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05 juillet 2024

Commentaires

Patrice Charoulet

Baser ?

« Baser » a été créé, à la fin du XVIIIe siècle, pour doubler le mot « fonder », qui pourtant était parfaitement clair.
Admis par le Dictionnaire de l'Académie en 1798, « baser » devait être banni de l'édition de 1835, à la suite de la campagne menée par Royer-Collard pour la suppression de ce néologisme. C'est de ce mot que l'académicien disait : « S'il entre (sous-entendu « dans notre dictionnaire »), je sors ! (je quitte l'Académie française) ». Ce mot n'a pas été réintégré dans l'édition de 1932.

Littré le donne comme « un néologisme fort employé présentement et qui n'a rien de condamnable en soi, mais qui est peu utile puisque « baser » ne diffère pas sensiblement de « fonder »». Il ajoute : « Il vaudra donc mieux, en écrivant, se servir de « fonder » que de « baser »».

Le Larousse du XXe remarque que « se baser » est d'un style peu littéraire. Il tend pourtant, de la langue parlée, à passer dans la langue écrite ; mais les bons auteurs ont toujours recours à l'inattaquable « se fonder ».
En termes militaires, « baser » se dit très correctement de navires, d'avions, ancrés ou garés à leur base d'attache. « Ce cuirassé est basé à Toulon » ; « Escadrille basée à Marignane ».

Patrice Charoulet

Florilège Jules Renard

Dieu. Encore un qui se croit immortel.
*
Je n'ai pas la foi, mais j'ai de petites fois qui me soutiennent.
*
Je ne suis pas de ceux qui ont besoin d'aller à Venise, pour s'émouvoir.
*
Zola immoral ? Mais il pue la morale !
*
La Bruyère, le seul dont dix lignes prises au hasard ne déçoivent jamais.
*
Qu'est-ce que Dieu ? Vous m'en demandez trop.

Tipaza

@ duvent | 07 juillet 2024 à 14:09

Akhenaton ! pourrait-on dire de ce jeune homme.
Ce qui en bon français veut dire : Ah quel con !
Oui, je parle parfois l'égyptien de la Haute époque, laissant à Xavier le soin de parler le népalais et l'hindi.

duvent

J'interdis la lecture de ce qui suit aux âmes sensibles et aux incultes de la même farine que Xavier NEBOUT, parce qu'ici j'ai un grand pouvoir et vous allez voir ce que vous allez voir !

Le journée va être méga-ennuyeuse, c'est pourquoi par bonté d'âme je me propose de vous distraire...

Afin d'être comprise par le plus grand nombre, par les grands et les petits, les gros et les maigres, le sexe fort et le sexe faible, je choisis d'écrire en « bistrot », et il ne faudra pas vous évanouir à chaque fois que j'écrirai le mot de Cambronne, et j'éviterai d'employer le latin c'est du pédantisme, non, je privilégierai les ono... maaa... toppp... ées et quelques bor... bor... bobobo... ry... riz... ris... gmes.

À ceux qui ne comprendront pas, j'annonce qu'ils ne doivent pas s'inquiéter outre mesure, ils sont juste cocons... fus... sus... scrits, et ça, ça se soigne très bien, en lisant.

Ainsi, par un jour clair et ensoleillé, j'ai été sollicitée pour une activité qui me déplaît au plus haut point, n'étant pas très souple de l'échine, je décide de faire ce qui me passe par la tête et qui est de la plus haute importance, rien !

« - Mais dites-nous par pitié ce que à quoi vous êtes occupée, gente dame, qui n'entravez que dalle au latin qui d'après Xavier, dont l'origine obscure fait croire qu'il descend en droite ligne de Torquemada, dominicain de son état, bon par destination, et vicieux comme un sanglier, nom de dieu de vit de moine ! 

- Quoi ? Que lis-je ? Je n'entrave que dalle au latin ? Mais c'est ma foi la stricte vérité ! Comme je vous je le disais incessamment sous peu, je m'en vais vous conter une anecdote pas piquée des vers, et dont vous pourrez faire florès auprès de vos chiards à la con, qui eux certainement n'entraveront jamais que dalle au latin, au grec et au louchebem !

- Grand merci, gente dame ! Ce que vous pouvez être bonne pour vos serviteurs !

- Ouais, vos gueules !

- Avec plaisir, gente dame !

Donc ! Comme je vous l'annonçais, il m'est arrivé un truc carrément horrible pas plus tard qu'hier, et voici ce qu'il en fût de bois de chêne :

Alors que je rentrais chez moi après être allée chercher des cerises énormes, noires, juteuses, et vendues pour la modique somme de 17 euros le kg, estampillées France, plus chères que la patate douce en provenance des États -Unis mais sucrées à souhait, je me trouve sur un rond-point, où un jeune homme me colle au train, je l'avais déjà remarqué dans le rétroviseur, il me collait, impatient qu'il était de rencontrer la mort...

Moi, je préfère prendre mon temps et il m'arrive, vous n'allez pas le croire, de suivre les conseils de Maître Charoulet, donc je respecte des fois bêtement la limitation de vitesse.

Il se passe alors une chose amusante, ce jeune con prend la première sortie, qui n'est pas la mienne, puis par un miracle que je n'ai pas encore résolu, revient et me double par la droite forcément, puis me fait une belle queue de poisson, et pile... poil !

Sur un rond-point, un samedi, dans le Midi, premier week-end de vacances, il y a du monde !!! qui n'est pas devant les urnes aujourd'hui...

