Surtout, ne nous excusons pas de nous battre, bien au chaud, dans le confort de nos vies et de notre démocratie, pour Boualem Sansal (BS). Depuis son arrestation par le pouvoir algérien, on voudrait nous persuader, après une indignation initiale presque unanime, du caractère réactionnaire de ses prises de position, de la légitime susceptibilité de l'Algérie et du fait qu'en définitive, il ne faut pas vraiment s'étonner de ce qui advient, de ce qu'il subit.
Le comble de l'indécence, sur ce plan, a été atteint dans l'émission C politique sur France 5. Animée par Thomas Snégaroff, qualifié de journaliste et historien - à l'entendre, notamment sur France Inter où ses approximations et sa partialité sur Donald Trump ont fait florès, il est bien plus journaliste qu'historien ! -, elle a réuni, en gros, à l'exception de Delphine Minoui du Figaro et de l'excellente mais trop délicate Rachel Binhas de Marianne, trois personnalités, dont l'inévitable Benjamin Stora, qui ostentatoirement ou hypocritement ont blâmé BS et justifié quasiment le pouvoir totalitaire algérien.
BS dépasse de très loin, par sa personnalité, la politique et la littérature. Même s'il a écrit récemment un grand livre sur la langue française, l'âme de notre pays, pour ceux qui ont eu la chance de le connaître le séisme qu'a suscité son interpellation à Alger à son retour de France, et sa mise au secret depuis, tient à la profonde injustice, au scandale absolu de cette volonté de briser une liberté, un courage qui n'avaient jamais failli. En demeurant, avec une intrépidité suicidaire, en Algérie. Parce qu'il était de ces êtres qui ne concevaient pas de devoir s'exiler pour offrir à une nation ce à quoi elle avait droit selon lui : la vérité. Notamment sur son Histoire et sur ses mythes.
Naturalisé français il y a quelques mois, il semblait avoir été persuadé par des amis proches de venir s'installer en France. J'imagine le déchirement qui en aurait résulté pour lui.
Des pétitions ont été signées en sa faveur, notamment par tous les bénéficiaires, comme lui l'avait été en 2015, du Grand Prix du Roman de l'Académie française. D'autres encore par des personnalités illustres animées par tout autre chose que l'esprit partisan.
Je ne suis pas de ceux qui étaient liés depuis longtemps à BS. Je suis un admirateur de fraîche date mais avec une intensité qui n'a rien à envier aux historiques si j'ose dire.
J'ai eu la chance de faire sa connaissance et de pouvoir échanger longuement avec lui lors du remarquable colloque sur l'engagement organisé à Saint-Raphaël par Arnaud Benedetti et la Revue parlementaire. J'ai découvert un être irradiant d'intelligence, de liberté et de culture. Avec cette modestie et cette simplicité qui sont le propre des grands esprits et des personnalités rares. Avec cette tranquille évidence, quand je m'étonnais qu'il puisse encore résider en Algérie et que je louais son courage, d'un homme n'acceptant même pas ce compliment ordinaire. Parce qu'on ne discute pas de ce qu'on doit.
Quand j'ai appris son arrestation et mesuré tout ce qui lui était probablement infligé, je n'ai pas douté un instant de sa force de caractère et du fait qu'un être comme lui ne se laisserait jamais briser.
Il est évident que son sort odieux est l'une des conséquences de la position qu'a prise le président de la République en faveur du Maroc - les déclarations de BS sur ce sujet n'étant pas non plus sans incidence - et que l'Algérie le fait "payer" à la France. On aurait aimé que cette issue tellement prévisible fût anticipée.
BS a sans doute vu un procureur. Il a probablement un avocat algérien. Choisi par lui ou désigné d'office ? En plus de François Zimeray, l'avocat mandaté par Gallimard. De quoi seront faites les prochaines semaines, quand son procès ? Sans transparence, dans l'étouffement d'une justice aux ordres ?
L'écrivain BS est à saluer, à célébrer et à défendre. BS a fait preuve d'une constance, d'une résistance, d'une liberté, de grandes vertus, et on l'admire grâce à elles.
Parce que peut-être on ne les a pas ?
Philippe de Villiers dans son rendez-vous télévisuel du vendredi soir a indiqué des moyens efficaces pour l’État français de s’opposer à l’emprisonnement de Boualem Sansal.
Est-ce que l’État français interviendra et proposera à l’écrivain une terre d’accueil ou s’abstiendra-t-il pour ne pas froisser la susceptibilité religieuse des millions de ressortissants algériens, tunisiens, marocains, etc. qui vivent en terre de France ? Charlie ou pas Charlie, Boualem ou pas Boualem, telle est la question ?
On a les interrogations que l’on mérite !
Alors hypocrites à propos des valeurs de la République ou fervents défenseurs ?
Rédigé par : Jean sans terre | 01 décembre 2024 à 14:32
@ Achille
CNews ou C8 font illusion.
