'est un dispositif.
Alors ? La bienveillance ? Elle diffère de la clémence (celle d'Auguste) parce qu'elle n'a rien à pardonner, elle se déroule selon un processus de construction/subordination. On n'est pas bienveillant vis-à-vis d'un gendarme, on peut juste s'abstenir de rire. Mais le raisonnement ne vaut pas car c'est une caractéristique commune avec la clémence.
On peut rapprocher la chose du bénévolat, vouloir le bien, sans contrepartie, intellectuelle ou physique, sans souhaiter de bénéfice autre que celui de passer pour quelqu'un de remarquable, ou un parfait couillon.
Il y a nécessairement une dose de hiérarchie dans ces vocables. C'est sans doute pour cela que Staline était le petit père des peuples, régulièrement affublé de bienveillance: parce qu'il était, non le chef, mais le père, tout le monde sait ça.
La miséricorde se rapproche à grands pas, qui permet au tortionnaire d'achever son patient d'une balle miséricordieuse.
Ibi magna caritas ibi injuria.
Rédigé par : genau | 28 décembre 2023 à 00:09
@ Michel Deluré | 27 décembre 2023 à 16:57
"Mais faut-il encore que votre livre soit vraiment persuasif et votre gourdin suffisamment dissuasif !"
Toute révolution commence par un livre persuasif pour une minorité agissante, et continue par un gourdin dissuasif et rapidement persuasif pour la majorité silencieuse.
C'est bien connu.
Je me demande si vous avez vraiment suivi vos cours d'histoire étant étudiant. ;-)
Rédigé par : Tipaza | 27 décembre 2023 à 20:09
Je suis bienveillant avec tout le monde, ou presque. Ce n’est pas une raison pour me laisser en… der, fût-ce par un président de la République !
Rédigé par : Pierre | 27 décembre 2023 à 18:47
@ Axelle D | 27 décembre 2023 à 13:35
« Charité bien ordonnée commence par soi-même. »
Maxime que devraient méditer les faux parangons d'humanisme mais vrais escrocs avant d'ouvrir la porte à la Terre entière au risque de créer un pandémonium ingérable, ne pouvant qu'entraîner leur propre disparition ainsi que la nôtre.
Rédigé par : Exilé | 27 décembre 2023 à 18:34
"Bienveillance" : La bienveillance est la disposition affective d'une volonté qui vise le bien et le bonheur d'autrui. (Wiktionnaire)
Qui demande plus ?
Rédigé par : Claude Luçon | 27 décembre 2023 à 18:20
Comment voulez-vous parler de bienveillance, de compassion et d’empathie avec des gens qui passent leur temps à vouloir casser les codes ?
L’exemple vient d’en haut, les grossièretés sont généralisées. L’expression revient en boucle, il s’agit de casser les codes ce qui est une manière polie de dire qu’il faut casser les couil*es et les ovaires.
Rédigé par : Vamonos | 27 décembre 2023 à 18:02
@ Tipaza 27/12/23 11:45
Belle synthèse effectivement que celle que vous nous proposez. Mais faut-il encore que votre livre soit vraiment persuasif et votre gourdin suffisamment dissuasif !
Rédigé par : Michel Deluré | 27 décembre 2023 à 16:57
Bonne année à M. (et Mme) Bilger et merci pour l'accueil bienveillant qu'il nous réserve sur son blog.
Rédigé par : Reguin | 27 décembre 2023 à 13:50
« Charitas bene ordinata incipit a seipso »
Charité bien ordonnée commence par soi-même.
Il en est de même de la bienveillance, aptitude à faire le bien et à oeuvrer en homme de bonne volonté. En vertu de quoi l'on ne peut donner, partager ou faire fructifier que ce que l'on possède au départ.
Rédigé par : Axelle D | 27 décembre 2023 à 13:35
La bienveillance semble être un effet un gros mot en France, en particulier chez les gens qui représentent l’État.
Ce serait tout même bien si les fonctionnaires appartenant aux services publics ne se considéraient pas d'office au-dessus des gens qu'ils sont supposés servir - eh oui - et s'ils ne se croyaient pas obligés de considérer ces derniers au mieux comme des gêneurs et au pire, dans les centres quasiment vérolés par un syndicalisme de type bolchevique, comme des ennemis de classe à abattre.
Ils seraient bien inspirés de s'inspirer de leurs homologues de certains pays étrangers qui s'efforcent de dialoguer avec leurs interlocuteurs avec le sourire, sans pour autant s'en porter plus mal, ce qui au passage permet de désamorcer par avance certains risques de contestation.
Par ailleurs, nous sommes aussi en droit de désapprouver le comportement de M. Macron qui, ayant lui-même renoncé à une dignité qu'il exige pourtant d'être respectée par les autres, a traité avec un vocabulaire de charretier et sans aucune bienveillance les Français qui, soit pour des raisons d’éthique médicale soit pour des doutes sérieux sur la sécurité d'un vaccin qu'ils ont estimé bricolé à la va-vite, ont refusé de se le faire injecter.
Rédigé par : Exilé | 27 décembre 2023 à 13:14
Notons quand même que dans ce pays de traîtres collabos immigrationnistes fachislamistes gauchistes macroniens bienveillants, il existe des moments de liberté de parole et de vérités qui échappent à toute censure et inquisition, malgré la chape de plomb qui essaie en vain de les étouffer avec leur justice complice pétainiste :
Zemmour, the King, the best, hypercondamné pour délit de vérité…
CNews - Praud - Kelly pour leur liberté de ton et leurs preuves chiffrées avérées qui gênent les soumis bienveillants gauchistes macroniens qui tentent de justifier par tous les moyens les plus sordides tous ces crimes islamistes dont ils sont coupables.
