Avec un parler-vrai impressionnant, la fille d'Albert Camus (AC) s'est exprimée dans Le Point.
Macroniste faute de mieux, évoquant les livres sur son père, elle affirme avoir détesté, par exemple, celui de Michel Onfray. On la sent profondément agacée par les malentendus et les incompréhensions engendrés par la personnalité et l'oeuvre d'AC. Sa sincérité, parfois roide et vigoureuse, fait du bien. Avec elle, on n'est pas dans le confit et la dévotion.
Puis-je me permettre, moi qui suis un inconditionnel d'AC tant pour l'ensemble de ses oeuvres (j'y inclus le théâtre) que pour sa personnalité riche, complexe et profondément honnête, de discuter une affirmation de Catherine Camus : "La droite détestait mon père mais la gauche ne l'aimait pas non plus. Il était seul comme un rat..."
Je comprends bien pourquoi la gauche intellectuelle, philosophique et idéologique "n'aimait pas" AC. Il y avait dans ses positions controversées sur les enjeux et les tragédies de l'époque, notamment le drame algérien, une telle obsession de la vérité, de la pensée juste - mesurant ce qu'il convenait de concéder à la politique et en même temps à l'humain -, qu'il était perçu comme décalé par rapport aux délires partisans de sa famille naturelle, la gauche humaniste. Il se tenait en permanence dans une attitude, aussi douloureuse et inconfortable qu'elle soit, où il ne cédait jamais rien sur la complexité du réel, avec un refus de l'Histoire sanglante et meurtrière.
Peut-être que la droite le "détestait" en cette période où les esprits et les caractères comme les siens étaient voués à être incompris, précisément à cause de convictions qui, sur l'Algérie par exemple, tenaient fermement les deux bouts de la chaîne : justice et égalité d'un côté, détestation et dénonciation du terrorisme aveugle de l'autre. Mais il me semble que cette vision a bien changé et qu'AC est devenu profondément (grâce à l'universalité de sa morale bien davantage que pour ses idées qui, aussi pertinentes qu'elles aient pu apparaître, pouvaient cliver) une sorte de référence que des camps antagonistes prétendent s'approprier. Alors que sa force tient précisément à son dépassement, par une conscience toujours en éveil et inquiète, des problématiques dérisoires et conjoncturelles.
Il ne s'agit en aucun cas de tomber dans ce ridicule, pour faire "progressiste", de faire fond, pour irriguer sa cause, sur des pensées apparemment aux antipodes de celle-ci. Combien de discours de Nicolas Sarkozy ont été emplis hier d'invocations de personnalités qui n'avaient pour utilité que de faire croire à une synthèse, en réalité purement artificielle, entre la droite et la gauche... Sur ce plan, il faut reconnaître que Gramsci a beaucoup servi et qu'il continue à être exploité notamment pour sa vision célèbre de la crise, au demeurant jamais totalement explicitée...
Il n'empêche qu'au risque de déplaire à Catherine Camus - mais qui pourrait se plaindre d'un hommage de bonne foi à un père admirable ? -, je ne peux m'empêcher de ressentir une très vive familiarité avec une conception authentiquement humaniste de l'existence. Surtout quand Catherine Camus énonce que, pour AC, "l'homme passe avant l'Histoire" et que pour elle, considérer qu'avec la chute du Mur de Berlin le triomphe de son père se réalisait était une absurdité, elle aurait été étonnée qu'il exultât après 80 millions de morts !
J'entends bien qu'il serait choquant de la part de la droite et du libéralisme de s'estimer seuls propriétaires de la vision si chaleureuse et empathique de l'Histoire, refusant que celle-ci soit, au nom de la lutte des classes et de la prétendue société idéale à la fin des temps, un cimetière monstrueux où à force de vouloir régénérer les hommes, on les aurait fait disparaître.
S'il y a un enseignement à tirer d'AC, c'est celui-ci : rien n'est plus dévastateur qu'une conscience molle, un esprit assoupi, une défaite de tous les instants quand au lieu de choisir l'allure et le courage, dans les grandes comme dans les petites circonstances de l'existence, on optera pour la tranquille médiocrité.
L'intelligence étant également répartie, mieux vaut avoir raison avec Albert Camus que tort avec Jean-Paul Sartre ! Le premier est notre frère très, parfois trop humain. Le second voulait notre bien en excusant trop souvent le Mal.
@ Marcel P | 14 mars 2024 à 15:21
« Vous préférez ne rien en faire, vous pensez qu'il suffit de vous abstenir de répondre pour que la vérité évidente éclate ? Cela vous regarde. »
Oui, tout à fait, cela me regarde... Et le dernier paragraphe de votre nouveau message me conforte dans mon choix de rester silencieux face à vos manipulations de mes propos. Écrire qu’« il faut attendre le retour de Trump à la Maison Blanche pour calmer l’incendie » n’est pas se réjouir de ce retour, ni prédire une alliance Moscou-Washington.
Quant à votre laïus sur les kremlinophiles et la Crimée, c’est Macron lui-même qui, ce soir, vous a répondu en situant en 2014 le début du conflit actuel entre la Russie et l’Ukraine. Je pense qu’il ne vous reste qu’une solution ; prétendre que le Président est « en même temps » kremlinophile et kremlinophobe... Aucun doute... Vous serez crédible.
Rédigé par : Serge HIREL | 15 mars 2024 à 02:13
@ Serge HIREL
« Est-il utile de poursuivre une discussion avec un interlocuteur qui picore des morceaux de phrases à droite et à gauche pour leur faire dire le contraire de ce qu’elles signifient ? Cette pratique a un nom : la malhonnêteté intellectuelle. »
Accuser votre contradicteur d'être malhonnête, c'est bien gentil mais c'est gratuit. Moi, je ne vais pas vous prêter d'intention au sujet de cette gratuité.
Si vous êtes persuadé que vos propos ont été mal compris, que leur citation détourne de leur sens, tout particulièrement au point de leur faire dire le contraire de ce qu'ils signifient, vous devriez n'avoir aucun effort à faire pour corriger le tir, pointer du doigt ce qui a été mal compris ou détourné.
Vous préférez ne rien en faire, vous pensez qu'il suffit de vous abstenir de répondre pour que la vérité évidente éclate ? Cela vous regarde.
Moi je me contente de vos mots, que vous les assumiez ou pas. Il me semble que c'est quand même le principe d'un échange écrit que de se baser sur les mots. Vous ne répondez pas aux questions posées. Est-ce par incapacité à en assumer la suite logique ? Est-ce par simple veulerie alors que l'exercice de contradiction serait pour vous aisé, sûr de votre bon droit ? Il est vrai qu'il est facile de citer ici l'argument à la mode dans les milieux kremlinophiles (par exemple situer le début du conflit ukrainien en le déportant sur la question de la Crimée), plus compliqué de le justifier (pourquoi pas 1918 ? 1922 ? 1933-1934, 18-21 mai 1944, 30 juin 1945 - si vraiment la Crimée était le sujet), cela demande plus d'efforts et de connaissances.
Vous le refusez, fuyez le débat, cela vous regarde. Pour ma part, je n'ai pas de difficulté à commenter et expliquer mes propos.
Votre « il faudra attendre le retour de Trump à la Maison Blanche pour calmer l’incendie » ne sera pas oublié. Vous adorez prendre la posture du type pondéré, dans l'entre-deux, au-dessus de la mêlée, qui décrète par exemple qu' « il n’y a pas un bon et un méchant. Il n’y a que des méchants ». Mais se féliciter d'une alliance Moscou-Washington pour dresser et abolir l'alliance des pays européens frontaliers de Moscou, ce n'est guère une position fine d'équilibre. Jusqu'où êtes-vous prêt à aller ?
Rédigé par : Marcel P | 14 mars 2024 à 15:21
@ Marcel P | 10 mars 2024 à 15:57
Est-il utile de poursuivre une discussion avec un interlocuteur qui picore des morceaux de phrases à droite et à gauche pour leur faire dire le contraire de ce qu’elles signifient ? Cette pratique a un nom : la malhonnêteté intellectuelle. Il est tout à fait recevable que, sur n’importe quel sujet, vous ayez un point de vue différent de celui du commentateur auquel vous vous adressez, que vous argumentiez en tentant de retourner contre lui ses propos, mais encore faut-il que vous les respectiez, que vous ne les sortiez pas de leur contexte, que vous ne les tronquiez pas, que vous ne fassiez pas semblant de les avoir mal compris.
