« Vive la pensée des autres... | Accueil | De Charybde en Silla ? »

25 janvier 2024

Commentaires

Marcel P

@ Robert Marchenoir,
« Euh... oui. Il existe quelque chose qui s'appelle le privé, et quelque chose qui s'appelle l'État. Et effectivement, le privé a une intelligence propre, en ceci qu'il est soumis aux règles du marché, et que cela lui donne une nature, une logique de comportement complètement différente de celle des fonctionnaires : celle de la liberté et de la responsabilité. »

Je vais faire court pour éviter le pinaillage.
Non, le « privé » ça n'existe pas. Pas sous la forme d'un tout qui une existence propre.
Avocat commis d'office, public ou privé ? Soumis aux règles du marché ? Liberté et responsabilité ?

« Ce n'est pas de l'idéologie : cela se constate. C'est la réalité. C'est la nature humaine. C'est l'histoire. Cela découle des incitations propres aux deux types d'organisation. »

La nature humaine, c'est tout un tas de choses, qu'on retrouve un peu partout. Si certaines formes d'organisation renforcent certains travers humains, la croyance que tout est d'affaire d'organisation, c'est typiquement un mode de pensée daté comme le marxisme. C'est du pur socialisme - vous pouvez dire sociologie si ça vous donne du baume au coeur -, où l'on explique le monde par de grands paradigmes, où l'on croit que l'on peut réformer et encadrer la nature humaine par un mode d'organisation précis.

Mon propos est autre, il n'est pas l'opposé du vôtre, il est ailleurs. Même si je vois très bien que cela ne vous intéresse pas. Vous, vous voulez en discuter avec un syndicaliste CGT qui a le même univers mental.

Moi je vous dis que je n'ai aucun problème avec une privatisation si cela répond au cahier des charges pour le moindre coût. Mais ça ne vous suffit pas. Traduction : vous voudriez privatiser même si ça ne répond pas au cahier des charges ou même si c'est plus coûteux. Tout comme le syndicaliste CGT qui ne veut pas privatiser même si cela répond au cahier des charges pour un moindre coût.

Une fois encore, le réel vous ennuie, vous voulez mettre en place votre système coûte que coûte. Bonne chance.

Continuez par des « autrement dit », puisqu'apparemment j'écris trop, mais vous ressentez quand même le besoin de reformuler en abondance, pour rajouter de la matière à l'excès.

Très honnêtement, ce débat est un peu décevant. Vous êtes plus performant et convaincant sur d'autres thèmes. C'est un travers courant, lorsqu'on disserte sur un thème qu'on croit maîtriser, on devient un peu fainéant. Ou alors suis-je trop indulgents sur d'autres thèmes ? Il faudra que j'y prenne garde.

Pour tout vous dire, votre prose sur le sujet public/privé, c'est un peu du boulot de fonctionnaire fatigué et peu zélé.

———————————————————————-

@ Serge HIREL,
« vous oubliez les deux critères les plus importants : la productivité et la satisfaction de l’usager (que, dans le secteur privé, on appelle « client » et où on le traite comme tel). »

Ce genre de propos me donne l'impression que vous n'avez jamais bossé dans une grande boîte privée. C'est pour une caméra cachée ?

Ah qu'il est bon de croire qu'existe un système magique qui transforme radicalement l'humain.

« « L’horrible ultra-libéral » que je suis pense néanmoins que l’Etat doit conserver un nombre suffisant (mais pas plus) de fonctionnaires pour assurer ses seules missions [...], le personnel des services des impôts et celui des administrations centrales. »

Et grâce à vous, pour chacun de ces emplois, on aura recruté des tocards dont on ne pourra pas se départir pendant 40 ans, parce que vous aurez soutenu un comique qui, comme Sarkozy en son temps, vous promettra de mirifiques résultats par une vague de non remplacement des départs en retraite dans ces domaines, qui sera ensuite suivie d'une vague massive de recrutement au premier état d'urgence, qui implique d'être prodigieusement moins regardant sur le personnel recruté.

Le mieux est l'ennemi du bien. Le socialisme est une plaie. Mais continuez à disserter, persuadés que vous avez la solution miracle. Tout ceci est si déconstruit que c'est complètement inoffensif et stérile.

Serge HIREL

@ Robert Marchenoir | 05 février 2024 à 12:42

Vous êtes bon pour cent coups de knout, le pilori et l’écriteau « Soviétique » accroché au cou, sous la surveillance étroite de Marcel P, fonctionnaire de haut rang (et chantre de haut vol). Votre crime est grave : vous avez décrit avec une justesse inouïe ce qu’est notre fonction publique... avec la circonstance aggravante de l’avoir identifiée comme le principal problème de la faillite financière et humaine de l’Etat.

Pas de pardon : vous croupirez au Goulag et, pour obtenir votre pitance, vous devrez remplir un formulaire de quatre pages en trois exemplaires (n’oubliez pas d’indiquer le nom de jeune fille de votre mère), dont l’un pour le chef de votre baraquement, qui le remettra au chef de camp pour décision, lequel, ne voulant pas se mouiller, l’adressera en haut-lieu. Chacun de ces personnages, toujours très occupés, disposant de six mois au moins pour statuer. Si vous pestez contre ce traitement de faveur, vous serez condamné à manger des pissenlits par la racine...
Les deux autres exemplaires ? L’un sera précieusement archivé sous une référence comportant dix chiffres, huit lettres, dont trois majuscules, l’autre... ben, faut bien du papier pour allumer la cheminée du chef... Voilà une administration bien tenue, responsable et efficace.

« L’horrible ultra-libéral » que je suis pense néanmoins que l’Etat doit conserver un nombre suffisant (mais pas plus) de fonctionnaires pour assurer ses seules missions : maintenir la souveraineté nationale et protéger le citoyen. Ne doivent relever de son autorité que les forces armées, les forces de l’ordre, les juges, les inspecteurs chargés d’évaluer la qualité des prestations du secteur privé, le personnel des services des impôts et celui des administrations centrales.

S’ajoutent à eux les fonctionnaires qui, dans les domaines de la santé et de l’éducation, assurent des services que le privé, faute de moyens techniques, financiers ou humains, ne peut pas fournir. Tous ces fonctionnaires doivent être recrutés dans les mêmes conditions que les salariés du privé (aucun emploi à vie) et disposer des mêmes droits qu’eux, pas un de plus.
Je suis aussi partisan du maintien dans le domaine de l’Etat (ou des collectivités territoriales) de tous les grands réseaux (rail, route, voies navigables, eau-assainissement, télécommunications...), leur entretien et leur gestion étant néanmoins assurées par des entreprises entièrement privées (avec redevance à payer pour celles qui en tireront profit).

Bref, je suis un « ultra-libéral », mais « soviétique »... et fier de l’être.

Robert Marchenoir

@ Serge HIREL | 05 février 2024 à 01:57

Vous voyez bien que vous êtes un horrible ultra-libéral.

-------------------------------------------------------------

@ Marcel P | 02 février 2024 à 11:24

Vous prétendez ne pas avoir de parti pris étatique, mais curieusement, à chaque fois que quelqu'un défend le libéralisme, vous vous faites le chantre obstiné de la fonction publique.

Votre procédé de désinformation est tout à fait transparent : vous pinaillez à n'en plus finir. Vous découpez le sujet en deux, puis en quatre, puis en douze, et vous extrayez un micro-détail que vous présentez triomphalement, en disant : voyez, là, ça ne marche pas.

Et vous en concluez que le secteur privé ne marche pas du tout.

Oh ! vous ne le dites pas ainsi, vous affirmez : faut voir. Y'a du pour et y'a du contre. Ça dépend. C'est plus compliqué que ça.

Autrement dit : que les péquenots de citoyens nous laissent nous occuper des problèmes, nous les fonctionnaires. On va étudier tout ça, puis dans quinze ans, on va vous faire connaître le résultat de nos travaux, qui concluront... qu'on ne peut pas réduire la dépense publique.

Pourquoi ? Passke. C'est plus compliqué que ça. Nous, on sait.

Vieux truc du bureaucrate et de l'intello de gauche éventé depuis longtemps, mais ce n'est pas cela qui va vous dissuader de l'employer.

Mais vous faites mieux : vous niez l'existence même des choses. De même que l'immigrationniste nie la réalité de l'immigration et jusqu'à l'existence des races, de même vous niez une distinction aussi évidente que celle entre le secteur public et le secteur privé. Je vous cite :

"Vous voyez bien que vous êtes un Soviétique : vous croyez qu'il existe quelque chose qui s'appelle « le privé », que cela serait une entité bien définie, avec une intelligence propre."

Euh... oui. Il existe quelque chose qui s'appelle le privé, et quelque chose qui s'appelle l'État. Et effectivement, le privé a une intelligence propre, en ceci qu'il est soumis aux règles du marché, et que cela lui donne une nature, une logique de comportement complètement différente de celle des fonctionnaires : celle de la liberté et de la responsabilité.

Tandis que la logique du fonctionnaire est, vis-à-vis des autres, celle de la contrainte, et, vis-à-vis de lui-même, celle de l'irresponsabilité et de la paresse.

Ce n'est pas de l'idéologie : cela se constate. C'est la réalité. C'est la nature humaine. C'est l'histoire. Cela découle des incitations propres aux deux types d'organisation.

C'est vous qui êtes l'idéologue, car vous refusez même de considérer qu'il puisse y avoir des vérités.

Or, il ne peut y avoir d'action sans reconnaissance de la vérité des choses.

À chaque fois que des réformes libérales profondes ont été appliquées (pas des mesurettes), la prospérité et l'abondance se sont visiblement accrues. À chaque fois que l'étatisme a triomphé, la pauvreté et la pénurie ont prévalu. Indépendamment des périodes et des lieux.

Votre discours, c'est celui de l'intellectuel pinailleur qui a tout son temps, payé qu'il est par l'État pour ne rien faire, sinon défendre son siège moelleux et ses privilèges inébranlables.

Vous pouvez blablater tant que vous voulez, vous n'êtes que le millionième à nous servir la même sauce frelatée.

Le résultat de votre pratique, ce que l'on peut constater, c'est que depuis un demi-siècle maintenant, la dépense publique en France explose, que l'inefficacité de l'État devient scandaleuse et que les Français se plaignent d'être de plus en plus dans la gêne, sinon dans la pauvreté.

Comparativement aux autres pays, nous faisons beaucoup moins bien sur tous ces plans.

Donc oui, il faut en conclure qu'il faut baisser la dépense publique en gros, par principe, et massivement.

C'est d'abord là-dessus qu'il faut s'entendre.

On verra après pour les détails.

Vous, vous commencez par nous noyer sous un barrage de détails, et c'est pour mieux prétendre qu'il n'y aurait pas de décision politique fondamentale à prendre sur la dépense publique.

Et comme vous êtes des millions à tenir ce discours, et à joindre l'action à la parole, bien campés que vous êtes sur votre statut de fonctionnaires, eh bien vous avez pris la France en otage.

C'est de vous et de vos semblables que nous devons nous libérer.

Et non, ce n'est pas seulement une question de coût. C'est une question de liberté et de souveraineté. Vous avez confisqué le pays. Il est grand temps de vous mettre à la porte.

Serge HIREL

@ Marcel P | 02 février 2024 à 11:24

Très long plaidoyer, bien trop long pour avoir une chance de convaincre. Comme tout partisan zélé du règne sans partage de la fonction publique, vous oubliez les deux critères les plus importants : la productivité et la satisfaction de l’usager (que, dans le secteur privé, on appelle « client » et où on le traite comme tel). Il est assez cocasse d’être accusé de « soviétisme » par un chantre de la toute-puissance de l’Etat et de ses fonctionnaires qui, de plus, prétend ne pas avoir d’idéologie.

Florestan68

Cher Philippe Bilger,

Qu’est-ce qu'être de droite ?

Pour faire simple, cela signifie être libéral sur le plan économique, conservateur sur le plan sociétal et souverainiste sur le plan international.

Dans le passé, le RPR incarnait parfaitement cette Sainte Trinité idéologique. Mais son arrivée au pouvoir a montré à quel point ses valeurs étaient fragiles : Facho-Chirac, celui de l’Appel de Cochin, a mis en avant la fracture sociale et s’est soumis à l’Europe pour l’emporter en 95.

La création sept ans plus tard de l’UMP était la suite logique de cette capitulation et de ce recentrage. Nicolas Sarkozy fut la copie conforme de Chirac, avec la même déception. François Fillon a tenté de recréer cette vraie droite, mais plus que les emplois de Penelope, l’affaire des costumes a montré qu’il n’était pas au niveau.

Au vu de la facilité avec laquelle des ténors (Darmanin, Le Maire) ont quitté le navire – Rachida Dati en est le dernier cruel exemple – on se dit que cette droite est vraiment trop fragile sur ses valeurs pour ne pas perdre pied une fois au pouvoir.

Le cas du RN est plus simple : il a renoncé à beaucoup de choses, ne comprend pas la continuité évidente entre l’islam et l’islamisme (les sondages sur les musulmans « modérés » qui se radicalisent devraient pourtant lui ouvrir les yeux) et est résolument à gauche sur les plans économique et sociétal. D’ailleurs, il se refuse à être classé à droite. La déception est inscrite.

Dans ces conditions, on comprend l’engagement d’un Zemmour pour faire revivre cette vraie droite qui n’existait plus. Vous évoquez ses positions extrêmes qui seraient un défi au caractère opératoire de son programme. Extrêmes, vraiment ?

Seriez-vous vous aussi victime de ce glissement général de la classe politique vers la gauche et cette soumission aux idées molles ? Dans tous les domaines, la situation en déclin de ce pays exige aujourd’hui des décisions radicales (extrêmes ?) sur les plans économique (avec la dette et l’assistanat), régalien (avec l’insécurité, l’immigration et l’école), sociétal (avec la perte de tous nos repères et la montée du wokisme).