Le RN qui ne bêle pas avec les moutons PS PCF EELV LFI NUPES du berger Macron dans cette AN soumise aux islamistes.
Si la vérité sort de la bouche de l'extrême droite, alors je suis à donf d'extrême droite minimum, d'ultra droite au mieux.
Rédigé par : sylvain | 27 décembre 2023 à 12:57
@ Serge HIREL | 27 décembre 2023 à 10:24
À l'encontre de Paul Claudel clamant que "la tolérance, il y a des maisons pour ça", j'ai toujours tenu que le "Supportez-vous les uns les autres" de saint Paul pourrait se traduire par: "Tolérez-vous les uns les autres".
Si on ajoute à la nomenclature des fruits de l'Esprit de l'épître aux Galates rappelée dans mon premier commentaire, cet adage pré-soixante-huitard de l'"apôtre des gentils": "Tout est permis, mais tout ne convient pas", on pourrait prendre ce témoin non oculaire, cette pièce rapportée aux origines lointaines du protestantisme, cette treizième (avec les Douze) ou deuxième colonne de l'Église (avec saint Pierre), non pour le conservateur pour lequel il passe aux yeux du plus grand nombre, mais, un peu contre-intuitivement, pour un grand tolérant et pour le chantre de la bienveillance.
_______________________________
@ Lodi | 27 décembre 2023 à 06:32
La confession publique, origine de la confession auriculaire qui l'a pervertie, remise en honneur en Russie par l'institution des starets décrite dans les Frères Karamazov, peut certes être une pratique sectaire de surveillance collective de l'adepte si le guide spirituel, le maître ou le gourou tourne la quête de ses "dirigés" en adhésion malsaine à sa propre quête narcissique, mais est aussi la modalité négative de cette confession positive qu'est la confession de foi.
Rédigé par : Julien WEINZAEPFLEN | 27 décembre 2023 à 12:19
Bienveillance, bienveillance... ils y vont tous de leurs définitions bien moutonnières.
Un petit quatrain de mon cru qui change de l'ambiance trop bienveillante :
Le livre d'une main,
De l'autre le gourdin,
La seule façon,
D'avoir raison.
Rédigé par : Tipaza | 27 décembre 2023 à 11:45
La bienveillance est l'arme des faibles :
Faibles et lâches les diplomates des années trente/quarante qui ont été très bienveillants avec Hitler, alors qu'on pressentait un danger pour l'Europe s'il accédait au pouvoir. Résultat : des millions de morts.
Faibles et lâches nos gouvernants bienveillants avec les criminels arabo-africains migrants clandestins illégaux protégés par la macronie, les Nupes et la justice hyperbienveillante envers le crime importé. Résultat : des milliers de cadavres sanglants sur les mains du pouvoir.
Exemple de baragouinage très gauchiste : le terrorisme comme "arme des pauvres et des désespérés", expression de bienveillance démagogique qui relève de l’imagerie, les faits ont déjà démontré le contraire ; les LFI sont un modèle de bienveillance criminelle avec leur Hamas bien-aimé.
Les têtes pensantes du terrorisme utilisent certes la misère qu’ils créent et entretiennent, puisque la force des mouvements tels que les Frères musulmans, le Hezbollah, le Hamas, est d’affamer leurs ouailles et venir ensuite leur faire la charité par la biais d’associations dites (sans rire) de bienveillance. Et ainsi de les conditionner facilement au djihad.
Ce fut le cas également en Algérie.
Il est pathétique de voir qu’il existe encore de nos jours des élites intellos de gauche rabâcher en boucle ces inepties criminelles.
Rédigé par : sylvain | 27 décembre 2023 à 11:01
La bienveillance malheureusement compte parmi ces vertus trop souvent portées de nos jours en dérision parce que n'étant plus de mode. Voilà qui en dit beaucoup sur l'état actuel de notre société, de son désarroi, de ses inquiétudes, de ses interrogations.
Certes, ce serait acte de faiblesse que d'agir en toutes circonstances, aveuglément, par seule bienveillance, cette dernière n'induisant nullement qu'en son nom nous devions tout accepter. Tout comme la tolérance, la bienveillance a ses limites.
Mais la bienveillance est cette disposition qui nous impose d'abord de prendre conscience que l'autre n'est pas un autre nous-même, qu'il pense différemment de nous, qu'il partage des convictions autres, qu'il défend des opinions qui sont peut-être plus proches de la vérité que ce que nous considérons comme nos certitudes et que par conséquent sa connaissance nous échappe. Comme l'affirmait Malebranche : « Ainsi la connaissance que nous avons des autres hommes est sujette à l'erreur si nous n'en jugeons que par les sentiments que nous avons de nous-mêmes ».
Être bienveillant, c'est être animé par la volonté d'adopter un comportement éthique qui, tout en restant moi-même, me conduit à porter attention à l'autre, à le respecter, pour autant qu'il m'accorde la réciprocité.
« La véritable politesse consiste à marquer de la bienveillance aux hommes ; elle se montre sans peine quand on en a » (J.J. Rousseau)
Rédigé par : Michel Deluré | 27 décembre 2023 à 10:53
Pas de bienveillance pour Laurent Ruquier .
L’animateur a jeté l’éponge face à l’audience décevante de son émission de 20 heures sur BFM censée faire concurrence à "l’Heure des Pros 2".
Son humour qui ne dépassait pas le niveau des moqueries d’un ado en recherche d’identité ne fonctionne plus.
Il va falloir qu’il renouvelle son registre.
Le style franchouillard réac est occupé par Pascal Praud.
Le style vulgaire lourdingue est pris par Cyril Hanouna.
Reste le style "woko-bobo", mais il est déjà accaparé par les députés #LFI et les écolos.