Mes activités professionnelles m’ont fait rencontrer trop souvent ce genre de manipulateurs et je me suis fait une règle simple : ne plus leur répondre dès que j’ai constaté leur mauvaise foi.
Rédigé par : Serge HIREL | 10 mars 2024 à 19:41
@ Serge HIREL
« Apparemment, il faudra attendre le retour de Trump à la Maison Blanche pour calmer l’incendie »
Vous voulez dire par là que si Moscou continue de menacer de frapper la France du feu nucléaire, on se sentira mieux protégé ? Ou alors que la France aura des directives de soumission de part et d'autre ?
Vous roulez pour qui ?
« Mais elles sont unanimes sur un point : quelles qu’en soient les conditions, un cessez-le-feu, suivi de négociations, doit intervenir au plus vite. »
Vous avez donc des sources de première main. Ce qui est dingue quand même, c'est qu'à lire les commentateurs français qui trouvent que c'est normal d'envahir un pays voisin, tous les Ukrainiens veulent rendre les armes depuis le premier jour. On a donc un petit pays qui résiste à l'Armée rouge alors qu'aucun de ses habitants ne veut combattre. C'est rassurant pour la France, comme perspective.
« Il convient que vous ouvriez un livre d’histoire... Khrouchtchev a donné la Crimée à la République socialiste soviétique d’Ukraine en 1954 »
Donc vous confirmez que cette guerre a commencé avant 1965. OK. Si j'ouvre un livre d'histoire et qu'on s'autorise des bonds dans le temps de plusieurs décennies, il y a plus d'un pays ou d'une région qui dès demain peuvent être envahis par un tiers. Du coup, si on a un motif de considérer un territoire comme sien, on peut envahir pour en discuter ? Donc favorable à l'invasion de l'Alsace-Moselle, par exemple ?
« Mais il convient d’établir les causes réelles de cette agression, de définir les responsabilités de chacun des acteurs, y compris les non-belligérants, afin que la diplomatie puisse faire œuvre utile en entamant au plus vite des négociations ayant quelques chances d’aboutir. Macron a fait exactement ce qu’il ne fallait pas faire : exciter Moscou. »
Et sinon quoi ? Sinon Moscou va violer les frontières ? Envoyer des taulards sur le front pour violer des enfants devant leurs parents ? Menacer la France de l'arme nucléaire ? Importer des clandestins africains et les faire entrer en Europe ? Quel est le risque ? Pourquoi ne faudrait-il pas exciter Moscou ?
Vous croyez connaître la culture russe et revendiquer la faiblesse tout en même temps ? Vous croyez que Moscou respecte les faibles, la culture française de la couardise ? Ça marche avec quel agresseur, de se soumettre ? Vous connaissez un exemple historique ou animalier où la soumission paye ?
« Si on vous tabasse dans la rue, quelle est votre position ? » (Marcel P)
« J’appelle la police et, en l’attendant, je me protège sans prendre le risque de me jeter sur l’adversaire afin d’éviter un coup mortel. » (SH)
OK. Et là, la police vous dit qu'elle veut bien vous envoyer un casque par Colissimo, mais rien de plus. Vous faites quoi ?
« C’est fait. Depuis hier. Sous les applaudissements de Macron »
Vous savez très bien que l'hymne national n'a pas changé, ni hier, ni avant-hier quand chantait Gainsbourg. Restez concentré sur le sujet.
Rédigé par : Marcel P | 10 mars 2024 à 15:57
@ Claude Luçon | 09 mars 2024 à 19:43
« Vous avez un côté russe, semer la mort parmi la population ukrainienne, retraités, femmes et enfants, depuis deux ans semble vous aller ? »
Je discerne mal le cheminement de votre pensée qui, après une lecture attentive de mon commentaire, vous a conduit à cette conclusion. Dans le conflit russo-ukrainien, qui a commencé à être sanglant dès 2014, il n’y a pas un bon et un méchant. Il n’y a que des méchants, y compris ceux qui, après avoir négligé d’imposer l’application des Accords de Minsk - présentés aujourd’hui comme une tromperie vis-à-vis de Poutine ! -, préfèrent nourrir une guerre qu’exiger le retour à la voie diplomatique.
Apparemment, il faudra attendre le retour de Trump à la Maison Blanche pour calmer l’incendie.
Quant à Odessa, dont vous me conseillez à nouveau la visite, il se fait que j’y connais quelques familles, dont la plupart sont réfugiées en Roumanie. J’en connais aussi quelques autres, qui vivent à Mukatchevo. De l’une à l’autre, quand, rarement, elles l’expriment, leur opinion diverge quand il s’agit d’attribuer à Kiev ou à Moscou la responsabilité de cette guerre qui a ruiné leur avenir. Mais elles sont unanimes sur un point : quelles qu’en soient les conditions, un cessez-le-feu, suivi de négociations, doit intervenir au plus vite.
Que fait la France pour les satisfaire ? Elle claironne qu’elle se prépare à envoyer officiellement des troupes sur le terrain...
Rédigé par : Serge HIREL | 10 mars 2024 à 11:40
@ Serge HIREL | 09 mars 2024 à 12:01
Vous avez un côté russe, semer la mort parmi la population ukrainienne, retraités, femmes et enfants, depuis deux ans semble vous aller ?
Il faut visiter Odessa ! D'autant plus que c'est un duc de Richelieu que l'a organisé et géré en son temps, Poutine devrait le savoir !
Vous goûterez aux délices russes, délivrés par une nouvelle forme de Colissimo !
———————————————————————-
@ Tipaza | 09 mars 2024 à 08:44
Merci !
Mais si ! Mais si ! Il y a toujours des coureurs et coureuses de brousse, tout nus d’ailleurs, sauf qu'aujourd'hui ils ont la TV pour en témoigner et nous faire suivre leurs aventures :) Nous étions nourris sur nos sites de forage, pas besoin de chercher de racines ou feuilles d'arbres mangeables !
Quand je pense qu'ils ne peuvent pas chercher de pétrole, c'est défendu aux Français depuis Nicolas Hulot :)
Rédigé par : Claude Luçon | 09 mars 2024 à 19:43
@ Marcel P | 09 mars 2024 à 01:02
« Nikita Khrouchtchev ? Celui qui est mort en 1964 ? »
Il convient que vous ouvriez un livre d’histoire... Khrouchtchev a donné la Crimée à la République socialiste soviétique d’Ukraine en 1954, par un simple décret. Ce « don » était censé marquer le tricentenaire du traité de Pereïaslav, par lequel les Cosaques d'Ukraine avaient proclamé leur allégeance à Moscou. Auparavant, la Crimée, annexée en 1783 par Catherine II, appartenait à la République socialiste soviétique de Russie.
« il y a des chars et des soldats qui ont traversé une frontière et violé l'intégrité territoriale d'un autre pays. »
Je l’ai constaté comme vous. Mais il convient d’établir les causes réelles de cette agression, de définir les responsabilités de chacun des acteurs, y compris les non-belligérants, afin que la diplomatie puisse faire œuvre utile en entamant au plus vite des négociations ayant quelques chances d’aboutir. Macron a fait exactement ce qu’il ne fallait pas faire : exciter Moscou.
« Il y aurait des « va t-en-guerre » en poste en Ukraine ? »
Oui. Zelensky, qui, depuis deux ans, refuse tout tentative de négociation, quémande des armes auprès des pays occidentaux, mène une guerre par procuration des Etats-Unis contre la Russie et envoie des jeunes Ukrainiens se faire massacrer. Un constat que l’on doit établir à l’identique dans le camp adverse.
« Si on vous tabasse dans la rue, quelle est votre position ? »
J’appelle la police et, en l’attendant, je me protège sans prendre le risque de me jeter sur l’adversaire afin d’éviter un coup mortel. C’est ce qu’a fait Zelensky au lendemain du 24 février 2022... Mais la communauté internationale s’est montrée incapable de calmer l’agresseur et Russes et Occidentaux en ont profité pour organiser une bagarre générale sur un territoire jusqu’à maintenant limité.
« Faut-il blâmer ceux qui prennent les armes pour défendre leur pays ? »
Apparemment, bon nombre d’Ukrainiens prennent la poudre d’escampette pour éviter d’avoir à s’en saisir... Faut-il les blâmer pour amour excessif de la vie ?