Force est de constater que Zemmour est le seul qui reste ferme sur les valeurs traditionnelles de la droite. Vous qui prêchez sans relâche pour la renaissance d’une vraie droite, vous ne pouvez pas imaginer que la conduite d’une telle politique se fera sans heurt. Mais elle est indispensable. On ne fera pas d’omelette sans casser des œufs.

Le jour où l'on dépassera collectivement notre surmoi progressiste et où on se résignera enfin aux mesures qui s'imposent pour sauver ce pays, il risque d'être trop tard.

Marcel P

@ Serge HIREL
« Vous n’avez bien sûr répondu à aucune de mes questions, préférant vous retrancher derrière l’argument que vous jugez imparable de l’absolue nécessité de disposer d’un service public qui seul permettrait d’assurer la continuité, la surveillance, la disponibilité, la qualité... et, finalement, le bien-être du citoyen »

D'une part, il me semble que ma réponse à votre question fondamentale (la nature du contrat change t-elle la compétence intrinsèque de l'employé) est implicite. D'autre part, votre reformulation est imprécise, confuse, inexacte.

En l'occurrence, quand aurais-je écrit que le « service public [...] seul permettrait d’assurer la continuité, la surveillance, la disponibilité, la qualité » ?

J'ai écrit, par exemple, puisqu'apparemment c'est nécessaire de citer mon commentaire immédiatement antérieur (d'où la question "lisez-vous ?"), dans le cas d'un hôpital public, que « son objet, c'est sa disponibilité, la continuité du service public » et que dans l'hypothèse où cette mission serait garantie par un service privé, ce serait sous « contrat dont le prix n'est pas compétitif ».

« Exemples : l’absentéisme des professeurs est moins important dans l’enseignement privé que dans le public »

Sauf si vous parlez des établissements hors-contrat, vu que le payeur est l'Etat dans les deux cas, je ne vois pas du tout où vous voulez en venir. Vous ne voulez que des établissements privés ? Soit, peu importe. Cela n'aura aucune incidence sur la masse salariale publique.

« les aires des autoroutes concédées sont beaucoup plus propres que celles entretenues par les services de l’Etat »

Vous vous moquez de qui, très sérieusement ? À qui voulez-vous faire avaler ça ? Ça se base sur votre expérience personnelle ou vous avez des statistiques ? Si c'est l'expérience personnelle, pour ma part, je n'ai vu aucune différence ces vingt dernières années. Ça c'est du pipeau. Ce qui est plus curieux, par contre, c'est que tous les observateurs constatent que le citoyen français s'est fait enfler dans les grandes largeurs.

Et vous voyez, c'est ça le problème de fond. Le véritable problème, c'est que si on vous donne un exemple d'une privatisation déficitaire pour le citoyen, votre idéologie est si profonde que vous cherchez à tout prix à nous raconter qu'en fait c'était génial. Comme un Soviétique. Et il faudrait ensuite vous faire confiance pour mener à bien des privatisations ?

Moi je n'ai pas d'idéologie. Je m'en cogne de savoir à qui appartiennent précisément les autoroutes. Privées, publiques, peu importe, tant que le besoin est assuré au meilleur coût. Là, on n'y est pas. Et il faudrait encore plus privatiser, alors que ceux qui le font mal nous racontent que c'est bien fait ?

« Dans l’ensemble de votre commentaire, vous affirmez que le privé, c’est l’enfer »

L'avez-vous lu ? Citation ? Je vous dérange peut-être, vous souhaitez que je vous laisse en tête-à-tête avec votre interlocuteur imaginaire ?

« le privé [...] il escroquerait et violerait l’Etat et les collectivités territoriales. »

Vous voyez bien que vous êtes un Soviétique : vous croyez qu'il existe quelque chose qui s'appelle « le privé », que cela serait une entité bien définie, avec une intelligence propre.
Du coup, l'idée même que certains escrocs profitent des privatisations - ou des nationalisations - pour entuber le citoyen en s'engraissant au passage, vous dépasse complètement.
Le réel ne vous intéresse pas. Votre sujet, ce sont des entités éthérées public privé.

« bizarrement, vous reconnaissez que, lorsqu’ils gèrent eux-mêmes des activités extérieures à la sphère administrative, Etat et collectivités ne sont pas toujours pas à la hauteur de leur tâche, y compris lors de l’élaboration d’un contrat avec une entreprise privée. Ce qui revient à dire que leurs fonctionnaires font signer aux élus des documents sans les avoir bien ficelés... Bonjour la compétence ! »

Si vous lisiez, vous ne trouverez pas cela bizarre. Il n'y a rien de bizarre là-dedans. Pour un Soviétique qui soumet le réel à son idéologie, c'est peut-être bizarre, en effet. Moi je n'ai pas d'idéologie et ça ne me pose aucune difficulté de dire que l'Etat est une brêle en de nombreux domaines.

Et notamment, en plus, parce que l'Etat adore ignorer ses institutions de contrôle, comme par exemple la Cour des comptes - avec maintenant même un président de cour qui s'assure qu'on ignore le travail de la cour au moment où il risquerait d'avoir des conséquences. Ah oui, cela nous éloigne un peu de l'idée que l'élu serait une victime à son insu.

« Le bon principe est simple : confier au secteur privé tout ce qui peut l’être et faire assurer par le service public tout ce que le privé est incapable de fournir »

Non, nous ne sommes pas d'accord sur le principe. Vous le sauriez si vous lisiez. Moi, en tant que citoyen, je ne veux pas payer plus cher pour un même service, juste parce que ça vous plaît qu'il soit privé plutôt que public.
Le bon principe est simple : confier au secteur permettant le coût moindre avec le même cahier des charges.
Ce qui compte, c'est le coût rapporté à un cahier des charges. C'est un cas de figure où le public n'est pas nécessairement automatiquement plus cher.

« Comme vous ne dénicherez pas non plus une privatisation qui « a coûté une blinde au citoyen ». »

J'en trouve par paquets autant que j'en veux. Ce n'est pas un problème. Mention spéciale sur les partenariats public-privé. Mais comme je ne suis pas soviétique, moi j'ai l'honnêteté de dire que nombre d'entre elles sont des escroqueries pour le citoyen, non pas par le principe de la privatisation, mais par la manière dont elle s'est déroulée concrètement.

J'en reviens à mon propos de départ, le sujet n'est pas tant privé ou public mais comment, dans quelles conditions. Si on n'est pas capable de privatiser sans y perdre des plumes, il faut réfléchir avant. Repenser la chose.

Si vous souhaitez trouver un terrain d'entente, il faut dépasser l'idéologie. Si vous voulez convaincre plus largement de l'intérêt d'un programme de privatisation, il faut un programme construit et réfléchi sur la base du réel : comment on privatise, avec quel cahier des charges, pour quels coûts prévisibles.

Pour reprendre l'exemple du secteur hospitalier, s'il s'agit de sponsoriser une clinique privée dans un petit bled, parce que nul n'y implanterait de clinique sans subvention, mais qu'en plus tous les actes qui sont réalisés coûtent beaucoup plus cher, parce que profitant d'une situation de monopole, et sans aucun gain qualitatif, on n'y gagne rien par rapport au maintien d'un établissement public. Cela ne veut pas dire que c'est une option impossible : cela veut dire que cela doit impliquer, en échange de la subvention nécessaire, sans laquelle de toute façon personne ne consentirait à y s'installer, un cahier des charges visionnaire et exigeant.

Serge HIREL

@ Marcel P | 31 janvier 2024 à 17:41

Vous n’avez bien sûr répondu à aucune de mes questions, préférant vous retrancher derrière l’argument que vous jugez imparable de l’absolue nécessité de disposer d’un service public qui seul permettrait d’assurer la continuité, la surveillance, la disponibilité, la qualité... et, finalement, le bien-être du citoyen. La réalité dit très exactement le contraire. Exemples : l’absentéisme des professeurs est moins important dans l’enseignement privé que dans le public ; les aires des autoroutes concédées sont beaucoup plus propres que celles entretenues par les services de l’Etat ; les grèves sont inexistantes dans les établissements hospitaliers privés... et beaucoup moins longues dans les services de nettoyage.

Dans l’ensemble de votre commentaire, vous affirmez que le privé, c’est l’enfer, et portez même une grave accusation : il escroquerait et violerait l’Etat et les collectivités territoriales... Mais, bizarrement, vous reconnaissez que, lorsqu’ils gèrent eux-mêmes des activités extérieures à la sphère administrative, Etat et collectivités ne sont pas toujours pas à la hauteur de leur tâche, y compris lors de l’élaboration d’un contrat avec une entreprise privée. Ce qui revient à dire que leurs fonctionnaires font signer aux élus des documents sans les avoir bien ficelés... Bonjour la compétence !

Vous tentez aussi de me faire dire que tous les services publics devraient être privatisés, y compris nos forces militaires. Bref, plus aucun fonctionnaire. Il va de soi que personne n’envisage une telle situation. Le bon principe est simple : confier au secteur privé tout ce qui peut l’être et faire assurer par le service public tout ce que le privé est incapable de fournir. Ce qui exige que l’Etat conserve sans la moindre concession l’ensemble de ses services régaliens. Ce qui exige aussi de maintenir un corps de fonctionnaires chargés de contrôler l’exécution des engagements du privé, qu’il s’agisse des contrats signés avec l’autorité publique ou du respect de la loi. Par exemple, pour rester un instant dans l’actualité chaude, l’Etat doit disposer d’un service de contrôle de l’application des lois EGalim et, plus généralement, d’un corps d’inspecteurs généraux spécialisés. Seuls, ces fonctionnaires, quelques milliers de cadres des administrations centrales et les métiers « régaliens » (juges, policiers, militaires, officiers d’état civil) doivent entièrement échapper à cette volonté d’alléger le parc d’agents des services publics.

Quant au coût des interventions du privé, vous n’arriverez pas à trouver un exemple dans lequel il est plus important que l’entretien d’un groupe de fonctionnaires disposant d’un statut privilégié, qui lui évite notamment de faire nécessairement preuve d’engagement et de mérite... Comme vous ne dénicherez pas non plus une privatisation qui « a coûté une blinde au citoyen ».

Mon « soviétisme », plus exactement mon souhait de conserver à l’Etat l’entière responsabilité du régalien, me conduit en revanche à refuser la privatisation de nos grandes infrastructures elles-mêmes, le rail, la route, les voies navigables, les réseaux de télécommunications, les fréquences audiovisuelles. Qu’elles soient mises à la disposition du privé (moyennant redevance) est nécessaire, que leur entretien soit confié au privé est la bonne solution, mais elles doivent rester la propriété de l’Etat pour que celui-ci ait la capacité d’y imposer l’intérêt général à des groupes privés qui pourraient être tentés d’en faire leurs vaches à lait...

Marcel P

@ Serge HIREL
« Est-il nécessaire que, pour tondre une pelouse publique, le jardinier soit fonctionnaire ? Même question pour la femme de ménage qui nettoie les bureaux de la mairie, le chauffeur du bus municipal, l’égoutier, l’éboueur et autres personnels assurant l’entretien de la commune. »

Globalement, vous parlez ici de la fonction publique territoriale. Êtes-vous d'accord pour restreindre et mieux encadrer les collectivités territoriales ? C'est de cela qu'il s'agit. La tendance de ces 15 dernières années, c'est au contraire de leur donner de plus en plus de libertés au titre de la « décentralisation ». Avec des excès évidents.

Concernant les chauffeurs de bus et éboueurs, cela pourrait avoir un sens d'avoir des fonctionnaires territoriaux, puisque cela devrait permettre de restreindre, au nom du service public, leur droits, notamment au regard des grèves. Mais les dernières grèves des éboueurs nous ont montré que, en fait, les éboueurs en droit privé sont plus fiables et disponibles que ceux en droit public. Donc, OK, effectivement, vu que l'Etat est défaillant pour traiter ces fonctionnaires en tant que tel, c'est-à-dire avec des droits mais surtout des obligations, il est temps de passer à autre chose.

« Le chirurgien employé par un hôpital public est-il plus compétent qu’un confrère travaillant dans une clinique privée ? Même question pour l’auxiliaire de vie, l’infirmière et l’ensemble du personnel de santé. »

Ce n'est pas l'objet de l'hôpital public. Son objet, c'est sa disponibilité, la continuité du service public. Vous ne pouvez pas imposer à des entreprises privées cette continuité - ou alors avec un contrat dont le prix n'est pas compétitif.

Allez en parler dans les petites zones peu urbanisées, où les gens râlent et se plaignent de la disparition des établissements de santé - par le privé, on peut difficilement assurer une disponibilité dans les zones moins densément peuplées, moins riches. Sauf selon des contrats spécifiques qui ont un coût.

Ce sujet, c'est celui de l'indépendance de l'Etat et de sa capacité à assurer son service public. C'est cela le questionnement qu'il faut avoir, pas juste une position de principe en monochrome. Ce qui importe, c'est de trouver l'intérêt public rapporté à son coût.

« Un instituteur est-il meilleur pédagogue parce qu’il enseigne dans un établissement public ? »

En plein dans le sujet sur le lycée Averroes. L'établissement public permet de contrôler l'enseignement produit en France. Les enseignants des établissements privés sont payés par l'Etat aussi, dès lors qu'ils sont sous contrat.

Il faut sortir de ces raisonnements de communiste où il y aurait un bon absolu et un mauvais absolu. Il y a plusieurs possibilités avec des avantages et inconvénients. Ce qui compte, c'est de savoir ce qu'on obtient pour son argent.

Ce qui doit permettre de décider pour une option ou une autre, c'est le coût, la qualité du service, la continuité du service, la capacité à se départir des personnels inefficaces.

