Le dernier livre de Pierre Moscovici (PM) : "Nos meilleures années - la jeunesse, les amis, la politique" est remarquable. Tant par son fond, où l'auteur nous offre une vision passionnante de ses origines, de ses parents, de la richesse et de la diversité d'une carrière multiple - il est actuellement premier président de la Cour des comptes -, que grâce à sa forme, avec un style limpide et d'une élégance retenue.
Même pour les chapitres "engagés", concernant la vie du parti socialiste, ses propres ambitions, les jeux d'appareil, les alliances espérées, trahies ou non, ses fonctions de ministre et ses hautes responsabilités européennes, l'expression demeure toujours sereine, sans complaisance ni détestation, dans une juste mesure. Mais l'acidité de ses traits n'en est que plus cruelle quand sa sincérité le lui impose : les pages consacrées à DSK, sur ce plan, sont un régal. L'histoire d'une admiration, d'une amitié puis d'une désaffection irréversible. Il y a des offenses qu'on n'oublie pas.
Mais, pour une admiration durable, PM rend hommage à Lionel Jospin qui a été Premier ministre du 2 juin 1997 au 6 mai 2002 avec ce qu'on avait appelé à l'époque de la "gauche plurielle" une "dream team", tant le chef du gouvernement et les ministres - dont PM lui-même - avaient su donner un bel exemple de talent, de compétence et de discipline collective, au moins jusqu'au départ de DSK en 2001 pour cause de MNEF.
Dans les chapitres consacrés à cette période, la lumière projetée par PM sur Jean-Luc Mélenchon (JLM), qui était ministre délégué à l'Enseignement professionnel, m'a particulièrement intéressé. Le comportement et la psychologie de JLM semblaient être aux antipodes de ceux d'aujourd'hui.
J'use du terme "semblaient" parce que l'auteur, contre l'opinion habituelle, affirme que le JLM des années 90 n'était pas "si différent de ce qu'il est aujourd'hui" et qu'il convient peut-être d'en tenir compte dans nos appréciations.
PM en effet, s'il souligne que "certains dérapages intellectuels se sont produits ensuite", confirme cependant que JLM "portait déjà en lui un projet de gauche radicale, qu'il était un tribun aux accents protestataires". Il n'y aurait pas eu, dans sa personnalité à l'époque, moins de vigueur et d'extrémisme mais ces dispositions étaient maîtrisés et mises au service de la cause gouvernementale. Lionel Jospin "l'avait considéré, avait su lui donner sa chance de gouverner, de piloter une politique publique, Lionel Jospin l'a fait sans sectarisme, avec intelligence...". JLM a été "motivé et heureux...aujourd'hui encore, au milieu de beaucoup d'excès, JLM continue de louer cette époque et reste reconnaissant à Lionel Jospin...qui savait respecter et responsabiliser ceux qui ne pensaient pas comme lui, et ce fut une grande force. Tout cela a manqué par la suite".
Cette objectivité de PM à l'égard de JLM est d'autant plus à saluer que ce dernier, en 2013, avait tenu des propos odieux à son encontre.
Nous ne sommes pas obligés de partager l'enthousiasme de PM sur Lionel Jospin même si ceux qui ont travaillé avec lui sont à peu près accordés avec cette vision positive. Mais il est sûr que ce Premier ministre avait compris les forces et les faiblesses de JLM et qu'il avait réussi à tirer le meilleur de ce ministre à la fois difficile et discipliné.
Parce qu'on oublie trop souvent que, derrière les fureurs et les provocations du JLM d'avant la Nupes, de la Nupes puis de LFI seule, il y a d'abord un homme qui a besoin de se faire aimer, d'être aimé. Il détesterait évidemment cette manière de le réduire à une dimension "psychologisante". Il s'arc-boute d'autant plus sur son idéologie qu'il est trop lucide pour ne pas la sentir comme un rempart contre ses fragilités de caractère. Peu d'êtres confirment davantage que lui cette si pertinente pensée de Marcel Proust : "les idées succédanés des chagrins".
Depuis Lionel Jospin, JLM se détruit à petit feu parce qu'il n'est plus reconnu et qu'il en souffre. Cette faille a pour conséquence de le voir délirer, se singulariser au-delà de toute mesure, chercher désespérément les moyens d'être unique, précisément parce qu'au fond, aigri de ne plus être aimé, en nostalgie d'une époque bénie où quelqu'un lui avait manifesté une affection politique, une affection tout court en étant sûr de ce qu'il valait, JLM préfère, tous comptes faits, être détesté.
Parce qu'il n'est pas dupe.
Quand il répète que François Mitterrand lui avait assuré qu'il était "le meilleur", il n'ignore pas que l'ancien président de la République faisait don de ce compliment à beaucoup de ses rivaux à gauche.
JLM est au centre d'un petit cercle inconditionnel jusqu'à l'absurde, dévoué jusqu'au sacrifice et aveugle jusqu'à la bêtise mais, j'en suis persuadé, il n'en surestime pas les qualités. Quoi de commun, pour un JLM, entre un Louis Boyard et lui-même ? Pour que les hyperboles aient du sens, il faudrait qu'elles proviennent d'un partenaire plausible !
Certes sa "cour" le craint, au mieux elle le respecte ; elle ne l'aime pas.
JLM n'a pas d'autre choix, aujourd'hui, que de se rêver obstinément président de la République en 2027. Y croit-il vraiment ? Cette quête acharnée, brisant tout et tous derrière une apparente sérénité feignant de laisser leur chance à d'autres, est devenue l'unique sens de sa vie.
Et présider, un dur métier, serait pour lui la guérison suprême : être aimé, être heureux ne seraient plus des désirs à satisfaire.
Mais seulement, pour lui, des nostalgies.
@ Serge HIREL 19h32
" Et vous vous apercevrez que le citoyen qui veut s’informer y parvient. Il y a même une commission indépendante, la Cada (Commission d’accès aux documents administratifs), qui l’aide à obtenir les documents qu’il désire consulter."
Il y a des rapports "non communicables" bien intéressants pour enrichir le débat démocratique émanant par exemple des Inspections générales ministérielles dont la présidence est assurée par le ministre lui-même.
Pour résumer, une administration peut décider de ne pas publier un document sans que le public en connaisse...
Rédigé par : caroff | 11 janvier 2024 à 11:26
@ caroff | 09 janvier 2024 à 10:11
« ...la communication officielle (lire : la propagande) »
Prétendre que la communication officielle n’est que propagande est éminemment complotiste. Encore une fois, ne vous contentez pas de lire le communiqué de presse officiel. Lisez-le aussi entre les lignes (la lettre de démission de Borne est un modèle du genre). Mais surtout, cherchez sur le web le document original et complet. Et vous vous apercevrez que le citoyen qui veut s’informer y parvient. Il y a même une commission indépendante, la Cada (Commission d’accès aux documents administratifs), qui l’aide à obtenir les documents qu’il désire consulter.
Par ailleurs, les administrations travaillent sous l’autorité de leur ministre, qui, lui-même, contraint par la loi et les textes administratifs, établit la liste des documents qu’elles ont à lui fournir. Certains, personnalisés, sont confidentiels et ne sont donc pas communicables au public. Les autres sont mis à sa disposition pour peu que la demande en soit faite. La Cada y veille. Les manquements à cette règle sont dus à l’attitude de certains hauts fonctionnaires qui en sont encore à défendre l’idée que la rétention d’informations sauvegarde leur autorité vis-à-vis du ministre et de son cabinet. C’est cette mentalité-là qu’il faut combattre et non la soi-disant volonté de dissimuler de celui-ci.
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@ Marcel P | 09 janvier 2024 à 01:58
D’abord une remarque. Le syndrome du dictionnaire dont est gravement atteint l’un de nous, semble avoir gagné du terrain... Mais, à la différence de Patrice Charoulet, vous vous mélangez les pinceaux pour parvenir à dire qu’une juridiction ne relève pas nécessairement du pouvoir judiciaire. Par ailleurs, si je puis me permettre, évitez de qualifier de « détail » un argument qui vous contredit. Depuis quelque temps, le terme est assez connoté...
Néanmoins, je me fais un plaisir de vous indiquer la source du « détail ». Il s’agit du Conseil constitutionnel lui-même, qui, en examinant le loi de finances pour 2001, a précisé le rôle constitutionnel de la Cour des comptes (voir les alinéas 104 à 108).
https://www.conseil-constitutionnel.fr/decision/2001/2001448DC.htm
Pour résumer mon opinion sur votre refus de comprendre que la publication du rapport « Immigration clandestine » par la Cour des comptes pendant le débat au Parlement du projet de loi Immigration pouvait constituer une ingérence (si « immixtion » ne vous plaît pas) dans un débat des pouvoirs législatif et exécutif et, de ce fait, rendre ces travaux inconstitutionnels, je dirai que vous mélangez allégrement le droit, la morale et la politique. Trois notions qui ne font pas nécessairement bon ménage...
