Gérard Fesch demande la "réhabilitation" de son père Jacques, exécuté le 1er octobre 1957 pour le meurtre d'un agent de police. La Cour de cassation a débattu de cette requête le 6 juin.
Gérard, qui avait moins de trois ans à la mort de son père, a été confié à l'Assistance publique. Il a décidé aujourd'hui de mettre en oeuvre cette procédure qui n'a rien à voir avec l'amnistie ni la révision. C'est la première fois qu'elle concerne un condamné à mort. Il s'agit, selon lui, d'une sollicitation pour un "pardon laïc" : "J'aimerais montrer autre chose que le côté obscur de cet homme".
Cette envie lui est venue au mois d'avril 1994 quand il a appris la destinée exceptionnelle de son père en prison. Celui-ci a découvert la foi avec une sincérité bouleversante et il est devenu l'auteur d'écrits mystiques publiés à titre posthume, qui ont à ce point impressionné que le cardinal Lustiger, archevêque de Paris, a ouvert un procès en béatification dès 1987, toujours en cours (radiofrance).
Le pire, condamné par la peine capitale, a été suivi, lors de l'incarcération, par une rédemption admirable comme s'il convenait, pour Jacques Fesch, de changer l'abjection en lumière.
Cette histoire à la fois exemplaire et tragique suscite évidemment une réflexion sur la peine de mort.
Le président René Coty, qui ne l'a pas gracié, a répondu ainsi à son avocat Maître Paul Baudet le 24 septembre 1957 : "Dites bien à votre client qu'il a toute mon estime et que je désirerais beaucoup le gracier mais, si je le fais, je mets en danger la vie d'autres agents de police. Demandez-lui, je vous prie, d'accepter le sacrifice de sa vie pour la paix de l'État".
C'était beaucoup exiger de Jacques Fesch et sur un mode particulièrement hypocrite quoique enrobé dans la raison d'État. Cette argumentation du président Coty me rappelle celle du président Giscard d'Estaing qui était hostile à la peine de mort, sauf dans certains cas... Ce qui est une manière discutable de se parer d'humanisme tout en gardant une poire pour la dureté et la guillotine.
La justification de René Coty était d'autant plus choquante qu'il aurait eu quelques motifs pour asseoir une décision de grâce, notamment l'étrange collusion d'un président de cour d'assises dînant, la veille du verdict, avec l'illustre avocat de la partie civile Me René Floriot. S'ajoutait le "tripatouillage" de la feuille de questions soumise au jury afin que soit refusé à Jacques Fesch le bénéfice des circonstances atténuantes.
Scandale donc que cette condamnation à mort mais que dire de cette peine de mort ayant "coupé en deux", selon une formule de Robert Badinter, Jacques Fesch : réveillé à 5 heures 21, il est livré à l'exécuteur public à 5 heures 27 et tout est consommé à 5 heures 29.
Je dois admettre, au regard de ces obscures péripéties, que moi qui ai été à l'origine hostile à l'appel criminel, je suis convaincu qu'en l'occurrence il aurait été pour Jacques Fesch, plus que pour tout autre condamné, nécessaire.
Ce qui ne signifie pas que je partage l'avis de Me Patrice Spinosi, conseil de Gérard Fesch, qui a déclaré : "Au-delà de la personne de Jacques Fesch, la Cour de cassation est appelée à affirmer son opposition fondamentale à la peine de mort qui, par nature, interdit l'exercice d'un droit, celui de revenir au sein de la communauté des hommes".
Je ne crois pas qu'on puisse utilement tirer des exemples décisifs contre la peine de mort de ces très rares trajets pénitentiaires qui se rapportent à des personnalités qui, même avant leurs crimes, devaient être habités par des germes latents de renaissance.
J'ai moi-même eu l'occasion, au sujet de Philippe Maurice gracié par le président François Mitterrand et devenu en prison un spécialiste de l'Histoire du Moyen Âge, de questionner l'avocat général qui avait requis la peine de mort sur cette réinsertion extraordinaire : sans doute troublé, il a été frappé quelques minutes après par un ictus amnésique...
En réalité, au risque de battre en brèche les considérations humanistes ressassées contre la peine de mort - auxquelles il serait facile de répliquer argument par argument -, je m'en tiens à cette injonction capitale qui m'a toujours paru représenter à la fois un argument à la fois humain et technique : il faut être contre la peine de mort parce que, sanction absolue, elle exigerait une justice absolue. À l'évidence elle ne peut l'être, même pour quelqu'un qui est très éloigné de la mythologie de l'erreur judiciaire. Je ne peux que confirmer la substance de mon billet du 5 novembre 2019 : "Un intellectuel pour la peine de mort !".
Je souhaite la réhabilitation de Jacques Fesch. Que mort il obtienne ce dont, de son vivant, il a été injustement privé : une authentique justice.