« Un électricien connaît-il mieux son métier parce qu’il est fonctionnaire ? »

Une fois encore, une question sans intérêt. Ça n'a jamais été le fondement d'un emploi public d'électricien. Ce qui l'est, c'est par exemple parce que les contraintes de disponibilité et d'indépendance font qu'il peut être nécessaire qu'il soit de droit public.

Pour être clair, je pense que les installations militaires sensibles ont bien besoin de support matériel et logistique dont le personnel est disponible H24 et trié sur le volet. On peut obtenir cela en droit privé mais le coût n'est pas nécessairement inférieur. Donc si c'est plus cher et pas supérieur en qualité, pourquoi donc prendre cette option ?

« Si vous répondez oui à toutes ces questions, il faut vous installer au plus vite dans les quelques pays encore « soviétisés ». »

Mais c'est vous le Soviétique absurde. C'est vous qui comme un Soviétique posez des questions et répondez à ces questions par pure idéologie, en soumettant le réel à votre idéologie. Toutes ces questions sont à côté de la plaque et manquent l'essentiel. On s'en moque de savoir si une personne doit être fonctionnaire ou pas, ce qui importe, c'est de savoir quel est le degré de souveraineté nécessaire sur quels emplois et quels statuts permettent de l'atteindre.

La gestion des déchets, par exemple, c'est un sujet évident de salubrité publique. C'est un sujet important. Pendant très longtemps, on a opté pour des emplois publics pour le garantir. Aujourd'hui, le réel nous montre que les boîtes privées répondent mieux à cet impératif de salubrité publique. La conclusion est évidente.

« Bien sûr, cette révolution ne peut pas se faire du jour au lendemain, mais il faut l’avoir pour objectif. Elle est le seul moyen recevable d’alléger les budgets de l’Etat et des collectivités territoriales, de soulager le contribuable et de sortir notre pays de l’ornière financière dans laquelle il s’enfonce de plus en plus. »

Vous manquez singulièrement d'imagination. Chaque privatisation décidée à l'arrache, par principe plus que par réflexion, coûte une blinde au citoyen, tout simplement parce que certains savent s'engraisser au passage.

Il semble complètement vous échapper qu'une part considérable des dépenses publiques repose sur l'incapacité de l'Etat à ne pas se faire violer dès que l'Etat conclut des contrats avec le privé. Les partenariats public-privé, c'est généralement de l'escroquerie organisée au détriment de l'Etat. L'Etat est très très nul pour faire des contrats à son avantage.

Revendiquer une libéralisation massive sans même s'être posé les bonnes questions (non pas : privé ou public mais : contraintes, obligations, souveraineté, coût réel de chaque option), c'est encore plomber un petit peu plus les dépenses publiques.

Un exemple parmi mille, les autoroutes. Sur le papier, pourquoi ne pas les privatiser ? Si on raisonne en monochrome comme vous le faites, évidemment qu'il faut le faire.
De mon point de vue, cela ne pose pas de difficulté non plus, il n'y a pas d'enjeu de souveraineté. Mais, par contre, il faut en tirer bénéfice. Mais ce n'est pas ce qui s'est produit. Parce que l'Etat aime se faire rouler - ou que certains s'engraissent très correctement au passage.

https://www.marianne.net/economie/economie-francaise/scandale-de-la-privatisation-des-autoroutes-letat-est-en-droit-de-mettre-fin-aux-contrats-de-concession
https://www.lemonde.fr/economie/article/2023/03/22/la-privatisation-des-autoroutes-de-2006-continue-de-poursuivre-bruno-le-maire_6166570_3234.html
https://www.rtl.fr/actu/debats-societe/privatisation-des-autoroutes-pourquoi-est-ce-une-des-pires-operations-financieres-de-l-etat-7900229248

« En 2017, la droite se préparait à entreprendre ce travail d’Hercule... Mais Jupiter, lui, a continué à embaucher... »

Mais continuons le sujet, allons-y. Vous vous souvenez de la stratégie de Nicolas Sarkozy du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant en retraite ? Magique, non ?

Magique. Après plus d'une décennie de recrutement dans la fonction publique où certains concours atteignaient des taux de sélectivité records alors qu'ils étaient devenus quasi-inaccessibles. Et là, on parle notamment du périmètre régalien auquel vous n'osez pas vous attaquer.

« ...alors que seuls 1 % des candidats au concours externe des gardiens de la paix, accessible au niveau bac, étaient admis en 2010, ils étaient plus de 9 % en 2018 [...] on est passé d’un candidat retenu sur 50 en 2010 à un sur cinq en 2019. »

https://www.la-croix.com/France/recrues-police-faible-niveau-quavant-2021-03-07-1201144271

Les erreurs de ces recrutements se payeront pendant 40 annuités. Voilà où cela nous mène, le raisonnement des idéologues que le réel dérange.

J'en reste à mon propos initial : virer des règles de principe qui ne partent pas du réel mais qui s'imposent au réel.

On ne doit pas recruter des fonctionnaires par principe, pas plus qu'on ne doit privatiser par principe. On doit analyser les besoins, les contraintes, les avantages, les coûts. On doit anticiper et prendre l'option la plus appropriée, même si cela contredit l'idéologie qu'on affectionne tout particulièrement.

Serge HIREL

@ Marcel P | 29 janvier 2024 à 17:34

Vous voulez du réel, du concret. En voilà :
Est-il nécessaire que, pour tondre une pelouse publique, le jardinier soit fonctionnaire ? Même question pour la femme de ménage qui nettoie les bureaux de la mairie, le chauffeur du bus municipal, l’égoutier, l’éboueur et autres personnels assurant l’entretien de la commune.

Le chirurgien employé par un hôpital public est-il plus compétent qu’un confrère travaillant dans une clinique privée ? Même question pour l’auxiliaire de vie, l’infirmière et l’ensemble du personnel de santé.

Un instituteur est-il meilleur pédagogue parce qu’il enseigne dans un établissement public ? La cuisinière de la cantine scolaire doit-elle être fonctionnaire pour savoir cuire des pâtes ?

Un électricien connaît-il mieux son métier parce qu’il est fonctionnaire ?

Même question pour tous les techniciens employés par les collectivités territoriales et affectés à des tâches identiques à celles fournies par des entreprises du secteur privé.

Si vous répondez oui à toutes ces questions, il faut vous installer au plus vite dans les quelques pays encore « soviétisés ». Si vous répondez non, il faut que vous admettiez qu’aujourd’hui la France compte deux millions de fonctionnaires de trop...
Ce qui ne serait même pas acceptable si le statut de l’ensemble de la fonction publique était aligné sur celui des salariés du secteur privé. Ce qui est très loin d’être le cas.

Ce statut privilégié conduit trop souvent à des comportements inappropriés, qui ne sont pas tolérés dans l’entreprise privée, une efficacité discutable et une « productivité » qu’il vaut mieux ne pas qualifier.

Le principe est simple : la fonction publique n’intervient que pour des travaux et des services que le secteur privé ne peut pas assurer. Deux exemples : une collectivité territoriale ne devrait pas disposer d’agents techniques, mais passer des contrats avec des entreprises locales ; l’Etat ne devrait pas employer des journalistes payés sur son budget pour travailler dans un service public audiovisuel qui n’a plus lieu d’exister.

Quant aux deux millions de fonctionnaires remerciés, pour la plupart, ils n’iraient pas grossir les listes de chômeurs de France Travail (ex-Pôle Emploi). Les uns deviendraient salariés des entreprises privées dont le carnet de commandes s’épaissirait, les plus dynamiques créeraient leur propre affaire...

Bien sûr, cette révolution ne peut pas se faire du jour au lendemain, mais il faut l’avoir pour objectif. Elle est le seul moyen recevable d’alléger les budgets de l’Etat et des collectivités territoriales, de soulager le contribuable et de sortir notre pays de l’ornière financière dans laquelle il s’enfonce de plus en plus.
En 2017, la droite se préparait à entreprendre ce travail d’Hercule... Mais Jupiter, lui, a continué à embaucher...

Marcel P

@ Serge HIREL
« une France vivotant comme, en son temps, l’URSS et ses satellites, dont les régimes sont morts, pour une part, d’avoir trop engraissé leurs administrations »

Drôle de résumé. L'URSS s'est effondrée parce qu'elle reposait sur une idéologie démente. L'administration soviétique était le support nécessaire à cette dictature, pas la cause de cette dictature.
Votre propos est aussi absurde que se plaindre qu'une dictature de général africain aurait une armée trop imposante.

« À la louche, entre 1,5 et 2 millions de fonctionnaires n’ont plus leur place au sein des services de l’Etat et des collectivités territoriales. La fonction publique hospitalière, elle, doit se débarrasser de son trop-plein d’emplois administratifs. »

Ça sonne bien. Mais c'est globalement complètement absurde. Toute administration publique ou privée a besoin de logistique. Lorsqu'elle défaille, tout défaille. On n'a pas besoin de payer des chirurgiens au salaire d'un chirurgien pour faire des tâches administratives nécessaires et inévitables, parce qu'on a cru économiser des bouts de chandelle. On n'a pas besoin d'acheter des équipements ultra sophistiqués si on se fait enfler à chaque stade, de l'achat et de sa maintenance, parce qu'on n'a personne sous la main qui y comprenne quoi que ce soit.

Une armée sans logistique, c'est une armée dont la déroute est assurée, indépendamment de son équipement. Le pan administratif et logistique est généralement le moins enthousiasmant, souvent le parent pauvre des administrations publiques et privées. C'est une grossière erreur, qui ne peut qu'être coûteuse à terme.

Tout ceci est bien simpliste. Avec cette approche, on est loin de trancher dans ce qui pose véritablement problème (incapacité à virer les inutiles, etc.).

« La question posée sera simple : êtes-vous pour ou contre la limitation à 4 millions d’emplois pour l’ensemble des secteurs de la fonction publique »

Idem. Complètement débile. Sans rapport avec une analyse rationnelle des besoins.

Encore de nouvelles règles débiles, dans une diatribe permanente contre l'existence de trop nombreuses règles.

C'est exactement le problème qu'il conviendrait de trancher : virer des règles de principe qui ne partent pas du réel mais qui s'imposent au réel.

Serge HIREL

@ Robert Marchenoir | 27 janvier 2024 à 19:30

Un record ! 9 449 signes pour nous annoncer une vérité connue de tous : comme Paris, les grandes villes américaines possèdent leur Marais et leurs quartiers privilégiés, où s’agglutinent les bobos, artistes ou prétendant l’être, nouveaux riches, parvenus ou faisant semblant de l’être. Ce sondage ne fait que confirmer la mondialisation - en tout cas en Occident - de cette espèce qui, plus ou moins atteinte par le syndrome « woke », se dit prête à être généreuse, mais est extrêmement rétive quand, au nom de l’intérêt général, on ose toucher à la moindre de ses libertés individuelles.

Plus intéressant est votre commentaire adressé à caroff (28 janvier à 05;33) qui ouvre un débat sur l’impôt. Pour ma part, je suis persuadé qu’aujourd’hui, la France qui, depuis 2022, détient le titre peu enviable de « championne du monde des impôts », a dépassé le stade où il était encore temps de cibler autrement les ponctions infligées aux contribuables. Nous sommes en réalité dans une situation désespérée, qui ne peut qu’aboutir à la dégradation prochaine des notes encore relativement bonnes que nous accordent les agences mondiales de notation, dégradation qui entraînera un déclin irréversible. Nous sommes dans la situation d’un foyer gravement surendetté, qui, de plus, continue à dépenser comme si tout allait bien.

Notre seule solution est la même que celle qui s’impose à un tel foyer, elle relève du bon sens : l’Etat doit réduire son train de vie, supprimer toute sortie d’argent superflue, ne plus emprunter pour payer ses frais de fonctionnement, ne le faire avec parcimonie que pour des investissements durables et productifs.

Pour l’heure, aucun politique, aucun média n’osent s’emparer de cette question et dire à haute et intelligible voix que le redressement (le « réarmement financier », dirait Macron) passe par un allégement drastique de notre parc de fonctionnaires et, outre le maintien d’une administration centrale allégée pour enfin être efficace, son redéploiement uniquement sur les secteurs dans lesquels l’Etat se doit d’intervenir pour assurer la protection de ses citoyens : sécurité, armée, police, justice, santé et éducation. Ce dernier secteur méritant une purge sévère pour en éliminer les sinécures syndicales, le personnel des services annexes (confiés au privé) et une bonne partie des « avantages-zacquis » des enseignants. À la louche, entre 1,5 et 2 millions de fonctionnaires n’ont plus leur place au sein des services de l’Etat et des collectivités territoriales. La fonction publique hospitalière, elle, doit se débarrasser de son trop-plein d’emplois administratifs.

Bien sûr, tout ce beau monde se rebiffera, descendra dans la rue, agitera des banderoles. Les Français devront alors choisir entre une France se donnant des chances de retrouver ses capacités économiques et une France vivotant comme, en son temps, l’URSS et ses satellites, dont les régimes sont morts, pour une part, d’avoir trop engraissé leurs administrations.

Pour parvenir à renverser ainsi la table, le Parlement, engoncé dans ses habitudes et paralysé par la crainte de tous les élus de déplaire à l’électeur, ne sera pas suffisant. Il faudra faire appel au peuple... directement, par la voie du référendum (article 11 de la Constitution, qui, semble-t-il, permet la réforme des services publics concourant à la politique économique et sociale). La question posée sera simple : êtes-vous pour ou contre la limitation à 4 millions d’emplois pour l’ensemble des secteurs de la fonction publique (Etat, collectivités, hôpital, armée et justice) et l’alignement de leur statut sur les dispositions en vigueur dans le secteur privé ?
Quatre millions de fonctionnaires... On peut rêver, n’est-ce pas...

sylvain

Face au danger facho islamogauchiste, un seul remède, l’extrême droite !

