Trop longtemps, je n'ai pas pris au sérieux la lutte constante d'Edwige Antier, pédiatre réputée, contre la fessée (voir mon billet du 19 novembre 2009 : "Une fessée pour Edwige Antier ?").
Députée, elle est parvenue à faire voter, en 2019, une loi interdisant "les violences éducatives ordinaires".
Je me souviens de débats avec elle où je m'obstinais non plus à me moquer mais à lui reprocher, par cette prohibition, une intrusion dans le cercle familial et une absence de hiérarchisation entre une petite tape et des corrections plus sévères.
Récemment, un jugement du tribunal correctionnel de Metz a indigné. Méconnaissant la loi précitée, il a relaxé un père coupable de violences graves contre ses enfants en les légitimant par le droit de correction qu'il aurait eu le droit d'exercer. Cette relaxe a donc été prononcée sans la moindre considération pour le texte de 2019 qui aurait dû s'appliquer en l'espèce.
Edwige Antier (EA) a été l'invitée en visio des Vraies Voix sur Sud Radio, le 23 avril. Son propos, dénonciateur de cette décision et des violences éducatives sur les petits enfants avec leurs conséquences dramatiques notamment sur le plan neurologique, a été contesté par l'un des chroniqueurs mais fortement approuvé par une autre.
Pour ma part, et sans doute pour la première fois, j'ai trouvé EA extrêmement convaincante et j'ai compris, au-delà de la dérision facile sur la fessée, à quel point les violences verbales et/ou physiques, se substituant trop volontiers à une autorité et un langage défaillants, étaient susceptibles d'engendrer, dans le corps et la sensibilité des mineurs, des lésions parfois inguérissables.
Je mesurais à quel point ma génération était totalement décalée par rapport à ces nouvelles pratiques éducatives plus douces, recommandées par EA. Pratiques à imposer davantage encore dans les milieux où la modestie des moyens d'existence et le nombre d'enfants rendent beaucoup plus difficile la retenue souhaitée.
Face à cette intervention lumineuse de notre invitée pédiatre indignée comme au premier jour, le hasard a mis sur ma route, dans la rubrique du Monde "Un apéro avec...", les propos d'un acteur que j'apprécie beaucoup, Ramzy Bedia. Il est très drôle dans la nouvelle série Terminal de Jamel Debbouze, formidable dans la série D'argent et de sang. Un remarquable comédien et une personnalité très sympathique. Je ne le dis pas par hasard. Je l'avais rencontré il y a des années dans un train et lui avais demandé un autographe pour ma belle-fille de 14 ans qui l'adorait. Il s'était exécuté avec le sourire et beaucoup de gentillesse.
Dans cet "apéro avec..." de Hélène Bekmezian, il y a un paragraphe très touchant qui représente une sorte de contrepoint à la dénonciation scientifique d'EA : il "voue une admiration sans borne à ses parents, d'origine algérienne, qui ont élevé sept enfants au coeur d'une cité qui était la plaque tournante de l'héroïne en France, à Gennevilliers. Placé dans une école catholique privée, dressé à la ceinture, le petit Ramzy n'a pas dérivé, pas plus que le reste de sa fratrie. Aujourd'hui père de trois enfants, c'est une photo de sa mère, disparue, qu'il a mise en fond d'écran de son téléphone portable, sa mère à qui il doit tout et pour qui il gardera éternellement un respect fou" (Le Monde).
De cet extrait si beau et si reconnaissant, je retiens une double conclusion miraculeuse : que cette éducation aimante mais à la dure n'ait rien dégradé chez Ramzy ni dans sa fratrie mais qu'au contraire elle ait sauvé l'un et l'autre, à vie, des dangers et de la nuisance de cette cité criminogène.
Edwige Antier a raison mais je comprends Ramzy Bedia qui, jugeant sans vanité ce qu'il est devenu, ne théorise pas sur l'éducation qu'il a reçue mais remercie sa mère.
Qui aime bien châtie bien... Toute la bonne éducation d’un enfant réside entre ces deux « bien », auxquels chacun apporte sa propre définition du sens à leur donner. La démesure du premier entraîne la mesure du second. La faiblesse du premier provoque l’outrance du second. Le proverbe est magnifique parce qu’il place l’amour avant le châtiment. L’inverser lui donnerait une dimension intolérable, laissant supposer que la violence est une preuve d’amour, alors qu’elle n’est plus que la forme ultime d’une autorité qui n’a pas su s’imposer naturellement.
De nos jours, même si elle est légère, une tape sur le bras d’un enfant ne révèle que l’exaspération de celui ou celle qui la donne face à une indiscipline. Qu’on le veuille ou non, notre société occidentale a évolué vers une éducation douce - trop douce peut-être - et ce contact physique, qui, auparavant, était autrement plus douloureux et porteur d’éducation, n’est plus considéré que comme un aveu d’impuissance. Quant à la fessée... n’y pensons même pas.
Mes parents m’ont raconté qu’à trois ou quatre ans, alors que nous habitions au cœur de Paris, je trépignais dans la rue pour aller au « Sembourg » (comprendre le Jardin du Luxembourg). Un facteur passait par là avec son triporteur. Ma mère m’a dit : « Si tu continues, je te mets dans sa malle ! ». Calme aussitôt rétabli... Une même scène est-elle encore possible aujourd’hui ? Non. Les préposés n’ont plus de triporteur et ma mère passerait pour une tortionnaire...
Ce « progrès » de l’enfant-roi n’en est pas un. On le constate à chaque instant, du petit chenapan de huit ans qui ne s’efface plus pour laisser passer une grand-mère au voyou encore mineur pénal qui prétend « travailler » quand il est guetteur sur un point de deal. Les causes de cette situation, hélas probablement irréversible, sont multiples, de la permissivité née de Mai 68 à la disparition de l’encadrement religieux, de l’explosion des familles sans père aux mœurs importés d’une société où l’enfant de treize ans a autorité sur sa mère...
