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21 avril 2025

Commentaires

Ellen

"Les malfaisants ont pris le pouvoir !" (PB)

Ils ont horreur du vide...
Ils en profitent parce qu'il n'y a pas de pouvoir ni d'autorité fermes de l'État et de la justice depuis des décennies. En somme, ces malfaisants savent s'organiser en bande pour déstabiliser le pays avec l'aide de l'extrême gauche conduite par JL Mélenchon et ses complices.

Axelle D

@ Exilé | 23 avril 2025 à 17:19

Maurice Signolet en plus d'être pessimiste ne me semble pas très objectif vis-à-vis de ses jeunes collègues qui selon lui auraient donc fait le choix de la facilité. Alors que vu la situation actuelle de la police, on aurait plutôt l'impression du contraire estimant qu'il faut avoir la foi chevillée au corps et une authentique vocation de service pour choisir ce métier.

Par ailleurs, il a mentionné que 80 % des policiers seraient aujourd'hui syndiqués, ce qui est totalement faux, le chiffre étant de 49 %, tous corps confondus, sachant que celui des gardiens de la paix est celui qui comporte le plus de syndicalisés.
Néanmoins, il est certain que la syndicalisation dans la police comme dans la magistrature devrait être interdite, à l'image de l'armée.

Quant aux filières pour devenir sous-préfet (et non "directement" préfet comme il l'a écrit improprement au sujet des commissaires divisionnaires), elles existent de longue date pour nombre de hauts fonctionnaires de la police, magistrature, directeurs administratifs, etc. mais aussi officiers supérieurs dans l'armée...

Jove

@ Exilé | 23 avril 2025 à 20:14
"Et dans cet exemple, l’État ne devrait-il pas lui aussi avoir le droit de bénéficier des charmes de son magnifique «service public » et avoir l'ineffable chance de partager le banc des accusés ?"

Cela n'arrivera jamais pour la simple raison qu'on vit dans une bureaucratie et qu'à ce titre, les "élites" ne sont jamais nominativement responsables. Relire Hannah Arendt pour plus de détail.

Exilé

« ...un pouvoir mais une autorité et qui devrait être surtout à mon sens un service public. (PB)

Service, servant, serviteur, serf, servage, servitude : tous ces mots procèdent du mot latin « servus » signifiant esclave.

Mais quand par exemple un homme qui a été agressé dans la rue par un individu qui n'avait rien à faire en France et s'est défendu face à son agresseur armé d'un couteau, doit ensuite, alors qu'il n'est en rien responsable d'une situation qui incombe entièrement à un État qui n'a pas fait son travail une fois de plus, trop souvent de la faute de la justice, comparaître dans des conditions inhumaines comme s'il était lui-même un criminel d'habitude, comment ne pas comprendre que cette dénomination de « service public » d'un parfait mauvais goût corresponde plutôt en fait à une servitude  scandaleuse ?

Et dans cet exemple, l’État ne devrait-il pas lui aussi avoir le droit de bénéficier des charmes de son magnifique «service public » et avoir l'ineffable chance de partager le banc des accusés ?

Exilé

« C'est en effet le changement fondamental dans la lutte contre le fléau de l'insécurité : le fait que les transgresseurs, où qu'ils soient, ne se contentent plus de compter sur leur bonne étoile pour échapper à l'interpellation et à la condamnation mais que dorénavant ils prennent les devants : on attaque les pompiers, on donne des rendez-vous meurtriers à la police, on menace les juges... » (PB)

Faillite de la police : les vérités glaçantes d'un commissaire divisionnaire - Maurice Signolet

https://www.youtube.com/watch?v=Z3dZVoml0-o&t=611s


Giuseppe

Et là quand y fait-on le ménage, c'est ubuesque, incroyable, impensable, ils sont en train de fracasser le pays ! Fuera !

https://x.com/diane65964855/status/1914422208623223216?s=58&t=VD2Ene-M1AwwcyLHd1ncEg

Solon

J'ai lu récemment une note qui disait "Lâcheté partout, courage nulle part...". Cela va bien comme commentaire du billet ci-dessus.

Robert

Serge HIREL | 22 avril 2025 à 12:03 a exprimé une bonne part des analyses que l'on peut faire de la situation actuelle de nos institutions, qu'elle relèvent de la Justice ou des fonctions de police de l’État ou encore de la Défense nationale.