Pas facile d’amuser les Français en ce moment. Le coeur n'y est pas.
Rédigé par : Achille | 27 décembre 2023 à 10:43
"Il y a des impossibilités de bienveillance qui sont engendrées par la pauvreté du langage et le défaut de culture" (PB)
Tout à fait, ce qui est mon cas alors que, malgré tout, me colle à la peau le fait d'avoir un côté saint-bernard trop prononcé. Cette limite à la bienveillance se traduisant par un lapidaire: "trop bon, trop c**". Car figurez-vous que dans le monde rural très éloigné des règles de civilité urbaine, j'ai la réputation, étant une pièce rapportée, d'avoir un langage très châtié quand la majorité l'ont charretier.
"Toi tu as fait des études !" (alors que c'est faux) m'a-t-on souvent lancé à la figure. Obligé de le démentir, alors que sur ce blog certains me reprochaient de ne pas en avoir fait. Reconnaissez que ma situation, l'arrière-train coincé entre un fauteuil Voltaire et le tabouret pour traire, n'est pas évidente ! :).
Heureusement que nous allons vivre une époque formidable.
Rédigé par : hameau dans les nuages | 27 décembre 2023 à 10:27
La bienveillance est affaire de cœur, plus proche d’un comportement intime irraisonnée que d’une posture sociale dûment réfléchie. Dans un monde perpétuellement conflictuel, elle est certes un sentiment louable, mais qui rend fragile celui qui en fait preuve. Elle altère la lucidité, l’observation et même la réflexion dans la mesure où elle place un filtre déformant entre la réalité et sa perception. Elle peut aller jusqu’à introduire la naïveté dans ce rapport, ce qui, d’évidence, met celui qui la fait sienne en situation de faiblesse.
Si, dans la vie privée, conjugale, familiale, amicale, elle apporte une sérénité durable, mais parfois au prix d’accepter une domination, dans l’espace professionnel et la vie sociale, elle peut tout autant être source de bonne entente que s’avérer un véritable handicap. Tout dépend de l’attitude de l’autre, si, lui aussi bienveillant, il construit un rapport sincère ou si, au contraire, sans scrupule, il en profite pour s’imposer. Mieux vaut ne pas être bienveillant dans un milieu où le chacun-pour-soi est la règle, la sphère politique par exemple... Mais il en est beaucoup d’autres.
Hors du cercle intime, dans lequel elle doit s’épanouir, à la bienveillance qui me paraît souvent périlleuse, je préfère la tolérance. C’est une vertu qui, pas nécessairement naturelle, se forge au fil de la vie, tant les événements vécus, les rencontres survenues peuvent apporter ce besoin de comprendre l’autre, de le respecter, cette certitude, d’abord diffuse, puis éclatante, qu’il est possible que le raisonnement personnel ne soit pas toujours le bon, en tout cas qu’il puisse se modifier en se confrontant à celui de l’autre.
La tolérance n’est jamais une faiblesse. Elle oblige à la lucidité, elle éloigne la naïveté. Elle n’enlève rien à la liberté de penser, de s’exprimer. Elle crée une égalité dans la discussion, elle favorise la dispute (au sens ancien du terme) et, finalement, va jusqu’à déboucher sur une fraternité au sein de laquelle chacun trouve sa place.
La bienveillance est une démarche d’accueil, porte grande ouverte. Elle peut être trompée. Quand il s’en aperçoit, le bienveillant, comme l’amant, se perd en silences réprobateurs ou en reproches inutiles. La tolérance, elle, induit une certaine méfiance, le pont-levis est levé, mais peut se refermer brutalement si le tolérant perçoit une volonté d’investir la place sans prendre garde à ceux qui la défendent, en s’en prenant à la personne bien plus qu’à son opinion, en bousculant traditions, mœurs et culture.
Prenons le sujet qui, aujourd’hui, préoccupe le plus : les vagues migratoires et leurs conséquences dans la quasi-totalité des domaines dans lesquels la France régresse, notamment la sécurité des citoyens. Face à ce danger de submersion, le bienveillant ira jusqu’à tendre l’autre joue, croyant que, tôt ou tard, le vaurien s’amendera. Naïveté s’il en est. Le tolérant, lui, acceptera des accommodements, des dérogations, « le bruit et l’odeur », comme l’a dit Chirac.
Mais, dans le même temps, à l’aune de son confort de vie, il en évaluera le résultat et mettra fin à ce qui ne serait qu’une cohabitation qu’il ne souhaite pas si cette population allogène refuse toute adaptation à nos critères sociétaux.
Bref, autant les limites de la bienveillance sont floues, voire inexistantes, autant celles de la tolérance peuvent être définies et précises tant en matière de propos que dans tous les domaines où des désaccords surgissent au risque de provoquer des conflits insurmontables...
En fait, à bien y regarder, aucun d’eux n’échappe à ce danger... La tolérance, de ce fait, n’est pas une option. Elle est indispensable.
Rédigé par : Serge HIREL | 27 décembre 2023 à 10:24
Sur ce coup j'évite tous les dictionnaires et je vous la fais IA:
La bienveillance est une attitude qui consiste à faire preuve de respect, de compréhension et d'empathie envers les autres, sans jugement ni préjugé. La bienveillance implique de reconnaître la valeur et la dignité de chaque personne, ainsi que ses besoins, ses émotions et ses aspirations.
La bienveillance se manifeste par des gestes, des paroles et des attitudes qui témoignent de l'intérêt, du soutien et de l'encouragement que l'on porte aux autres. La bienveillance est une qualité humaine essentielle pour favoriser le vivre-ensemble, le dialogue et la coopération.
