Peut-être certains vont-ils douter de mon inventivité puisque j'ai déjà consacré un billet à Fanny Ardant (FA) le 12 mars 2024, sous le titre "Ardente Ardant".
J'espère que non parce que d'abord il me semble qu'on n'a jamais tort quand on revient sur une personnalité dont la richesse autorise, sans lasser, l'admiration comme l'analyse.
Surtout, je raffole de ces moments, avant d'écrire, où on croit avoir trouvé un sujet - en l'occurrence je m'apprêtais à traiter de LR qui sous l'égide d'Eric Ciotti commence à me désespérer - mais où survient une heureuse bifurcation. Ici liée à un entretien avec FA sur France Musique, qui m'a entraîné sur autre terrain. Elle parlait de la pièce de Laurence Plazenet "la Blessure et la Soif", où elle est seule en scène au Studio Marigny. Elle en faisait la promotion d'une manière inimitable, avec cette voix unique qui rien que par sa sonorité et son articulation délicieusement voilée, donne à tous ses propos un tour original.
Mais une fois évoquées la perfection de son oralité et de son langage, la qualité de la forme, il convient de s'attacher au fond dont c'est trop peu dire qu'il respire l'intelligence et distille de l'esprit.
J'ai retenu à la volée deux de ses propos qui, l'un et l'autre, justifient mon titre : elle profère des fulgurances comme d'autres développent des banalités. Cette faiblesse permet, il est vrai, d'aller vite quand on parcourt la plupart des entretiens dans les magazines, notamment en fin de semaine.
FA ne se contente pas de répondre aux questions, elle les embellit, elle les enrichit par ses réponses.
La première sur le lien avec le spectateur : "Le spectateur au théâtre fait partie de l'acteur".
La seconde sur le texte : "Je n'ai pas envie d'un texte au théâtre qui dise la même chose que dans la vie".
Cette observation sur la relation forte entre l'acteur et le spectateur, faite par un autre, aurait pu tourner au poncif. Avec elle, la réflexion infiniment juste en elle-même - d'une certaine manière, le comédien est associé si étroitement à ceux qui le regardent et l'écoutent qu'ils deviennent quasiment co-créateurs du spectacle. Au-delà du théâtre, on pourrait soutenir qu'il en est de même pour la parole. Je l'ai toujours pensé au point de considérer que l'intelligence et la concentration de l'écoute sont fondamentales pour l'orateur. En paraphrasant FA, il ne serait pas inepte de déclarer que, pour le verbe public, l'auditeur fait partie de l'orateur.
Celui-ci, comme le comédien, n'est pas enfermé dans une bulle mais au contraire, tous sens en éveil, il reçoit autant des esprits et des sensibilités qui l'écoutent qu'il leur donne.
Quant au fait qu'on n'attend pas du théâtre qu'il vous restitue, dans sa simplicité, son utilitarisme, le langage de tous les jours, cela me paraît également pertinent. Sauf à vouloir à toute force que l'art, les comédies, les tragédies tombent dans un prosaïsme, une grisaille où il s'agirait seulement de transférer sur la scène la réalité plate de l'existence, sans la moindre transfiguration ni sublimation.
Que cette conception relève de la conception passionnée, exaltée et romantique que FA a de la vie - elle l'aime mais ne souhaite pas que l'art soit sa copie quand il doit au contraire faire du particulier des quotidiennetés le socle de l'universel - n'enlève pas à ses fulgurances leur tonalité saisissante.
J'aime que rien de ce qui est humain ne lui soit étranger, que rien de ce qui est artistique ne lui soit ordinaire.
Il n'a pas compris, mais veut désigner des eurodéputés pour virer Macron.
La mauvaise foi des démagogues n'a aucune limite.
Détestables flatteurs...
Rédigé par : Aliocha | 05 mai 2024 à 17:06
@ Aliocha | 04 mai 2024 à 16:35
Bel exemple de message abracadabrantesque et abscons... Je ne sais si votre propos vole trop haut ou trop bas pour atteindre mes neurones... Pour y parvenir, réglez la mire...
P.-S. : l’objectif des élections européennes est de désigner des eurodéputés, pas de voter pour ou contre « la mort de l’Europe ». Ne reprochez pas au RN ce que vous admettez du camp présidentiel.