Tout cela repose sur des choix faits depuis des décennies par le personnel politique, de gauche comme prétendument de droite, soumis à une idéologie qui, à la source de Mai 68, a continué son œuvre de sape de l’État et de son autorité justement en démolissant systématiquement tout principe d'autorité.

Cela s'est traduit dans l'évolution de la Loi qui a veillé à enlever progressivement la plupart des moyens d'action de forces de police et de gendarmerie. Toute expression de la force par les membres de ces deux institutions a gêné nombre de politiciens, à droite comme à gauche (l'ex-gauche républicaine), notamment par le fait qu'une extrême gauche formée à l'entrisme trotskiste et ayant occupé les postes décisionnaires de l’État, est devenue "violences policières" décriée à cor et à cri par des médias eux-mêmes noyautés par l'idéologie d'extrême gauche.

Dans les années 1980, l'usage des armes par les forces de l'ordre était compris comme faisant partie de leurs prérogatives régaliennes, selon des règles explicites et non mises en cause. À présent, le moindre usage des armes par un policier ou un gendarme fait de lui un accusé potentiellement destiné à passer un temps en prison. Inutile de citer les affaires qui ont défrayé la chronique.

L'autre aspect est celui de l’évolution de la procédure judiciaire, notamment pénale, depuis les années 1980 et surtout depuis les lois de 1993. De manière continue, la liberté d'action des officiers et agents de police judiciaire a été continûment entravée par des règles de procédure de plus en plus limitatives, cela sous le prétexte de référence à la jurisprudence de la CEDH comme aux arrêts de la CJUE que nos Conseil constitutionnel, Conseil d’État et Cour de cassation se sont ingéniés à systématiquement considérer comme supérieurs à notre législation interne.

Et le ministère de la Justice, lui aussi soumis à l'idéologie d'extrême gauche portée par exemple par des ministres comme madame Taubira voire monsieur Dupond-Moretti ou enseignée à l'ENM via le SM, quand il a lancé la plupart de ses projets de lois a toujours privilégié la défense des droits des délinquants et criminels, et si peu des victimes, contre la force de la loi représentée par la police et la gendarmerie nationales.

La loi anticasseurs de 1970 n'a eu de cesse d'être réduite à néant, laissant le champ libre aux délinquants de plus en plus agressifs comme on le voit actuellement via le narcotrafic.

Les agressions de policiers et gendarmes sont devenues de simples faits divers dont les auteurs sont peu condamnés quand on ne faisait pas porter la casquette ou le képi aux membres des forces de l'ordre. Et maintenant, comme tout ce qui porte l'uniforme symbole d’appartenance aux services de l’État ou des collectivités territoriales comme les sapeurs-pompiers voire les policiers municipaux, c'est au tour des membres de l’administration pénitentiaire et de leurs familles d'être soumis aux agressions de délinquants liés au narcotrafic, voire à des groupuscules d'extrême gauche. Il suffit de visionner les heurts de certains black blocs lors des manifestations des Gilets jaunes ou de Nantes et Sainte-Soline, sanctionnés plutôt légèrement, pour voir la menace pour l'ordre public que représentent ces groupuscules tandis que nos médias s'étendent sur le risque supposé des groupuscules d’extrême droite...

L'on sait aussi que nombre de magistrats sont à présent menacés personnellement et que leur protection policière est devenue indispensable. Quel nombre d'entre eux faudra-t-il atteindre pour que le ministère de la Justice se réveille et adopte enfin l'attitude d'autorité qu'exige la Justice en se défaisant des démagogues qui y font la pluie et le beau temps ?

Exilé

@ Michel Deluré | 22 avril 2025 à 16:30
«  La morale se reconnaît à son universalité et ne se limite pas à la sphère de la religion. »

Mais quand on pense que la Constitution française ou ce qui en tient lieu ne reconnaît même pas le droit à la vie, qui devrait normalement gouverner des pans entiers de la loi en plus de son seul aspect moral, et qui entraîne objectivement par son absence un certain nombre de dérives graves rappelant le nazisme, reconnaissez qu'il y a tout de même un sérieux problème quelque part.

Et ensuite, nous comprenons mieux comment les révolutionnaires marxistes-léninistes qui se sont inspirés de l'exemple des Malfaisants français et ont fondé leur idéologie en jetant toute moralité aux orties en se croyant tout permis, ont pu parvenir à créer un des systèmes les plus abjects au monde.