Bonjour cher Monsieur et merci.
En tant que fils de Jacques Fesch, vous comprendrez que je ne peux qu'apprécier fortement votre conclusion : "Que mort il obtienne ce dont, de son vivant, il a été injustement privé : une authentique justice."
Jacques Fesch n'est pas un assassin mais un meurtrier. Me Floriot s'est acharné sur l'accusé pour obtenir la peine capitale, et pourtant, Jacques Fesch n'avait bien sûr jamais prémédité de tuer le gardien de la paix.
Au cours de ce procès, il n'a jamais été évoqué, (conformément au rapport de la balistique) que le gardien de la paix a tiré à quatre reprises sur Fesch, avant que ce dernier ne tire et atteigne d'une seule balle, tirée de la poche de son imperméable, le gardien. Pourquoi ce silence ? Un(e) des jurés refusera de se prononcer et témoignera : "Je refuse de voter, car avant que ce procès ne commence on savait que Fesch serait condamné à mort."
Réponse de la Chambre criminelle le 15 octobre (?)
Rédigé par : Gérard Fesch | 11 octobre 2024 à 10:38
@ Denis-Monod Broca
"le président Coty aurait dû exercer son droit de grâce. Son argumentation est pitoyable."
Pour quelles raisons selon vous le président Coty aurait-il dû exercer son droit de grâce et en quoi son argumentation serait-elle pitoyable ?
Rédigé par : Axelle D | 14 juin 2024 à 23:43
Tiens, j'ai oublié de mettre des guillemets quand j'ai écrit : "Je ne pense même pas que la famille a le droit de pardonner à la victime".
Il fallait comprendre "victime", bien sûr : mais la distraction existe. Parce qu'un tueur tué n'est pas une victime. La victime est innocente, rappelons-le en passant. Une personne ne restant qu'un mois en prison pour un crime qu'elle n'a pas commis, ou un faux crime, type crime sans victime comme il en existait à la pelle autrefois, type blasphème, est une victime.
Tandis qu'un assassin tué ne meurt jamais que parce qu'il a fait une victime, une vraie victime !
Tout au plus peut-on supprimer la peine de mort si on veut dire que la société n'a pas le droit de tuer un tueur parce qu'après la torture dégradante, on interdit la mort anéantissante pour le tueur. Ne voulant pas lui resservir exactement le plat dont il a empoisonné sa victime.
C'est une grâce et non un dû qu'on fait aux tueurs, et je n'ai rien contre être gracieux, mais de là à dire que ceux qui n'en ont pas bénéficié ? Je ne suis pas d'accord, ce serait dire qu'ils étaient en droit de ne pas être exécutés, ce qui n'est absolument pas le cas.
Les gens confondent les droits, par exemple les droits de l'homme, et les grâces qu'on peut leur faire, c'est un désastre.
J'imagine le comique d'Européens accusant les Américains de ne pas suivre les droits de l'Homme, je veux dire ceux de profiter d'eux, tout en leur crachant dessus, quand ils les laisseront tomber !
D'où des pardons arrachés, d'où par inversion accusatoire, l'accusation de gens plus rudes que les Européens actuels. Comme ceux d'hier et les Américains : quand il s'agit des Américains, c'est comique, car ces diabolisés sont les éternels sauveurs des Européens, ce dont ils ont plus que marre.
Des assistés se mêlant éventuellement de se moquer de leurs propres assistés, d'éternels incapables dont les meilleurs s'échappent vers l'Amérique d'une Europe où rien n'est jamais possible.
Rédigé par : Lodi | 11 juin 2024 à 07:12
Tuer pour punir d’avoir tué est un choix qui exprime sa propre incohérence.
Comme tous les criminels, les meurtriers doivent être pardonnés, ils ne doivent pas être tués.
Cependant, la nécessité de rendre la justice étant ce qu’elle est, et pour que soit exprimé et respecté l’interdit du meurtre, il importe que les meurtriers encourent la peine capitale, qu’au moins ils l’encourent.
En effaçant la peine du mort du code pénal, nous avons aboli l’interdit du meurtre, nous nous sommes débarrassés de la parole bibilique « tu ne tueras pas », nous n’avons pas aboli la peine de mort.
En 1981, le nombre de condamnés exécutés tendait vers zéro. Cette loi n’a donc à peu près rien changé même si elle a épargné — tant mieux pour eux — la vie de quelques criminels.
Il était juste que Jacques Fesch encoure la peine capitale, compréhensible qu’il soit condamné. Quant à son exécution : le président Coty aurait dû exercer son droit de grâce. Son argumentation est pitoyable.