Rédigé par : Serge HIREL | 05 mai 2024 à 11:35
@ Serge HIREL
Aussi abscons que de faire d'une élection européenne un plan com anti-Macron façon Bardella ?
Ou quand vos abracadabra vous transforment en complice des ayatollahs, et fait rimer Le Pen avec Poutine au nom du vit de la fanny sans majuscule ni e muet final...
Les nationalistes sont des rigolos woke comme les autres à noyer le vertige de leur impossible majorité aux fracas de leur délire, quand le ricanement fait office de programme, mais sans financement.
Bon succès aux européennes qui promet un score présidentiel à la Eva Joly, si la France est encore debout sous les coups de boutoir de son électorat radicalisé et irresponsable qui ne sait plus user de sa liberté que pour mieux s'en débarrasser !
En conclusion et hommage à l'héroïne du billet, on entendra sa suivante dont vous êtes le clone, proclamer avant d'aller se jeter aux flots le regret de n'avoir su que servir les mondaines flatteries des démagogies faciles, étant bien entendu qu'aujourd'hui le prince ici par vous mal servi est le peuple, non pas l'élu démocratique que vous ne cessez ad libitum de désigner comme victime émissaire :
Phèdre
Je ne t’écoute plus. Va-t’en, monstre exécrable ;
Va, laisse-moi le soin de mon sort déplorable.
Puisse le juste ciel dignement te payer !
Et puisse ton supplice à jamais effrayer
Tous ceux qui, comme toi, par de lâches adresses,
Des princes malheureux nourrissent les faiblesses,
Les poussent au penchant où leur cœur est enclin,
Et leur osent du crime aplanir le chemin !
Détestables flatteurs, présent le plus funeste
Que puisse faire aux rois la colère céleste !
ŒNONE, seule.
Ah dieux ! pour la servir j’ai tout fait, tout quitté ;
Et j’en reçois ce prix ! je l’ai bien mérité.
Rédigé par : Aliocha | 04 mai 2024 à 16:35
L'éclair d'une banalité, le temps d'un poncif qui fulgure, et leur chair est déjà consommée, consumée au centre du miroir ardent.
Il nous prend de rêver tout haut.
Hélas, on en revient toujours aux habituelles splendeurs des commentaires, ces diamants qui jonchent les rues de la conversation, qui en rendent carrossable le pavé.
Dans un flagrant scintillement, les bavards pécuchetisent, ça bovaryse dans tous les coins, les pauvres hères comme moi sont pétrifiés sur place, transpercés par cette lumière, yeux éteints par cette grâce ubiquiste, spectrale, comme tombée de la pluie d'or primordiale.
Sur les boulevards des écrans, personne ne semble épargné par le génie du lieu.
Par pitié, que l'on nous permette de dénicher un jour la veine où gît la pépite d'un ancien truisme, le caillou peint en jaune d'un vieux cliché, ce genre d'originale sublimité disparue de la surface de la Terre, sans laisser de traces dans les parties communes de ses divisions orogènes.
Cybèle du romantisme des années de plomb, rendez-nous ce gris, érigé en zone, que vous admiriez tant dans le personnage de Renato Curcio, plus vrai que nature dans sa violence sophistiquée, presque cérémonieuse, "pour de faux".
Ô grande déesse des belles plantes orales qui plurent tant au jardinier des âmes vertes qui fleurissent dans les coulisses du discours sur le mal baudelairien, votre Truffaut.
Éblouissante dame de cœur, dans votre fauteuil d'orchestre, assise à droite d'un merveilleux chiqué comme on n'en trouve plus, comment faites-vous pour abolir l'illusion du pacte tacite de croyance chez nous, vos spectateurs ?
Vous gardez votre distanciation, bien que, corps et esprit, vous vous projetiez sur notre conscience -- que d'autres de vos amis aujourd'hui encore politisent.
Nous tendez le rubis du banal, mais personne ne le voit dans le croisement des halos, tant règne la surbrillance de chacun.
La salle est pleine, la critique est unanime, le four des ombres solaires est encore loin.
Tout est sublime dans la chapelle, forcément sublimé mais sublime quand même.
