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28 avril 2024

Commentaires

Julien WEINZAEPFLEN

Cher Philippe,

Un regret pour commencer: c'est le prisme un peu "CNews" à travers lequel vous appréhendez le parcours et la personnalité d'Emmanuel Leclercq: vous l'assignez à résidence en parlant de ses "origines préoccupantes" et vous insistez sur le fait qu'il aurait pu "mal tourner" alors que non, puisqu'il est un héritier décalé à la Moïse, sauvé, non pas des eaux, mais des détritus tel un diamant dans la boue, non par la fille de Pharaon, mais par "mère Teresa en personne" et confié à des parents adoptifs qui vont jouer à plein leur rôle en s'oubliant pour se mettre au service de son histoire et de celle de ses frères et soeurs.

Être sauvé après un trauma originel apporte en dépôt un trésor inestimable. C'est une rédemption d'avant les échecs personnels qui garantit mieux que la rédemption d'après-coup qu'est en partie la rédemption chrétienne, qui cautionne le baptisé, mais dans la nuit.

On a beaucoup reproché à mère Teresa (et je n'ai pas été le dernier à le faire) sa charité aux extrêmes: le mourant, l'enfant des poubelles d'un côté et ses liens avec des riches de l'autre, pour faire avancer ses causes. Mais le peuple indien lui sait gré de ses actions, c'est un premier indice de la fécondité de son apostolat. Elle les a menées dans le doute sur le sens de ces actions, dans la nuit de la foi, second mérite.

Et puis j'ai le témoignage d'un ami qui allait régulièrement déjeuner à Paris chez les soeurs de mère Teresa rue de la Folie-Méricourt et qui me répétait très souvent combien leur accueil était réellement inconditionnel. Un indice faible est qu'elles ne privaient pas de vin les indigents. Chacun se servait à la fortune du pot et la régulation se faisait naturellement, par et dans la confiance.

J'ai écrit plus haut qu'Emmanuel Leclercq était un héritier décalé. Je m'explique sur cette formule qui ne se veut pas offensante. Tout d'abord, il doit apprivoiser un décalage. On le lui fait ressentir à plusieurs reprises au cours de sa vie à travers son professeur principal qui veut faire de lui un groom d'hôtel, puis à travers son directeur de thèse qui le lâche, puis ses référents de séminaire qui font de même. Être sauvé a priori pour être lâché ensuite, dans sa descente aux enfers, il a dû se dire: "tout ça pour ça".

Une explication qu'il vous donne me parle en particulier: au séminaire, ses maîtres de théologie lui disent que la théologie n'est pas l'art de se poser des questions, mais de recevoir la Parole de Dieu. Il ne fait pas bon être "l'enfant des pourquoi" en théologie, mais la femme réceptacle, autre infantilisation de la figure féminine, infantilisation à la sainte Thérèse de Lisieux où l'enfant n'est pas le rebelle espiègle qui n'en fait qu'à sa tête, mais celui qui se précipite dans les bras de son père. La théologie pose plus de questions qu'elle n'apporte de réponses, encore faut-il qu'elle veuille se les poser.

Emmanuel Leclercq doit apprivoiser un décalage et c'est un héritier décalé, parce que l'adoption propose un héritage indirect et que, pour assumer cet héritage, il faut lui concilier son décalage. L'héritage est réel, même au sens que Pierre Bourdieu donne à ce terme. Il provient de la bonne volonté des parents qui ont fait le choix de transcender une stérilité apparente par une fécondité qui est un sport de combat. Mais comment faire entrer sa propre histoire dans cette bonne volonté parentale et faire de tout ce capital, actif et passif, un exercice de gratitude ? C'est tout le défi qu'a relevé Emmanuel Leclercq et aussi celui que lui ont lancé oblativement ses parents adoptifs: "Considère chaque épreuve comme une preuve, tu dois faire tes preuves, tu es capable de faire quelque chose, donc tu dois réussir". Mais "pour réussir il faut t'épanouir, merci d'exister, il faut travailler bien qu'il n'y ait rien à faire (adage ésotérique), il faut se connaître et s'apprécier dans sa plus grande qualité (définition de la connaissance de soi dans l'acceptation donnée et trouvée par mon meilleur ami).

Ce double message est l'aporie d'Emmanuel Leclercq. C'est l'aporie du décalage, c'est l'aporie du handicap, à laquelle je m'oppose à titre personnel: la personne décalée ou handicapée n'est pas corvéable à merci à l'enfer de la preuve. Son combat le plus difficile est de faire accepter son décalage.

Emmanuel Leclercq n'a pas résolu cette aporie, mais on n'est pas forcément en mesure de résoudre toutes ses contradictions. C'est pourquoi il veut, c'est tout à son honneur, "démocratiser la philosophie" à la manière d'un Michel Onfray dans ce qui était son Université populaire fondée après le "séisme politique" de 2002. Pour lors il démocratise l'éthique, il cherche une "sagesse pratique" avec Paul Ricoeur, il décline les applications de la prudence dans le soin et dans d'autres domaines.

L'éthique est une épreuve nécessaire, mais c'est une épreuve dans la preuve. Je souhaite à Emmanuel Leclercq de comprendre qu'il a été trop éprouvé pour avoir encore quelque chose à prouver, pour avoir encore à faire ses preuves. Il n'a pas de dette à payer ni de reconnaissance de dette à honorer. Il a reçu gratuitement, il peut donner gratuitement. Abandonné, puis sauvé à l'origine, il peut se donner par surcroît s'il veut, s'il est assez fort. En attendant et quoi qu'il choisisse, merci à lui d'exister.

Vamonos

L’entretien avec Emmanuel Leclercq contient de nombreux centres d’intérêts.