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 10 juin 2024 à 08:08
@ Michel Deluré | 09 juin 2024 à 14:05
Je ne pense même pas que la famille a le droit de pardonner à la "victime". Ou plutôt, qu'elle peut le faire pour elle-même - ou du moins certains de ses membres, tous n'étant pas forcément d'accord.
Mais sans prétendre pardonner au nom du mort, on pardonne le deuil qu'on subit, peut-être, mais pas plus.
On ne doit jamais oublier que la victime est le mort, dans cette affaire. Pas sa famille, ses amis ou la société.
Il y a une victime, et des "victimes" secondaires, par ricochet.
Le mort a été effacé de la terre, qu'il ne le soit pas des esprits, à coup d'entourage ou d'un assassin sombrant dans le mysticisme après avoir sombré dans le crime.
Bref, il n'assume jamais le monde !
Il vole, et ce faisant, il tue, puis il vole le sens, passant par-dessus son crime, n'essaie pas de compenser son crime si peu que ce soit, confirmant que la mystique et la justice n'ont rien à voir.
Dès que quelque chose l'ennuie, il zappe, ce qui est bien humain, le problème étant qu'il transgresse, puis s'appuie sur le ciel pour échapper aux conséquences de ses actes.
C'est bien humain, mais de là à s'en émerveiller...
Au lieu de faire des études et planer, si on prétend à quelque rédemption, il faudrait essayer de travailler pour donner de l'argent à la famille en plus de lui demander pardon sans l'exiger, je le rappelle car bien des gens qui devraient supplier se croient le droit de commander. Usurpateurs !
En plus de demander pardon à la victime, au cas où les morts continuent à vivre, et en tout cas à son souvenir.
Là, je ne vois qu'à défaut des plaisirs qu'il n'aura plus, physiques, il se tourne vers des plaisirs intellectuels par les études.
Et et on se demande bien comment appeler ceux des mystiques, dans les pires cas, d'aliénés, dans les meilleurs, de poètes.
Bref, je ne discerne rien là d'admirable.
C'est pourtant admiré, on fait vraiment quelque chose de rien.
Mais on va le pardonner au public !
Rédigé par : Lodi | 10 juin 2024 à 07:16
Monsieur Bilger,
Où voulez-vous en venir ? D'abord, vous évoquez l'après-condamnation de Jacques Fesch, son repentir et son amendement. L'homme qu'il serait devenu n'aurait plus mérité la peine prononcée. Cela s'entend. Ensuite, vous mettez en doute la loyauté de son procès, avec cette histoire d'étrange collusion. Et finalement, vous nous dites qu'il n'y a pas eu d'authentique justice et qu'il faut une réhabilitation. Sous la plume d'un magistrat, on comprend bien que le premier aspect (repentir, amendement, béatification) du coup n'a plus aucune importance.
Donc en 2024, on se réveille pour refaire les procès de 1957 ? Y a-t-il encore quelqu'un concerné qui puisse répondre, se justifier ? Pourquoi ne pas citer l'avocat général disant « avoir cherché dans le dossier des éléments en faveur de l'accusé mais n'y avoir trouvé que le cancre, le jouisseur, le voleur, l'assassin », au sujet de ce « blouson doré », fils de directeur de banque, ayant détourné les fonds de l'entreprise des parents de sa femme, ayant tué pour s'acheter un voilier pour aller à Tahiti ?
Gérard Fesch avait moins de trois ans à la mort de son père. Connaissez-vous la fille du gardien de la paix tué par Jacques Fesch ? Elle avait deux ans lorsque son père a été tué et est devenue ce jour-là orpheline, sa mère étant décédée auparavant.
La seule question que vous ne posez pas, et qui est pourtant essentielle, serait de savoir si tout ce cheminement de rédemption n'est pas la conséquence directe du prononcé de la peine de mort. Combien de vieillards changent du tout au tout lorsqu'ils sentent la dernière heure approcher ? Combien de bouffeurs de curés se découvrent mystiques, au cas où, lorsqu'ils se demandent où ils vont échouer, et s'ils vont échouer quelque part ?
Rédigé par : Marcel P | 09 juin 2024 à 14:18
La destinée, si exceptionnelle soit-elle et donc louable, de ce condamné en prison efface-t-elle pour autant le crime qu'il a commis ? Tout individu n'a-t-il pas, à tout moment, le choix de ne pas tuer ?
Au-delà du débat que nous pouvons avoir sur la peine de mort, la justice à l'époque a tranché en fonction de la loi alors en vigueur. De ce point de vue, et à défaut d'erreur judiciaire prouvée, pouvons-nous alors lui reprocher sa décision ?
Quant à la victime innocente, lui a-t-on laissé, elle, la moindre chance d'échapper à son sort ? Alors au nom de quels arguments devrait-elle, elle, rester à jamais dans l'oubli, comme si elle n'avait finalement qu'à ne pas à avoir été là au mauvais moment, tandis que celui qui fut son assassin serait, malgré son acte, réhabilité ? Si un pardon peut être prononcé, il doit émaner de la seule famille de la victime mais assurément pas de la société qui a jugé le coupable.