"Cette (...) ultra-gauche délinquante criminelle si spontanément violente et si éprise de censure, pourquoi se priverait-elle puisqu'elle combat l'extrême droite partout, sous ses visages multiples, et qu'elle est alors forcément honorable et révolutionnaire ?
 
Soutenir la police contre les manifestants qui l'agressent et la préférer aux délinquants et aux criminels qu'elle a la charge d'appréhender, c'est clair, c'est une attitude d'extrême droite !
 
Proposer l'ordre, la sécurité, un Etat de droit pour tous et pas seulement pour les transgresseurs, une République exemplaire où le pouvoir donne l'exemple : on n'est pas loin du fascisme, c'est l'extrême droite.
 
Ne pas dévoyer le droit d'asile et prétendre contrôler l'immigration au lieu de la laisser se développer sans frein ni limite, une aberration d'extrême droite !
 
Ne pas éprouver une compassion unilatérale pour les meutes et hordes de racailles en oubliant les quartiers qu'ils rendent insupportables dans la quotidienneté, une horreur d'extrême droite !
 
Vouloir que les forces de l'ordre investissent les cités de non-droit, mettent fin au trafic de drogue qui y prospère et soient défendues par un pouvoir courageux sans être présumées coupables, une position douteuse d'extrême droite !
 
Désirer la restauration de certaines valeurs dans les collèges et les lycées comme celles du respect, de l'autorité, de la morale, c'est suspect, donc d'extrême droite !
 
Détester la judiciarisation de la pensée, rêver de pluralisme, aspirer à des débats vraiment contradictoires, ne pas vouloir chasser Zemmour de l'univers médiatique, c’est insoutenable, c'est d'extrême droite !
 
Demander qu'on soit impitoyable avec l'islam politique, qu'on ferme les mosquées salafistes, c'est intolérable puisque c'est évidemment d'extrême droite !
 
Rappeler que la liberté et la responsabilité existent et que la société n'est pas coupable de tout, sentir la France déchirée, le gouffre s'aggraver entre ceux qui ont beaucoup et la masse qui a beaucoup moins, réclamer une représentation parlementaire plus juste du pays réel, c'est n'importe quoi car d'extrême droite !
 
Se plaindre d'une Justice trop lente, laxiste complice du crime, qui n'exécute pas les peines qu'elle prononce, d'une justice dans laquelle et face à laquelle le citoyen est perdu, c'est une protestation populiste d'extrême droite !
 
Dire qu'on est égaré dans un monde "qui fout le camp", détester la superficialité médiatique orientée à gauche, les histrions et les bonimenteurs gauchistes à la petite semaine, c'est le signe d'une maladie incurable qui est l'extrême droite." (PB, 22/11/2019)
https://www.philippebilger.com/blog/2019/11/lextr%C3%AAme-droite-notre-parti-unique.html
 
Crier haut et fort : « Vive l'extrême droite », c‘est bien entendu avouer être d'extrême droite !
Alors tous en choeur crions : « Vive l'extrême droite ! »

Achille

« Qui n'est pas de droite aujourd'hui ? »

La droite n’a pas changé, c’est la société qui a évolué. Il suffit d’écouter ce petit sketch de Coluche qui date de 1977.
On retrouve parfaitement les propos de la droite d’aujourd’hui. Sauf que Coluche se contentait de les parodier, tandis certains, y compris sur ce blog, les expriment sérieusement.
À l’époque j’étais de gauche, depuis 2017, je ne le suis plus. Mais je ne suis pas de droite. Comme dirait Coluche « Faut pas déconner non plus ! » :)

Aliocha

@ Robert Marchenoir

Vous allez finir par y arriver :

"Il est vrai que ces effets socio-politiques de la Révélation ne se produiront pas immédiatement. Girard soutient qu’au départ le christianisme n’a été compris que de quelques happy few, cependant que des masses d’autres hommes, convertis apparemment à la nouvelle religion, ne faisaient en réalité que reproduire, avec des personnages et des thèmes chrétiens, un comportement unanimiste ressortissant fondamentalement à la même logique ancienne du mythe et du rite, mettant en œuvre les mêmes mécanismes victimaires. D’où les monstruosités que sont à nos yeux les Croisades, l’Inquisition, les Guerres de Religion, l’obscurantisme anti-scientifique d’un dogmatisme mal compris, tous phénomènes dont la théorie de Girard permet de comprendre qu’ils relèvent fondamentalement d’une logique païenne conservée telle quelle et nullement de ce qu’il y a de nouveau dans la compréhension chrétienne de l’homme. D’où aussi le paradoxe que c’est peut-être à l’époque moderne, lorsque l’Europe a adopté les institutions de l’État de droit démocratique et libéral protégeant les libertés individuelles, qu’elle a le mieux manifesté qu’elle s’était christianisée en profondeur."

Tiré de "Liberté chrétienne et culture européenne" par Philippe Nemo.

https://journaldeslibertes.fr/article/liberte-chretienne-et-culture-europeenne/

stephane

Le pourcentage de JM Le Pen au deuxième tour de la présidentielle 2002 semble en effet faible, mais il aurait fallu analyser la hausse du nombre de voix entre le premier et le deuxième tour.
Cela aurait suffi à prouver que malgré les appels à voter Chirac ou plutôt contre Le Pen avec ou sans pince à linge, il y avait un énorme électorat sommeillant.
Les enfants de ces électeurs adhèrent puisque bon nombre de jeunes sont à présent engagés pour, pensent-ils, sauver la France du naufrage.
En même temps, on peut le comprendre.

Ellen

@ Patrice Charoulet 28 janvier 10:48
"En 2002, au second tour de la présidentielle, on eut un duel Chirac-Le Pen. Des millions de Français descendirent dans les rues pour dire « Non » à l'extrême droite. Qui n'arriva pas au pouvoir."

Soit vous êtes un grand naïf, soit vous refusez de voir la vérité en face.

Ça vous parle ?
Au premier tour en 2022, voici les votes:
J. Chirac : 20 % - JM Le Pen 17 %

Au deuxième tour: Chirac 81,9 %. Jamais aucun Président des cinq Républiques n'a atteint ce score. Il a ramassé tous les votes des pétochards, les mêmes qui lui ont donné leurs voix sont en train de se mordre les doigts d'avoir été naïfs et stupides.

La célèbre phrase de J. Chirac: Si je devais dire la vérité, jamais je ne serais élu président... ça ne vous suffit pas pour comprendre ce qu'est la politique des hypocrites ? Mensonges et fuite en avant pour gagner l'Elysée. Aujourd'hui c'est qui qui payons l'addition.

Nous sommes en 2024 donc 22 ans après. Depuis, le monde a changé, en pire. Le discours que J. Chirac tenait le 6 mai 2002: "l'extrémisme est un poison", il s'en mordrait sûrement les doigts, s'il était encore parmi nous, de n'avoir pas su anticiper sur ce qui était déjà prédit par un bon nombre d'historiens et d'écrivains. De même que depuis 1992 nous commencions à souffrir de cette politique bancale qui ne fit que s'aggraver.

Aujourd'hui où en sommes-nous ? C'est la France et l'Europe qui sont empoisonnées par l'islam radical, par l'immigration clandestine de masse musulmane à majorité de 98 % d'hommes, terrorisme, agressions, viols, cambriolages, etc. et non par LR ou le RN.

Quel exploit ? 14 ans au pouvoir pour n'avoir rien fait mérite toujours des louanges ?

Serge HIREL

@ Patrice Charoulet | 25 janvier 2024 à 15:44

Votre méconnaissance totale de l’économie des médias vous fait écrire des contrevérités. Non, un milliardaire n’est pas d’« extrême droite » (je vous laisse la paternité de cette expression, qui est aussi une contrevérité) parce que des encarts publicitaires vantant ses marques et ses produits sont diffusés dans des organes de presse qui, selon vous, affichent ce positionnement politique (ce qui est une troisième contrevérité - en Macronie, on n’est pas avare en ce domaine...).

En résumé, grâce à sa qualité, le journal se vend à ses lecteurs... et il vend la qualité de ses lecteurs aux annonceurs. La qualité d’un journal, outre le respect des faits, la vérification de ses informations, le bon usage de notre langue, c’est sa ligne éditoriale, qui est l’atout le plus important pour se forger une clientèle fidèle (une audience, dit-on également). Pour l’annonceur, la qualité du lecteur, c’est avant tout qu’il soit un client potentiel (« prospect » en jargon des « pubards »), c’est-à-dire une personne ayant le goût et les moyens d’acheter le produit et/ou de s’attacher à la marque.

Pour préparer une campagne publicitaire, les « médiaplanneurs », qui choisissent les médias qui en seront les supports, ne tiennent pas compte de leur contenu éditorial. Ainsi, il fut un temps (lointain) où, dans une même page de « L’Humanité », on trouvait un encart publicitaire pour la Simca 1000 et un article virulent contre le groupe qui la fabriquait... pour une excellente raison : ce modèle, concurrent de la R8 Renault, avait été conçu pour une clientèle populaire, couche sociale de la plupart des lecteurs du quotidien communiste.

Il en est de même pour la publicité Louis Vuitton, marque de luxe du groupe de Bernard Arnault, paru le même week-end en « der » du « JDD » et dans « M le Magazine du Monde »... tout simplement parce que ces deux titres sont achetés par des « CSP+ », catégorie socio-professionnelle qui regroupe les cadres, les chefs d’entreprise, les commerçants, les professeurs... dont les revenus sont supérieurs à 30 000 euros par an, donc susceptibles d’être clients du groupe LVMH.

On est là dans le marketing pur et dur, qui n’a pas d’état d’âme politique. On est loin, très loin de votre complotisme sur le thème « les richards sont d’extrême droite »...

P.-S. : quant à l’encart publicitaire d’Europe 1 paru dans le « JDD », il n’y a là rien d’étonnant : les deux médias du groupe Bolloré, qui doivent et veulent renforcer leur audience, se font la courte échelle... Voilà tout. Sans l’avoir vérifié, je suis à peu près sûr que cet encart « Europe 1 » a été aussi publié dans « Paris Match », autre « perle » récemment acquise par ce vilain M. Bolloré...

sylvain

Qui n’est pas d‘extrême droite aujourd'hui ?

Soyons fiers de la percée des extrêmes droites partout dans le monde !

Désobéissons à la propagande de la crapulerie des bandes de charlots islamomacroniens islamonupes qui nous ordonnent d'avoir honte de s'avouer d'extrême droite. 

Moi je suis fier d'être d'extrême droite et encore je trouve que la nôtre est bien molle et pas assez extrêmisée.

C'est un honneur d'être d'extrême droite, les seuls qui en ont encore dans le calcif, honnêtes francs directs, qui réagissent comme il se doit face à ces traîtres islamogauchistes collabos anti-France qui nous gouvernent.

Quand toute la fachisserie gauchisse collabo rance moisie peste rage vomit contre les réacs raciSSeeees fachos zeureSSombres chemises brunes xtrêêêêmeuh drouââââtes, ils ne s'imaginent pas le bonheur que l'on ressent, nous les amis des populistes nationalistes islamophobes anti-migrants, leurs compliments sont jouissifs et nous leur envoyons des bisous !
 
Continuez à nous insulter chers islamos bobos gauchos, que du bonheur, la honte c'est vous, l'honneur c'est nous !

Robert

@ Serge HIREL | 28 janvier 2024 à 14:42

Merci pour votre interpellation. Cependant j’avais dans le paragraphe que vous évoquez pris le soin d'écrire "dans ce système" et non sur un plan général, ce qui rejoint votre affirmation "en clair, il s’agit d’une tentative majeure d’étouffer la démocratie" que je partage pleinement.

De fait nous ne sommes plus dans une démocratie mais dans une technocrature qui s’asseoit sur les fondements de notre droit pour imposer ses choix politiques et économiques dans le mépris total des aspirations des peuples, en l'espèce français.

Il reste une question dans un autre domaine des plus sérieux. En effet, à présent si l'on en croit certaines rumeurs, tandis que l'armée ukrainienne éprouve de plus en plus de difficultés à combattre l'armée russe, quelques dirigeants de l'OTAN laissent entendre qu'il faudrait maintenant faire la guerre à la Russie de monsieur Poutine. La question est, pour la France au moins : le Parlement serait-il au minimum consulté si ce n'est saisi pour décider d'un tel engagement ou plus simplement d'un engagement plus important qu'actuellement de la France en Ukraine ? Il me semble en effet que dans ce domaine, le président n'est constitutionnellement en aucune manière (article 35) en droit d'en décider seul...

Serge HIREL

@ Robert | 28 janvier 2024 à 12:02

Votre commentaire adressé à Patrice Charoulet est d’une limpidité telle que, s’il en disposait, même le citoyen lambda le plus mal informé comprendrait aisément l’entourloupe de Macron et prendrait conscience du rôle démesuré que s’est peu à peu octroyé le Conseil constitutionnel.

Seul votre avant-dernier paragraphe me paraît quelque peu contestable, le Parlement, quel que soit l’état dans lequel l’exécutif le réduit, restant « le représentant du peuple ». Ce n’est donc pas seulement l’action d’une institution de la République qui est « annulée selon le gré du Prince », mais bel et bien la « volonté » du peuple, dont les représentants exercent sans partage le pouvoir législatif. En clair, il s’agit d’une tentative majeure d’étouffer la démocratie.

Que Macron ait promulgué la loi alors qu’il se trouvait hors du territoire national est un détail. Ce qui est grave, c’est la rapidité avec laquelle il l’a fait, coupant court ainsi à toute possibilité de réécriture de l’ensemble du projet de loi afin qu’en élargissant ses motivations, les 32 articles révoqués sous le seul prétexte qu’ils sont des « cavaliers législatifs » puissent être réintroduits.