Je me permets une dernière suggestion. Pour que votre émouvant dernier paragraphe sur le désarroi des collègues de Moscovici ne reste pas lettre morte, peut-être pourriez-vous leur conseiller de déposer plainte contre lui pour harcèlement moral ? C’est très tendance...
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@ Robert | 08 janvier 2024 à 18:13
« [Moscovici] a formulé publiquement dans nos médias son point de vue, ce qui, compte tenu de l'examen en cours par le Conseil constitutionnel, me paraît très contestable dans la mesure où, s'il n'a pas voulu peser sur les débats au Parlement, son intervention pourrait être considérée comme une manière d'influencer l'avis du CC. »
De mémoire, Moscovici n’a pas exprimé un avis politique sur la loi soumise avant promulgation à l’examen du CC. Il en est resté aux raisons juridiques de la non-publication du rapport de la Cour des comptes qu’il préside. Encore l’aurait-il fait qu’il ne pourrait s’agir d’une tentative d’influence sur l’avis du CC.
Celui-ci, que je sache, juge exclusivement la constitutionnalité ou non du texte dont il est saisi et n’utilise pour cela que la Constitution, le compte rendu des travaux qui, en 1958 et lors de ses diverses modifications, ont conduit à sa formulation et sa propre jurisprudence. On pourrait en quelque sorte dire que le CC est une Cour de cassation et non une Cour d’appel. Le CC ne refait pas le débat et n’a donc pas à tenir compte des éléments étudiés pendant celui-ci (hormis leur propre constitutionnalité).
C’est d’ailleurs ce que Fabius a rappelé sèchement à Macron lors de la traditionnelle cérémonie des vœux (à huis clos) du CC au président de la République : « Le CC n’est ni une chambre d’écho des tendances de l’opinion, ni une Chambre d’appel des choix du Parlement », a-t-il dit. Ce qui augure mal du sort de la loi « Immigration »... Rassurez-vous, si elle est largement retoquée, vous pourrez toujours rappeler que Fabius est socialiste...
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@ Marcel P | 08 janvier 2024 à 15:37
L'exemple proposé par caroff avec l'INSEE est très pertinent.
Je ne vais pas revenir une fois de plus sur les raisons constitutionnelles qui ne permettaient pas la publication du rapport de la Cour des comptes sur l’immigration clandestine pendant le débat législatif sur le projet de loi Immigration. Je m’en tiens à la comparaison faite par caroff et approuvée par vous entre ce document produit par les sages de Cambon et une étude émanant de l’INSEE.
Les statuts de ces deux institutions sont fondamentalement différents. La Cour des comptes relève du pouvoir judiciaire et son indépendance est constitutionnelle, l’INSEE appartient au pouvoir exécutif. Même s’il dispose de fait d’une indépendance garantie par la loi, l’Institut est l’une des directions générales du ministères des Finances et se trouve donc sous l’autorité de Bercy. Si, pendant le débat sur le projet de loi Immigration, le gouvernement avait introduit dans le débat des statistiques inédites émanant de l’INSEE, aucun soupçon d’inconstitutionnalité de celui-ci n’aurait pu être retenu. Il n’en serait pas allé de même si, en publiant son rapport, la Cour des comptes, en raison de son statut d’autorité judiciaire, avait mis le nez dans un débat dont elle était constitutionnellement exclue.
Le droit ne relève pas nécessairement du bon sens... et vice versa. Mais la loi est la loi. Et c’est tant mieux.
Rédigé par : Serge HIREL | 10 janvier 2024 à 19:32
@ Serge HIREL 19h27
"Vous, vous estimez qu’au contraire, ce sont les politiques qui les obligent au silence. On voit mal quels sont les moyens de pression dont ceux-ci disposent pour les faire taire... Ne s’agit-il pas là d’une rengaine complotiste qui se propage et se transmet depuis la nuit des temps ?"
Les cabinets ministériels sont systématiquement alertés par le services de la sortie d'une publication comportant des informations pouvant gêner la communication officielle (lire: la propagande).
Il appartient au ministre qui dirige son administration de veiller à ce que le ou les documents soient privés d'une partie de leur contenu ou tout simplement archivés.
La vérité est-elle complotiste ?
Rédigé par : caroff | 09 janvier 2024 à 10:11
@ Serge HIREL
« La Cour des comptes est une juridiction financière. Son immixtion dans un débat législatif initié par l’exécutif, par le truchement de la publication - pendant ce débat - d’un rapport portant sur le sujet de celui-ci, pourrait être considérée comme une atteinte au principe constitutionnel de la séparation des pouvoirs. »
Commencez donc par définir la séparation des pouvoirs.
« Élaborée par Locke (1632-1704) et Montesquieu (1689-1755), la théorie de la séparation des pouvoirs vise à séparer les différentes fonctions de l’État, afin de limiter l’arbitraire et d’empêcher les abus liés à l’exercice de missions souveraines.
[...]
Par ces textes, le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif ont été soustraits au contrôle des juridictions judiciaires, au motif que celles-ci ne disposaient pas d’une légitimité suffisante pour juger des actes émanant d’autorités procédant du suffrage universel et agissant au nom de l’intérêt général. [...] depuis cette date, les actes de l’administration ont pu être contestés, mais devant une juridiction, distincte de l’autorité judiciaire »
https://www.vie-publique.fr/parole-dexpert/270289-la-separation-des-pouvoirs
Définissez ensuite l'immixtion : « Action de s’immiscer. Se garder de toute immixtion dans les affaires intérieures d’un pays. Marque de domaine : droit. Se dit de toute intervention sans titre dans les affaires d’autrui ».
Autrement dit, tout ceci n'a absolument aucun rapport avec la séparation des pouvoirs. Il n'est pas question de résolution de litige impliquant l'administration, où la Cour des comptes statuerait. C'est complètement farfelu.
Il est question de la mission constitutionnelle d'information des citoyens attribuée à la Cour - difficile de s'immiscer dans sa propre mission. Et si cette mission a un sens évident, c'est notamment lorsque la dépense publique est au coeur de l'actualité civique.
« La Cour des comptes, qui dispose d’une totale liberté, confirmée par le Conseil constitutionnel en 2001, en matière de programmation de ses rapports »
Source ? J'aimerais bien savoir à quelle occasion le Conseil constitutionnel se serait amusé à statuer sur ce qui paraît être un parfait point de détail.
Personne n'a jamais prétendu que la Cour des comptes n'était pas libre de produire ses rapports à sa guise. Le sujet n'est pas celui de sa production mais du choix de sa publication. Si Moscovici prétendait que c'était pur hasard que cette publication arrive, pas de chance, après le débat sur la question qu'il aborde, on ne pourrait que reprocher à la Cour un manque d'à-propos, un fonctionnement manquant de pertinence. Mais là, c'est délibéré, un socialiste aux multiples prises de positions pro-migrants clandestins retarde une publication de l'institution qu'il préside parce qu'il sait que son contenu va participer au débat public à contresens de ses positions. Il préside une institution en s'assurant que le travail qu'elle produit soit sans effet.
« Mais il aurait dû agir de même manière si le rapport avait abouti à un constat contraire »
C'est complètement faux. Cela ne tient ni juridiquement, ni moralement.
« Vous, vous estimez qu’au contraire, ce sont les politiques qui les obligent au silence. On voit mal quels sont les moyens de pression dont ceux-ci disposent pour les faire taire... Ne s’agit-il pas là d’une rengaine complotiste qui se propage et se transmet depuis la nuit des temps ? »
C'est pourtant évident. Vous pensez réellement que les auteurs de ce rapport l'ont rédigé en espérant qu'il soit publié au moment il est le moins susceptible d'avoir un effet ? N'avez-vous jamais vaguement entendu parler de la quête de sens dans l'activité professionnelle, qui fait que l'humain à une forte tendance à préférer qu'investir son temps et énergie soit utile plutôt que de ne servir à rien ? Réalisez-vous que les auteurs de ce rapport ont dû vivre le débat civique sans pouvoir y participer, astreints à la discrétion professionnelle, alors qu'ils étaient détenteurs d'un savoir qui aurait dû l'alimenter, sans pouvoir le faire par décision de leur président, dont cela sert le dessein politique ?
Rédigé par : Marcel P | 09 janvier 2024 à 01:58
@ caroff
« Je ne vois pas, en outre, comment le Conseil constitutionnel aurait pu censurer un projet de loi nourri de données publiques… »
La Cour des comptes est une juridiction financière. Son immixtion dans un débat législatif initié par l’exécutif, par le truchement de la publication - pendant ce débat - d’un rapport portant sur le sujet de celui-ci, pourrait être considérée comme une atteinte au principe constitutionnel de la séparation des pouvoirs. Il en découle que le CC, avant même d’examiner le texte qui lui est soumis, pourrait décider qu’il a été débattu et voté dans des conditions inconstitutionnelles... CQFD ?