La bienveillance est aussi bénéfique pour soi-même, car elle permet de développer l'estime de soi, la confiance en soi et le bien-être. La bienveillance est donc un facteur de réussite personnelle et professionnelle.
Une fois cela dit, une personne m'inspire tout sauf de la bienveillance, sainte-nitouche affichée, pleurnicheuse sur la dette "colossale" laissée par son défunt - elle n'était pas obligée d'accepter l'héritage non plus - et toujours de verser des larmes de crocodiles sur son sort.
De ses trusts elle n'en parle jamais, par tous les moyens à des fins bassement mercantiles elle s'affiche en permanence sur tout ce qui bouge sur les réseaux sociaux, juste pour entretenir un marché de l'image et pour vendre tout ce qui tourne autour de Jôôôhnny.
Ses amours, ses emmerdes, comme le chantait Aznavour, mais pour elle tout est tiroir-caisse, il est vrai qu'elle adore la France... vue des USA bien sûr, mais là-bas c'est sûr Jôôôhny n'est pas Depp... alors il faut bien vivre des étals de notre pays, les seuls qui le connaissent et la connaissent.
Bonne cliente locale des people, un marronnier idéal pour journalistes en mal de texte ou pour pisse-copie.
Rédigé par : Giuseppe | 27 décembre 2023 à 10:21
@ Tipaza
"Un avocat général poursuivant de son professionnalisme, à défaut de sa vindicte, les accusés et qui ensuite, "plein d'usage et raison" comme dit le poète revient à la bienveillance.
Vous suivez ?"
Bien vu !
Rédigé par : caroff | 27 décembre 2023 à 10:12
La confusion qui règne dans les esprits penserait que la bienveillance empêcherait toute lucidité, indiquant que son rejet n'est que la tentative de justifier la malveillance, occultant le mécanisme dont peu ont encore connaissance, ce n'est qu'en soi-même qu'on est à même de nommer ce qu'on décrit, et la description opérée est plus révélation de soi-même que de la chose observée.
Quand cette connaissance est acquise, il ne peut plus y avoir confusion avec le care ou la bisounourserie, encore moins avec le transhumanisme, à moins de continuer à se prendre pour ce que nous ne sommes pas et de rejoindre aux asiles ceux qui se prennent pour Napoléon, ou César, ou Dieu bien entendu, renversant le rapport que nos facultés de connaissance entretiennent avec la réalité humaine, mortelle individuellement et persécutrice collectivement.
Là est à mon sens le fondement de la méprise, quand l'exercice de la liberté personnelle voudrait imposer, non seulement à autrui mais au réel qui la borne, les délires qui penseraient pouvoir lui dicter la banalité de son désir, irréel.
Aussi et comme toujours, la précision sémantique permettrait d'envisager la simplicité de notre réalité, qui n'est vu comme naïve que par les complexités perverses, définissant la bienveillance non plus comme l'offrande d'un dieu magnanime qui ne correspondrait qu'à un sentiment de supériorité, mais comme le partage d'une réalité reconnue en soi-même, nécessitant alors l'apaisement fraternel où toute relation entraîne notre désir et ses errances vaniteuses fantasmées, pour accéder à la grande route qui ne va pas sans souffrance de notre réalité relationnelle, joie pure et intense de la voie qui mène à la vie des autres, seule à même de nous sortir de nous-mêmes :
"Et je me rendais compte qu’Albertine n’était pas même, pour moi, la merveilleuse captive dont j’avais cru enrichir ma demeure, tout en y cachant aussi parfaitement sa présence, même à ceux qui venaient me voir et qui ne la soupçonnaient pas, au bout du couloir, dans la chambre voisine, que ce personnage dont tout le monde ignorait qu’il tenait enfermée dans une bouteille la Princesse de la Chine ; m’invitant, sous une forme pressante, cruelle et sans issue, à la recherche du passé, elle était plutôt comme une grande déesse du Temps. Et s’il a fallu que je perdisse pour elle des années, ma fortune — et pourvu que je puisse me dire, ce qui n’est pas sûr, hélas, qu’elle n’y a, elle, pas perdu — je n’ai rien à regretter. Sans doute la solitude eût mieux valu, plus féconde, moins douloureuse. Mais si j’avais mené la vie de collectionneur que me conseillait Swann (que me reprochait de ne pas connaître M. de Charlus, quand, avec un mélange d’esprit, d’insolence et de goût, il me disait : « Comme c’est laid chez vous ! »), quelles statues, quels tableaux longuement poursuivis, enfin possédés, ou même, à tout mettre au mieux, contemplés avec désintéressement, m’eussent — comme la petite blessure qui se cicatrisait assez vite, mais que la maladresse inconsciente d’Albertine, des indifférents, ou de mes propres pensées, ne tardait pas à rouvrir — donné accès hors de soi-même, sur ce chemin de communication privé, mais qui donne sur la grande route où passe ce que nous ne connaissons que du jour où nous en avons souffert, la vie des autres ? "
https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Proust_-_La_Prisonni%C3%A8re,_tome_2.djvu/232
Rédigé par : Aliocha | 27 décembre 2023 à 09:31
Certains sont embarrassés par l'aspect confession publique de notre hôte ? Moi non, il n'y a rien de bien méchant là-dedans, sans parler du fait que s'y manifeste un désir de bien.
Je pense sans autre désir qu'un peu de compréhension humaine voire d'encouragement dans la voie du bien.
Un modèle plutôt qu'un repoussoir.
Tandis que dans le monde, on peut fréquenter des gens vous confessant des choses dont ils ne comprennent pas du tout la bassesse, ce que ce serait de le leur expliquer... Ou alors ils s'y complaisent.
Bref, mais on ne peut pas forcément y échapper, et que serait le monde si les murs repoussaient les lamentations ?
