Avec quelle sadique volupté, dans les partis - notamment ceux du "bloc central" - ou dans certains médias, dénonce-t-on la méthode de notre Premier ministre en la qualifiant notamment de "floue" (Le Monde) !
Ce serait une critique pertinente si elle n'oubliait pas les contraintes politiques et parlementaires que doit affronter François Bayrou (FB) et, en même temps, son souci de vérité et d'apaisement. Dès lors que le Premier ministre ne veut lâcher aucun de ces bouts de la chaîne, je vois mal comment sa démarche, sauf à accepter une absence de plénitude, pourrait apparaître comme rectiligne. Le flou dont on la qualifie n'est que la traduction de la volonté obstinée de FB de rendre gérable un univers dont les composantes défient toute rationalité.
Le Premier ministre est un Créon qui ne veut pas oublier Antigone.
D'abord il convient de le louer pour s'être battu afin d'occuper ce poste prestigieux alors que malgré l'ambition de beaucoup, peu auraient pu en endosser les responsabilités. Cela n'empêche pas la multitude des conseilleurs qui ne sont pas les payeurs de multiplier les injonctions, les avertissements, les "il n'y a qu'à", les "il faut qu'on", toutes ces rodomontades d'autant plus faciles à proférer qu'elles ne risquent à aucun moment de contraindre leurs locuteurs à montrer effectivement ce dont ils sont capables.
Il est également injuste de faire reposer sur le seul FB le poids d'une situation calamiteuse résultant de la dissolution et dont les conséquences peinent à être atténuées. Dans le monde politique, il n'y a qu'Eric Dupond-Moretti pour féliciter le président de l'avoir faite, et encore, au théâtre !
Ensuite, au lieu d'intenter sans cesse de faux procès au Premier ministre, il aurait mieux valu l'écouter avec attention et ne pas dénaturer sa pensée pour la rendre encore plus blâmable aux yeux de ses adversaires. On feint d'oublier qu'il n'a pas parlé de "submersion migratoire" mais de ce "sentiment" qui n'est que trop évident pour cette majorité de Français à laquelle il a fait allusion. Même si son propos, partant de Mayotte et du droit du sol souhaité par certains, a dépassé ce territoire, il reste qu'user de termes qui sont dans la tête de tout le monde, et pas seulement dans celle du Rassemblement national, relève du droit de FB à ne pas faire la fine bouche face à un vocabulaire qui se rapporte à l'immigration et au malaise qu'elle crée sur le plan de l'identité nationale. Acceptable quand elle ne détruit pas l'âme d'un pays, intolérable quand son nombre l'étouffe.
Par ailleurs, quel étrange reproche que d'imputer à FB une absence de caporalisme sur ses ministres comme si ce n'était pas au contraire une force (ma seule réserve porte sur Élisabeth Borne dont à l'évidence la vocation est de mener une lutte contre Gabriel Attal par l'entremise de son ministère) que de laisser se développer la parole et les propositions de ministres qui, sans jamais trahir une solidarité fondamentale, apportent au gouvernement la richesse de personnalités auxquelles on a laissé le droit d'être libres. Qui de bonne foi pourrait soutenir que dans la sphère régalienne l'inventivité d'un Bruno Retailleau, accordée au pragmatisme actif d'un Gérald Darmanin, ne constituent pas une formidable nouveauté dont l'idée revient au Premier ministre ?
François Bayrou a su tactiquement tirer les leçons de l'échec gouvernemental de l'estimable Michel Barnier. Tout en ayant adopté à l'égard du Rassemblement national une attitude de courtoisie républicaine et parfois de courage personnel, FB ne pouvait pas accomplir autre chose qu'un rapprochement avec des socialistes qui n'ont été véritablement, pour leurs adversaires de l'autre camp, des pestiférés qu'à cause de leur soumission trop longue à LFI, à Jean-Luc Mélenchon, à son obsession de tout conflictualiser et de constituer la provocation et l'outrance comme un langage ordinaire.
