Cherchant infructueusement depuis deux jours un billet ancien sur la cour d'assises et l'appel criminel, j'ai été amené à faire défiler rapidement les titres de mes innombrables posts depuis 2005.
Et j'ai lu intégralement un billet du 20 janvier 2010, une adresse "aux auditeurs de justice qui doutent". Sans la moindre présomption, je n'ai rien trouvé à retrancher ou à ajouter aujourd'hui. Il m'a semblé utile de le publier à nouveau alors que dans ces temps troublés non seulement la justice est contestée, voire stigmatisée, mais que certains magistrats, étrangement, mettent du leur pour participer à cet hallali.
On me pardonnera d'être sur la même ligne qu'en 2010 : les auditeurs de justice ne doivent pas douter mais être fiers de ce qu'ils vont accomplir. S'ils sont à la hauteur du caractère exceptionnel du service public qu'ils auront l'honneur d'assurer.
Ce billet m’a permis de constater qu’en 2010 j’étais un contributeur de ce blog. 14 ans déjà !
C’était l’époque où Philippe Bilger me gratifiait, de temps en temps, de son avis par mail sur mes commentaires. Parfois gentils, mais il lui arrivait de me retourner de franches engueulades. :)
J'observe aussi avec regret que certains commentateurs dont j’appréciais le talent ont disparu.
Notamment J-D Reffait, Savonarole dont j’aimais bien les répliques fulgurantes, et même sbriglia dont les derniers échanges avec lui étaient plutôt houleux. Mais enfin quand il ne me faisait pas part de ses états d’âme, il lui arrivait de commettre des commentaires intéressants, notamment sur le plan juridique.
Catherine JACOB, aux commentaires savants et quelque peu abscons, semble être revenue ces derniers temps. C‘est plutôt une bonne nouvelle, même si je ne parviens pas toujours à comprendre ses développements alambiqués.
Rédigé par : Achille | 25 novembre 2024 à 08:54
@ Robert Marchenoir | 23 novembre 2024 à 20:35
"Il (le billet) est en effet absolument étincelant. Il n'y a pas un mot en trop."
On mesurera la finesse du compliment en se souvenant de l'aphorisme de Saint-Exupéry :
"La perfection est atteinte, non pas lorsqu'il n'y a plus rien à ajouter, mais quand il n'y a plus rien à retirer."
Marchenoir m'étonnera toujours !
Rédigé par : Tipaza | 24 novembre 2024 à 16:07
Et si la justice et les lois s'en mêlaient ? Il est plus que vital de s'en préoccuper, on l'a vu avec un député de LFI qui payait ses doses avec ses frais de mandat.
Je me suis fait peur, et je ne suis pas le seul sans doute. Il est temps de contrôler tous ces types qui votent les lois comme on le fait pour le permis de conduire et les conduites dangereuses, l'humoriste jugé actuellement en est un exemple parfait et cruel, la mort au bout du chemin.
Tests de labo obligatoires à fournir régulièrement, et lorsque pris en flagrant délit, suspension du permis de légiférer, jusqu'à preuve du contraire, et un carnet avec tous les points blanc comme neige, c'est de nos vies dont on parle.
Ma vie serait donc entre les mains de certains fous furieux, chargés jusqu'aux yeux !?
https://actu.orange.fr/politique/alcool-drogues-bien-sur-qu-il-y-a-des-addictions-a-l-assemblee-magic-CNT000002gsrY6.html
Macron voulait réduire leur nombre, et en plus il pourra leur faire repasser à tous un permis probatoire validé, comme pour les sportifs, dopage interdit, sinon suspension, parfois à vie.
Pour Gégé je ne me fais pas trop de mouron, à part le cholestérol et la glycémie tous les voyants sont au vert... Et puis il doit bien se soigner le bougre, que du bon, du vrai, du frais.
Il doit aligner les analyses avec la même acuité que ses menus, il pète la santé, ce sont ceux qui se font suivre au plus près.
Les priver de galantine est pire que tout, un ancien véto sait tout ça, un vrai compétiteur du rond de serviette Gégé, là-dessus on peut lui faire confiance, il a le discernement des fins gosiers et des pur-sang, enrobé Gégé, mais frugal d'excès, c'est un spécialiste de l'enthalpie.