« Voulez-vous réécrire la Marseillaise ? »
C’est fait. Depuis hier. Sous les applaudissements de Macron, fier d’avoir introduit dans la Constitution française une définition du fœtus contraire aux traditions de notre civilisation judéo-chrétienne. Par respect pour ceux de nos ancêtres et de nos anciens qui sont morts en l’entonnant, cette version honteuse de l’hymne national doit avoir un nom. L’Avorteuse lui irait bien...
Rédigé par : Serge HIREL | 09 mars 2024 à 12:01
@ Julien WEINZAEPFLEN | 08 mars 2024 à 14:49
Où, grâce à Dostoïevski interprété par Girard, peut être reconnue la source vive de toute littérature :
"« Descends de la croix, et nous croirons en toi. » Tu ne l’as pas fait, car de nouveau tu n’as pas voulu asservir l’homme par un miracle ; tu désirais une foi qui fût libre et non point inspirée par le merveilleux. Il te fallait un libre amour, et non les serviles transports d’un esclave terrifié. "
https://fr.wikisource.org/wiki/Les_Fr%C3%A8res_Karamazov_(trad._Henri_Mongault)/V/05
Rédigé par : Aliocha | 09 mars 2024 à 09:37
@ Claude Luçon | 08 mars 2024 à 22:44
Vous êtes un modèle de résilience !
Ce petit compliment sera mon cadeau d'anniversaire.
Cadeau tardif, mais que voulez-vous, les coureurs de brousse ne sont plus ce qu'ils étaient. ;-)
Rédigé par : Tipaza | 09 mars 2024 à 08:44
@ Serge HIREL
« Le conflit russo-ukrainien n’a pas débuté voici deux ans, mais en 2014, quand Poutine a repris la Crimée, cadeau fait à l’Ukraine par Khrouchtchev »
Nikita Khrouchtchev ? Celui qui est mort en 1964 ? Ce conflit serait donc né d'une décision prise avant 1965 par l'URSS ?
Moscou, c'est l'URSS ? Si ce n'est pas le cas, en quoi l'empire soviétique serait-il à propos ?
« Conclusion : il n’y a pas un bon et un méchant, mais une brute et un truand »
Conclusion, il y a des chars et des soldats qui ont traversé une frontière et violé l'intégrité territoriale d'un autre pays. C'est quand même assez simple, un peu comme lorsqu'une femme se fait violer dans la rue, même s'il y a un type qui trouve que c'était bien mérité, que c'était la faute à Khrouchtchev, etc.
« Finalement, tout me dit que vous êtes le petit télégraphiste des « va-t-en-guerre » en poste à Washington, Kiev et Paris. »
Il y aurait des « va t-en-guerre » en poste en Ukraine ? Si demain des chars traversent le Rhin, ceux qui s'y opposeront seront donc des va-t-en guerre ? Faut-il blâmer ceux qui prennent les armes pour défendre leur pays ? Voulez-vous réécrire la Marseillaise pour qu'enfin on puisse se féliciter qu'on égorge nos fils, nos compagnes, hymne terriblement va-t-en guerre ?
Et si on vous tabasse dans la rue, quelle est votre position ? Va-t-en guerre ?
Rédigé par : Marcel P | 09 mars 2024 à 01:02
@ Achille | 08 mars 2024 à 11:16
Merci !
Non l'Afrique ne m'a pas ménagé : paludisme, infection amibienne, tenya (3 fois), infection cutanée autour du cou ! Le tout est réparé.
Ce qui a commencé en 1957 au Mozambique s'est plus ou moins terminé en prenant les dernières pilules en 1988 au Nigeria.
Heureusement je suis optimiste, mais ai pris mes pilules consciencieusement.
Seule tristesse, j'ai dû me limiter côté vins et fromages, dur pour un Angevin, mes amibes n'aimaient pas !
C'était le prix à payer :)
Mais, tout compte fait, ça valait la peine, aucun regret, pourtant les amibes sont de vraies garces, quand on ne les écoute pas, elles frappent, vicieusement, côté bas ventre :)
J'essaye de vous dire, vous prouver, à tous, en racontant mes aventures, qu'on peut être très âgé sans être vieux, et à Axelle D que je suis féministe en lui confirmant que Claude est un prénom pour les deux sexes !
L'important c'est le cerveau, ne jamais le laisser en paix, pour le reste il y a toujours des pilules ou des vaccins !
Encore merci !
Rédigé par : Claude Luçon | 08 mars 2024 à 22:44
@ Robert Marchenoir | 07 mars 2024 à 19:13
Vos roquettes RM24 ne valent guère mieux que les RM 23 de l’an dernier. Elles s’écrasent sans blesser, amusent même leurs cibles tant elles sont artisanales et grossières. Certaines, toutefois, dégagent une odeur nauséabonde, mais, pour s’en débarrasser, il suffit de se ventiler l’esprit en lisant d’autres commentaires.
Votre principal problème n’est pourtant pas dans l’imprécision de vos tirs belliqueux. Vous éprouvez de sérieux troubles du vocabulaire. Vous confondez « négociation » avec « capitulation », « humanisme » avec « lâcheté », « courage » avec « parti pris ». Vous souffrez également de trous de mémoire. Le conflit russo-ukrainien n’a pas débuté voici deux ans, mais en 2014, quand Poutine a repris la Crimée, cadeau fait à l’Ukraine par Khrouchtchev, et tenté d’annexer les deux oblasts ukrainiens et russophones du Donbass, que Kiev, depuis lors, a bombardés avec constance. Bilan (invérifiable) : 13 000 morts. Conclusion : il n’y a pas un bon et un méchant, mais une brute et un truand.
Enfin, votre sens critique, sérieusement écorné par vos obsessions anticommunistes, ne vous permet pas de distinguer information vérifiée et propagande des adversaires de Moscou... À moins qu’au contraire, vous preniez vos interlocuteurs pour des niais en délivrant leur propagande, à peine ficelée, en prétendant qu’elle est vérité.
Finalement, tout me dit que vous êtes le petit télégraphiste des « va-t-en-guerre » en poste à Washington, Kiev et Paris.
Elever Zelensky au rang de nouveau Churchill relève de la déraison. Celui-ci avait fait de chaque Britannique un patriote. Celui-là tente chaque jour de réduire la fuite vers l’étranger des Ukrainiens en âge d’être mobilisés... et la corruption va bon train parmi les garde-frontières.
https://www.lemonde.fr/international/article/2024/03/05/mariage-blanc-faux-papiers-la-quete-eperdue-d-ukrainiens-pour-echapper-a-la-mobilisation_6220123_3210.html
P.-S.: personnellement, par respect des droits des entreprises de presse sur le contenu de leurs publications, je me refuse à « péter les contrôles d’accès »... les « paye-wolle » en langage « beurk ».
Rédigé par : Serge HIREL | 08 mars 2024 à 18:16
@ Aliocha | 08 mars 2024 08:21
C'est pourquoi Dostoïevski est la vraie source tout à fait avouée et pas du tout secrète d'une de vos grandes admirations ou d'un de vos grands inspirateurs : René Girard.
Rédigé par : Julien WEINZAEPFLEN | 08 mars 2024 à 14:49
Belle brochette de politiques qui se gargarisent de la constitutionnalisation de l'IVG.
À en voir certains il est regrettable que l'IVG n'ait pas été légalisée avant 1975 ; ceci nous aurait épargné une belle quantité d'incompétents et de manque de convictions.
Hommage à Gérard Larcher et à Bruno Retailleau.
Rédigé par : stephane | 08 mars 2024 à 12:24
@ Claude Luçon
« Ça sert à quoi d'être le supposé doyen de ce blog ?
Deux, deux, au moins, sont connectés sur mon compte Facebook, aucun ne m'a souhaité : Courage il ne te reste plus, ce jour, que cinq, exactement cinq, années pour atteindre le centenaire ! »
Bon anniversaire cher doyen du blog ! Je dois reconnaître qu’à 95 ans vos facultés intellectuelles et votre mémoire sont intactes, ce qui est remarquable.
Par ailleurs, vu votre parcours de par le monde et notamment en Afrique vous avez réussi à échapper à beaucoup de maladies tropicales : dingue, fièvre typhoïde (*), HIV et même la petite vérole.
