Immense émotion mondiale à la suite de la mort du pape François au petit matin du lundi de Pâques.
Comme s'il avait retenu son dernier soupir jusqu'à cette date tellement capitale et symbolique pour tous les catholiques.
Il sera enterré le 26 avril.
Il est évident que je vais faire preuve, encore davantage qu'à l'ordinaire, de la décence que toute disparition devrait nous inspirer. Ce pape dont, depuis des mois, on connaissait le fragile état de santé, est mort pourtant dans une stupéfaction universelle douloureuse comme si on espérait son existence éternelle.
Pour ma part, ma culture catholique m'ayant conduit à toujours le respecter et à le traiter, même quand il me déstabilisait un peu, non pas comme une personnalité politique mais tel l'évêque de Rome et le chef de notre Église, j'avoue avoir parfois été surpris.
Par le dédoublement entre, d'un côté, un pape heureusement conservateur, intransigeant sur les principes de base, ne s'abandonnant dans ces domaines sensibles à aucune provocation ni incongruité - la bénédiction pour les couples homosexuels me semblait une suggestion bienvenue -, de très bon conseil sur le plan des directives et orientations qu'il imposait à la Curie et, de l'autre, une extrême sensibilité progressiste, humaniste, ciblée sur les périphéries, les migrants, les vulnérables, les blessés de la vie.
S'agissait-il, comme je l'ai cru longtemps, d'une politisation qui par moments semblait faire tomber ce pape bien au-delà de ce que son exercice classiquement pontifical aurait engendré ? Je ne pouvais pas m'empêcher d'éprouver, face à la liberté dont il usait et à l'authentique générosité qui était la sienne, un malaise devant ce qui me paraissait constituer un risque pour l'ensemble de la communauté catholique, susceptible d'être fracturée par des positions papales qui frôlaient tellement l'engagement qu'elles tombaient quasiment dans le partisan.
Tout ce que je lis et entends depuis sa mort me fait naturellement réfléchir et il aurait été absurde de ma part de ne pas m'en soucier et de ne pas en tirer des enseignements pour mon propre regard sur ce pape qui dans tous les cas ne laissait personne indifférent. Parce que son obsession était sans doute plus d'agiter le monde que de tranquilliser l'univers catholique.
Est-ce à dire qu'il dégradait sa parole et son action en un exemple de combat ordinaire, hémiplégique et injuste par les options qu'il pouvait choisir et dont la ligne principale était de mettre en lumière et en pitié des causes généralement abandonnées ? Je n'en suis plus si sûr.
D'abord sa volonté de simplicité, et de dépouillement forcément relatif mais incontestable (exemples dans sa vie quotidienne et dans son lieu de sépulture), sa dilection pour la piété des gens du peuple, qu'il a tellement appréciée en Corse, sont des éléments qui ne pouvaient que toucher des catholiques effrayés ou lassés par la surabondance du somptuaire. Il y avait dans le comportement papal une rectitude, une évidence de dignité et de proximité, exemplaires au point de nous rendre fiers d'une personnalité dont la politique pontificale nous laissait parfois sur notre faim. Quand le pape François déclarait aspirer à "une église pauvre pour les pauvres", il était profondément crédible.
On aurait pu lui reprocher, comme souvent pour les êtres d'exception, tant leur désir de surprendre pour le meilleur est intense, de s'être attaché d'abord à ce qui n'était pas son prochain immédiat mais à des compassions, des sollicitudes et des soutiens plus éloignés. Comme si le premier allait de soi et les seconds avaient été trop longtemps sacrifiés.
Dès lors que ce pape avait pour exigence de coeur et d'esprit fondamentale la paix, la concorde entre les nations, le refus absolu de la guerre, l'équité internationale, il était inévitable que d'une certaine manière il concédât bien plus à Dieu qu'à César. Aucun pape n'a apposé plus que lui, sur la fureur, la violence et le chaos du monde, le voile qu'il n'hésitait pas à rendre impérieux d'une morale universelle dont le catholicisme était l'incarnation emblématique.
Faut-il considérer que dans l'exercice de sa charge suprême il avait décidé d'être de gauche comme nos politiques ordinaires ? Répondre affirmativement serait s'égarer à mon sens. Ce qui est certain en revanche est qu'il a poussé à l'extrême une vision de l'Évangile qui, si on élimine la référence à César et à la politique qui ne regarde pas le religieux, pourrait être sans abus qualifiée de gauche, si on rapetisse le message de Jésus au lieu de le vouloir universel. Celui d'une humanité nue qui ne s'embarrasse pas d'un camp ou de l'autre.
Il est difficile pour un pape, même le plus engagé dans les troubles et les désordres du siècle, de changer le cours des choses même si son verbe et son influence partout où il passe valent mieux, sont plus opératoires, que toutes les comédies politiciennes.
Arrivant au terme de ce billet, je ne voudrais pas moi-même porter sur ce pape formidablement atypique un jugement banal, en le réduisant à ce que nous sommes au quotidien : des adeptes du relatif.
Son catholicisme était extrémiste, absolu. La tiédeur n'était pas son fort.
@ Patrice Charoulet | 26 avril 2025 à 09:23
L'histoire des religions fait partie de la culture générale dans tous les pays du monde et jusqu'en Chine. À plus forte raison dans une nation aux racines judéo-chrétiennes telle que la France.
Le fait de croire ou ne pas croire en Dieu n'y change rien.
Quant au dictionnaire historique de la papauté qui vous serait inutile, eu égard à votre athéisme, vous semblez oublier que le pape détient à la fois un pouvoir spirituel (comme successeur de Pierre) et temporel (en sa qualité de souverain de l'État du Vatican).
Concernant le prochain pape, Peter Erdö, outre qu'il a un prénom prédestiné et fut un proche de Jean-Paul II, semble cocher toutes les cases.
Rédigé par : Axelle D | 28 avril 2025 à 13:07
@ Serge HIREL
Monsieur,
Je ne collectionne pas les dictionnaires, je les utilise. Athée depuis toujours, je vois mal ce que je pourrais faire d'un "Dictionnaire historique de la papauté".
Ma bibliothèque n'est pas un décor pour mes visiteurs. Je viens d'acheter pour 200 euros le Dictionnaire de Furetière, merveille selon Alain Rey, réédité par les éditions Le Robert. Il me servira quand je lirai un bon auteur du XVIIe siècle.
Rédigé par : Patrice Charoulet | 26 avril 2025 à 09:23
@ Xavier NEBOUT
Récidive ! Faites un effort, que diable ! (ou nom de dieu, si vous préférez)
Rédigé par : Pantera......... | 25 avril 2025 à 15:36
@ Pantera..............