Rédigé par : xavier b. masset | 04 mai 2024 à 13:49
@ Xavier NEBOUT | 04 mai 2024 à 05:41
C'est bien de reconnaître vos insuffisances et que vous n'êtes pas à mon niveau.
Je n'aurais pas osé vous le dire !
Rédigé par : Axelle D | 04 mai 2024 à 12:57
@ Ellen | 03 mai 2024 à 20:10
« Au fait, comment va votre chouchou EM ? Pas trop triste de le voir en baisse de popularité avec sa Valérie en plein naufrage ? »
Un bon Président est rarement populaire, surtout en temps de crise, comme c’est le cas en ce moment. Tel un bon conducteur il ne doit pas se laisser perturber par les enfants qui chahutent à l’arrière du véhicule et bien regarder la route.
Rédigé par : Achille | 04 mai 2024 à 07:54
@ Axelle D
Un classique de conseil en communication : quand lors d’un débat, tu ne comprends rien à ce que dit ton adversaire parce que tu n’es pas à son niveau, il n’y a qu’un moyen de s’en sortir : l’agresser et le traiter d’imbécile. Les téléspectateurs se diront que comme il n’est pas possible que tu sois idiot à ce point, une partie tout au moins pensera que tu as raison.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 04 mai 2024 à 05:41
@ Achille | 03 mai 2024 à 18:02
Après la police des mœurs, des jupes et des voiles en Perse, voici, en Macronie, la police des blogs, des humeurs et des pensées... Mais Ellen ne peut être pendue... Zeus est son père, alias Jupiter, descendu de l’Olympe pour, avec l’aide de ses serviteurs zélés, mater les Gaulois réfractaires et les offrir à Europe, épouse de Poséidon, qui se chargera de les noyer dans le marécage de Bruxelles.
P.-S. : il n’y a pas qu’Aliocha qui peut pondre des messages abracadabrantesques et abscons.
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@ Axelle D | 03 mai 2024 à 20:26
« Vous qui avez ouvertement rabaissé les acteurs à n'être que des comédiens »
Le graal d’un acteur n’est-il pas de devenir sociétaire de la Comédie-Française ? Persévérez... Vous n’êtes plus loin de nous parler d’alchimie...
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@ Michel Deluré | 03 mai 2024 à 19:38
"Imaginez en plus que la liste dont Patrice Charoulet est un "ardant" défenseur se retrouve "fanny" au soir des élections !"
« fanny »... Excellent ! Mais Patrice va cauchemarder...
Rédigé par : Serge HIREL | 04 mai 2024 à 01:57
@ Serge HIREL | 03 mai 2024 à 16:41
Evidemment ce serait moi qui n'aurais rien compris et pas vous qui avez ouvertement rabaissé les acteurs à n'être que des comédiens (non au sens noble du terme mais au sens réducteur, eu égard à l'absence de sincérité que vous leur prêtiez).
Tandis que de mon côté je maintiens qu'un acteur n'est jamais aussi bon, voire génial quand il a l'opportunité d'incarner un personnage auquel il croit ou dont il devine les multiples ressorts, la personnalité, voire les failles et auquel il peut totalement s'identifier. Ce que son public ressent et qui permet de créer entre eux, dans certains cas, une authentique symbiose.
Je ne parlais évidemment pas des multiples petits rôles "alimentaires" qu'un acteur même talentueux a dû accepter au long de sa carrière, non par choix mais parce qu'il faut bien survivre et nourrir sa famille, ce qui est notre lot à nous tous.
Rédigé par : Axelle D | 03 mai 2024 à 20:26
@ Achille | 03 mai 2024 à 18:02
Je ne vous en veux pas du tout. J'ai juste compris que vous adoriez papoter sans réserve. De vous à moi, si c'était aussi grave d'avoir, pour une fois, franchi la barrière, Pascale Bilger, qui est très indulgente et compréhensive, n'aurait pas publié le post que j'ai écrit au petit matin. Avouez quand même que j'ai du mérite de travailler pendant que vous dormez.
Au fait, comment va votre chouchou EM ? Pas trop triste de le voir en baisse de popularité avec sa Valérie en plein naufrage ?