Quelques parents résistent encore et se font un devoir d’inculquer à leur progéniture des bribes de l’éducation d’autrefois. Ce qui est parfaitement insupportable pour qui professe qu’il est interdit d’interdire... et que l’enfant ne s’épanouira que s’il reste un sauvageon libre de toute contrainte... Il convient, c’est sûr, de mettre fin à ces pratiques de parents rétrogrades et de les contrôler, les contrôler encore et encore...
Eh bien non ! Non seulement ce sont ces parents qui seuls font leur métier, mais, quelles que soient leurs méthodes d’éducation, il ne saurait être question que la puissance publique, pour tenter de les vérifier, aille au-delà des limites qui, aujourd’hui, assurent encore l’intimité des familles, dès lors que rien dans l’attitude de l’enfant hors de chez lui, n’indique qu’il y est maltraité, que ses parents outrepassent les lois qui le protègent. Celles-ci, dans ce domaine du contrôle parental, sont déjà parfois un peu trop « curieuses » et appliquées sans discernement par des assistantes sociales qui, souvent, confondent autorité et bienveillance.
Il faut en rester là où nous en sommes. Et ce d’autant plus qu’aucune règle générale quant aux méthodes d’éducation parentale ne peut être établie. Chaque entité familiale est un cas particulier, qui, de plus, évolue au fil du temps. Que l’Etat se contente de bien faire sa part de travail, l’instruction... Ce qui, d’évidence, n’est pas le cas.
Cher Philippe, votre billet de 2009 n’a pris aucune ride et, en 2019, Madame Antier, pédiatre et députée de son état, aurait dû être renvoyée à ses chères études sans autre forme de procès. Sa loi, qui n’a rien changé à la maltraitance des parents indignes, est tout simplement une intrusion inadmissible dans un lieu où l’Etat n’a pas le droit d’entrer.
Pour conclure sur une note vraiment positive, je propose que nous nous cotisions pour élever une statue en bronze de bonne taille à la gloire de notre ami Patrice Charoulet. Il vient de trouver LA solution aux problèmes que pose l’éducation d’un morveux qui, de par la loi, peut aller se plaindre auprès de la Justice si l’un de ses géniteurs ose le réprimander en lui appliquant l’horrible supplice de la tape sur le bras. Patrice est un génie : pour en faire un agneau sans lui toucher une oreille, il conseille de lui faire recopier de bout en bout « La Chartreuse de Parme » de Stendhal. 654 pages, chez Flammarion... (30 avril à 16:41, sous le billet consacré à Jean Cau).
Je soupçonne que, dans sa jeunesse, notre ami n’était pas aussi sage qu’aujourd’hui et que ses parents, avant-gardistes, lui ont infligé ce terrible pensum. Ce qui expliquerait aussi son amour pour les dictionnaires...
Rédigé par : Serge HIREL | 02 mai 2024 à 14:37
J'espère qu'il n'y a plus d'écoles confessionnelles qui "dressent à la ceinture".
À défaut, il faut virer les enseignants qui pratiquent ce type de dressage.
Il faut aussi déconventionner l'école qui ne doit plus recevoir un centime de l'État.
Rédigé par : lucas | 29 avril 2024 à 17:59
@ Lucile | 27 avril 2024 à 01:43
« c'est un pugilat que vous décrivez quand vous trouvez normal que "l'agressivité de l'enfant se heurte à l'agressivité du plus fort" »
Meuh non ! Ah là là que c’est difficile de s’exprimer quand on écrit vite en s’imaginant que le lecteur, ou la lectrice, a les mêmes codes de lecture que les codes d'écriture de celui qui écrit !
L’agressivité, le mot est fort effectivement si on le prend au sens commun de pugilat potentiel, mais il signifie aussi la manifestation d’un sentiment plus profond, la volonté de puissance, la volonté de pouvoir et pour le jeune enfant la volonté de vivre suivant ses désirs ou ses volontés, si on distingue le terme générique de volonté, de ses applications les volontés.
La volonté pour l’enfant d’exister par lui-même, la volonté d’être libre en fait.
C’est un point sur lequel on ne se penche pas assez dans l’éducation me semble-t-il, le besoin de liberté dès le plus jeune âge, et pas seulement à l’adolescence. Mais je ne suis pas un spécialiste de l’éducation, je n’ai modestement fait qu’essayer d’éduquer les miens. ;-)
Et cette volonté de liberté se manifeste d’abord par la négation, le refus.
Vous avez des enfants, avez-vous remarqué que le très jeune enfant, celui que l’on commence à sevrer, sait déjà exprimer sa volonté en refusant la bouillie ou la confipote qu’on lui propose. Il tourne la tête, tire la langue, crache ce qu’il n’aime pas. Même chose si on l’installe de façon inconfortable, il proteste à sa façon.
Il existe en disant non, bien avant d’exister en disant oui, ou je veux. Ces phases arrivent ensuite, quelque temps après la première, celle de l’affirmation de soi par le non, un non volontaire à sa mesure.
J’ai toujours trouvé cela admirable, car c’est la source générique de l’esprit de liberté que l’adulte développera plus tard, en refusant l’autoritarisme plus ou moins arbitraire. ;-)
Bon voilà, donc je change ma phrase en écrivant :
« la volonté de l'enfant se heurte à la volonté de plus fort ».
Ceci dit, en tant que femme et mère vous en savez bien plus que moi.
Mais bon, une des règles bloguesques c’est de parler souvent de ce que l’on connaît mal ou pas du tout ! ;-)
Rédigé par : Tipaza | 27 avril 2024 à 18:02
Comme dans ce monde de brutes il faut savoir parfois se détendre, cette petite histoire relative justement à ce thème de l'éducation.
Deux amis, A et B, se rencontrent :
A - Pour qu'un enfant soit sage, il faut lui donner un ballon.
B - Et s'il n'est pas sage ?
A - On le crève.
B - Le ballon ?