Le mot "Dieu" - étymologiquement la lumière des cieux - a été pris pour symbole de ce qu'elle apportait, la création, le bien, etc.
Comment nier l'existence de la lumière des cieux ou d'un symbole sauf à être un imbécile borné ?
Alors vous direz : d'accord pour le symbole mais pas pour le reste...
Sauf que dans le reste aussi, Dieu est symbolique, mais plus difficile à comprendre.
Ceci dit, vu le niveau des prêtres catholiques en général et leurs insupportables niaiseries, l'athée a des circonstances atténuantes.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 25 avril 2025 à 14:03
@ Julien Weinzaepflen
Dont acte. Ce n'est effectivement pas la Torah qui parle de Pantera, soldat romain, père biologique de Jésus, mais le Talmud. J'aurais dû vérifier ce point, écrit dans la précipitation.
On peut lire à ce sujet, entre autres :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Tiberius_Iulius_Abdes_Pantera
En a parlé avant le Talmud le philosophe ancien Celse, classé anti-chrétien, vers 160 après JC.
On trouve sur Internet beaucoup de commentaires sur ce qu'a écrit Celse à ce sujet, dans la lignée d'Origène, auteur chrétien lui (mais qui ne fut cependant pas canonisé), cent ans après, qui combat les écrits de Celse. Mais la plupart de ces commentaires n'apportent pas d'arguments contre la thèse de Celse (Jésus fils naturel du soldat romain Pantera et de Marie pourtant promise à Joseph) autre que des arguments d'autorité morale du genre : "Marie, mère de Dieu, ne peut, forcément, avoir commis un tel adultère, vous n'y pensez pas", sans apporter aucun élément factuel de nature à contredire cette thèse.
Il demeure de ce fait que cette thèse, dans sa simplicité et sa vraisemblance, demeure crédible, contrairement à la fable de Marie enfantant "vierge", ce que dénonce aussi Celse qui souligne que dès le IIe siècle la croyance populaire ancienne en ce que les dieux naissaient de vierges avait commencé à se ternir.
Rédigé par : Pantera père de Jésus selon le Talmud | 25 avril 2025 à 11:24
M’abritant derrière ce billet, si je sais retenir ma langue, ma plume et mon clavier (mais corrigeant ce commentaire, je vois bien que je n'y suis pas arrivé), je n'ajouterai pas mon grain de sel à beaucoup de commentaires intéressants, m'étant promis, contrairement à ce que j'avais fait à la mort de Benoît XVI où je m'étais laissé aller jusqu'à jouer les bookmakers, d'observer un silence relatif et pris par le scrupule carovien d'être un "piètre catholique" si je commente la mort de François dans des termes qui n'ont pas tous à voir avec la piété filiale.
Je rectifierai non pas l'Évangile, mais le pseudo de "Pantera selon la Torah juive", car la Torah juive ne parle pas de Jésus à la différence du Talmud. Donc Pantera est le père de Jésus selon le Talmud et non selon la Torah.
Je m'insinue dans la question de Marc Ghinsberg: "Les Évangiles sont-ils de gauche?" et serais tenté de répondre "oui" comme lui si Charles Gave n'avait prouvé avec pas mal d'arguments à l'appui que les Évangiles sont libéraux puisque le Père du Royaume y fait preuve d'une gestion à la fois arbitraire et où l'investissement et le refus de la rente et de la banque avaient fait dire à un de mes compagnons d'Église à la fin d'une prédication improvisée commentant la parabole de l'intendant rusé : "Dieu fait ce qu'il veut de son argent".
Les Évangiles ne sont pas homogènes, mais je fais retentir la question de Marc en miroir de celle que j'avais osée un jour en forme de provocation sur Le Forum Catholique : "Le Décalogue est-il de droite ?". Et je pourrais répondre comme lui : "Oui, évidemment". Le Décalogue est conservateur, les Évangiles sont provocateurs.
Je suis globalement d'accord (une fois n'est pas coutume) avec l'analyse de Serge Hirel sur l'exercice de la fonction pontificale par François en fonction de son tropisme personnel de fils d'immigré ayant failli ne pas naître si ses parents avaient fait naufrage en prenant le mauvais bateau. Tropisme aggravé par l'appartenance toute sud-américaine de ce pape à la Compagnie de Jésus dont il augmente l'ambiguïté en se réclamant d'un héritage franciscain que sa vie traduit en partie bien qu'on exagère en faisant passer son mode de vie pour tellement dépouillé qu'on puisse le qualifier de pape des pauvres. Ce que traduit notre hôte en parlant de "dépouillement forcément relatif, mais incontestable" ajoute-t-il par décence.
Axelle D va jusqu'à se demander s'il faut abolir ou réformer la papauté en profondeur. C'est dire à quel point ce pape a affaibli la fonction pontificale à un moment où sinon le monde, du moins les catholiques avaient le plus besoin de l'institution ecclésiale. François a été aux antipodes de Jean-Paul II. Si j'osais, je dirais qu'ayant exercé la fonction pontificale en fonction de son tropisme personnel, il a trop peu aimé les siens pour que ceux-ci l'aiment jusqu'au bout. Sa disparition ne cause pas l'émotion mondiale qui avait entouré la mort de Jean-Paul II. La "vox populi" ne criera pas "santo subito", preuve que la sainteté reste l'exception.
Je ne sais pas si François était le candidat des martinistes (partisans du cardinal Martini) au conclave de 2013. Mais qu'il soit intervenu après Benoît XVI qui peinait à trouver ses marques en succédant à Jean-Paul II l'inscrit dans un double mouvement de fond concernant les dirigeants du monde :
les successeurs s'ingénient à être le contraire de leurs prédécesseurs (cf. le messie Obama accouchant du contre-messie Trump, mascotte des évangéliques américains), mais surtout ils sont ambigus : ils disent tout et son contraire, ils n'aiment plus le peuple qu'ils dirigent quand bien même ils prétendent se confondre ou faire corps avec lui.
C'est ainsi que François s'est dit un adepte de la théologie du peuple et a fait mentir le concile qui avait décrété que le pape était supérieur au synode. Il a promu la piété populaire sans que cela s'accompagne de la foi aux symboles qui emportait sa dévotion. Il a voulu transférer son infaillibilité à celle du "sensus fidei fidelium", donc au peuple de Dieu tout en se méfiant du populisme.
"Arrivant au terme de ce billet, je ne voudrais pas moi-même porter sur ce pape formidablement atypique un jugement banal, en le réduisant à ce que nous sommes au quotidien : des adeptes du relatif." (PB)
En l'occurrence, le pape François a fait succéder "la dictature du relativisme" au jugement par lequel son prédécesseur la vouait aux gémonies.