Ce petit Don Juan sort, furieux, de sa caisse pourrie, et se dirige vers ma caisse pourrie !

Comme je suis d'un naturel rieur, je souris, et adresse un tas de sourires aux personnes qui me suivent et me croisent, lesquelles me regardent inquiètes...

Le petit bandit de la route ouvre sa portière méchamment, j'ouvre la mienne méchamment, il bondit hors de sa casserole avec vivacité, j'essaie de mon côté de montrer un peu de vivacité, et saute lentement hors de ma voiture.

Et alors, il se passe un truc improbable, je me précipite vers lui, et lui demande :

- Dis donc petite merde, tu peux me dire ce qui se passe dans ta tête de gland ?

Et là vous êtes d'accord que ça ne me ressemble pas du tout, hein, d'être grossière...

- Et vous, hein ? Et vous, hein ? Qu'est-ce vous faites, hein ?

- Comment ça qu'est-ce que je fais ? Tu dois avoir le permis et tu dois savoir décrypter les signaux électriques comme des clignotants, freins, et tout le bataclan non ?

Savez-vous ce qu'il me répond ? Je vous le donne en mille, il me répond un truc et c'est pas du latin, j'en suis certaine !

Il me répond :
- Allez, vas-y, rentre dans ta caisse connasse !

Oui, Messieurs et Mesdames, il me dit que je dois rentrer dans ma caisse connasse !

Est-ce que ce n'est pas tordant ?
Ce à quoi je lui réponds :

- Pardon ?

- Mais ouais, casse-toi la vieille !

- D'abord, tu vas, toi, rentrer dans la voiture, et puis je sens que tu as envie de me gifler, alors ce n'est pas grave, j'ai moi aussi envie de t'en coller une ! Allez file, petite crotte !

Sur ce, nous nous sommes quittés en bonne intelligence, pendant qu'autour les badauds se disaient bon sang mais c'est bien sûr, il faut voter pour Paul von Hindenburg...

Je vous quitte, je vais finir mes cerises et fermer les volets afin de dissuader ma voisine, cette pure conne, engagée jusqu'à l'os, de venir me faire une leçon de maintien !

Nota bene : pour ceux que ça intéresse, l'apparence de ce brigand de la route était tout ce qu'il y a du cru...

Robert Marchenoir

Faisons un peu de politique : le complexe édition-librairie-gouvernement fait tout pour nous dégoûter de la lecture.

D'abord est venu cet attentat contre la liberté qui s'appelle le prix unique du livre. Mis en place par des socialistes, il n'a jamais été aboli par aucun gouvernement, selon la règle voulant que toute réforme communiste soit religieusement préservée par la "droite", parce que la gauche est gentille et la droite, méchante.

Donc on a des gens de "gauche", qui sont censés défendre le "peuple", c'est à dire les "pauvres", et qui font tout pour que le livre ne soit pas vendu moins cher. Quelqu'un peut m'expliquer ?

C'est la même logique selon laquelle des gouvernements de "gauche" interdisent aux grandes surfaces de faire des réductions sur les produits de première nécessité... parce que... c'est mal quand les capitalistes permettent aux "pauvres" d'acheter plus de trucs pour moins cher.

Le but du jeu, c'est que l'Etat appauvrisse les pauvres en interdisant la concurrence - après quoi, le gouvernement peut rentrer en scène et leur donner des allocations pour leur permettre de résister à ses mesures idiotes. Les pauvres sont priés de dire merci et de glorifier l'Etat fort et stratège.

Les instigateurs du prix unique du livre sont tellement bêtes, qu'ils ne se sont pas rendu compte qu'au moment même où ils prétendaient défendre les pauvres pitites librairies di proximiti qui tiraient la langue, ils offraient des bénéfices garantis et inespérés aux méchantes grandes surfaces qui voulaient (paraît-il) leur mort.

En effet, en permettant à ces dernières d'échapper à toute concurrence sur leur rayon livres, ils leur assuraient une marge d'un niveau insolent pour ce type de commerce.

À en croire les propagandistes du lobby du livre, les pitites librairies di proximiti sont des endroits paradisiaques tenus par des puits de culture qui fournissent des conseils introuvables ailleurs. Je ne comprends pas. Si c'est le cas, sûrement les amoureux du livre préféreront flâner dans ces endroits merveilleux, quitte à payer un peu plus cher, plutôt que d'acheter des best-sellers médiocres au milieu des odeurs de poisson ?

Puis est arrivé ce bienfaiteur de l'humanité qui s'appelle Amazon. Enfin, la totalité des livres existants devenaient disponibles à la totalité de la population, presque instantanément, à domicile, y compris pour les bouseux, fumeurs de clopes, conducteurs de diesel et électeurs du Front national.

De plus, Amazon faisait d'office la réduction autorisée de 5 %, que les libraires avaient abandonnée depuis longtemps, de même que leurs cartes de fidélité (sauf pour les profs : vous prétendre prof à la caisse suffisait pour vous assurer votre petite réduc' de 5 %, ce qui montre bien qui est le patron dans s'pays : le fonctionnaire, prostituée de l'Etat, qui peut exiger son petit cadeau partout, y compris dans le privé).

Évidemment, c'était intolérable, donc le gouvernement, grand défenseur de la culture, a trouvé la parade : il allait interdire aux sites de vente en ligne de faire le port gratuit pour les livres.

Les communistes qui ont trouvé ce truc génial sont tellement stupides qu'ils n'ont même pas anticipé la parade, que n'importe quel non-fonctionnaire aurait vu venir à cent kilomètres : Amazon a mis le port des livres à un centime.