J'ai envie de vous faire plaisir. J'adore Fanny Ardant.
Rédigé par : Ellen | 03 mai 2024 à 20:10
@ Serge HIREL 03/05/24 16:46
Imaginez en plus que la liste dont Patrice Charoulet est un "ardant" défenseur se retrouve "fanny" au soir des élections !
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@ Tipaza 03/05/24 16:57
Je vous sens proche de l'envoûtement. Si là où vous résidez Fanny Ardant était "la femme d'à côté", l'atmosphère serait électrique !
Rédigé par : Michel Deluré | 03 mai 2024 à 19:38
Ouf ! On a échappé à Eric Ciotti le fatigant vieux combattant sans boussole.
Merci Fanny Ardant.
Rédigé par : lucas | 03 mai 2024 à 18:53
@ Ellen | 03 mai 2024 à 12:53
Ne le prenez pas mal, mais il m’avait semblé que notre hôte ne goûte pas vraiment les posts hors sujet. Il nous l’a fait comprendre déjà maintes fois, notamment lors des vœux de la nouvelle année.
Pour une fois que le billet ne portait pas sur la politique, ce n’était vraiment pas nécessaire d’en remettre une couche.
Maintenant, bien sûr, vous faites comme vous voulez. :)
Rédigé par : Achille | 03 mai 2024 à 18:02
@ Michel Deluré | 03 mai 2024 à 16:27
"Rassurez-moi Patrice Charoulet, Fanny Ardant, qui est le sujet du billet de notre hôte, n'est pas aux dernières nouvelles et sauf erreur de ma part tête de liste pour les prochaines européennes ?"
Et pourtant si c'était le cas, elle ferait un tabac.
Elle porterait la voix des inaudibles et de si belle façon qu'on ne lui dirait pas "sois belle et tais-toi", comme on a envie de le dire à d'autres que je ne citerai pas, courtoisie oblige, mais on lui dirait au contraire : "Sois belle en continuant à parler".
On a coutume de dire que "la façon de donner vaut mieux que ce qu'on donne", avec elle ce serait "la façon de le dire vaut mieux que ce qu'on dit".
Formule que notre président applique de si mauvaise manière qu'on le remarque.
Mais avec elle... avec elle...
Une voix hypnotique, des yeux sombres et un regard langoureux...
C'est simple nous sommes deux au moins à avoir été hypnotisés, le Boss et moi. ;-)
Rédigé par : Tipaza | 03 mai 2024 à 16:57
@ Michel Deluré | 03 mai 2024 à 16:27
Non, non, Patrice Charoulet n’est pas hors sujet... Il fait de la retape pour la Macronie parce qu’il en est un « ardant » défenseur...
Rédigé par : Serge HIREL | 03 mai 2024 à 16:46
@ Axelle D | 03 mai 2024 à 13:36
Je crains que vous n’ayez rien compris à mon propos, qui n’est en aucun cas une critique des acteurs professionnels. Ce n’est pas un hasard si l’on dit d’une personne qui feint des sentiments qu’elle « joue la comédie ». Le métier du comédien est de jouer la comédie, donc de feindre des sentiments. Plus il parvient à faire croire qu’ils sont les siens, plus il a du talent, plus son « insincérité » sera applaudie. On va même jusqu’à dire qu’il est « habité » par son personnage, un peu comme l’Eglise prétend que ses ouailles peuvent être « habités » par le Diable. L’acteur qui joue à merveille l’évêque Cochon est tout aussi peu prêt à supplicier de jeunes donzelles dans la vraie vie que l’actrice qui « est » Jeanne d’Arc a nécessairement renoncé à mettre un jeune et beau garçon dans son lit une heure après être descendue du bûcher...
Fanny Ardant est au summum de cet art et parvient à émouvoir au point que le spectateur, pendant qu’elle joue, l’identifie à son personnage. Qu’il la rencontre aussi dans sa vie privée - ce qu’elle refusera à juste titre - et, s’il y parvenait, il s’apercevrait que, si la scène et les grands textes sont sa passion, elle ne peut être réduite à son talent, aussi vaste soit-il, et qu’elle-même serait horrifiée de n’être pour lui qu’une actrice douée au point qu’il croie qu’elle n’existe pas derrière ses rôles.