Ce que FB a mis en oeuvre représentait trop son aspiration à une politique apaisée, de compromis et de conciliation, pour qu'il se privât de l'opportunité de la concrétiser malgré la mauvaise volonté et le caractère de Matamore des négociateurs socialistes (on est obligé de vanter Lionel Jospin et François Hollande !) qui cherchent à faire croire qu'ils ont arraché de haute lutte ce que le bon sens "centriste" leur avait concédé de bonne grâce avec le ministre Bruno Lombard - l'un des leurs sur le plan idéologique d'ailleurs !
Le Premier ministre a annoncé que le 3 février il ferait usage à deux reprises du 49-3 (La Tribune). Le bureau politique du parti socialiste qui heureusement continue dans sa voie autonome a décidé de ne pas voter la motion de censure qui sera déposée par LFI. Il ne sera plus intimidé par l'accusation de Manuel Bompard l'étiquetant, avec cette décision, comme soutien du macronisme !
Cette sagesse politique ne complaira pas à ceux qui songent plus à 2027 qu'au présent de la France. Priorisant l'obligation de responsabilité, elle sera une pierre de plus dans la restauration d'une vie parlementaire, susceptible de redonner un peu confiance à trop de citoyens lassés.
Pour ma part je veux croire que les Français, derrière les sarcasmes superficiels, saluent ce Premier ministre qui à sa manière a mis ses mains dans la glaise sans abandonner ses aspirations de toujours.
Puisque François Bayrou est un Créon qui n'oublie pas Antigone.
@ Serge HIREL 04/02/25 20:13
En fait, le pays a été inexorablement conduit au point où il n'y avait d'autre option - sauf démission d'EM mais probablement encore plus dommageable que la situation actuelle ! - que de sacrifier malheureusement l'économie sur l'autel de la politique.
FB ou tout autre, venant de quelque horizon que ce soit, aurait-il pu agir différemment ? Et si un budget prenant véritablement en compte les mesures exigeantes indispensables au redressement économique et financier du pays avait été présenté, aurait-il eu la moindre chance d'être massivement adopté par cette piteuse AN, totalement à côté des réalités ?
Rédigé par : Michel Deluré | 06 février 2025 à 16:05
Est-il permis de présenter une vision tout autre de François Bayrou que celle de notre hôte ?
Le seul courage qu’on doit lui reconnaître est de s’être levé tôt le matin pour aller à l’Élysée forcer le Président à le nommer Premier ministre. Il a même obtenu le privilège rare - accordé pendant quelques mois à Gérard Darmanin - de rester maire de Pau. C’est la première fois, sous la Ve République, qu’un locataire de Matignon s’impose de cette manière.
Ce jour-là, l’objectif de Bayrou était de réaliser le rêve qu’il poursuivait depuis plus de quarante ans, qu’importe si les conditions de son règne ne seraient pas les meilleures pour qu’il dure. Il est dans la place et compte bien s’y accrocher.
Aujourd’hui, un premier obstacle semble franchi. Dans quelques jours, le budget 2025 de l’État sera publié au Journal Officiel... Mais à quel prix !
Le plus grave n’est pas que le Premier ministre se soit couché devant le PS et lui ait accordé tout ce qu’il exigeait, y compris la très controversée AME. Maintenir dans les dépenses de l’État ce milliard d’euros en partie dilapidé, c’est franchir une ligne rouge fixé par le RN. Mais celui-ci, pour l’instant, ne veut pas jeter d’huile sur le feu, craignant d’être stoppé dans son élan vers l’Élysée par le jugement attendu le 31 mars.
Qu’a obtenu le centriste, qui a toujours penché à gauche, en contrepartie de cette reddition ? Rien... sauf, peut-être, quelques jours, quelques semaines de répit... à condition de châtier son langage et de freiner l’ardeur du couple Darmanin-Retailleau en tergiversant sur le contenu du projet de loi que ces deux-là concoctent pour éradiquer l’immigration clandestine. La moindre allusion au rapport évident entre le narcotrafic, l’augmentation de l’insécurité, la croissance de la violence et la population venue d’ailleurs lui serait fatale.
Le plus grave, c’est la désinvolture affichée dans ce budget par le Premier ministre vis-à-vis de l’économie, des entrepreneurs, de ceux qui produisent, qui emploient et qui exportent. La parole de Bernard Arnault est rare. Elle est d’autant plus importante. D’autres grands patrons ont aussi tapé du poing sur la table. Comment pourraient-ils admettre d’être encore plus taxés au moment même où se déclenche une guerre économique qui va entraver leur business ?