"Son catholicisme était extrémiste, absolu." (PB)
Comme un marqueur culturel et même identitaire, lors même que ce pape refusait le catholicisme identitaire de brebis perdues qui cherchent un mur contre lequel s'appuyer dans une société déboussolée.
"La tiédeur n'était pas son fort." (PB)
J'ai plutôt l'impression qu'il cherchait à faire rattraper à l'Église les trains de retard qu’elle avait pris en l'accrochant aux nouvelles lubies du moment que sont l'écologisme et le féminisme et qu'il disait aux dirigeants du monde ce qu'ils voulaient entendre. Pas dans la guerre en Ukraine, me dira-t-on. Certes, mais son pacifisme était bien mou et son accomplissement des voeux de Fatima tordait la demande en consacrant à la fois l'Ukraine et la Russie au Coeur immaculé de Marie. Et les Chinois qui ont refusé d'adhérer à "l'Église patriotique" doivent l'avoir mauvaise que leur résistance soit passée par pertes et profits pour négocier une espèce de concordat avec les dirigeants de la nomenklatura communiste chinoise.
François a également été le pape d'une rencontre avec le patriarche russe Kirill à Cuba et on a dit, aux premiers jours de l'avènement de Jorge Bergoglio, qu'il avait été assez accommodant avec la junte militaire argentine. Ce que le cardinal Wojtyla devenu Jean-Paul II n'a jamais été avec les autorités polonaises de son temps. C'est toute la différence entre un grand pape et un pape relativement quelconque, même si je ne saurais lui dénier d'avoir été plein d'Évangile et tellement habité par ce texte qu'il le prêchait à la mitraillette, dans l'abandon de ses forces. Et d'être resté jusqu'à son dernier jour un pape conversationnel.
Il a préparé les fidèles à sa mort en entretenant avec eux, à travers ses messages postés depuis l’hôpital Gemelli et jusqu'à ses derniers bains de foule, le lien et la conversation sur ce dernier pas qui est celui qui coûte le plus, mais qui coûte moins quand on a la grâce de pouvoir en parler avec des frères, contemporains de notre humaine condition. Le pape François a dédramatisé la mort dont Jean-Paul II avait fait un enjeu à la fois crucial et médiéval.
Rédigé par : Julien WEINZAEPFLEN | 25 avril 2025 à 08:31
@ Jean sans terre | 24 avril 2025 à 16:29
Ève moderne et ivre de sa liberté, telle serais-je donc !
Félicitations prince Jean, vous avez tout compris et c'est Mary* qui vous le dit !
*Mary étant mon authentique prénom.
--------------------------------------------------------------------
@ Pantera père de Jésus selon la Torah juive | 24 avril 2025 à 10:23
"L'Esprit souffle où il veut !"
Comme le vent que nul ne peut saisir ni suivre ou en pressentir la force ou les courants en ses multiples méandres.
Précédemment, j'avais édité un post qui semble ne pas être arrivé où je qualifiais vos attaques de scolaires, voire primaires émanant de quelqu'un incapable de lire et surtout interpréter une lecture au-delà du premier degré. Contrairement à d'innombrables personnes de tout rang, conditions, origines et niveaux intellectuels qui se disent croyants sans complexe. Rappelant au passage que les textes de l'Ancien et du Nouveau Testament sont truffés d'images, métaphores, paraboles et symboles qu'il convient de décrypter pour en comprendre le véritable sens et la finalité.
Rédigé par : Axelle D | 24 avril 2025 à 19:01
@ Pantera père de Jésus selon la Torah juive
Pour fustiger la croyance des chrétiens, vous vous servez de la croyance des juifs à l’endroit du Christ. La Torah est toute remplie de la haine de Jésus, un faux messie, et de celle, tout autant viscérale, de ses adeptes, haine incomparablement supérieure à celle qu’elle entretient à l’égard des mahométans. Drôle de démonstration partisane qui oblitère en entier toute la part spirituelle et morale, accumulée au cours des siècles, de l’enseignement chrétien.
----------------------------------------------------------------------
@ Axelle D
Votre façon d’aborder sans médiation la religion est d’essence protestante. Si donc, n’importe qui à un accès immédiat et direct à Dieu, il n’y a plus besoin d’autorité et ce que pensera chacun émanera spontanément de la lumière divine. C’est ainsi que s’écroule à la fois le temple des traditions et de la sagesse lentement élaboré au cours des siècles et l’autorité qui soutient tout l’édifice. Sans même en avoir conscience, votre christianisme est woke et participe à la déliquescence de toute la société.
Tout ce que vous fustigez ailleurs résulte d’une même liberté que vous-même vous permettez pour vous. L’une et l’autre de ces libertés ont valeur égale. Dès lors laquelle méritera de primer ? aucune. L’une et l’autre lutteront pour dominer. S’il est nécessaire, elles s’entretueront. N’y ayant plus d’autorité, la division et la violence qui l’accompagne se répandront sur la terre entière. Vous me faites l’effet d’une Ève moderne, ivre de sa liberté recouvrée et croquant sans prudence la pomme.
Rédigé par : Jean sans terre | 24 avril 2025 à 16:29
@ Xavier NEBOUT
"L'athée, celui ne croit pas en la lumière des cieux, peut se définir comme l'imbécile parfait"
Vous êtes croyant (comme beaucoup de mes proches...), c'est votre droit, le mien est de ne pas croire, la différence entre nous est que je ne vous insulte pas. L'insulte est l'argument de celui qui n'en a pas.
Rédigé par : Pantera père de Jésus selon le Talmud | 24 avril 2025 à 10:23
@ Pantera père de Jésus selon la Tora juive | 23 avril 2025 à 22:03
Vous nous dites, je résume, que ce qui est dit de Jésus dans les "textes sacrés" est largement œuvre d'imagination.
Mais ce que vous en dites vous-même ? Avez-vous des sources fiables ?
Soit dit en passant, je partage votre point de vue à propos de l'"immigraphobie". Il y a certainement d'autres façons d'aider les nécessiteux de tous ordres que de les laisser venir en nombre chez soi.
P.-S. : j'ai toujours vu écrit "Torah", avec un "h" final.
Rédigé par : xc | 24 avril 2025 à 09:24
@ Alain Soumis | 23 avril 2025 à 17:31
"Être de gauche est-il un péché mortel…?"
Non, c'est juste une sottise... cardinale !
Rédigé par : revnonausujai | 24 avril 2025 à 07:49
@ Pantera.......
L'athée, celui ne croit pas en la lumière des cieux, peut se définir comme l'imbécile parfait : la victime de son ignorance et de son arrogance à en être fier au point de ne surtout pas écouter ou seulement lire ici les autres.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 24 avril 2025 à 07:13
@ Pantera père de Jésus selon la Tora juive | 23 avril 2025 à 22:03
Votre évangile est abracadabrant.