Il a encore fallu quelques années de réflexion et de "travaux législatifs" pour finir d'emm... le monde : désormais, ce sont les "députés de la Nation", comme on dit à l'extrême droite, qui fixent le prix d'expédition des livres, et c'est 3 euros. Pourquoi 3 euros, et pas 2,50 ou 4 ? Ta g..., nous on sait, ici c'est l'État fort et stratège. Tais-toi et paye.

Attendez, c'est pas fini. Il y a peu, le lobby du livre, acoquiné avec l'État, a découvert que, miraculeusement, un autre secteur de l'entreprise privée obtenait un succès inespéré dans la vente des livres : les marchands d'occasion en ligne. En particulier, l'allemand Momox, qui possède une filiale chez nous.

Ces bons apôtres se sont scandalisés : le marché du livre d'occasion explosait en France. Rendez-vous compte, on pouvait acheter, de seconde main, des best-sellers à peine publiés.

Des salopards se permettaient d'acheter des livres neufs, au prix fort fixé par la Gestapo du commerce d'État, puis, une fois lus, ils avaient le culot de... les revendre ! pour moins cher ! en y perdant !

C'était absolument intolérable, et il fallait bien évidemment punir ces malfaiteurs. Le lobby du livre a identifié du Pognon qui change de mains sans bénéficier aux auteurs, aux libraires et aux éditeurs, et ça évidemment c'est un scandale. Il faut me taxer tout ça d'urgence.

Sachez qu'en France communiste, rien ne vous appartient. L'État consent, exceptionnellement, à vous prêter temporairement une partie de l'argent que vous avez durement gagné, mais c'est pure bonté de sa part. Il peut renoncer à ses largesses à tout instant.

Comme la machine politicienne s'est quelque peu enrayée dernièrement, ce dernier projet de taxation n'a pas encore vu le jour, sauf erreur de ma part. Mais connaissant la rage confiscatoire de tout ce qui, en France, se mêle de "bien public", je ne doute pas que ce ne soit que partie remise.

Au bout d'un demi-siècle de politique anti-lecteurs acharnée de la part des prétendus défenseurs du livre, quel est l'état de la librairie française ? Il suffit d'entrer dans l'une d'entre elles pour constater le désastre.

La moitié des rayonnages sont destinés aux lecteurs illettrés, des gens qui achètent des livres d'images. On appelle ça des mangas, je crois. L'autre moitié est destinée aux "livres jeunesse", c'est à dire des livres spécialement écrits pour les enfants afin qu'ils aient entre les mains quelque chose de suffisamment idiot, par opposition à de vrais livres, des livres d'adultes qui leur seraient accessibles, et que leurs parents pourraient choisir pour eux.

Hélas, leurs parents étant déjà stupides et illettrés, ils en sont bien incapables, d'où la "littérature jeunesse".

La troisième moitié des rayonnages est consacrée à la bande dessinée, qui fait figure de summum de l'érudition réservé aux lecteurs les plus exigeants (ceux qui lisent le népalais, par exemple - voir plus loin).

Quant aux rares livres authentiques qui parviennent à se glisser entre les lignes, les éditeurs font tout pour les saboter.

Par exemple, nous avons en France cette délicieuse pratique des soldes inversées. Dans tous les pays normaux, les articles neufs sont vendus au prix fort, puis, au bout d'un certain temps, ils sont soldés. Chez nous, c'est l'inverse. On vous vend un livre (cher) au prix normal, et, dès le début, on vous met le couteau sous la gorge : si vous ne vous décidez pas à l'acheter dès sa sortie, gros imbécile, vous le paierez très vite 20 % plus cher, et sans limite de temps.

Pays de voleurs et de racketteurs, en somme.

Après, il faut regarder la façon dont les livres sont édités. Par exemple, la monumentale trilogie de Thierry Wolton, Histoire mondiale du communisme, est sortie chez Grasset... sans index. Il a fallu attendre des années pour l'édition de poche, et seule cette dernière en comporte un.

Donc les lecteurs qui ont soutenu Wolton en achetant son livre dès sa sortie sont punis : ils ont payé, au prix fort, un ouvrage de référence historique sans index, dont le prix a augmenté quelques mois après sa mise en vente... et s'ils veulent l'index, ils doivent le racheter en poche quelques années après.

Tandis que s'ils s'avisent de revendre le grand format sur Momox pour financer leur nouvel achat, on leur dit maintenant qu'ils sont de sales voleurs qui lèsent l'auteur et l'éditeur parce qu'ils vendent un bien qui leur appartient !

Après un demi-siècle de racket communiste toujours plus accentué, après cette collusion scandaleuse du lobby du livre avec le gouvernement, je le dis tout net : pour ma part, je vole les livres aussi souvent que je le peux : je pirate à chaque fois que c'est possible.

Vous avez passé votre temps à cracher sur les gens qui vous faisaient vivre, tout en faisant reluire votre prétendue moralité, selon le détestable schéma franchouille. Allez vous faire f..., tous autant que vous êtes.
______

@ Xavier NEBOUT | 06 juillet 2024 à 18:55
"Le vocabulaire français étant plus près du népalais et de l’hindi que du latin."

C’est vraiment pénible d’être entouré d’abrutis qui racontent n’importe quoi avec un air d’être plus savant que tout le monde.

Le français vient du népalais. Mais bien sûr... et la marmotte, elle met le chocolat dans le papier d'alu.