La politique agressive des droits de douane de Trump n’est rien d’autre qu’une proposition à peine discrète faite aux groupes européens les plus puissants de produire aux États-Unis et même d’y installer leurs sièges sociaux et d’y transférer leurs activités boursières. Le nouveau président américain ne pouvait pas trouver meilleur agent recruteur que ce Premier ministre français dont la culture économique est d’évidence insuffisante.
La France est percluse de maux. Depuis son arrivée à Matignon, qu’a fait, qu’a annoncé le « docteur » Bayrou ? Des mesures pour augmenter le pouvoir d’achat de la classe moyenne ? Aucune. Des suppressions de postes de fonctionnaires ? Aucune. Leur nombre va même augmenter. Des initiatives pour enrayer la nouvelle croissance du chômage ? Aucune. La construction de nouvelles prisons ? Non. Des renforts de police dans les villes moyennes où la délinquance et les coups de couteau augmentent ? Non. Le retour de l’autorité du maître dans l’Éducation nationale ? Non. Des représailles contre le régime algérien qui détient abusivement un écrivain français ? Non, alors qu’il est censé avoir aussi autorité sur le Quai d’Orsay. Cette liste, malheureusement, est loin d’être exhaustive.
Bayrou est un Premier ministre immobile... et le restera. Bayrou ne fait pas de politique, qui est l’art de gérer la cité, ce qui implique de prendre des risques. Bayrou fait de la « pol-pol », de la politicaillerie, l’art de ne fâcher personne. Il godille, contourne, louvoie, avec un objectif unique : rester Grand Vizir le plus longtemps possible.
Une seule fois, il s’est mouillé... « Sentiment de submersion migratoire ». Il a constaté le « sentiment », mais pas la « submersion », pourtant bien réelle, et pas seulement à Mayotte. Accablé de reproches après ce dérapage d’« extrême droite », il sera désormais encore plus prudent dans son expression.
Bayrou est un Premier ministre centriste de la IVe République, égaré au XXIe siècle... et il fait perdre un temps précieux à la France et aux Français.
Rédigé par : Serge HIREL | 04 février 2025 à 20:13
@ Ugo
"C'est triste d'engraisser autant d'élus pour des résultats aussi médiocres..."
Ah non alors ! Regardez Larcher le gras double du Sénat, il a réussi à faire de son squat la meilleure cantine et cave du monde, vous appelez ça médiocre ?
Rédigé par : sylvain | 04 février 2025 à 18:59
Chante déesse des hommes la folie désastreuse...
Plutôt qu'Antigone, Phoebe...
https://www.youtube.com/watch?v=0-Yi1y-tBLY
Rédigé par : duvent | 04 février 2025 à 18:48
C'est triste d'engraisser autant d'élus pour des résultats aussi médiocres...
Rédigé par : Ugo | 04 février 2025 à 17:21
De méthode, FB en avait-il en fait le choix ? Pas plus que son prédécesseur assurément. De quelle marge de manœuvre peut bénéficier un Premier ministre, de quelque bord qu'il soit, dans le paysage politique français actuel ? Aucune. FB est simplement arrivé à un moment plus favorable que MB, certains députés, enfin éclairés par le Saint Esprit, s'étant dit que trop c'était trop et qu'une seconde censure en quelques semaines ferait vraiment mauvais effet, d'autant que la patience des électeurs avait aussi ses limites.
Mais qu'a changé en fait cette méthode et le budget enfin adopté est-il finalement à la hauteur de ce qu'exigeait la situation du pays et des efforts qui auraient dû être mis en œuvre pour amorcer le redressement indispensable ? Ce n'est nullement le cas puisqu'il s'avère même moins rigoureux que le précédent.
Comme son prédécesseur, FB, malgré toute sa bonne volonté, est hélas condamné à naviguer là où l'a conduit EM, c'est-à-dire entre les récifs, alors qu'il aurait été nécessaire de prendre un tout autre cap pour mettre le bateau France sur la voie d'un redressement efficace, rapide et durable.