Rédigé par : Lodi | 27 décembre 2023 à 06:32
J'avoue avoir été gêné par la lecture du billet qui est une confession publique bien curieuse en cette période.
À moins que ce ne soit précisément la période où il faut se laver de ses fautes pour entreprendre du neuf... Si tant est qu'on puisse se changer, ce que je crois, mais qui demande tellement d'efforts qu'il est dangereux d'essayer.
Notre collègue Robert Marchenoir ayant eu le courage de dire que cette confession le gênait, je peux donc le dire moi aussi.
Me voilà donc libéré d'une retenue qui m'a obligé d'aller naviguer dans les étoiles des généralités de la fraternité pour éviter d'aborder le sujet du changement personnel du Boss.
Or donc, le titre du billet m'a fait penser à un livre, "Les Bienveillantes", qui a reçu le prix Goncourt et le Grand prix de l'Académie française en 2006.
Un énorme pavé qui raconte l'histoire d'un juriste enrôlé dans la SS, au parcours complexe, participant à l'extermination finale avec un professionnalisme parfait, et qui arrive à survivre à son rôle néfaste sans être inquiété après la guerre.
Aucun rapport avec le Boss. Le rapport est plutôt dans la symbolique que ce livre cherche à mettre en scène.
Symbolique par le titre qui est un rappel d'une tragédie d'Eschyle, "Les Euménides".
Voici ce qui dit Wikipédia en préambule de l'article sur le livre :
"Le titre Les Bienveillantes renvoie à une tragédie d"Eschyle, Les Euménides. Les Erinyes étaient des divinités vengeresses qui persécutaient les hommes coupables de crimes, en particulier d'homicides contre un membre de sa famille. Oreste, obéissant à l'oracle de Delphes lui demandant de venger son père Agamemnon, tue en effet sa mère Clytemnestre, et se voit poursuivi par les Érinyes ; mais la déesse Athéna plaide en sa faveur et les Érinyes se changent, pour Oreste, en Euménides, c’est-à-dire en Bienveillantes. "
Un avocat général poursuivant de son professionnalisme, à défaut de sa vindicte, les accusés et qui ensuite, "plein d'usage et raison" comme dit le poète revient à la bienveillance.
Vous suivez ?
Je trouve qu'il y a un peu de ça ! ;-)
Rédigé par : Tipaza | 26 décembre 2023 à 23:46
Être bienveillant est-ce tout tolérer ?
Personnellement je ne le pense pas.
Il faut une certaine bienveillance pour dire à des commentateurs de ce blog qu'ils sont parfois à côté de la plaque dans leur commentaires et que, parfois même, ils tendent à polluer ce blog d'anecdotes dont tout le monde se fiche et qui n'ont rien à voir avec le sujet.
C'est un service qui leur est rendu par d'autres commentateurs, mais l'ampleur de la tâche m'a détourné de l'envie de débattre.
Quant à être trop bienveillant, il ne faudrait pas que cela tourne à l'allégeance.
Rédigé par : stephane | 26 décembre 2023 à 22:33
@ Julien WEINZAEPFLEN | 26 décembre 2023 à 07:26
"La bienveillance semble être une injonction post-humaniste. Le macronisme est une gouvernance algorithmique et machiniste. "la France doit être une nation mathématique", disait récemment Gabriel Attal à l'Assemblée, comme une illustration que "la bienveillance" ou "l'empathie" à laquelle il faut "se former" sont deux arbres qui cachent la forêt du renoncement à l'humanisme à l'horizon de la révolution numérique ou des recherches transhumanistes."
Ne confondons pas la gouvernance par l'algorithme et le transhumanisme, projet de dépassement des limites humaines très bienvenu.
Enfin, sauf à sacraliser la souffrance, la mort et la bêtise dont nous faisons preuve.
"Je crois que la bienveillance est un fruit du Saint-Esprit, comme saint Paul en énonce la nomenclature extraordinaire dans l'épître aux Galates (5:22): "Les fruits de l'Esprit son amour, paix, joie, bonté, humilité, patience, bienveillance, confiance dans les autres et maîtrise de soi ou tempérance", toutes valeurs qui méritent ô combien d'être cultivées, d'autant que "la sagesse n'entre point en âme malivole", disait Rabelais, me semble-t-il, la bienveillance se disant aussi bénignité ou bénévolence."
Non.
La bienveillance est liée tant à la nature - voire l'Evolution - et à la culture - qui n'a pas attendu le monothéisme pour se manifester.
En fait...
Le monothéisme a rendu les gens terriblement hypocrites et malveillants. Hypocrites : on prêche l'amour, mais il ne vient pas car voyons, on ne peut obliger les gens à aimer, quelle idée que ce commandement. Ce qui est d'ailleurs heureux, les gens sont bien assez opprimés pour toutes sortes de chose, traditionnellement, mais cela ne suffisait pas, on s'est mis à traquer leurs sentiments et leurs idées théologiques.
Bref, on n'a fait qu'aggraver la situation.
Pourquoi les monothéistes sont-ils si malveillants ? Parce qu'ils doivent, au service d'un seul dieu, ce qui a tendance à renforcer la prétention à tout contrôler comme eux-mêmes sont entre les mains d'un seul dieu ou de leur comparse le diable.
Les païens ? Si Poséidon ne m'aime pas, il y a Athéna, pourrait dire Ulysse, les Troyens ont des dieux, les Grecs d'autres, il n'y a pas de camp du bien ou du mal, pas de diabolisation dans ce monde, toujours célébré, sans pour autant manquer de lucidité.
Pourquoi les monothéistes sont-ils si malveillants ? Parce qu'ils le peuvent : avec la prétention de diriger les consciences - brillamment par peur de l'enfer et soif de paradis en interdisant tout acte désintéressé - on peut faire peser un pouvoir plus absolu que jamais.