Je vous souhaite d’arriver jusqu’à vos 100 ans et même plus encore. Emmanuel Macron ne sera alors plus président et qui sait ce que l’avenir nous réserve. Mais vous aurez quand eu une vie très remplie.
(*) C’est Mac Mahon qui disait : "La fièvre typhoïde est une maladie terrible : ou on en meurt, ou on en reste idiot... j'en sais quelque chose : je l'ai eue." :)
Rédigé par : Achille | 08 mars 2024 à 11:16
J'aime retenir cette facette d'Albert Camus.
Extrait de « Noces »:
« Un peu avant midi, nous revenions par les ruines vers un petit café au bord du port. La tête retentissante des cymbales du soleil et des couleurs, quelle fraîche bienvenue que celle de la salle pleine d’ombre, du grand verre de menthe verte et glacée ! Au-dehors, c’est la mer et la route ardente de poussière. Assis devant la table, je tente de saisir entre mes cils battants l’éblouissement multicolore du ciel blanc de chaleur. Le visage mouillé de sueur, mais le corps frais dans la légère toile qui nous habille, nous étalons tous l’heureuse lassitude d’un jour de noces avec le monde.
On mange mal dans ce café, mais il y a beaucoup de fruits – surtout des pêches qu’on mange en y mordant, de sorte que le jus en coule sur le menton. Les dents refermées sur la pêche, j’écoute les grands coups de mon sang monter jusqu’aux oreilles, je regarde de tous mes yeux. Sur la mer, c’est le silence énorme de midi. Tout être beau a l’orgueil naturel de sa beauté et le monde aujourd’hui laisse son orgueil suinter de toutes parts. Devant lui, pourquoi nierais-je la joie de vivre, si je sais ne pas tout renfermer dans la joie de vivre ? Il n’y a pas de honte à être heureux. Mais aujourd’hui l’imbécile est roi, et j’appelle imbécile celui qui a peur de jouir… »
Rien à voir avec les imbéciles qui aiment faire peur à leurs citoyens !
Le bruit de la guerre utile pour masquer toutes les incompétences macronistes ! Les Ukrainiens ont le droit d’être nationalistes mais pas les Français qui doivent se laisser envahir !
« ALERTE : FRANCE : Janvier 2024 a été un mois catastrophique pour notre économie : record historique du déficit de l’Etat à 25,74 Mds d’euros, chute de 1,6 % de la production industrielle, baisse des exportations de 3,1 % et creusement du déficit commercial à 7,4 Mds d’euros… » Marc Touati
https://twitter.com/MarcTouati/status/1766018634629935336
Rédigé par : Isabelle | 08 mars 2024 à 11:12
@ Tipaza
"Et Devizéro revint pondre ses zéros,
Et il caquète après la ponte,
Et c'est bruyant,
Et c'est pénible,
Le son du çon au fond du blog."
Excellent.
Un donneur de leçon sans leçon.
Rédigé par : caroff | 08 mars 2024 à 10:58
@ Julien WEINZAEPFLEN | 08 mars 2024 à 03:14
La conversion romanesque de "La Chute" s'est trouvée arrêtée par l'arbre fatal.
Clamence s'applique à lui-même la sentence que Meursault applique aux autres, et ces deux faces d'un même personnage indiquent la trajectoire d'aveu qu'est la littérature de procès, quand il ne s'agit plus de savoir qui est innocent ou qui est coupable, mais avec Dostoïevski de se poser la question évangélique du jugement qui toujours désigne autrui responsable du mal qu'on partage avec lui :
"L'art (...) oblige (...) l'artiste à ne pas s'isoler; il le soumet à la vérité la plus humble et la plus universelle. Et celui qui, souvent, a choisi son destin d'artiste parce qu'il se sentait différent, apprend bien vite qu'il ne nourrira son art, et sa différence, qu'en avouant sa ressemblance avec tous."
Discours de Suède, Albert Camus.
Ô homme, toi qui juges...
Non, ne le sifflez pas !
https://www.youtube.com/watch?v=WsxxJNpZtHA
Rédigé par : Aliocha | 08 mars 2024 à 08:21
@ Serge Hirel
« Le beauf, c’est celui qui récupère Camus sans en avoir l’air... »
La fille d’Albert Camus se revendique « macroniste faute de mieux » (2e ligne du billet). Exactement comme moi finalement, ce qui m’autorise quand même à ce que vous appelez une "récupération".
Maintenant, si vous voulez vraiment des exemples de beauf, on en trouve également au RN . Un beau cas ! 😀
Rédigé par : Achille | 08 mars 2024 à 07:32
@ Deviro | 07 mars 2024 à 20:59
"je dirais de Tipaza "Il est grave, le mec, il est trop"
Et Devizéro revint pondre ses zéros,
Et il caquète après la ponte,
Et c'est bruyant,
Et c'est pénible,
Le son du çon au fond du blog.
Et j'en resterai là, ce personnage ne présente aucun intérêt.
Pas même celui d'avoir des opinions opposées aux miennes.
Rédigé par : Tipaza | 08 mars 2024 à 07:20
La lecture de ce billet, de l'article consacré par Aurélie Raya à Catherine Camus et de la quasi-totalité des commentaires, m'amène avant tout, moi qui n'ai pas lu tout Camus et qui ai commencé par prendre "l'Étranger" au premier degré tant je suis prédisposé au contresens, moi qui en revanche ai aimé "la Chute" et "le Malentendu", mais qui n'ai lu ni "la Peste", ni "Noces", ni "l'Été", ni "le Dernier homme", à remercier Tipaza de me l'avoir expliqué, ou plutôt de m'avoir conforté dans l'explication que ma lecture empirique aurait moins bien formulée que lui, à savoir que Camus était, à la mode des anciens Grecs, un écrivain des limites, donc un écrivain borné, comme Élisabeth Borne était prédestinée, en politique, à ne pas faire des étincelles ; un écrivain des jeux littéraires à condition de ne pas importer le théâtre dans la vie civique ; un écrivain dont la principale leçon de la fable qu'est "Caligula" vous explique avec assez de réussite qu'il ne faut pas demander la lune ; un écrivain guetté par l'indifférence aux idées ("la Chute") et aux hommes ("l'Étranger"), mais qui s'oblige à s'intéresser à ses semblables au risque de les tuer par erreur ou désinvolture sans regret de la vie quand il court à l'échafaud ; un écrivain vous mettant en garde contre le terrorisme ("les Justes") ou le sadisme ("l'Homme révolté") pour garder les mains propres (au contraire de Sartre, l'anti-saligots qui préfère garder "les Mains sales", quoique ne s'étant pas beaucoup mouillé ; un écrivain de la responsabilité ; un Danton un peu dandy à la création de "Combat" ; un "libertaire de coeur et un social-démocrate de raison" dont il ne fait pas bon être l'héritière comme Catherine Camus, parce qu'on s'ennuie un peu à dire oui aux uns et non aux autres, à être macroniste par défaut, à avoir un jumeau qui ne vous "rend service", étant malade, que quand il refuse la panthéonisation de son père, à essayer de coller aux traces et au train d'un "papa" qu'on a trop tôt perdu, à faire passer ses langueurs dans une bouffée de cigarette, à essayer d'être tranquille et en fin de compte à s'ennuyer un peu beaucoup, entre Olivier Todd qui vous pille et Michel Onfray, autre manuelliste de philosophie spécialisé dans les raccourcis, parce que papa, vous dis-je, n'était pas un romantique ; qu'à force de s'empêcher de défaire le monde, on s'empêche d'en rien faire ; on s'en remet au moins offrant qui n'est pas le moins inquiétant, on s'en remet à Macron qui rejoue l'escalade vers la troisième guerre mondiale et certes, on est sûr de ne pas se déshonorer en restant bien centriste, mais on se sent floué, désabusé, comme quelqu'un qui n'a pas pu faire sa vie en tuant le père car héritière de profession, il nous était interdit de faire le deuil, et des journalistes venaient recueillir nos oracles pour faire parler un mort qu'on n'a pas assez bien connu, sinon que, comme Henri IV jouait au cheval avec ses enfants, le grand écrivain jouait au football avec nous, et était peu disert parce que sa mère était sourde et qu'il ne s'était jamais remis lui-même de ce silence qui était imposé à cette femme discrète et tant aimée.