Vous inventez une vie de Jésus mais c’est Dieu qui a inventé le fils de l’Homme. Le grand horloger a des desseins incompréhensibles pour les petits éphémères que nous sommes.
Rédigé par : Vamonos | 24 avril 2025 à 02:27
La seule question à se poser serait plutôt sur l'opportunité d'abolir ou de réformer (en profondeur) la papauté. Et de ce fait en revenir aux fondements du christianisme et à une spiritualité authentique. Ce que seul Jean-Paul II avait compris en apportant un grand vent d'espérance pour les chrétiens et en chassant les peurs, allant jusqu'à interpeller directement la France, fille aînée de l'Église !
Tout le reste est blabla. Et aucun de ceux qui lui ont succédé n'ont su comprendre le message, quand ils ne l'ont pas tronqué, trahi ou dénaturé.
"Dans le Christ il n'y a ni homme ni femme, ni Juif ni Gentil, etc."
Alors s'agissant de ceux qui se revendiquent de gauche ou de droite ou parfois tantôt de l'un ou de l'autre pour se parer de non conformisme, qu'est-ce qu'on en a à faire ? Ce sont juste des opportunistes à la cervelle de moineau !
Alors que l'authentique foi en Christ et la fidélité aux valeurs de l'Évangile ne se trafiquent pas !
Rédigé par : Axelle D | 23 avril 2025 à 23:28
Dieu n'existe pas. Dieu est la plus diabolique des inventions humaines. Dieu n'existe que dans l'imagination, le délire même, de ceux qui y croient. Le "ciel", l'"enfer", les saints du Paradis, les damnés de l'enfer, les anges et les archanges, le "purgatoire", les "limbes", les miracles, la "Résurrection de Jésus", la "virginité de Marie", l'"ascension" physique en chair et en os de Jésus vers le paradis, les "apparitions", la future résurrection de tous les morts, etc. tout cette mythologie c'est du baratin, de la superstition. Comment peut-on croire des balivernes pareilles, et que des millions de gens, censés être intelligents, puissent y croire ?
C'est ce que véhicule la papauté.
L'Église catholique est partie il y a deux mille ans d'un "message évangélique" qui était, peut-être, alors recevable. Un pauvre type naquit d'une liaison illégitime, selon les lois locales de l'époque, entre une mère trop jeune (15 ans, 16 ans ?) pour être libre de son destin, promise par le conseil des anciens du lieu à un vieil homme déjà largement père de famille, dont elle n'avait pas spécialement envie, et un fringant jeune soldat romain sans doute beau comme Apollon. Apprenant que Marie la promise à Joseph, cocu avant l'heure, était enceinte, le conseil des anciens voulut, selon la loi, la faire lapider.
Joseph, brave homme, comme il en avait le droit, s'y opposa. Enfant de l'amour libre et naturel, Jésus fut sans doute un bel homme, séduisant et charismatique, comme on dirait aujourd'hui. Mais il fut rejeté par la société de son temps. Il était pourtant très aimable, il n'avait que de bonnes paroles pour tous, il avait plein d'amis, probablement aussi des maîtresses, mais il fut irrémédiablement et impitoyablement rejeté jusqu'à ce qu'il soit condamné à mort, sans qu'il l'ait mérité en quoi que ce soit. On ne lui pardonnait pas la non-lapidation de sa mère. Manque de conviction des bourreaux ? Force de la nature en ce qui le concerne ? Son exécution fut bâclée. On le crut mort sans qu'il le soit vraiment, et il fut mis au tombeau. Deux jours après il se réveilla. Joie et enthousiasme de tous ses ami(e)s. Il avait été plus fort que tous les méchants qui avaient voulu sa mort. Ce qui ne l'empêchera pas de mourir pour de bon quelque temps après.
Après son départ, ses amis voulurent garder son souvenir. Il y avait aussi probablement dans son groupe d'amis, ses "disciples" comme on dit dans les livres religieux, un côté "résistant" à l'occupant romain. Ce qui en soudera davantage encore la cohésion. D'où l'invraisemblable condamnation à mort d'un innocent par Ponce Pilate.
Dans un pays où l'écriture était courante, nombreux furent ceux qui consignèrent par écrit son histoire, et ce qu'il avait dit de son vivant. On a recensé, à ce jour, plus d'une centaine d'écrits évangéliques, du moins ceux parvenus jusqu'à nous, racontant cette histoire. Avec plein de variantes, voire des épisodes plus ou moins fantaisistes, mais toujours le même souci de transmettre ce beau récit.
L'épisode de l'âne et du boeuf qui dans la crèche de Noël soufflent sur le petit Jésus qui vient de naître est tiré, notamment, de l'un de ces évangiles dits apocryphes, c'est à dire mis ultérieurement à l'écart des lectures autorisées par l'Église catholique, celle-ci s'étant arrangée pour ne garder que quatre bons et vrais évangiles.
Le groupe d'amis dans le souvenir de Jésus s'étoffa. Car il était sincère, et répondait à un besoin sociétal, dans une ambiance de double oppression politique, celle de l'occupant romain et celle des vieilles structures patriarcales juives, cruelles et complètement dépassées. Il n'y avait au début strictement rien de divin, rien d'une nouvelle religion. Il n'entretenait aucune croyance surnaturelle, même si de nombreux écrits, longtemps après ont prétendu le contraire.
Le mouvement s'amplifia, se développa rapidement hors des frontières de l'État Juif. Paul, qui n'avait pas connu Jésus, le structura, lui donna des règles de fonctionnement directement inspirées des paroles de Jésus. Le mouvement, d'amitié et de fraternité entre ses membres, à qui rien, sauf calomnie, ne pouvait être reproché, finit par devenir gênant, par sa seule existence. À la fois chez les Juifs et chez les Romains. D'où les persécutions de la part d'un régime politique qui commençait à devenir décadent, et déshumanisé (les bébés abandonnés dans les décharges publiques). Persécutions qui ne firent que le renforcer.
Puis il finit par se trouver prégnant dans tout l'empire romain. Jusqu'à faire adhérer ("convertir") l'empereur lui-même. Autour de ce qui devenait un véritable culte du souvenir de "Jésus mort injustement", c'est une véritable religion qui se mettait en place. Et qui se heurtait, forcément, aux autres religions déjà en place.
D'où, voulue par l'empereur Constantin au concile de Nicée, cette formidable OPA de la nouvelle religion chrétienne, sans strictement rien renier du message évangélique, ce qui était l'essentiel, sur les religions antiques qui furent absorbées. Jésus devenait le fils de Dieu, Dieu n'étant bien évidemment que Zeus avantageusement récupéré, et tant qu'à faire Dieu lui-même, et comme la sauce n'était pas facile à avaler on lui adjoint un Saint-Esprit censé faire le lien.