A - Oui, aussi, si tu veux...
Rédigé par : Michel Deluré | 27 avril 2024 à 10:43
D'accord avec Lucile.
Ce que nous faisons quand nous éduquons les animaux, comment ne le ferions-nous pas à plus juste raison avec les enfants ?
Tiens, un exemple, le chat, qui ne comprend pas pourquoi on le punit, mais a peur de la personne qui le frappe. Plus heureux que l'enfant, il lui arrive de partir pour toujours ! Hélas, il est autrement plus dur pour un enfant de se recaser... Bref, clé de l'éducation du chat : être cohérent, ne pas permettre une chose un jour pour l'interdire le lendemain. Minet ne comprend pas, en tant que routinier.
Eh bien, un enfant non plus, et d'autant moins que cet enfant a besoin que les choses aient du sens. Si ses parents lui apparaissent comme des brutes dénuées de sens, on pourra faire tous les discours qu'on veut sur l'autorité, ils auront un seul effet : lui montrer que les adultes sont et des brutes, et des brutes se drapant dans de l'autorité qui n'est jamais que le droit du plus fort.
Triste dilemme : si vous battez un enfant, soit il battra ses propres gosses, peut-être en se faisant la main sur les camarades, soit il opérera une sécession intérieure d'avec les adultes.
Arrêtez de croire dû le joker "je pardonne", est-ce que vous le faites, vous, pour ce qui vous dérange vraiment, comme le vol ? Non, d'un coup, on ne trouve pas la société assez sévère.
Sinon, il y a la question "jusqu'où aller trop loin" : on dit que qui vole un œuf vole un bœuf. Petite transgression ouvre à une grande.
Le corps des enfants n'appartient pas aux parents, sauf si on veut régresser à une société de pater familias. Une gifle est déjà une atteinte au corps de l'autre, ce qu'on avait bien compris dans la société où un duel pouvait s’enclencher pour une gifle.
Quand on transgresse, on transgresse.
Marrant, les gens le comprennent pour le vol vu que maintenant adulte, personne ne veut être volé. Comme on n'est pas menacé de redevenir enfant, allons, ne nous gênons surtout pas.
Les gens le comprennent plus ou moins pour la pédophilie... En principe, ils sont contre, mais enfin, quand il s'agit de capturer et enfermer un abuseur d'enfant populaire, il se fait tout à coup des avocats des gâcheurs d'aurores... À savoir que les jeunes ne connaissent qu'une seule aurore, jamais la lumière ne se réincarne en eux, gâcher leur éducation, c'est les condamner aux ténèbres.
Les gens ! Ils n'ont pas envie de taper les lampes, qu'il faudrait changer, mais avec leurs enfants, ils montrent bien moins d'égards. Comment s'étonner de leur comportement général quand on les voit avec la chair de leur chair ?
La comparaison avec les bêtes trouve vite ses limites : les humains ont le langage, je le signale en passant, la gifle est une régression à un stade antérieur... Je rigole, on critique l'enfant qui mange avec ses mains, mais on lui mange la face de gifles !
Continuons la comparaison avec les sociétés animales : si on la faisait vraiment, on ne pourrait condamner le vol, contre lequel tout le monde est, ici. Parce que quand le jeune cherche un territoire loin de son groupe, il n'hésite pas à s'emparer de celui d'un résident d'un autre territoire, s'il est le plus fort.
Bref, c'est une comparaison boiteuse, et qui n'est là que pour les aspects qui arrangent.
On dit aux enfants de se remettre en cause : ils ne travaillent pas assez, mentent, ne réfléchissent pas, ne sont pas maîtres d'eux, mais les adultes s'affranchissent souvent de ce dont ils accablent les enfants. Alors que plus on a de pouvoir, plus on devrait le faire, et parce que plus on a plus on peut, et parce qu'avoir quelque responsabilité, que sais-je ? Parent oblige.
Noblesse oblige.
Comme notre hôte, il ne dit pas, j'en sais plus que vous sur le droit, et fort de tout ce que j'ai vu en plus d'être le maître et seigneur de ce blog, je n’évoluai plus.
Il défend les enfants. En sachant que bien des gens trouvent que la gifle à l'enfant est quasiment une loi de la nature, par Konrad Lorenz, plus connu pour le fait qu'il remarque que le jeune oiseau suit ce qui marche près de lui l’œuf éclos.
Pour voir ce que je pense des comparaisons, relire mon texte en haut : si on veut les faire, il ne faut pas mettre une partie des réalités sous le tapis, sinon, on ne compare vraiment pas ce qui est comparable.
Tiens, si on veut parler de nature, ici, où on veut tant normer le sexe, au nom de la nature, quand ce n'est pas au nom de Dieu ou de la tradition :
https://www.youtube.com/watch?v=ZaOcol7Hvxw
Tous les sexes sont dans la nature.
Ce qui concerne le plus d'hommes et de femmes ? Chacun tire le plus possible sur la corde, selon ses intérêts. Je dirais que vouloir être pater familias, tuant s'il le veut sa femelle et ses enfants, pour ce que ça coûte d'en faire, en tant que mâle. Si les femmes avaient été plus fortes, elles auraient pu dicter un plus grand respect pour l'enfant, elles ne peuvent pas en pondre tant que ça, et comme elles l'ont dans le ventre puis sur les bras, elles auraient peut-être pu obliger à la fidélité de l'homme dans le mariage, pour le contraindre à concentrer ses efforts dans leur descendance en principe commune, alors que la fidélité lui a plus été imposée à elle qu'à lui.
Je suis pour la liberté de tous, et la responsabilité pour chacun. Chacun est libre d'avoir des enfants ou non.
Mais alors, il doit les élever de manière responsable, et je dirais que gifler n'est pas ce qu'il y a de mieux à faire. Sauf si on veut prendre le risque de faire de son enfant le tableau abstrait de ses coups. Voyons... On pourrait sans doute si assez riche, s'amuser à traumatiser l'enfant - le sien ou un autre ? - sans autre trace corporelle que celles du cerveau, et en garder des images de même que certains se font à moindres frais et de façon moins choquante, des photographies de leur œil à afficher en poster.