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@ Serge HIREL | 22 avril 2025 à 12:03
« Non, la justice, si elle remplit une mission d’intérêt général, n’en est pas pour autant un service public au sens où l’on emploie ce terme pour parler de l’Assurance Maladie, de France Travail ou même de l’Hôpital public. Dit-on de l’Armée, de la Police qu’ils sont des « services publics » ? On les désigne comme des « institutions », ce qui sous-entend le respect qu’on leur porte ».

De plus, quand nous considérons que tel ou tel « service public » ne nous donne pas satisfaction ou bien que son personnel syndiqué est imbuvable et nous donne des boutons partout du seul fait d'y penser, nous pouvons toujours nous débrouiller autrement.

Quand il existera une alternative au « service public de la justice » et qu'il pourra être mis en concurrence, nous pourrons reconsidérer la question.

Michel Deluré

@ Xavier NEBOUT 22/04/25 10:17
« Il n'y a pas de morale sans religion. »

La morale, fort heureusement, ne trouve pas son fondement que dans la religion. Ne pensez-vous pas qu'il y aurait d'ailleurs matière à débattre quant à certains principes prétendument moraux enseignés par certaines religions ? Que dire du degré de moralité de religieux auteurs de délits sexuels ? Et en quoi un individu ne se réclamant d'aucune religion serait-il incapable d'avoir un comportement moral ?

La morale est en fait ce qu'un individu, qu'il se réclame ou non d'une religion, est capable de s'imposer ou de s'interdire à lui-même pour d'une part tenir compte, sachant qu'il vit en société, des intérêts et droits de l'autre et d'autre part pour être fidèle à une certaine idée qu'il se fait de l'humanité et de sa propre personne. La morale se reconnaît à son universalité et ne se limite pas à la sphère de la religion.

Aliocha

Il y aura toujours un autre, désigné comme malfaisant, pour nous détourner de notre faculté commune à exercer les malfaisances du pouvoir :

"Du pouvoir de transformer un homme en chose en
le faisant mourir procède un autre pouvoir, et bien
autrement prodigieux, celui de faire une chose d'un
homme qui reste vivant. Il est vivant, il a une âme ; il est
pourtant une chose. Être bien étrange qu'une chose qui a
une âme ; étrange état pour l'âme. Qui dira combien il lui
faut à tout instant, pour s'y conformer, se tordre et se
plier sur elle-même ? Elle n'est pas faite pour habiter une
chose ; quand elle y est contrainte, il n’est plus rien en elle
qui ne souffre violence."

https://teuwissen.ch/imlift/wp-content/uploads/2013/07/Weil-L_Iliade_ou_le_poeme_de_la_force.pdf

À quand une Église pauvre pour les pauvres ?
Jamais plus qu'aujourd'hui les pouvoirs de la force n'exposent leur faiblesse, synonymes de sa chute quand rien n'est à l'abri du sort de ceux qui l'admirent encore, haïssent leur ennemi et méprisent les malheureux.

Myrto

Les malfaisants sont ceux qui achètent la drogue, en particulier ceux qui se trouvent en haut du pavé, suivez mon regard...
Sans acheteurs, il y aurait moins de déstabilisation de la société, car ces personnes ont, comme l'a dit je ne sais plus qui, du sang sur les mains.

Serge HIREL

« [La justice], cette institution capitale pour la démocratie, (...) n'est plus depuis longtemps un pouvoir mais une autorité et (...) devrait être surtout à mon sens un service public. » (PB)

Les avocats généraux, quand ils prononcent leur réquisitoire, se sentent-ils l’âme d’un agent de la Sécu rappelant à l’assujetti que la loi est la loi et que son dossier n’est pas complet parce qu’il y manque un tampon qu’il peut obtenir en prenant rendez-vous avec son collègue du guichet voisin ?
Non, la justice, si elle remplit une mission d’intérêt général, n’en est pas pour autant un service public au sens où l’on emploie ce terme pour parler de l’Assurance Maladie, de France Travail ou même de l’Hôpital public. Dit-on de l’Armée, de la Police qu’ils sont des « services publics » ? On les désigne comme des « institutions », ce qui sous-entend le respect qu’on leur porte.