Rédigé par : Giuseppe | 24 novembre 2024 à 14:12
"…dans ces temps troublés non seulement la justice est contestée, voire stigmatisée, mais certains magistrats, étrangement, mettent du leur pour participer à cet hallali." (PB)
Ce n'est pas étrange... Quand le rapport de force est défavorable à un individu ou à une institution, surgit une tendance à la soumission et à la culpabilisation.
Même en dehors de ce cas, les gens ont le réflexe de se demander ce qu'ils ont bien pu faire à la divinité pour qu'il leur arrive quelque chose. Alors, quand on le leur assène !
Rédigé par : Lodi | 24 novembre 2024 à 07:57
Parfait, splendide, mais.
Lorsqu'on vous dira gentiment de ne pas mettre trop de temps à réfléchir sur vos décisions, et moins gentiment que le nombre de décisions rendues prime sur leur qualité, là, vous devrez la fermer.
Lorsque vous verrez bon nombre de vos collègues participer à une réunion énigmatique, on vous dira que c'est une interloge maçonnique, et qu'il convient de la fermer à ce sujet.
Lorsqu'on vous dira "vous savez que le premier président connaît très bien X qui est partie dans l'affaire ...." vous vous demanderez pourquoi on vous le dit, et vous la fermerez.
Lorsque vous apprendrez que la décision que vous aviez particulièrement étudiée a été retoquée en appel sur un motif qui ne tient pas la route, on vous dira de la fermer.
Lorsqu'on vous dira d'accélérer tel dossier, ou d'en faire traîner tel autre, vous devrez là aussi la fermer.
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Une juge départiteur aux prud'hommes avait produit huit motifs de me donner raison, j'ai su qu'elle était là par accident. Les juges départiteurs donnent toujours raison aux salariés...
Je la retrouve plusieurs années plus tard dans une affaire où elle me donne raison et colle même une amende civile salée à mon adversaire compte tenu de sa mauvaise foi évidente. Elle a été désavouée en appel, le quidam m'ayant fait un chèque sans provision, j'aurais dû le prévenir que j'allais l'encaisser ! Il n'avait même pas penser à le plaider, mais l'agent immobilier doit toujours avoir tort, surtout s'il est irréprochable, car un agent immobilier honnête et qui connaît le droit est en soi une injure à magistrat.
Cette juge que je ne connais évidement pas, n'a pas dû faire une brillante carrière.
Ce n'est là qu'un échantillon, j'aurais de quoi en faire un bouquin...
Alors, la fonction de juge est certes la plus honorable qui soit, mais pour rester dans l'honneur alors qu'il ne sert qu'une fois, ce ne sera pas facile, à supposer qu'on soit du genre à "la fermer".
Il y a cependant des voies où les pavés sont moins glissants que dans d'autres. L'avocat général, comme il n'a pas décidé de l'inculpation, et ne juge pas, aura carte blanche pour donner à la justice une auréole de sainteté.
Mais faut pas non plus pousser mémé dans les orties...
Lorsqu'on donnera une piqûre de penthotal à une ordure pour lui faire dire où est le cadavre de sa victime au lieu de laisser ses parents crever de chagrin, lorsque les débats se dérouleront sous un arbre à palabres, lorsque la prison sera inspirée de la prison monastique, lorsqu'il sera dit que la fonction de magistrat est incompatible avec l'appartenance à une franc-maçonnerie, on en reparlera.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 24 novembre 2024 à 06:46
@ Exilé
Essayez plutôt les harangues pommes à l'huile vous m'en direz des nouvelles.
Rédigé par : sylvain | 23 novembre 2024 à 23:43
J'ai découvert ce billet quelques heures avant que vous ne le signaliez, à la faveur d'un commentaire récent qui l'a brièvement fait apparaître en page d'accueil.
Il est en effet absolument étincelant. Il n'y a pas un mot en trop. D'autant qu'à l'époque, m'a-t-il semblé, vous vous gêniez moins pour froisser quelques plumes...
Rédigé par : Robert Marchenoir | 23 novembre 2024 à 20:35
« Aux auditeurs de justice qui doutent » (PB)
En antidote de la harangue d'Oswald Baudot, la harangue de Philippe Bilger ?
Rédigé par : Exilé | 23 novembre 2024 à 14:11