Dans une démocratie digne de ce nom, le texte sorti du CC lardé de coups de poignard n’aurait pas été promulgué et le gouvernement aurait déposé sur le bureau de l’une des deux chambres un nouveau projet, tenant compte de la lecture, pour le moins extensive, que le CC fait de l’article 45 de la Constitution et des exigences d’une majorité confortable des citoyens.

Cet empressement du locataire du Château confirme que sa soudaine acceptation des exigences de LR en matière de lutte contre l’immigration était bien un traquenard vis-à-vis des oppositions de droite. Il faut espérer que celles-ci s’en souviendront longtemps... et auront tôt fait de lui rendre la monnaie de sa pièce.

Mary Preud'homme

@ Patrice Charoulet | 28 janvier 2024 à 10:47

Le centre droit est devenu un ramassis de tiédasses, de pétochards, de transfuges et de faux-culs. Autrement dit une auberge espagnole à la cuisine peu ragoûtante, faite de bric et de broc.
Mais sans doute le nec plus ultra pour les amateurs de fadasse, de réchauffé, d'eau plate, de fausses promesses et de baratins insupportables, qui semblent s'enivrer jusqu'à l'extase d'odeurs répulsives de ralliement honteux ou de saveurs douceâtres d'abdication en rase campagne !

"Certains traîtres ont une étonnante faculté de se convaincre eux-mêmes de la sainteté de leurs intentions !" (Charles Hamel)
À méditer.

Robert

@ Patrice Charoulet | 27 janvier 2024 à 13:28

Votre naïveté politique me surprendra toujours. Marcel P | 27 janvier 2024 à 17:42 vous a fait une première réponse que je souhaiterais compléter.

Remontons à la loi sur les retraites de l'an dernier. Pour la faire voter, le gouvernement a choisi comme support législatif un vrai cavalier législatif que le Conseil constitutionnel s'était bien gardé de soulever à l'époque.

Pour ce qui concerne la loi Immigration, la plupart des articles introduits par le Sénat ou approuvés par la commission mixte paritaire ont été écartés comme cavaliers législatifs que le CC, dans son communiqué de presse (https://www.conseil-constitutionnel.fr/actualites/communique/decision-n-2023-863-dc-du-25-janvier-2024-communique-de-presse), définit ainsi : "En application d’une jurisprudence constante, il s’assure dans ce cadre de l’existence d’un lien entre l’objet de l’amendement et celui de l’une au moins des dispositions du texte déposé sur le bureau de la première assemblée saisie. Depuis la loi constitutionnelle n° 2008-724 du 23 juillet 2008, il ne déclare des dispositions contraires à l’article 45 de la Constitution que si un tel lien, même indirect, ne peut être identifié. Il apprécie l’existence d’un tel lien après avoir décrit le texte initial puis, pour chacune des dispositions déclarées inconstitutionnelles, les raisons pour lesquelles elle doit être regardée comme dépourvue de lien même indirect avec celui-ci. En l’absence d’un tel lien, lorsqu’il déclare inconstitutionnelles des dispositions de la loi, le Conseil constitutionnel ne préjuge pas de la conformité du contenu de ces dispositions aux autres exigences constitutionnelles".

Il y a dans ce texte une finesse toute particulière qui est celle de la comparaison point par point avec le texte initial déposé par le gouvernement au Sénat. Par voie de conséquence, toutes les nouvelles dispositions qui ne seraient pas un complément direct à un article existant dans la version initiale doivent être vues comme des cavaliers législatifs et ont donc été écartées comme telles !
Pour s'en persuader, il suffit de lire les alinéas du communiqué de presse pour savoir si les objets des éléments sanctionnés avaient ou non un rapport direct avec l'immigration...

L'on comprend mieux alors pourquoi le président de la République a imposé à sa majorité de voter le texte sorti de la commission mixte paritaire car il savait que le CC reviendrait à la rédaction initiale du texte, ce qui explique aussi sa saisine blanche du CC !

Il faut en revenir à la source de la création du CC qui n'avait initialement pour mission que de dire si le texte des lois votées par le Parlement était conforme ou non à la lettre et à l'esprit des articles de la Constitution de 1958. A présent, s'étant constitué un "bloc de constitutionnalité" et à l'aune des modifications successives de la Constitution, il contrôle directement le travail du Parlement en se prononçant sur la manière dont la loi a été élaborée et rédigée.
Donc le CC s'autorise à juger le travail parlementaire en opposition avec le principe même de la séparation des pouvoirs.

Ainsi, il convient de considérer ce qu'est devenu le fameux "État de droit" : le président de la République décide des projets de lois en lieu et place du gouvernement ; il consulte en amont le Conseil d’État qui lui donne quitus de la validité juridique de son projet ; en aval du travail parlementaire, il lui suffit de déférer la loi votée par une saisine blanche du Conseil constitutionnel pour que les modifications introduites par le Parlement, notamment celles obtenues par les oppositions, soient rejetées par le CC.

Cela signifie clairement que le Parlement dans ce système n'est plus le représentant du peuple et de sa volonté et que son action peut sans problème être annulée selon le gré du Prince.
Enfin, cerise sur le gâteau, le président de la République n'attend pas symboliquement son retour sur le sol national pour promulguer la loi, mais il le fait depuis un pays étranger.

Patrice Charoulet

En 2002, au second tour de la présidentielle, on eut un duel Chirac-Le Pen. Des millions de Français descendirent dans les rues pour dire « Non » à l'extrême droite. Qui n'arriva pas au pouvoir.
En 2024, en Allemagne, devant les scores sidérants de l'extrême droite, des millions d'Allemands descendent dans les rues pour dire « Non » à l'arrivée de l'extrême droite au pouvoir.

En France, alors que les sondages annoncent l'arrivée au pouvoir de l'extrême droite à la prochaine présidentielle, nul ne semble s'en émouvoir et presque tout le monde préfère critiquer l'actuel président et son gouvernement.
À mes yeux, il n'y a pas photo, et le choix est facile à faire entre l'extrême droite et le centre droit. Je préfère cent fois le second à la première.

Robert Marchenoir

@ caroff | 27 janvier 2024 à 23:12
"Vous avez dû lire son ouvrage 'Philosophie de l'impôt' qui met, sans y toucher, par terre toutes les thèses de Piketty par exemple !"

En fait, non, mais j'ai bien noté que c'est la deuxième fois que vous me le recommandez ! Je suppose qu'il y développe les mêmes thèses que dans La France aveuglée par le socialisme, qui comprend un chapitre intitulé "L'immoralité de l'impôt français".

Cela souligne que l'impôt peut être moral ou immoral. Sans surprise, la conception gauchiste de l'impôt se revendique de la première caractéristique alors qu'elle ressortit à la seconde.

Il est plus surprenant de constater que la chose se démontre, alors que le gauchisme ambiant nous a habitués à penser par slogans : "justice sociale", etc.

Philippe Nemo explique, d'ailleurs, pourquoi la prétendue justice sociale est le comble de l'injustice.

C'est pourquoi (et là c'est moi qui parle), il est si important de se battre contre la notion même de "racisme" et "d'anti-racisme". La gauche cherche à interdire le débat en imposant l'usage de mots qui prétendent être des concepts, alors qu'ils sont des slogans. On doit impérativement refuser de les employer, et ne pas hésiter à frotter le nez des gauchistes dans leurs déjections lexicales.

Pour en revenir à l'impôt, Philippe Nemo démontre pourquoi il est juste et bon que certaines dépenses de l'État soit financées par un impôt proportionnel, et non progressif comme l'impôt sur le revenu actuel.

C'est à dire que les riches et les pauvres doivent payer tous deux 10 % de leur revenu, par exemple. Alors que dans notre système socialiste, le pauvre va payer 0 ou 5 %, tandis que le riche va payer 40 %.

Cette revendication classique du libéralisme amène déjà la gauche à hurler de rage, en dénonçant je ne sais quel "ultra-libéralisme".

Mais Nemo va plus loin. Il explique pourquoi, en ce qui concerne le financement de la principale mission de l'État, c'est à dire l'ordre public (*), l'impôt devrait être non pas progressif, ni même proportionnel, mais égal.

C'est à dire que le pauvre devrait payer 100 euros, tandis que le milliardaire devrait payer 100 euros aussi.

Et j'insiste : il explique pourquoi. Avec des arguments rationnels.

J'ignore comment un Degauche (ou un Gilet jaune, ou un électeur du Rassemblement national) réagirait s'il était mis en présence de ce raisonnement. Suicide ? Bombe atomique sur le siège de la Société du Mont-Pèlerin ?

Comment qualifierait-il Philippe Nemo, s'il découvrait ce qu'il pense réellement ? D'hyper-turbo-giga-libéral ? De fasciste rappelant les heures les plus sombres de notre histoire ? Nulle catégorie ne serait suffisamment infamante pour l'englober tout entier.

Pour le raisonnement, l'intérêt public et la morale, en revanche, on repassera.
______

(*) Ce que l'usage appelle faussement "le régalien". Il ne faut pas utiliser ce terme.

D'abord parce que la monarchie a été abolie, et que la plupart de ceux qui parlent de "régalien" ne réclament même pas son retour.

Mais aussi parce que les rois de France étaient loin de lever l'impôt uniquement pour assurer "le régalien". Ils s'en servaient aussi pour financer Molière (préfigurant ainsi le ministère de la Culture, que de Gaulle a créé dans le but de caser Malraux dans un poste en toc), pour assurer le train de vie de leurs maîtresses, et ainsi de suite.

Vamonos

@ Robert Marchenoir | 27 janvier 2024 à 19:30

Votre commentaire a retenu toute mon attention, trois fois. Aussi bien du point de vue du message qu’il contient que de votre point de vue de messager.

Vu de la fenêtre de mon smartphone, les résultats obtenus et analysés reflètent sans l’expliquer en profondeur les clivages profonds qui fissurent la société américaine et par ricochet la société européenne.
Les hypothèses de statistiques sont choisies pour délimiter un domaine dans lequel l’échantillonnage permettra d’étayer la thèse de l’éditorialiste. Ce principe n’est pas nouveau, il s’applique aussi bien aux libéraux, aux démocrates qu’aux socialistes et aux anarchistes.

Nous conviendrons ensemble opportunément qu’il n’est pas nécessaire de se quereller en regardant ce qui se passe lors des contrôles routiers. Si un représentant du pouvoir exécutif arrête un conducteur et lui demande les papiers du véhicule et le permis de conduire au motif qu’une investigation et un contrôle sont nécessaires, alors se présentent deux sortes de réactions. Eh oui, la dichotomie est encore là.

Option 1 : les papiers sont présentés spontanément.

Option 2 : un ensemble de clients potentiels pour gagner des lots (amendes, prisons, bracelet électronique) va refuser de présenter des justificatifs pour des motifs idéologiques.

Les Américains rangent dans cette deuxième catégorie les souverainistes, les rebelles, les voleurs, les criminels et d’autres récalcitrants. Les arguments des souverainistes sont au-delà de l’impensable. Ils estiment par exemple qu’ils ne conduisent pas sur une route, ils disent qu’ils voyagent et n’ont de comptes à rendre à personne.

Les arguments des voyous sont différents mais le résultat est le même. Ils donnent une fausse identité ou bien cherchent des excuses avant de prendre la fuite pour tenter d’échapper à leur responsabilité. Cela se terminera le plus souvent devant un juge un jour ou l’autre qui décidera de la suite à donner à cette affaire, ou pas. En schématisant à l’extrême, le voyou voit, convoite et prend.

Et c’est ainsi comme le souligne l’étude Them and US que le clivage entre libéraux et socialistes est aboli.

La seule chose qui compte désormais, le seul but, est la liberté individuelle alors que l’argent et l’ego ne devraient être que des moyens, pas une finalité.

Aliocha

@ Marcel P

Ce charabia n'est pourtant pas inutile pour comprendre la crise d'identité que nous traversons.

https://www.rene-girard.fr/57_p_44437/bibliographie.html

caroff

@ Robert Marchenoir 19h30
"Je mentionne à nouveau Philippe Nemo, philosophe libéral revendiqué, de longue date."

Vous avez dû lire son ouvrage "Philosophie de l'impôt" qui met, sans y toucher, par terre toutes les thèses de Piketty par exemple !

Robert Marchenoir

Une fois de plus, nous butons ici sur la difficulté à définir les problèmes politiques actuels et les philosophies opposées qui prétendent les résoudre. Chacun sent bien que les notions de droite ou de gauche ne suffisent pas à rendre compte des forces en présence, et que les étiquettes nouvelles (souverainistes, populistes, mondialistes, anti-mondialistes...) sont elles-mêmes insatisfaisantes.

Ce n'est pas nouveau. L'Opium des intellectuels, déjà, proposait une analyse subtile et pleine de sagesse sur l'insuffisance du concept droite-gauche. Écrite à propos d'une situation historique complètement différente, celle de la France de 1955, elle conserve toute sa pertinence aujourd'hui -- ce qui montre, au passage, la profondeur de la pensée de Raymond Aron.

Afin d'éclairer la réflexion sur ce point, j'aimerais attirer l'attention sur un sondage absolument stupéfiant qui vient d'être publié aux États-Unis. Il est riche d'enseignements pour nous, non seulement parce que les opinions politiques des Américains ont nécessairement des conséquences directes sur la France, vu la puissance du pays, mais aussi parce qu'en raison de la mondialisation des idées, il y a tout lieu de croire qu'un sondage similaire en France donnerait des résultats proches.

Disons-le tout de suite : ce sondage valide de façon spectaculaire les thèses des souverainistes, des populistes, des rouges-bruns, de l'esstrêm'drouâte et autres oiseaux de ce calibre.

