Un Zemmour nouveau est-il arrivé ?

Compulsivement attaché à écouter la plupart des émissions politiques, j'apprécie tout particulièrement les invités qualifiés absurdement d'extrême droite, Marion Maréchal, Sarah Knafo ou Éric Zemmour. Parce que, contrairement à tant d'autres, ils ne parlent jamais pour ne rien dire. Ils ne sont jamais ennuyeux parce qu'ils ne sont jamais insincères ni lourdement prévisibles !

Éric Zemmour (EZ) était convié à s'exprimer le dimanche 10 novembre au Grand Jury animé par Olivier Bost.

Je ne l'ai trouvé ni tout à fait le même ni tout à fait un autre.

D'abord le talent et l'intelligence, toujours telles des évidences. Ils ont eu d'autant moins de mal à s'exprimer que le climat général de l'émission était serein et courtois et que des réponses étaient possibles. Les questions le permettaient. En effet, si on est de bonne foi, on peut tout dire d'EZ sauf que la bêtise, l'hypocrisie et la pauvreté du langage seraient son fort !

Ensuite, sur plusieurs des thèmes qui étaient abordés, on remarquait une constance dans l'affirmation de ses convictions, une focalisation entêtée sur ses idées fixes - par exemple, sur la culpabilité et la domination exclusives de l'Allemagne en Europe ou, pour les problèmes de sécurité, de narcotrafic et d'ensauvagement, sur la seule responsabilité de la magistrature pour expliquer l'accroissement de la délinquance et de la criminalité - qui pourraient lasser mais les défis qui nous menacent sont trop graves pour susciter cela.

EZ campe imperturbablement sur quelques positions dont l'une en particulier quand j'avais eu le bonheur de débattre avec lui sur CNews : la justice, pour lui, s'est arrêtée à la harangue d'Oswald Baudot en 1968 et, depuis, n'aurait pas bougé, ce qui est absurde.

On remarquait toutefois une nouveauté dans le ton d'EZ, qui avait de l'incidence sur le fond moins brutalement asséné qu'à l'ordinaire, moins péremptoire et donc sommaire. Le caractère moins abrupt de ses opinions, moins provocateur, parfois glissait vers une ironie résignée, presque un soulagement, comme si, fatigué, il répugnait dorénavant à se battre sur tout et n'importe quoi.

Ces dispositions me sont surtout apparues quand il était questionné sur Marine Le Pen et sur Jordan Bardella. Certes il ne les a pas épargnés, notamment le second auquel il déniait toute indépendance et liberté d'esprit par rapport à la présidente du RN, mais quand on songe à ses attaques virulentes d'avant, ses critiques étaient à fleurets mouchetés. Peut-être comme s'il avait pris acte de sa défaite politique, au regard des critères traditionnels, par rapport au Rassemblement national ? Ou comme - psychanalyse de bazar ? - s'il avait chargé sa compagne Sarah Knafo du lest vigoureux, polémique, extrême, épuisant, brillant, qu'il n'avait plus vraiment envie d'assumer ?

Ce EZ partiellement nouveau n'était pas loin, par son argumentation plus apaisée, de persuader mieux qu'hier de la validité de quelques-unes de ses analyses. J'irai jusqu'à soutenir que le formidable débatteur et analyste médiatiques était revenu et qu'il avait repris sa place. Je continue à penser que l'homme politique a apporté beaucoup mais qu'il s'est aussi un peu trompé de voix, de voie. Il ne m'a pas semblé d'une parfaite bonne foi quand, pour contredire Jordan Bardella, il a déclaré qu'il n'avait pas changé du tout et que le partisan était la continuation du débatteur. J'ai perçu comme une restauration de ce dernier, indépassable, irremplaçable, et le constat doucement amer d'un quasi-échec de l'option politique.

Ce ne sont pas les insanités et les calomnies qu'on profère trop souvent sur son compte qui vont me détourner de la défense humaine et de la distance critique face à cet ami. Si je me suis trompé dans mes analyses, puis-je dire, en conclusion, que j'aurais beaucoup aimé avoir raison.

Car ce EZ ni tout à fait le même ni tout à fait un autre me plaît bien.

Comments

[Rédigé par : Herman Kerhost]

@ Marc Ghinsberg | 12 novembre 2024 à 00:49
"Ce billet appelle me semble-t-il une question.
Comment se fait-il que cet homme, à vous croire, si brillant, doté d'une telle intelligence, d'une telle capacité d'analyse, d'une expression si lumineuse, dont la sincérité ne peut être mise en doute, ait si peu de succès auprès du "peuple" et fasse des scores si médiocres aux élections ?"