Tout d’abord il raconte avec une grande lucidité ses origines connues, quand il a été sauvé par une femme en sari dans les bidonvilles de Bombay. En 1982, la métropole indienne ne s’appelait plus Elephanta et pas encore Mumbai. Elle n’était plus dans le giron de l’Empire Ashoka et pas encore la capitale commerciale de douze millions d’habitants. Mais depuis des milliers d’années, c’est la porte de l’Inde.

Emmanuel a pris la porte pour sortir de l’Inde, certes il a quitté sa condition d’orphelin mal nourri mais je pense que ses racines, sa psychologie profonde, sa force vitale sont restées liées au subcontinent indien.

Ensuite, dans cet entretien, Emmanuel Leclercq raconte simplement avec lucidité les conséquences des décisions prises par une hiérarchie qui juge et qui jette à la rue. Ses parents biologiques, les professeurs de son lycée, le directeur du séminaire, la conseillère de Pôle Emploi etc.

Enfin dans cet entretien, le fil conducteur est la combativité. Il faut toujours se relever. La vie est un combat. Il n’y a que le travail qui permet de se relever pour vivre.

Pour ma part, j’ajouterai que j’ai eu cette grande chance d’avoir vécu en Europe, principalement en France et en Asie, notamment en Inde. Je n’ai en revanche pas suivi des études prestigieuses dans les domaines de la psychologie, de la théologie et de la philosophie. Toutefois ma formation d’ingénieur et ma curiosité sont des atouts indéniables. Il me semble pertinent de constater que la foi est comme un ciment, une fondation sur laquelle on peut construire une situation solide.

La religion chrétienne est incluse dans la religion hindouiste. Les vedas existaient avant la bible. Krishna et Jésus possèdent tant de points communs. Au Cachemire, une tombe est présentée comme étant celle de Jésus.

Emmanuel Leclercq agit en fonction de son âme et de sa conscience qui sont deux entités différentes. La conscience relie le corps à la terre. L’âme assure la connexion de l’esprit avec le cosmos et les autres âmes.

Lodi

@ Axelle D | 30 avril 2024 à 12:14
"Beaucoup de baratin et de parlote pour ne rien dire et surtout s'exonérer d'agir."

Le "baratin" est ma manière de voir. En tant que dans une Eglise où on a le plus possible imposé la croyance et l'action par la force, vous ne faites que reproduire en petit la manière séculaire d'agir des gens de votre espèce.

"La fermeture de l'école néoplatonicienne d'Athènes (529)
L'empereur byzantin Justinien (483-565) lança des édits de proscription contre les païens, les juifs, les ariens, et de nombreuses sectes. Tous étaient exclus du service militaire, des postes publics et de l’enseignement. C'est dans ce cadre qu'une ordonnance prise en 529 et envoyée à Athènes, interdit ‘d’enseigner la philosophie’, d’‘expliquer les lois’, et de ‘jouer aux dés’. L'Empire romain interdit d’abord l’enseignement de la philosophie hellénique, fit fermer les écoles d'Athènes, dernier asile des lettres et de la philosophie, et finit par en confisquer tous les biens. On estime généralement qu'aucune activité philosophique n’a pu reprendre à Athènes après les mesures d’interdiction de 529.

La vigueur renaissante de l’école néoplatonicienne sous l’impulsion de Damascios le Diadoque pourrait être une cause des mesures prises par Justinien contre les philosophes, lesquels incarnaient une vive résistance contre le christianisme. En effet, Damascios accomplit une véritable réorganisation de l’École néoplatonicienne, tombée en décadence après la mort de Proclos (485)5, sous l'effet de facteurs aussi bien internes qu’externes (triomphe du christianisme). Damascios était perçu comme un « homme épris de recherche au plus haut point, qui a introduit en philosophie bien des travaux épuisants » (cf. Simplicios). Damascios a consacré sa vie à l’étude des textes de Platon et d’Aristote. L’amour du labeur de la pensée était pour lui, comme pour ses maîtres à penser un trait naturel du philosophe authentique."
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89cole_n%C3%A9oplatonicienne_d%27Ath%C3%A8nes

Ces "baratineurs" s'opposaient aux gens comme vous, on les comprend : c'était une action capitale...
Et perdue : l'action, la force s'est imposée.

S'opposer à une manière erronée de voir est une action, de plus, elle peut déboucher sur d'autres actions.
Dans mon cas, la déploration sur la condition humaine débouche sur l'action d'encourager les recherches scientifiques, qui pourraient permettre de sortir de notre malheur : savoir les recherches médicales de haut niveau, savoir après avoir couru après les maladies, les recherches en longévité. Moins parer aux conséquences que remédier aux causes.

Il y a votre argument d'autorité on ne peut plus ridicule : personne ne s'oppose aux actions de mère Teresa, par contre, je ne vois pas en quoi l'instrumentaliser dans un débat est un signe de gratitude face à elle. Enfin, vous êtes un symptôme d'un manque de reconnaissance plus général.
Je ne veux pas dire seulement de gratitude en action, mais de réflexion sur cette dernière.

Ce qui m'a fait réagir est : "Pour commencer, c’est idiot : comment peut-on remercier quelqu’un d’exister, alors que personne n’est responsable de sa propre naissance ?" de Rober Marchenoir, à propos de remercier quelqu'un d'exister.

Mais comme il ne fait qu'illustrer cette question et que je parlais plus généralement des malheurs humains et de la voie pour en sortir, je n'ai pas cru devoir m'adresser à lui.
C'était si général que cela ne pouvait guère viser que le monde ou tout le monde, ou peut-être F68.10, esprit véritablement universel.

Bref, je pense que quand on apprécie quelqu'un, on a des raisons de le remercier d'exister. Cependant, il faut faire preuve de tact, étant donné que nous ne sommes jamais que des mortels, des effondrements permanents, le dire peut renvoyer à cette déplaisante réalité.
Tout dépend donc de la personne, de la manière et du moment, comme en fait c'est le cas pour toutes les actions.