Rédigé par : Jean sans terre | 01 décembre 2024 à 12:36
@ Jean sans terre | 30 novembre 2024 à 14:24
Je ferai juste remarquer que Karim Zéribi a son rond de serviette dans l’émission de Laurence Ferrari. Il semble que CNews ne dédaigne pas avoir parmi ses invités un petit trublion, histoire de pimenter les débats.
Rédigé par : Achille | 01 décembre 2024 à 09:10
@ caroff
Sans doute avez-vous raison. Il n’en reste pas moins que Zéribi affirme une opinion répandue et partagée par quelques millions de ses compatriotes coreligionnaires. Le jour où ils constitueront la majorité, je ne donne pas cher d’un Boualem Sansal en France. Au mieux, il sera condamné à l’exil pour crime de lèse-religion. Au pire, il subira le sort d’un Salman Rushdie. Sauf, bien sûr, à croire les irénistes du vivre-ensemble qui nous expliqueront que par le miracle de l’éducation républicaine le fossé d’incompréhension entre les religions sera comblé. L’athée laïc de Peillon n’est pas près de séduire et longtemps encore continuera à scandaliser.
Rédigé par : Jean sans terre | 30 novembre 2024 à 19:54
@ Jean sans terre 14h24
"La double nationalité est tout de même problématique. Quelle fidélité primera ? Celle du pays d’adoption ou celle du pays d’origine ?"
Bonne question qui ne se pose qu'avec les ressortissants de pays avec lesquels une certaine forme de guerre continue : par exemple l'Algérie qui est un État ennemi.
Zéribi en plus d'être un corrompu - il a été condamné pour abus de biens sociaux et abus de confiance à de la prison avec sursis et à une peine d'inéligibilité -, est financé par la dictature algérienne pour la défendre dans les médias français.
Cette crapule s'est permis de cracher sur Boualem Sansal parce qu'il est son inverse en talent et en politique. Ne pourrait-on l'échanger contre celui qui est incarcéré par le régime des colonels du FLN ?
Rédigé par : caroff | 30 novembre 2024 à 17:03
L’ancien chevènementiste, puis socialiste, puis écologiste, soutien d’Emmanuel Macron, à la fois Français et Algérien de nationalité, entendu ad nauseam sur toutes les chaînes d’opposition de Bolloré, Karim Zéribi, a son avis sur la question. Elle s’éloigne du consensus. Que faut-il en penser ?
https://www.instagram.com/reel/DC7FNxfowiv/?utm_source=ig_embed&ig_rid=c9640002-464c-4dff-b7f5-42ec1e0161b7
La double nationalité est tout de même problématique. Quelle fidélité primera ? Celle du pays d’adoption ou celle du pays d’origine ?
Rédigé par : Jean sans terre | 30 novembre 2024 à 14:24
@ Michel Deluré
En effet, on est libre de tout dire, sauf ce qui dérange et qui dévie des croyances du moment.
Rédigé par : Jean sans terre | 30 novembre 2024 à 00:09
@ Isabelle | 29 novembre 2024 à 13:39
Autrement dit Francis Cabrel qui avait fort justement dénoncé une certaine forme de racisme près de quarante ans plus tôt dans une chanson intitulée "Saïd et Mohamed" devrait réviser son texte, sachant que le rôle de paria, de victime et d'ignoré ou méprisé s'est inversé, les natifs et citoyens de souche de ce pays étant désormais de plus en plus appelés à faire profil bas et laisser la priorité aux nouveaux venus, sous peine d'être taxés de racistes primaires, réactionnaires... et condamnés jusqu'en la Cour européenne des droits de l'homme pour toutes sortes de violations !
Francis si tu me lis, pourrais-tu alors nous refaire une chanson assortie à l'actualité remise au goût du jour où cette fois, l'ancien présumé raciste d'hier qui déguste et doit s'excuser et payer cash pour on ne sait quelle dette qu'il n'aurait d'ailleurs pas lui-même contractée, serait réhabilité et où il apparaîtrait au final que la bêtise, le sectarisme et le racisme n'ont pas de frontières et que chacun peut y participer ou en subir les conséquences pour peu qu'il mette de côté sa lucidité et oublie de faire fonctionner son esprit critique
Rédigé par : Axelle D | 29 novembre 2024 à 19:15
@ Exilé 29/11/24 10:59
Ne brossons tout de même pas de la liberté d'expression en France un tableau aussi noir qu'un Soulages ! Entre l'Algérie et la France, il existe me semble-t-il sur ce point un abîme même s'il est toujours possible évidemment de trouver des exemples où cette liberté d'expression, dans des circonstances parfois bien spécifiques, peut avoir été entravée. De l'exception ne faisons pas la règle.
Rédigé par : Michel Deluré | 29 novembre 2024 à 16:45
L'héroïsme de la liberté.
Pendant ce temps-là, dans la France raciste et islamophobe :
Pierre, fils de paysans, vivant avec 800 €/mois, crée
sa boîte à 23 ans. Macron s’en moque !
Khadija, voilée, crée sa boîte à 23 ans : reçue à l’Élysée et Macron exulte.
Sortez-nous de ce cauchemar, vite !