Allez vous palucher avec les oeuvres complètes de Savitri Devi et bouclez-la cinq minutes, ça nous fera des vacances.

Xavier NEBOUT

À nos latinistes distingués :
Le vocabulaire français étant plus près du népalais et de l’hindi que du latin, il est plus près de l’indo-européen originel que ce dernier, et en remontant aux onomatopées, probablement même du proto-indo-européen (dit indo-germanique avant 1970).
Si bien que la référence au latin comme référence étymologique en met certes plein la vue au péquin, mais relève plus du pédantisme que du souci de vérité des mots.

Ugo

Voilà des lectures journalières passionnantes en attendant celles de l’IA.
Le Front Populaire Britannique (Labour Party) ne veut pas de migrants illégaux et va naturellement demander à la déchèterie France de les garder.

« Les travaillistes ont promis durant la campagne de lutter contre l'immigration illégale, en particulier contre l'arrivée de migrants sur de petits bateaux via la Manche.
Le nouveau gouvernement prévoit notamment de déployer des moyens inspirés de la lutte antiterroriste pour contrer les groupes de passeurs. Et il veut encore renforcer la coopération avec l'Europe, notamment la France. »

https://www.lefigaro.fr/flash-actu/royaume-uni-keir-starmer-confirme-vouloir-abandonner-le-projet-d-expulsion-de-migrants-au-rwanda-20240706

L'immigration a été le thème central de la dernière élection en Grande-Bretagne... Manifs également aux Canaries où les oiseaux jaunes deviennent noirs.

Achille

@ Giuseppe | 06 juillet 2024 à 14:55

J’aime bien aussi lire des bandes dessinées. Les Pieds Nickelés, Tintin, Lucky Luke, Achille Talon bien sûr avec l'humour de Greg inimitable.
Les polars aussi, comme Frédéric Dard (San Antonio), Agatha Christie (Hercule Poirot), Mary Higgins Clark, Simenon (Maigret) et Arthur Conan Doyle (Sherlock Holmes). Ça se lit facilement, les intrigues sont souvent bien construites. Rien de tel pour s’évader de l’agitation de la vie de tous les jours.

Xavier NEBOUT

Les romans et tout ce qui s’y apparente, invitent leurs auteurs et leurs lecteurs à se laisser glisser dans l’imagination de mystères qui ne sont pas ceux qui président au salut de son âme.

Giuseppe

@ Jérôme | 06 juillet 2024 à 08:03

Quand il m'arrive de vous lire, il me revient obstinément en mémoire ce passage, allez donc savoir pourquoi :

"Il n’est pas d’animal,
Plus hérissé, plus sale, et plus gonflé de vent,
Que cet âne bâté qu’on appelle un savant !" (Victor Hugo, Le Roi s’amuse, 1832)

J'adore Victor Hugo et vous ?

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@ Achille | 05 juillet 2024 à 07:46

De temps à autre je puise dans ma collection des Pieds Nickelés, complète, de Pellos et Montaubert, un peu plus de 30 tomes et toujours d' actualité.
Quatrevingt-treize et son épilogue de Victor Hugo est du carbone pur pour les passionnés. Louis Ferdinand Destouches pour ses "rails" et son "émotivité"... Et des centaines d'autres...

Bientôt sera les JO de L'homme le plus extraordinaire que j'ai rencontré, rubrique qui me fascinait, du Reader's Digest, dans lequel en culottes courtes j'ai appris à lire, avec Miroir Sprint chez le coiffeur du quartier.
Parfois je me demande comment mon grand-père a pu s'abonner à cette revue. C'est un mystère, j'aurais dû lui poser la question. Antoine Dupont c'est pour bientôt sans le cinéma de Mbappé et son masque de Zorro au pied tendre. Qu'il se concentre sur ce qu'il sait le mieux faire, il en a besoin.

Axelle D

Lire est-ce vivre ?

Oui, mais dans le vrai sens du terme, à savoir quitter ses habitudes et sa routine. Notamment quand l'oeuvre vous interpelle, vous enchante, vous éclaire, vous purifie, vous donne une impression de puissance ou de renaissance et d'une certaine manière vous élève, tant l'auteur est capable par son art de vous sortir de votre "ordinaire" et de vous faire communier avec ses héros.

Cyril Lafon

Quel appréciable billet !
J'ai mis longtemps à me plonger dans la lecture et maintenant, il se passe rarement une journée où je n'ai pas un livre dans mes mains, en ce moment je m'investis, avec amour, passion, enthousiasme dans l'immense oeuvre de Jules Verne (1828 - 1905), la lecture de Vingt Mille Lieues sous les mers a pris un mois, trente jours pour plonger dans l'univers du capitaine Nemo, cet extraordinaire voyage terminé, c'est maintenant Michel Strogoff qui m'enchante en Russie, ce qui me pousse indéniablement avec un intérêt grandissant à me documenter sur la géographie de ce pays. Ce livre ressemble à un cours de géographie. Ce très grand auteur m'accompagnera encore durant cet été.

Lire, c'est s'inscrire dans le monde, dans la psychologie de l'Homme, c'est pénétrer dans ce qu'il a de plus subtil, de plus incompréhensible aussi.
Plonger dans l'intime de son semblable relève d'une entreprise quasi inédite, particulièrement riche d'enseignements.