Une telle situation semble ne s’être jamais produite, mais, en Macronie, tout peut arriver, y compris, par exemple, l’instrumentalisation du Conseil constitutionnel par le président de la République, qui, en toute connaissance de cause, ordonne à son gouvernement d’accepter dans un projet de loi des dispositions dont il sait qu’elles sont inconstitutionnelles et va même jusqu’à le faire dire par son entourage.
La Cour des comptes, qui dispose d’une totale liberté, confirmée par le Conseil constitutionnel en 2001, en matière de programmation de ses rapports, s’est auto-saisie en 2022 de cet examen approfondi des moyens de l’Etat dans sa lutte contre l’immigration irrégulière. Si ce rapport avait été publié avant l’examen, par les deux assemblées, du projet de loi portant en partie sur ce sujet, tout aurait été dans les clous. La preuve en est que, dans leurs travaux sur ce projet de loi portant aussi sur l’immigration régulière, gouvernement et Parlement ont utilisé un rapport que la Cour des comptes avait publié en mai 2020, intitulé : « L’entrée, le séjour et le premier accueil des personnes étrangères ».
Que, socialiste et donc pro-immigration, Pierre Moscovici se soit frotté les mains parce que le Président de la Cour des comptes qu’il est ne pouvait pas, constitutionnellement, publier un texte qui constate les dégâts provoqués par le laxisme que lui et ses amis de gauche préconisent, est tout à fait plausible... Mais il aurait dû agir de même manière si le rapport avait abouti à un constat contraire.
Par ailleurs, je ne partage pas votre point de vue tranché sur le manque de transparence en matière d’information sur les politiques publiques. Il suffit de quelques clics sur le web pour trouver, sur les sites officiels de nos institutions, de la mairie du coin à la Présidence, de multiples documents les détaillant. C’est plutôt leur profusion qui pose problème.
Je vous accorde toutefois que, malgré les ordres de leurs autorités politiques, certaines administrations - « l’Etat profond » - se croient autorisées à ne pas participer à cet effort de transparence. Vous, vous estimez qu’au contraire, ce sont les politiques qui les obligent au silence. On voit mal quels sont les moyens de pression dont ceux-ci disposent pour les faire taire... Ne s’agit-il pas là d’une rengaine complotiste qui se propage et se transmet depuis la nuit des temps ?
Rédigé par : Serge HIREL | 08 janvier 2024 à 19:27
@ Serge HIREL | 07 janvier 2024 à 19:00
Votre commentaire, en réponse notamment au mien du 06 janvier 2024 à 19:01, semble minorer la faute du président de la Cour des comptes. Dans sa réponse, caroff | 07 janvier 2024 à 23:04 rejoint en grande partie mon avis dans sa conclusion :
"Il n'en va pas de même avec la Cour des comptes dont l'indépendance supposée est un facteur important de crédibilité des autorités publiques.
De ce point de vue la prise de position de Moscovici est une façon d'affirmer que la Chambre ne vaut pas mieux que les administrations serviles si nombreuses en France."
D'évidence, une analyse juridique serait trop longue à exposer dans le cadre de ces commentaires. Toutefois, je viens à l'instant de visionner une courte vidéo de Régis de Castelnau qui me semble exposer d'une excellente manière ce qui, au plan des principes de notre Droit, peut être reproché à monsieur Moscovici. Par ailleurs, ce dernier a formulé publiquement dans nos médias son point de vue, ce qui, compte tenu de l'examen en cours par le Conseil constitutionnel, me paraît très contestable dans la mesure où, s'il n'a pas voulu peser sur les débats au Parlement, son intervention pourrait être considérée comme une manière d'influencer l'avis du CC.
À voir ici : https://www.vududroit.com/2024/01/quand-pierre-moscovici-se-moque-du-monde/
Rédigé par : Robert | 08 janvier 2024 à 18:13
@ Serge HIREL
C'est très intéressant de voir qu'il s'en trouvent pour défendre le choix de Pierre Moscovici d'interdire à la Cour qu'il préside de jouer le rôle qui lui est institué constitutionnellement.
Ce n'est pas le tout de citer l'article 47-2 de la Constitution de 1958 si c'est pour omettre le passage qui très précisément explicite le rôle exact des rapports produits par la Cour : « Par ses rapports publics, elle contribue à l'information des citoyens ». Bref, tout votre raisonnement est ainsi complètement à côté de la plaque. Vous parlez d'une action qui serait inconstitutionnelle alors que c'est précisément une fonction explicitement constitutionnelle.
Pierre Moscovici a décrété que la Cour ne devait pas contribuer à l'information des citoyens, pas maintenant, pas au moment où cela avait de l'importance et des enjeux.
L'argument, on le connaît, c'est toujours celui de la pédagogie. Les Français en cas de référendum, le Parlement en cas de vote législatif, sont trop niais et candides pour avoir accès à toute l'information, il vaut mieux la leur cacher.
Tout cela pour servir son programme politique - car Pierre Moscovici, c'est celui qui vante la migration, clandestine ou pas, depuis belle lurette et tout en vivant comme un prince aux frais de la France. En cela, il est sur la même ligne que Jean-Luc Mélenchon : rentier, qui vit comme un noble derrière une façade de militant socialiste.
La seule véritable question, c'est de savoir maintenant quelles sont les règles disciplinaires qui devraient régir cette cour. Le précédent Moscovici peut permettre à n'importe quel roitelet de manipuler les institutions pour limiter ou supprimer leur utilité. L'exemple proposé par caroff avec l'INSEE est très pertinent.
Rédigé par : Marcel P | 08 janvier 2024 à 15:37
@ Serge HIREL 19h00
"Non seulement la Cour des comptes, outrepassant ainsi ses missions et son statut, y aurait perdu son image d’institution indépendante, mais il est très probable que son immixtion, même accidentelle, même involontaire, dans un tel débat politique, de plus surchauffé, aurait été contraire à la Constitution et pouvait entraîner le rejet de l’ensemble du projet de loi par le Conseil constitutionnel.."
À vous suivre, il ne faudrait pas que l'Insee s'avise de publier les statistiques issues de ses enquêtes sur les sujets susceptibles de générer des interrogations ou des controverses dans l'opinion publique ?
Je ne vois pas, en outre, comment le CC aurait pu censurer un projet de loi nourri de données publiques…
La vérité c'est que la France a un grave problème avec la transparence de l'information et, de façon générale, avec l'évaluation des politiques publiques.
Les ministres ayant la main sur leurs administrations ont toute latitude, et ils ne s'en privent pas dans certains cas, de censurer les publications de leurs services parce qu'elles gêneraient la communication gouvernementale plus volontiers axée sur la propagande que sur des éléments vérifiables et opposables.
Il n'en va pas de même avec la Cour des comptes dont l'indépendance supposée est un facteur important de crédibilité des autorités publiques.
De ce point de vue la prise de position de Moscovici est une façon d'affirmer que la Chambre ne vaut pas mieux que les administrations serviles si nombreuses en France.
Rédigé par : caroff | 07 janvier 2024 à 23:04
@ Robert
@ Exilé
@ Marcel P.
La polémique autour de la décision du Premier président de la Cour des comptes de retarder la publication du rapport sur les moyens mis en œuvre par l’Etat pour lutter contre l’immigration clandestine me paraît hors de propos. En matière d’évaluation des politiques gouvernementales, « le rôle de la Cour des comptes n’est pas de commenter les choix faits, mais d’en évaluer les conséquences et de formuler des recommandations pour atteindre les objectifs votés par le Parlement », est-il précisé sur son site. Conformément à l’article 47-2 de la Constitution, la Cour des comptes intervient donc qu’a posteriori.
La coïncidence entre la date prévue de la publication de ce rapport et l’examen par le Parlement du projet de loi traitant en partie d’une réforme de la politique vis-à-vis de l’immigration clandestine n’était pas tenable. La Cour se serait retrouvée au beau milieu de débats houleux entre gouvernement, Sénat et Assemblée, qu’elle assiste tous trois dans leurs travaux et ses recommandations devenant aussitôt, qu’elle le veuille ou non, des outils de leur combat, elle aurait pesé sur une décision politique.
Non seulement la Cour des comptes, outrepassant ainsi ses missions et son statut, y aurait perdu son image d’institution indépendante, mais il est très probable que son immixtion, même accidentelle, même involontaire, dans un tel débat politique, de plus surchauffé, aurait été contraire à la Constitution et pouvait entraîner le rejet de l’ensemble du projet de loi par le Conseil constitutionnel...
On peut toutefois se demander pourquoi le gouvernement, qui est nécessairement informé du calendrier de travail des sages de la rue Cambon, n’a rien fait pour leur demander d’accélérer la préparation et la publication de ce rapport, programmé dès 2022. En proposant un état des lieux impartial, il aurait été une excellente base de réflexion pour cette réforme, aujourd’hui encore en suspens rue Montpensier. Pour l’heure, on s’y emploie à tenter aussi d’éviter de tomber dans ce même piège de l’instrumentalisation, tendu, cette fois, par le Président lui-même.