Vous oubliez qu'au début de sa campagne présidentielle de 2022, Zemmour faisait au moins jeu égal avec Marine Le Pen, et que s'il n'avait pas sorti sa bêtise hallucinante à propos des réfugiés ukrainiens, il avait encore la possibilité d'être présent au second tour.

Son ascension était bien réelle, et c'est sa détestation des États-Unis, et donc son amour de la Russie, qui lui aura coûté son avenir politique.

Le fait qu'il ait par la suite expliqué ce refus, en prétendant qu'il avait voulu montrer que son anti-immigration n'était nullement motivée par le racisme, fut je pense, perçu (à juste titre) comme de l'hypocrisie.

D'ailleurs, il me semble que votre commentaire est un peu hypocrite, lui aussi. Depuis quand pensez-vous que "talent, la capacité d'analyse, etc." vous procurait automatiquement un succès électoral ?

[Rédigé par : Jean sans terre]

Les perspectives qu’Éric Zemmour a de la France se limitent à faire croire qu’il incarnera la figure historique qui à l’instar de Charles Martel boutera hors de France les Mahométans, à saupoudrer son économie de quelques mesures vaguement libérales, deux ou trois idées inefficaces sur l’école, l’idée d’une indépendance fantasmatique et révolue de la France vis-à-vis de l’État de droit et de l’ambivalence de ses faux-amis occidentaux.

Pour le reste, c’est le vide sidéral. Pas de plan sérieux et complet, ni même la volonté affirmée, de restauration de la souveraineté nationale. Une compréhension biaisée et fausse sur les raisons du déclin français et sur les causes morales de l’évolution de la société. Pas de vision de l’avenir. Beaucoup de communication superfétatoire savamment entretenue par un groupe de médias surpuissant dont les intentions réelles ne sont pas connues. Des vœux pieux qui se font passer pour une volonté ferme.

Sa vision du passé et de l’avenir de la France consiste à avoir la nostalgie de la société française au sortant de la guerre d’Algérie, c’est-à-dire la nostalgie de la société qui précisément a accouché de celle qui est déplorée aujourd’hui, sans comprendre que son retour est impossible, qu’il n’est pas même souhaitable dans la mesure où partant de causes fondamentales identiques, les effets en seraient les mêmes.

Bref, les idées de Zemmour paraissent une supercherie bien ficelée de plus, se nourrissant du ressentiment frustré, qui retardera, voire empêchera à temps la nécessaire prise de conscience des Français sur les moyens qui leur permettraient de remédier aux maux dont la France souffre et d’éviter qu’elle ne disparaisse. Notons au passage que pour ce qui se rapporte aux Mahométans, qui reste le thème de dilection phare, Netanyahou a un projet assez similaire pour Israël au sujet de Gaza et de la Cisjordanie.

Je suis consterné que des gens intelligents se laissent séduire par un discours et une vision si pauvres et réducteurs du destin de la France. Sans doute ceux-là sont-ils tellement dépités par la viduité de l’offre politique à droite qu’ils ne parviennent plus à imaginer que mieux est non seulement possible mais aussi souhaitable.

[Rédigé par : Exilé]

En ce 13 novembre, souvenons-nous qu'il y a neuf ans un terrible attentat islamiste a été commis au Bataclan.

Patrick Jardin, qui y a perdu sa fille Nathalie, évoque cette tragédie et ses suites douloureuses où le seul homme politique à l'accompagner a été Eric Zemmour.

https://www.youtube.com/watch?v=MoE4pCnYKy8

[Rédigé par : Exilé]

@ Florestan68 | 12 novembre 2024 à 01:17
« Éric Zemmour est un remarquable visionnaire qui, comme Jean-Marie Le Pen en son temps, a prévu tout ce qui allait nous arriver, notamment du fait de l’immigration.
Lors de la campagne présidentielle, il a été le seul à parler sans fard et sans filtre, et beaucoup de Français se sont demandés s’il n’était pas l’homme de la situation. »

Eh oui, Jean-Marie Le Pen est un remarquable visionnaire, aidé en cela par une grande culture et une expérience de la vie en conditions parfois difficiles face au réel, qui, au rythme où vont les choses, sera regretté par ses adversaires qui se mordront les doigts de ne pas l'avoir écouté.

Éric Zemmour est aussi un homme de culture visionnaire car si l'Histoire ne se répète jamais à l'identique, la nature humaine est invariable dans le temps, quoi que puissent en dire les progressistes et diverses erreurs lui étant imputables sont prévisibles.

Mais être un observateur pénétrant de la politique française est une chose, le fait d'y participer en est une autre, car si le premier doit dire ce qu'il voit, parfois à ses risques et périls, le second est souvent obligé de le taire pour se faire élire.