Rédigé par : Michel Deluré | 04 février 2025 à 15:56
Le résultat de tout ce grand chambardement est que la dette est toujours là, on va se coltiner encore en 2025 un déficit abyssal, le régime de la IVe République ne marche pas, Bayrou a donné la becquée à tous et à la sortie un désastre convenu et annoncé depuis longtemps.
Les caisses sont vides, le FN/RN n'apportera aucune solution économique, et la droite au sens large est incapable de gouverner. Et pour finir vogue la galère !
On n'est pas sorti de l'auberge, Bayrou va pouvoir compter ses jours une fois le budget avalé, et une dissolution est à venir pour couronner le tout.
C'est pas que je veuille plomber l'ambiance mais à moment donné il faut trouver le payeur et penser que c'est l'avenir qui paiera l'ardoise est un très mauvais calcul, quand le vin est tiré il faut le boire et vite en économie
Tout est à refaire, et penser investir quand on est à l'os est une aberration, on investit à fond dans le productif quand les flotteurs des comptes sont au plus haut, jamais quand ils sont sous la ligne de flottaison, quand l'embarcation est ensablée. Le temps des parlottes est bien fini, quand je pense que Delevoye avait été appelé en renfort pour discuter des retraites, ça fait un bail, et on en parle toujours des années après. La retraite une vis sans fin, et en France on discute souvent de moulins à vent.
Rédigé par : Giuseppe | 04 février 2025 à 13:35
Mais oui, Achille a raison, "François Bayrou se débrouille plutôt bien" et "c'est un bon compromis". Il est meilleur tacticien que Michel Barnier, qui avait plus d'allure, et le temps joue en sa faveur.
La seule solution au "triangle d'incompatibilité" (l'expression est d'Éric Lombard, nous rapporte le Monde") qui a résulté de la dissolution était un compromis avec le parti socialiste, qui devait retrouver le sens des responsabilités propre à un "parti de gouvernement" en ne censurant pas hors de propos et à tout bout de champ pour assurer un minimum de stabilité politique et d'abord un budget à la France. Le PS étant pris dans les griffes de LFI, il lui fallait un peu de temps pour en sortir et à Olivier Faure pour manoeuvrer entre Jean-Luc Mélenchon et l'autre François, Hollande.
Le Monde disait aussi qu'il serait difficile à François Bayrou de passer du commentateur qu'il est depuis près de trente ans à l'acteur qu'il est enfin devenu. Or il a compris que son action était de commenter, mais son commentaire est plus riche et se donne pour mission de "ne rien cacher" aux citoyens pour que la démocratie s'exerce, non seulement au Parlement, mais dans l'opinion que François Bayrou essaie de mettre de son côté.
Son commentaire est plus riche. Autrefois ses interviews se fondaient sur une ou deux obsessions qu'il gonflait et entraînait. Aujourd'hui il lui faut du temps pour exposer sa vision des choses où l'on voit à la lenteur de son phrasé et de la construction de son raisonnement que son bégaiement n'a pas disparu, ce qui le fait méchamment comparer à Joe Biden, autre ancien bègue.
Mais on découvre que son raisonnement est lent et clair. Pour le dérouler, il a besoin de conversations au coin du feu, et c'est sans doute pour cela qu'il a fait réallumer la cheminée de son bureau de Matignon. François Bayrou est un Premier ministre au coin du feu pour qui la France n'est plus un cache-Pau.
Un Premier ministre à qui Darius Rochebin faisait remarquer ce que tout le monde voit : il est "heureux", comme quelqu'un qui est en train d'accomplir son destin, car Bayrou se voyait en de Gaulle et ne pouvait réussir qu'appelé par une secousse, secousse qu'il a paradoxalement favorisée en soutenant à contre-coeur le président qui n'a cessé de secouer la France.
Mais François Bayrou a également vécu des secousses personnelles : la mort de Marielle de Sarnez qui l'a accompagné dans son désir et sa vision du pouvoir et dans une moindre mesure, car elle semblait tout de même moins proche, d'Anne-Marie Comparini. François Bayrou devient lui-même à l'ombre de ceux qu'il a perdus. Cela doit galvaniser son envie de réussir.