La justice en est une, mais, contrairement aux « services publics » et aux autres « institutions », dans une démocratie, elle n’a pas à justifier ses activités auprès d’un ministère de tutelle, le garde des Sceaux pouvant tout juste adresser aux procureurs des directives qu’ils n’ont pas l’obligation de mettre en œuvre. La justice est une institution, mais une institution indépendante, ce qui la place au moins au rang d’« autorité », sinon de « pouvoir » au même titre que l’exécutif et le législatif.

On sait pourquoi, en 1958, de Gaulle a refusé de la qualifier ainsi... mais peut-être faut-il aussi prendre en compte dans cette décision le rôle ambigu de la branche administrative de la justice, à la fois juge dans les affaires qui opposent le citoyen à l’État et conseil de celui-ci, cette seconde mission entraînant nécessairement une certaine servitude vis-à-vis de la puissance publique, contraire à l’indépendance qu’exige la première.

On remarquera aussi qu’exécutif et législatif ont imaginé de faux tribunaux, nommés « Autorité » ou « Haute-Autorité », dites naturellement « indépendantes », qui se sont approprié les dossiers contentieux de diverses branches qui devraient relever de la justice ordinaire. Dernière affaire en date : la cessation des activités de C8 et de NRJ12 décidée par l’Arcom en application d’un texte du Conseil d’État - et non d’une loi -, lequel, saisi en appel, ne pouvait donc que confirmer la condamnation.

La politisation certaine de la justice, sa lenteur, le laxisme d’une bonne partie de ses magistrats, mais aussi le comportement de certains avocats qui, parfois, ne sont pas non plus exemplaires, ont conduit peu à peu l’opinion publique, au fil des manquements et des scandales, à ne plus lui faire confiance.

Nous en sommes à un point de bascule qui ne laisse pas espérer une inversion de cette situation sans une réforme profonde de l’ensemble de notre appareil judiciaire.
Fin du syndicalisme politique, nouvelles voies de recrutement et de formation des magistrats, réforme du Conseil Supérieur de la Magistrature, efforts colossaux en matière de locaux, de personnels et de moyens, responsabilisation des magistrats... Tout ceci a déjà été évoqué mais ne sera pas suffisant.

Il faudra aussi probablement, parce qu’elles apparaissent comme des composantes de l’appareil judiciaire, envisager des réformes visant à la suppression des « autorités indépendantes », qui, aux yeux de l’opinion publique - et en réalité - sont aux mains de l’État, et une clarification constitutionnelle du rôle du Conseil d’État, lequel, désormais, en est à condamner l’État qu’il conseille (art. 37 de la Constitution). Ce n’est que dans une république bananière que l’on peut trouver une institution au service de l’État infligeant des amendes à celui-ci...

https://www.conseil-etat.fr/actualites/pollution-de-l-air-le-conseil-d-etat-condamne-l-etat-a-payer-deux-astreintes-de-5-millions-d-euros.

Une autre piste est à explorer qui déchargerait la justice de tâches qui ne sont pas au cœur de son métier. Tout en conservant la responsabilité totale des détenus sur le plan judiciaire (remises de peines, décisions de sortie, actions de réinsertion...), on pourrait imaginer que Vendôme passe la main au ministère de l’Intérieur en matière de gestion des prisons et des conditions de détention, la pénitentiaire devenant une branche de la police nationale. Cela offrirait probablement aux forces de l’ordre une information plus fluide sur les malfrats et un moindre risque de corruption des surveillants - les téléphones n’entrent pas tout seuls dans les cellules... - grâce à une organisation plus mobile des personnels, la police nationale et la gendarmerie disposant en ce domaine d’un réel savoir-faire et des contingents nécessaires.

Reste la question la plus difficile à résoudre : comment faire disparaître le malentendu persistant depuis toujours au sein du peuple (souverain) autour de la légitimité du magistrat revendiquant (à juste titre) son indépendance ? D’évidence, la formule « Au nom du peuple français » n’y suffit pas, d’autant plus que celui qui la prononce ne doit pas son siège à celui-ci, mais à un processus, certes rigoureux, mais suffisamment complexe pour que le citoyen ne le comprenne pas.

Faudra-t-il en arriver à l’élection des magistrats ? Le danger serait immense de faire entrer officiellement la justice dans le champ politique. Mais plus on attendra pour entreprendre les réformes de fond indispensables, plus la justice sera rejetée par l’opinion publique, plus le peuple voudra que sa présence dans les prétoires soit réelle... au risque d’une justice plus vengeresse qu’apaisante.