Rédigé par : Serge HIREL | 07 janvier 2024 à 19:00
Sans vouloir être méchant, ce « dernier » livre finira aux pilon des librairies et n’atteindra pas le tirage suffisant pour être édité au format de poche.
Rédigé par : Vamonos | 07 janvier 2024 à 00:24
@ Marcel P | 05 janvier 2024 à 15:49
D'évidence, ce n'est pas l'idée d'Exilé.
En revanche le motif spécieux invoqué par le président de la Cour des comptes "pour ne pas influencer le débat", en clair pour ne pas le fausser dans son esprit, me semble ressembler à une forme de forfaiture puisque la fonction même des rapports de la Cour des comptes est bien d'éclairer les décideurs sur les conséquences de leur gestion.
En l'espèce, la publication de ce rapport avant le débat aurait eu pour effet d'éclairer les discussions parlementaires.
D'évidence le président de la République ne veut pas connaître un rejet parlementaire d'un projet de loi, rejet qu'il ressentirait comme un échec personnel. Alors le projet de loi doit être voté, fût-ce par l'emploi à outrance de l'article 49-3, quitte à soumettre la loi votée à l'avis de Conseil constitutionnel qui devient ainsi censeur du Parlement. Est-ce encore l'esprit de la Constitution ? Et le CC s'honorera-t-il de ne censurer qu'à la marge ? Le proche avenir nous le dira.
Rédigé par : Robert | 06 janvier 2024 à 19:01
Pierre Moscovici qui aurait l’intention de se positionner en vue de l’élection présidentielle de 2027, l’idée est audacieuse bien qu’un brin fantaisiste.
Certes ce monsieur dispose d’une grande compétence. Il connaît bien les rouages de l’Union européenne pour avoir été ministre des Finances, puis commissaire européen aux affaires économiques et financières et maintenant Premier président à la Cour des comptes.
CV ô combien prestigieux. Mais je crains que ce dernier poste ne soit pour lui son bâton de maréchal car pour atteindre l’Élysée il faut, outre un solide réseau de soutien qu’il n’a pas, des qualités de tribun qu’il n’a jamais vraiment démontrées. C’est un homme plutôt discret que l’on ne voit guère sur les plateaux télé.
S’il se lançait dans cette aventure, il est fort probable qu’il connaîtrait les mêmes déboires que Valérie Pécresse. Le jeu n’en vaut vraiment pas la chandelle.
Il est vrai qu’après les scores humiliants de Benoît Hamon en 2017 puis de Anne Hidalgo en 2022, le PS se doit de trouver un candidat capable de lui redonner son lustre d’antan.
Pour cela il ne doit pas compter sur Oliver Faure car ce serait une nouvelle déculottée assurée.
Je verrais plutôt un des sociaux-démocrates authentiques qui n’ont pas accepté de s’acoquiner avec la Nupes. Peut-être Bernard Cazeneuve qui me paraît le seul en mesure de reconstituer un PS crédible ou encore Manuel Valls, si toutefois les électeurs lui pardonnent ses errements du côté de la Catalogne. Il a des qualités qui peuvent faire la différence face à une Marine le Pen qui y croit encore, Laurent Wauquiez que LR semble vouloir imposer à ses adhérents, Éric Zemmour et son talent de bonimenteur de foire, un J-L Mélenchon porté par son électorat de Français de papier, un Édouard Philippe dont on se demande pourquoi il est en tête des sondages.
Mais il faut aussi compter sur le talent du candidat de Renaissance, quel qu’il soit, en particulier Gabriel Attal, qui pourrait mettre tout le monde d’accord et prolonger pour cinq année encore "la macronie" au grand dam de certains sur ce blog. :)
Mais franchement Pierre Moscovici, malgré ses compétences avérées n’est pas à sa place dans ce genre de compétition.
Rédigé par : Achille | 06 janvier 2024 à 06:08
Le crépuscule de l’odieux…
Cher Philippe Bilger,
Comme le rappelait fort justement le Z lors de sa mémorable empoignade avec JLM en septembre 2021, on avait connu un JLM républicain, ce qui explique peut-être ce bonheur passé que vous évoquez.
Aujourd’hui, le même Mélenchon est tombé dans l’abject de l’antisémitisme et de l’appel irresponsable à la violence. Il pense caresser l’électorat issu de l’immigration dans le sens du poil en le victimisant et en l'assignant à résidence sociale et ethnique. Ce faisant, il porte une lourde part de responsabilité dans la haine de la France qui habite ces populations. La partition du pays à venir lui doit beaucoup.
Certes, il a déjà connu des bas qui ne l’ont pas empêché de faire un carton en 2017 et surtout en 2022. Mais là, on a le sentiment de vivre « le crépuscule de l’odieux », lâché par l’ensemble de la gauche « raisonnable », qui veut au plus vite quitter le Titanic de la dictature LFI.
Quand on voit que même le Monde l’accuse de dérive antisémite, on se dit que les carottes semblent cuites pour le trublion de l’extrême gauche.
Contrairement au Z qui le voit au 2e tour en 2027, il est probable qu’il ne sera même pas au 1er.
On ne le pleurera pas : il a fait déjà assez de dégâts comme cela !
Rédigé par : Florestan68 | 05 janvier 2024 à 20:11
@ Exilé
Vous voulez remercier Moscovici d'avoir délibérément occulté le travail de la Cour confié à sa responsabilité pour qu'elle ne joue pas son rôle en orientant le débat public ? Étrange idée.
Rédigé par : Marcel P | 05 janvier 2024 à 15:49
L'on se demande bien qui est ce "on" ayant eu connaissance d'un Jean-Luc Mélenchon heureux alors que déjà en Essonne, voici quarante ans et quelque, il avait déjà la réputation d'un pisse-froid, voire d'un pisse-vinaigre.
Rédigé par : Axelle D | 04 janvier 2024 à 20:43
« Le dernier livre de Pierre Moscovici » (PB)
Sans nécessairement approuver Pierre Moscovici pour l'ensemble de ses interventions dans les postes qu'il a occupés à Bruxelles ou à Paris, nous devons reconnaître que la Cour des comptes qu'il préside a su pointer du doigt plusieurs manquements ou aberrations du gouvernement dans sa politique - ou absence de politique - migratoire :
« Lutte contre les clandestins : la Cour des comptes étrille l'exécutif »
https://www.lefigaro.fr/actualite-france/la-lutte-contre-l-immigration-irreguliere-coute-1-8-milliard-d-euros-par-an-a-la-france-20240104
Rédigé par : Exilé | 04 janvier 2024 à 20:27
De Jospin, j’ai le souvenir de sa loi d’orientation sur l’éducation, qui avait pour but de mettre l’élève « au centre du système » (pour ce que cela veut dire) et dont l’article premier commence ainsi : « L'éducation est la première priorité [sic] nationale. » (Loi Jospin, art. 1er, aujourd'hui Code de l'éducation, art. L. 111-1.).
Selon Wikipédia, « Les fonctionnaires ayant participé à son élaboration sont décrits entre autres « comme ne déplorant ni l’abandon des exigences dans les programmes, ni la baisse de niveau des élèves, et comme favorables à une extension des activités du professeur vers des fonctions d’animation socioculturelle. (…) Cette conception est également partagée par (…) Olivier Schrameck, Pierre Moscovici, Roland Peylet et Claude Allègre qui entretiennent un rapport à l’institution scolaire décalé par rapport aux canons de l’excellence classique. Ainsi, Olivier Schrameck qui défend une vision des connaissances comme « apprentissage de la vie sociale »»
https://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_Jospin#Notes_et_références
Jospin comme Moscovici penchaient très fortement à gauche, sans trop le laisser paraître d'ailleurs - à la différence de Mélenchon - ce qui leur a permis de grimper bien plus haut que lui sur l'échelle du pouvoir. J'ai du mal à trouver des mérites à ces politiciens. Sans leur attribuer entièrement la dégringolade de l'enseignement en France, je n'ai pas le sentiment qu'ils aient contribué à l'améliorer. D'autre part Moscovici a creusé la dette sans états d'âme en tant que ministre de l'Economie et des Finances, quitte à déplorer ensuite la dépense de la France une fois devenu Commissaire européen.
J'espère qu'on ne les reverra jamais ni eux ni leurs semblables au pouvoir.
Rédigé par : Lucile | 04 janvier 2024 à 19:17
"JL Mélenchon n'a pas d'autre choix, aujourd'hui, que de se rêver obstinément président de la République en 2027" (PB)
Aujourd'hui ?? Depuis toujours plutôt ! Il y a travaillé dur, en vain je crains mais espère !
Rédigé par : Claude Luçon | 04 janvier 2024 à 18:51
Si l'on en croit François-Xavier Bellamy « la Cour des comptes montre l'augmentation de l'immigration illégale, l'inefficacité du contrôle des frontières, la saturation des juridictions... Mais son rapport, pourtant prêt, a été volontairement caché pendant le débat sur la loi Immigration, une décision de Pierre Moscovici ».