Mais -- et je voudrais insister là-dessus -- il les invalide aussi sur des points fondamentaux.

En quoi les valide-t-il ? Il me suffira de citer son sujet : les opinions politiques des élites américaines. Le résultat est exactement celui que vous pouvez imaginer. Ou plutôt, il est bien pire.

On le devine à travers le titre donné aux conclusions du sondage par ses commanditaires : "Them vs. U.S. : The Two Americas and How the Nation’s Elite Is Out of Touch with Average Americans". En français : "Eux et nous : les deux Amériques, et l'abîme qui sépare les élites de l'Américain moyen". La traduction est impuissante à restituer le jeu de mots : "Them vs. us", c'est "eux contre nous" ; mais "Them vs. U.S.", cela veut dire : "Eux contre les États-Unis".

À ce stade, il convient de dire en quoi les enseignements du sondage diffèrent des préjugés de l'esstrêm'drouâte et des corps associés. Laissons la parole à l'un des responsables de l'association qui a commandé le sondage :

"Depuis une trentaine d'années, la gauche a inventé une fable selon laquelle il y aurait deux Amériques : un groupe d'ultra-riches (le fameux 1 %), qui aurait prospéré au cours des dernières décennies, et le reste du pays, qui se serait appauvri."

"C'est un conte à dormir debout, parce que pratiquement tous les Américains se sont enrichis. Le revenu médian, corrigé de l'inflation, a augmenté de plus de 40 % depuis 1984. La prospérité n'est pas un jeu à somme nulle, un choix entre 'eux' et 'nous'. Quand la mer monte, ce sont bien tous les bateaux qui s'élèvent."

L'autre point qu'il faut relever, et qui pulvérise une partie de la vulgate rouge-brune, est l'identité des commanditaires. Le sondage a été réalisé par Scott Rasmussen, un sondeur et commentateur politique bien connu, mais il a été commandé par une association militante libérale (*), nommée le Comité pour libérer la prospérité.

Parmi ses dirigeants, on trouve des gens comme Arthur B. Laffer, l'homme de la courbe du même nom, l'économiste qui a démontré qu'en baissant les impôts, on pouvait accroître les recettes fiscales -- et inversement. Arthur B. Laffer a été le conseiller économique de Ronald Reagan et Margaret Thatcher, c'est dire si c'est un ultra-libéral qui sent mauvais de la bouche.

Là se trouve un autre caillou dans la chaussure des zemmouro-lepéno-philipottistes : tout le monde sait bien que les zélits sont libérales, or voilà un repaire d'ultra-libéraux ("états-uniens", en plus) qui dépense un max de pognon pour prouver que les élites américaines œuvrent à l'encontre des intérêts des Américains.

Y'a un blème.

Mais je sens que vous vous impatientez. Il est temps d'ouvrir la fête du slip contre l'oligarchie.

Avant cela, toutefois, une précision : le Comité pour libérer la prospérité a choisi, pour définir les élites, une règle toute simple qui décourage la contestation. Font partie des élites américaines tous ceux qui gagnent plus de 150 000 dollars par an (138 000 euros), possèdent au moins un diplôme universitaire de deuxième cycle, et vivent dans un quartier où l'on compte plus de 10 000 personnes au mille carré (autrement dit, dans une grande ville). Cela représente 1 % de la population américaine.

Au sein de ce groupe, on définit, de plus, une super-élite qui a fait ses études dans les meilleures universités du pays (appartenant à ce que l'on appelle l'Ivy League).

Et maintenant, faites-vous plaisir.

Pour commencer, 73 % des élites s'identifient au Parti démocrate, contre 14 % au Parti républicain. Cet écart extrême, qui valide la notion "d'argent de gauche", se retrouve tout au long du sondage.

74 % des élites déclarent que leur santé financière s'est plutôt améliorée ces derniers temps, contre 20 % des Américains en général. Cette proportion passe à 88 % pour les membres de la super-élite issue de l'Ivy League.

47 % des élites (et 55 % des super-élites) répondent qu'il y a... trop de liberté aux États-Unis, lorsqu'on leur demande : pensez-vous qu'il y a, aux États-Unis, a) plutôt trop de liberté individuelle, b) plutôt trop de contrôle exercé par l'État, ou que c) l'équilibre est à peu près satisfaisant ?

Dans la population en général, seulement 16 % des Américains pensent qu'il y a trop de liberté individuelle (et 57 % pensent qu'il y a trop de contrôle exercé par l'État).

Quand on leur demande : afin de combattre le changement climatique, seriez-vous favorable ou opposé à un strict rationnement de l'essence, de la viande et de l'électricité ?, une ahurissante proportion de 77 % des élites se prononcent en faveur du rationnement (et 89 % des super-élites !).

Malgré la propagande incessante, 28 % seulement des Américains en moyenne soutiennent un tel rationnement, tandis que 63 % s'y déclarent opposés.

À la question : combien seriez-vous, personnellement, prêt à payer, tous les ans, en impôts et autres coûts accrus pour lutter contre le changement climatique, a) 500 dollars ou plus, b) 100 dollars ou moins ?, 70 % des élites répondent 500 dollars ou plus, alors que 72 % des Américains répondent 100 dollars ou moins.

Toujours en vue de sauver le "climat", les élites sont majoritairement favorables à l'interdiction de certains éléments de confort : 53 % veulent interdire l'air conditionné dans les foyers, 55 % les voyages en avion non essentiels, 58 % les SUV, 69 % les cuisinières à gaz et... 72 % les véhicules à essence (81 % des super-élites).

Les Américains en général ne sont que 13 % à 25 % à soutenir l'interdiction, selon les catégories.

67 % des élites (et 71 % des super-élites) pensent que ce sont les professeurs et les professionnels du secteur qui doivent décider du contenu de l'éducation, plutôt que les parents, contre 38 % seulement des Américains en général.

84 % des élites approuvent l'action de Joe Biden, contre 44 % des Américains.

D'ailleurs, 70 % des élites font confiance au gouvernement la plupart du temps (plus de deux fois plus que la moyenne nationale).

Moins de la moitié des Américains expriment une opinion favorable envers les professionnels de la parole : 28 % envers les membres du Congrès, 44 % envers les journalistes... C'est l'inverse chez les élites : 67 % sont favorables aux membres du Congrès, 78 % aux avocats et aux chefs syndicaux... et 79 % pensent du bien des journalistes (84 % des membres de la super-élite).

On peut se demander pourquoi le sondage ne comporte aucune question sur l'immigration, la délinquance ou la race. Mon hypothèse est que les commanditaires ont cherché à éviter la polémique. Si ces sujets avaient été abordés, les résultats auraient sans doute été à l'avenant.

D'ailleurs, le Comité pour libérer la prospérité en touche un mot dans son analyse des résultats : "La criminalité, l'immigration illégale, l'inflation, le fentanyl [une drogue redoutable], les fermetures d'usines, toute cela n'empêche pas les élites de dormir, car, enfermées qu'elles sont dans leur cocon, elles ne sont pas confrontées tous les jours à ces problèmes, contrairement à tant d'Américains."

"Parmi les Américains ordinaires, en revanche, il n'y en a pas beaucoup que le changement climatique ou les questions LGBT réveillent la nuit."

Conclusion : ce n'est pas la faute du libéralisme. Les élites sont massivement opposées à la liberté et favorables à l'intervention étatique -- voire à la contrainte de type autoritaire.

Et ce sont des libéraux certifiés, qui ont consacré leur vie politique et professionnelle à la promotion active du libéralisme, qui les dénoncent.

On trouverait les mêmes lignes de force intellectuelles en France, si l'on se donnait la peine d'y regarder de près.

Je mentionne à nouveau Philippe Nemo, philosophe libéral revendiqué, de longue date. Dans son livre La France aveuglée par le socialisme, qui remonte à 2011, il disait déjà : nous ne sommes pas en démocratie. Le pouvoir a été confisqué par une oligarchie, constituée essentiellement par les hauts fonctionnaires et les syndicats.

Et il l'a démontré, de façon rigoureuse mais compréhensible par tous, sur la base du droit constitutionnel. Cette fameuse constitution de 1958, que nous devons au funeste Charles de Gaulle. Le même qui a ouvert la porte à la dictature fonctionnaro-syndicale, grâce à son gouvernement communiste de 1945.

Philippe Nemo consacre un chapitre entier, dans son livre, à dénoncer l'immigration de masse, qui conduit à l'islamisation, à la délinquance et à la désagrégation culturelle. Il ne se prive pas de montrer du doigt "certains responsables économiques [qui] rêvent de faire venir une main-d'œuvre bon marché capable, d'abord, d'occuper certains emplois pour lesquels la main-d'œuvre locale est insuffisante, ensuite de peser sensiblement à la baisse sur les salaires des autres travailleurs européens".

Il consacre un autre chapitre à déplorer ce qu'il appelle les lois de censure, la loi Pleven, la loi Gayssot et bien d'autres. Il dénonce l'arnaque "anti-raciste" et ce qui ne s'appelait pas, encore, le "wokisme".

En somme, Philippe Nemo, libéral dans sa philosophie, modéré dans son expression, cultivé dans son savoir et sage dans ses arguments moraux, ne se distingue guère de l'esstrêm'drouâte sur ces sujets.

Que dis-je : il va plus loin. Je n'ai pas souvenir d'avoir entendu Marine Le Pen dire : "Il est d'intérêt public de 'discriminer' ". Ni de l'avoir entendu dénoncer "la France, fille aînée de la franc-maçonnerie", titre d'un chapitre qui explique "comment les maçons font la loi" et pourquoi "la franc-maçonnerie [est] contre la démocratie".

Il faut débrancher les magnétophones qui ressassent les préjugés, et consentir à se pencher sur la réalité. Ce n'est pas si difficile. Mais cela exige quelque honnêteté, et un peu de courage intellectuel.
______

(*) Les rouges-bruns diraient un lobby : est militant tout ce qui est gentil car de gauche ; en revanche, quand on diffuse des opinions de droite, on est un vilain lobby.

Marcel P

@ Patrice Charoulet
« je veux faire observer que le Conseil constitutionnel n'est pas un repaire de dangereux gauchistes »

Non, il n'a pas du tout à sa tête Laurent Fabius, dont le courant politique est responsable de la situation migratoire française.

Et le Conseil constitutionnel est incontestable. Même lorsque Roland Dumas, en 2015, a reconnu la véracité des révélations du Monde 2010 sur la validation des comptes de campagne de Chirac et Balladur, en 1995, alors qu'ils étaient manifestement irréguliers, par les « sages » contre l'avis des rapporteurs. Même lorsque Laurent Fabius, en 2011, affirmait que si la gauche revenait au pouvoir, le Conseil constitutionnel ferait de l'obstruction car « les onze membres du Conseil sont tous de droite ».

« On lui a demandé son avis et il l'a donné, en répondant à la question suivante : Y a-t-il des choses contraires à la Constitution française? Il a dit : « Oui ». Pas de quoi entrer en furie. »

Non. Le Conseil n'a pas trouvé matière à dire le contenu censuré contraire à la Constitution. Il a prétendu que les sujets abordés, comme les allocations données aux étrangers, étaient hors-sujet dans une loi sur l'immigration, censurant ainsi leur inclusion dans cette loi.
En clair, il a condamné le processus législatif, non le contenu de la loi.

« Je présume que lorsque Mme Le Pen sera présidente de la République (ce qui ne manquera pas d'arriver), elle pourrait supprimer le Conseil constitutionnel pour avoir les mains libres... »

Il est certain que ce genre de magouilles offre un boulevard aux pires candidats d'opposition. Cela fait 40 ans que les socialistes prennent les Français pour des idiots sur le sujet de l'immigration. On sait tous à qui cela profite politiquement.

-----------------------------------------------------------------

@ Aliocha
« Vous ne comprenez pas que c'est avec et non contre autrui qu'on équilibre une relation, il est donc normal de vous retrouver dans ce vide entre vous et vous-même, qui ne trompe que vous. On appellerait cela, expression fort droite bien qu'un peu raide, l'âge adolescent de l'immaturité. »

Charabia.

sylvain

Hilarant comique ubuesque ce qui se passe en Allemagne ce week-end. Anniversaire de la Shoah : plusieurs centaines de manifs dans tout le pays contre l’extrême droite nazie responsable de l'holocauste des juifs.
Comme abrutis on est bien servis avec ces guignols, aussi ignares et incultes que nos gauchisses inquisiteurs anti-RN. Les nazis étaient socialistes, donc de gauche, national-socialisme, SOCIALISME !! Il faut leur répéter combien de fois ?
La bêtise humaine touche toute l'Europe, peuples décervelés facilement endoctrinables par les propagandes gauchistes.

Merkel puis Olaf Scholz ont fait venir un million de migrants : tous les records de crimes, viols, agressions ont été battus.

Macron continue à détruire notre pays : mêmes records criminels que nos voisins.

Mais bien entendu selon la version officielle, le vrai danger c'est le RN, c'est Zemmour, c'est l'extrême droite.

Bande de tartuffes, le RN a les mains propres, aucun crime sur la conscience ! Les mains des Scholz, Macron, von der Leyen, baignent dans le sang des milliers de leurs victimes.

Patrice Charoulet

Des gens d'extrême droite et de droite (pas tous) disent pis que pendre du Conseil constitutionnel. Pourquoi ? Parce qu'il a déclaré inconstitutionnels plusieurs éléments du projet de loi Immigration voté par le Parlement.

Concernant l'immigration, la France est divisée. Certains voudraient la limiter le plus possible, d'autres non. Mais je veux faire observer que le Conseil constitutionnel n'est pas un repaire de dangereux gauchistes ou de dangereux exaltés anti-France. On lui a demandé son avis et il l'a donné, en répondant à la question suivante : Y a-t-il des choses contraires à la Constitution française? Il a dit : « Oui ». Pas de quoi entrer en furie.