Rédigé par : Michel Deluré | 09 juin 2024 à 14:05
@ Claude Luçon | 08 juin 2024 à 22:41
Vous auriez dû lire attentivement le post ultracourt de Lionel avant de lui faire la leçon.
Car de toute évidence, vous n'avez strictement rien compris à sa remarque initiale et réagissez donc totalement à côté de la plaque avec ce copier-coller "made in Wikipédia".
Rédigé par : Axelle D | 09 juin 2024 à 13:42
@ Achille
"Jacques Fesch a certes fait preuve d’une repentance respectable, mais il est difficile de déterminer si elle est sincère ou tout simplement opportune, vu qu’il s’agissait quand même de lui éviter la guillotine..."
Je me permets de corriger votre message :
"Jacques Fesch a certes fait preuve très hypocritement d’une repentance très foulage de gueule mais il est très facile de déterminer qu’elle est tout simplement opportune, vu qu’il s’agissait quand même de lui éviter la guillotine..."
Un super faux-derche ce Fesch !
D’ailleurs, de nos jours tous les criminels arabo-africains emploient la même méthode, conseillés par des avocats extrême-gauchistes SM mur des cons et LFI-Hamas, ils sont gagnants à tous les coups, après un léger froncement de sourcil du juge rouge, ils ressortent libres, bien décidés à renouveler leurs exploits.
Nous vivons dans une ripoublique islamiste macronienne, vous l'avez oublié ?
Rédigé par : sylvain | 09 juin 2024 à 10:47
« Gérard Fesch demande la "réhabilitation" de son père Jacques, exécuté le 1er octobre 1957 pour le meurtre d'un agent de police. La Cour de cassation a débattu de cette requête le 6 juin. » (PB)
Il me semble que les tribunaux sont suffisamment débordés de travail pour traiter les affaires de crime en cours sans pour cela demander à des magistrats d’étudier une affaire qui remonte au temps où René Coty était président.
Quand bien même il ne s’agirait pas d’une réhabilitation mais de la sollicitation de la part de son fils d’une demande de "pardon laïc".
Jacques Fesch a certes fait preuve d’une repentance respectable, mais il est difficile de déterminer si elle est sincère ou tout simplement opportune, vu qu’il s’agissait quand même de lui éviter la guillotine...
Rédigé par : Achille | 09 juin 2024 à 08:24
On lira avec le plus grand intérêt le mémoire de thèse signé Laurie Georges relatif à la conversion de Jacques Fesch, et ce qu'on entend par mystique en confondant délire et spiritualité.
D'abord, la peine est prononcée en fonction des faits et de la psychologie de l'accusé au moment des faits, et non de cet état à l'issue de trois ans de prison. Or, au moment des faits, c'était tout simplement une ordure*.
Maintenant, la voie de sainteté.
L'expérience mystique, déshabillée de toute fanfreluche, c'est l'extase, ou sortie de l'âme du corps. Elle se produit soit par la voie chimique y compris la plus douce : l'oxygène par respiration forcée, soit par la voie purement intellectuelle qui va de l'hypnose grossière à celle des muses. Lorsqu'on a la conscience chargée de saloperies, il faut beaucoup de chimie ou d'hypnose, lorsqu'on est un saint, il faut se retenir de partir pour un oui ou pour un non, c'est souvent le cas des moines.
Et donc à ne pas confondre avec le délire intellectuel empreint de religiosité aussi sincère soit-il.
Parce que si on a tué par accident un père de famille, il vient naturellement à l'idée de se demander comment faire pour réparer autant que possible, le fût-ce par la voie spirituelle si on y a accédé.
Or, dans tout le chemin "vers Dieu" de Jacques Fesch, il n'y a pas l'ombre d'un mot pour penser à la petite fille du policier tué, ni à ce dernier, ni à ses père et mère. Il ne parle que de lui.
Et, là, rien de rien, ça ne fait pas beaucoup.
Sous réserve que ce ne soit pas Laurie Georges qui ait péché par omission, mais ce serait étonnant.
Alors, que l'Église ait songé à le béatifier, rien ne peut plus étonner venant d'Elle, si on peut encore la nommer avec une majuscule.
https://hal.univ-lorraine.fr/hal-03257093/document
*Quand je dis "ordure", je parle d'un fils de riche payé à ne rien faire mais qui veut un bateau que papa ne veut pas payer. Alors, il lui vole son pistolet pour faire un hold-up chez un marchand d'or de ses connaissances, et comme ça tourne mal, le petit chéri tire dans le tas en étant certain de ne faire mal à personne et tue un agent de police par inadvertance...