Rédigé par : Isabelle | 29 novembre 2024 à 13:39
@ Michel Deluré | 27 novembre 2024 à 11:23
« De quoi mesurer à sa juste valeur le bonheur que nous avons encore de vivre dans un espace où notre liberté de penser n'est point entravée par la liberté de l'exprimer et nous donner l'énergie de nous battre pour qu'il en soit toujours ainsi. »
Vraiment ?
Alors veuillez nous expliquer pourquoi plusieurs de ceux qui ont cru à ce que vous dites ont été poursuivis, calomniés, interdits de parole et parfois d'exercer leur profession, par exemple lors de l'épisode du Covid mais pas seulement, simplement pour avoir énoncé des vérités qui dérangent ?
Rédigé par : Exilé | 29 novembre 2024 à 10:59
Et si nous échangions nos délinquants avec l'Algérie ?
En voilà une idée qu'elle est bonne !
https://www.youtube.com/shorts/2IYEn-a3DYk
Merci Marion.
Rédigé par : Exilé | 28 novembre 2024 à 20:18
@ Jean sans terre
"Nous avons d’autres interdits sévèrement condamnables."
Exactement. À partir du moment où la loi française prévoit de lourdes peines pour avoir exprimé des opinions ou même des interrogations sur des faits historiques, toutes ces pudeurs de gazelle et vaines gesticulations sonnent décalées. Chacun défend bec et ongles sa vision de ce qui est juste, mais ce n'est pas pour autant que l'autre a tort.
Rédigé par : Valéry | 28 novembre 2024 à 12:42
@ Jean sans terre 27/11/24 20:50
"Nous avons d'autres interdits sévèrement condamnables"
L'individu peut-il vivre en fait en société sans règles et donc sans interdits ? Et je ne pense pas raisonnablement qu'en la matière la France soit plus mal lotie que nombre d'autres sociétés. Mais je crains par contre que le peuple français ait une tendance plus prononcée que d'autres à larmoyer sur son sort, à se complaire dans une situation de victime.
Rédigé par : Michel Deluré | 28 novembre 2024 à 11:38
En ce moment sur C8, "Vaincre ou mourir".
L'histoire des paysans de Vendée avec à leur tête François Athanase Charette de la Contrie, contre la pègre qui nous gouverne encore aujourd'hui.
Dans notre agence immobilière, nous accueillons nos clients sous le portrait de Jacques Cathelineau, à la maison le paysan accueille de temps en temps un camp de scouts portant fièrement un sacré-coeur sur leur poitrine avec la devise "Dieu et le Roi", et mon épouse a créé la compagnie de guides chez les scouts de "La Rochejaquelein" qui portent eux aussi un sacré-coeur.
La révolution a atteint avec Macron le sommet de l'infamie et ruine encore le pays avec sa masse de fonctionnaires et de subventionnés.
Aujourd'hui, les Français voudraient un roi. Peu osent encore le dire.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 27 novembre 2024 à 23:14
@ hameau dans les nuages
Très peu de générations suffisent à couvrir la mémoire des hommes d’un linceul de poussière et d’oubli.
Une seule suffit à réécrire le scénario.
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@ Michel Deluré
« De quoi mesurer à sa juste valeur le bonheur que nous avons encore de vivre dans un espace où notre liberté de penser n'est point entravée par la liberté de l'exprimer ».
Nous avons d’autres interdits sévèrement condamnables.
Rédigé par : Jean sans terre | 27 novembre 2024 à 20:50
La méfiance à l'encontre des doxas devrait toujours être de rigueur.
D'abord, la guerre d'Algérie, la France l'a bien cherchée.
On demande aux Algériens de se battre dans l'armée d'Afrique, et au retour, on ne leur donne pas la citoyenneté !
En Algérie le simple facteur français avait sa bonne payée avec une fronde.
On voulait en faire des départements français, mais sans le droit de vote aux Algériens.
Ensuite, "je vous ai compris" et le bouquet avec la capitulation d'Évian à l'issue de laquelle les officiers de l'armée algérienne étaient formés dans nos écoles d'application !!
En somme, nous avons été idiots et lamentables sur toute la ligne.
Ensuite, la double nationalité relève de la même aberration que de se dire issu de deux pères. Si bien que si les deux pères sont en conflit, le fils est forcément un traître pour l'un des deux.
Et cela dans le contexte du soutien de la France au sionisme qui profite des représailles justifiées suite au 7 octobre, pour poursuivre une entreprise génocidaire autant qu'elle le peut. Et là, il faudrait cesser la mauvaise foi à outrance, car tout le monde le sait bien.
D'une manière générale, et depuis longtemps, tuer des "arabes" comme avant des "viets", c'est pas important.
Alors, le héros du jour, il doit avoir une case vide pour ne pas avoir prévu ce qui l'attendait, tant nos gauchos lui auraient probablement réservé le même accueil.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 27 novembre 2024 à 18:21
@ xc | 27 novembre 2024 à 06:11
Sauf que si ce Franco-Algérien avait dit ou écrit que la Corse par exemple avait été volée à l'Italie et devrait se séparer de la France en obtenant son autonomie, j'imagine qu'il n'aurait pas été arrêté chez nous pour atteinte à la sûreté et à l'intégrité de l'État et menacé de mort ou de prison à perpétuité.