Lire, c'est admirer l'intense raffinement de la langue française.
Ayant lu la Recherche du Temps perdu évoquée par Monsieur Bilger, on s'aperçoit très rapidement de la magnificence de la langue française, Proust, c'est beau, c'est riche, c'est magnifique, c'est du français de très haute volée, c'est tout simplement brillant.
J'ai régulièrement pensé dans le Côté de chez Swann à ma très tendre enfance dans un petit village de l'Aude où je passais une partie de l'été chez mes grands-parents maternels, cette lecture m'a donné l'occasion de replonger avec tendresse et nostalgie dans cette enfance où je baignais avec joie dans la crédulité et la naïveté du petit être que j'étais.
C'était mon Combray.
J'ai encore en mémoire le générique de leurs séries télévisées, Proust me l'a rappelé.

Lire, c'est s'enrichir en approfondissant son vocabulaire, en accroissant sa culture, pas seulement littéraire, en améliorant son orthographe. C'est sortir, par cette inactivité idéale supérieure à beaucoup d'autres du marasme quotidien si visible aujourd'hui.
La lecture est une formidable échappatoire pour prendre conscience qu'il n'y a pas que le réel qui nous entoure, il y a dans cette contingence du monde un imaginaire, un autre monde, dans lequel on ne vit pas mais auquel on s'abandonne, duquel on se délecte.

Exilé

@ caroff | 05 juillet 2024 à 19:26
«  Un homme libre, cela se reconnaît à ce qu'il finit au cachot. » (Paul Morand)

Cela se vérifie aussi de nos jours où les hommes libres, qui peuvent parfois être condamnés au cachot mais pas seulement, se retrouvent surtout rejetés dans une Géhenne virtuelle après avoir été ostracisés.

Jérôme

Merci beaucoup Tipaza.
Je vais le lire et vous dirai, je l'espère, le plaisir que j'y aurai pris.

Julien WEINZAEPFLEN

@ Vamonos | 05 juillet 2024 à 17:33
"En relisant une traduction pour la peaufiner, l’interprète sait qu’il s’agit d’une lutte à mort entre le texte original et le rendu final, l’un des deux doit mourir. Si c’est du mot à mot, le rendu final n’a aucune grâce, sinon le texte traduit est trahi parce que les subtilités de la langue de destination sont très éloignées du livre original."

Genau m'a fait ressouvenir que j'aime biberonner avant de philosopher : on banquetait avant d'échanger dans l'Athènes du Ve siècle d'avant notre ère, bien autrement que dans "Paludes" d'André Gide où les convives d'Angèle s'asseyaient tout essoufflés sur des banquettes avant de monter chez la dame aux "simulacres anodins" pour pérorer en guise de prélude. Donc boire d'abord non pas avant de réfléchir, mais avant de parler, encore moins avant de traduire, car quand on a trop bu, on ne peut pas "lutter à mort".

En musique, l'interprétation est le contraire d'une exécution et en littérature ou même s'il ne s'agit que de restituer en simultané la pensée d'un qui parle, l'interprétariat est une ascèse, comme si rien ne comptait que la parole de l'autre, à quoi l'on doit rendre tout son cerveau disponible, avec l'apparente vacuité d'un universitaire qui se fait pour la vie le spécialiste des variantes à la virgule près des différentes éditions d'un ouvrage considérable. Je n'ai pas cette ascèse et la méprisais blanc bec, aujourd'hui je l'envie, car "tout ce qui monte converge", disait Teilhard de Chardin.

Un jour, je demandais à un interprète dans la boutique de "l'Âge d'homme" : "Mais comment faites-vous pour restituer sans les boire les paroles de celui que vous devez traduire en urgence en oubliant immédiatement après ce qu'il a dit, et en l'oubliant avant que lui-même l'oublie ?". Je ne me rappelle plus le contenu exact de sa réponse, mais il m'a expliqué à peu près que son cerveau se remplissait pour la vie de cette urgence.

Je fis ce qui pour moi était la même question aux soeurs des Buissonnets (la maison de Thérèse de Lisieux) qu'une des soeurs qui l’habitaient me faisait visiter, m'entraînant dans le jardin et dans la cidrerie et me faisant jouir d'un privilège exorbitant, car j'étais venu seul et les autres visiteurs avaient un audioguide qui les obligeait à courir à toute blinde à travers les étages sans s'imprégner de la douceur du foyer thérésien. En trois minutes, la maison était visité. Moi, j'avais trois quarts d'heure, le temps que j'avais prévu entre mon taxi d'arrivée et mon taxi de départ.
Je commençai par demander à la soeur : "Mais comment faites-vous pour supporter cet audioguide ?
- Je ne l'entends même plus.
- Et pour ce qui est de la lectio divina, lisez-vous autre chose que la petite Thérèse ?
- Pas guère, Monsieur.
- Or ne vous sentez-vous pas frustrée de toutes les perles de littérature ou de spiritualité à côté desquelles vous passez ?
- Du tout, car chaque fois que je plonge en sainte Thérèse, c'est-à-dire tous les soirs avant de m'endormir, je découvre autre chose, elle est inépuisable."

C'est une leçon que j'ai retenue pour la vie. Non seulement tous les êtres et tous les esprits, mais encore toutes les lettres sont inépuisables. C'est une découverte dont je ne me suis jamais remis d'étonnement.
Mais il y a comme un parallèle : ne suivez pas mon dessin ni ma géométrie, digressez avec moi, enfoncez-vous dans mon monologue intérieur, souffrez que je vous en prenne à témoin comme on ne dialogue jamais pour demander conseil, mais pour s'expliquer à soi-même face à son vis-à-vis. L'autre n'est jamais un otage, il est le partenaire d'une surprise.