Un art vivant, secret sur des années. Certains sont dans la tradition, je te bats pour ton soi-disant bien, d'autres pourraient être plus lucides et plus créatifs à la fois.
Pourquoi pas ? Si riches et artistes reconnus, ne trouveraient-ils pas des défenseurs ? Le contraire serait étonnant. Tant pis pour l'enfant oeuvre et déchet. Ou le cheptel, tout dépend de ses moyens.
Heureusement plus près de nous, je pense que la contraception peut permettre à chacun dans le couple d'aller voir ailleurs sans que ne survienne l'importun dilemme de soit laisser sa descendance extérieure sans secours soit d'en diminuer le stock pour les enfants des enfants qu'un couple où chaque membre s'est engagé envers l'autre à assurer l'éducation de la descendance commune.
Cela pourrait désamorcer les tensions de certains couples, je veux dire du moins ceux où la passion exclusive et réciproque de chacun pour l'autre a disparu, et où on comprend que mieux vaut que les désirs s'expriment plutôt que de faire exploser la marmite ou empoisonner l'atmosphère.
Chose qui n'est pas non plus à l'avantage des enfants, là pour recevoir à la volée les remarques telle que ton fils ceci, ton fils cela, échangé entre parents dont le ressentiment vient de plus loin que lui, et surtout, plus bas, dans leur corps. Quelques gifles peuvent éventuellement réconcilier le couple, d'où les enfants faisant des bêtises pour arriver à cette fin.
Je ne parle pas là d'amour, ce qui rallongerait singulièrement le propos, et ne conviendrait guère à un monde où les adultes croient élever les enfants à coup de gifle, quand chacune ne fait que rabaisser un être qui ne serait pas là sans lui, et même sans qu'il l'ait voulu sans contraception, inconscient ou cruel irresponsable.
Bref, on parle sans cesse d'empêcher de petits envahissements sur les autres, tels que les rots et bâillements, et on promeut de s'excuser pour des riens.
Par contre, gifler son enfant serait de droit, tant qu'aux excuses à l'enfant traité comme une mouche, il n'en est pas question.
En tout, il y a un double standard, entre les enfants et les adultes, et singulièrement leurs parents.
Il est bon que cesse la mauvaise coutume de gifler les enfants, et que la nostalgie de l'abus s'évanouisse comme le cauchemar au réveil. Certes, autrefois, les gens n'avaient pas conscience du problème... À présent que c'est le cas, que dire de s'entêter ? Que c'est se raccrocher aux ténèbres, que c'est y condamner les enfants tandis que se lève la lumière.
Rédigé par : Lodi | 27 avril 2024 à 09:30
@ Tipaza | 26 avril 2024 à 19:07
Je n'ai jamais dit qu'il ne fallait pas canaliser l'agressivité des enfants, ni réprimer leurs sottises. Les petits enfants ne contrôlent pas bien leurs émotions et il faut intervenir à certains moments pour réguler leurs humeurs ; ils sont tellement dépendants des parents et ils ont tellement envie d'être bien avec eux que c'est facile de leur faire entendre raison dans la plupart des cas, sans recourir à la brutalité ni les dresser comme les animaux féroces au cirque. C'est le moment de leur faire comprendre gentiment mais fermement que ce ne sont pas eux qui commandent. Plus tard c'est plus difficile si on leur a tout passé quand ils avaient trois ans.
À propos des théories de Konrad Lorenz appliquées par vous aux châtiments corporels, c'est un pugilat que vous décrivez quand vous trouvez normal que "l'agressivité de l'enfant se heurte à l'agressivité du plus fort". À mon avis les tenants des châtiments corporels ne se considèrent pas comme agressifs, ils se voient comme des pédagogues ou des éducateurs. En conséquence de quoi ils attendent de l'enfant non pas qu'il se défende, mais qu'il reçoive passivement les coups.
Je viens de lire que la moitié des enfants en Grande-Bretagne naissent de mères célibataires actuellement. Les chiffres doivent être sensiblement les mêmes chez nous. On sait de façon certaine que l'absence de père détraque les enfants et les prédispose à des ennuis avec la justice. C'est l'une des premières causes de délinquance. La présence du père auprès de la mère pour élever leur progéniture socialise les enfants, à condition que la mère consente à lui reconnaître ce rôle. C'est peut-être de cela surtout que Ramzy Bedia peut remercier ses parents.
Rédigé par : Lucile | 27 avril 2024 à 01:43
@ Lucile | 26 avril 2024 à 11:52
« J'ajoute que la peur d'une sanction corporelle et la sanction elle-même sont toujours humiliantes pour ceux à qui on les fait subir, je ne vois pas comment on peut le nier. »
Comment peut-on écrire ceci à propos de la fessée que Solon | 26 avril 2024 à 16:02 a si bien définie.
Je ne l’avais pas écrit parce que cela me paraissait si évident, mais il a eu raison de préciser. Dans ce genre d’affaire on n’est jamais assez explicite.
Votre analyse avec celle de Lodi relève de la seule analyse psychologique, elle est importante évidemment, mais elle oublie la nature humaine.
Konrad Lorenz et son école ont montré que l’agressivité fait partie de la nature animale, nature dont l’homme participe en étant le couronnement si je puis dire.
Tous les animaux, mammifères, oiseaux et même les insectes font preuve d’agressivité, c’est une condition de survie individuelle et collective pour le groupe, et c’est aussi une condition de sélection.
Cette agressivité a ses codes très explicites, je ne rentre pas dans les détails.
Concernant les plus jeunes, elle consiste à contrôler leur agressivité en les punissant, pour leur apprendre à respecter les anciens du groupe ou de la meute, et en assurer une meilleure cohésion.