Comme quoi le germanopratisme snobinard (que vous invoquez pour discréditer ce procès scandaleux) n'a vraiment rien à faire dans l'histoire où il s'agit simplement de reconnaître et admettre que Boualem Sansal serait victime d'un État policier adversaire du droit d'opinion et que sa vie est en danger !
En espérant que les autorités algériennes vont avoir la sagesse de ne pas poursuivre dans l'erreur et décider de relâcher cet intellectuel septuagénaire finalement bien inoffensif et peu connu jusqu'à son arrestation dûment médiatisée.
Rédigé par : Axelle D | 27 novembre 2024 à 17:16
caroff | 26 novembre 2024 à 13:52, Exilé | 26 novembre 2024 à 18:01, Jean sans terre | 27 novembre 2024 à 00:52, Tipaza | 27 novembre 2024 à 10:12 ont exprimé ce que je ressens et pense pour l'essentiel. J'éviterai donc de les paraphraser inutilement.
Aussi, pour changer de point de vue, je retiendrai ce passage du billet : "Des pétitions ont été signées en sa faveur, notamment par tous les bénéficiaires, comme lui l'avait été en 2015, du Grand Prix du Roman de l'Académie française. D'autres encore par des personnalités illustres animées par tout autre chose que l'esprit partisan".
Il me semble donc indispensable, au-delà de son communiqué formel de soutien (https://www.academie-francaise.fr/actualites/soutien-m-boualem-sansal), qu'une action à la fois apolitique et très française consisterait pour l'Académie française à changer ses procédures et à décider d'en faire d'office l'un de ses membres.
Il reste à savoir si le président de la République qui en assure la protection n'y opposerait pas son veto !
Rédigé par : Robert | 27 novembre 2024 à 16:21
@ Michel Deluré
"Alors il faut croire que cette partie exprime son désaccord avec beaucoup de timidité ou qu'elle ne pèse pas très lourd au sein du PS."
Je ne les (le PS) blâmerai pas de laver leur linge sale en famille.
La timidité de certains, hélas, s'explique par le mode de scrutin actuel. Si la proportionnelle était instaurée, à la minute "l'alliance" avec LFI sauterait.
C'est ainsi, on peut le déplorer, la démocratie n'est pas le régime des héros.
Rédigé par : Marc Ghinsberg | 27 novembre 2024 à 13:37
@ Tipaza | 27 novembre 2024 à 10:12
« Ces passeurs de liberté risquent les mêmes peines que celles encourues par les premiers libres penseurs occidentaux qui osaient défier la doxa de l'Église toute-puissante. »
À l'époque, l’Église s'alignait principalement sur la théorie géo-centriste « laïque » aristotélicienne, bien que Copernic, lui-même homme d’Église et nommé chanoine de la cathédrale de Frauenburg en 1497, ait formulé les principes de sa théorie héliocentrique dès 1513 dans un manuscrit intitulé Commentariolus. Sa théorie a été publiée entièrement en 1543 dans son ouvrage De revolutionibus orbium coelestium, donc avant Galilée.
En ce qui concerne Galilée, c'est surtout sa prétention à discuter de questions de dogme qui échappaient à son domaine de compétence, qui lui a été reprochée.
Rédigé par : Exilé | 27 novembre 2024 à 13:07
De quoi mesurer à sa juste valeur le bonheur que nous avons encore de vivre dans un espace où notre liberté de penser n'est point entravée par la liberté de l'exprimer et nous donner l'énergie de nous battre pour qu'il en soit toujours ainsi.
@ Marc Ghinsberg 26/11/24 13:10
« Vous devriez savoir qu'une partie du PS est en total désaccord avec la politique d'alliance avec LFI. »
Alors il faut croire que cette partie exprime son désaccord avec beaucoup de timidité ou qu'elle ne pèse pas très lourd au sein du PS. Autrement, comment concevoir qu'un tel parti, avec son histoire, ait pu sans broncher avaler les couleuvres que LFI lui a fait ingurgiter ?
Rédigé par : Michel Deluré | 27 novembre 2024 à 11:23
Dans le billet consacré à Sonia Mabrouk, j'avais expliqué qu'un certain nombre d'intellectuels arabes se comportaient comme des traits d'union, on pourrait dire aussi qu'ils sont des passeurs de la modernité, en sa composante libérale.
Libérale au sens de la liberté de penser, face à l'oppression que constitue la lecture littérale du Coran et son application.
Ces passeurs de liberté risquent les mêmes peines que celles encourues par les premiers libres penseurs occidentaux qui osaient défier la doxa de l'Église toute-puissante.
En 1600, Bruno Giordano est brûlé vif pour sa théorie de l'héliocentrisme et d'un univers infini éventuellement peuplé comme le nôtre.