Il y a un parallèle: c'est que la parole des gens qui comme moi parlent trop est leur problème. Ils ont un problème de disertion et sont incapables de la désertion du silence. Prétendre les guérir par la parole, c'est prétendre leur proposer leur problème pour soin de leur problème. Ce n'est pas la solution. La parole n'a pas réponse à tout ni n'est la solution à l'égarement de celui qui se perd en paroles. Celui-là doit trouver le silence d'une autre habitation du corps. Il doit entrer dans le silence de la pensée pour accéder à l'intuition.

Tipaza

@ Jérôme | 05 juillet 2024 à 23:01
" Je vais lire attentivement les contributions pour y trouver des suggestions..."

Puisque vous sollicitez des suggestions, je vous propose :
"Sur les falaises de marbre" d'Ernst Jünger chez L'Imaginaire - Gallimard

Voici ce qu'en dit la quatrième de couverture :

"Jünger a écrit un des romans romantiques les plus étonnants non seulement de la littérature allemande, mais de toute la littérature mondiale. Un paysage intemporel face à la mer, des figures symboliques, une action qui montre la lutte entre le bien et le mal, la menace toujours présente de la barbarie. Ce combat permanent, Ernst Jünger l'a élevé au niveau du mythe, grâce à un langage d'une précision hallucinante où rêve et réalité se confondent."

C'est pour moi le plus beau livre que j'ai jamais lu.
Il vous surprendra par son caractère poétique, mythique, et un style d'une totale perfection.
Traduit de l'allemand par Henri Thomas, qui est un poète, et dont la traduction a été supervisée par Jünger lui-même qui maîtrisait la langue française pour superviser ses traductions.

Ceci dit certaines personnes à qui je l'ai conseillé ne l'ont pas aimé.
Il faut être d'une totale réceptivité poétique pour y pénétrer, en disant ça j'espère ne pas vous effrayer.

C'est un livre court, 188 pages avec une police assez grosse, donc facile à lire si vous avez comme moi des difficultés avec des petites polices, et cerise sur le gâteau, il n'est pas cher.
Tentez l'expérience, vous ne le regretterez pas.

J'ajoute que Mitterrand le considérait comme un des plus beaux livres du XXe siècle, c'est le seul point commun que j'ai eu avec ce personnage.

Jérôme

Se faire emmener par les personnages. Rare, tellement harmonieux. Hermann Hesse disait quelque chose du genre, il n'y a pas un livre sur deux mille qui donne l'impression que ce sont les personnages qui parlent et pas l'auteur. Ça ne s'améliore pas. La littérature de maintenant, française surtout, c'est : mon nombril, ma bagnole, mon sexe, mon clébard et moi.
Le polar reste un genre sympa. De temps en temps on se refait une vieille pépite, Béru et ses dames, Bravo docteur Béru...
Mais un bon roman, qui comme vous le dites vous emmène, vous met en harmonie... Je vais lire attentivement les contributions pour y trouver des suggestions...

Exilé

« Lire, est-ce vivre ? » (PB)

D'une certaine manière oui, mais le résultat dépend de ce que l'on lit.

Avec de mauvais livres, dont trop de ceux préconisés par la prétendue Éducation nationale au cours de sa jeunesse, on risquera de mener une vie pas toujours exemplaire et plutôt nuisible aux contemporains.
Il suffit de voir ce que cela donne chez des gens autoproclamés intellectuels qui confondent intelligence et cérébralisme...

genau

@ Julien WEINZAEPFLEN

Ce n'est pas une correction, je ne me le permettrais pas, c'est une mémoire de "faluche" qui parle : "primum bibere, deinde philosophari".

caroff

Je lis "Voyages" de Paul Morand (1888-1976), l'un des meilleurs stylistes de la langue française et immense écrivain. En particulier le chapitre "Paris-Tombouctou" et ses annotations fulgurantes.

On oublie l'actualité et l'on se régale de cet hommage qu'il rendit, par ailleurs, à Céline :
"Céline fut toujours seul.(...) Il n'a pas d'amis, ni sur terre ni au ciel. Il n'a jamais eu à renier de parti, n'en ayant pas, ni de maître, étant son maître. Son confesseur, c'est le lecteur. Il est l'homme parfaitement libre. Un homme libre, cela se reconnaît à ce qu'il finit au cachot."

Et Céline en retour sur l'écrivain diplomate :

"Paul Morand est le premier de nos écrivains qui ait jazzé la langue française. Ce n'est pas un émotif comme moi, c'est un satané authentique orfèvre de la langue. Je le reconnais pour mon maître."

Vamonos

Quitter un grand livre, c'est comme mourir un peu. Mais ce n’est qu’un au revoir parce qu’un ouvrage exceptionnel mérite d’être lu plusieurs fois, de manière linéaire, de la première à la dernière page, mais aussi d’une autre manière en recherchant certains passages ou bien en reprenant des notes de lecture. Avant de s’endormir, il faut lire et relire encore Sénèque, Charles Baudelaire, José-Maria de Heredia, François Cheng, etc.

Et puis la traduction, l’interprétation, le thème et la version constituent une somme d’activités qui permettent de mieux comprendre ce que l’auteur a voulu exprimer. En relisant une traduction pour la peaufiner, l’interprète sait qu’il s’agit d’une lutte à mort entre le texte original et le rendu final, l’un des deux doit mourir. Si c’est du mot à mot, le rendu final n’a aucune grâce, sinon le texte traduit est trahi parce que les subtilités de la langue de destination sont très éloignées du livre original. C’est vrai entre le latin et le français qui sont pourtant dans un même groupe linguistique. C’est encore plus flagrant lorsque la translation a lieu entre une langue européenne et une langue du groupe sino-tibétain.