Rédigé par : Serge HIREL | 03 mai 2024 à 16:41
@ Patrice Charoulet 03/05/24 13:45
Rassurez-moi Patrice Charoulet, Fanny Ardant, qui est le sujet du billet de notre hôte, n'est pas aux dernières nouvelles et sauf erreur de ma part tête de liste pour les prochaines européennes ?
Rédigé par : Michel Deluré | 03 mai 2024 à 16:27
@ Ellen
Nous préférons ce genre d'informations plutôt que les horaires de la poste, la bibliothèque municipale ou le prix du poisson.
Vous n'êtes pas la seule à communiquer des informations sans rapport avec le billet du jour.
Merci pour le lien.
Rédigé par : stephane | 03 mai 2024 à 15:41
Ne pas confondre européennes et présidentielle.
Au second tour de chaque présidentielle un duel télévisé oppose deux candidats. Nous les écoutons, nous jugeons et nous votons. Nous avons choisi entre Mme Royal et M. Sarkozy, entre Mme Le Pen et M. Macron. On ignore le prochain duel.
Les européennes sont à un tour et opposent différentes listes. Ce n'est pas une confrontation entre des têtes de liste. Or les débats qui sont et seront télévisés sont et seront entre des têtes de liste. Tout électeur n'a pas à se demander quelle tête de liste a été meilleure que telle autre à la télé. Le vrai problème est de se dire : Suis-je communiste ? Suis-je socialiste ? Suis-je d'extrême droite ? Suis-je satisfait du président et du gouvernement ?
C'est la seule question que je me pose et que je me poserai le 9 juin prochain. Je me réponds déjà. Je ne suis ni communiste, ni socialiste, ni d'extrême droite ; je suis satisfait du président et de son gouvernement. Mon choix est simple. Et je compte bien voter.
Rédigé par : Patrice Charoulet | 03 mai 2024 à 13:45
@ Serge HIREL, 3 mai 12:16
"à ceci près que celui-ci, (l'acteur) corseté par un texte qui ne lui appartient pas, feint cette chaleur humaine et que son talent sera jugé à l’aune de la qualité de ses postures insincères."
Jamais lu quelque chose d'aussi faux !
Alors qu'au contraire, un acteur capable de faire vibrer son auditoire doit être totalement habité par son texte...
D'où il sort le plus souvent totalement épuisé, essoré, après s'être donné, quelques heures, totalement corps et âme !
Idem pour un chanteur ou un musicien d'authentique talent !
On est donc très très loin des postures insincères que vous évoquez.
Rédigé par : Axelle D | 03 mai 2024 à 13:36
@ Xavier NEBOUT | 03 mai 2024 à 08:08
"À la chaire du réfectoire, le moine aussi parle d'un ton neutre, et il n'a pas besoin d'un masque. Le ton neutre est tout un art"
"C'est pourquoi il devait, au temps de la spiritualité, clamer le texte d'un ton neutre, et cacher l'émotion qu'il pouvait lui inspirer sous le masque qui lui, devait lui être conforme."
Il faut assumer vos propos rappelés ci-dessus et non essayer de les nier, les camoufler ou les neutraliser en rabaissant au passage une personne qui, à juste titre, vient de vous en faire remarquer les outrances, les raideurs, l'austérité ou les erreurs.
Le seul à « bêtiser » ici en l'occurrence c'est vous !
Votre anima qui vous joue des tours sans doute !
Rédigé par : Axelle D | 03 mai 2024 à 13:20
@ Achille | 03 mai 2024 à 07:57
Monsieur le grand bavard, j'étais sûre que vous alliez répliquer. Lorsque j'ai découvert cette vidéo (en lien), j'ai cru bon de faire savoir à quoi s'attendre dans les mois à venir. Quel rapport avec Fanny Ardant ? aucun. Je ne le fais jamais, mais là, j'ai sursauté de colère en ayant écouté la vidéo. Voilà pourquoi je l'ai postée. Promis, je ne le referai plus. Content ?