Libre à vous de le récompenser en achetant son bouquin narrant la compromission et l'échec des éléphants du socialisme.
Rédigé par : Marcel P | 04 janvier 2024 à 17:07
Un point peu évoqué ici, JLM a été de mars 2000 à mai 2002, ministre délégué à l'Enseignement professionnel dans le gouvernement Lionel Jospin, poste dans lequel il a fait du bon travail, il faut le reconnaître.
Dans un secteur qui n'avait jamais été une préoccupation essentielle de l'Éducation nationale, il a su avancer quelques pions intéressants.
On aurait pu faire mieux, on aurait pu faire différemment, mais ce qu'il a fait est à porter à son crédit, même par quelqu'un qui lui est hostile comme moi.
Je crois qu'à ce poste il avait atteint son niveau de Peter en politique. Il aurait dû s'en contenter.
Avant et après il fut et est toujours, au pire un trublion trotskiste et au mieux un agitateur d'idées et de partis politiques.
Dans ce rôle il atteint son niveau de Peter trotskiste avec la LFI et la NUPES. Difficile de faire pire et de se tirer autant de balles dans le pied depuis quelque temps.
Du concentré de trotskisme à l'état pur.
Rédigé par : Tipaza | 04 janvier 2024 à 14:42
Certes le titre du livre de monsieur Moscovici est un tantinet imprégné d'une certaine nostalgie de son passé comme de celui de ses compagnons de jeunesse, en particulier trotskistes. Il me semble qu'il ne faille guère se fier à cette apparente nostalgie qui lui permet de caresser son ex-compagnon Mélenchon dans le sens du poil, sans doute pour mieux le circonvenir d'ici à la prochaine élection présidentielle et ainsi le supplanter à la candidature suprême en douceur et sans exciter son ire. Le lambertisme a conservé de sérieux prolongements dans la classe politique, notamment dans ce qui fut le PS de gouvernement.
Je rejoins donc l'analyse de Serge HIREL | 03 janvier 2024 à 18:46. Sans doute monsieur Moscovici se persuade-t-il que la rue Cambon, qui a suscité plusieurs candidats à la présidentielle dont monsieur Hollande son ex-compagnon du PS, est un excellent tremplin, notamment par l'image de "Sage de la République" qu'elle peut lui procurer.
Un petit souvenir : à la fin des années 1990, rentrant chez moi en voiture en écoutant la radio, j'ai eu la surprise d'entendre ce monsieur regretter que la Constitution ne puisse pas se modifier par une loi ordinaire... Cela était bien entendu en relation avec son tropisme non pas seulement européen, mais bien plus sûrement européiste puisqu'une telle disposition aurait alors permis de transférer sans difficulté et bien plus rapidement à la Commission européenne la plupart des compétences jusque-là relevant des États.
D'évidence je ne suis pas prêt à acheter son livre autobiographique.
Rédigé par : Robert | 04 janvier 2024 à 11:47
Jean-Luc Mélenchon appartient à la catégorie des grands prédateurs, des nuisibles, à la tête de toutes les tentatives de déstabilisation du pays. Ses échecs successifs à la présidentielle l'ont rendu dangereusement psychopathe, il fulmine et se venge en organisant en sous-main une révolution permanente petit format, mais finalement assez efficace, voyez l'état de déliquescence du pays.
On peut voir son emprise derrière les Gilets jaunes, qui quatre ans après ne savent toujours pas pourquoi ils manifestent tous les samedis, mais continuent, avec ses amis de la CGT sur ces grèves des transports à répétition et à saturation sans motifs légitimes et sérieux, sur l'obstruction parlementaire qui empêche un vote normal de la loi sur les retraites et favorise l'agitation sociale qui en découle, empêche un vote normal sur l'immigration, donc le fonctionnement normal de la démocratie. Enfin, ses attaques contre la police et ses sympathies pour l'islamo-gauchisme ont favorisé le déclenchement d'émeutes qui ont mis le pays à feu et à sang, c'est commencé.
Jean-Luc Mélenchon est un traître à la patrie, un ennemi de l'intérieur, et je ne comprends pas l'attitude de ce gouvernement qui reste les bras croisés et tend l'autre joue. Qu'attend-on ? Le moteur de Mélenchon est la haine, jour après jour il détricote le tissu social, et on laisse faire. Si réellement Marine Le Pen arrive au pouvoir, j'espère qu'elle saura régler le cas Mélenchon, mais rien n'est moins sûr.
Rédigé par : Caprici | 04 janvier 2024 à 10:41
« Et présider, un dur métier, serait pour lui la guérison suprême : être aimé, être heureux ne seraient plus des désirs à satisfaire. » (PB)
La vie politique n'est pas faite pour que ceux qui s'y consacrent, en principe au service des autres, soient heureux, même si nous n'avons aucune raison de vouloir leur malheur.
En revanche, nous pouvons émettre de sérieux doutes sur les motivations voire la santé mentale de ceux qui cherchent à passer leurs nerfs sur les Français ou bien à se venger sur eux de déboires qu'ils rencontrent dans l'existence, par exemple en multipliant les lois aussi nuisibles que stupides.
Car si le bonheur est une notion subjective, le rôle des politiques est de faire tout leur possible pour maintenir une société ordonnée et paisible afin d'éviter les troubles et les malheurs qui naissent du désordre.
Et hélas, c'est manifestement ce que ne font pas les dirigeant actuels.
Rédigé par : Exilé | 04 janvier 2024 à 10:11
« Quand il répète que François Mitterrand lui avait assuré qu'il était "le meilleur", il n'ignore pas que l'ancien président de la République faisait don de ce compliment à beaucoup de ses rivaux à gauche. » (PB)
François Mitterrand aimait flatter ses courtisans, nombreux autour de lui.
En fait il n’aimait pas les meilleurs, pour la simple raison qu’il se considérait lui-même comme le meilleur et ne supportait pas ceux qui auraient pu le dépasser en popularité.
Cela explique la raison pour laquelle il a toujours détesté Michel Rocard qu’il a nommé Premier ministre à contre-cœur, justement parce qu’il était meilleur que lui dans bien des domaines, notamment économique, et n’a cessé de lui savonner la planche en coulisses.
Alors, que François Mitterrand ait dit à J-L Mélenchon qu’il était le meilleur peut prêter à sourire. Cela lui permettait surtout d’utiliser la vanité de ce dernier pour affaiblir ses adversaires politiques, y compris dans son propre parti.
J-L Mélenchon, lui, aimait à appeler l’ancien président « le Vieux » avec ce ton gentiment affectueux et un brin condescendant qui le caractérise. Le même ton qu’il utilise dans ses meetings quand il parle des « gens » plutôt que des citoyens ou plus simplement des Français.
C’est son côté paternaliste, façon « petit père des peuples ».
Dans vingt ans, peut-être moins, le nom de Mélenchon sera totalement oublié des générations à venir. Il restera dans l’Histoire comme le gourou d’une petite secte d’illuminés, un histrion qui aurait bien voulu, mais qui n’a jamais pu gravir les plus hautes marches du Palais.
"Pierre Moscovici rend hommage à Lionel Jospin (...) tant le chef du gouvernement et les ministres (...) avaient su donner un bel exemple de talent, de compétence et de discipline collective"
Lionel Jospin n’était pas le mauvais bonhomme. Très consensuel et psychologue, il savait utiliser les qualités et surtout les défauts de ses collaborateurs pour faire tourner la boutique pendant les cinq années où il a été Premier ministre.
Homme intègre, avec une moralité en béton qui le faisait passer pour un psychorigide aux yeux de ses adversaires bien moins à cheval sur les principes.
Sa plus grave erreur est d'avoir fait sa campagne électorale la fleur au fusil, persuadé que, de toute façon, la victoire lui était acquise face à un Jacques Chirac déjà très fatigué et usé par les "affaires".
Mais il ne fallait pas sous-estimer les effets pervers de la « gauche plurielle », cette idée loufoque qui a permis à J-P Chevènement et Christiane Taubira de se présenter en même temps que lui lors la campagne présidentielle de 2002 et ainsi lui ravir les quelques voix qui lui manquaient pour accéder au second tour.
Mais on ne refait pas l’Histoire. Le destin est parfois capricieux et aime bien brouiller les cartes. Espérons que pour 2027 il ne nous fasse pas d'entourloupe. Ce n'est vraiment pas le moment !
Rédigé par : Achille | 04 janvier 2024 à 06:14
Meilleurs voeux à tous. J'ai du mal à former les miens cette année, tant cette respiration calendaire me laisse peu espérer dans les changements du monde.
Mosco président ? Ou Mosco candidat ? S'il n'y pensait pas, il devra à Serge Hirel d'y penser ou de mesurer et de tenter sa chance.