Ces réformes sont urgentes. Comme celles à entreprendre dans beaucoup d’autres secteurs. La France va mal et la balle est dans le seul camp des politiques. Ce qui, par les temps qui courent, n’est pas vraiment rassurant.

Ugo

Monsieur Philippe Bilger vous revoilà pour la énième fois au pied du mur. Si "les malfaisants ont pris le pouvoir", c’est qu’il se passe quelque chose quelque part ou tout simplement une preuve de l’incompétence généralisée de la justice, de la police et de l’inefficacité de nos lois car dans d’autres pays cela ne se produit pas.

En ce qui me concerne, je pense que les autres malfaisants qui sont au pouvoir depuis trop longtemps ont œuvré à détruire notre pays dans tous les domaines et que nous en subissons chaque jour les conséquences.

Michel Deluré

On ne peut s'étonner que le pouvoir passe aux mains des malfaisants lorsque les institutions qui normalement détiennent ce pouvoir se montrent impuissantes à déployer au service de son exercice tous les moyens indispensables pour justement contrer les actions de ces malfaisants. Il n'est alors pas surprenant que le pouvoir malheureusement change de mains, passant de celles qui se montrent trop faibles pour le préserver à celles qui, usant de la force, se l'accaparent.

Le problème est malheureusement qu'entre ces institutions qui faillissent et ces malfaisants qui profitent des circonstances, il y a toujours les mêmes qui trinquent.

« La justice sans la force est impuissante ; la force sans la justice est tyrannique. » (Pascal)

Xavier NEBOUT

Il n'y a pas de morale sans religion. Comme les sourds n'entendent qu'à coups de marteau sur la tête, je citerai Louis Lépine qu'on ne taxera pas d'être un bigot obscurantiste :

« Il n’y a point de morale digne de ce nom qui ne se fonde sur le libre arbitre, l’existence de Dieu et l’immortalité de l’âme ».
Ces vérités métaphysiques et religieuses devront constituer la base de la « doctrine commune » qui manque cruellement au sein du corps professoral des Écoles normales. Dans son dernier article, Lépine va encore plus loin : « L’enseignement tout entier doit être dominé et inspiré par l’esprit religieux ». Il s’agit évidemment de l’esprit religieux dans les limites de la philosophie spiritualiste. Si en effet on retranche Dieu de la morale, alors « le devoir perd aussitôt son caractère sacré ». Cela dit, il n’est pas douteux que « nos écoles doivent rester laïques » en excluant tout enseignement religieux spécial comme la loi l’impose. Mais dans ce cadre légal le maître ne doit pas craindre de parler de Dieu aux enfants « sous une forme large et libérale ». Il lui suffit d’ailleurs pour cela de suivre les instructions et d’appliquer les programmes de 1882.

De nos jours, les politicards remplacent la morale par des fatras de lois, on a des bagarres de juges et de présidents d'université, et on verse des larmes de crocodile sur les enseignants agressés, tous tout aussi ignorants et abrutis les uns que les autres.

Lodi

Je pense plutôt que le mal se déplace. Quand on colonisait, on prenait un pouvoir illégitime sur des étrangers, quand le viol était permis entre époux et le harcèlement contre les femmes, ce n'était pas plus glorieux.

Je dirais donc plutôt que les transgresseurs de la loi ont pris le pouvoir, grande différence... Ceci dit, notre hôte a raison de dénoncer les maux de notre époque, souvent, on évoque les habitudes d'hier vu que les ombres ne forment pas une résistance très solide : courage à peu de frais.
Enfin, je rappelle que le mal est aussi récurent que l'ombre, et encore, l'ombre est bonne, en fait.... Quelle fausse image quoique très répandue ! Rappeler que le mal est un virus mutant me semble s'imposer. Bref, l'Histoire doit-elle nous inspirer ?

Le premier pas pour éviter les abus est de ne pas entretenir de complaisance avec eux. Rappelons donc que le bandit n'est pas le tribun des malheureux, le symbole de la libération du peuple et autres sottises.
Que de légendes à bannir : le bonobo n'est pas si pacifique que ça, le bandit et j'ajouterais, l'islamiste, n'est pas un héros libérateur. Cessons de diaboliser le tout-venant pour idéaliser tout ce qui semble en prendre le contre-pied, de grâce.