Qu’on le veuille ou non nous participons de cette nature animale, et nous avons naturellement, biologiquement, une forme d’agressivité, différente certes, mais qui ressemble à l’agressivité animale.
Le jeune enfant possède cette agressivité animale, qui n’est qu’une volonté d’exister selon ses désirs.
Tout cela est normal.
Mais il est normal aussi qu’il apprenne à ses dépens que cette agressivité se heurte à l’agressivité de plus fort.
Cette leçon est pour lui une condition de survie, plus ou moins confortable, dans la société d’adultes qu’il sera.
Vous connaissez probablement la formule de Pascal :
« La justice sans la force est impuissante, la force sans la justice est tyrannique », que l’on traduit en termes d’éducation par le fameux :
« Qui aime bien, châtie bien »,
avec les très pertinentes réserves que Solon a explicitées et que je reprends à mon compte.
Rédigé par : Tipaza | 26 avril 2024 à 19:07
Une gifle n'est qu'une caresse trop appuyée, une fessée aussi, très prisée par les pédophiles incestueux, parents, famille ou entourage, un prétexte pour passer à l'acte sans être accusé de pervers ; un alibi éducatif pour un tripotage de jeune fessier qui ne veut pas dire son nom.
Les clubs sado-masos en usent et en abusent par plaisir et jouissance sexuelle et non par souci éducatif.
Rédigé par : sylvain | 26 avril 2024 à 18:34
Il y a, bien entendu, une distinction impérative entre une fessée "disciplinaire", administrée à propos, et des brutalités, torgnoles, gifles multiples, etc. qui traduisent un manque de contrôle des parents.
D'autant que, dans mon souvenir, la fessée se terminait souvent par une séance de bisous. N'empêche ! Elle avait laissé son empreinte.
Rédigé par : Solon | 26 avril 2024 à 16:02
D'accord avec Lodi.
Il y a deux façons d'élever des chiens, la récompense ou la peur. Les chiens pour aveugles, ceux qui détectent la drogue ou les armes aux douanes, les chiens qui font du sauvetage, bref toutes ces braves petites bêtes courageuses et serviables subissent un dressage, mais pour les rendre performantes, on évite surtout de leur faire peur. Ce sont les machos et les voyous qui dressent leurs animaux brutalement, ceux qui veulent les rendre agressifs, vengeurs et sournois.
La peur est une facilité à court terme ; elle est très efficace pour inhiber certains comportements, mais elle inhibe aussi l'intelligence et le sens des responsabilités tant elle est stressante ; elle fait d'autant plus de dégâts que les sujets sont jeunes, car c'est le moment où les circuits neurologiques qui leur permettent plus tard de résoudre leurs problèmes sont mis en place.
Dans certains endroits de la Terre, la punition corporelle va jusqu'au meurtre d'honneur pour les filles. L'autorisation donnée au châtiment corporel ouvre la voie à une emprise sur le corps des enfants qui peut dévier vers autre chose, et laisse forcément sa marque. J'ajoute que la peur d'une sanction corporelle et la sanction elle-même sont toujours humiliantes pour ceux à qui on les fait subir, je ne vois pas comment on peut le nier.
Il me semble que c'est une erreur d'assimiler le manque de coups à un manque d'éducation. Mais si on n'a pas envie de s'occuper de ses enfants, alors oui c'est peut-être une idée de leur taper dessus pour qu'ils se tiennent tranquilles. C'est peut-être mieux que rien, dans certaines conditions.
Sans faire de triomphalisme, je constate que les civilisations qui ne maltraitent pas trop leurs petits développent mieux leur intelligence et leur sens civique. De loin. Un seul exemple ne suffit pas à démontrer le contraire.
Rédigé par : Lucile | 26 avril 2024 à 11:52
@ Tipaza 26/04/24 09:29
Pour répondre à votre questionnement shakespearien, je dirai que la fessée, parcimonieusement et judicieusement administrée, est à mon avis un des ingrédients, mais pas le seul et non le plus important, au service de l'éducation d'un enfant, éducation qui seule est à même de rendre l'homme en devenir, humain. Elle est peut-être loin de la douceur préconisée par Montaigne mais n'a rien non plus d'un acte sauvage et barbare !
L'enfance est la période et le lieu par excellence où doit se livrer le combat pour éviter, autant que faire se peut, le pire et rendre le meilleur possible et il n'est pas trop de l'association des parents et de l'école pour y parvenir au travers de l'éducation.
Faut-il encore que les parents, l'école, mais aussi la société dans son entièreté, aient une pleine conscience des devoirs qui sont les leurs vis-à-vis de l'enfance. La question est finalement de savoir si nous, adultes, nous agissons ou nous renonçons à accomplir ces devoirs que nous impose la vie en société ?
De ce point de vue et comme beaucoup d'autres intervenants sur ce blog en font tout comme moi le constat, nous ne sommes apparemment pas engagés pour l'instant sur le bon chemin.
Rédigé par : Michel Deluré | 26 avril 2024 à 11:11
@ Tipaza
Vous ne pouvez pas vous empêcher, c'est le président qui prend pour toutes les fessées que la vie n'a pas fini de vous administrer.
Rédigé par : Aliocha | 26 avril 2024 à 10:19
Question éminemment délicate.
Chaque famille est une société en réduction, avec sa vie, ses façons de faire, ses règles. La société, à l'échelle nationale, doit-elle s'en mêler ? Jusqu'où ?
Punir un père violent, évidemment, mais interdire la fessée ?
Face à un caprice d'enfant, d'interminables explications valent-elles vraiment mieux qu'une tape sur la main aussitôt comprise et qui permet de passer à autre chose ?
Je ne crois pas en la violence, elle n'est pas un remède, jamais, je crois en la parole et en la vérité. Mais comment apprendre à un enfant, qui ne maîtrise pas encore la parole, les mérites de la parole et de la vérité ?