Agir pour agir n'est pas non plus pertinent, certaines actions ont du sens, d'autre non, cependant, aider la résistance ukrainienne, à savoir un peuple refusant l'invasion et étant une démocratie, est le paradigme de l'action indispensable.
Et non se cacher derrière des figures tutélaires comme le Général ou mère Teresa en dénigrant ce combat du présent. De même que la réflexion n'est pas se cacher derrière celle de certains ou de dénigrer celle des autres sans jamais dire en quoi elle serait vraie ou fausse.

Et vous défendez l'action sans jamais dire quelle action, comme si toute action était bonne, et surtout celle liée à la croyance.
Or non, il se pourrait bien par exemple qu'une réflexion amène à une absence d'action pertinente : si on croit à un dieu tout-puissant créateur mais que le monde est ce qu'il est, on ne peut pas dire que dieu soit bon, et le mieux est de ne pas le prier.
Si on croit à un ou des dieux, et qu'on est en compétition pour que chacun prouve sa valeur, par exemple dans une compétition, il ne faut pas espérer que l'être ou un des êtres en question vous aidera, car cela serait un avantage indu.

Bien sûr, on pourra me dire que certains croyants aidés par la foi font des choses bien, mais le bilan est désastreux.
Par exemple le problème des enfants que les parents ne peuvent assumer quand ils arrivent n'existerait pas s'ils avaient recours à la contraception, or l'Eglise dont faisait partie mère Teresa s'y oppose toujours, et ce jusque dans ses derniers développements, évidemment :

https://www.lepelerin.com/religions-et-spiritualites/lactualite-de-leglise/pere-bruno-saintot-vasectomie-8519

La messe est dite.

Axelle D

@ Lodi | 30 avril 2024 à 05:04

Beaucoup de baratin et de parlote pour ne rien dire et surtout s'exonérer d'agir...
À l'inverse d'une Mère Teresa dont les rares paroles étaient enracinées dans l'action.
De même que la méditation, qui nous est personnelle et que nul ne saurait s'approprier (ainsi que vous le faites de façon si abrupte et récurrente), n'est destinée qu'à nourrir et faire fructifier nos engagements (et non pas alimenter vos innombrables préjugés et aigreurs).

Lodi

De la gratitude et du lyrisme.

On ne devrait pas obliger les gens à trop de choses, et pour leur liberté, et parce qu'ils ne comprendraient pas, de toute façon. Et certaines paroles devraient être réservées à certaines circonstances, mais...

Mais si on admire ou aime quelqu'un, on peut être conduit à le remercier d'exister.
Parce qu'à la source de ce que fait quelqu'un, il y a ce qu'il est. Tant à la question du fait qu'on n'a pas choisi d'exister, certes, mais outre qu'une personne pourrait dégénérer de ces qualités, en négligeant de les cultiver, outre que toute personne pourrait parfaitement choisir de se tuer, il y a le fait de sentir en soi de la reconnaissance pour l'existence d'une telle personne.

Quoi de plus juste que de faire remonter cette joie à son destinataire ?
Sinon, on étouffe cette joie, ou on anéantit cet enthousiasme, ou bien encore, on se met à supposer quelque cause indémontrable, tel un créateur, et on nourrit la religion, qui nuit tant au monde.

Que de détournements abusifs ! Il ne faudrait pas remercier le bien, ni non plus présenter ses excuses à une personne à qui on aurait fait un tort injuste mais nourrir le pouvoir du prêtre par le confessionnal ? On est, trop souvent, insoucieux de ses joies et devoirs, les corrompant en les détournant, comme l'eau croupit trop loin de son courant.

De là à remercier tout un chacun d'exister ? Pour cela, il faudrait être un être doté d'un émerveillement universel, ce qui est bien beau quand on parvient à trouver quelque lumière dans n'importe quoi mais pas quand on la met où elle est absente.
Merci d'exister pour tous ? Non, pas à Poutine, par exemple. Le vampire serait plus excusable de ses crimes d'obéir à sa nature, encore qu'il pourrait se procurer un autre sang que celui de ses congénères.

C'est la une vision éminemment areligieuse.
Cependant, si on imagine un créateur tout-puissant qu'on présume bon et qui en plus a commenté sa création comme bonne, dire que tout est bon serait logique. La foi humaniste peut aussi conduire à trouver que tout être humain est si bon qu'on doive en célébrer l'existence.
Bref, foi et raison se concilieraient ? J'y trouve pourtant de sérieux désaccords. Comme dans un couple à dispute, ils doivent se réconcilier sur l'oreiller !

Célébrer les disparus a ceci de poétique que cela fait durer leur lumière, comme celle, morte, des étoiles.
Mais comme il est douteux que les défunts nous entendent, on peut remercier les vivants, de manière implicite, dans des anniversaires, qui les célèbrent une fois par an, ou toute l'année.

Il est bien triste que nous soyons mortels, souffrants, et finalement assez peu intelligents. On peut essayer de changer tout cela par le science, vaste programme, conquête non de l’ouest, mais des frontières de notre nature. Levée de la malédiction pesant sur nous, enfin, façon de parler, d'un tic tac en nous, contrastant avec le silence d'être vivants faits pour vivre toujours, sauf quelque accident, comme les méduses.
Comme nous ne valons pas moins que les animaux à fourrure, nous avons pris la leur pour nos vêtements. Comme nous ne valons pas moins que les êtres vivants amortels, nous pouvons nous inspirer d'eux pour la longévité :

https://www.bioxegy.com/post/m%C3%A9duse-immortelle#:~:text=Cette%20m%C3%A9duse%20immortelle%2C%20de%20son,de%20r%C3%A9paration%20de%20son%20ADN%20!