[Rédigé par : Giuseppe]

Zemmour tout le monde y croyait, enfin un peu plus de 10 % si je me souviens bien et puis il est retombé comme un soufflé qu'on laisse refroidir.
Peut-être est-il venu trop tôt ? Dans son créneau ils sont trop nombreux, mais prêts tous à sauter sur la nouveauté qu'il représentait à un moment, et puis rien de nouveau sous le soleil.
Trop nombreux à se partager la même tranche horaire dirait un publicitaire. Hors-jeu, il aura du mal à reprendre le cours de la partie, des fidèles il en a mais ils ne sont qu'une poignée, le FN/RN a mis des années et puis la situation s'est emballée, il y a eu les attentats de Charlie et tous ceux qui ont suivi, enfin MLP était en haut de l'affiche, pour le pire ou le meilleur ?

[Rédigé par : sylvain]

@ caroff | 13 novembre 2024 à 13:22
"L'un fait écrire ses livres (Bardella), l'autre, Zemmour, les écrit lui-même.
L'un, Bardella parle beaucoup de lui, l'autre, Zemmour parle surtout de la France."

Tiens tiens, vous avez dit bizarre, comme c'est bizarre, vous retranscrivez mot pour mot ce genre de fakes qui avaient été employées au début de la carrière de Zemmour, encore inconnu : "il est trop bête pour écrire ses livres, il se fait aider par... , quelqu'un lui a soufflé..."

Toutes les calomnies ont été proférées contre Zemmour pour l'abattre sur-le-champ, hélas, encore un flop fiasco de ses adversaires, de gauche bien entendu.

Aujourd'hui, grâce à l'inquisition gauchiste, Zemmour est au zénith, Bardella suivra, crétinerie chronique de la gauche aidant.

[Rédigé par : caroff]

@ sylvain 9h16
"Zemmour a du souci à se faire, lui qui détient le record de ventes de ses livres pour lesquels il a été lourdement sanctionné, on apprend que Jordan Bardella avec une seule parution a déjà enregistré un succès phénoménal."

L'un fait écrire ses livres (Bardella), l'autre, Zemmour, les écrit lui-même.
L'un, Bardella parle beaucoup de lui, l'autre, Zemmour parle surtout de la France.

Et surtout, Bardella fait du suivisme pour ne pas être largué par le robinet à idées qu'est Zemmour. Grand bien lui fasse en espérant que le parti qu'il dirige se convertisse au libéralisme en abandonnant ses funestes propositions étatiques.

[Rédigé par : stephane]

Zemmour est moqué par ses scores électoraux et ses sondages, comme le fut François Fillon en 2016 quand il s'est lancé dans la primaire. Il stagnait à 1pct en août et ne cessait se répéter "mon truc c'est la course automobile, ce qui compte n'est pas la position au départ, mais de surpasser ses adversaires pendant la course".

On a vu la suite avec la campagne extraordinaire et la disqualification organisée par ses anciens amis.
Que Zemmour s'accroche, ça pourrait payer plus vite que ses adversaires et autres commentateurs le pensent.

[Rédigé par : Michel Deluré]

Il y a l'homme et il y a les idées qu'il véhicule. On peut soit ne pas aimer le premier, soit ne pas adhérer aux secondes, voire ne pas apprécier les deux à la fois, cela ne justifie pas pour autant que l'on ostracise le personnage, que l'on fasse systématiquement preuve d'agressivité envers lui, que l'on se refuse obstinément à écouter le moindre de ses arguments et à se demander si derrière ceux-ci ne se cachent pas en fait de véritables questions, des problèmes capitaux.

EZ, de par son tempérament, a certes lui-même fortement contribué à ce qu'une opposition infondée et souvent outrancière se dresse contre son personnage et ses convictions ce qui n'a pu hélas que nuire à la nécessité et à la qualité d'un vrai et sain débat sur les problématiques qu'il soulevait.

Mais aujourd'hui en France, et pas seulement d'ailleurs, est-il encore possible d'espérer un débat politique serein et donc efficace et bénéfique ? Le débat budgétaire qui vient de se dérouler nous apporte malheureusement une navrante réponse.

[Rédigé par : Lucile]

Éric Zemmour est l'une des rares personnalités politiques que j'écoute de bout en bout sans bâiller une seule seconde.

Bien que l'on connaisse d'avance ses thèmes de prédilection, on attend avec curiosité et gourmandise son interprétation de l'actualité, sachant qu'elle est toujours ajustée et percutante, et ne cède en aucun cas ni à la facilité ni à la complaisance. Il apporte souvent l'éclairage qui manque aux politiciens ordinaires passés maîtres dans l'art de contourner sur la pointe des pieds les grands problèmes du moment ; il préfère chausser ses bottes et sauter à pieds joints dans les flaques d'eau sans craindre de se salir ni d'éclabousser, non pas pour le plaisir de choquer, mais comme par nécessité, au nom de l'honnêteté intellectuelle et du patriotisme.