Rédigé par : Ellen | 03 mai 2024 à 12:53
« En paraphrasant Fanny Ardant, il ne serait pas inepte de déclarer que, pour le verbe public, l'auditeur fait partie de l'orateur. » (PB)
Voilà qui est particulièrement juste quand le verbe est politique. Il est vrai qu’une tribune n’est en quelque sorte qu’une scène de théâtre et que, tel un comédien plus ou moins habité par son rôle, l’orateur, langue de bois ou pas, s’y exprime avec pour premier souci de plaire à son public, tant dans la forme que sur le fond... Et il n’est bon que si celui-ci réagit, l’applaudit ou le conspue...
Imaginez le désarroi de Dupond-Moretti lors d’une séance de questions au gouvernement, si, à son tonitruant discours contre le RN, les députés d’« extrême droite » répondaient par un silence total ou, faisant mine de ne rien entendre de ses injures, plongeaient tous le nez sur leur smartphone... Sans eux, sans leurs réprobations sonores, leurs gesticulations, les envolées du garde des Sceaux se feraient vite moins percutantes et, essoufflé, l’ex-avocat, qui fut pourtant confronté au silence des prétoires à la fin de ses plaidoiries, prendrait peu à peu l’allure d’un ridicule Don Quichotte se battant contre d’immobiles moulins à vent...
Mais il est vrai aussi que, même si l’auditoire lui est acquis, l’orateur, pour soulever d’enthousiasme son public, doit faire preuve de spontanéité, de répartie, de complicité... tout comme le comédien, à ceci près que celui-ci, corseté par un texte qui ne lui appartient pas, feint cette chaleur humaine et que son talent sera jugé à l’aune de la qualité de ses postures insincères. Le tribun, lui, pour gagner, doit surmonter un obstacle de plus : convaincre de sa foi en ce qu’il dit ou, du moins, faire croire qu’il en est convaincu...
La présentation, mercredi à Montpellier, de la liste du RN aux élections européennes, a fourni un bel exemple de l’importance de cette attitude dans le rapport de l’orateur avec son public et, dans le cas présent, avec aussi les citoyens qui regardaient l’événement à la télévision. La différence sur ce point entre Marine Le Pen et Jordan Bardella sautait aux yeux...
D’emblée, par un discours pourtant très contrôlé, mais simulant quasiment l’hystérie, MLP a conquis son auditoire et, même si l’observateur rompu à de tels meetings a deviné la présence d’ambianceurs, il faut admettre que le dialogue énergique entre la salle et elle, doit tout, non au fond de son discours - il était tout juste une rengaine de propos déjà connus - mais à la puissance de son verbe, à l’impression de totale sincérité qu’elle dégageait. Si elle renouvelle l’exploit, il faudra que la langue française se dote du féminin du terme « tribun »...
JB, lui, a ramé... À sa décharge, il faut reconnaître que présenter un programme politique ne permet pas un lyrisme détonant. Mais, dans ses hésitations, ses coups d’œil pas toujours discrets au prompteur, ses attentes de la baisse d’intensité des applaudissements, quelque chose disait, non pas qu’il ne croyait pas à la victoire maintenant certaine, mais qu’il n’a pas - pour l’instant - l’envergure nécessaire pour le qualifier de « patron ». Chef de parti, oui, mais pas « patron ». Certes, la salle l’a acclamé, a sifflé ses adversaires, mais tout cela était plus calme, plus convenu, plus sage, moins vrai...
JB doit encore s’épaissir, tout comme Attal, qui est loin derrière lui dans cette discipline politique. Mais il a la chance d’avoir des exemples qui lui sont proches : Marine, d’abord, le père ce celle-ci ensuite, dont même ses adversaires les plus acharnés louent le talent de tribun, et, un peu plus loin, Marion Maréchal, redoutable elle aussi en ce domaine.
Rédigé par : Serge HIREL | 03 mai 2024 à 12:16
@ Tipaza | 02 mai 2024 à 09:46
Très juste ce que vous écrivez...
Oui à l'érotisme un rien suggestif de Fanny Ardant qui ne sombre jamais dans le vulgaire.
À propos de voile, je me souviens d'une époque de mon enfance où les femmes élégantes portaient des chapeaux à voilette. J'adorais ceux de ma mère que je trouvais très chics et qui relevaient sa beauté et le mystère de son regard. Alors que je devais avoir dix ou douze ans, je me souviens de les avoir souvent essayés à son insu et de m'être "admirée" longuement dans le miroir en prenant des poses sexy !