Je récuse que nous ne soyons pas prêts pour l'immortalité... C'est à la mortalité que nous ne sommes pas adaptés, en vérité.
À la mortalité et à la souffrance ! Tantôt c'est la faute d'un messager, tantôt de l'être humain, tantôt c'est la vie qui nous attend après la vie, tantôt c'est la brièveté et les souffrances de la vie qui ont font le sel.
On critique sadiques et masochistes faisant des coups le sel de la sexualité, mais on célèbre les visions du monde l'érigeant pour la vie entière de l'être humain, cherchez l'erreur.
De tels dénis montrent à quel point tout cela nous ronge de l’intérieur, en vérité.

Il faut arrêter de le nier, ou de vouloir attendre que les gens soient meilleurs pour leur accorder d'accéder à mieux. Vu que c'est précisément les maux qui nous accablent qui nous rendent médiocres et aigris.

Imaginez que Gérard soit accusé à tort et croupisse en prison... Trouverait-on juste de conditionner sa libération aux évaluations en tout genre que le pouvoir s'abattant sur lui se complairait à lui faire passer ?
J'espère que non... En tout cas, tel n'est pas mon cas, l'impuissance dans laquelle certaines personnes sont placées ne donne pas le droit de les prendre en otage de ses caprices moraux.

Or il en va de même pour tous, dans tous les cas. Tant pis pour ceux qui ont édifié leur pouvoir sur quelque magistère moral fondé sur la justification de notre enfermement. Ou tant mieux : si on souhaite le meilleur, n'est-on pas heureux de le voir advenir, d'où qu'il vienne ? La vanité, ou la liberté, telle est encore la question. Mieux valait que notre pays soit délivré par les Alliés, que pas du tout, en attendant Godot, je veux dire un soulèvement de masse victorieux de notre pays.

En tout, il faut essayer de ne pas faire d'anachronisme, il était bien excusable de justifier l'injustifiable, ce que l'être humain fait presque toujours, quand une force irrésistible s'abat sur lui.
Les gens ont du mal à nier que A soit bon s'ils n'ont pas un plan B, ils sont aussi du genre à prier pour avoir la foi pour gagner le paradis au cas où et leur honnêteté intellectuelle n'est pas... flagrante ?

Mais cela doit être bon pour la survie et l'accumulation, de sorte que l'espère arrive à un tournant : soit continuer à se soumettre à cause des consolations amassées, soit se guérir de nos maux.
Quelle idée, chez certains, d'attendre que nous soyons meilleurs moralement pour franchir le cap : autant espérer d'un mourant de faim des performances d’athlète, puisque c'est notre nature qui nous rend... mauvais ? Presque inexistants et soumis et agressifs serait plus juste.

Pourtant, parfois...
Dans la nuit qui nous ronge, brillent quelques lumières. Il me semble juste de les remercier d'exister, parce que la source de leur clarté, c'est leur personne.

Les gens s'en rendraient mieux compte si les personnes pouvaient se tuer très facilement, à présent, nous avons les inconvénients de tout, qu'on en juge... On a beau dire que la mortalité nos ennoblirait, dans les faits, on soutient que nul n'est irremplaçable, et de fait, chacun est remplacé, une fois mort, cela fait des gens interchangeables.

D'un autre côté, il est très difficile de se tuer. Donc, si telle personne à tel âge, on lui suppose tant d'années de vie, sa durabilité fait qu'on la tient, voire tout un stock de gens, qui sans liberté de se suicider bien effective, et pour la plupart, incapables de rompre les liens avec l'entourage, ne sont absolument pas traités de répondant à leurs qualités.

Non, notre situation ne va pas dans le sens du respect, que ce soit de sa personne ou de celle des autres.
Faut-il être absurde pour œuvrer non à ce que la poussière se change en or, mais qu'elle en adopte les qualités !

Quel monde... En contraste, le peu de bien de personnes de valeur qu'on y trouve peut provoquer un émerveillement semblable à la découverte de l'or ou la marche dans le soleil de l'aube.
Mais si seul le lyrisme poétique le plus débridé remercie ce qui est dénué d'intelligence, toute personne d'une valeur suffisante en mérite le juste tribut.

lucas

Très captivant le parcours d'Emmanuel Leclercq.
Abandonné à sa naissance, il aime autant ses parents naturels que ses parents adoptifs.

Pourtant il y aurait de quoi nourrir une rancune à l'égard d'une mère indienne qui vous abandonne à la naissance et vous dépose parmi les ordures au risque d'en mourir.

Puis il est sauvé par l'action bienfaitrice de Mère Teresa. Suit alors une adoption par une famille française.

Ces traumatismes auraient pu gravement le fragiliser. En réalité, on a le sentiment que l'accumulation d'épreuves l'a renforcé. Car la suite de sa vie professionnelle n'a pas toujours été un long fleuve tranquille. Bien au contraire.

Et aujourd'hui il se présente comme une personne apaisée, heureuse, rayonnante et bienveillante.

Ses élèves ont de la chance d'avoir un prof comme lui.

Claude Luçon

@ Serge HIREL | 29 avril 2024 à 01:32

Qui veut peut !
J'ai vécu ce genre de problème, nous ne manquions pas de stade, nos avions des profs qui nous visaient personnellement dans le but de nous empêcher de faire du sport : athlétisme (800 mètres), handball (à 11 à l'époque sur terrain de football) et rugby dans mon cas de 16 à 22 ans, au secondaire comme en école d'ingénieurs !

Le comble est que de nous deux je suis le plus âgé et c'est pourtant vous qui radotez :)

Achille

@ Serge HIREL | 29 avril 2024 à 14:12
@ Axelle D | 29 avril 2024 à 14:00

Au temps pour moi !