Galilée en 1633 est obligé de renoncer publiquement à l'héliocentrisme, et au mouvement de la Terre, tout en disant "et pourtant elle tourne". Renoncement qui lui a évité le bûcher de Giordano.
Quel rapport avec l'affaire Boualem Sansal ?
Élémentaire cher lecteur, il se fait que nous sommes en l'an 1444 du calendrier musulman et que les "Lumières" qui ont secoué la toute-puissance de l'Église n'ont pas encore secoué les masses arabes et encore moins certaines élites religieuses, en Iran par exemple, ou politique dans beaucoup de pays, dont l'Algérie, à la fois pour des raisons de dogme et de pouvoir.
Un pouvoir s'appuyant sur la littéralité du Coran qui facilite la soumission à Dieu et à ses représentants autoproclamés est un pouvoir qui ne se laissera pas mettre en danger par la libre pensée rationaliste importée d'Occident, et dans le cas de Boualem Sansal, importée de France.
France qui n'est plus la fille aînée de l'Église, mais qui est devenue bien pire aux yeux des croyants de toutes sortes, un pays laïc.
Je ne prétends pas que cette analyse temporelle du conflit avec l'Islam soit la seule explication, ni encore moins la meilleure, mais je trouve qu'on l'oublie trop souvent dans les analyses, en tout cas celles que j'ai lues.
Les idées, les concepts vieillissent et s'usent avec le temps pour être remplacés par d'autres c'est la grande loi de l'impermanence bouddhiste ou l'obsolescence, programmée ou pas, des modernes.
Les religions n'échappent pas à cette règle, même si elles s'appuient une loi de transcendance.
Il suffit de voir l'évolution des croyances au fil des millénaires.
Du chamanisme au polythéisme puis au monothéisme le concept de transcendance a évolué.
Au stade d'évolution où en est l'Islam, religieux et politique, à mon avis le sort de Boualem Sansal est réglé, et je le regrette, c'est une lumière du monde islamique qui est mise sous éteignoir.
Espérons qu'il en vienne d'autres rapidement parce que le cours de l'histoire est long mais la vie humaine est courte. ;-(
Rédigé par : Tipaza | 27 novembre 2024 à 10:12
@ Claude Luçon | 27 novembre 2024 à 01:11
Pourquoi me demandez-vous où je suis ? Dans un hameau dans les nuages soumis parfois au foehn du Sahara à décorner les boeufs, avec ma tendre épouse née en Algérie et ayant fui le FLN. Elle aurait aimé revoir son village, Aïn Tedeles en Oranie. On le lui a fortement déconseillé, seuls les chibanis regrettent le départ des Français en voyant maintenant l'état de leur pays, l'Algérie.
Rédigé par : hameau dans les nuages | 27 novembre 2024 à 09:22
@ xc 6h11
"En réalité, si Boualem Sansal, ce fasciste apologiste du génocide israélien contre le peuple palestinien" écrit l'auteur de l'article, un certain Omar Djeddad.
Inutile d'aller pus loin, on a déjà eu les cinglés de "C politique" sur France 5...
Rédigé par : caroff | 27 novembre 2024 à 09:18
La meilleure façon de ne pas se faire repérer par les kidnappeurs algériens aurait été de se faire enregistrer sur un vol Air Algérie à Paris mais embarquer sur un vol Air France ou Swiss sous un faux nom, d'être accompagné d'une dame pour faire sérieux et pour ne pas se faire reconnaître par les vidéos, une perruque et une fausse barbe l'auraient protégé des radars espions.
Faut savoir jouer les James Bond en des périodes troubles.
L'Algérie veut jouer au plus fort ? Montrons-lui que nous n'avons pas besoin d'elle et interdisons ce pays islamisé et corrompu au plus haut niveau. Pour une fois on devrait prendre exemple sur la Hongrie qui a fait débarquer tous les clandestins et délinquants islamistes chez von der Leyen, la première responsable de l'atteinte à la sûreté de l'Europe.
Embarquons tous les islamistes terroristes, les OQTF, les délinquants et les prisonniers algériens et déposons-les à l'aéroport d'Alger en prévenant au dernier moment, quinze minutes avant le décollage de Paris, l'exécutif Abdelmadjid Tebboune et son ministre des Affaires étrangères de récupérer leurs ressortissants illégaux pour cause de trouble à l'ordre public et pour atteinte à la sureté de l'État français.
Suppressions des subventions allouées par la France des 800 millions d'€.
Suppression des visas d'entrée.
Suppression du droit d'entrée en France pour des soins et hospitalisations dans nos hôpitaux.
Rédigé par : Ellen | 27 novembre 2024 à 09:03
Qu'on m'épargne la volée de bois vert, je connais trop mal la question pour prendre parti dans quelque sens que ce soit.