Quant à la voix, parlée ou chantée, elle dit beaucoup d'une personne et constitue un merveilleux vecteur de communication, d'émotions et de sentiments divers susceptibles d'éveiller tous les sens.
Rédigé par : Axelle D | 03 mai 2024 à 10:22
@ Ellen | 03 mai 2024 à 00:09
J'acquiesce à votre commentaire avec un bémol. À mon humble avis, il sait ce qu'il fait ou bien ceux qui le protègent savent ce qu'ils font. Un champ de ruines en Europe pour la reconstruire et relancer leur économie. Un plan Marshall bis. Business is business.
Rédigé par : hameau dans les nuages | 03 mai 2024 à 09:40
@ Axelle D
Exprimer son émotion en lisant un texte à autrui, le convie à la partager au lieu de lui permettre d'éprouver sa propre émotion, en prenant connaissance dudit texte, de remonter dans la pensée de son auteur, et au-delà, de rejoindre le verbe qui l'a inspirée.
Vous avez dit "bêtise" ?
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 03 mai 2024 à 08:08
@ Ellen | 03 mai 2024 à 00:09
Je ne vois pas bien le rapport entre Fanny Ardant et vos préoccupations déclinées dans votre présent post.
Ce dernier aurait bien plus sa place sur Facebook ou encore sur X, mais là il s’agit de parler d’une actrice très estimée par notre hôte qui nous fait regretter les femmes des années 70-80 qui savaient jouer de leur féminité pour faire tourner la tête des hommes et les mettre à leurs pieds.
Temps hélas révolu quand on voit le spectacle affligeant que nous offrent sur les tribunes et les manifestations, nos écolo-féministes et islamo-gauchistes avec Sandrine Rousseau et Mathilde Panot en tête de cortège.
On va où là ?
Rédigé par : Achille | 03 mai 2024 à 07:57
Énergie : "Les États-Unis et la Russie cherchent à éliminer le nucléaire français !" (Fabien Bouglé)
https://www.youtube.com/watch?v=on5LpzGaEVg
C'est une catastrophe pour la France. Le privé, les PME/PMI et les industries vont sacrément souffrir. Prise dans un étau entre les USA et la Russie côté énergie et le gaz, la France va vivre un enfer. L'Europe n'est pas épargnée. C'est nous qui sommes à genoux. Préoccupée par l'incompétence et l'entêtement de notre gouvernement, j'entends E. Macron réitérer ses propos en n'excluant pas d'envoyer les troupes françaises sur le front en Ukraine si Zelensky en fait la demande. EM n'a toujours rien compris. Il n'a pas saisi les menaces des Russes contre la France. Piotr Tolstoï : "Si Macron envoie les troupes françaises en Ukraine, on va tous les tuer, il faut que les Français en soient conscients, Macron veut une IIIe guerre mondiale", avait-il lancé.
Envoyer quelques milliards et des armes pour aider l'Ukraine dans ce combat acharné, pour aider ce pays, je suis favorable, mais pas nos hommes qui n'ont rien demandé. Tous ces politiques en Allemagne, en France et aux USA n'avaient qu'à mieux faire leur job pour éviter à l'Europe la catastrophe.
Rédigé par : Ellen | 03 mai 2024 à 00:09
@ Xavier NEBOUT | 02 mai 2024 à 08:24
Ce que vous nommez le ton neutre est un ton monocorde préconisé dans les couvents où montrer ses émotions est considéré comme un péché à l'égal de celui de chair. Et encore aujourd'hui dans certaines paroisses, les lecteurs jugés trop passionnés ou à la voix chaude, voire sensuelle sont déconsidérés et mis à l'écart. En premier lieu les femmes qui ne doivent surtout pas réveiller les bas instincts qui sommeillent sous les chasubles !
Quelle bêtise, quelle hérésie sachant que la voix humaine est un prodigieux instrument de musique et de communion et que pouvoir partager une émotion avec les seules sonorités de sa voix accordée au verbe est un don du ciel.
Que diriez-vous d'un musicien qui n'utiliserait qu'une seule note de son instrument ?