"Que ton non soit non et que ton oui soit oui" : autrement dit, ne jamais dire oui après avoir dit non. Tout un programme...
"Dans les peines tu enfanteras des fils" : faire de ses enfants des fils conscients de leur filiation et donc aptes à devenir pères à leur tour est une tâche longue, difficile, qui demande un grand dévouement, et qui peut passer par peines et chagrins...
NB. Quel contraste entre l'absolue non-violence de beaucoup de jeunes parents modernes et l'extrême violence de tant de décisions politiques nationales et internationales !
Qu'il est étrange que, ayant aboli la peine de mort, nous pratiquions ou approuvions tant d'exécutions extra-judiciaires !
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 26 avril 2024 à 10:05
Fessée or not fessée ? That is the question ?
Ben non, ce n’est pas la question, comme quoi même les plus grands poètes peuvent se tromper.
La question est l’attitude juste au moment juste devant l’enfant en attente d’une réaction qui lui ouvrira la porte de la vérité des adultes. Celle dans laquelle il va plonger bientôt.
Et cette attitude juste est le résultat de l’éducation interactive parents-enfant, chacun enseignant à l’autre comment se comporter.
Exemple concret :
Montaigne raconte que son père dans un souci d’éducation douce le faisait réveiller au son d’un instrument, l’épinette en vogue à l’époque ou la flûte, de sorte qu’il quittait le monde du rêve et entrait dans le monde réel en douceur.
Or donc, imaginez un père qui réveillerait sa petite fille, adorable, douce et tendre, au son d’une flûte.
Un matin rose empli de douceurs et tendresses.
Imaginez ce même homme essayant de réveiller une chambrée de trois garçons, d’âge se suivant d’un an ou deux ans, futures graines de sports extrêmes, au son de la même flûte, et du même air aussi bien joué.
Eh bien ça ne marche pas, et c’est là qu’on comprend l’erreur fatale d’interactivité, et le rôle essentiel du clairon et du coup de gueule de l’adjudant de service dans une chambrée de parachutistes.
Voilà c’est ça l’interactivité parents-enfants et l’attitude juste face aux circonstances.
Pour en revenir au réel de la politique :
Imaginez un petit garçon narcissique, comme le sont souvent les enfants, et de surcroît vaniteux, insolent et pire que tout, nombriliste, imaginez un père ou une mère appliquant les bêtes principes d’un habeas corpus mal compris et ne donnant pas des fessées récurrentes, comme il en faudrait.
Résultat, ce garçon, récupérable peut-être, est devenu un adulte nombriliste, insolent, vaniteux et pire que tout narcissique et empoisonne la vie de dizaines de millions de Français à qui il doit tout, comme l’enfant qu’il était devait tout à ses parents.
Et son narcissisme le pousse même à détruire son jouet, la France, en espérant qu’on lui en donnera un plus grand, une certaine Europe technocratique dont il sera le maître absolu puisqu’elle ne sera plus démocratique.
Voilà le résultat d’un déficit de fessées chez certains. ;-)
Rédigé par : Tipaza | 26 avril 2024 à 09:29
"Edwige Antier a raison, je comprends Ramzy Bedia..." (PB)
Tout est dit : le principe et l'exception, quand le ou les parents sont dépassés.
Enfin, tout est dit... Je pense qu'il faudrait s'abstenir d'avoir des enfants quand on a trop de problèmes sociaux et/ou psychologiques.
Je comprends très bien qu'on n'avorte pas d'un enfant survenant par accident, je ne parle que de ne pas concevoir ce dont il serait bien étonnant qu'on le mène à bon port.
Il y a, dans les publicités sur le crédit, l'indication furtive, mais réelle, qu'il faut le rembourser.
Et moi je dis que si on prend le crédit sur l'avenir d'avoir un enfant, il faut rembourser ce dernier des souffrances inévitables de l'existence en réfléchissant bien à cette question puis en faisant le maximum pour lui.
Pour illustrer les contre-indications à avoir des enfants, la pédophilie et la jalousie me viennent instantanément à l'esprit. Pour les pédophiles, se créer des tentations, c'est le cas de le dire, n’apparaît pas comme l'action la plus judicieuse de l'année.
Le danger de la jalousie est plus insidieux, mais il m’apparaît qu'on refusera que son enfant ait une meilleure vie que soi, lui barrant par exemple la porte des études parce qu'on n'en avait pas eu la chance.
De façon plus générale, il serait bon que les générations vieillissantes ne gâchent pas les chances des émergentes.
Ce qu'on ne fait pas forcément en pleine conscience en disant que si on n'a pas eu droit à quelque chose, les successeurs non plus ne doivent pas le recevoir. L'habitude peut suffire à toujours plus enraciner la brutalité, qui n'est jamais que le droit du plus fort. Je félicite donc notre hôte d'avoir su évoluer.
Je ne pense pas que mon avis ait un poids énorme : nous ne faisons pas partie de la vie collective de notre hôte, et il serait bien étonnant que nous soyons dans sa vie individuelle !
Bref, et puisque je suis là, allons contre ce qui meut les conservateurs des baffes, savoir l'attachement à la mauvaise coutume et la confusion des sujets.
La mauvaise coutume.
Il y a des raisons structurelles de garder les mauvaises coutumes : on sait que c'est le passé qui nous donne de quoi avoir une certaine maîtrise du monde, mais on ignore quoi au juste, on garde donc tout. Cette prudence se comprend, certes...
Mais les injustices proliféreraient si on n'abolissait pas les mauvaises coutumes, et les chevaliers, outre se battre entre eux pour la gloire, jouer les troubadours auprès des dames, et chercher le Graal et noise aux monstres, abolissaient les mauvaises coutumes.
Sans dire qu'il faut forcément être un héros pour abolir les mauvaises coutumes, il faut un certain courage, les ancêtres et les voisins disent ? Il faut se dresser et avancer : et moi, je dis, avec la science et les images des lésions cérébrales laissées aux enfants, est encore mieux.