À ses débuts, je lui reprochais une forme de systématisation dans la manière dont il déduisait de l'histoire de France ancienne ses prises de position actuelles en politique étrangère. Je n'étais pas d'accord non plus avec la façon dont il balayait d'un revers de main les questions économiques, comme si elles étaient secondaires.

Il a changé sur ce point depuis qu'il s'est lancé dans la bataille politique. Il a pris du lest. Son association avec Sarah Knafo me semble bénéfique ; ils se complètent tout en étant d'accord sur l'essentiel. Leurs scores électoraux ne sont pas pour l'instant à la hauteur des espoirs qu'ils suscitent, mais tels que leur parti existe ; il empêche la droite de MLP d'occuper toujours plus de terrain, et la droite traditionnelle de trop éluder les questions gênantes. Et il donne une voix à tous les frustrés dans mon genre, qui trouvent le débat politique souvent pauvre et répétitif car trop dénaturé par la propagande.

[Rédigé par : sylvain]

Zemmour a du souci à se faire, lui qui détient le record de ventes de ses livres pour lesquels il a été lourdement sanctionné, on apprend que Jordan Bardella avec une seule parution a déjà enregistré un succès phénoménal.

La cause est toute simple : la censure cégétiste allah gare du Marsillistan narco islamo facho gauchiste qui a choqué beaucoup de citoyens.

En réaction, une mobilisation formidable en faveur de Bardella et un arrachage de son bouquin dans toutes les librairies, des commandes massives sur internet, l'éditeur n'arrive plus à suivre ; certaines gares ne voulant pas reproduire l'erreur de la gare-mosquée de Marseille affichent ce succès littéraire sur leurs présentoirs de kiosques.

Et voilà comment encore et encore la gauche se prend une belle claque fessée, un boomerang, un très beau retour de manivelle.

Même phénomène pour les élections aux USA où nos brillants experts gauchistes avaient fait une campagne hallucinante en faveur de Harris avec le succès que l'on sait.

Allez-y les gauchistes, continuez vos propagandes anti-RN, anti-Zemmour, anti-Bardella, nous vous serons reconnaissants et vous réserverons quelques postes en 2027 lors de la consécration du sublissime Bardella au pouvoir.

[Rédigé par : Xavier NEBOUT]

"S'il y a deux religions, il y a deux civilisations" nous dit justement EZ.

Mais il a tout faux sur ce qu'il en tire en parlant de civilisation judéo-chrétienne, car la pègre totalitaire au pouvoir et les gros nuls de Vatican II auront beau faire, le judaïsme n'est pas le christianisme tant le Dieu le père d'amour filial des Indo-Européens et de Jésus n'est pas Yahvé - je suis.

Pour autant que la censure le permette, disons au plus retenu, que les religions sont des méthodes de spiritualité, et qu'elles sont donc plus ou moins performantes en vue du salut de l'âme.

[Rédigé par : Vamonos]

@ sylvain | 12 novembre 2024 à 18:20

Ben voyons !

[Rédigé par : Jérôme]

Comme le beaujolpif nouveau, une poignée de poudre un litre d'eau. Lui c'est une poignée de poudre... aux yeux.

[Rédigé par : Giuseppe]

@ sylvain | 12 novembre 2024 à 18:20

J'ai des doutes, un pois chiche qui calcule ?, je vous livre la formule.
Vérifiez, pas la peine de demander à MLP on a vu devant Macron qu'elle ne savait plus par quel bout elle devait lire ses fiches.
Quant à Jordy Lamaternelle vous lui transmettrez quand il sera plus grand, je me souviens de ses explications sur le calcul des retraites, il y mettait tout ce qu'il savait, mais quand ça veut pas faire, ça le fait pas.
Macron comme au bowling, sylvain, MLP, Jordy, avec vous c'est strike assuré.
On ne se moque pas !

[Rédigé par : Serge HIREL]

Si, dimanche dernier, Éric Zemmour « cru 2024 » avait été installé dans un studio de France Inter face à trois chiens de garde de la doxa gauchiste tentant de le mordre, je ne suis pas bien sûr qu’il n’aurait pas ressemblé comme deux gouttes d’eau au Zemmour des années précédentes, prêt à en découdre, non seulement avec ceux qui, par réflexe pavlovien contre « l’extrême droite », le haïssaient par principe, mais aussi avec quiconque doutait de la pertinence de son point de vue et de ses arguments.