Pourquoi les bons magistrats ou autres ne dénoncent-ils pas les mauvais collègues ? Parce que même les enfants menacés de punition collective le font rarement des trublions, et qu'à plus forte raison, il est difficile de travailler avec les autres et de les attaquer.
Dans des sociétés primitives où tout se fait sous le regard du public, la pression pour bien agir est plus grande et la dénonciation superflue. À présent, la loyauté est divisée entre ceux qui font quelque chose et ceux pour qui ils la font. L'Évolution ne nous a pas taillé d'habits pour cela, et c'est pourquoi le service public peut être en loques.

Comment faire évoluer la situation ? Il me semble que la colère du public peut finir par ébranler les institutions.
Il se peut aussi que des acteurs du service public se servent d'elle pour obtenir de plus grands efforts de leurs collègues vu que cette idée tombe sous le sens.
Des magistrats et autres honoraires peuvent donner de la voix.

Pour le reste...

Achille

« Ce sont toujours les mêmes reproches qui sont adressés à la Justice : lenteur, inégalité, médiocre accessibilité, mépris, indulgence pour les puissants et dureté avec les faibles, politisation des magistrats... » (PB)

Personnellement je me situerais plutôt dans les 52 % qui sont satisfaits de leur Justice, d’autant que je n’ai jamais eu à me rendre à un tribunal pour répondre d'un quelconque méfait.

Nos juges sont amenés à examiner des milliers de crimes et de délits tous les ans et finalement la plupart d’entre eux sont traités correctement.
En fait les médias s’attardent surtout sur les affaires médiatiques. J’en citerai quelques-unes :
- Le fameux "mur des cons" qui laisse planer un gros doute sur la capacité de certains juges à réfréner leurs états d'âme, enfin surtout ceux qui adhèrent au SM.
- Le stand du Syndicat de la Magistrature à la fête de l’Huma. On doute que ce soit pour des raisons pédagogiques.
- L’arrêt des travaux de l’autoroute A69, alors qu'ils sont presque terminés, ceci pour des raisons "environnementales".
- Je pourrais ajouter le traitement infligé à Nicolas Sarkozy, obligé de porter un bracelet électronique, alors qu’à mon avis aucune preuve n’a été retenue contre lui.

J’en oublie certainement quelques autres, mais dans l’ensemble le nombre de décisions prises par nos juges est plutôt satisfaisant. La perfection n'étant pas de ce monde, y compris judiciaire.

Mais que deviendraient nos chaînes d’info continue sans ces petits grains de sable qui grippent notre système judiciaire que le monde entier nous envie… hum ?


Lodi

La question est : le paysan est-il un inférieur ?
Il ne dit pas à l'urbain comment vivre*, mais c'est ce que fait l’urbain en lui imposant la biodiversité. Il se trouve qu'on a besoin de lui pour manger, sinon, je me demande si on ne l'expulserait pas de ses terres, comme cela a déjà eu lieu ailleurs sans que cela ne gêne personne :

https://www.courrierinternational.com/article/2007/02/22/les-tribus-victimes-de-l-ecologie#:~:text=Les%20r%C3%A9fugi%C3%A9s%20de%20la%20conservation,volontaire)%20%E2%80%93%20une%20notion%20contestable.

Par contre, l'évocation de ces abus gêne, sur un blog de gauche, on m'a censuré, et je pense pour toujours pour l'avoir évoqué, sans parler de livres expliquant comment on est arrivé à de tels abus. Comme j'ai la flemme, je ne le ferai pas dans ce commentaire.
Une autre fois ?

Mais je rappellerai en passant que le mal qu'on se permet ailleurs, on finit par l'acclimater sous nos contrées.
Ainsi, les Allemands ont commis un génocide sur les Héréros avant de s'en prendre aux Juifs.

Donc combattre les abus ailleurs sert non seulement nos prétentions à promouvoir la justice, mais je dirais de poste avancé pour éviter que les pires aberrations en viennent à polluer notre propre sol.

*Ce qui n'est pas nouveau, mais en retracer l'Histoire me semble trop déprimant pour l'heure.