La confusion des sujets.
Quand la gifle, que dis-je ? Bien pire avait cours de plein droit contre les enfants, le harcèlement scolaire existait déjà.
Il n'est pas pertinent de faire mine de croire que l'un chasse l'autre. Les nouveautés dans cet abus ? Eh bien, Internet : l'enfant agressé à l'école peut aussi l'être chez lui : pas de répit à son enfer. Et qu'on ne dise pas qu'il n'a qu'à ne pas y aller, cela fait partie du monde des jeunes, et on ne saurait attendre d'un enfant un comportement de renonçant. De toute manière, la chose serait injuste : c'est aux persécuteurs d'être exclus des écoles qu'ils polluent comme des réseaux sociaux qu'ils infectent.
Je pense que notre société n'est pas si incohérente qu'on le dit, on se met et à s'élever contre les brutalités familiales, et à condamner le harcèlement, en l’occurrence entre jeunes.
Hélas, on ne le fait pas assez fortement. Alors que comme disait l'autre "il faut que ce qui est juste soit fort".
C'est d'ailleurs à mon avis le problème, l'effort d'être juste consomme une grande part des forces disponibles, et il en reste moins pour l'action. Eh oui, la force n'a rien d'illimité !
L'être humain n'est vraiment pas bien fait, le pauvre, enfin, tout ce qu'on peut dire néanmoins, c'est qu'à force d'essayer d'être juste, on agit avec plus de justice, et qu'on voit mieux divers abus auxquels remédier, dans une quête sans fin.
Rédigé par : Lodi | 26 avril 2024 à 08:20
Dans les années cinquante, les précautions pour ne pas "traumatiser" les enfants désobéissants n’existaient pas encore. C’est ainsi que je me suis pris quelques fessées, torgnoles et même du martinet. Petit accessoire pédagogique qui se vendait dans toutes les bonnes quincailleries.
Depuis, une loi interdit les châtiments corporels. Il faut expliquer à ses enfants les règles du respect, de la politesse, sans s’énerver, ce qui, au demeurant, les fait encore plus enrager.
Moyens coercitifs autorisés en cas de rébellion: supprimer l’argent de poche, confisquer le smartphone ou la tablette pendant quelques jours, en espérant que l'enfant fasse ses excuses.
Avec le recul, nous ne pouvons que constater l’échec de ces mesures empreintes d'humanité.
Rédigé par : Achille | 26 avril 2024 à 07:26
Coluche, ou quand on n'a pas les moyens de cramer une mini pour administrer une correction:
"Ils battent leurs gosses parce qu'ils peuvent pas avoir de chien".
Rédigé par : Aliocha | 26 avril 2024 à 07:21
Espoir qu'il s'en souvienne, vie éternelle : il s'en souvient.
Rédigé par : Aliocha | 25 avril 2024 à 23:56
À Rome, le pater familias avait droit de vie ou de mort sur ses enfants et sa femme. Concernant la femme, ce droit a été réduit, si ne n'est en droit tout au moins en fait, aux cas d'adultère, puis seulement en cas de flagrant délit.
Aujourd'hui, le mari qui trouve sa femme mélangée avec un homme dans le lit conjugal, a tout juste le droit de lui demander de l'excuser de lui demander pardon pour le dérangement.
Je dis pas que les premiers n'étaient pas un peu durs, mais de là à en arriver aux moeurs actuelles, il y a une marge.
Concernant les enfants, l'hypocrisie est plus perverse.
La mère seule a droit de vie et de mort sur l'enfant à naître, et cela jusqu'à la veille de la naissance programmée, selon son bon vouloir au prix d'une petite comédie.
Le père a juste le droit de se taire s'il ne veut pas en plus être accusé de violence morale.
Pour en venir au sujet de l'angoisse du jour,
Vous filez une antoine au gniard qui vous a traité, vous, son père, d'enc*lé, cela dans le souci d'assurer sa bonne éducation, et vous voilà traîné devant un tribunal.
Que faut-il faire ? Le priver de clopes ? Lui péter son portable ? Lui dire "Mon petit, allons voir si la rose
Qui ce matin avoit desclose
Sa robe de pourpre au Soleil,
A point perdu ceste vesprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vostre pareil ?"
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 25 avril 2024 à 22:36
@ genau | 25 avril 2024 à 18:48
Votre anecdote me rappelle une séquence du film « L’Aventure c’est l’aventure avec Lino Ventura ».
Le père du petit c*n avait dû voir le film… 😊
Rédigé par : Achille | 25 avril 2024 à 22:01
@ genau | 25 avril 2024 à 18:48
"le seul charme total, c'est le sourire d'un petit enfant que vous croisez, parce que derrière cette petite manifestation, il y a l'espoir qu'il s'en souvienne."
Oh comme je partage votre commentaire, grand âge compris !
D'autant plus que lorsque vous souriez à un petit enfant, au supermarché ou ailleurs, il vous réplique en souriant !
Bien sûr il faut éviter de sourire aux adultes qui vous soupçonnent immédiatement eux seuls sachant pourquoi ! Un vieil homme qui sourit à un enfant, il y a du crime dans l'air :)
Rédigé par : Claude Luçon | 25 avril 2024 à 20:05
On voit ce qu'a donné la méthode éducative de cette pédiatre sur notre président bien-aimé: un père absent au sens figuré, aucun cadrage, avec comme conséquence la recherche continuelle dans la provocation d'un adversaire le recadrant ferme.
Jusqu'à rechercher le conflit armé jusqu'auboutiste: "même pas cap Poutine !"
Le problème est que nous sommes spectateurs de ce spectacle lamentable et peut-être futures victimes.
Rédigé par : hameau dans les nuages | 25 avril 2024 à 19:36
On parle encore de ça ? Mais c'est de l'archéologie. Je me souviens, en 1968, d'un garçon qui, dans le salon de ses parents, critiquait vertement notre société et faisait l'apologie de la révolution en cours. Le père, chef d'industrie, ou médecin, ou autre, a écouté calmement la diarrhée verbale, puis, sortant dans le jardin, a incendié la Cooper du jeune exalté, offerte, bien sûr.