Il ne fallait qu'un pas de plus pour créer le totalitarisme.
Les monothéistes sont si nuls, si absolument faillis, qu'on a par exemple eu l'idée de me demander ce que les païens feraient de mieux.
Singulière question ! Qui a pris la place de qui ? C'est aux gens renversant la table de prouver qu'ils avaient quelque excuse pour provoquer une tabula rasa servant de modèle à quelques autres.
Mais l’échec se masque comme il peut, en prétendant renverser la charge de la preuve, en faisant comme s'il n'y avait pas eu de bienveillance avant soi ou plus développé que soi ailleurs - bouddhisme - et en s'en prenant du transhumanisme.
Ce dernier non plus que le posthumanisme, ce n'est pas un moyen, ce n'est pas faire de grandes déclarations d'amour creuses en concurrence de ceux qui n'ont fait qu’aggraver les malheurs du monde.
Non, c'est beaucoup plus singulier que ça, au lieu de gloser sur ce qu'est ou non la nature humaine, c'est proposer aux volontaires de la changer.
Soit le transhumanisme n'arrive à rien, et c'est bien triste, on reste souffrant, mourant et assez bêtes sans parler d'autres tares. En tout cas, je ne vois pas ce qu'il y a de mal de vouloir s'extraire de la boue au lieu de traiter les autres de porc.
Soit il arrive à quelque chose, et ce n'est pas dans son ADN d'obliger les gens à vouloir demeurer ce dont ils ont si bien pris l'habitude, de même que tant de prisonniers ont peur de la liberté. Il considère que chacun doit choisir de rester prisonnier de la souffrance, de la mort ou du reste, ou de s'évader.
Après le bonheur si je veux du Club Med, la liberté si je veux !
La liberté et l'intelligence sont des vertus cardinales du transhumanisme... Tout ce qui se fait sans l'une ou l'autre ne vaut rien. Les allergiques à la liberté le leur reprochent parfois, ce n'est pas un projet collectif habituel, courant, comprendre qui a vocation à s'imposer, comme les religions, programmes politiques du passé et autres malheurs anciens.
C'est une nouvelle frontière dont chacun doit voir s'il veut la franchir ou pas, non enrichissez votre compte en banque quoique ce soit utile pour s'offrir les augmentations de capacités, mais passez de chrysalide à papillon.
Puisqu'on en est aux vœux, je le souhaite à tous ceux qui le désirent, que mille couleurs sortent de la grisaille où nous sommes enfermés, que les humains "Et j'ai vu quelquefois ce que l'homme a cru voir !"
Rédigé par : Lodi | 26 décembre 2023 à 21:51
@ Tipaza | 26 décembre 2023 à 10:03
« Ceci dit il existe aussi des fratries qui se déchirent allègrement ! »
Quand on demandait aux habitants des pays du bloc soviétique si l'URSS était un pays frère ou un pays ami, ils répondaient parfois en souriant : « Un pays frère, car si on peut choisir ses amis on ne choisit pas ses frères. »
Rédigé par : Exilé | 26 décembre 2023 à 18:09
Il me semble que l'on ne puisse prétendre se montrer bienveillant avec les autres sans commencer par l'être envers soi-même...
Par conséquent savoir lâcher prise et s'accepter tel que l'on est, avec ses limites, ses faiblesses, ses failles et ses erreurs...
Rédigé par : Axelle D | 26 décembre 2023 à 16:49
@ Achille
"F68.10 (le clone de Marchenoir)"
Ce n'est pas parce que certains l'ont dit que c'est vrai... Ce n'est pas parce qu'il a parfois appuyé certaines idées de cet intervenant qu'il n'avait pas des idées profondément originales.
Une grande culture scientifique, mais pas seulement.
Plusieurs registres, en principe apaisé, mais capable de conflit s'il fallait en passer par là.
Le meilleur débatteur de blog, ni plus, ni moins.
Je pense qu'il est parti non par crainte ou dégoût des conflits, ayant eu à guerroyer contre bien pire, mais parce que trop occupé.
Si par hasard il me lit, je lui souhaite d'atteindre les sublimes buts qu'il s'est fixés, savoir la liberté et l'accomplissement de sa recherche en mathématiques.
Mes vœux n'ayant pas une puissance surnaturelle, il faut espérer que les dieux éventuels lui soient favorables.
Je ne souhaite bien sûr pas de mal à quiconque ici, mais qui n'a jamais agressé ni méprisé personne gratuitement, toujours expliqué les choses de la manière la plus pédagogique mais la moins pesante, mérite évidemment cet hommage véridique, sincère et prioritaire.
Sans parler du fait que ces buts sont éminemment louables... Avec lui, ce n'est pas la liberté pour quoi faire, mais la liberté qui libère par le débat, et se propose d'éclairer la nature du monde par la recherche.
Bravo donc.
Tant que je suis là, bonnes fêtes à lui et aux autres.
Rédigé par : Lodi | 26 décembre 2023 à 16:30
Il est toujours un peu gênant de commenter, voire simplement de lire, cette catégorie d'articles. Tout se passe comme si vous cherchiez à rétablir la pratique de la confession publique, qui a longtemps prévalu au sein de la chrétienté. Du coup, on a envie de s'éloigner sur la pointe des pieds, en s'excusant d'avoir entendu des trucs qu'on n'était pas censé connaître.
Enfin, maintenant que c'est fait, je dirais que la bienveillance n'est pas vraiment un gros mot. C'est plutôt la gentillesse qui l'est, de même que son pendant, la méchanceté. Avez-vous remarqué ? On n'entend plus jamais ces deux mots. Sauf dans un sens ironique : Poutine est un gros méchant, etc.