Simone de Beauvoir s'était elle-même sentie flouée dans "la Cérémonie des adieux". Ferré, cet autre libertaire de coeur, dirait qu'"avec le temps on n'aime plus" et c'est dommage, parce que le stoïcisme a l'avantage de ne nous faire agir que sur ce qui dépend de nous pour garder la sérénité, mais il y a des moments où l'on se dit que la sérénité est une ambition de feuille morte, que de trop se dégager n'engage à rien et que le stoïcisme, ça vous blase.
Et pourtant j'aurais moi aussi voulu "me mesurer à l'Homme révolté ", livre d'une extrême densité, mais derrière la compréhension de tous les délires humains, je le trouve trop sage, comme une philosophie de la morale éternellement provisoire.
Rédigé par : Julien WEINZAEPFLEN | 08 mars 2024 à 03:14
Ça sert à quoi d'être le supposé doyen de ce blog ?
Deux, deux, au moins, sont connectés sur mon compte Facebook, aucun ne m'a souhaité : Courage il ne te reste plus, ce jour, que cinq, exactement cinq, années pour atteindre le centenaire !
Il n'y a tout de même pas que des soixante-huitards sur JaS ?
Vexant ;(
Rédigé par : Claude Luçon | 08 mars 2024 à 00:23
@ Serge HIREL
Hors sujet, puis-je vous conseiller d'aller passer un week-end à Odessa, missile assuré chaque jour, profitez-en !
Rédigé par : Claude Luçon | 07 mars 2024 à 21:26
@ Tipaza | 07 mars 2024 à 16:55
"Deviro vient sur le blog en spectateur non payant.
Jamais le moindre commentaire, si peu intéressant soit-il, sur le sujet, mais des jugements plus ou moins critiques contre ceux qui oseraient porter atteinte au provocateur transgressif qui nous dirige. Voici ce qu'il écrit comme commentaire sur le billet d'aujourd'hui :
"Je n'ai pas de commentaire sur ce billet, ne voulant pas risquer d'être redondant."
Après un tel commentaire il aurait dû signer : Devizéro, c'était plus en situation."
Et voici mon commentaire dans son intégralité, à l'attention de Philippe Bilger :
"Je n'ai pas de commentaire sur ce billet, ne voulant pas risquer d'être redondant. Je l'ai lu, je l'ai relu, je l'ai encore une fois relu, je l'ai transmis, nous en discutons, une discussion apaisée, agréable. Merci pour ce billet." (Deviro | 06 mars 2024 à 18:42)
Conseil gratuit à Tipaza : qu'il ne mette pas de conclusion à ses posts, il y a des miasmes qui se dégagent de ses conclusions...
Pour faire plaisir à Patrice Charoulet, je dirais de Tipaza "Il est grave, le mec, il est trop".
Rédigé par : Deviro | 07 mars 2024 à 20:59
@ Axelle D | 07 mars 2024 à 20:13
« Il conviendrait donc d'assumer vos écrits et ne pas dire une chose et son contraire. Puis simuler l'incompréhension lorsque vous vous trouvez pris au piège de vos contradictions. »
Mais Albert Camus lui-même se situait à gauche . il disait qu’il était « anarchiste de cœur et social-démocrate de raison ». Il n'est pas besoin d'avoir sa carte du parti socialiste pour défendre des idées de gauche.
Simplement il ne voulait pas se laisser dicter sa conduite par un quelconque parti politique. Une chose est sûre, il était détesté par les partisans de l’Algérie française. Difficile donc de le classer à droite.
Rédigé par : Achille | 07 mars 2024 à 20:44
@ Achille | 07 mars 2024 à 18:46
« Il est où le beauf ? »
Le beauf, c’est celui qui récupère Camus sans en avoir l’air.... Par exemple la personne qui, à 09 :02 ce matin, a écrit : « Il est grand temps de revenir à un peu de sérénité, ce que souhaiterait sans le moindre doute Albert Camus, s’il était encore parmi nous. »
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@ Claude Luçon | 07 mars 2024 à 14:32
« Je croyais que nos silos avaient été démontés en 1996 »
Vous avez raison. Au temps pour moi, comme disait mon adjudant de compagnie. Mais j’ai des excuses à faire valoir : je ne suis pas un va-t-en-guerre.
Pour le reste, il me semble avoir lu voici bien longtemps une raillerie sur Hitler identique à la vôtre, bien troussée, contre Poutine.
Rédigé par : Serge HIREL | 07 mars 2024 à 20:38
@ Patrice Charoulet | 07 mars 2024 à 14:38
« Je préfère ses essais à ses romans, mais parmi ses romans, c'est "La Peste" que je préfère. Au point d'avoir choisi, il y a quelques années, de l'expliquer pendant plusieurs semaines dans un lycée. »
Je vous invite à regarder la série "La Peste" qui passe le lundi à 21 h 10 sur France 2. Il s'agit d'une adaptation du roman d’Albert Camus, transposée à notre époque. Ce qui explique qu’on peut y voir des ordinateurs et des téléphones portables.
Il paraîtrait que les rats ont été gracieusement offerts par la mairie de Paris pour le tournage avec les compliments d'Anne Hidalgo. :)
Rédigé par : Achille | 07 mars 2024 à 20:21
@ Achille | 07 mars 2024 à 18:46
Dans le post en question vous nous disiez d'abord : "bien que de gauche, Camus n'a jamais cautionné etc. et un peu plus loin "AC a toujours refusé le clivage gauche droite".
D'où il ressort que vous le classiez arbitrairement à gauche, expliquant ensuite que cet homme qui revendiquait plus que tout sa liberté de penser ne voulait absolument pas être mis dans une case.
Il conviendrait donc d'assumer vos écrits et ne pas dire une chose et son contraire. Puis simuler l'incompréhension lorsque vous vous trouvez pris au piège de vos contradictions.
Rédigé par : Axelle D | 07 mars 2024 à 20:13
@ Serge HIREL | 07 mars 2024 à 12:55
Très bien. Je n'avais pas l'intention de ferrailler plus avant sur le sujet russe, ici, ne voulant pas dévoyer la dynamique de la discussion consacrée à Albert Camus, et non à l'invasion de l'Ukraine.
Mais vous insistez. Je vais donc être obligé de vous botter le train.
Pour commencer, il convient de relever cette expression absolument répugnante que vous avez cru bon d'utiliser : "le va-t-en-guerre Zelensky". Comment peut-on être plus lâche et plus vil ?
Donc lorsque des gens décident de défendre leur pays attaqué, ce sont des va-t-en-guerre ? À cette aune-là, les résistants polonais qui se battaient contre les Allemands et les Russes, en 1939, c'étaient aussi des va-t-en-guerre ? De Gaulle à Londres, c'était un va-t-en-guerre, lui aussi ? Les Juifs qui n'étaient pas tout à fait d'accord pour se laisser exterminer, c'étaient des va-t-en-guerre ?
Il devrait faire quoi, le président ukrainien, pour ne pas mériter le qualificatif infamant de va-t-en-guerre, vaporisé par des Serge Hirel confortablement assis sur leurs bourrelets de graisse, à l'abri d'un pays en paix (pour l'instant) ?
Capituler devant des gens qui leur dénient le droit d'exister ? Qui violent leurs femmes ? Qui déportent leurs enfants ? Qui déclarent d'un même souffle que l'Ukraine, c'est la Russie, que l'Ukraine n'existe pas, que les Ukrainiens sont des nazis et des satanistes, qu'il faut les exterminer par millions, que les frontières de la Russie ne s'arrêtent nulle part, que la guerre en cours est une guerre de religion et de civilisation ?
C'est à dire une guerre destinée à éradiquer la civilisation des Ukrainiens, qui se trouve aussi être la nôtre ? Les Russes disent explicitement que leur guerre contre l'Ukraine est avant tout une guerre à mort contre l'Occident, et qu'il n'y a aucune négociation possible.
Dmitri Medvedev vient de parader devant une carte de l'Ukraine réduite à rien, dépecée entre la Russie, la Pologne, la Hongrie et la Roumanie (qui ne sont pas demanderesses). Et vous, vous insinuez trois fois par jour que Zelensky devrait arrêter de nous casser les pieds avec sa guerre, qu'il devrait laisser aux Russes ce qu'ils ont pris, que ça leur suffirait, que l'ogre se retirerait dans sa tanière, gorgé de sang pour toujours ?