L’intensité d’un débat tel « Le Grand Jury » dépend souvent bien plus des animateurs et de leurs questions plus ou moins complaisantes, plus ou moins orientées, que de l’invité, qui se montrera apaisé et courtois avec des interlocuteurs qui l’écoutent et le respectent, ou désagréable, voire agressif, avec ceux qui cherchent avant tout à le déstabiliser

Ce n’est pas faire injure au sage Olivier Bost, à l’effacée Claire Conruyt et à la mesurée Perrine Tarneaud que de dire qu’ils ont offert à Éric Zemmour une promenade de santé, un galop d’entraînement... Bref, qu’ils se sont conduits en journalistes, et non en adversaires comme le font trop de leurs confrères.

En fait, j’ai même l’impression que le patron de Reconquête! aurait souhaité être un peu plus bousculé pour pouvoir être plus offensif... N’est-ce pas lui qui, sans la moindre question sur Marion Maréchal, évoque sa « trahison » et la traite de « serpent » ?

Ceci dit, il est inutile de redonder l’excellente analyse réalisée par notre hôte de la posture de EZ pendant cette émission. Le ton de celle-ci a permis à l’ancien polémiste du Figaro, de Paris Première et de CNews de démontrer qu’il n’avait rien perdu de son intelligence, de sa fulgurance et de la qualité de son verbe. Le bain politique, dans lequel, aujourd’hui, il surnage plus qu’il ne nage, ne l’a pas abîmé...

Et la question revient, lancinante : qu’est-il allé faire dans cette galère, où il ne pouvait que prendre des coups ?
Il n’a cependant rien à regretter de son initiative risquée. Lanceur d’alerte, messager d’un futur funeste, d’abord applaudi au point d’apparaître présidentiable, puis vilipendé d’un bout à l’autre de l’échiquier politique, EZ a atteint son but : imposer dans l’actualité des dossiers jusqu’alors ignorés ou presque par l’opinion publique : l’invasion migratoire, l’islamisme, l’explosion de la délinquance, le déclin de la France en tous domaines, la perte de sa souveraineté au profit d’une Europe aux mains des technocrates bruxellois... Sans lui, il est probable que la Macronie ne serait pas à l’agonie.

Certes, depuis sa décision de se jeter à l’eau - de retrousser ses manches parce que personne ne le faisait, a-t-il maintes fois expliqué - tout, loin s’en faut, n’a pas été parfait... et son avenir politique est plus qu’incertain.

Parfois, du bout des lèvres, il reconnaît quelques dérapages verbaux, deux ou trois provocations inutiles et, moins souvent encore, ses erreurs de stratégie, mais il ne remet jamais en cause, ni sa démarche volontariste, ni ses convictions. Contrairement à Philippe, je ne le pense pas « fatigué ». Tout juste est-il un peu désabusé, déçu que si peu de politiques, contrairement aux Français, aient fait leur son combat.

Quant à sa candidature en 2027 (ou avant), il n’en dit rien mais matraque Jordan Bardella qui, en se déclarant partisan désormais de l’union des droites, marche sur ses plates-bandes... Bardella qui, selon lui, n’est que le porte-voix de Marine.
Bref, n’en déplaise à ses détracteurs, EZ n’est pas (encore) mort... et, dimanche, sur RTL, il était en pleine forme.

[Rédigé par : Solon]

Les idées de Monsieur Zemmour ont d'abord été accueillies avec une moue dégoûtée par à peu près tout l'échiquier politique. Sous la pression des événements, elles ont fini par être le moteur des réflexions des mêmes qui fronçaient le nez et qui conservent sur le sujet des réflexes de réserve idéologique. Sans s'apercevoir que la question est commune au monde occidental.

Bravo donc à EZ pour la pertinence de ses analyses. Mais qu'il abandonne toute idée d'agir comme dirigeant politique. Il n'est pas fait pour cela. Il n'a pas les troupes. Et pas la nature d'un politicien.

[Rédigé par : sylvain]

@ Giuseppe | 12 novembre 2024 à 16:06
"il pourrait tenir une réunion dans une cabine téléphonique."

J'ai refait mes calculs, ils pourrait même tenir sa réunion dans une barrique de Picpoul, vide bien sûr, on compte sur notre champion olympique de descente des gosiers en pente Giuseppepito pour ce "sacrifice".

[Rédigé par : Giuseppe]

Le juge de paix c'est le vote, on ne peut pas dire qu'il galvanise les foules. Résultats aussi plat qu'un état de commotion cérébrale, c'est grave docteur ?
Il a du boulot, la plupart ont pris la tangente, comme le parti radical socialiste dont le Volatile moquait les effectifs, il pourrait tenir une réunion dans une cabine téléphonique.

[Rédigé par : elektra]

Les différentes factions citées par Achille à 00:31 ne servent-elles pas à maintenir une formation - même minoritaire - au pouvoir ?
Depuis François Mitterrand, diviser sans cesse les oppositions et y réaffecter des groupes de tendances sert de politique au clan qui se croit légitime à tenir les rênes du pays : individus auto-proclamés légitimes puisque enrichis et/ou bien incrustés dans le fromage.