On détruisit dans tout l'Empire romain ce qui de près ou de loin ressemblait à des doctrines religieuses relevant des anciennes divinités. C'était une tradition dans les mythologies antiques, les dieux naissaient d'une vierge. Marie dans la nouvelle tradition chrétienne devait forcément avoir enfanté de Jésus étant encore vierge. Même si cela n'apportait rien au plan théologique. Partout dans l'espace romain/chrétien, on bâtit les églises sur les fondations des temples romains. La greffe prit, au moins en Occident. Au prix par endroits de quelques sanglantes opérations de conviction forcée. C'est d'ailleurs pour cela que Constantin, en dépit de tout ce qu'il avait fait pour l'Église, ne fut pas canonisé.
En Orient la greffe ne prit pas. Il y eut plusieurs schismes, dont celui des Nestoriens, lesquels, tout simplement, estimaient que Jésus se suffisait à lui-même et n'était pas Dieu. On notera que quelques siècles plus tard l'Islam naîtra, justement, sur les croyances de ce que Jésus ne pouvait être assimilé à Dieu.
L'Église devint alors une véritable puissance politique, incontournable. Intolérante. Impitoyable.
Au fil des millénaires elle a fondé sa prospérité, souvent indécente, sur la culpabilisation des gens. Avec la notion de péché, qu'il soit véniel, ou mortel, la terrible sentence qui promettait aux ouailles pécheresses le feu éternel. Et pour ne pas aller en enfer, il fallait payer. Saint-Pierre de Rome a été financé par la vente des indulgences.
Pendant des siècles la culpabilisation suprême, parmi d'autres, a été la qualification d'hérésie, qui d'ailleurs souvent n'attendait pas les gémonies du feu éternel pour vouer les coupables au bûcher d'ici-bas : entre autres, les Cathares, Jeanne d'Arc (cinq siècles avant d'être réhabilitée), les protestants (on n'est pas arrivé à les exterminer, on aurait bien aimé), le chevalier de la Barre, etc. en ont fait les frais.
Puis le siècle des Lumières et la Révolution sont arrivés. On pouvait désormais être libre, non seulement d'être hérétique, mais également, hérésie suprême, d'être athée. Finie la culpabilisation à tout-va par l'hérésie réelle ou supposée.
Il fallait trouver autre chose. L'Église, réduite à l'Église catholique, pour continuer à prospérer, dut trouver autre chose. Ce fut la culpabilisation par le sexe, qui dura près de deux siècles.
Fini le temps où le curé de Meudon, alias Rabelais, s'amusait et amusait la galerie des prouesses au lit de Gargantua et de Pantagruel avec leur immense zizi qui en faisait trois fois le tour. Finis les bordels à pèlerins dans les chapelles latérales des cathédrales. Tout ce qui était sexe devenait péché. J'ai connu une vieille dame qui dix ans après la mort de son mari se confessait encore d'avoir pu éprouver dans le lit conjugal du plaisir charnel. Le péché suprême, inexpugnable, était (et est encore pour bien des cathos) le remariage des divorcés. Tout pouvait être pardonné, les pires crimes contre l'humanité, mais pas le remariage des divorcés, qui conduisait droit à l'enfer.
Mai 68 a mis fin à ces horreurs. La moitié des couples mariés à l'église, comme les autres, se séparent. Et se remarient. Les églises se vident. L'homosexualité est (serait ? Lire "Sodoma" de Frédéric Martel) très répandue dans le clergé...Sans parler de l'Abbé Pierre qui il y un an à peine était annoncé comme le futur grand saint de notre époque, avant que l'on découvre, grâce à Internet, ce que l'Église avait cru pouvoir dissimuler, qu'il avait été un "queutard" pas possible, non seulement par le nombre de ses maîtresses plus ou moins consentantes, mais aussi par ses agressions sexuelles, voire carrément ses viols. On n'est plus dans l'adultère du catéchisme mais dans le Code pénal. La rémunératrice "culpabilisation des fidèles" par le c*l, l'Église a bien dû prendre conscience que c'était fini. L'affaire "Abbé Pierre" en sonne définitivement le glas.
L'époque actuelle devait trouver autre chose. Ils ont fini par trouver, les curés. L'immigraphobie ! Le péché de vouloir refuser l'immigration. Fini le temps où le catéchisme issu de Vatican 2 stipulait clairement qu'un pays a le droit de maîtriser les flux de population qui veulent y entrer. Non, "la terre appartient à tout le monde". Un des premiers à avoir ouvert le feu a été un certain évêque de Saint-Denis qui à la veille de l'accès de JMLP au deuxième tour, il y a vingt-ans, avait déclaré que "voter FN, c'est commettre un péché mortel". On y est. Rien que ça ! Quinze millions de Français en enfer, il faut le faire.
Le pape François, mort avant-hier, était de cette farine-là. Il a cherché à sauver l'Église catholique en pleine déliquescence, tout simplement parce que la croyance dans la superstition diminue, en créant cette nouvelle culpabilisation de l'"immigraphobie". Il a mis toute son énergie de ces dernières années à remplacer, de façon parfois brutale, violente, voire illicite au regard des lois canoniques (exemple le cas de Mgr Rey, évêque de Toulon Fréjus, récemment limogé de manière abjecte sans qu'aucun grief sérieux n'ait pu lui être reproché) les prélats qu'il estimait ne pas être en symbiose obéissante et aveugle avec son idéologie néo-culpabilisante.
Cent huit des cent trente-cinq cardinaux qui éliront le prochain pape ont été nommés par lui. Celui-ci sera sans doute un de ses fils spirituels.
Il faut s'attendre au pire.
Sauf à ne pas se laisser "culpabiliser".
Le seul moyen sûr est de rejeter définitivement toute la logorrhée que ses sbires véhiculent. Ce que, personnellement, j'ai fait depuis longtemps.
Cela aura au moins le mérite de relativiser les insultes que ledit François a proférées à notre encontre, notamment quand il s'est permis de dire lors de ses séjours à Marseille et ailleurs qu'"il ne venait pas en France". À la place du président Macron je ne l'aurais pas accepté.
La disparition de ce "pape", à la tête d'une multinationale qui vit des mensonges et illusions répandus sur ceux qui y croient, ne m'émeut pas.
Rédigé par : Pantera père de Jésus selon le Talmud | 23 avril 2025 à 22:03
"Le pape François a-t-il été de gauche ?" (PB)
Conservateur moins pire que les plus conservateurs, mariage des prêtres, avortement, j'en passe et des meilleurs, etc. De gauche ? Comme moi je peux être pape. Sous une approche progressiste avec des phrases que l'on pourrait trouver au bistrot du coin, il a conservé urbi et orbi toutes les valeurs traditionnelles du dogme et du conservatisme d'une autre époque et du passé. Rien de nouveau sous le soleil du Vatican, à part laver des pieds pour la photo d'Épinal, et l'accueil des migrants, tout cela est bien simpliste et ne mange pas de pain.