Je ne m'imaginais pas un jour tresser des lauriers à François Bayrou comme Xavier Nebout dit qu'il ne faut pas faire, mais la France a besoin de bonne volonté et François Bayrou en fait preuve sans aller jusqu'à dire qu'il en regorge, mais qui sait ? De plus, sa parole n'est pas égocratique comme ce qu'il dénonçait en Nicolas Sarkozy et ce qu'il n'osait pas dénoncer en Emmanuel Macron. François Bayrou parle de ce qui nous est commun et semble gouverner dans l'intérêt général. Il est condamné à gouverner en parlant et c'est sans doute ce qu'il sait faire de mieux. Mais à la différence du président qui nous enfume, il parle clair.
Emmanuel Macron a ressuscité le vieux monde, mais le nouveau et celui qui se montre au Nouveau monde sous Donald Trump et d'autres gouvernants autoritaires est si désaxé que ça a quelque chose de rassurant.
Comme il est rassurant d'être gouverné par quelqu'un qui a une fibre suffisamment sociale pour ne pas vouloir passer par pertes et profits ce qui reste de notre modèle social devenu très bureaucratique. Désolé, Xavier, s'il n'y a que des socialistes à l'horizon de nos alternances, mais ça vaut mieux pour le moment.
Rédigé par : Julien WEINZAEPFLEN | 04 février 2025 à 13:04
En béarnais ancien, lou bayrou, c'est ce genre de paysan paresseux qui néglige tellement sa terre fertile que celle-ci se transforme en un rien de temps en jachère. Pas un bon signe.
On aurait préféré un patronyme à la signification plus prometteuse, comme celui du président des États-Unis. Les joueurs de bridge, pour peu qu'ils se soient frottés à l'international, ont appris que trump= atout.
Rédigé par : Yves | 04 février 2025 à 12:46
Tipaza | 04 février 2025 à 08:33 a exprimé ce que j'aurais dit au sujet de ce billet.
J'ajouterai cependant un commentaire à ce passage de votre billet, Monsieur Bilger : "Par ailleurs, quel étrange reproche que d'imputer à François Bayrou une absence de caporalisme sur ses ministres comme si ce n'était pas au contraire une force (ma seule réserve porte sur Élisabeth Borne dont à l'évidence la vocation est de mener une lutte contre Gabriel Attal par l'entremise de son ministère) que de laisser se développer la parole et les propositions de ministres."
Votre incise sur madame Borne est très juste et je conçois mal une femme ingénieur de l'X traiter de son domaine ministériel sur le seul fondement de son idéologie et non pas de sa compétence technique. Elle poursuit le naufrage de l’Éducation prétendument nationale, vouée à présent à la cancel culture et au wokisme le plus échevelé au lieu de faire revenir son ministère dans les principes de l'instruction publique qui ont fait sa réussite sous les IIIe et IVe Républiques et les débuts de la Ve.
Il y a un autre aspect que vous passez sous silence : la marginalisation du président de la République. L'impression que je retire de ces premiers mois est que le têtu de Pau ne se laisse pas imposer ses choix par les conseillers élyséens. Il paraît d'ailleurs que monsieur Kohler serait sur le départ... Il lui reste toujours difficile de contrer Bercy. En revanche monsieur Macron va désigner comme président du Conseil constitutionnel un homme si bien connu pour sa rectitude juridique, à savoir monsieur Ferrand.
Ce qui me désole encore est que, alors que LFI dépose des motions de de censure du gouvernement, je n'ai guère entendu monsieur Bayrou réagir à la propagande anti-France éhontée de monsieur Mélenchon le week-end dernier à Toulouse et encore moins aux attaques contre la France formulées par le président algérien dans son entretien à L'Opinion.
Mais il est vrai que le silence est général à commencer par le président de la République comme d'ailleurs la grande majorité des partis politiques et surtout LR qui se prétend encore de droite ou même héritier du gaullisme...
Rédigé par : Robert | 04 février 2025 à 11:42
@ Tipaza | 04 février 2025 à 10:35
« J'y pense brusquement, je vais demander à ChatGPT quels sont ses domaines d'excellence.
Lui avez-vous posé la question ? ;-) »
Pour ne rien vous cacher, je n’étais encore jamais allé sur ChatGPT avant ce matin.
Je lui ai demandé quelle était la relation entre François Bayrou et Créon. Il n’en a pas trouvé.