Mosco a des atouts:
- "soixante-six ans, l'âge de la sagesse" ;
- un enfant en bas âge, ce qui donne envie de se projeter dans l'avenir pour l'avenir de son enfant ;
- "une expérience européenne" ce qui compte beaucoup pour que tout paraisse changer sans que rien ne change en France (la bureaucratie capitaliste européenne a dans les soixante-dix ans. Si elle subissait le sort du soviétisme, ce serait juste ce qu'il faut pour tomber comme un fruit mûr) ;
- le fait d'occuper le poste de Philippe Séguin en incarnant à peu près le contraire du "souverainisme" que Séguin représentait dans son opposition non persévérante au traité de Maastricht ;
- mais surtout une ambition contrariée.
J'avais cru discerner que, pendant la campagne de François Hollande dont il était de loin le meilleur porte-parole, "il se voyait déjà"... Premier ministre, ce qu'il aurait été certainement sans la gestion calamiteuse, toute d'appareil, sans connaissance des hommes, des ressources humaines de ce président rompu à la synthèse et au mélange des ego, mais novice en matière de gouvernement, qui lui préféra l'insipide mais compétent Jean-Marc Ayrault, qu'il fit sauter pour le remplacer par l'impétueux Manuel Valls, qui fit valser son quinquennat à force de froncer les sourcils et de cliver inutilement et beaucoup plus vexatoirement que ne cliva jamais Nicolas Sarkozy.
Mosco se voyait déjà Premier ministre et ne s'en cachait pas. N'avait-il pas atteint l'âge de la maturité, plaidait-il dans les médias pour mettre la puce à l'oreille de Hollande qui n'y entendait rien. J'ai quant à moi ouï exactement la même remarque proférée par Philippe de Villiers au moment de ferrailler contre le traité d'Amsterdam. Or Villiers est resté un éternel ferrailleur qui rendit impossible l'union des droites et joue désormais au griot sur CNews comme il l'a fait au Puy du Fou.
Ainsi qu'il aime à se définir dans ses quarts d'heure de lucidité, Villiers ne sera jamais qu'un "saltimbanque de la politique" comme Mosco, quelle que soit l'estime qu'on lui porte, a toutes les chances de rester un éternel second rôle, quoi qu'il y ait derrière son envie de poser un jalon à travers ce livre de dirigeant politique qui ne transgresse pas la loi du genre (tous les livres de politiciens donnent dans l'"intimement politique").
Si je m'en rapporte à notre hôte, Mosco fait une bonne analyse, et de Lionel Jospin, et de Jean-Luc Mélenchon, qui a moins changé qu'on le dit, mais dont le côté caractériel était plus méconnu avant ; qui était un ministre impliqué dans la réforme de l'enseignement professionnel auquel il croyait et dans lequel il voyait un marchepied pour parler au monde ouvrier, et qui a trouvé une fenêtre de tir inespérée, pas tant dans son opposition au référendum de 2005 sur le traité constitutionnel européen - référendum dont Jacques Chirac s'était bien gardé de nous informer qu'il était purement consultatif -, que dans l'exclusion du parti socialiste qu'il subit de la part de François Hollande et qui lui permit de créer le parti de gauche, puis le front de gauche, puis la France insoumise en concevant une rancune inextinguible contre l'ancien premier secrétaire du parti qui l'avait exclu, avec qui, lui président, l'union de la gauche était impossible tandis qu'elle le redevenait, Hollande étant hors jeu, et Mélenchon en prenant improbablement la tête et s'improvisant l'invraisemblable fédérateur de la Nupes comme Jospin avait été celui de la gauche plurielle.
Mélenchon a rallié Mitterrand qu'il vénère, mais en le propulsant ministre, c'est Jospin qui lui a donné un destin sans qu'il en conçoive une gratitude à son égard qui aille beaucoup plus loin que la reconnaissance.
C'est Jospin dont Mosco et tous ses collaborateurs parlent avec estime, pour qui ils ont une gratitude méritée, et dont Axelle D prétend à tort qu'il avait promis le poste de Premier ministre à Manuel Valls qui n'était qu'un directeur de communication tout à fait inconnu, alors qu'à l'époque, Martine Aubry était en piste pour l'occuper et pouvait provoquer un effet repoussoir.
L'étrange étant que Jospin ne s'y voyait certainement pas quand il s'improvisa candidat en 1995 et fit une très bonne campagne qui manqua de peu de le hisser à la magistrature suprême, et s'y voyait au contraire en 2002, où comme on remplit une formalité, il fit une mauvaise campagne sur "l'âge du capitaine" qui, en plus de lui nuire par cette discourtoisie et d'être débordé sur sa droite et sur sa gauche par J.P. Chevènement et par Christiane Taubira, entraîna son élimination dès le premier tour, D'où je tire une sorte de théorème du "temps différé", qui dispose que c'est quand on croit ramasser le pouvoir qu'on ne peut pas le prendre et c'est quand on n'y croit pas, parce qu'on ne pense à rien de mal, qu'on devrait se baisser pour le ramasser.
Quant à Mélenchon que sa position de chef de parti a mis en pleine lumière, il montre un lyrisme populacier qui en fait un orateur postillonnant que sa violence rend trop perméable à l'exercice du pouvoir personnel basé sur la crainte et le culte de la personnalité. Comme tous les lyriques, il était en quête de sacralité et son républicanisme robespierriste lui a donné ce qu'il lui fallait de presbytéral, en sorte que les deux phrases par lesquelles il semble s'être ridiculisé, "la République, c'est moi" et "ma personne est sacrée", sont certainement l'expression de ce qu'il a de plus authentique. Mais je veux croire que, malgré sa propension au pouvoir personnel, il est trop soucieux de l'intérêt général pour se représenter en 2027 à 75 ans, non seulement pour commencer une carrière de dictateur comme disait l'autre, mais surtout après avoir tempêté contre la réforme des retraites. C'est certes une autre histoire et elle n'est pas encore écrite.
Rédigé par : Julien WEINZAEPFLEN | 04 janvier 2024 à 04:55
Meilleurs vœux à tous.
Je pense également que Moscovici sème des cailloux pour une candidature en 2027.
Bref il souhaite devenir un Philippe Séguin mais qui aura réussi à obtenir l'Elysée grâce à une partie de la gauche. Donc il faut commencer à flatter.
Il n'a pas brillé par son travail dans le Pays de Montbéliard et n'a été élu Conseiller général qu'avec 34 voix d'avance car le candidat RPR de l'époque était soutenu par le FN et qu'il fallait faire barrage.
Une hypothèse de candidature qui sera vérifiée quand les observateurs politiques verront en Moscovici le successeur idéal d'Anne Hildalgo à la mairie de Paris car cela permettrait de le séguiniser.
Rédigé par : stephane | 03 janvier 2024 à 23:12
Lionel Jospin c'est l'histoire d'un gars qui en 2002 se voyait déjà président de la République et fut néanmoins éliminé à l'issue du premier tour par Jean-Marie Le Pen.
La honte !
C'est aussi l'histoire d'un certain Manuel Valls auquel le susnommé Lionel avait promis monts et merveilles, notamment la place de Premier ministre une fois élu et qui hélas parachuté à Evry en 2001 pour n'y rester qu'un an comme maire en attendant la récompense promise qui ne devait jamais venir et pour cause vu l'éjection dudit Jospin, dut se coltiner deux mandats successifs dans la capitale essonienne, à laquelle il ne comprenait que pouic, tout en rongeant son frein en attendant des jours meilleurs !
Rédigé par : Axelle D | 03 janvier 2024 à 21:01
Le comportement d'un homme politique est le résultat de sa personnalité et de sa vision de la situation politique telle qu'il l'a perçoit.
Dire cela est une naïveté, sauf que dans le cas de JLM, celui-ci pousse à ses extrémités les aspects du problème.
Une personnalité qui avec l'âge atteint l'hybris de ses ambitions.
Il se voit en prophète ou en messie d'un peuple qu'il veut réveiller, sortir de la torpeur consumériste néolibérale.
Le summum de sa mégalomanie fut atteint lors de l'épisode de la perquisition où il déclara, avec une sincérité si belle, si spontanée qu'elle en a fait sourire plus d'un : "La République c'est Moi !"
Tout JLM est là, dans cette apostrophe qui deviendra historique, qu'il accède au pouvoir ou pas.
Il a la personnalité des grands révolutionnaires qui ont tous immanquablement conduit leur pays à la ruine, une fois arrivés au pouvoir, et ont mal fini parce que la révolution dévore souvent ses pères.
Il échouera parce qu'il y croit trop à sa révolution. La sincérité est le plus souvent un obstacle à la réussite en politique.
Son analyse politique est bonne me semble-t-il, je la partage sans en partager les conclusions évidemment.
Les médias ne cessent de dire qu'Emmanuel Macron a effacé la droite et la gauche.
Il serait plus exact de dire qu'il a effacé la social-démocratie de droite et de gauche, parce que ceux qui comme les LR se revendiquent de droite ne sont que des avatars d'une social-démocratie à peine plus à droite que l'autre versant.