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 09 juin 2024 à 06:44
@ Lionel | 08 juin 2024 à 15:53
Il suffit de taper son nom sur Internet vous y lirez :
"Revolver en main, Fesch tente de couvrir sa fuite. Des passants donnent la chasse au malfaiteur qui réussit, à la faveur de la nuit tombante, à semer ses poursuivants et trouver refuge au cinquième étage de l'immeuble du 9 boulevard des Italiens. Après s'être calmé, il redescend jusqu'à la cour. Le concierge a entre-temps alerté un agent de police, Jean-Baptiste Vergne, autour duquel s'est formé un attroupement. Fesch essaye de prendre un air détaché, passe à côté du concierge et de l'agent de police, et se dirige vers la porte calmement mais il est reconnu par un badaud. Vergne dégaine et lui crie : « Haut les mains, ou je tire ! » Fesch qui a perdu ses lunettes dans sa fuite, se retourne et tire, au jugé, maniant son arme dans la poche de son imperméable. Touché en plein cœur, le gardien de la paix Vergne, veuf de trente-cinq ans et père d'une petite fille de deux ans, meurt sur le coup. " (Wikipédia)
Ceci est un blog pas un centre d'information ! Il faut quelquefois faire un petit effort personnel !
Rédigé par : Claude Luçon | 08 juin 2024 à 22:41
De nos jours, tout le monde croit avoir droit au pardon*, voire en faire bénéficier qui il veut.
Bien sûr, chacun peut s'il le veut tenter de faire savoir que tel ou tel a fait des études ou commis des textes mystiques, mais de là à embarquer l'État dans sa croisade, il y a un gouffre.
Si une personne autre que nuisible avait fait des études et s'était imaginée trouver Dieu, personne ne songerait à faire reconnaître des réalisations si sublimes par l'État.
Par contre, on veut pousser le pousser à y consentir pour un criminel.
La leçon à en tirer est : nuisez !
Vous aurez d'abord la satisfaction de le faire, puis l'opportunité d'un internat offrant une réorientation et enfin la reconnaissance du public.
C'est vraiment pousser au crime et cracher à la face des victimes.
*Qui n'est pas un droit, mais une grâce totalement arbitraire, rappelant la soumission de celui qui sollicite à celui qui l'accorde... ou pas !
Rédigé par : Lodi | 08 juin 2024 à 21:27
Sans vouloir excuser le crime, la sentence est brutale, injuste sans doute, il faut connaître et avoir vécu l'état pitoyable de la France à l'époque.
C'est oublier la jeunesse de ce jeune homme !
D'un côté on sort de la période joyeuse de 1920, jazz, charleston, la folie a conquis les Français... terminée par la Grande dépression.
1930 sous le coup de cette dépression catastrophique, le retour de l'affaire Dreyfus, la guerre d'Espagne, le Front Populaire, les Croix de Feu, l'antisémitisme, grèves et manifestations, Mussolini, Hitler, Staline et Franco en attendant Mao !
1940 la débâcle, la défaite, l'occupation, l'humiliation, les privations... Pétain ou de Gaulle, les USA, GB et Canada à la rescousse venant mourir sur les plages et les plaines du nord de France, bombardements alliés ici et là, puis les règlements de compte et les magouillages politiques en tous genres ensuite, communistes, socialistes et démocrates chrétiens en vrac.
1950 l'Indochine et l'Algérie où les appelés nés en 1930 sont allés mourir, Malraux appelant les réservistes à accueillir les paras qui menaçaient la IVe République d'Algérie en 1957, Coty perdu qui va recupérer Charles de Gaulle à Colombey...
Pour les natifs de1930, dont j'étais, comme Jacques Fesch, grandir en de telles conditions il y avait de quoi être confus ! La vie ne fut pas du genre bisounours !
1930 - 1960, trente ans de chaos et de misère !
On avait besoin d'un père pour vous guider, un poilu de 14/18, même mutilé à 20 ans, simplement français moyen athée, qui avait jugé bon de baptiser ses trois enfants, catéchisme et première communion à la clé, besoin d'un hussard de la communale qui vous parlait de la France et du patriotisme et vous faisait chanter la Marseillaise tous couplets compris, du curé de la paroisse qui vous parlait des dix commandements avec dans les trois cas les sanctions nécessaires, et adaptées, à la clé, dans l'ordre: fessée et gifles, coups de règle sur les mains ouvertes et dire des "Je vous salue Marie" à répétition.
De 1950 à 1951, JF a accompli son service militaire en Allemagne, 18 mois, dont il sort avec le grade de caporal et un certificat de bonne conduite. Son livret militaire indique qu'il est mauvais tireur.
S'il n'avait pas été en prison entre 54 et 57 il serait peut-être allé en Algérie, y mourir !