Alors je penche du côté plutôt de la position de Richard Malka sur les croyances, en cherchant un peu on doit pouvoir retrouver son interview. Là j'ai un peu la flemme.
Rédigé par : Giuseppe | 23 avril 2025 à 21:51
Certains esprits chagrins, comme Alexis Corbière et quelques autres laïcards indécrottables, semblent contrariés par le fait que les drapeaux seront en berne samedi prochain, lors des obsèques du pape François.
En ce qui me concerne cela ne me dérange absolument pas.
Peut-être est-il bon de rappeler que cela a également été le cas lors des funérailles des papes Pie XII, Jean XXIII, Jean-Paul II.
La laïcité n’a rien à voir dans ce genre d’hommage. Il s’agit juste d’une marque de respect pour une personnalité qui a marqué de son empreinte son pontificat, même si bien des croyants "traditionalistes" ont montré leur désaccord pour certaines de ses déclarations.
Personnellement le pape François je l'aimais bien. Paix à son âme.
Rédigé par : Achille | 23 avril 2025 à 20:58
@ Jérôme | 23 avril 2025 à 14:34
À la lecture de votre commentaire, je m’apprêtais à vous approuver tout en notant cependant que l’insistance du pape François sur ces questions liées aux passés coloniaux le faisait parfois ressembler aux « agités du bocal » que vous dénoncez.
Mais j’ai lu votre dernier paragraphe. Il est abject. Il déshonore votre argumentation. Il fait honte. Je n’en dirai donc pas plus que les lignes ci-dessus.
--------------------------------------------------------------------
@ Patrice Charoulet | 23 avril 2025 à 14:58
« Les papes m'indiffèrent »
Enfin ! Voici donc enfin la preuve que votre fameuse collection de dictionnaires n’est pas si complète que cela. Il y manque le « Dictionnaire historique de la papauté », de Philippe Levillain, paru chez Fayard le 1er octobre1994 (1 800 pages). 250 euros chez Amazon... D’accord, c’est cher pour un pensionné de l’Éducation nationale à 3 000 euros par mois. Mais c’est le prix à payer pour continuer à vous vanter de votre marotte pour les dicos.
Rédigé par : Serge HIREL | 23 avril 2025 à 20:39
Il est peu probable que, samedi matin, la place Saint-Pierre résonne des mêmes centaines de milliers de « Santo Subito ! » qui avaient bouleversé le monde lors des obsèques de Jean-Paul II. Dès ses premiers pas au Vatican, François, lui, l’a divisé en ne sachant pas rendre pleinement cohérente sa charge, cette formidable autorité que confère au Saint-Père son double rôle de chef religieux, berger de 1,4 milliard de catholiques, et, en même temps, de dirigeant politique, de chef d’État. L’État le plus petit de la planète, le moins peuplé, mais pourtant tout aussi puissant que les plus grands, grâce au magistère spirituel que le Pontife de Rome exerce sur une humanité qui, bien que de plus en plus matérialiste, est toujours en quête d’au-delà.
Les papes italiens qui se sont succédé pendant des siècles, dans un Occident catholique allant à la messe chaque dimanche, où l’Église était la bienvenue dans les allées du pouvoir temporel, avaient su trouver un modus vivendi qui leur permettait de, plutôt plus que moins, fréquenter et ne pas fâcher César - y compris en France malgré ses laïcards - tout en délivrant, auprès des fidèles, le message révolutionnaire des Évangiles.
Sous l’emprise d’une Curie ultra-conservatrice, certains sont même allés jusqu’à une douteuse neutralité avec des régimes peu recommandables (cf les silences de Pie XII et les Accords de Latran signés entre Pie XI et Mussolini, qui, en 1929, créent l’État du Vatican).
Aujourd’hui, depuis 1958 - Jean XXIII, puis Paul VI, coréalisateurs du concile Vatican II qui a ouvert l’Église sur le siècle - et surtout depuis l’élection de Jean-Paul II, le Pape polonais aux 104 visites à l’étranger, tout a changé : le monde attend du Pape d’être moins un théologien adressant à ses ouailles une encyclique sur une réforme de la liturgie qu’un guide participant et apportant sa sagesse aux grands débats qui l’agitent. La seule exception est Benoît XVI, qui, après le pape le plus politique que l’Église ait connu depuis deux siècles, pendant huit ans, l’a conduite sur les eaux plus sereines de son corpus religieux. Après le décès de François, le bruyant « pape des migrants », le parcours de Joseph Ratzinger mérite attention...
Comme d’autres dirigeants du monde, Jorge Bergoglio, à son arrivée au pouvoir, n’était pas préparé à cette tâche. Peut-être même pas du tout capable de l’assurer. Au fil des ans, il n’a su ni en mesurer la dimension, ni en appréhender les finesses, ni se départir d’a priori préjudiciables. Il faut aller chercher les raisons de cela dans son caractère - sous une apparence bonhomme, il était autoritaire et sûr d’avoir raison - mais aussi dans son parcours de vie.
François, bien trop présenté comme « Argentin », était un émigré, certes parfaitement intégré à la culture sud-américaine, mais néanmoins habité par le déracinement que ressent tout migrant. Pire, à leur départ d’Italie, ses parents avaient failli périr dans un naufrage et François ne devait son existence qu’à leur retard lors de leur embarquement prévu à bord d’un paquebot qui allait couler...
Avec un tel bagage spirituel, même pape, face aux drames qui, aujourd’hui, frappent des millions de migrants, comment ne pas s’identifier à eux ? Comment prendre du recul ? (cf le cas d’Angela Merkel, elle aussi marquée par sa jeunesse en RDA communiste, et sa décision quasi personnelle d’accueillir un million de migrants en Allemagne).
On ne peut pas non plus oublier que le jeune ecclésiastique Jorge baignait dans une Église qui, loin de Rome, était à la fois proche d’un pouvoir politique très conservateur et traversée par un courant de pensée chrétienne ayant une lecture quasi marxiste de l’enseignement de Jésus, la « théologie de la Libération ».
Devenu dignitaire de l’Église, il l’a combattue, mais c’est probablement là qu’il faut chercher la principale source de son allergie aux riches et aux richesses...