NFP/LFI pilote l'entrisme de l'islam politique, ce faisant il "laisse" le groupe judaïque au RN - impensable du temps de JMLP.
Le RN grossissant trop se divise avec ses petits satellites d'opposants internes.

Tous ces clergés de LFI au RN nous abusent à défaut de nous amuser. Tous disent des choses justes, en tant que soupapes du système libéral qui nous enfonce depuis VGE.

[Rédigé par : Giuseppe]

@ sylvain | 12 novembre 2024 à 11:05

Le trio de feu, la première ligne de choc, Dupont Gnangnan à gauche, Philippot à droite... ou l'inverse, et Zemmour au talonnage... Et cette équipe de bras cassés réunis ne fait même pas de quoi se rembourser les frais de campagne.

[Rédigé par : caroff]

"Ce ne sont pas les insanités et les calomnies qu'on profère trop souvent sur son compte qui vont me détourner de la défense humaine et de la distance critique face à cet ami" (PB)

Cela vous honore Philippe Bilger !

Mes proches amis connaissent mon soutien à EZ depuis longtemps malgré les vilenies que des gens de peu ont déversé sur un homme aux solides convictions (ce qui est déplaisant pour ceux qui en changent comme de chemise) et aux prédictions de Cassandre !

Un homme de culture capable de contextualiser l'actualité en faisant référence à l'Histoire au risque de se fâcher avec les ignorants qui peuplent les partis et les médias.

Or, depuis peu, je découvre que, finalement, beaucoup finissent par créditer Zemmour d'une hauteur de vue qui manque au débat public et admettent qu'il a annoncé avant presque tout le monde les horreurs qui s'abattent chez nous.

Il devient alors possible de parler de Reconquête! sans peur d'être vilipendé, surtout depuis que Sarah Knafo a pris brillamment le relais de son compagnon : à elle les chiffrages de l'incurie publique, à elle un sens de la répartie encore plus développé, à elle le soutien à une politique économique libérale et à elle le soin de renvoyer les laquais des chaînes info dans leurs buts.

Au plan politique, l'on sent que l'élection de Trump a validé la démarche d'un parti qui s'est astucieusement emparé des maux du wokisme et de l'islamisme pour les combattre durement, là où le RN, par crainte de la diabolisation, n'élève qu'une faible voix.

En 2027, ceux qui maîtriseront le mieux la communication, y compris par d'autres canaux, auront des chances de se faire plus entendre et comprendre. Il n'est pas interdit de penser que Sarah Knafo qui s'est rendue aux meetings de Trump soit un vecteur prometteur des idées de Reconquête!.

[Rédigé par : Florestan68]

Cher Philippe Bilger,

Le Z est celui qui va le plus loin sur le régalien. Cela étant et au vu de la situation, il est encore très loin du compte dans ce domaine : si l'on veut que la France redevienne (et non reste car il est déjà trop tard) la France, à l'arrêt immédiat de toute immigration et à la fin d'urgence du droit du sol, il faudrait ajouter la rétroactivité de celle-ci sur 25 ans, suivie d'une remigration massive.

Que les belles âmes se rassurent, nous préférerons disparaître avec les armes morales à la main plutôt que de survivre en adoptant des mesures de sinistre mémoire.

[Rédigé par : sylvain]

@ Giuseppe | 12 novembre 2024 à 10:39
"...il pourrait tenir une réunion dans une cabine téléphonique"

Y en a plus, les portables les ont remplacées, à moins que vos palombières servent de cabines téléphoniques dans le sud-ouest, dans ce cas Zemmour pourra venir chez vous, 0,07 %, c'est pas bézef, ça peut tenir, même avec une barrique de Picpoul.

[Rédigé par : Ugo]

@ PAUL | 12 novembre 2024 à 08:55

Vous avez raison... d'autres sont même meilleurs que Zemmour mais il doit avoir un grigri dans sa poche qui fait que la presse parle de lui afin qu'on ne n'oublie pas.

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@ Monsieur Philippe Bilger

Il va y avoir un match de foot dans quelques jours qui nécessiterait la présence de 4000 policiers et un gala le 13 novembre 2024 dont on ne sait pas encore où il devrait se passer et puis des manifs de toutes sortes, qu'en pensez-vous ?

https://www.france24.com/fr/france/20241111-france-gala-controvers%C3%A9-d%C3%A9roule-tapis-rouge-extr%C3%AAme-droite-isra%C3%A9lienne

[Rédigé par : Tipaza]

@ Florestan68 | 12 novembre 2024 à 01:17

Je partage, hélas, votre analyse.
Hélas, parce que j'ai toujours eu beaucoup de considération pour le travail d'analyse et de lanceur d'alerte d'EZ.
Malheureusement les Cassandre ne sont jamais écoutées, surtout lorsqu'elles annoncent la vérité, que ce soit la fin de Troie ou de la France.