La vérité est que vous et les vôtres pétez de trouille. Vous faites dans votre froc. Les Ukrainiens vous insupportent, car leur courage met en évidence votre profonde lâcheté.
Ça s'pourrait que Poutine lâche une bombe atomique sur nous. L'électricité augmente et le prix du bifteck n'est pas franchement à la baisse. Zelensky nous embête.
Vous pourriez, au moins, avoir la décence de la boucler. Tenter de dissimuler l'aiguille de votre trouillomètre. Pas du tout ! Il faut que vous crachiez à distance sur des hommes qui donnent leur vie pour défendre leur liberté -- et la nôtre.
Les troupes de Poutine sont encore à des milliers de kilomètres de chez nous, que déjà vous rampez devant elles. Au moins les collaborateurs avaient-ils attendu que les nazis soient en bas de chez eux.
Oui, vous embrigadez Albert Camus dans votre méprisable croisade des lâches. Non seulement vous le faites, mais vous déniez le faire à l'instant même où vous le faites.
Selon la méthode constante de Vladimir Poutine et sa clique.
D'ailleurs, revenons à Albert Camus. Vous faites parler les morts. Vous devriez avoir honte. Son discours de réception du prix Nobel n'a rien à voir avec votre hargne mesquine et politicarde envers Volodymyr Zelensky, Joe Biden et Emmanuel Macron. Il est essentiellement consacré à la fonction de l'écrivain.
Quant à ce qu'il dit de la politique, cela va à l'encontre du lâche soulagement que vous espérez d'une capitulation de l'Ukraine : "[Ma génération] sait qu’elle devrait, dans une sorte de course folle contre la montre, restaurer entre les nations une paix qui ne soit pas celle de la servitude".
Philippe Bilger a lancé la discussion sur Albert Camus à partir d'une rencontre du Point avec sa fille, à l'occasion d'une série inspirée de La Peste. Avez-vous lu l'article, au moins ? Tenez, je vous fais péter le paye-wolle, rien que pour vous.
Catherine Camus est gardienne de droit moral de son père, elle autorise ou refuse les demandes d'adaptation. Elle évoque, écrit le journaliste qui l'interroge, "la 'victoire' posthume de ses idées – l'humanisme, l'équilibre, le refus des dogmes totalitaires". Ça vous paraît compatible avec la capitulation devant Poutine ?
Elle "exècre Michel Onfray", autre petit soldat de l'armée des poutino-carpettes.
Elle "ne lit plus les journaux, sauf Franc-Tireur", qui n'est pas forcément ma tasse de thé, mais qui prend résolument parti pour la résistance à l'impérialisme militariste russe .
Le journaliste du Point résume le sentiment de Catherine Camus : "Raphaël Glucksmann, le jeune député européen socialiste, possède tout de même quelques atouts : il est mesuré, anti-Poutine... Elle en convient, avant de tourner casaque : 'Je l'aimais bien, jusqu'à ce qu'il déforme les propos d'Emmanuel Macron sur le viol.' "
Vous pourriez au moins avoir la décence de mesurer vos interprétations abusives à l'aune de celles de la fille d'Albert Camus, avant de foncer tête baissée sur le fond de poubelle intellectuel consistant à dire que Camus était un modéré gna-gna-gna, qu'il renvoyait dos à dos tous les totalitarismes gna-gna-gna, et que par conséquent il aurait dit que
ChurchillZelensky etHitlerPoutine devaient faire un pas l'un vers l'autre, gna-gna-gna, que la guerre se finit toujours par la diplomatie, gna-gna-gna, et que Zelensky devrait arrêter de mettre ses soldats devant les chars russes, ça salit les chenilles quand ils avancent.La vache, ça pue vraiment les années 30, là.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 07 mars 2024 à 19:13
@ Axelle D | 07 mars 2024 à 15:27
« La récupération des uns et des autres visant à lui accoler une étiquette politique quelconque est "absurde" et reflète un conformisme étroit, voire un hermétisme de la pensée incapable d'abandonner son "eh manuel !" de réflexions toutes faites pour les nuls et ses petits clichés prêts à l'emploi !
Suivez le beauf ! »
Mais c’est à peu près ce que je dis dans mon post. Il est où le beauf ?
Rédigé par : Achille | 07 mars 2024 à 18:46
@ Deviro | 07 mars 2024 à 12:03
"Votre commentaire est agréable à lire.
Hélas sa conclusion est nulle..."
Deviro vient sur le blog en spectateur non payant.
Jamais le moindre commentaire, si peu intéressant soit-il, sur le sujet, mais des jugements plus ou moins critiques contre ceux qui oseraient porter atteinte au provocateur transgressif qui nous dirige.
Voici ce qu'il écrit comme commentaire sur le billet d'aujourd'hui :
"Je n'ai pas de commentaire sur ce billet, ne voulant pas risquer d'être redondant."
Après un tel commentaire il aurait dû signer : Devizéro, c'était plus en situation.
Rédigé par : Tipaza | 07 mars 2024 à 16:55
@ Achille | 07 mars 2024 à 09:02
Albert Camus était inclassable. Il avait essentiellement la passion de la liberté, alliée à une indépendance d'esprit chevillée au corps.
La récupération des uns et des autres visant à lui accoler une étiquette politique quelconque est "absurde" et reflète un conformisme étroit, voire un hermétisme de la pensée incapable d'abandonner son "eh manuel !" de réflexions toutes faites pour les nuls et ses petits clichés prêts à l'emploi !
Suivez le beauf !
Rédigé par : Axelle D | 07 mars 2024 à 15:27
Cher Philippe,
Vous écrivez sur Camus. C'est un des écrivains français du XXe siècle que je préfère.
Je n'aime pas que l'écrivain, j'estime aussi l'homme. On ne pourrait en dire autant du dénommé Céline, qui a loué Hitler plus d'une fois, et qui était vraiment un sale type.
Je préfère ses essais à ses romans, mais parmi ses romans, c'est "La Peste" que je préfère. Au point d'avoir choisi, il y a quelques années, de l'expliquer pendant plusieurs semaines dans un lycée.
Le livre est de 1947 : on sortait de la guerre. La parabole était transparente.
En 2024, si l'on ne peut guère penser à l'occupation allemande et à la peste nazie, on peut toujours trouver le livre d'actualité. En Russie, la peste est Poutine, aux Etats-Unis la peste est Trump, en Israël la peste est le Hamas et en France la peste est Le Pen-Bardella.
En attendant que la peste s'installe à l'Elysée et à Matignon, ce qui est, hélas, hautement probable, il s'agit de lutter contre ceux qui favorisent la survenue de ce fléau : les animateurs des débats sur CNews et les journalistes du JDD, tous salariés du sieur Bolloré et tous payés pour ce sale boulot.
Rédigé par : Patrice Charoulet | 07 mars 2024 à 14:38
@ Serge HIREL | 06 mars 2024 à 20:10
"À défaut d’en imposer la lecture à Poutine, pourrait-on demander à nos va-t-en-guerre, Zelensky, Biden et Macron notamment..."
Ah ces salauds de Zelensky, Biden et Macron qui envoient leurs chars d'assaut pour aider Poutine à récupérer les siens égarés en Ukraine lors d'une visite amicale ! C'est une habitude russe, en allant se promener, de visiter les beaux pays de leur voisins, Tchétchénie, Géorgie, Ukraine ; faute de Rolls-Royce ou Lincoln, pour impressionner leurs voisins ils utilisent des modèles russes T62, T74... en se baladant !
"Même sa belle Provence, qui garde son corps, abrite aussi les silos de nos bombes atomiques"
Ah bon ? Je croyais que nos silos avaient été démontés en 1996, la France se contentant de ses Rafale et ses sous-marins nucléaires pour balancer nos bombes, de préférence sur Poutine aujourd'hui, il faut bien le calmer dans sa Russie sans frontières ! Poupou qui verrait bien une Russie allant de Brest à Vladivostok, c'est gentil à vous Serge de l'aider !
Dans mon école militaire de Louis XVI, devenue civile sous la République, lors du bizutage des "conscrits", les anciens nous sanctionnaient toujours en nous faisant danser la danse russe, celle que l'on danse accroupi, en jetant les jambes (une à la fois) devant soi, elle s'appelle Kanib's, pour cannibale. Comme l'école existe depuis 1780, il est clair que nos ancêtres, en suivant Napoléon, avaient trouvé des cannibales qui dansaient en Russie, et l'étaient peut-être devenus eux-mêmes lors de la Bérézina :)
À voir les touristes russes rentrés en visite en Ukraine en février 2022 on aurait tendance à croire qu'il reste quelques tribus cannibales en Russie !