Il n'avait pas de casier judiciaire qu'on sache.
Si l'on croit Internet, il a tiré accidentellement ! L'armée l'avait confirmé, il était mauvais tireur !
Il avait tué un policier, il méritait sanction, mais il semble qu'on a plus condamné le "blouson doré" que le meurtrier.
1968 est passé depuis, tout a changé, maintenant on pardonne plus qu'on ne condamne !
Son fils dit : "Il s'agit d'une sollicitation pour un "pardon laïc"
Il a bien fait !
La justice de la République française a le devoir d'appliquer le Loi, seulement la loi !
La Foi n'a rien à y faire.
Introduire la Foi comme défense durant la période 1954 à 57 l'a probablement plus desservi que servi, car on "bouffait du curé" avec les radicaux-socialistes alors !
Dans cette décapitation c'est aussi, et peut être plus, la combinaison blouson doré et Jésus sur sa Croix à qui l'on coupait les têtes en arrière-pensée.
Ce sont plutôt les circonstances coupables que celles atténuantes qui ont prévalu !
Rien en lui suggérait le criminel, tout juste un gamin gâté et abandonné par ses parents !
L'éducation commençait alors à la maison, l'école et l'église, ce n'est plus le cas depuis 1968, comme le confirment Mélenchon et ses paumés de LFI !
Rédigé par : Claude Luçon | 08 juin 2024 à 19:13
@ Lionel | 08 juin 2024 à 15:53
Vous avez raison.
Le souvenir du gardien de la paix Jean-Baptiste Vergne est totalement occulté dans l'histoire. Un policier qui n'a fait que son devoir diront certains, oubliant que cet homme avait aussi une famille dont à l'époque une fille de deux ans ; son épouse étant décédée il en avait seul la charge...
S'est-on seulement inquiété de savoir ce que cette petite orpheline, aujourd'hui septuagénaire, pourrait penser si l'assassin de son père était réhabilité et encensé comme un saint ?
Personnellement, il me semble que dans ce genre d'affaire mieux vaut garder le silence et certainement pas s'exposer...
Cet homme se serait repenti avec sincérité. Fort bien ! Mais la justice de l'époque ayant tranché, on ne peut pas revenir 70 ans en arrière ni parler d'erreur judiciaire dès lors que Fesch avait reconnu toutes ses fautes...
Quant à sa conversion, c'est une autre affaire dont la justice n'a ni à connaître ni à juger. Dieu étant seul juge en la matière !
Rédigé par : Axelle D | 08 juin 2024 à 18:40
Bon sang !! On pourrait bien rappeler le nom de la victime dans les posts à venir, quand même m...
Rédigé par : Lionel | 08 juin 2024 à 15:53
Ou l'art de frôler la spiritualité en se gardant bien d'en parler.
Il s'agit d'une part de juger de la culpabilité, et d'autre part de la peine.
Sur la culpabilité, le sorcier africain, le chaman, le druide, le prieur bénédictin, de nombreux radiésthistes et autres guérisseurs diront au moins si l'accusé ment ou non, en voyant son aura.
Et là, personne ne sait voir les auras, et on ne veut pas savoir. Combien de vies massacrées par les erreurs judiciaires ou seulement d'instruction, comme dans l'affaire d'Outreau.
Et pourtant, la chambre de réception du franc-maçon est tendue de gris pour qu'on puisse voir son aura - ce n'est pas pour cela qu'ils savent toujours pourquoi, mais cette tradition en est cependant la trace.
Les vitraux de nos églises sont remplis d'auras.
Peu importe ! on ne veut pas savoir - la république serait en danger ! Crevez braves gens !
Sur la peine:
La mort sera-t-elle la délivrance de ce qu'on ne pourra se pardonner ?
S'agit-il de sauver l'âme ou un reste à vivre ?
Quel sens à la vie sans espoir de salut de l'âme ?
Que sont l'enfer et le purgatoire ? Là aussi, le sorcier africain et autres mystiques le diront.
Mais de cela non plus, on ne veut rien savoir.
Alors tout n'est qu'hypocrisie à faire vomir.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 08 juin 2024 à 15:16
Cher Philippe Bilger,
C'est toujours la même histoire. Notre civilisation est prête à se suicider, pourvu qu'elle puisse se pousser du col et jouer les belles âmes.
Cela est vrai pour l'immigration et la peine de mort. Cinquante années de lavage de cerveau progressiste sont passées par là.
Ainsi, malgré le Grand Remplacement en cours, les électeurs français s'apprêtent à voter à 60 % pour le "bloc génocidaire" cher à Renaud Camus, et n'élire aucun député pour le seul parti qui veut réellement mettre fin à l'immigration (R!).
Ainsi pour la peine de mort, où les abolitionnistes de salon interdisent toute remise en cause de cette "avancée humaniste".