Ce faisant il a aussi annihilé le centre, et de cela on en parle moins parce que la macronie prétend être le centre, ce qu'elle a pu espérer être au début, mais qu'elle a cessé d'être très rapidement.
Il suffit de voir le taux d'abstention aux élections, y compris présidentielles. C'est le centre qui s'est détourné d'Emmanuel Macron devenu indifférent.
Il ne reste que les extrêmes, d'où le constat facile fait par JLM, qu'il est possible de gagner le pouvoir dans une élection où seuls les militants et les motivés votent, puisqu'il n'y a pas de seuil d'abstention invalidant le vote.
En sollicitant le vote des banlieues, qui peuvent par des votes bloqués faire une majorité de votants, il espère arriver au pouvoir.
C'est le rêve qu'il poursuit, oubliant que la vie n'est jamais linéaire et que les centristes abstentionnistes d'aujourd'hui peuvent être motivés pour voter contre lui.
La créolisation qu'il promeut, si elle attire certaines banlieues, peut en révulser d'autres qui pourraient se mettre en mouvement.
C'est là qu'on voit le téléscopage entre la personnalité de JLM, impatient, pressé (par l'âge ?), impétueux, comme l'est le messie autoproclamé, et l'action politique qui demande un minimum de subtilité pour ne pas effrayer les abstentionnistes qui pourraient se retourner contre lui.
Globalement il est minoritaire, et nous ne sommes pas en situation où il pourrait tenter un coup d'Etat.
Pousser au feu implicitement les banlieues perdues de la République, en ne désavouant pas clairement les émeutiers, ne peut que le conduire à l'échec plus rapide, ce qui ne fera qu'augmenter son impatience et son mauvais caractère.
Éternel cercle vicieux de l'échec programmé au vu de son comportement.
Rédigé par : Tipaza | 03 janvier 2024 à 20:33
Le pire danger pour la France serait la prise du pouvoir par le parti de Mélenchon qui nous ramènerait aux heures sombres du communisme sanglant avec leurs sous-fifres extrêmes gauchistes criminels.
LFI : La France Islamiste, Le Fascisme Islamiste.
LFI n’a plus sa place dans l’espace démocratique de par sa posture, sa violence, sa haine vis-à-vis de la France.
Ils veulent museler leurs opposants, interdire le débat démocratique.
Ils copinent avec l’islam radical à des fins électoralistes.
Ils ont également importé dans nos quartiers le conflit israélo-palestinien qui a généré de l’antisémitisme.
Oui la bête immonde est revenue avec LFI, une branche du Hamas France !
Ils sont intolérants, inquisiteurs, hyper dangereux.
Et dire que ces députés délinquants antidémocratiques antirépublicains siègent en toute impunité à l’Assemblée nationale !
Rédigé par : sylvain | 03 janvier 2024 à 19:09
Moscovici, Jospin, Mélenchon... Le détail peut échapper, mais il a son importance : tous les trois sont d’anciens militants trotskistes. On peut reprocher beaucoup à ce mouvement d’extrême gauche, mais ni la cohérence de ses analyses verbeuses, ni son savoir-faire pour atteindre le pouvoir, ni la pérennité des amitiés qu’il fait naître. Trotskiste un jour, trotskiste toujours.
Ceci peut expliquer en partie ce regard bienveillant que porte « Mosco » sur le trublion de la gauche, toujours prêt à dégainer la petite phrase de trop qui fera le buzz... et le mettra en lumière. Mais le réduire à ce pitre qui horripile, dont on souhaite qu’il disparaisse du paysage au plus vite, est peut-être manquer quelque peu de discernement. Mélenchon n’est pas arrivé là où il est par hasard... et, contre toute attente de ses adversaires - il en compte chaque jour un peu plus -, il n’est toujours pas « mort »... Moscovici ne dit pas autre chose.
Plutôt que m’inciter à me lancer dans une énième analyse sans grand intérêt du personnage, le billet de notre hôte m’a inspiré une tout autre réflexion : pourquoi le Premier président de la Cour des comptes a-t-il éprouvé le besoin de se lancer dans l’écriture de ce livre, qu’il a voulu tout aussi intime que politique ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi une campagne de promotion aussi peu médiatique ? Et pourquoi ce ton conciliant avec tous ses amis socialistes et au-delà ?
Bien sûr, je peux faire totalement fausse route... Mais, malgré tout, je me lance : et si ce livre était un ballon d’essai vers une candidature à la présidence de la République ? Une candidature dont Moscovici prend bien soin de ne rien dire. On sait que se lancer trop tôt dans la bataille peut devenir rapidement un handicap insurmontable... n’est-ce pas, M. Darmanin ?
PM a 66 ans, l’âge de la sagesse, de l’expérience, de la tolérance. Un atout certain après le désappointement qui, peu à peu, a suivi le choix du « jeune homme » en 2017. Et il présente un CV impeccable, tant au sein de l’appareil d’Etat que du Parti socialiste. Un CV sans aspérité majeure qui lui vaudrait des rancœurs au sein de la classe politique et des aigreurs parmi les citoyens.
Il a occupé le fauteuil prestigieux de ministre des Finances, un tremplin qui en a déjà conduit d’autres à l’Elysée, et a beaucoup appris, sans être vraiment éclaboussé, des combats fratricides des « éléphants » de son parti, qui ont provoqué sa ruine.
PM possède aussi un atout encore plus rare qu’un simple parcours sans faute parmi la faune politique française : la dimension européenne, qui sera désormais indispensable à tout candidat au pouvoir suprême. Son poste de commissaire aux affaires économiques au sein de la Commission Juncker, non seulement, lui a permis de se construire une stature internationale, mais aussi fourni un riche carnet d’adresses. Sa présidence, rue Cambon, parfait cette image de décideur mesuré, européen mais pas européiste, de gauche mais pas sectaire, prudent mais pas mou. Bref celle d’un social-démocrate, acceptable au centre et sur les franges du centre-droit.
Quand ils s’épanchent par écrit, la plupart de ses congénères ne résistent pas à la jouissance du portrait au vitriol de tel ou tel... Mosco s’en garde et n’a de mots qui font mal que pour DSK. Ce qui est sans risque, aucun de ses anciens partisans ne revendiquant même plus cette étiquette... Quand ils ne cherchent pas à la gommer. Ce côté « tout le monde il est beau » de son ouvrage pourrait bien être l’indice d’une réflexion sur les chances et les risques d’une candidature élyséenne... Tout comme ce portrait - d’ailleurs probablement assez exact - d’un Mélenchon plus maître de lui et fin stratège que ses saillies le font croire.
S’il se présentait, PM, pour gagner, aurait besoin au second tour de l’électorat hétéroclite de JLM. Mais pour s’octroyer quelques chances de figurer au second tour, PM devrait d’abord le devancer au premier... et, pour ce faire, le priver des voix des socialistes historiques. Le jeu est délicat, il s’agit à la fois de le battre et d’en faire un allié. Autant commencer par l’amadouer en lui passant la main dans le dos.
P.-S. : il va de soi que Mosco n’obtiendrait pas mon suffrage, ce qui précède n’étant pas un portrait favorable, mais un constat de ses chances en cas de candidature. Elles ne sont pas inexistantes... Ce qui veut dire que l’union des droites est plus que jamais indispensable.
Rédigé par : Serge HIREL | 03 janvier 2024 à 18:46
On vient de glisser un petit mot sur le bureau du Premier Président de la Cour des comptes:
"Manifestement, Mosco est en bore-out, il est sous-employé, il a le temps d'écrire des bouquins pendant son travail. Intervenez"
Rédigé par : lucas | 03 janvier 2024 à 18:38
Je ne vois pas l'intérêt de parler d'un mort qui marche comme JL Mélenchon et plus largement d'une classe politique dont les Français se détournent, à commencer par les jeunes générations. Comme le dit Clémentine Autain à qui on reprochait d'être "isolée" au sein de La France insoumise : "Ma question n’est pas de savoir si je suis isolée au sein de LFI, mais comment éviter de le devenir dans le pays".
À part les maires qui sauveront l'honneur, le reste risque la chasse aux WC de la démocratie.
Rédigé par : Schneider | 03 janvier 2024 à 17:29
Jean-Luc Mélenchon devrait faire comme Lionel Jospin, se retirer de la vie politique ; et prendre une retraite très confortable à l'île Moustique.
Rédigé par : Ellen | 03 janvier 2024 à 16:15
Je doute personnellement que JLM ait vraiment changé. Disons que les circonstances, avec la reconfiguration du paysage politique qui n'a laissé, face au pouvoir en place, qu'une opposition dominée majoritairement, à gauche comme à droite, par des partis extrêmes, ont offert à JLM l'opportunité rêvée de donner libre cours aux excès de sa véritable personnalité.
S'est alors révélé au grand jour son profond narcissisme - ce narcissisme que Freud qualifiait de secondaire -, ce sentiment de supériorité qu'il aime afficher, ce besoin d'être admiré, autant de traits qui l'ont amené à adopter une attitude de radicalité théâtrale outrancière et improductive qui, plutôt que de séduire, agit comme un repoussoir.