Michel Deluré

@ Serge HIREL 28/08/24 18:28

Je pense qu'il faut toujours se méfier de nos propres impressions, de nos propres interprétations dans le jugement que nous portons sur autrui. Il est souvent difficile de percevoir la vérité de l'autre lorsqu'on ne le conçoit que par analogie à soi-même. Chaque autre possède en fait ses particularités, chaque autre offre une singularité à laquelle il est difficile d'accéder. Nos intuitions, nos ressentis, peuvent certes s'avérer exacts et nous donner une connaissance de l'autre proche de la réalité comme ils peuvent à l'inverse être sujets à erreur.

Serge HIREL

@ Achille | 29 avril 2024 à 10:38

Vous avez écouté Emmanuel Leclercq d’une oreille distraite. Dans son propos, il apporte sa réponse personnelle à votre doute. Il pense que sa mère avait choisi sciemment cette décharge pour l’abandonner et ne l’y avait déposé que très peu de temps avant le passage de Mère Teresa, qui s’y rendait très souvent... Les dix jours dont vous parlez sont entre sa naissance et son abandon.

Simple détail : il me semble qu’habituellement vous êtes plus attentif aux propos des personnes qui se prénomment Emmanuel...

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@ Robert Marchenoir | 29 avril 2024 à 04:12
« On ne peut s’empêcher de constater à quel point [le] parcours [d’Emmanuel Leclercq] est incriminant pour certaines pratiques nationales. »

Un détail cependant : Emmanuel Leclercq n’est pas très précis quant aux établissements scolaires qu’il a fréquentés. Apparemment, son seul contact avec l’école publique est son inscription à l’Université Lyon III...
Quant à la pratique du « bilan d’année » d’un élève devant ses camarades, elle n’était pas rare voici encore peu dans l’enseignement libre. Pour ma part, si cela ne tourne pas à la seule humiliation des « nuls », cela ne me dérange pas. C’est même une belle occasion de mettre en avant l’esprit de compétition...

Axelle D

@ Achille, 29 avril 10:38

Si vous aviez bien écouté l'entretien, notamment à partir de la minute 03:35, vous sauriez que Mère Teresa et ses missionnaires de la charité ont trouvé Emmanuel dans une décharge alors qu'il avait dix jours (compte tenu de la date de naissance inscrite sur son bras).
Cela étant, nul ne sait ce qui s'est passé durant les dix premiers jours de la vie du petit Robin', bien qu'il soit fort probable que la mère ait abandonné son bébé à dessein et très peu de temps avant sa découverte par les Missionnaires de la Charité, sachant que ces derniers faisaient régulièrement des rondes et maraudes afin de secourir les miséreux de toute sortes, voire accompagner les derniers instants des mourants.

sylvain

@ Serge HIREL | 29 avril 2024 à 01:32
"Le problème est même que de très nombreuses collectivités territoriales souffrent d’un manque d’équipements sportifs qui ne leur permet pas de faire face à la demande des établissements scolaires et des associations."

Le problème c'est que les jeunes d'aujourd'hui ont besoin d'appareils hypers sophistiqués électroniques informatiques pour plier un biceps, un abdo et une cuisse et courir sur un tapis roulant et surtout ne pas se mouiller ni se salir ni trop se fatiguer, il y a des compteurs qui limitent les efforts.

Années 60/70 : on courait dans les prés au milieu des vaches, essayant d'imiter les fulgurantes feintes de Bourgarel et du surdoué Jack Cantoni, sans succès ; pour se muscler les cuisses, il y avait partout de morceaux de troncs d'arbres dans la campagne, c'est à celui qui en soulevait le plus ; Benoît Dauga était friand de cet exercice en pleine nature, il était en photo sur le journal en noir et blanc « Miroir du rugby », un énorme tronçon de bois au bout des bras ; pour les abdos, fastoche, assis dans l'herbe, un pote tenait les pieds et vice versa.

C'était du sport bio, pur et dur, on finissait par un festival de passes, surtout les croisées de Jo Maso.

Programme qui ne coûtait pas un sou à la municipalité.

Pas de pleurnicheurs comme aujourd'hui, sportifs ayant toujours droits gratuits sans ayant devoirs de payer, qui courent se mettre à l’abri à la moindre goutte de pluie.

Giuseppe

J'aimerais bien l'entendre là-dessus:

https://youtu.be/QBxtqYyBU_Y?feature=shared

sylvain

Le sport a eu mauvaise réputation du temps de notre jeunesse folle, celle de règne des étudiants gauchistes crabes d'amphis binoclards chevelus pouilleux qui squattaient la presse révolutionnaire mais pas trop : Lutte ouvrière, Avant-garde, Rouge, aux slogans antipatrons, antiriches, antipolice, antitout, les mêmes que ceux des soviets, maoïstes, polpotistes de l'époque.

Liste très révolutionnaire (pas trop non plus), si un jour on devient riche, obligé de porter une Rolex et de dîner au Fouquet's, que vont penser nos camarades de lutte ?

J'en ai retenu un seul, très créatif pour un cerveau pois chiche gauchiste :

"Le sport c'est du fascisme" ! Sous-entendu, le sport amène au fascisme, le fascisme se sert du sport pour endoctriner les foules, etc. etc.

Débats dans les amphis, tracts affichés antisport, interrogatoires surprises dans les facs : "fais-tu du sport ?" Après des "euuuhh" d'hésitation, la bonne réponse attendue par les prêtres gauchistes était négative évidemment, la soumission est bien plus confortable que le risque d'être stigmatisé fasciste.

Il fallait un grand courage pour continuer à faire son footing habituel à la vue de tous ces gardes rouges de la pensée unique totalitaire ; et si jamais vous pratiquiez un sport collectif, foot, rugby, votre équipe était cataloguée section SS nazie.