Rédigé par : Axelle D | 02 mai 2024 à 13:07
"Mais une fois évoquées la perfection de son oralité et de son langage..." (PB)
Il y a beaucoup plus que de la perfection.
Il y a dans sa voix voilée une sensualité évocatrice qui est la forme la plus élaborée de l'érotisme.
Ce genre de voix est rare chez une femme, mais quand il existe il est irrésistible.
On trouve également cette voix voilée chez Marlène Dietrich, dont la voix envoûtante trouble un vieux professeur au point de lui faire perdre la raison dans le film mythique "L'Ange bleu".
Un titre ambigu d'ailleurs, car l'ange en question est plutôt un ange noir qui entraîne ceux qui se laissent prendre aux enfers de la société.
UN exemple de la voix de Marlène Dietrich, pour ceux qui n'ont jamais cédé à un ange bleu :
https://www.youtube.com/watch?v=AybZIw8BRIM
Par ailleurs je trouve que la photo est un rien érotique, juste ce qu'il faut pour que les fantasmes que peut provoquer sa voix voilée soient soulignés par le léger dévoilement de sa tenue.
Du grand art de la provocation soft.
Comme quoi, voile et non voile sont une affaire de sensibilité plus ou moins fantasmée chez certains, tandis que chez d'autres, c'est une affaire politico-religieuse.
Le monde est bizarre, n'est-il pas ?
Bon j'en resterai là, je ne voudrais pas que mon admiration pour Fanny Ardant ait l'air d'être supérieure à celle du Boss, ce ne serait pas correct. ;-)
Rédigé par : Tipaza | 02 mai 2024 à 09:46
Pour les admirateurs de Fanny Ardant, un petit chef-d’œuvre de Vincent Delerm.
https://www.youtube.com/watch?v=OVebbkH8F6w
Rédigé par : Marc Ghinsberg | 02 mai 2024 à 08:26
Tiens donc ! Serions-nous aux portes de la spiritualité ?
Le Verbe précède la pensée qui lui-même précède la parole.
Alors selon la charmante Fanny Ardant, le spectateur rejoindrait le comédien via le verbe ?
Plus précisément: l'auteur incarnerait dans le texte de sa pièce le verbe qui aurait inspiré sa pensée, et le Verbe rejoindrait dans l'Esprit l'attente du spectateur ?
Belle construction, mais qui se heurte à la réalité du comédien qui ne peut incarner directement le verbe. C'est pourquoi il devait, au temps de la spiritualité, clamer le texte d'un ton neutre, et cacher l'émotion qu'il pouvait lui inspirer sous le masque qui lui, devait lui être conforme.
À la chaire du réfectoire, le moine aussi parle d'un ton neutre, et il n'a pas besoin d'un masque. Le ton neutre est tout un art ; il survit aussi en principe dans l'oralité du professeur d'université qui était jadis un clerc, il devrait... celui d'un autre temps, où l'on savait.
Merci à PB pour ses fulgurants sujets de réflexion.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 02 mai 2024 à 08:24
"Peut-être certains vont-ils douter de mon inventivité puisque j'ai déjà consacré un billet à Fanny Ardant le 12 mars 2024, sous le titre "Ardente Ardant".
J'espère que non parce que d'abord il me semble qu'on n'a jamais tort quand on revient sur une personnalité dont la richesse autorise, sans lasser, l'admiration comme l'analyse."
C'est bien vrai, mais je me demande s'il n'y a pas aussi dans cette insistance l'espoir que l’intéressée se "soumette à la question" !
"J'aime que rien de ce qui est humain ne lui soit étranger, que rien de ce qui est artistique ne lui soit ordinaire."
À ce propos, je regrette bien que Jacques Abeille ne soit pas venu ici, et à vrai dire, n'ait été édité en poche qu'assez récemment, cependant mieux vaut Attila ou Tripode pour aider des maisons d'édition non Galligraseuil et parce que leur présentation est très belle... Bref le cycle des Contrées était proprement extraordinaire !
https://www.en-attendant-nadeau.fr/2020/11/28/cycle-majeur-abeille/
Rédigé par : Lodi | 02 mai 2024 à 06:57