Le prochain livre de Philippe Bilger ne saurait tarder, le suspense quant au sujet de cette oeuvre est au rendez-vous de l’été 2024. Rien de tel qu’un bon bouquin avant de sombrer dans les bras de Morphée. Un livre libère forcément puisqu’en latin livre s’écrit liber liberis.

Michel Deluré

Lire procure un authentique bonheur auquel notre société moderne, habituée à vivre sous le règne de l'immédiateté, de l'instantanéité, et exposée à la multiplication des loisirs, ne sait malheureusement plus accéder.

Lire est pourtant source de plaisir, de détente mais aussi d'enrichissement, laissant toute sa place dans cet exercice de la lecture à la pensée, à la distanciation, à la réflexion, à l'imagination. Et ce n'est point parce que l'offre de loisirs s'est multipliée que nous sommes contraints de passer notre temps devant un écran.

Dans ses Essais, des trois commerces que sont pour Montaigne l'amour, l'amitié et la lecture, le dernier avait de loin sa préférence, « les belles et honnêtes femmes » étant un commerce ennuyeux de par sa rareté, « les amitiés rares et exquises » se flétrissant avec l'âge. Aux caractères éphémères, imprévisibles des deux premiers commerces, il préférait ainsi les avantages de la patience, de la permanence offerts par le troisième.

Mais ce plaisir des livres, rien ne s'oppose évidemment à ce que tout un chacun le cumule avec celui de l'amour et de l'amitié ! Le bonheur n'est jamais trop grand.

Denis Monod-Broca

Peter Handke est un esprit libre et un grand monsieur. Lors de la désintégration de la Yougoslavie, il sut, envers et contre tous, prendre la défense de la victime injustement désignée comme la seule et unique coupable, la Serbie.

Olivier Seutet

Lire : d’abord un désir puis un plaisir quand il ne s’agit pas d’un tract politique, d’une sourate obscure, de romans non écrits d’Annie Ernaux ou Christine Angot, de rapports du GIEC, de décisions du Conseil constitutionnel.

L’angoissant, avec l’explosion de la production de mots (livres, rapports, messages sur le web) est qu’il faut de plus en plus discerner ce qui est lisible, stigmatiser ce qui est illisible. Tri colossal.

Le sinistre est de prendre peur devant la déferlante des répétitions si caractéristiques de notre époque qui croit qu’une majorité d’opinions exprimées est une preuve de leur pertinence. Frénésie du nombre.

Le fatigant est l’abus de mots fétiches, la propension à voir des sous-textes partout, la vulgarité snob des sujets sélectionnés par les grandes âmes. Laisser-aller de la médiocrité.

Une fois dégagée de ces gangues, la lecture est d’abord faire confiance à quelqu’un qui a su mieux dire, mieux imaginer, mieux trouver que soi-même. C’est aimer.

Michelle D-LEROY

La lecture est un grand bonheur, une évasion, un refuge, un oubli de son environnement.
Tous ceux qui aiment lire aimeront ce billet. Une parenthèse pour nous faire oublier le quotidien devenu hideux.

Robert

Un billet, Monsieur Bilger, qui change des précédents et crée une pause salutaire.

J'en retiens ce passage : "Le livre est aussi un formidable gain de temps. Il ne nous dispense évidemment pas d'appréhender le cours de notre destin et d'affronter concrètement, physiquement, les aléas, les hasards auxquels il va nous confronter. La lecture ne nous détourne pas de vivre."

Trop souvent la lecture est assimilée à celle de la littérature, particulièrement des romans qui sont le Graal de l'édition. Mais je ne suis que rarement lecteur de romans et préfère de beaucoup les essais ou des revues dans de multiples domaines : Histoire, politique, sciences, etc. Auxquels s'ajoute la lecture de documents sur de multiples sites Internet de qualité.

Pour faire le pendant d'Achille, le dernier essai que j'ai lu est le dernier livre d'Henri Guaino "À la septième fois, les murailles tombèrent".

De fait, mes centres d'intérêt se rapportent donc de préférence à une forme de littérature qui me permette une meilleure compréhension du monde.

hameau dans les nuages

@ Julien WEINZAEPFLEN | 05 juillet 2024 à 07:22
"Mais à trop lire, on comprend moins bien le réel"

Je ne vous le fais pas dire. Ce billet de monsieur Bilger est à rapprocher du précédent.

L'intelligentsia scripturale est en mode panique pour dimanche. Je suis tombé par hasard, mais c'est la quasi-totalité de ceux-ci qui est en cause, sur la page Facebook de Christiane Laborde, auteure de plusieurs livres dont elle vante les mérites lors d'expositions. Avec un mépris absolu de ses lecteurs ou plutôt de ceux qui seraient à même de les lire et de les découvrir. Citant Goebbels avec effroi et le communiqué du Collège de France pour se rassurer.

Oui, un autre monde.

Lodi

"Si elles m'ont frappé à ce point, cela tient d'abord à ma propre passion de la lecture. J'ai la chance, dans mon existence quotidienne, de pouvoir m'abandonner sans remords ni mauvaise conscience, grâce à une épouse formidable..." (PB)

Eh oui, elle ne fait pas que corriger nos textes, elle favorise la vie de notre hôte :

"Quitter un grand livre, c'est comme mourir un peu. En ouvrir un autre, c'est revivre."