Ceci étant dit, un autre point de vue:
https://lesmoutonsenrages.fr/2024/11/24/opinion-affaire-sansal-pourquoi-le-microcosme-germanopratin-est-monte-au-creneau/
Il me semble que cela répond aux interrogations de Jean sans terre | 26 novembre 2024 à 13:10
Rédigé par : xc | 27 novembre 2024 à 06:11
J’avoue que je ne connaissais pas Boualem Sansal avant son arrestation à l’aéroport d’Alger par les autorités algériennes, pas plus d’ailleurs que Kamel Daoud, le premier écrivain algérien à décrocher le prix Goncourt pour son roman "Houris" que je ne manquerai pas d’acheter.
Deux intellectuels franco-algériens qui dénoncent le régime d’Abdelmadjid Tebboune, réélu pour un deuxième mandat avec près de 95 % des suffrages exprimés. Score soviétique qui démontre que cette élection a été une parodie de démocratie.
Il est vrai qu'Abdelmadjid Tebboune avait face à lui des candidats fantoches, les vrais opposants à son régime n’ayant pu se présenter, ce qui peut expliquer le taux de participation particulièrement faible (20 %) à cette élection. À noter aussi qu'Abdelmadjid Tebboune était soutenu par l’ex-FLN qui finalement est toujours au pouvoir depuis 1962.
Je ne peux que m’associer à la demande de libération de Boualem Sansal dont le combat prend désormais des allures de Soljenitsyne contre la dictature en place en Algérie.
Rédigé par : Achille | 27 novembre 2024 à 06:00
@ hameau dans les nuages | 26 novembre 2024 à 19:32
Vous êtes où ? au Sahara ? dans les dunes ?
Rédigé par : Claude Luçon | 27 novembre 2024 à 01:11
@ hameau dans les nuages
La déchirure d’avec l’Algérie, après ce chant mélancolique très beau d’un Kabyle, peut être entendue aussi dans celle juive d’Enrico Macias dont la nostalgie émeut, comme celle troublante et poignante de Jean-Pax Méfret que quelques sots entomologistes classent du mauvais côté mais dont le témoignage précieux éclaire une des nombreuses choses qui ont été mises dans l’ombre.
https://www.youtube.com/watch?v=RmaQbrm_09Q
https://www.youtube.com/watch?v=A8yveMEm55Q
J’eus un jour, peu avant qu’il ne décède, sur la tombe du soldat inconnu, l’immense honneur et privilège d’avoir été interpellé par le commandant Hélie de Saint Marc. Je crus à un clin d’œil du destin. Son œil bleu délavé par trop de souffrances ineffables était resté perdu quelque part entre l’Indochine et l’Algérie.
Enfant, j’ai écouté attentivement les plaintes lugubres des vieilles gens sur la trahison du général. Peut-être, trop vieux aussi, chancela-t-il comme le maréchal. L’armée y perdit son honneur, la France son bout de terre africaine. Il renonça à tout pour, dit-il, éviter un péril qu’il ne parvint pas à empêcher. À la fin de sa vie, le général s’est souvent trompé. La France en paie aujourd’hui encore les dommageables conséquences.
Rédigé par : Jean sans terre | 27 novembre 2024 à 00:52
@ caroff | 26 novembre 2024 à 13:52
Quelle honte que ce commentaire de Benjamin Stora, l'homme que Macron avait choisi pour lui pondre un rapport où il était surtout question de réviser l'histoire de la guerre d'Algérie au détriment de la France, qui aurait selon le petit président commis un génocide dans ce pays et devrait se repentir jusqu'à élever des statues et offrir des places d'honneur au Panthéon à ses anciens adversaires et ennemis.
Et on nous affirme par ailleurs (par le canal du ministère de l'Intérieur) que ce même Macron serait déterminé aujourd'hui à tout mettre en oeuvre (discrètement, on n'est jamais trop prudent !) pour faire délivrer Boualem Sansal.
Autrement dit il prétendrait être le mieux placé pour éteindre le feu qu'il a lui-même attisé !
Rédigé par : Axelle D | 27 novembre 2024 à 00:49
Je comprends que le malheureux soit retourné en Algérie... Quand on aime son pays et qu'on se bat pour lui, il est douloureux de rester éloigné de l'objet de sa flamme, papillon dès lors brûlé.
Je nie que des héros comme lui soient suicidaires... Je pense plutôt qu'ils s'oublient dans le combat.
Rédigé par : Lodi | 27 novembre 2024 à 00:42
@ Alpi
"Estafiers" ! Merci pour cette trouvaille, à ajouter à nervis, sbires, seconds couteaux, sous-fifres, petits bras, faire-valoir, supplétifs, gorilles et en l’occurrence guenons.
Rédigé par : Sergio Carioca | 26 novembre 2024 à 23:05
Enrico Macias est interdit de séjour là-bas.
Po po po, il reste chez les Patos au lieu d’aller faire la nouba avec les fellagas.
Rédigé par : Vamonos | 26 novembre 2024 à 22:43
L'ineffable Benjamin Stora et toute la bande de faux-culs qui se contorsionnent pour ne pas avoir l'air de renier les principes élémentaires de la morale. Ils mériteraient d'être bannis et exilés chez leurs chers dictateurs.