Je présume que lorsque Mme Le Pen sera présidente de la République (ce qui ne manquera pas d'arriver), elle pourrait supprimer le Conseil constitutionnel pour avoir les mains libres...

Michel Deluré

@ Tipaza 26/01/24 23:13

Ma réponse à votre commentaire du 25/01 me semble avoir été mal interprétée. Cette réponse n'est en effet nullement de ma part une apologie de l'Europe dans sa conception, son organisation et son fonctionnement actuels. Elle exprime simplement le désaccord qui est le mien avec cette attitude qui consiste souvent en France à faire de l'Europe ce bouc émissaire finalement bienvenu, responsable de toutes les déconvenues que connaît notre pays. Le responsable, ce n'est pas moi, c'est l'autre !

L'Europe, telle qu'elle est conçue et qu'elle fonctionne actuellement, est certes, j'en conviens parfaitement, à l'origine de bien des entraves. Elle n'est pas pour autant, à elle seule, à l'origine de toutes les difficultés, de tous les problèmes que rencontre la France. Et s'agissant de souveraineté, quel est le degré réel de celle-ci dans un monde où règne en fait une telle interdépendance, notamment économique, entre Etats ?

Je ne suis pas, loin de là, un défenseur acharné de l'Europe telle que nous la vivons actuellement. Mais je crois, tout comme vous apparemment, en l'idée qu'une tout autre Europe est non seulement possible mais surtout nécessaire.

Aliocha

Meloni a menti pour se faire élire, comme Le Pen ment pour se faire élire, et les troupeaux apeurés continuent en foule de réclamer de la dette pour continuer à s'illusionner quand sans immigration nous ne fonctionnons pas, que les fenouils ne sont pas ramassés et les personnes âgées laissées à la solitude cacochyme d'une médecine qui ne sait que prolonger la vie à coup de milliards empruntés sur l'avenir d'enfants qu'on n'éduque plus, ils risqueraient de comprendre l'arnaque de leurs aînés qui ne pensent qu'à eux et à leur fantasme nationaliste irrémédiablement démonétisé.

Tout cela bien entendu est de la faute de l'oligarchie technocratique, de l'Europe, de l'immigré, ces autres qui ont l'audace par leur existence même de dévoiler l'incapacité à seulement penser d'autres modes de fonctionnement que ceux qui ne servent qu'à s'imaginer nabab servi par des inférieurs.

Comme nous ne savons pas penser des systèmes de survie viables à même de garantir à chacun une existence décente, les ressentiments nés de l'injustice se coagulent pour venir chercher leur dû avec les dents, sous les huées de retraités scandalisés de voir ainsi leur promenade vespérale perturbée par tous ces manants qui ne sont pas eux, et à ce titre devraient se contenter de se taire et servir des idées qui ont déjà démontrées au prix du sang leur complète inanité.

L'enfant roi Occident ne sait plus que répéter le vieux rite sanglant et inopérant du vieillard immature qu'il est devenu.
Alors qu'il a échoué, il exige toujours de dominer, se prépare ainsi à recevoir la bonne correction qu'il mérite et qu'il ne pourra plus alors imputer à autrui, n'aura d'autre solution que de se l'infliger à lui-même, après avoir rendu l'argent de sa traîtrise, celui qui servira aux somnambules ennemis à acheter le champ du potier pour eux aussi y enterrer les étrangers, et continuer si le monde est encore debout, à sans fin s'y égarer:

Rendez-moi mon Jésus !
Regardez, l'argent, la récompense du meurtre,
Est jeté par le fils perdu
par terre à vos pieds !
https://www.youtube.com/watch?v=EQpgUxqJF-Y

Lodi

@ lucas | 26 janvier 2024 à 10:53
"Ouf ! Le Conseil constitutionnel redonne un peu de fierté à notre pays des Lumières. L’extrême droite LR-RN voulait faire de la France un pays rabougri, recroquevillé, raciste et qui sent le rance. On l'a échappé belle."

Je ne vois pas où est le racisme à vouloir moins d'immigration. Pour mémoire, quand le Japon s'est totalement, enfin presque; fermé au monde, le racisme n'existait pas chez lui.

Par contre, le Japon a rejeté le christianisme vu comme dangereux pour lui... Sans approuver les persécutions, j'approuve par contre totalement sa prudente fermeture à l'extérieur.
Tout à fait conciliable avec une extraordinaire floraison culturelle, soit dit en passant.

Un pays ne vit pas pour les autres mais pour lui-même : il n'y a nul droit des autres pays à le forcer au commerce ou à l'immigration. À rien, souverain, il a le droit absolu de contrôler sa terre.

Tandis que nous, dont les immigrés musulmans ont tendance à nous rendre le mal pour le bien, et dont des citoyens ne font pas mieux, voire pire, preuve que l'intégration n'est que lente désintégration, n'interdisons même pas cette immigration.
Quel manque total de lucidité !

La vanité,; type ne soyons pas un pays comme-ci ou comme-ça, l'emporte sur la réalité, à savoir l'exercice de notre souveraineté. Le souci de nos intérêts. Et surtout de la liberté à préserver qui ne le sera pas à force de laisser se déverser des liberticides chez nous. Et qu'on ne me dise pas que les musulmans ne le sont pas tous : il suffit que certains le soient, c'est la force, notamment la force du fanatisme qui gouverne le monde, comme on l'a vu dans le triomphe du nazisme.

Ecrasé par la force, mais pas par celle des lâches français, bien sûr, celle des bombes américaines puis de leur occupation des terres prises par les puissances de l'Axe.
Puis la guerre froide a essoufflé le communisme, mais pas écrasé la Russie, ce qui fait qu'elle revient pour guerroyer en Ukraine et menacer tant qu'elle le peut.

Dans tous les cas, notre incapacité ne nous a pas détruits, ce qui fait que nous avons perdu, semble-t-il, la capacité à penser en terme de survie. Il serait temps de changer, l'Amérique je souhaiterais qu'elle continue à nous protéger de l’extérieur, mais ce n'est pas dit, cependant, elle n'est ni apte ni légitime à nous garantir des périls internes.

La loi ne visait pas les candidats à l'immigration présentant un danger inacceptable, eux qui nous rendent le mal pour le bien. Mais c'était mieux que rien. La vanité nationale mise à s'ouvrir aux quatre vents nous expose à une servitude future.
Il faut dire qu'à droite comme à gauche, la complaisance envers les dictatures de son camp, et le bien méprisable dit par quelqu'un avec qui je dialoguais ici et contredit par personne, montre que par-delà les prétentions incroyables d'aller exporter la liberté et autres valeurs ailleurs, notre vérité n'est jamais celle que de "la liberté pourquoi faire ?"

Nous sommes doublement insensés : croire les musulmans de bonne volonté, ou, s'ils ne le sont pas, qu'on les évangélisera à la liberté. Des élèves qui ne veulent pas l'être et des professeurs incapables.
Le résultat le plus probable n'est pas imprévisible, les Français finiront soumis, comme tel aurait déjà dû être le cas sans les Américains à qui nous rendons ingratitude et anti-américanisme pour leurs bienfaits, précurseurs en cela de l'attitude des musulmans envers nous, probablement appréciés parce qu'entre gens partageant une certaine bassesse, on se comprend.
Cette remarque vaut aussi pour la complaisance de bien des gens envers Poutine.

Ce à quoi on doit s'attacher pour son pays est qu'il conserve sa liberté, tant face à l’extérieur que face à quelque pouvoir illégitime, au lieu de quoi, tant de gens conservent, par exemple, la nostalgie de Napoléon.
Abdiquons notre liberté, ravageons les voisins, et finissons justement vaincus, il y a en effet de quoi être fier.

Comme d'habitude en France, on préfère la gloriole, non plus militaire mais de jouer les prêcheurs, aux soins de conserver notre liberté. Nous n'avons même pas une Constitution convenable pour cet objet...

Toutes ces faiblesses insignes, auxquelles nous devrions remédier immédiatement, ne nous intéressent évidemment pas : drogués à des vanités diverses et souvent hostiles entre elles, les Français se divisent autant entre eux qu'ils se montrent incapables de distinguer entre amis et ennemis.
Lamentable.

Tipaza

@ Michel Deluré | 26 janvier 2024 à 16:59

Je pensais avoir été clair, je clarifie ma position.
Je crois que le clivage politique ne se situe plus entre gauche et droite, mais entre ceux qui veulent que la France continue à maîtriser son destin, et ceux qui veulent le fondre dans celui de l’Union européenne par un glissement fédéraliste à marche forcée.

Il y a en plus les folies de LFI internationalistes, sans frontiéristes pour qui la nation doit cesser d’exister au profit d’une structure ouverte, sans préciser si ce sont les natifs locaux qui doivent payer pour les autres.

Pour le reste vos questions me surprennent :
"Est-ce l'Europe qui est responsable des choix politiques, économiques, sociétaux effectués par nos exécutifs successifs ?" 

Évidemment ! Ce que je vais vous dire vous le savez déjà, mais qu’importe je réponds quand même, en schématisant, mais mon schéma est correct.

Lors de l’arrivée de Giorgia Meloni, l’ineffable Ursula a déclaré sans la moindre retenue qu’elle avait les moyens d’imposer à celle-ci la politique immigrationniste de l’UE et le reste sur le plan économique éventuellement. Les gouvernants européens sont tenus en laisse par des pressions financières.

Les choix économiques: ils sont le résultat du choix de libre concurrence et d’ouverture de l’UE au monde entier. Le Mercosur qui serait un désastre pour nos agriculteurs est voulu par l’Allemagne parce qu’en retour, elle pourra vendre des voitures avec des droits de douanes réduits. Et c’est l’Allemagne qui oriente la politique économique de l’UE, nous ne sommes pas crédibles dans ce domaine.

Pour les choix sociétaux: la Hongrie est menacée de perdre son financement et son droit de vote parce qu’elle refuse de s’aligner sur le gouvernement des juges, qui est la règle dans l’UE et parce que sa politique à l’égard des LGBT n’est pas celle des valeurs fantasmées de l’UE.

Je vous rappelle, mais vous le savez, que la Commission est seule habilitée à proposer des thèmes de réflexion débouchant sur des directives impératives.
Je pourrais aussi parler de la politique étrangère qu’Ursula a pris en main avec Israël, l’Ukraine et autres
Inutile d’en dire plus vous en savez autant, sinon plus, que moi.

Pour le reste je vous accorde la nullité de nos dirigeants.

L’Europe n’est pas directement responsable en vrac, de notre système social, de la carence de nos hôpitaux, de la faiblesse de notre système éducatif, et vous avez oublié la lente décadence de nos armées qui sont plus faibles que celles de la Pologne, le nucléaire mis à part.

Vous avez souvent cité Montaigne dans vos commentaires, je vous invite à suivre son exemple et à penser contre vous-même, contre votre européisme.

Si l’Europe n’est pas responsable de la nullité de nos dirigeants, elle n’a pas été non plus un élément de compensation de cette nullité. Aucun élément favorable ne peut être porté à l’actif de l’UE pour une amélioration sur tous les points de carence et de faiblesse de notre société et de nos dirigeants.

Alors pourquoi rester dans une structure technocratique qui nous pénalise sur les points régaliens de l’économie, de l’immigration, de la maîtrise des frontières, et sur bien d’autres points, et qui en échange ne nous apporte rien.

Pourquoi, oui pourquoi, être lié de façon aussi étroite si aucun avantage ne peut en être obtenu.
On peut être associé d’une autre façon qui respecterait notre liberté.
La liberté n’est pas la solitude.
Une autre Europe est possible que la technocratie oligarchique actuelle.

Exilé

« Qui n'est pas de droite aujourd'hui ? » (PB)

Certains magistrats un peu tordus, depuis 1974.
La médecine n'y peut rien.

hameau dans les nuages

@ Jove | 26 janvier 2024 à 17:06

Je vous rejoins. Cette Europe à je ne sais plus combien est pure folie. Un monstre froid phagocytant les intérêts des pays concernés.

Alpi

"Qui n'est pas de droite aujourd'hui ?"

Sans doute pas le Conseil constitutionnel (CC) ! Il censure des articles au motif que ce sont des cavaliers législatifs ! En voilà une bien bonne ! La belle excuse ! Dans ma vie professionnelle, j'en ai rencontré une palanquée de cavaliers que le CC avait laissé passer sans barguigner.

On accuse la gauche (et la droite) de faire le lit du RN. Le CC, par-dessus le marché, passe la bassinoire pour chauffer la couche. Et Bardella et Le Pen de se frotter les mains !

Et en 2027, les neuf "sages" (s'ils sont encore vivants...) viendront pleurer sur leurs baskets après la victoire de M. Le Pen.

Tout ce circus autour de la loi Immigration pour en arriver là. Quel gâchis, quelle perte de temps, quelle impéritie de la part des députés et sénateurs de tout bord.

577 + 348, la moité suffirait largement... Je crois, sauf erreur, que c'était un engagement de Macron de réduire le nombre de parlementaires...

Robert

L'essentiel de votre billet, Monsieur Bilger, me semble, quant au fond, formuler le souhait de l'union des droites. Sur ce point, je rejoins le commentaire de Serge HIREL | 25 janvier 2024 à 14:21 qui correspond le mieux à ce que je pense. Faute d'un accord, même informel, d'ici au 9 juin prochain, il est à craindre que les droites se révèlent incapables de porter les aspirations profondes du peuple français.