Ce qui en clair veut dire qu'elle l'accompagne de mort en vie, de vie en mort, comme une personne guidant l'initiation, incessante, de quelqu'un.

Je ne sais pas si monsieur Bilger l'omet par modestie, mais il est aussi un auteur.
Je ne vois pas de raison à ce que madame Bilger l'assiste moins dans cette activité que les commentateurs de son blog ou dans la lecture.

D'où, je m'avance encore plus dans la psychologie... mais c'est notre hermine qui se donne à lire !
Bref, d'où cette conséquence : je pense que madame Bilger est son égérie :

https://www.cnrtl.fr/definition/%C3%A9g%C3%A9rie#:~:text=%5BEn%20parlant%20d'une%20chose,1366).

Je pense que c'est une grande chance que d'avoir quelqu'un qui vous porte à ce point.
D'autant plus quand on vit avec, au lieu de devoir courir les bois pour la retrouver, contrairement au Romain.
Ou bien de devoir prendre rendez-vous, comme tant de gens, pour tout, avec leurs amis même, dans la vie moderne !

Intéressante vie que celle de notre hermine.
Tans mieux pour elle, et pour tous : cette existence démontre, entre autres, qu'on peut aimer la lecture, même quand on n'a pas à fuir un sort épouvantable par ses attraits !
S'il est un paradis, gageons qu'on y lise.

Tipaza

"Lire, c'est vivre, lire, c'est agir." (PB)

Lire c'est vivre, c'est agir par procuration.

Un peu comme le vote par procuration, confié à autrui.
Il manquera la volupté de mettre le bulletin dans l'enveloppe avec le plaisir un peu sadique d'éliminer celui qu'on déteste et de favoriser celui qu'on désire.

Et à la dernière page, on s'aperçoit que de cette madeleine qui a activé des souvenirs, il ne reste que le goût fantasmé, qu'elle ne nous a pas rempli la bouche et manquer de nous étouffer.
Il reste en tournant la dernière page le manque de ne pas avoir vécu l'histoire, que nous aurions vécue tellement mieux.

J'avoue pour ma part lire très peu de romans, et seulement ceux dont le style me séduit.
Au fond l'histoire me paraît un peu secondaire, le style est premier, du moins c'est ce qu'il me semble pour une raison très simple, c'est qu'il suffit de regarder autour de soi pour se rendre compte que la vraie vie est tellement plus riche, plus féconde que l'imagination la plus délirante.

Quel romancier aurait pu inventer la saga de cette fin de la Ve République, que nous vivons avec un personnage plus retors, plus tordu, plus imprévisible que ce président.
Qui aurait pu écrire la biographie par anticipation, de ce Narcisse ?
Et on pourrait citer tellement d'autres personnages dont on dit que la vie est romanesque justement parce qu'un romancier n'aurait pu l'inventer.
Tenez, même ma voisine... mais c'est une autre histoire ! ;-)

Pratiquement je ne lis que de la poésie, le rêve à l'état pur dans une autre dimension, ou des essais scientifiques ou philosophiques alimentant, si je puis dire à parts égales, le rêve et le principe de réalité qui, à bien y réfléchir, ne font qu'un.
Mais je penche de plus en plus pour la poésie, ayant la chance de pouvoir la découvrir dans plusieurs langues.

Achille

Personnellement j’adore la lecture. D’ailleurs je lis tous les soirs pendant environ une heure avant d’aller me coucher.

Je lis de tout : des romans, des biographies, des essais de philosophes, des livres écrits par des politiques (si toutefois ce sont bien eux qui les ont écrits), j’ai même lu des livres de Philippe Bilger !
Pendant cette petite heure d’évasion, j’oublie les soucis du temps présent, les événements de l’actualité, la politique particulièrement accaparante en ce moment.

Pour info mes trois derniers livres sont : "Le Voyage dans l’Est" de Christine Angot qui parle de l’inceste (prix Médicis 2021), "Le Pavillon des cancéreux" (un pavé de 700 pages !) d’Alexandre Soljenitsyne particulièrement poignant, et en ce moment je finis "C’est Mozart qu’on assassine" de Gilbert Cesbron, histoire d'un enfant qui ne supporte pas le divorce de ses parents.

Julien WEINZAEPFLEN

Primum vivere deinde philosophari ? Aut primum ligere deinde vivere ?

La littérature est un vaste travail d'induction, où l'imaginaire se met au service de l'analyse et où la fiction illustre souvent une idée philosophique et générale.

Mais à trop lire, on comprend moins bien le réel. À trop vivre dans l'imaginaire, on ne s'y retrouve plus.
À trop aimer les héros imaginaires ou prier les saints de vitrail, on oublie le prochain, ce semblable si dissemblable, et on ne se met même plus en peine d'essayer de le comprendre ou de prendre contact avec lui.

Lire, c'est se démultiplier dans sa discontinuité et ne plus retrouver l'unité de son âme, instable de traverser tant d'états et de faire tant d'éclats.
Comme la religion peut être un cache-sexe, l'érudition est parfois un cache-tête, qui couronne des vaniteux casse-bonbons, méprisant la bande d'ignares qui n'a jamais rien lu, et donc est censée ne rien comprendre à la réalité qui les concerne et qu'elle cerne sans faire de vers et sans en avoir l'air, avec "le bon sens près de chez vous".

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