Quel scandale ! Les journaux, de gauche bien sûr, ont ironisé, vilipendé, accusé, condamné, voué aux gémonies.
En famille, on a bien rigolé.
Il n'est pas utile de critiquer, l'évolution s'en charge. Je suis à la toute fin de ma vie, tout me paraît explicable, mais le seul charme total, c'est le sourire d'un petit enfant que vous croisez, parce que derrière cette petite manifestation, il y a l'espoir qu'il s'en souvienne.
Rédigé par : genau | 25 avril 2024 à 18:48
Remettons les choses à leur place et reconnaissons que sur l'échelle de la violence, il y a tout de même une marge et qui n'est pas ténue entre la simple fessée ou le coup de pied aux fesses et certains châtiments corporels plus sévères. Et je ne pense pas que l'administration par les parents des premiers soit de nature à traumatiser les enfants et à les marquer à vie ! N'exagérons rien. Ce type de correction, appuyée évidemment de pédagogie, a la vertu au contraire de faire prendre conscience à l'enfant de l'erreur qu'il a commise, de l'amener à réfléchir sur la notion de Bien et de Mal et de s'interroger avant toute récidive éventuelle.
Ce n'est sans doute pas la panacée mais c'est en tout cas, si nous en jugeons par le comportement offert par une partie de notre jeunesse actuelle, apparemment beaucoup plus efficace que le laxisme qui préside désormais à l'éducation des enfants.
Nous cherchons souvent des excuses trop faciles (liberté, manque de disponibilité des parents, situation économique, financière ou sociale de ces derniers, réseaux sociaux) pour justifier la dérive des comportements des enfants. Sans vouloir négliger ces causes bien réelles, il y a surtout de la part de tous les intervenants, Etat comme parents, un manquement à leurs devoirs premiers aggravé par une déperdition du principe d'autorité.
Lorsque l'autorité n'existe plus, la porte est ouverte à toutes les dérives.
Rédigé par : Michel Deluré | 25 avril 2024 à 17:01
Pôv’France, nos jeunes croulent quotidiennement culturellement et éducativement sous les coups de couteau, les tabassages mortels, lynchages, harcèlements, overdoses de drogues, fusillades, règlements de comptes, représailles sanguinaires, menaces, chantages, attaques à domicile, le tout filmé et vu sur les réseaux sociaux par des millions de supporters et de fans des bourreaux et criminels intouchables impunis et confortés dans leur délinquance par une justice complice, voilà qu’aujourd’hui on nous parle de :
La lutte contre la fessée ! Il y a même une loi ! J’hallucine grave bien que je sois à jeun, ni pinard ni fumette, que du café, est-ce normal docteur ?
Je n’ai vraiment rien à rajouter sinon je vais encore me fâcher avec la charte et dans le mot fâcher il y a facho, sauf qu’après avoir lu ce billet, un mix de brocante vintage soixante-huitard, je suis aplati de rire sur la moquette du salon et n’arrive plus à me relever.
Heureusement, tous nos djeuns richesses prix Nobel de la Ceufran ne savent lire que le patois arabe, plutôt surdoués en maths concernant les prix de barrettes de « beuh » tagués sur les murs des points de deal ; leur imposer de lire ce billet sur la fessée en bon français devenu langue morte, aussitôt panique générale sur tout le territoire islamo narco.
Ramzy, au s’cours ! Et un grand merci à Philippe pour ce doux moment de lecture abracadabrantesque hallucinogène.
Rédigé par : sylvain | 25 avril 2024 à 11:48
Curieux cette frousse des châtiments corporels. Une bonne fessée, ou une claque de la part de ses parents peut être parfaitement éducatifs quoi qu’en pouvait dire Edwige Antier et préférable à d’invraisemblables palabres pour persuader le délicieux bambin qu’il s’est conduit comme un imbécile.
Un coup de baguette sur les doigts d’un élève inattentif ou turbulent ne me semble pas être un attentat à la dignité humaine et a l’avantage d’une peine immédiatement corrélée à la faute. Le fameux carcan qui expose à l’indignité publique des escrocs de petite envergure ou des cols blancs ayant abusé de biens sociaux est beaucoup plus éducatif qu’un vague bracelet attaché à la cheville du délinquant.
Le danger serait la dérive vers une forme de torture. Les enfants battus existent déjà chez des parents indignes. Les maltraitances des élèves sont pratiquées par leurs ennemis de bandes rivales. Les mises au pilori sont pratiquées avec enthousiasme par les médias et ceux qui les manipulent. Les interdictions de châtiments corporels ne privent ni les tortionnaires, ni les abuseurs. Le langage du corps a sa valeur quand il est mesuré.
Rédigé par : Olivier Seutet | 25 avril 2024 à 11:09
« ...je retiens une double conclusion miraculeuse : que cette éducation aimante mais à la dure n'ait rien dégradé chez Ramzy » (PB)
Qui bene amat bene castigat.
Mais allez donc faire comprendre cela à un législateur borné...
Rédigé par : Exilé | 25 avril 2024 à 09:29
Nous devenons parents sans vraiment d’expérience. Nos seules références sont celles de nos propres parents ou de l’entourage proche (sans réseaux sociaux à mon époque). Il n’y a pas de règles précises, peut-être quelques observations, quelques propositions d’aide (ou pas).
Il y a quand même des constantes tels l’ambiance sociale, l’état psychologique, physique, financier des parents, avec des conséquences très variées de la réussite jusqu'à l’abandon de soi-même et des autres.
Votre post, excellent par ailleurs, nous montre bien que ces dérives négatives (ou positives) ne doivent pas être restreintes à une simple chronique dans la rubrique faits divers.
Rédigé par : Gilles | 25 avril 2024 à 08:19