Un point de désaccord, concernant le comportement de Marion Maréchal juste au moment des législatives.
Elle a appelé à voter RN, alors qu'elle était encore Reconquête!, et qu'elle avait été élue sous ce label.

La trahison est un grand classique en politique, et je ne lui reprocherais pas cette trahison.
Mais là ce n'est plus une simple trahison c'est une trahison avec un coup de poignard dans le dos

Sachant que la dotation des partis est liée au nombre de voix obtenues, la fuite des voix qu'elle provoquait avec son appel à voter RN asséchait complètement les finances de Reconquête!.

Elle aurait pu attendre une quinzaine de jours pour annoncer son souhait de ralliement au RN.
Ralliement dont ne voulait pas Bardella, avec raison, il faut toujours se méfier des danseuses de tango politique.
Ce refus de réintégration a conduit Marion Maréchal à créer son propre mouvement.

[Rédigé par : sylvain]

Du Zemmour, enfin, j’ai failli attendre cher maître.

Beaucoup de défauts ont été remarqués sur ce personnage insolite ; QI inversement proportionnel à sa masse corporelle, IMC égal à l’inverse du carré de l’hippopotamus, il donne l’image d’un Trump trop liposucé.

Il n’a pas eu le vote des femmes tout simplement à cause de son physique : gringalet, chétif aux grande oreilles, tête et épaules trop secouées, le QI féminin se limitant à ces sidérantes considérations pittoresques ; on se souvient du fameux adage : « Les femmes votent pour celui qui a la plus belle moustache », ça se vérifie encore avec d’autres critères, les bacchantes se faisant rares de nos jours, même si certaines femmes revendiquent dans leur paranoïa égalitariste d’en porter elles aussi.

Passons sur l’autre schizophrénie, celle des gauchisses qui voient des fachos extrêmes droites à tous les coins de rue, jusque sous leur lit.

Zemmour refusant de réciter le catéchisme idéologique gauchiste restera dans l’imaginaire collectif comme le seul résistant à l’islamisme envahisseur criminel, un Jean Moulin qui résiste aux diktats gauchistes, cible préférée de la macronie et ses alliés islamos fachos gauchistes, il en a fait les frais :

« Sus, haro, hallali » ! Ce manant ce maraud va payer très cher sa liberté de quitter le troupeau bêlant soumis couché collabo : 15 000 euros d’amende à chacune des ses parutions littéraires trop gênantes pour le pouvoir et sa gestapo littéraire pétainiste.

Des débats interminables se sont succédé sur les chaînes officielles toutous aux ordres couchées soumises contre « ce facho raciste islamophobe » ainsi que sur les merdias nauséabonds inquisiteurs et leur chasse au Zemmour qui allait engendrer par la suite la chasse aux juifs actuelle en toute impunité dans nos rues sur tout le territoire.

Tous ceux qui ont eu raison avant tout le monde sont passés sur le bûcher médiatique de la gauche ; aujourd’hui beaucoup reconnaissent leurs erreurs et adhèrent aux idées de Zemmour dont le seul tort a été de résister tout seul avant tout le monde.

L’histoire le glorifiera et en fera un héros national de la résistance.

[Rédigé par : PAUL]

Dommage que EZ ait cru bon de se lancer en politique. Il est diablement plus efficace dans son rôle d'analyste critique.

[Rédigé par : Aliocha]

LA GRENOUILLE QUI SE VEUT FAIRE
AUSSI GROSSE QUE LE BŒUF

Une Grenouille vit un Bœuf
Qui lui sembla de belle taille.
Elle qui n'était pas grosse en tout comme un œuf,
Envieuse s'étend, et s'enfle, et se travaille
Pour égaler l'animal en grosseur,
...............Disant : Regardez bien, ma sœur ;
Est-ce assez ? dites-moi ; n'y suis-je point encore ?
Nenni. M'y voici donc ? Point du tout. M'y voilà ?
Vous n'en approchez point. La chétive Pécore
S'enfla si bien qu'elle creva.
Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages:
Tout bourgeois veut bâtir comme les grands seigneurs,
Tout petit prince a des ambassadeurs,
Tout marquis veut avoir des pages.

http://www.la-fontaine-ch-thierry.net/greboe.htm

[Rédigé par : Florestan68]

Cher Philippe Bilger,

Il faut faire simple.