Rédigé par : Claude Luçon | 07 mars 2024 à 14:32
@ Robert Marchenoir | 07 mars 2024 à 03:32
« Votre tentative d'embrigader Albert Camus... »
Même en me relisant entre les lignes, je ne parviens pas à trouver ce qui vous a conduit à écrire une telle sottise... hormis votre prisme habituel qui ne vous permet de lire autrui qu’à travers votre goût certain pour la domination intellectuelle. Entreprendre d’« embrigader » Camus, laissez cela à de médiocres politiques qui le citent à tort et à travers. S’interroger sur l’ampleur de la répulsion qu’il aurait manifestée lors de la construction du Mur de Berlin est une tout autre démarche.
« ...dans votre croisade pacifiste... »
Si le pacifisme consiste à appeler les belligérants à négocier après deux ans de guerre meurtrière et sans perspective de victoire ni pour l’un, ni pour l’autre, à regretter que, dans les deux camps, des dirigeants jettent de l’huile sur le feu au risque d’un embrasement général, à maudire certains d’entre eux qui, jouant sur les peurs, utilisent ce conflit pour assurer leur destin personnel, je suis pacifiste. Cela n’a rien à voir avec l’esprit munichois, qui, avant le premier coup de feu, a laissé le champ libre au IIIe Reich... Pouvez-vous entendre cela malgré votre obsession anti-communiste, antirusse, anti-Poutine ?
L’humanisme, dont Camus était pétri, n’est jamais une forme de pacifisme. C’est un combat, dont les premiers objectifs sont la liberté et le respect de tout individu. C’est ce qui est au cœur de son profond désaccord avec Sartre, qui, lui, avait accepté la soumission à un bloc, de plus totalitaire.
« ...à l'égard de la Russie... »
Le pacifiste, par nature, ne choisit pas son camp. En lisant d’un trait les trois citations ci-dessus, on réalise aisément que vous faites feu de tout bois pour imposer vos détestations personnelles. Comme tout autre, vous êtes libre de les exprimer... mais pas de fusiller ceux qui osent ne pas les partager.
Rédigé par : Serge HIREL | 07 mars 2024 à 12:55
@ Tipaza | 07 mars 2024 à 10:14
"Apprendre le sens de la mesure à l'adolescent qui entre dans la vie, ce n'est pas si mal.
Dommage qu'aucun prof de philo ne l'ait appris à notre éternel adolescent au pouvoir".
Votre commentaire est agréable à lire.
Hélas sa conclusion est nulle...
Rédigé par : Deviro | 07 mars 2024 à 12:03
AC est de ces hommes de lettres que l'on ne saurait détester, de quelque bord politique que l'on se situe, quelles que soient les convictions que l'on partage. Quel homme, digne de ce nom, peut ne pas être habité par cet humanisme qui se dégage de l'oeuvre d'AC ? Cette valeur à elle seule, ne transcende-t-elle pas tous les clivages ?
Je retiens pour ma part ce propos extrait de L'Homme révolté : « Nous portons tous en nous nos bagnes, nos crimes et nos ravages. Mais notre tâche n'est pas de les déchaîner à travers le monde ; elle est de les combattre en nous-mêmes et dans les autres. »
AC nous livre là une pensée qu'il serait bon de méditer et qui n'est ni de gauche ni de droite.
Rédigé par : Michel Deluré | 07 mars 2024 à 10:21
Il y a plusieurs lectures d'Albert Camus, voici la mienne.
Si l'on veut pénétrer la pensée intime d'AC, c'est dans les deux livres "Noces" et "L'Été" qui en réalité n'en forment qu'un, qu'il faut la chercher.
C'est là qu'il ouvre son âme dans des chapitres qui sont des réflexions intimes et par lesquelles il offre le fond de sa pensée.
Albert Camus était un admirateur de la Grèce antique, et de sa projection dans le monde moderne la Renaissance italienne.
Son humanisme est à l'image de l'humanisme grec, un humanisme de la mesure.
"Rien de trop" était écrit sur le fronton du portique de l'Oracle de Delphes. Cela ne veut pas dire "point trop n'en faut", cela veut dire qu'il faut s'arrêter aux limites du monde.
Et c'était la position d'AC.
L'hubris était le pire des péchés chez les Grecs. Les Dieux qui participaient aux actions des héros, cessaient de les soutenir lorsqu'ils dépassaient les limites.
C'est cette position de modération, qui n'est pas l'inaction mais la mesure dans l'action que soutenait Camus, à quoi il faut ajouter le refus du présentisme qui caractérise ce qu'est devenue la civilisation occidentale, avec son impératif d'immédiateté pour tout ce qui est entrepris.
Sans sombrer dans la névrose de la citation, il me semble que quelques lignes de Camus pourraient être mises en miroir de notre monde à l'opposé du monde grec.
"Les Grecs qui se sont interrogés pendant des siècles sur ce qui est juste ne pourraient rien comprendre à notre idée de la justice. L'équité, pour eux, supposait une limite tandis que tout notre continent se convulse à la recherche d'une justice qu'il veut totale. À l'aurore de la pensée grecque, Héraclite imaginait déjà que la justice pose des bornes à l'univers physique lui-même. « Le soleil n'outrepassera pas ses bornes, sinon les Érinyes qui gardent la justice sauront le découvrir. Nous qui avons désorbité l'univers et l'esprit rions de cette menace. Nous allumons dans un ciel ivre les soleils que nous voulons. Mais il n'empêche que les bornes existent et que nous le savons. Dans nos plus extrêmes démences, nous rêvons d'un équilibre que nous avons laissé derrière nous et dont nous croyons ingénument que nous allons le retrouver au bout de nos erreurs. Enfantine présomption et qui justifie que des peuples enfants, héritiers de nos folies, conduisent aujourd'hui notre histoire."
Et il poursuit un peu plus loin :
"Tandis que les Grecs donnaient à la volonté les bornes de la raison, nous avons mis pour finir l'élan de la volonté au coeur de la raison, qui en est devenue meurtrière."
Et enfin pour conclure (?) sur la vision de Camus sur le monde moderne :
"La nature est toujours là, pourtant. Elle oppose ses ciels calmes et ses raisons à la folie des hommes. Jusqu'à ce que l'atome prenne feu lui aussi et que l'histoire s'achève dans le triomphe de la raison et l'agonie de l'espèce. Mais les Grecs n'ont jamais dit que la limite ne pouvait être franchie. Ils ont dit qu'elle existait et que celui-là était frappé sans merci qui osait la dépasser. Rien dans l'histoire d'aujourd'hui ne peut les contredire." (fin de citation)
On comprend mieux qu'à droite et à gauche, ce sens de la mesure n'ait pas plu, et sans parler de détestation, il est vrai qu'Albert Camus a été souvent méprisé.
Il fut même traité de philosophe pour classe terminale, ce qui peut se retourner comme un compliment.
Apprendre le sens de la mesure à l'adolescent qui entre dans la vie, ce n'est pas si mal.
Dommage qu'aucun prof de philo ne l'ait appris à notre éternel adolescent au pouvoir.
N.B. : les citations sont issues de "L"Été".
Je n'aime pas trop citer, mais il m'a semblé que ça pouvait être utile pour comprendre, un peu, Albert Camus.
Rédigé par : Tipaza | 07 mars 2024 à 10:14
J’avais douze ans lorsqu’Albert Camus est mort dans un accident de voiture. Je n’ai donc pas connu la querelle qui l’opposait à J-P Sartre et à vrai dire à l’époque je m’en fichais totalement.
Je constate simplement que la pensée de Sartre a beaucoup vieilli avec le temps alors que celle de Camus est totalement d’actualité.
Bien que de gauche, Albert Camus n’a jamais cautionné les idées d’une gauche affichant un humanisme de façade qu’elle n’a jamais vraiment démontré dans les faits.
Il était ce qu’on appelle un libre penseur, peut-être même un libertaire comme le désigne Michel Onfray qui se revendique libertaire lui-même.