Le jour où un proche sera sauvagement torturé, violé ou assassiné, on leur tendra avec gourmandise un micro pour écouter leur réaction qui, on n'en doute pas une seule seconde, sera empreinte d'humanisme et de compassion pour le monstre qui aura brisé leur vie.
Rédigé par : Florestan68 | 08 juin 2024 à 14:24
@ xavier b. masset | 08 juin 2024 à 09:58
« Impossible de détailler les rédemptions scolaires dans les prisons, les mastères littéraires (...) »
N’exagérons rien ! La prison est avant tout l’école de la récidive... En tout cas, ce sont les gens de gauche, attachés au bien-être des taulards, qui le disent... tout en se félicitant des exceptions à la règle que vous citez...
Rédigé par : Serge HIREL | 08 juin 2024 à 12:39
Dans notre République laïque, affaires d’Église ne sont pas, ne peuvent pas être affaires d’État. En tuant Jean Vergne, un gardien de la paix, avant même son procès, le citoyen Jacques Fesch avait définitivement perdu son honneur, tout comme ceux qui, voici peu, ont assassiné deux agents pénitentiaires à Incarville.
Qu’en prison, il ait été illuminé par la foi catholique n’y change rien. La justice qui l’a condamné est celle des hommes, pas celle de Dieu. Que l’Église l’absolve au point d’envisager sa béatification n’a en aucun cas à être pris en compte dans le dossier de réhabilitation présenté par son fils. D’autant plus que ce procès en droit canon a été introduit par un cardinal « politique » qui, peut-être, au lendemain de l’abolition de la peine de mort, a voulu rappeler à l’État que seul Dieu possède le pouvoir de vie et de mort.
On peut comprendre, on comprend Gérard Fesch, mais d’autres que lui vivent sans broncher publiquement cette même situation d’être le fils d’un condamné. Un fils à qui personne ne reproche, ne doit reprocher le crime de son père. Avant d’entamer sa démarche, a-t-il pris conscience du désarroi qu’il allait renouveler au sein de la famille de la victime de son père, qui, elle aussi, a perdu un être cher parce qu’un voyou avait voulu sauver (provisoirement) sa peau en le tuant froidement ?
Quel signal à la société enverrait la justice française en réhabilitant Jacques Fesch ? Ce serait la porte ouverte à tous les assassins de policiers et de gendarmes, en fait à tous les assassins, qui, au nom de la jurisprudence, devraient bénéficier d’une même largesse pour peu qu’ils se soient bien conduits pendant l’exécution de leur peine...
Si le berger corse dont je préfère oublier le nom, assassin de Claude Érignac, qui, en prison, semble avoir été « exemplaire », était réhabilité, qui irait justifier cette décision auprès de sa veuve et de ses enfants ? Ils ont déjà eu à subir l’infamie des pleurs qui ont suivi son meurtre par un « fou de Dieu »...
C’est cela qui justifie pleinement le refus de René Coty d’accorder à un « assassin de flic » la grâce présidentielle. Catholique discret - il fut le premier chef d’État français reçu au Saint-Siège depuis 1495... -, le dernier président de « la IVe » n’a laissé le bourreau n’agir qu’une dizaine de fois, contrairement à son prédécesseur, Vincent Auriol, qui, sans être, lui non plus, un ferme partisan de l’exécution capitale, avait eu à décider du sort des pires collabos.
Reste cependant dans cette affaire une tache indélébile sur la justice que notre hôte met en lumière : l’incroyable dîner qui réunit l’avocat de la partie civile et le président de la cour d’assises et le « tripatouillage » des questions posées au jury. Je ne sais si, à l’époque, la Cour de cassation a été saisie d’un recours du condamné, si ces deux « détails » avaient été portés à sa connaissance. Auquel cas, tout comme la cour d’assises, elle serait coupable de fautes ayant altéré la sincérité du jugement et sa confirmation.
Sur ce point, la démarche de Gérard Fesch est recevable et doit être entendue. La justice s’honorerait en admettant sa responsabilité dans l’exécution d’un jugement prononcé par une juridiction qui n’a pas respecté le code pénal... et donc l’accusé.
Cela ne serait pas réhabiliter l’honneur de Jacques Fesch, perdu par son crime, mais seulement celui de ses juges... et de la justice.
Rédigé par : Serge HIREL | 08 juin 2024 à 12:28
Peine de mort à géométrie, indignation et idéologies variables selon que vous soyez… du bon côté du manche.
Criminel blanc : donc facho raciste nazi etc. voué aux pires gémonies de l'enfer.
Criminel noir : résistant, déséquilibré, ex-colonisé, soutenu par nos juges rouges et partis de gauche pro-terroristes LFI-Hamas et association extrêmes gauchistes nazislamistes.