Les gauchistes sont merveilleux, comme dirait Laspalès : "Y a des vedettes" !

Robert Marchenoir

Il faut être reconnaissant pour les menues grâces du quotidien, affirme un dicton anglais.

Quel bonheur d’être momentanément soustrait au déclinisme habituel, aux piaillements politiciens, au çavapétisme obsessionnel et à l’appel aux tyrans étrangers à venir humilier les Français qu’on n’aime pas !

Il semble que vous ayez décidé de nous offrir un conte de Noël très à l’avance. Au passage, vous avez eu raison de faire de la retape pour votre entretien ; il aurait été dommage de manquer ça.

Emmanuel Leclercq s’est abstenu de faire de l’ironie, ce qui aurait été tellement facile. Mais l’on ne peut s’empêcher de constater à quel point son parcours est incriminant pour certaines pratiques nationales.

Il est ainsi normal, semble-t-il, pour un professeur d’histoire, de faire le bilan de chacun de ses élèves devant sa classe de seconde réunie, de désigner les nuls à l’attention de tous, et d’édicter qu’ils ne sont pas dignes de poursuivre leurs études. Il est aussi normal qu’il assigne tel d’entre eux au métier de groom d’hôtel, spécialiste qu’il est, faut-il croire, de l’hôtellerie et du recrutement.

Il est, de plus, normal, pour un professeur d’université, d’accepter de diriger la thèse d’un étudiant, puis de le laisser tomber comme une vieille chaussette juste avant qu’elle ne soit terminée. Sa conduite est connue de ses collègues, d’ailleurs : il est un habitué de la chose.

Il est également normal, pour les professeurs qui prennent le relais de l’universitaire défaillant, d’exiger de cet étudiant, non pas qu’il finisse sa thèse à laquelle il ne manquait que cent pages sur mille, mais qu’il la réduise à cinq cents pages. (Pourquoi ? ils ont la flemme de se taper mille pages ? mais que font-ils à l’université, alors ?)

Il est tout aussi normal que ces mêmes professeurs, après avoir émis cette injonction humiliante et stupide, fassent assaut de perversité en interrogeant l’étudiant en question, lors de sa soutenance, non pas sur sa thèse ainsi raccourcie, mais sur les quatre cents pages dont ils ont ordonné le retrait !

Il est également normal, apprend-on, que les dirigeants d’un séminaire renvoient un séminariste, au motif qu’il poserait trop de questions. C’est vrai qu’on croule sous les vocations de prêtres, en France, et que toute l’histoire de la théologie chrétienne repose sur l’obéissance aveugle au dogme, et non sur l’alliance de la foi et de la raison, laquelle fut le socle du savoir (qui impose de s’interroger sans cesse), au point d’être à l’origine des plus prestigieuses universités en Europe.

Il est, enfin, tout à fait conforme aux « valeurs républicaines » qu’un fonctionnaire de Paul Employ propose un « travail » de promeneur de chiens à un docteur en philosophie, juste parce que celui-ci a commis l’erreur de dire qu’il aimait les animaux, et que l’administration a besoin d’un prétexte pour pouvoir couper les allocations à un chômeur, car elle n’a pas le courage de lui dire : le nombre de professeurs de philosophie dont a besoin l’Education nationale est fort restreint, et nous en avons déjà des wagons.

À ce stade, on est bien obligé de constater que tous ces pignoufs émargent au prétendu « service public », sauf l’Église, mais est-elle autre chose qu’une branche du parti socialiste français, de même que l’Église orthodoxe russe est une branche du KGB et du ministère des Affaires étrangères ?

Cela n’empêche pas d’autres écervelés de nous assurer que « la santé » est la pierre de touche d’une société juste, que celle-ci ne saurait être obtenue sans « l’hôpital », et que bien entendu « hôpital » ne saurait signifier que « fonctionnaires faisant de la médecine ». Tandis que « l’école » ne peut vouloir dire que « fonctionnaires tenant lieu de professeurs ».

Je peux vous assurer que dans n’importe quelle entreprise privée, le sort normal d’un type qui se prétend directeur de thèse, puis qui renvoie son étudiant juste avant qu’il n’ait fini, c’est de prendre la porte (si tant est qu’il ait pu parvenir à ce poste).

Cela dit, Emmanuel Leclercq semble en effet affligé d’un certain irénisme, comme vous dites délicatement. J’en veux pour preuve son atterrante adresse « merci d’exister », tellement à la mode. Elle lui a peut-être permis d’obtenir la paix le temps d’une année scolaire, mais il y a peu de proclamations aussi ridiculement bisounoursiques que celle-ci.

Pour commencer, c’est idiot : comment peut-on remercier quelqu’un d’exister, alors que personne n’est responsable de sa propre naissance ?

De plus, c’est contradictoire avec le manque de politesse qu’il déplore, consistant à ne jamais dire merci ni bonjour.

Dans l’école libre Michaela dirigée par Katharine Birbalsingh à Londres, on ne dit pas aux élèves « merci d’exister ». On les oblige à remercier quelqu’un d’autre après chaque repas à la cantine.

Ah ! encore une chose : il faudrait que vous ayez un entretien musclé avec le chef décorateur de Fréquence protestante. Le couvre-lit vert pétard sur le sofa au fond du studio, ça ne va pas être possible. Votre invité fait des efforts surhumains pour accorder sa pochette à sa chemise vieux rose, et un canapé Ikea intempestif démolit le tableau.

Serge HIREL

@ Claude Luçon | 28 avril 2024 à 23:29
« Le drame est [que la pratique du sport dans le cadre scolaire] n'est restée qu'une idée en France ! »

Je vous ai apporté la preuve du contraire dans le commentaire auquel vous répondez... Le problème est même que de très nombreuses collectivités territoriales souffrent d’un manque d’équipements sportifs qui ne leur permet pas de faire face à la demande des établissements scolaires et des associations.