Mais quelle chance nous avons de pouvoir les lire ou les entendre ! Nous vivons dans un pays libre. Je suis certain que Boualem Sansal serait d'accord avec moi.
Rédigé par : Solon | 26 novembre 2024 à 22:14
Vu d'ici, il s'agirait plutôt d'un kidnapping de Boualem Sansal que d'une arrestation, savamment et hypocritement déguisée par l'Algérie d'Abdelmadjid Tebboune pour faire du chantage à la France.
Rédigé par : Ellen | 26 novembre 2024 à 21:11
@ Marc Ghinsberg
"Vous devriez savoir qu’une partie du PS est en total désaccord avec la politique d’alliance avec LFI. Olivier Faure aura l’occasion de le constater lors du prochain congrès"
Soit ! On le sait, mais il semble qu'eux ne le savent pas ! Ou se cachent derrière leur petit doigt...
Il y a maintenant 6 ans que Faure est premier secrétaire du PS et qu'il mange dans la main de Mélenchon. Ce Faure est une larve. Mélenchon enchaîne les provocations, les saillies brutales, les contre-vérités et je ne parle pas de ses estafiers ignares et mal dégrossis. Alors, "la partie du PS en désaccord avec la politique d'alliance avec LFI" ferait bien de se réveiller et de sortir les crocs.
Même Hollande, ce gros mou (et je reste poli pour ne pas mettre Pascale Bilger dans l'embarras !), ce "capitaine de pédalo", est allé à la soupe pour récupérer son siège corrézien et, pour ce faire, s'est allié avec celui qui l'avait brocardé. Ni courage, ni amour-propre. Des carpettes sur lesquelles LFI s'essuie les pieds chaque matin.
Alors qu'on ne vienne pas nous bassiner avec le "bon" PS (si tant est que cela existe...). Si LFI est infréquentable, que les "bons" PS le disent, qu'ils le lâchent ! Et Faure, le caniche de Mélenchon, avec !
Toute seule, LFI est politiquement morte.
Rédigé par : Alpi | 26 novembre 2024 à 20:37
@ Antoine Marquet
Vous devriez savoir qu’une partie du PS est en total désaccord avec la politique d’alliance avec LFI. Olivier Faure aura l’occasion de le constater lors du prochain congrès
Rédigé par : Marc Ghinsberg | 26 novembre 2024 à 19:33
@ Jean sans terre | 26 novembre 2024 à 13:10
Je me pose les mêmes questions. Pourquoi aller se jeter dans la gueule du loup alors que tant de Kabyles et ne parlons pas des harkis sont interdits de séjour définitivement...
Lui aussi a été interdit de retour dans son pays d'origine :
https://www.youtube.com/watch?v=a_Vg7eY94C0&ab_channel=MLPMUSIC
Rédigé par : hameau dans les nuages | 26 novembre 2024 à 19:32
« Il est évident que son sort odieux est l'une des conséquences de la position qu'a prise le président de la République en faveur du Maroc - les déclarations de BS sur ce sujet n'étant pas non plus sans incidence - et que l'Algérie le fait "payer" à la France. » (PB)
Il faut comprendre que l'Algérie, dès les lamentables accords d'Evian qu'elle n'a jamais respectés, n'a de cesse, en jouant la carte d'une victimisation surjouée, de faire en effet à tout propos "payer" avec plus que de l'ingratitude une France à qui elle doit pourtant tout, à commencer par son nom et sa libération du joug ottoman puis la création d'un pays disposant d'infrastructures modernes qui a fait l’admiration des pays arabes.
Encore de nos jours, plus de soixante ans après 1962, le régime FLN inculque à ses ressortissants dès l'école élémentaire depuis des générations la haine de la France et des Français à un point tel que tout le monde, sauf les dirigeants français faisant preuve d'une complaisance coupable, peut comprendre qu'il ne recherche pas à faire la paix avec notre pays mais plutôt à jeter de l'huile sur le feu pour créer artificiellement une dette dont la France serait éternellement redevable à son égard.
Ce cadre étant posé, nous pouvons supposer que BS, mal considéré par le régime algérien, a aggravé son cas du fait de sa naturalisation française assimilée à une trahison au profit de l'ancien « occupant » fustigé jour et nuit pour faire oublier l'incapacité du pouvoir à faire évoluer l'Algérie dans le bon sens aussi bien en ce qui concerne son développement que les relations avec notre pays, qui gagneraient à être pacifiées.
L'Algérie semble aussi chercher à se débarrasser de ses ressortissants les moins facilement gérables en les envoyant chez nous au point de refuser de les reprendre quand ils ne se sont pas très bien conduits (litote), mais nous préférerions qu'elle nous envoie plutôt des BS...
« J'ai découvert un être irradiant d'intelligence, de liberté et de culture. » (PB)
La photographie d'illustration illustre parfaitement cette constatation.
Rédigé par : Exilé | 26 novembre 2024 à 18:01
Boualem Sansal.
Vladimir Kara-Mourza.