Pourtant si on veut être honnête et impartial, nous sommes obligés de reconnaître que la peine de mort existe en France.
Et elle est plus terrible que dans beaucoup de pays que nos intellos bobos de gauche se complaisent à montrer du doigt : USA, Chine...
Ces grands moralistes se gargarisent d'avoir supprimé la peine de mort en citant toujours leur modèle : Badinter.
La réalité est cruelle surtout pour les victimes passées et à venir.
Depuis cette idéologie criminelle soixante-huitarde, apologie des bourreaux et des délinquants de tout poil, la victime reléguée aux oubliettes de l'insignifiance n'a pas droit comme son meurtrier aux funestes droits de l'homme de la bien-pensance obligatoire.
Oui, la peine de mort est exécutée contre de malheureux innocents par des assassins que notre système ubuesque relâche sous tous les prétextes divers et démentiels : bonne conduite, réinsertion, humanisme… dictés par cette morale dogmatique érigée en diktat et qui a eu pour conséquence de produire des dérives sanguinaires.
Les responsables de ce fiasco, pouvoir, justice, courent toujours et contribuent en toute impunité à l’augmentation des scores criminels de cette insécurité record qui a fait de notre pays une vaste zone sanguinaire depuis cette abolition criminelle de la peine de mort.
120 coups de couteaux par jour (pour le moment) 120 peines de morts par jour, non abolies, ça c'est ballot !
Les victimes sont rassurées, nous clamons sans cesse au monde entier que nous sommes un modèle d'humanisme, de justice, de paix sociale, alléluia !
Ben voyons !
Heureux pays qui n'ont pas supprimé la peine de mort !
Rédigé par : sylvain | 08 juin 2024 à 11:52
Nous sommes hélas passés d'une justice trop sanglante et parfois expéditive à une justice faiblarde lors de massacres de nonagénaires ou d'enfants dont l'actualité médiatique fait état. Il se trouverait où le juste milieu ?
Rédigé par : Louis | 08 juin 2024 à 10:19
« Cette envie lui est venue au mois d'avril 1994 quand il a appris la destinée exceptionnelle de son père en prison. Celui-ci a découvert la foi avec une sincérité bouleversante et il est devenu l'auteur d'écrits mystiques publiés à titre posthume, qui ont à ce point impressionné que le cardinal Lustiger, archevêque de Paris, a ouvert un procès en béatification dès 1987, toujours en cours » (PB)
Je crois me souvenir que des syndicats de police avaient alors protesté, en n'ayant pas compris que ce n'était évidemment pas l'assassin qui était ainsi mis en lumière mais le pécheur sincèrement repenti ayant accepté et subi la peine prononcée par la justice humaine.
Rédigé par : Exilé | 08 juin 2024 à 10:16
La matérialiste imitation de l'agneau de Dieu proposée à Fesch par Coty est à la fois terrible et comique à lire.
La défense bâtie par Me Paul Baudet rappelle de beaucoup la célèbre harangue au jury que la voix de Robert Badinter, Stentor ému, fit retentir au procès de Patrick Henry.
Très étrange de croire apercevoir, en 1957, ce qui put inspirer, presque avec les mêmes mots, l'un des "ténors du barreau" vingt ans plus tard.
Impossible de détailler les rédemptions scolaires dans les prisons, les mastères littéraires poussant comme des fleurs de cimetière un jour de Toussaint.
Un salut de l'âme positiviste, un comtisme en actes, qui aurait plu à notre Auguste des universités, même s'il donnait la priorité aux sciences dures autant qu'exactes sur les humanités.
Jean-Claude Romand, entre deux cueillettes de simples médicinales dans son jardin de curé, approuverait ce message venu de l'au-delà d'un chemin de sacrifice qu'il n'emprunta jamais.
Comme si la prison et ses quatre murs, par l'absurde, prouvait qu'une expiation - ou une simple libération spirituelle personnelle - ne semblait jamais plus à l'aise que dans l'offre d'un cadre un peu strict.
Sans préjudice aucun pour "l'École hors les murs", cela dit.
Rédigé par : xavier b. masset | 08 juin 2024 à 09:58
Merci Monsieur l’Avocat général, comme Genevois, je citerai la philippique de Sébastien Castellion à Calvin qui avait fait condamner Michel Servet : "Tuer un homme, ce n'est pas défendre une doctrine, c’est tuer un homme” !
Rédigé par : Jean-Noël Cuénod | 08 juin 2024 à 07:43
Votre argument contre la peine de mort parce que « sanction absolue exigerait une justice absolue », me semble tellement fort que les débats s’éteignent d’eux-mêmes… nous laissant le temps de nous préoccuper des questions plus urgentes comme le goût des armes développé par nos gouvernants ivres de pouvoir !
Rédigé par : Celtapiou | 08 juin 2024 à 07:14