Olivier Seutet

Dans ces grands corps de l’État, il existe une loi non écrite qui est de les défendre contre les attaques de l'extérieur. Et une majorité de professeurs valeureux, dévoués, sous-payés quand même, défendent une ultraminorité qui a contribué à l’abaissement des niveaux des classes. Et une majorité de magistrats valeureux, dévoués, sous-payés aussi, défendent une ultraminorité qui a osé la paresse, la politisation, la justice de classe. Et une majorité de fonctionnaires de catégorie A valeureux, dévoués, mal payés, défendent une minorité qui n’a pas oublié de faire de la politique en tant qu’élus ou membres de cabinets, qui n’a pas oublié de pantoufler au plus vite, qui n’a pas oublié de jouer les petits chefs envers les citoyens qu’ils administrent.

Je suis navré de cette collusion entre des gens que j’admire et ceux que je méprise. À force de soutenir des voyous, les vertueux contribuent au terrible naufrage que tout le monde constate et stigmatise (sauf l’armée qui sort indemne, la police qui échappe au courroux au vu des difficultés qu’elle subit et le personnel hospitalier qui fait ce qu’il peut). Cette prégnance de minorités minuscules aussi agissantes que malfaisantes est un mystère pour moi. Intimident-ils, ou bien bénéficient-ils d’une compassion imméritée, ou bien les organismes sont-ils tellement gangrenés que les méritants, les courageux, les bienfaisants préfèrent oublier ces nécroses en pensant qu’elles resteront cantonnées ?

genau

Enfin, cher hôte, vous criez. Vous rappelez, mais vraiment rappeler, car on me l'enseignait déjà en 1967, qu'il fallait considérer la justice à travers l'humble travail des juges de paix, à l'époque, des greffiers et des forçats des audiences civiles.

Certes, nous avons supporté le SM et l'avons encore pour longtemps sur le dos, qui confond conception de la justice et combat politique jusqu'à nier le droit.
Notre droit, bourgeois et laconique, avait ménagé des fenêtres pour laisser s'exprimer l'équité et le bon sens. Le juge aussi, mais un Magnaud, dédaigné par le droit universitaire, ne se rencontre pas tous les jours, comme un Marc Bloch peine à prendre sa place dans les critiques lucides. La république en souffrirait, elle qui, fanfaronnant devant l'évidence a, sans piper mot, fait mourir des millions de gens.

Aujourd'hui, un ministre qui a occupé les plus hauts postes en appelle au patriotisme des entreprises, mais a-t-il seulement conscience de l'insulte que cela représente ? Après des décennies de cryptosoviétisme, de pourriture des esprits et de trahison de la belle institution schumanienne jamais achevée, pour cause de corruption et de fonctionnarisation outrancière, on OSE demander au peuple de l'entreprise, des preneurs de risque et de création de revenu, de, banalement, se faire piller par un État d'administratifs irresponsables.

Où voyez-vous les fausses valeurs émerger si ce n'est à la tête de l'État, les contempteurs du peuple qui ne vote pas assez bien, le mépris des énarques, la phalange prétorienne, pour préserver son confort physique, le refus de l'État de diminuer son train de vie, la pléthore des inutiles, la trouille de chasser la fraude sociale ou l'immigration parasite. On arme la police européenne de la biodiversité mais on laisse la police démunie face aux racailles, autrement dit, et je sais que c'est outrancier, on préfère pouvoir tuer les paysans que les dealers mais en portant son arme discrètement. Mort à crédit.

Alors, non, pas de patriotisme en carton-pâte, mais un repentir pour avoir cédé aux fantasmes socialistes, le mea culpa et la rage au coeur. Quand on a les prélèvements les plus élevés du monde, on a honte, mais chez nous, ça ne suffit pas. Tout le monde nous regarde en rigolant, mais on joue au grand politique à vocation universelle quand le billet d'avion pour parader est à crédit.
Je relis la revue royaliste de 1789 "Actes des apôtres" et l'article "Allez vous faire foutre" ; il n'a jamais été aussi actuel.

Exilé

« Les malfaisants ont pris le pouvoir ! » (PB)

Rappelons tout de même à Philippe Bilger que cela a déjà été fait en 1789...

Exilé

« ...cette institution capitale pour la démocratie, qui n'est plus depuis longtemps un pouvoir mais une autorité et qui devrait être surtout à mon sens un service public. » (PB)

Mais c'est en effet ce qu'elle est désormais devenue, un « service public à la française », qui considère de façon hautaine que le public doit être à son service sans avoir à répondre aux attributions qui sont les siennes.

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