Éric Zemmour est un remarquable visionnaire qui, comme Jean-Marie Le Pen en son temps, a prévu tout ce qui allait nous arriver, notamment du fait de l’immigration.

Lors de la campagne présidentielle, il a été le seul à parler sans fard et sans filtre, et beaucoup de Français se sont demandés s’il n’était pas l’homme de la situation.

Mais son ego surdimensionné l’a inutilement embarqué dans des polémiques (femmes, Pétain) peut-être intéressantes en d’autres occasions, mais totalement inopportunes dans le cadre d’une Présidentielle. Cela l’a fragilisé, notamment lorsque le conflit en Ukraine réclamait un président solide et mesuré pour notre pays.

À ce premier échec prévisible est venu s’ajouter sa surréaliste campagne des Européennes où sa condescendance, voire son mépris de Marine Le Pen l’a totalement aveuglé, jusqu’à en faire sa cible principale alors qu’il ne jurait que par l’union des droites.

Il a ainsi scandaleusement savonné la planche à Marion Maréchal qui, elle, faisait tout pour préserver cette possible union.
Personne n’a rien compris à cette attitude quasi schizophrénique. En outre, les multiples départs de ceux qui l’avaient rejoint interrogent sur sa capacité à gérer les relations humaines.

Ce faisant, il a signé son arrêt de mort politique, car les électeurs et les adhérents (dont j’étais, avant de rejoindre Marion Maréchal lorsqu’elle a créé son parti) ont perdu confiance en lui. Il est aujourd’hui un homme seul.

Ayant passé le témoin à Sarah Knafo, il a repris son rôle de lanceur d’alerte génial, mais il sait au fond de lui-même qu’il ne pourra plus incarner quoi que ce soit.
D’où le Zemmour nouveau qui vous est apparu, plus serein, plus détaché, car conscient (comme Rocard en son temps) qu’il est bêtement passé à côté de son destin.

Et tout cela pour une stupide histoire d’ego.

[Rédigé par : Marc Ghinsberg]

Ce billet appelle me semble-t-il une question.
Comment se fait-il que cet homme, à vous croire, si brillant, doté d'une telle intelligence, d'une telle capacité d'analyse, d'une expression si lumineuse, dont la sincérité ne peut être mise en doute, ait si peu de succès auprès du "peuple" et fasse des scores si médiocres aux élections ?

[Rédigé par : Achille]

« On remarquait toutefois une nouveauté dans le ton d'Éric Zemmour, qui avait de l'incidence sur le fond moins brutalement asséné qu'à l'ordinaire, moins péremptoire et donc sommaire. Le caractère moins abrupt de ses opinions, moins provocateur, parfois glissait vers une ironie résignée, presque un soulagement, comme si, fatigué, il répugnait dorénavant à se battre sur tout et n'importe quoi. » (PB)

Quand on a vu les meilleurs éléments de son parti le quitter pour aller dans le camp "d’en face", qu’on s’est pris quelques rappels à l’ordre de la part de l’Arcom pour des propos clairement racistes et qu’aux élections européennes, puis législatives on s’est pris deux belles déculottées, on peut comprendre qu’Éric Zemmour ait choisi de modifier son style oratoire, certes sincère mais un peu trop offensif, pour opter pour un discours plus politiquement correct.

C’est vrai qu’il s’était montré plutôt discret ces derniers mois. Il semblait avoir laissé la main à sa compagne Sarah Knafo pour sauver les meubles de son parti en perdition.
Mais il faut bien reconnaître qu'il y a une trop grande diversité dans la droite "radicale" (*).

Pensez donc, en plus du RN de Marine Le Pen, qui constitue le gros de la troupe, nous avons une myriade de groupuscules épars :

- Reconquête! d’Éric Zemmour,
- Debout la France de Nicolas Dupont-Aignan,
- Les Patriotes de Florian Philippot,
- Union Populaire Républicaine de François Asselineau,
- Identités-Libertés de Maron Maréchal,
- sans oublier l’UDR d’Éric Ciotti, ça commence à faire beaucoup.

En fait les leaders de ces groupuscules disent tous la même chose, à quelques variantes près. Mais chacun se prétend le porte-drapeau de la tendance conservatrice, souverainiste, nationaliste, traditionaliste (et un brin identitaire). Bref pour résumer clairement, "franchouillarde".

Je plains sincèrement les sympathisants de cette tendance politique de devoir choisir dans le tas lors des élections à venir.

(*) Je ne dirais pas "extrême droite" car cela semble agacer sur ce blog, mais enfin ça y ressemble bien quand même.

« Car ce EZ ni tout à fait le même ni tout à fait un autre me plaît bien. » (PB)

Mais pas au point de voter pour lui, ainsi que vous l’avez indiqué à plusieurs reprises dans votre blog. Faut pas non plus exagérer ! :)