Le problème cependant reste celui d'une classe politique essentiellement technocratique et parisianiste dont monsieur Macron et ses affidés sont les prototypes et qui rejette la France républicaine au seul profit d'un transfert toujours plus grand de compétences à l'Union européenne pour la rendre intégralement fédérale. Il s'agit là de la vraie révolution prônée par monsieur Macron en 2016-17 et qu'il poursuit quoi qu'il en coûte.

D'évidence cette classe politique a un double discours : l'un, interne, fait de communication pour circonvenir toute velléité des citoyens français de se rebeller ; l'autre, purement idéologique et traduite dans des décisions s'imposant aux pays membres, à l'adresse des instances décisionnaires de l'UE comme de l'OTAN et visant à créer le fait accompli pour qu'aucun retour en arrière ne soit possible. Il suffit de se rappeler la phrase fameuse de monsieur Juncker...

Pour s'en convaincre, il convient d'analyser la politique mise en œuvre en matière d'agriculture par exemple, avec les effets que l'on observe dans le monde agricole : elle est considérée comme largement insatisfaisante si ce n'est totalement inadaptée dans la quasi-totalité des pays européens, l'objectif poursuivi et caché étant la disparition de l'organisation de l'agriculture à structure familiale traditionnelle au seul profit des grandes entreprises agricoles jouant sur le marché mondial. Il suffit de savoir qui est le président de la FNSEA pour se persuader que son organisation syndicale, qui à présent cherche à récupérer au profit du gouvernement le mouvement parti de la base des producteurs, n'est pas réellement représentative de cette base agricole de petits producteurs.

Je crains donc que les convulsions, en particulier en France, ne fassent que débuter et que l'opinion des citoyens ne soit encore plus exacerbée par la décision du Conseil constitutionnel sur la loi Immigration qui force à constater que le Parlement n'est plus représentatif de leurs aspirations profondes et majoritaires.

Aliocha

@ Marcel P

Vous ne comprenez pas que c'est avec et non contre autrui qu'on équilibre une relation, il est donc normal de vous retrouver dans ce vide entre vous et vous-même, qui ne trompe que vous.
On appellerait cela, expression fort droite bien qu'un peu raide, l'âge adolescent de l'immaturité.

Jove

La droite, pour quoi faire ? Parions que rien ne changerait fondamentalement si c'était Bardella ou Zemmour au pouvoir. On nous fait croire que le pouvoir est à Paris alors qu'il est à Bruxelles depuis des décennies. Je ne reprendrai pas les mots de Philippe Séguin (la droite et la gauche sont deux détaillants...) mais l'actualité nous montre cruellement tous les jours à quel point il a été visionnaire.

Le vrai choix n'est pas aujourd'hui entre la droite et la gauche mais entre l'adhésion à l'Union européenne ou son rejet. Tout le reste n'est que du baratin pour amuser la galerie.

Michel Deluré

@ Tipaza 25/01/24 23:42

Selon vous, peu de différence entre gauche et droite du fait que tant l'une que l'autre ne montre finalement aucune « capacité d'indépendance vis-à-vis du tropisme européen » que vous qualifiez de « névrotique » alors que justement c'est ce critère précis qui devrait de votre point de vue constituer la ligne de démarcation entre les deux tendances.

Sans ouvrir un débat sur l'Europe, il me paraît cependant trop facile et trop injuste de rendre celle-ci responsable de tous les maux que connaît notre pays et de prétendre, même si cela est vrai partiellement, qu'elle met à mal notre souveraineté. Pouvez-vous sincèrement démontrer aujourd'hui que la France irait mieux hors de l'Europe qu'à l'intérieur ?

Est-ce l'Europe qui est responsable des choix politiques, économiques, sociétaux effectués par nos exécutifs successifs ? Est-ce l'Europe qui est responsable de notre modèle social et de son coût de fonctionnement ? Est-ce l'Europe qui nous endette à des niveaux alarmants, qui nous oblige à vivre en permanence dans les déficits ? Est-ce l'Europe qui est à l'origine du déclin de notre système éducatif ? Est-ce l'Europe qui est la cause de la dégradation de notre système hospitalier ?

Bien des critiques peuvent être adressées à l'Europe, mais ne la rendons pas responsable de nos propres carences, ou plutôt de celles de nos pouvoirs publics.

Marcel P

@ lucas

Ah qu'il est beau le pays des Lumières, où on ne laisse pas le petit peuple perturber le programme mis en oeuvre par les socialistes depuis trente ans, les Moscovici et Fabius veillant au grain, sous prétexte de constitutionnalité.

Ce serait si rance d'expulser des clandestins, d'éviter que le système social soit un système de subvention de l'Afrique.

--------------------------------------------------------------

@ Aliocha
«Pourquoi le droit européen prime-t-il sur le droit national ?
Le droit européen prime parce que la France l'a choisi. »

Surtout parce qu'au moment où ça s'est fait, le droit européen était cadré et limité. Maintenant que ce droit sort du cadre, que ce droit contredit celui des nations, en tirant des conclusions farfelues de principes généraux, ce qu'on peut en conclure, c'est que ce n'est plus le choix des Français. Et ce qui compte n'est pas que la France l'ait choisi par le passé, mais ce que la France veut aujourd'hui - à moins qu'on ait aboli la démocratie entre-temps.

« Tipaza aura alors capacité avec les peuples européens d'accéder à l'âge adulte de la maturité, »

L'age adulte de la maturité ? Vos expressions biscornues manquent à dissimuler la vacuité du propos général. Personne n'est dupe.
Entre ça et les élucubrations du Nebout vendu à Moscou (ou à l'Iran, ou à la Corée du Nord), voilà un beau panorama.

Patrice Charoulet

Tous les étrangers ne sont pas barbares, et tous nos compatriotes ne sont pas civilisés. (La Bruyère, Les Caractères, XII, 22)

Claude Luçon

@ hameau dans les nuages | 25 janvier 2024 à 21:13

Merci des détails.
J'ai pioché sur Internet pour savoir ce qu'était UNILAIT, ce qui m'a confirmé que le soviétisme sévit en France, je l'ai trouvé sur un site de la "République française".
Les pleurs ne fonctionnent pas avec nos fonctionnaires, chez qui l'esprit KGB perdure.

Je suis plus pour le coup de gueule que pour les pleurs, pas plus de résultat mais au moins on s'est libéré partiellement de la rage qui vous anime en se levant de mauvais poil pour avoir mal dormi !
Dans mon cas il s'agit d'obtenir une (1) pilule de zolpidem de plus pour dormir, n'en ayant droit qu'à une bien que mes toubibs m'en prescrivent deux. J'ai attaqué la Première ministre pour avoir une dérogation, elle a répondu et passé le dossier à la directrice générale de l'ARS régionale, deux lettres à elle, sans réponse à ce jour. Je vais persister en écrivant carrément au Président !

Auparavant je vais dire à la DG de l'ARS que je suis conservateur et adepte de la courtoisie, m'étonne que ce ne soit pas son cas !
J'ai mentionné aux deux dames que nos amis angloplones prétendent que la France était la seule démocratie où le soviétisme avait réussi, ce qui est vrai !
Dans un sens le gouvernement me sert de second blog :)
Ne jouant plus au bridge j'ai du temps à perdre, c'est dur de trouver des nonagénaires joueurs de bridge !

Pauvre France !
C'est vrai, il faut refaire une révolution, l'esprit paysan doit se réveiller. Les petits nouveaux ont raison de mettre le bazar partout, remplacer la faux par des tracteurs. Je descends d'une famille d'agriculteurs francs, beaucerons coté paternel et de marsouins celtes bretons, côté maternel.
Obstination et sale caractère d'un côté, hargneux et guerrier de l'autre !
Ma devise :"Tu m'em...nuies, je t'em...nuie en retour !
Pour moi la vengeance n'est pas un délit. C'est là où la parole devient une arme !

Exilé

@ lucas | 26 janvier 2024 à 10:53
« Le Conseil constitutionnel redonne un peu de fierté à notre pays des Lumières. ».

Parlons-en de ces prétendues « Lumières », lucifériennes en fait, qui ont précipité la France dans les crimes les plus sanglants, dont les premiers ont eu lieu à grande échelle dès 1792, avant de se poursuivre sous diverses formes jusqu'à nos jours.

http://leblogdumesnil.unblog.fr/2012/05/08/2012-35-lucifer-ange-tutelaire-de-la-republique-maconnique/

Et quand par exemple une mouvance politique fait référence à elles dans son manifeste, il faut s'attendre à ce qu'un programme politique placé sous de tels auspices ne puisse que recouvrir un projet particulièrement inquiétant.

sylvain

Pendant que nos élus collabos macroniens EELV LFI NUPES PS PCF copinent avec les islamistes, le RN a franchi la barre des 30 % dans les sondages pour les européennes de juin, loin devant Renaissance qui stagne à 20 % et les gauchisses qui rament lamentablement dans leurs pirogues à migrants et ce n'est pas fini, depuis la trahison du CC, on table sur 40 %.

La campagne électorale ne va pas leur coûter très cher au RN, les trois quarts de la classe politique et surtout le Conseil constitutionnel la fait pour eux !

Zemmour, RN et citoyens d'extrême droite patriotes d'une France libérée, moderne, fière sa culture, sa religion, son histoire, vous remercient chers collabos traîtres soumis rabougris moisis rances de gauche.

Ellen

@ lucas | 26 janvier 2024 à 10:53
"Ouf ! Le Conseil constitutionnel redonne un peu de fierté à notre pays des Lumières. L’extrême droite LR-RN voulait faire de la France un pays rabougri, recroquevillé, raciste et qui sent le rance. On l'a échappé belle."

Vous devez aimer plus la jungle de migrants illégaux que la France que nos vaillants combattants nous ont laissée en héritage.
https://www.youtube.com/watch?v=NVcJdLEzukk

Sachez que 84 % de Français s'opposent à la suppression des 32 articles sur la loi Immigration, votés à l'AN puis supprimés par l'hypocrite Laurent Fabius, responsable mais pas coupable.

Ouf ! LR et RN ont gagné des points. Merci à qui ? merci au Conseil constitutionnel de les aider à progresser. Les législatives européennes en juin 2024 se renforcent avec 9 autres pays de l'EU, tous de droite et patriotes.

Faites attention, la France sentira de plus en plus mauvais tant qu'il y aura des traîtres communistes comme vous salissant notre beau pays. Je vous vois bien immigrer chez les zoulous, au Nigeria ou chez Poutine, pays non racistes et qui ne sent pas le rance ni la corruption.

Michel Deluré

Chacun a sans nul doute son opinion sur les critères qui permettent de distinguer un citoyen de droite d'un citoyen de gauche. Mais le moyen le plus efficace de savoir si un citoyen est de droite ou de gauche, n'est-il pas encore et avant tout de connaître ce qu'il attend réellement de l'Etat, quel est son degré de dépendance à l'égard de l'Etat ?

Ce qui distingue le véritable et sincère citoyen de droite du citoyen de gauche, n'est-ce pas cette aptitude à ne pas attendre TOUT de l'Etat, cette conscience que l'Etat ne peut pas TOUT, cette exigence que l'Etat n'accomplisse que les tâches régaliennes qui lui incombent mais qu'il les accomplisse pleinement, en répondant aux attentes du citoyen ?

L'homme de droite n'est-il pas en fait celui qui refuse l'espérance née des promesses électorales, espérance qui se transforme inéluctablement en déception, et qui préfère la lucidité, la volonté et l'action ?

Jérôme

Je ne suis toujours pas de droâââte cher hôte.
Toujours de gauche. Enfin, nanar de gauche.
Quand je votais, au premier tour à gauche, au second socialiste, à gôôôche en quelque sorte.
Je n'appartiens pas à cette camarilla de malfaisants qui ne sont, n'étaient, à gauche que pour leur propre protection, et qui, une fois passées les tempêtes, retraités, se retrouvent à droite, toujours par souci de leur propre protection.
Des Français en quelque sorte.
Vous connaissez l'adage : un électeur du FN c'est un socialiste qui s'est fait cambrioler deux fois.

Vérifiez votre commentaire

Aperçu de votre commentaire

Ceci est un essai. Votre commentaire n'a pas encore été déposé.

En cours...
Votre commentaire n'a pas été déposé. Type d'erreur:
Votre commentaire a été enregistré. Les commentaires sont modérés et ils n'apparaîtront pas tant que l'auteur ne les aura pas approuvés. Poster un autre commentaire

Le code de confirmation que vous avez saisi ne correspond pas. Merci de recommencer.

Pour poster votre commentaire l'étape finale consiste à saisir exactement les lettres et chiffres que vous voyez sur l'image ci-dessous. Ceci permet de lutter contre les spams automatisés.

Difficile à lire? Voir un autre code.

En cours...

Poster un commentaire

Les commentaires sont modérés. Ils n'apparaitront pas tant que l'auteur ne les aura pas approuvés.

Vos informations

(Le nom et l'adresse email sont obligatoires. L'adresse email ne sera pas affichée avec le commentaire.)

Ma Photo

MA CHAINE YOUTUBE

PRESSE, RADIO, TELEVISION & INTERNET

INSTITUT DE LA PAROLE

  • Formation à l'Institut de la parole
    Renseignements et inscriptions : [email protected]
  • L'Institut de la Parole propose des formations dans tous les domaines de l'expression et pour tous, au profane comme au professionnel de la parole publique. L'apprentissage et le perfectionnement s'attachent à l'appréhension psychologique de la personnalité et aux aptitudes techniques à développer. L’Institut de la Parole dispense des formations sur mesure et aussi, dans l’urgence, des formations liées à des interventions ponctuelles, notamment médiatiques. Magistrat honoraire, Philippe Bilger propose également des consultations judiciaires : conseils en stratégie et psychologie judiciaires.

MENTIONS LEGALES

  • Directeur de la publication : Philippe Bilger
    SixApart SA 104, avenue du Président Kennedy 75116 PARIS