Enfin, et cela n’est pas le moins important, François était jésuite. Il était le premier pape jésuite de l’histoire de l’Église et chacun connaît la réputation de la Compagnie de Jésus en matière de respect rigoureux des vœux de l’ordre - pauvreté, chasteté, obéissance au Pape -, règle qui, pour François, était devenu la caution de sa liberté de parole et la dureté de son combat contre l’Opus Dei, laquelle, promouvant une vision « opulente » de l’Église, influençait la Curie depuis le début du XXe siècle. Le pape défunt n’a eu de cesse de lui casser les reins.
On ne comprendra jamais pourquoi, en 2013, le conclave, fortement conservateur, l’a élu... Mais on sait que le jésuite, pour s’imposer, sait être... « jésuite ».
Pendant douze ans, François a analysé les affaires du monde à l’aune de ce prisme personnel, sans la moindre concession à la réalité de la géopolitique, sans prendre en compte un instant les conséquences de ses actes et de ses discours, y compris sur les intérêts majeurs de son Église.
Quand il « ordonne » aux dirigeants du Nord d’accueillir tous les migrants qui souhaitent s’installer sur leurs territoires, a-t-il conscience que ceux-ci, pour la plupart, vivent une foi musulmane intense, qui risque de bousculer, d’anéantir même, la foi chrétienne vieillissante ?
A contrario, qu’a-t-il entrepris pour que les dirigeants européens reconnaissent officiellement que nos cultures sont de source judéo-chrétienne ? Tout comme celle, d’ailleurs, de l’Argentine, évangélisée par les Espagnols.
François a été l’exact contraire de Jean-Paul II. Il laisse derrière lui une Église divisée, un clergé en proie à un discours qui, en Europe, très souvent, n’est pas adapté aux attentes réelles des catholiques et conduit à la raréfaction des vocations, et des fidèles désorientés ici, quand ils sont enthousiastes dans les pays pauvres. Le risque est grand qu’un désaccord aussi profond entre eux ne laisse des traces durables, voire irréversibles.
L’avenir de l’Église réside dans le choix du nouveau pape. Aujourd’hui, il faudrait calmer les esprits, prendre du temps pour analyser les années « François » en toute lucidité, dans un dialogue ouvert entre ses partisans set ses détracteurs. Il faudrait que l’Église, pour retrouver la sérénité, se consacre essentiellement à sa mission première : animer et développer le christianisme partout dans le monde. Il faudrait que, le jour de Pâques, l’Église se passionne tout autant pour ses Chrétiens d’Orient que pour les Gazaouis... Il faudrait que, le premier jour de son pontificat, pour laver l’affront, le Pape vienne prier à Notre-Dame... en France.
Rien n’est hélas moins sûr. Le cardinal Sarah, qui coche de nombreuses cases qui en font un papabile - noir, théologien expérimenté, à la fois africain, francophone et romain, suffisamment âgé pour que son pontificat soit court -, n’a en fait aucune chance. Pour deux raisons : son nom figure parmi les favoris des médias - il n’est pas à l’origine de cette campagne de presse... -, ce qui est un obstacle insurmontable pour accéder au siège de Pierre, et, en douze ans, François a créé une centaine de cardinaux, naturellement proches de sa vision de l’Église de demain. Cent cardinaux qui, dès le 5 mai, formeront les deux tiers du Sacré Collège qui élira le successeur de leur mentor...
Néanmoins, l’espoir d’une papauté assagie reste possible. Les voies du Seigneur, on le sait, sont impénétrables... et l’Esprit-Saint est réputé souffler sue la Chapelle Sixtine. Attendons la fumée blanche...
Rédigé par : Serge HIREL | 23 avril 2025 à 19:43
Pourquoi ?
Être de gauche est-il un péché mortel…?
Rédigé par : Alain Soumis | 23 avril 2025 à 17:31
@ Xavier NEBOUT | 23 avril 2025 à 11:05
On s'avance beaucoup en disant que l'origine des religions ait été ceci ou cela... Déjà parce que par définition, il n'y avait pas d'écriture pendant la Préhistoire qui est à l'origine de tout et a tant duré.
Par contre, il est attesté qu'on a beaucoup perdu qu'en passant de la romanité classique au christianisme, de la domination des Romains à celle des Barbares... On a prétendu, entre autres, que peu importait le sort de Rome, vu qu'il y aurait une Cité céleste.
Après cela, je m'étonne qu'on s'étonne de deux choses : que les chrétiens soient de mauvais citoyens et que le mysticisme tant vanté ne provoque aucune élévation morale.
Mais vu qu'on a prôné d'être de mauvais citoyens, la tare en reste chez les chrétiens et leurs émules... Quant à un mysticisme qui se détourne du monde, il ne peut, par définition, rien faire pour améliorer le rapport des gens au monde.
Je dirais même qu'un mysticisme porté par le ressentiment n'est pas idéal pour atteindre quelque hauteur, union avec ce qui dépasse.
Autant croire déclarer sa flamme à l'être aimé en dénigrant son voisin, autant s'adresser à quelque dieu en priant pour que l'enfer saisisse ses voisins, en un mot, autant croire boire le Graal en crachant dans sa coupe.
Que d'illusions...
Rédigé par : Lodi | 23 avril 2025 à 15:13
Les papes m'indiffèrent.
Rédigé par : Patrice Charoulet | 23 avril 2025 à 14:58
Vous n'êtes pas très aimable avec ceux de votre tendance cher hôte. Votre question sous-entend que la bonté, le souci, l'attention portée aux autres, la volonté de promouvoir l'accomplissement et le bonheur de l'autre... seraient de gauche.
Bien des gens estampillés de droite portent ces "valeurs", parfois bien plus que des sinistres s'identifiant à gauche.
La chrétienté porte en bandoulière bien de généreux principes que des croyants de tous bords font leurs et d'autres mettent en bonne place au fond des cartons.
Quant à son wokisme supposé, et bien tant mieux. Le mâââle blanc de plus de cinquante ans s'escrime, avec succès il faut le reconnaître, à assimiler le wokisme aux exagérations bien naturelles des luttes légitimes qu'il porte.
C'est malveillant, je ne dis pas stupide car c'est volontaire, de confondre intentionnellement la volonté de faire prendre conscience de ce qui dysfonctionne avec les exagérations de quelques agités du bocal.
À l'instar cher hôte de ceux qui vous traiteraient, en raison de votre demande de plus de sévérité concernant la délinquance, de fasciste raciste, au prétexte qu'une partie de ceux qui plaident pour plus de fermeté n'aiment pas les immigrés bronzés et sont monomaniaques sur le sujet...
Le vicomte n'est pas chrétien. Il a lu les Évangiles de travers. On ne lui en voudra pas, avec son grand pif et ses grandes oreilles ça sent la fin de race, les neurones ne doivent plus s'aligner correctement. Du coup pas de synapses.