Navrant constat que celui où l'offre politique paraît finalement aussi indigente et où le destin de la France pourrait en fait tomber entre les mains d'un personnage ayant une telle personnalité.
Rédigé par : Michel Deluré | 03 janvier 2024 à 15:51
Monsieur Bilger,
C'est drôle comme le temps passe. L'évocation de « l'équipe de rêve » du temps de Lionel Jospin, c'est un peu comme lorsqu'on nous raconte l'époque rêvée de la police de proximité, dont le sabotage aurait été la cause de l'insécurité en France. C'est le rêve de la mémoire courte, trop courte. Lionel Jospin, c'est l'incarnation même de la gauche défaite. Lionel Jospin, c'est le candidat à la présidentielle qui, interpellé par des grévistes confronté à une délocalisation sauvage de leur entreprise, leur répondait ne pouvoir rien faire. Le défaitisme comme projet. Si on ne peut pas résumer Lionel Jospin à une anecdote, on se rend bien compte qu'il a peu fait pour l'économie française et beaucoup fait pour la déstabilisation de ses institutions. La création de la CNDS, c'est déjà une première étape dans la contestation du rôle de la Justice, par exemple.
Pour en revenir à Jean-Luc Mélenchon, se rêve t-il réellement « obstinément président de la République en 2027 » ? N'est-il pas comme Jean-Marie Le Pen, un rentier de l'extrême et du vulgaire, détournant son parti en le rendant inéligible, s'assurant ainsi pouvoir et argent sans contreparties, sans responsabilités ?
Rédigé par : Marcel P | 03 janvier 2024 à 11:34
Mélenchon je l'ai rencontré plus d'une fois au Conseil général de l'Essonne au début des années 90 ; il avait déjà la réputation d'un fort en gueule, d'un prétentieux et d'un ronchon compulsif.
Personnellement, j'avais horreur de ce genre de bonhomme, de ses manières cauteleuses, de son sourire à la fois niais et obséquieux quand il cherchait à vous embobiner ou obtenir un rendez-vous avec le président du CG ou le premier vice-président qui faisaient la pluie et le beau temps dans le département.
C'était aussi l'époque où il faisait la paire avec l'ambitieux Julien Dray alors que maintenant ils sont à couteaux tirés... Avatar du trotskisme sans doute !
Rédigé par : Axelle D | 03 janvier 2024 à 10:59
Trotskiste un jour, trotskiste toujours. Le jeune Mélenchon fut trotskiste (rude école, rude formation). Il devint socialiste, ministre, sénateur.
Puis s'échappa en créant et dirigeant son parti, très à gauche de la gauche. C'est grisant. Chef, souverain, courtisans, liaisons féminines...
Si j'étais catholique, j'irais brûler un cierge en demandant à Dieu de ne pas l'envoyer à l'Elysée. Ce ne sera pas nécessaire : nous n'y verrons pas l'extrême gauche mais l'extrême droite. C'est couru.
En ce moment, je ne lis pas (et je ne lirai pas) Moscovici, mais le Père Bouhours, "Pensées ingénieuses des Anciens et des Modernes", éd. fac similé, Maxtor éd., 19 euros 50.
Rappel : "écrire comme Bouhours" (La Bruyère) = écrire on ne peut mieux. Et pourtant, qui, en France, a mieux écrit que La Bruyère ?
Rédigé par : Patrice Charoulet | 03 janvier 2024 à 10:33
JLM, MLP, mêmes ambitions même parcours, la quête d'un pouvoir ultime, les deux s'ils appliquaient leur programme, économique surtout, et politique avec, vendraient le pays à la découpe. Dangereux tous les deux, le FN/RN n'a pas changé, le Cinglé à son chevet et pour le Vénézuélien, rien ne pourrait être pire que de l'emporter, mais aujourd'hui le masque tombe pour tous les deux qui mettraient notre pays à sac.
La sécurité n'est pas un programme, la peur pour eux est un hochet qu'ils agitent en permanence, avec eux ce sera la mort, lente peut-être, mais la mort comme tous ces pays qu'ils vénèrent... Il serait fou de penser que les citoyens les placent un jour sur la plus haute marche, ils ne sont pas fous les Français.
Rédigé par : Giuseppe | 03 janvier 2024 à 10:17
« Le dernier livre de Pierre Moscovici : "Nos meilleures années - la jeunesse, les amis, la politique" est remarquable. » (PB)
Après avoir lu votre billet, ce livre me paraît intéressant et je pense que je l’achèterai. Non parce que j’ai une admiration débordante pour son auteur, mais parce qu’il nous renvoie à une époque où la politique se pratiquait encore d’une façon à peu près apaisée entre une gauche un peu trop confiante en sa supériorité intellectuelle et une droite pugnace bien décidée à revenir au pouvoir. Cette dernière y est parvenue avec Jacques Chirac, puis Nicolas Sarkozy pour finalement sombrer dans le marasme où elle se trouve aujourd’hui, tout comme le PS d’ailleurs.
Désormais la France est ballottée entre une ultra-gauche antisémite qui prend fait et cause pour les mouvements islamistes et une extrême droite sous l’influence de la Russie.
Espérons que les Français sauront réagir à cette captation de notre démocratie par des puissances étrangères et reviendront aux valeurs qui ont toujours été celles de notre République car après il sera trop tard.
Il est grand temps de réagir !
Rédigé par : Achille | 03 janvier 2024 à 08:24
Pour ma part je ne suis pas sûr que JLM cherche à être aimé. Il se contenterait d’être admiré.
Rédigé par : Marc Ghinsberg | 03 janvier 2024 à 08:19
Mélenchon vieillit mal, il se met la rate au court-bouillon pour pas grand-chose en définitive.
Toutefois j’arrive toujours à trouver des éléments comiques dans n’importe quelle situation. La destinée de Méluche est ridicule parce qu’il a passé sa vie à bouffer du curé alors qu’en vieillissant, il se sent obligé de lécher les babouches des imams.
Ainsi va la gauche !
Rédigé par : Vamonos | 03 janvier 2024 à 03:28
On se pose sur le divan et commence la parapsychologie des gouvernants enfouis.
Jospin par ci, sans doute honnête mais psychorigide, JLM par là, complètement autosatisfait, imprécateur sans conviction, il veut être aimé, le pauvre chou. Evidemment, comme dans toute anthologie de turpitude, on retrouve Mitterrand, le maître à penser de tous les faussaires, passage obligé par l'Observatoire.
Entre nous, est-ce intéressant de parler de ces "vieilles canailles" ? Oui, car la liberté de notre cher hôte est un pied de nez à la pudeur effarouchée des sites de dialogue, gérés par des algorithmes épris d'IA qui farfouillent et censurent tout ce qui n'est pas conforme, oh pas à la bienséance, ils n'en sont pas là, mais à la monotonie des discours convenus. En revanche, les grossièretés brenneuses et les basses insultes ne les font pas trembler: du moment que c'est le peuple.
Ce n'est pas que la vulgarité me siée, mais l'onction encore moins. Ces minauderies de société où les rotatives rougissent quand on violente une révérence m'agacent. Le "je" est ici haïssable comme le "moi" du virtuose des illuminations, tout se rapporte à la conviction des masses que jamais les affèteries de nos maîtres des idées inachevées ne sauront emporter.
Alors, ressasser les états d'âme de ces chancres de la société nous permet de nous interroger: sommes-nous des illusions, des effets obligatoires d'une évolution implacable, comprise par des devins et prophètes démunis d'éléments objectifs, mais suffisamment lucides pour deviner les contours de l'avenir ? Les gouvernants actuels ont pour eux des données plus ou moins techniques, plus ou moins ésotériques, plus ou moins sincères qui permettent de fermer la bouche du vulgum, afin de préserver l'entre-soi de la foire aux vanités, chère à Thackeray dont le règlement n'est connu que de ses thuriféraires. Je connais, de près, un fonctionnaire qui, lassé de la course générale à l'honneur et la reconnaissance a fini par refuser les décorations qu'on voulait lui offrir au départ à la retraite, malgré une carrière exemplaire qui l'a mené jusqu'au sein du gouvernement, mais avec le dédain du reître allemand qui se battait pour l'amour de la bataille stipendiée et tournait le dos à son employeur, indépendant.
Si seulement les politiques étaient des mercenaires, passe encore, on les paie et ils s'en vont, mais non, encore faut-il qu'on leur tienne la main quand ils s'endorment et qu'on analyse leurs rots. Je pense à Buisson, caractère détestable mais quelle trempe de lame de Tolède, ne cédant qu'au plaisir du souvenir des honneurs rares.
Donc, dédain pour la psychologie des puissants qui ne devrait s'exercer qu'au moment de les choisir. Un magistrat de haute volée disait d'un président de la République : "Un nom comme celui-là, ça ne se prononce pas, ça se pète".
Rédigé par : genau | 03 janvier 2024 à 01:09