Alexeï Navalny.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 26 novembre 2024 à 17:23
@ Marc Ghinsberg
Oui. J'ai lu l'édito de Joffrin. Il défend la gauche "amalgamée"... La pauvrette.
Il semble avoir oublié que la collusion de la gauche avec LFI pour manger de la bonne soupe électorale disqualifie ces gens qui se mettent en position d'être critiqués.
Bien sûr, toute la gauche n'est pas PS, comme toute la droite n'est pas RN !
Rédigé par : Antoine Marquet | 26 novembre 2024 à 15:08
« ...trois personnalités, dont l'inévitable Benjamin Stora, qui ostentatoirement ou hypocritement ont blâmé Boualem Sansal et justifié quasiment le pouvoir totalitaire algérien. » (PB)
Ah ! L'ineffable Benjamin Stora, chargé par M. Macron de réécrire l'histoire des événements d'Algérie, dont ceux du 17 octobre 1961...
https://bernardlugan.blogspot.com/2021/10/17-octobre-1961-un-massacre-imaginaire.html
Rédigé par : Exilé | 26 novembre 2024 à 14:37
"Le comble de l'indécence, sur ce plan, a été atteint dans l'émission C politique sur France 5. Animée par Thomas Snégaroff, qualifié de journaliste et historien" (PB)
Je n'en ai pas cru mes oreilles en entendant ce déluge d'horreurs s'abattant sur Boualem Sansal de la part de pourritures (je ne trouve pas d'autre mot) assises confortablement dans un studio du service public de l'audiovisuel.
Boualem Sansal, un ancien haut fonctionnaire algérien devenu écrivain dont le talent est unanimement reconnu, vilipendé par des minus !
Sansal, un citoyen de l'Algérie du FLN qui prend de plein fouet la guerre civile de 1992 qui va faire au moins 200 000 victimes, qui vit au quotidien ces atrocités pendant que des observateurs situés du côté français s'empêchent de réagir pour ne pas gêner les colonels de la dictature d'outre-Méditerranée.
Et l'apothéose dimanche soir lorsque C politique convoque des amis de cet horrible régime : un obscur historien, prof d'histoire-géo, de parents algériens, né à Valenciennes, qui va balancer des tombereaux de mensonges sur Boualem Sansal accusé de parler à des "médias d'extrême droite", d'enfourcher les lubies de Zemmour et j'en passe...
Pendant ce temps, un intellectuel naturalisé français croupit dans les geôles algériennes parce qu'il a osé dire que l'islamisme de son pays pourrit le nôtre et que son pays a bâti sa réputation sur le mensonge et la terreur.
J'ai été atterré par Benjamin Stora, juif algérien et grand ami des colonels, préposé par Macron pour rabibocher deux mémoires que tout oppose, contredisant les dires de Sansal sur la marocanité de l'ouest algérien alors que les historiens ont tranché depuis longtemps : les frontières algériennes ont fait fi des antécédents historiques du Maroc grâce à la colonisation française !
Et d'ajouter "Ce que dit Boulem Sansal blesse la mémoire algérienne", accréditant l'idée que seule l'histoire écrite par des gens qui vivent de la rente mémorielle avec la France est digne d'intérêt.
Honte à cette émission, honte à ce Snégaroff suppôt de l'extrême gauche dérangée par la liberté !
Rédigé par : caroff | 26 novembre 2024 à 13:52
« Depuis son arrestation par le pouvoir algérien, on voudrait nous persuader, après une indignation initiale presque unanime, du caractère réactionnaire de ses prises de position, de la légitime susceptibilité de l'Algérie et du fait qu'en définitive, il ne faut pas vraiment s'étonner de ce qui advient, de ce qu'il subit. » (PB)
Je déplore cette utilisation du « on » indéfini qui laisse place à tous les sous-entendus, autorise tous les amalgames, permet toutes les généralisations.
Je renvoie, sur cette affaire qui fait maintenant polémique alors qu’elle devrait être l’objet d’une réprobation unanime, à l’excellent éditorial de Laurent Joffrin.
https://lejournal.info/article/miserables-coups-bas-autour-de-boualem-sansal/
Rédigé par : Marc Ghinsberg | 26 novembre 2024 à 13:45
Je m’étonnais depuis longtemps de la "tolérance" qu’avait le pouvoir algérien à l’égard de l’écrivain. Il paie le prix de sa liberté et, je dirais aussi, de son insolence. Je me demandais comment il pouvait délibérer de retourner si peu précautionneusement dans le pays qui le vit naître après toutes ses attaques incessantes. Il me semblait que ses pensées auraient plutôt dû le conduire à un exil volontaire.
Je ne comprends pas Boualem Sansal. Par quel mystère s’est-il offert à son bourreau ? Se serait-il suicidé par procuration ? Ou plutôt croyait-il naïvement risquer peu ? Je suis pantois devant tant d’imprudence. Il me semble que lorsque l’on même un combat, il est nécessaire de jauger l’adversaire et de ne point le mépriser. Le but est la victoire, non de se rendre.
Rédigé par : Jean sans terre | 26 novembre 2024 à 13:10