Mary Preud'homme

Mère Teresa de Calcutta a sauvé des milliers d'enfants.
Emmanuel Leclercq faisait partie de ces innombrables nouveau-nés sacrifiés et jetés aux décharges parmi les ordures. Et même s'il ne peut s'en souvenir vu son jeune âge à l'époque, il en restera à jamais marqué, tant par la terrible fin qui l'attendait que par l'intervention quasi miraculeuse de cette sainte femme aux mains de lumière et au coeur habité d'un authentique et brûlant amour maternel.

À Mère Teresa :
Dans le cortège lent des souffrances du monde
Se glisse quelquefois le rappel lancinant,
Des parias réfugiés près des mouroirs géants
Et la tête abîmée en mes bras impuissants
Cherche comment saisir un témoin si brûlant

Marche perlée de fleurs et l’audace incessante
De ses gestes irradiant,
Encensant de chaleur le grabat d’un mourant,
Je l’aperçois furtive sculptée de mille rides,
Se donnant sans compter jusqu’à l'épuisement
Divinement parée d’un sari bleu et blanc
Et dans ses yeux brûlant
La flamme bien-veillante

Teresa toi si douce et sainte simplement,
Ardeur d’une étincelle et mystique diamant
Brisant par sa droiture l’égoïsme arrogant
Les pouvoirs de torture, de luxure et de sang,
Prisonniers des remparts sordides du néant…

Humaine en la douleur des Innocents jetés,
Dans la soie plus fragile d’espérances habitées
Tes actes s’illuminent de foi enracinée
Et sombrent corps et biens les humeurs assassines.

D’un signe tu détruis la misère et la haine
Qui déroutent vaincues par tant d’audace humaine,
Discernant la Parole et désarmant le bruit
Tu poursuis sans faillir ton service et décloues
D’une patiente ardeur les mains de ton époux.

Se mêlent de Lumière les cendres inspirées
Des rites de Vishnu !
Et les cœurs affadis de fiel empoisonné
Sans cesse les réveilles
Aux cris des miséreux implorant l’Eternel !

Dialogue sublime qui cerne les fantômes
Et terrasse le mal à l’œuvre criminel,
Teresa simplement pieds nus et toute frêle,
Interpelle l’orgueil siégeant au prix Nobel
Bousculant sans faiblir les consciences assoupies
Les élites arrogantes et les puissants nantis !

Douleurs écarquillées et piqûres violentes
Pullulent en mille traits aux yeux d’enfants meurtris,
La servante élevée sans trêve communie
Dispensant sans relâche le pain aux affamés
Transcendée de l’Eclair glorieux du Paraclet.
MP

Claude Luçon

@ Serge HIREL | 28 avril 2024 à 19:08
"L’éducation par la pratique du sport est très loin d’être une idée nouvelle."

C'est même une très vieille idée ! Demandez aux Britanniques et aux Américains.
Le drame est qu'elle n'est restée qu'une idée en France !
Une idée qui n'avait pas et n'a toujours pas trouvé son chemin dans le cerveau de nos enseignants !
En cette époque où nous n'avons plus de service militaire pour permettre aux jeunes de comprendre l'idée de société, le sport serait peut-être utile Mister Professeur Hirel :)
Si vous ne l'êtes pas... professeur, vous avez pourtant un don dans ce domaine :):)

Serge HIREL

@ Claude Luçon | 28 avril 2024 à 12:19

L’éducation par la pratique du sport est très loin d’être une idée nouvelle. L’Ufolep (Union française des œuvres laïques d’éducation physique), créée en 1928 par la Ligue de l’Enseignement et sa « filiale » l’Usep (Union sportive de l’enseignement du premier degré), a été reconnue en 1939 par Jean Zay. Les Clubs Léo Lagrange datent eux aussi d’avant-guerre. De nombreux clubs de football amateurs, qui accueillent essentiellement des jeunes, fêtent ces temps-ci leur centenaire et les patronages religieux, aujourd’hui beaucoup moins nombreux, comptaient des sections sportives.

C’est bien sûr un moyen d’éducation qu’il ne faut pas abandonner. Mais il ne faut pas oublier aussi que, dans les quartiers communautaires et même plus largement, le sport est devenu un vecteur de recrutement aux mains des musulmans et surtout des plus radicaux d’entre eux. De nombreuses collectivités territoriales s’en inquiètent à juste titre, craignant des dérives vers un enseignement coranique clandestin.

C’est un problème dont l’Etat devrait se préoccuper avant qu’on ne trouve des joueurs de foot imposant de faire la prière sur le terrain avant le début du match... On voit déjà quelques mains se dresser vers le ciel dans un geste d’offrande après un but marqué...

Serge HIREL

Le visionnage de cet entretien et quelques recherches sur le web me laissent dubitatif sur ce personnage, dont je ne parviens pas à admettre totalement l’exceptionnel exception. Trop beau pour être entièrement vrai... Mais rien dans sa gestuelle, dans son regard, ne permet de déceler la moindre insincérité. Il me reste cependant l’impression qu’il ne dit pas toute sa vérité... et d’abord qu’il cache la nature exacte de son ambition personnelle. Est-elle un réel et unique désir de transmettre la volonté divine d’aimer son prochain ou le souhait d’une notoriété médiatique ? Quelques détails dans ses propos ont réveillé la méfiance qui m’accompagne lors de toute rencontre ou dialogue avec un inconnu dont je ne sais rien des intentions.

Deux exemples :
J’ai peu de doute que la proposition de devenir « promeneur de chiens » qui lui a été faite à La Rochelle par Pôle Emploi ne soit pas vraie. Une telle ânerie est parfaitement dans les habitudes des agents de cette « institution ». Mais pourquoi, en fin de phrase, après un mini-silence, Emmanuel Leclercq éprouve-t-il le besoin d’indiquer que cet emploi était à prendre sur l’île de Ré ? Chacun sait que Ré, l’été, est « là où il faut être »...