Rédigé par : Jérôme | 23 avril 2025 à 14:34
@ Lodi
Selon l'ouvrage en 20 volumes de W Schimdt "L’Origine de l’idée de Dieu (1912- 1918)" et confirmé par la suite, le monothéisme est la religion première, et les religions animistes ou polythéistes n'en étaient que des dérives.
La notion de Dieu le Père est connue pour remonter à quelque 40 000 ans sur le continent indo-européen, et Diospitar, Dzeus, Djuspater sont le même mot. Les dieux symbolisent des principes et autres comme plus tard les saints patrons.
Di est la lumière du ciel, cette lumière est celle par qui tout pousse et vit sur terre, puis symbole du bien, il le sera aussi de l'amour filial.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 23 avril 2025 à 11:05
Qu'importe qu'un pape soit ou paraisse de gauche ou de droite, c'est à César de régner, et ce en protégeant son empire, ce qui implique, entre autres, d'interdire toute immigration musulmane au regard de ce que certains y inaugurent de nous rendre le mal pour le bien.
La politique, ce n'est pas de croire gagner le paradis en sacrifiant sa cité, c'est de traiter les masses humaines de sorte de préserver la liberté et la vie de ses concitoyens tout en étant loyal à ses alliés. Que les catholiques aient un pape plus ou moins irresponsable compte peu, à eux d'être assez responsables pour ne pas s'opposer à un César qui les protège enfin de Barbares bien pires que ceux déferlant sur l'Empire romain, je veux dire liberticides.
Comme le dieu des monothéistes n'a jamais inspiré que démission face aux Barbares et guerres de religion, ce n'est évidemment pas lui que j'invoquerai pour le salut de la cité. Mais tous les dieux que les Romains transfuges, crachant sur leur glorieux passé, ont échangé contre le pire vu qu'ils ont fini et dominés par des Barbares et soumis à des prêtres, quel beau progrès !
Et à présent, si on n'y prend pas garde, c'est par des musulmans que les descendants des Romains vont être mis sous le joug. Décidément, on tombe de plus en plus bas.
La gauche et la droite, ce n'est franchement pas le problème... Le problème est qu'une hypothétique cité de dieu asservisse les cités terrestres qui n'avaient pas besoin d'ajouter ce désastre aux autres.
Rédigé par : Lodi | 23 avril 2025 à 08:51
Les cancres de Vatican II ont conduit à ce qu'il n'y ait plus aujourd'hui en France que quelque 5 à 6 % de catholiques pratiquants.
La religion a pour objet le salut des âmes. Pour cela, elle s'appuie sur des symboles et des rites dont la contemplation et la pratique doivent relever de la spiritualité.
Pour suivre intuitivement le bon chemin en attendant de comprendre, nous comparerons la version du "Rorate caeli desuper" chanté par les moines de Cîteaux dans le lien ci-joint , et d'autres versions. Les voix et la voie de la sainteté, donc, et les autres - aussi empreintes de bonne volonté soient-elles.
https://www.youtube.com/watch?v=-EjHCYLukRY
Éclairer le chemin de la spiritualité, suivre dans le verbe sa vocation de scout ou de prêtre, n'est pas participer à une psychothérapie collective pour se déculpabiliser de n'y avoir rien compris.
Lorsqu'on ne sait pas, il convient tout au moins de ne pas saccager le chemin, car c'est celui que nous a laissé le père, et donc il est sacré.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 23 avril 2025 à 07:31
Ce pape me laissait soit indifférent soit en état de désolation tant ses prises de position étaient similaires à celles des responsables d'ONG humanitaires toutes dirigées par des gens de gauche.
Bien entendu il s'inspirait des principes évangéliques, notamment sur l'accueil des migrants, mais en tant que chef d'État, il aurait pu stigmatiser les dirigeants des États incapables et corrompus qui faisaient fuir leurs ressortissants.
Il préférait rester en dehors des réalités identitaires, réservant ses colères à l'endroit des salauds d'Occidentaux qui ont l'outrecuidance de vouloir conserver leurs modes de vie et leurs valeurs !
Un autre grand catholique, le cardinal Sarah, disait l'inverse, comme quoi il y a heureusement plusieurs voix dans la hiérarchie catholique, comme il y en a aussi dans les partis politiques : ainsi l'Église succombe-t-elle à l'implacable temporalité, ses faits divers, ses disputes sordides au lieu de rappeler les principes évangéliques dont les fidèles sont si souvent sevrés au détriment de commentaires peu éclairés !
Je repensais au même moment au livre d'Emmanuel Carrère, "Le Royaume" publié en 2014, qui retrace la vie de Luc et de Paul s'entremêlant avec celle de l'auteur cherchant désespérant à se comporter en bon chrétien et désespéré de ne point y parvenir.
En critiquant le pape disparu, je me rends compte que je suis, moi aussi, un piètre catholique...
Rédigé par : caroff | 22 avril 2025 à 23:58
« Il est évident que je vais faire preuve, encore davantage qu'à l'ordinaire, de la décence que toute disparition devrait nous inspirer. » (PB)
Philippe de Villiers semble avoir beaucoup moins de scrupules que vous pour parler du pape François qui nous a quittés le lundi de Pâques. Il s'est fait le porte-parole des catholiques nostalgiques des messes en latin.
Ses termes sont sans concession, "un pape qui a toisé la France, un pape woke, le pape des minorités, des périphéries".
Enfin cela a le mérite de la franchise, mais certainement pas celui de la vérité. Le pape François est certainement le pape qui s'est le plus rapproché du message de Jésus.
Rédigé par : Achille | 22 avril 2025 à 20:49
Nous n'habemus plus de papam snif snif !
Ceux qui sont le plus en deuil en ce moment ce sont les migrants, ils perdent leur meilleur laveur de pieds.
Rédigé par : sylvain | 22 avril 2025 à 18:05
De mon point de vue (en religion, mêlons-nous de ce qui ne nous regarde pas) la question n’est pas d’abord de savoir si François était « de gauche », mais s’il agissait conformément aux Évangiles. Ses actions – défense des pauvres, miséricorde, critique de l’économie, accueil des migrants – s’alignent sur les Béatitudes (Matthieu 5:3), la parabole du Bon Samaritain (Luc 10:25-37), et les condamnations de l’idolâtrie de l’argent (Matthieu 6:24). Les Évangiles prônent une éthique universelle que François incarne fidèlement. Ses prises de position prolongent le caractère subversif du message du Christ, qui dérange les consciences (Matthieu 10:34). En somme, François est un témoin authentique des Évangiles.
Alors on peut maintenant se poser la question : les Évangiles sont-ils de gauche ? ben oui. D’où une seconde question : ceux qui se déclarent catholiques agissent-ils conformément aux Évangiles ? Ma réponse : bien souvent non !
Rédigé par : Marc Ghinsberg | 22 avril 2025 à 17:18