Mais peut-être qu’en lisant le billet de Philippe Bilger de ce matin, il va pouvoir enrichir sa banque de données … :)
Rédigé par : Achille | 04 février 2025 à 11:08
@ Achille | 04 février 2025 à 10:17
"L’avantage de l’IA, c’est qu’elle permet de dire des choses savantes sans qu’il soit même nécessaire de les comprendre, juste pour épater la galerie"
Je n'utilise que très rarement ChatGPT et seulement pour avoir quelques précisions que Google ne me donne pas.
J'ai fait quelques tests en lui posant des questions sur la validité de certaines théories de Physique quantique et de Relativité générale, et j'ai eu comme réponse des banalités qui m'ont surpris compte tenu de la réputation de l'IA.
Peut-être les questions étaient-elles mal posées ?
Il est certain que l'IA est excellente dans certains domaines puisque tout le monde est admiratif, mais bon, je ne sais pas lesquels.
J'y pense brusquement, je vais demander à ChatGPT quels sont ses domaines d'excellence.
Lui avez-vous posé la question ? ;-)
Rédigé par : Tipaza | 04 février 2025 à 10:35
@ Marc Ghinsberg | 04 février 2025 à 07:38
"une alliance qui aille de LR aux socialistes en passant par les diverses nuances du Centre."
Un nuancier ? Vous êtes artiste peintre ou modiste ?
Une alliance avec le diable pour avoir la paix ? 2016 déjà...
http://ogeu-mon-village.over-blog.com/2016/04/dans-le-sud-ouest-aussi-nous-avons-nos-bourgeois-de-calais.html
Et puis maintenant volte-face ?
Rédigé par : hameau dans les nuages | 04 février 2025 à 10:19
@ Tipaza | 04 février 2025 à 08:33
« J'avoue que je ne comprends pas.
Les fêtes de fin d'année sont loin, mon cerveau n'est plus embullé par les bulles de Ruinart, et donc mon incompréhension m'est incompréhensible. »
Ben alors un petit moment de faiblesse ?
Il suffisait d’aller sur ChatGPT qui vous aurait apporté l’aide nécessaire pour nous peaufiner un petit texte tout en finesse comme vous aimez nous les offrir.
L’avantage de l’IA, c’est qu’elle permet de dire des choses savantes sans qu’il soit même nécessaire de les comprendre, juste pour épater la galerie.😊
Rédigé par : Achille | 04 février 2025 à 10:17
Tout le monde sait que le pays est en faillite du fait des dépenses publiques, et notamment de son nombre de fonctionnaires et assimilés via les subventions aux associations de copains et frères qui permettent d'être fonctionnaire tout en pouvant se payer comme on veut.
Or, là, c'est rien de rien, reculade partout y compris l'AME. Aucune once de courage politique.
Son ministre de l'Économie a déclaré sans être démenti qu'il n'y avait aucun poste de fonctionnaire ni d'agence à supprimer.
Alors le débat ne porte pas sur la question de la morale, mais de l'honneur.
François Bayrou aurait dû démissionner s'il ne peut pas faire ce qui doit être fait à l'instar de Milei en Argentine : suppression de plus deux millions de fonctionnaires, etc.
Bayrou est ce qu'il a toujours été : un socialiste du centre comme les LR et même le RN sont des socialistes de droite.
Les Français comprendront-ils que le pays doit être dirigé par des chefs d'entreprise et non par des fonctionnaires avant de tomber dans le gouffre financier ?
En outre, nous avons un second gouffre qui est celui de la "submersion". On subventionne des associations qui aident les migrants dans l'illégalité faute de pouvoir le faire par des fonctionnaires. L'ordre de Malte reçoit 50 millions d'euros par an pour aller chercher les migrants chez eux et les protéger de nos lois en France !!!
Un troisième qui est celui de la décadence de notre civilisation au point de ne plus faire d'enfants.
Alors vraiment, l'heure n'est pas à tresser des lauriers à Bayrou.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 04 février 2025 à 09:24
"François Bayrou : un Créon qui ne veut pas oublier Antigone..." (PB)
MDR ! perso j’aurais titré : plouc du Béarn, crétin des Pyrénées, Lou Ravi du sudoueste soumis couché collabo macronien islamogauchiste qui a des difficultés comme tous ses alliés à prononcer le mot immigration par peur de déranger la bien-pensance islamiste obligatoire imposée officielle et bien entendu de faire, tenez-vous bien, ouvrez le ban :
"Le jeu du RN"
Fermez le ban !