La bienveillance, en revanche, on nous en ramone le conduit du soir au matin. À en croire la rumeur publique, chaque chef d'entreprise est désormais un angelot duveteux qui poupougne ses employés, les hommes politiques déversent leur empathie collante envers le moindre de leur administrés...
C'est l'omniprésence du "care", ce bon gros concept socialiste selon lequel la France est une grande colonie de vacances animée par de chouettes chefs & cheftaines.
En ce qui vous concerne, si je peux me permettre, je n'ai jamais perçu le côté nazi à bottes de cuir, le fouet à la main, que vous vous employez à déplorer ici de vous-même. Mais je suis mal placé pour en connaître, naturellement...
Rédigé par : Robert Marchenoir | 26 décembre 2023 à 15:54
La bienveillance, c‘est quand une mamie blanche de souche assise dans le métro, cède sa place par compassion à un djeun aouabo-afouicain obligé de fuir la misère, la famine, la guerre, au mépris de tous les dangers pour venir « gagner sa croûte » chez nous.
Sa famille malade, sous-alimentée, restée au pays au mépris de tous les dangers pour eux aussi, attend beaucoup des bonnes récoltes et moissons florissantes d'aides, allocs fournies généreusement par les CAF, APL, Sécu, mairies et préfectures eldorado islamogauchistes Nupes PS PCF EELV LFI, bien plus bienveillantes que celles de drouâââte fascistes racistes xénophobes islamophobes qui ont le toupet insoutenaaaable de supprimer le chèque de Noël Allah famille d'un émeutier !! Insupportaaaable, inadmissiiiiiiible ! D'après les chorales islamogauchistes.
À noter le reportage très bienveillant sur la tuerie de Meaux, calme plat, pas de réactions outragées, insistance sur l'origine du « francéééé » déjà connu de… gnagnagna… Pas de bol, le foutage loupé a bien confirmé le genre et la couleur de ce malheureux tenu de passer à l‘acte de par, tenez-vous bien, accrochez-vous, son déséquilibre psychiatrique.
Imaginons une seconde si le tueur était bien blanc de souche, pas de floutage, son portrait clair et net en grand format sur toutes les chaînes télés, tous les ministres et les islamogauchistes mobilisés contre… l'ultra drouâââte. Ben voyons !
Rédigé par : sylvain | 26 décembre 2023 à 14:55
« Sur ce blog, certes celui de la liberté d'expression, je suis étonné par la rudesse absolue de certaines attaques personnelles sans le moindre lien avec le sujet. Où est donc passée la bienveillance ? » (PB)
C’est un peu le problème de tous les blogs et malgré les louables efforts de notre hôte en chaque début d’année pour nous rappeler les règles de la charte du blog, les échanges très vite divergent vers des polémiques d’ordre politique.
Notre société est entrée dans une zone de turbulences où la bienveillance n’a plus sa place et la courtoisie moins encore.
Cela peut s’observer sur les bancs de l’Assemblée nationale où les sanctions pleuvent à l’encontre des députés les plus agressifs (ceux de LFI en particulier), sur certains plateaux télé qui sélectionnent leurs invités en espérant le clash qui permettra de faire le buzz (Ex : TPMP de Hanouna), sur les réseaux sociaux où propagande et fake news font florès.
Difficile dans ces conditions de trouver un peu de bienveillance sur ce blog, malgré les efforts de sa modératrice pour gommer les propos trop belliqueux, voire parfois carrément insultants.
Il est à remarquer que certains habitués de ce blog, dont certains de qualité, ont fini par quitter le navire. Je pourrais citer Savonarole (et ses saillies fulgurantes), F68.10 (le clone de Marchenoir), Catherine Jacob (toujours hors sujet), sans oublier sbriglia qui n’a jamais été tendre avec moi. Son acrimonie à mon égard finit par me manquer. Bon, Serge HIREL semble avoir repris la relève, mais le style est un peu plus rustique et il m’amuse moins.
Espérons que ce blog - le seul que je fréquente - continue encore quelques années. Pour l’instant je n’ai pas trouvé mieux.
Rédigé par : Achille | 26 décembre 2023 à 11:10
Le contraire de la bienveillance, c'est la malveillance, non la lucidité.
Sans lucidité, la bienveillance n'est que crédulité, mièvrerie, et façade. Mais sans bienveillance, la lucidité devient une arme contre autrui, et contre soi-même. Donc jamais l'une sans l'autre, autant que faire se peut, mais ça ne va pas de soi.
Dans les rapports humains en société, il me semble que la bienveillance s'oppose au soupçon permanent des individus. Face à quelqu'un de malveillant, face à une autorité ou à une administration malveillante, on se trouve tel le contribuable français face au fisc, un délinquant en puissance. Une société qui fait le choix de la confiance envers les individus encourage l'initiative, l'effort et le goût de la réussite. Mais elle doit se montrer d'autant plus sévère avec ceux qui en profitent pour nuire. D'où l'importance de l'avocat général. Sans lui, et sans sa lucidité, la société peut dire adieu à toute vraie bienveillance. La liberté de parole qui nous est octroyée sur Justice au Singulier me paraît la meilleure preuve de la bienveillance de son auteur !
Rédigé par : Lucile | 26 décembre 2023 à 10:35
La bienveillance est une des formes d'application concrète de la fraternité.
Un concept qui est devenu un mot valise pour justifier tout et n'importe quoi dans le domaine politique.
Pourtant on n'est pas frères en absolu, on est frères dans une fratrie d'abord, et si cela semble naïf, on est frères dans une confrérie, un mot qui exprime une fraternité dans une action, un projet ou un but.