Quand Philippe, que l’on surprend un instant la main sur la bouche en signe de réflexion, sinon de circonspection, lui demande quelle est son occupation actuelle, son invité indique qu’il est prof d’éthique à Dreux, « au lycée Saint-Pierre-Saint-Paul » dit-il... et il s’arrête là. Pourquoi ne précise-t-il pas qu’il s’agit d’un établissement privé catholique ? Le meilleur lycée d’Eure-et-Loir, où il a toutes chances de ne rencontrer que des élèves « bien sous tous rapports », dont les parents sont plutôt aisés et aimants ? Des jeunes exemplaires de la réussite de sa conception de l’éducation.

J’ai aussi remarqué qu’Emmanuel Leclercq tenait à imposer le contenu de l’entretien. Plusieurs fois, coupé par une question de Philippe, il s’est arrangé pour différer sa réponse et a poursuivi son propos... pour ne rien perdre de la cohérence de celui-ci, préétablie probablement, comme le fait un politicien dont l’objectif premier est de faire passer son message.

Le sien est profondément inspiré par sa foi catholique ou, plus exactement, par le respect absolu du commandement de Dieu : « Aimez-vous les uns les autres ». Ce prisme lui interdit l’accès à la réalité du monde, la violence n’est pour lui qu’un obstacle à écarter par quelques gestes d’humanité - un « Bonjour », « un « Merci », un sourire...

Sans quitter Dreux, il lui suffirait pourtant de se rendre dans les deux « quartiers communautaires » (*) de cette commune pour, en un instant, se rendre compte que sa solution pour la faire disparaître relève soit de l’utopie, soit de la magie...

En fait, Emmanuel Leclercq n’évolue pas dans le monde d’aujourd’hui. Il ne le connaît pas... et il compte le sauver en lui substituant un monde idéal qui n’a jamais existé et n’existera jamais. Sa foi paraît identique à celle de Mère Teresa, qui, a-t-il affirmé, l’a personnellement sauvé dix jours après sa naissance. Une foi forte, authentique... mais « Mother », elle, avait compris qu’elle avait entrepris de vider la mer à la petite cuillère... sans pour autant se décourager.

Croit-il, comme elle, remplir une mission que Dieu lui a ordonnée ? Croit-il que sa persévérance soulèvera des montagnes ? Croit-il que son entrisme dans les médias lui permettra de convaincre tous ceux qui auront reçu son message ? Ou n’est-il qu’un faux apôtre qui, en reprenant un discours débordant de charité chrétienne, s’installe dans un fauteuil qui lui apportera la reconnaissance de ceux, nombreux, qui sont encore prêts à écouter que l’homme est bon par nature ?

Ma religion n’est pas faite sur ces questions. Son entretien avec Philippe n’y a pas suffi... Néanmoins merci à notre hôte pour cette rencontre avec, quelle que soit sa réalité, une personne qui mérite d’être écoutée... sans pour autant tout avaler.

(*) « Quartiers communautaires » : cette expression est de Marie-Hélène Thoraval, maire de Romans-sur-Isère. Elle me semble la plus proche de la réalité de ces quartiers (dits aussi « sensibles », « difficiles », « territoires perdus »...) où s’entassent, côte à côte, familles immigrées et pauvres.

Claude Luçon

Superbe !
La vie n'a pas fait de lui un leader d'hommes, il raisonne en prêtre mais avec une logique et une approche philosophique remarquables.
Il faut faire écouter cette vidéo à Emmanuel Macron, Gabriel Attal et notre ministre de l'Education. L'écouter dire :
1. Il faut réapprendre la politesse (Bonjour, Bonsoir, Merci) aux parents et leur dire de la passer à leurs enfants

2. Imposer le sport, en particulier d'équipe, dans nos écoles et universités. Simple révolution mais indispensable, il n'y a qu'en France que nos enseignants croient que seuls les crétins font du sport, sans comprendre que ce sont eux les crétins en objectant à la pratique du sport et en être bêtement fiers !

3. Répondre à une attaque du genre "que foutez-vous ici ?" par "Merci d'exister".
Montrer que c'est l'attaquant le problème, lui apprendre à s'analyser en lui demandant quelle est sa meilleure qualité.

Cette interview mérite d'être réécoutée !
Un homme dans toute sa splendeur, il s'est fait, n'a pas attendu d'être fait et servi par la société, au contraire il l'a utilisée pour se faire !

Achille

Je ne comprends pas pourquoi Emmanuel Leclercq a attendu si longtemps (seize ans d’études supérieures) pour passer le CAPES qu’il a obtenu haut la main. Je pense même qu’il avait la possibilité de passer le concours de l’agrégation sans difficulté.

Ceci étant, voilà une destinée étourdissante. C’est la démonstration que la motivation (à moins que ce ne soit la foi) permet de donner le meilleur de ses capacités intellectuelles. Être un mauvais élève au collège et au lycée, avoir son bac au rattrapage et finir chercheur en philosophie, voilà qui n’est pas banal.
Impressionnant !

"Changer le regard sur le monde", voilà un bel enseignement qui malheureusement risque de ne pas être entendu de nos jours, à commencer par nos "élites" de Sciences Po, sans oublier les députés de LFI qui nous ont offert hier un spectacle déplorable.

Michel Deluré

Cet entretien éclaire cette journée d'une telle beauté, d'une telle lumière, d'une telle exemplarité que tout commentaire serait superflu. Que de leçons à tirer de cette heure passionnante et si émouvante !
Alors simplement merci Philippe Bilger pour ces instants lumineux, remplis d'espérance.

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