Il a quand même eu le toupet insoutenable de prononcer le mot submersion, ce qui n’est qu'une pâle vision de ce que reflète la réalité : raz de marée, tsunami, avalanche migratoire aurait été plus courageux mais les précieuses ridicules socialistes c*ls en fleurs c*ls tendus, pro-immigrationnistes, en sont tombées en pâmoison et ont exigé des excuses : "Firmin, vite des sels avant que je m’évanouisse".
Quelle bande de charlots charlatans guignols pieds nickelés couil*es molles.
Un Trump, vite ça urge !
Rédigé par : sylvain | 04 février 2025 à 08:58
François Bayrou se débrouille plutôt bien. Son expérience de centriste lui permet de savoir comment ménager la chèvre et le chou et finalement ça marche !
J’en veux pour preuve son 49.3 - ou plutôt ses deux 49.3, un pour le budget de l'État, l’autre pour la Sécurité sociale.
Les socialistes ont répondu favorablement au conseil donné par Lionel Jospin de ne pas voter la censure. Mais (car avec un socialo il y a toujours un mais) ils vont en déposer une un peu plus tard, pour protester contre les passages en force du gouvernement.
Il est bien connu que l’ordre s’obtient plus facilement par l’autorité que par la négociation. Surtout avec une opposition totalement ingérable qui déjà pense à la prochaine élection présidentielle.
Alors François Bayrou et sa main de fer dans un gant de velours, c’est plutôt un bon compromis finalement compte tenu de la situation actuelle.
Rédigé par : Achille | 04 février 2025 à 08:35
"Puisque François Bayrou est un Créon qui n'oublie pas Antigone." (PB)
Une conclusion qui voudrait confirmer le titre du billet.
J'avoue que je ne comprends pas.
Les fêtes de fin d'année sont loin, mon cerveau n'est plus embullé par les bulles de Ruinart, et donc mon incompréhension m'est incompréhensible.
De Créon et Antigone je ne connais que les personnages d'Anouilh, Sophocle est trop loin de moi.
Dans la pièce d'Anouilh, Créon est d'une rectitude mentale que n'a pas, que n'a jamais eue, FB et Antigone a une sensibilité suicidaire que je ne vois pas chez les opposants à FB, sauf peut-être chez les républicains et encore Bruno Retailleau fait ce qu'il peut pour les sauver du désastre annoncé.
Pour le moment FB fait ce qu'il a toujours fait, ce qu'il sait faire de mieux, il godille entre les écueils d'une opposition mollassone, exceptée LFI qui est hystérique.
De Créon, il lui manque la force d'âme qui maintient le droit, et maintenant le droit, maintient l'ordre dans la cité sans renier ce qu'il peut y avoir d'inhumain pour l'individu qu'il soumet à ce droit.
Le contraire du tango sentimental que nous joue FB.
Sentiment, ai-je dit sentiment ? répète-t-il surpris de sa propre audace provoquant, par son questionnement, un ressenti désagréable chez tous ceux pour qui le ressenti est le réel du vécu.
Pour le reste un budget de renoncement, qui a le mérite d'exister, mais où l'on retrouve la patte de FB, cédant au PS et aux syndicats de l'enseignement le maintien des 4000 postes d'enseignants qui devaient être supprimés, et dont l'économie aurait pu servir à autre chose.
Par exemple à la recherche dans le Supérieur.
Ça s'appelle un transfert utile et pertinent au moment où l'intelligence artificielle demande des efforts d'intelligence naturelle.
Bref, il nous manque une Antigone qui dise la vérité.
Sarah Knafo peut-être, en lui souhaitant un autre destin.
Rédigé par : Tipaza | 04 février 2025 à 08:33
François Bayrou a compris que la seule « coalition » possible dans la configuration actuelle de l’Assemblée nationale était une alliance qui aille de LR aux socialistes en passant par les diverses nuances du Centre.
Rédigé par : Marc Ghinsberg | 04 février 2025 à 07:38