AC a toujours refusé le clivage gauche-droite qui, loin de faire progresser notre société, se traduit aujourd’hui par des polémiques stériles comme celles que l’on peut observer à l’Assemblée nationale, depuis que les députés ultras de droite et surtout de gauche font de cet hémicycle un véritable foutoir.
Il est grand temps de revenir à un peu de sérénité, ce que souhaiterait sans le moindre doute Albert Camus, s’il était encore parmi nous.
Rédigé par : Achille | 07 mars 2024 à 09:02
Un réquisitoire de Camus sur lui-même :
"La sentence dont vous frappez vos semblables vous est toujours renvoyée au visage et y cause de sérieux dégâts."
Jean-Baptiste Clamence, La Chute.
Cela n'est pas loin du Discours de Suède et son affirmation qu'on ne nourrit sa différence qu'en avouant sa ressemblance.
https://saintebible.com/romans/2-1.htm
Rédigé par : Aliocha | 07 mars 2024 à 08:48
@ Serge HIREL | 06 mars 2024 à 20:10
Votre tentative d'embrigader Albert Camus dans votre croisade pacifiste à l'égard de la Russie est complètement déplacée. D'abord parce que son discours de réception du prix Nobel ne conforte en rien la position qui est la vôtre. Ensuite parce qu'il n'aurait certainement jamais défendu la capitulation face à Moscou, ainsi que vous le faites. Enfin parce que ce que vous écrivez de "la division du monde en blocs" constitue une vision tout à fait fausse de l'histoire.
J'arrête là mon intervention, ne voulant pas détourner le sujet de ce fil, une fois de plus, vers la menace que fait peser la Russie sur la sécurité du monde entier, avec des faits qui ont été maintes fois détaillés ici. Mais il fallait que ce soit dit.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 07 mars 2024 à 03:32
La mystique de la panthéonisation lui était étrangère, comme elle l'est pour sa fille Catherine, qui semble, derrière un grand caractère personnel, coller au centimètre près à la mémoire de son père, à sa façon d'être, au tracé de sa vie, comme son double.
Alors qu'elle est elle-même la jumelle d'un Jean qui "lui rendit service" à cette occasion, lorsque les services funéraires de l'Etat voulurent embaumer leur père (qui fut, selon la chronique, déclaré mort par un médecin légiste portant à l'identique son nom et prénom).
C'est toujours la même chose. Dans une partie de la France de droite, on garde dans les coffres de sa banque spirituelle les assignats marrons d'un amour pour la Sainte Russie dont on est sûr de se voir rembourser les emprunts magiques à la moindre sollicitation ou prière.
Loin de l'esthétique nietzschéenne qui repoussait l'intervention surnaturelle.
Un Nietzsche qui plaisait aussi à Camus, comme à d'autres régions de cette même droite, et qui, aux yeux de la gauche cette-fois, le condamnait.
Un Camus qui aurait maudit les actions de Poutine, le pestiféré autocrate, tombé pour l'offense, qui resoumet Sisyphe (nous tous) à son œuvre de malédiction, alors qu'il avait acquis de haute lutte le droit d'être heureux sous le soleil de midi.
Un homme dévoué à la social-démocratie mais avec un vieux fond de Bakounine resté là, en lui, selon son tendre aveu, prêt à lancer un cocktail Molotov vide d'essence et sans chiffon enflammé sur les puissances de "la banque".
Comme s'il faisait un rêve.
Un homme double ça s'empêche de s'empresser à ressembler à tout le monde, même sur scène, au théâtre.
Jouer les doublures de soi-même, d'une même pièce, ne pose aucun personnage, ne dessine aucun héros au regard d'autrui.
Les visages des spectateurs de droite et de gauche n'en saisissent d'habitude que les mimiques, idéales pour se forger un caractère à peu de frais de maquillage.
(J'ai vu que vous vous étiez retenu de faire un mot d'esprit sur la fameuse formule camusienne reprise partout, vous aussi, dans votre exquise sagesse.)
Rédigé par : xavier b. masset | 07 mars 2024 à 00:25
Belle photo de Camus avec ses jumeaux !
Sans doute démodée et ringarde pour les pourfendeurs de famille et de paternité assumée et responsable, alors qu'il n'est plus question de nos jours que de femmes libérées et d'avortements à la chaîne sanctuarisés, garantis pas la loi et remboursés par la sécu !
Rédigé par : Axelle D | 06 mars 2024 à 20:50
Camus et l'Algérie !
Pourquoi les Britanniques qui ont connu le même sort que nous de 1954 à 1959 au Kenya n'ont-ils pas leur Camus ?
Leur Kikuyus valaient pourtant bien les Kabyles ! Les Bérets rouges de GB valaient bien les paras de Massu ?
Pourquoi le Kenya est il membre du Commonwealth alors que les Algériens nous haïssent ?
Rédigé par : Claude Luçon | 06 mars 2024 à 20:32
« Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde ne se défasse ».
À défaut d’en imposer la lecture à Poutine, pourrait-on demander à nos va-t-en-guerre, Zelensky, Biden et Macron notamment, qui prétendent construire la paix en risquant l’anéantissement nucléaire promis par le « tsar », de méditer ce texte, extrait du discours qu’Albert Camus a prononcé en 1957, lorsqu’il a reçu le prix Nobel de littérature ?
Ce jour-là, Camus n’imaginait pas que, quatre ans plus tard, le 13 août 1961, à Berlin, sa génération allait définitivement diviser le monde en blocs et le faire entrer dans une spirale infernale, qui, aujourd’hui, entretenue par des impérialismes antagonistes, sème la mort en Ukraine et menace que le monde ne se défasse.
Avant de se poser la question de savoir comment Camus aurait réagi lors de la chute du Mur de Berlin, mieux vaudrait peut-être se demander quel cri planétaire il aurait poussé, quelle gigantesque tempête il aurait levée, face à ce forfait qui, outre la liberté, niait la fraternité entre les hommes.
Se demander aussi comment il aurait réagi quand cette même Académie qui l’avait distingué a accordé le prix Nobel de la paix à des dirigeants qui avaient du sang sur les mains...
En saluant l’universalité de l’humanisme de Camus, son appel incessant à un monde dans lequel chacun respecterait, aimerait l’autre, notre hôte fait œuvre utile. Mais aussi malheureusement inutile, tant, ces jours-ci encore plus, on est loin de cette terre idéale. Même sa belle Provence, qui garde son corps, abrite aussi les silos de nos bombes atomiques...
P.-S. : les ayants droit d’auteurs et d’artistes célèbres sont souvent « déconsidérés » comme les héritiers d’une fortune qu’ils se contentent de gérer pour bien vivre. Catherine Camus n’est pas de cette race. Elle entretient, fait vivre aussi un autre trésor, celui contenu dans l’œuvre de « Papa ». Le titre qu’elle se donne n’est pas usurpée ; elle est bien un « ayant devoir ».
Rédigé par : Serge HIREL | 06 mars 2024 à 20:10
Je n'ai pas de commentaire sur ce billet, ne voulant pas risquer d'être redondant.
Je l'ai lu, je l'ai relu, je l'ai encore une fois relu, je l'ai transmis, nous en discutons, une discussion apaisée, agréable.
Merci pour ce billet.
Rédigé par : Deviro | 06 mars 2024 à 18:42
Encore un billet, Monsieur Bilger, tout en finesse d'analyse auquel je souscris intégralement.
Ne souhaitant aucunement vous paraphraser, je retiendrai ces deux passages comme essentiels à retenir :
Albert Camus "est devenu profondément, grâce à l'universalité de sa morale, bien davantage que pour ses idées qui, aussi pertinentes qu'elles aient pu apparaître, pouvaient cliver et être contestées, une sorte de référence que des camps antagonistes prétendent s'approprier alors que sa force tient précisément à son dépassement, par une conscience toujours en éveil et inquiète, des problématiques dérisoires et conjoncturelles.
[...] mieux vaut avoir raison avec Albert Camus que tort avec Jean-Paul Sartre. Le premier est notre frère très, parfois trop humain. Le second voulait notre bien en excusant trop souvent le Mal."
Dans les circonstances actuelles, liées notamment à la guerre en Ukraine, sans doute faut-il se rappeler Albert Camus et son message, lui qui avait été résistant, l'homme de Combat. Sans oublier son extraordinaire œuvre posthume "Le premier homme" qui reste comme un testament sur sa pensée.
Rédigé par : Robert | 06 mars 2024 à 11:29