On peut être frères comme fils d'un Dieu en lequel on croit avec d'autres. Les moines s'appellent frères entre eux, les musulmans aussi souvent.
On peut être frères en couleur de peau.
La mode venant des USA, il est courant que les Noirs US s'appellent entre eux frères.
On peut être frères en politique, les révolutionnaires avaient imposé l'appellation de citoyen pour montrer la fratrie dans la république égalitaire, et les communistes s'appelaient camarades en Russie.
Ce sentiment de fratrie s'est perdu en Occident parce que la religion catholique s'est étiolée, on n'est plus frères parce que fils de Dieu.
Le sentiment de nation est combattu avec acharnement par le wokisme et l'élite mondialiste, on n'est plus frères parce que descendant de la même culture que les bien-pensants veulent ringardiser.
Il est curieux d'observer d'ailleurs que ceux qui ont tout fait pour effacer tout lien de nature plus ou moins spirituel ou transcendant pouvant établir des liens de fratrie, entre les hommes d'une même origine, se définissent comme des bien-pensants, forme ultime de la trahison orwellienne du langage.
Cet effacement des liens d'ordre dépassant la nature personnelle conduit à des comportements qualifiés d'inciviles par des élites qui n'ont rien compris à la nature humaine aveuglés par leur volonté d'égalisation forcenée.
Que cela conduise à des comportements individuels de moins en moins fraternels et de moins en moins bienveillants, n'est pas si surprenant.
Ceci dit il existe aussi des fratries qui se déchirent allègrement !
Bref la nature humaine est trop complexe pour être embrassée dans de simples formules.
Rédigé par : Tipaza | 26 décembre 2023 à 10:03
Voilà un billet à accueillir avec bienveillance.
Rédigé par : Marc Ghinsberg | 26 décembre 2023 à 08:08
Si j'entre dans l'analyse subjective de votre billet, cher hôte, je dirais d'abord (et c'est sans doute un lieu commun) que votre propension à la malveillance, que vous ne nommez pas ainsi, procède sans doute en surface d'une déformation professionnelle. On vous voulait avocat général, vous vous êtes inventé une âme de procureur, et pourtant vous ne paraissez pas en avoir une. Ou pour le dire autrement, si vous êtes impatient et malveillant comme vous le prétendez souvent, vous cachez bien votre jeu.
Patient, vous l'êtes à mon admiration dans les débats, ne parlant qu'à votre tour et semblant chercher chez votre interlocuteur ce qui pourrait sauver sa superficialité et son emportement. La malveillance que vous vous attribuez est au moins contrebalancée par votre civilité dont vous ne vous départez jamais et qui ne semble pas être chez vous un vernis, mais une vertu cardinale. Chez beaucoup on dit que la politesse est un rempart contre la violence. Chez vous la civilité fait barrage à la vulgarité. Et il semble que la vulgarité soit ce que vous détestez le plus. Que de fois ne fustigez-vous pas l'indécence ou le manque de tenue !
Mais quel sort est-il fait à la bienveillance en société ? Il semble que la bienveillance se soit neutralisée. Un adage dit que c'est quand une chose manque qu'on en affirme la présence. La bienveillance est devenue une injonction depuis que notre société manque d'humanité. Notre société fait beaucoup de "social" et affirme s'occuper des autres à condition de les mettre dans des cases où ils n'entrent jamais, mais elle est impitoyable et n'aime plus "la pitié naturelle" dont Rousseau faisait le ressort et la botte secrète de la nature humaine.
La bienveillance semble être une injonction post-humaniste. Le macronisme est une gouvernance algorithmique et machiniste. "la France doit être une nation mathématique", disait récemment Gabriel Attal à l'Assemblée, comme une illustration que "la bienveillance" ou "l'empathie" à laquelle il faut "se former" sont deux arbres qui cachent la forêt du renoncement à l'humanisme à l'horizon de la révolution numérique ou des recherches transhumanistes.
Je crois que la bienveillance est un fruit du Saint-Esprit, comme saint Paul en énonce la nomenclature extraordinaire dans l'épître aux Galates (5:22): "Les fruits de l'Esprit son amour, paix, joie, bonté, humilité, patience, bienveillance, confiance dans les autres et maîtrise de soi ou tempérance", toutes valeurs qui méritent ô combien d'être cultivées, d'autant que "la sagesse n'entre point en âme malivole", disait Rabelais, me semble-t-il, la bienveillance se disant aussi bénignité ou bénévolence.
Votre billet pointe néanmoins le risque du béniouiouisme ou du bisounoursisme tellement stigmatisés aujourd'hui comme des faiblesses de l'esprit, mais plus généralement la perte de l'aiguillon de l'amertume ou de la lucidité. Je suis souvent étonné en accompagnant des enterrements combien l'on cède à ce que l'abbé Guillaume de Tanoüarn appelle "la théologie Polnareff": "On ira tous au paradis" et "on sera jugé sur l'amour", "sur l'amour que l'on a donné autant que sur celui que l'on a reçu et si on n'a pas reçu d'amour, on ne peut pas donner d'amour", alors qu'on ne donne jamais si bien que ce qu'on n'a pas reçu et l'artiste véritable donne la joie qu'il n'a pas en lui, comme me le disait un jour mon meilleur ami dans une fulgurance dont il avait le secret.
On n'a pas le droit de juger et il ne faut jamais être dupe de ses jugements, mais nous avons "la faculté de juger" même s'il faut la critiquer avec Kant. Il faut exercer cette faculté et la perte de l'aiguillon de la malveillance, de l'acidité, de la veine polémique ou de l'amertume des pessimistes joyeux, relativise par trop nos jugements relatifs.
Rédigé par : Julien WEINZAEPFLEN | 26 décembre 2023 à 07:26