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25 mai 2025

Commentaires

Robert Marchenoir

Vous soulevez un problème fondamental de l'heure. Plus que d'inaction du pouvoir, je parlerais d'impuissance du pouvoir. Et c'est, en effet, un reproche de plus en plus virulent que les gouvernés font aux gouvernants. C'est l'origine de ce qu'on appelle, faute de mieux, le populisme. Lequel est tenté de récuser la démocratie et l'État de droit face à l'inefficacité qu'il constate.

Je crois, toutefois, qu'à toutes les considérations fort pertinentes que vous apportez, il faut en ajouter d'autres pour espérer résoudre le problème.

Tout d'abord, il ne s'agit pas d'un problème exclusivement français. Les mêmes blocages exaspèrent les citoyens britanniques, américains et bien d'autres en Occident. C'est l'origine du succès de Donald Trump et d'autres chefs politiques de la même mouvance.

De plus, vous centrez votre analyse sur les personnalités et les caractères. Une série de présidents calamiteux serait en cause. La photo du roi fainéant Chirac illustre merveilleusement la désinvolture arrogante et prolongée qui a tant fait pour ce résultat déplorable.

Mais concentrer le tir sur un Sarkozy ou un Macron a un double inconvénient : faire croire à l'homme providentiel (tout serait affaire de dégoter le bon bonhomme), et accroître l'attrait de l'autoritarisme (la démocratie est impuissante, un chef à poigne va nous nettoyer tout ça).

C'est oublier le poids considérable des institutions. Les hommes sont imparfaits par nature. Hériter d'un chef d'État exceptionnel est largement affaire de chance. Nous ne pouvons pas attendre les bras croisés que le hasard, un jour, nous satisfasse.

C'est bien pour cela que de tout temps, la philosophie politique a privilégié la réflexion à propos des institutions. Seules ces dernières sont susceptibles de favoriser l'accès au pouvoir des plus aptes, et surtout, surtout, de diminuer l'impact des faiblesses humaines qui, quel que soit l'heureux élu, se manifesteront immanquablement.

Or, il est absolument frappant de constater que nulle part, dans cette page (et pas davantage dans les commentaires), ne figure le F-word. Le mot maudit, le mot tabou : fonctionnaires. Fonction publique. Service public.

Ce sont pourtant les fonctionnaires qui sont la cause de cette impuissance. C'est le rôle démesuré pris par le prétendu "service public" qui empêche les dirigeants politiques d'agir, et les incite à se transformer en assistants psychologiques préposés à la consolation des populations, d'une part, en mauvais comédiens ânonnant des slogans à la télévision, d'autre part.

Un peu partout, la caste fonctionnariale a pris le pouvoir et s'oppose aux volontés des élus du peuple. C'est le cas en Angleterre, où le syndicat des gardes-côtes s'oppose à la lutte contre l'immigration illégale - qui est pourtant sa mission.

La dénonciation du "Blob" y est devenue rituelle. Cette masse énorme oppose toute sa force d'inertie aux actions les plus nécessaires. Composée d'un mélange hideux de fonctionnaires et d'associations subventionnées de mèche avec diverses corporations, elle est la cause, par exemple, que chaque gouvernement depuis la nuit des temps, qu'il soit de droite ou de gauche, s'est engagé à réduire l'immigration, tandis que cette dernière n'a cessé d'augmenter.

Aux États-Unis, les trumpistes sont parvenus au pouvoir en dénonçant "l'État profond", ce qui est une autre façon de mettre en cause l'obstruction des fonctionnaires envers la volonté du peuple.

Le délire du militantisme transsexuel, devenu pour un temps idéologie dominante alors que l'essentiel de la population lui est indifférent ou hostile, est un bon exemple de ce pouvoir de blocage.

En France, nous somme particulièrement gâtés sur ce terrain. Il ne manque pas de témoignages décrivant la façon dont la fonction publique entrave délibérément les décisions des hommes politiques, allant jusqu'à les menacer ouvertement. Le politicien est devenu le larbin du fonctionnaire.

Tous les ans, la Heritage Foundation américaine publie l'index mondial de la liberté économique. Les derniers résultats sont tombés en février. Chaque pays est classé sur la base de douze critères comme le respect du droit de propriété, l'efficacité de la justice, la liberté du travail... Chaque critère est affecté d'une note. Plus elle est élevée, plus le pays est libre.

En matière de dépense publique, la France récolte la note... zéro. À égalité avec Cuba et la Corée du Nord (*).

Quel est le pays, où, en février dernier, une très large majorité des députés a décidé de supprimer 8 ministères et agences gouvernementales sur 30, de supprimer 20 % des postes de fonctionnaires (100 000 personnes renvoyées), de supprimer un niveau de collectivités locales sur trois, de réduire le nombre des provinces de 63 à 34 et le nombre des communes de 10 035 à 3 000 ?

Tandis que le chef de l'État affirmait que le service public ne devait pas devenir "une planque pour des fonctionnaires médiocres", prévenant que "parfois, il faut souffrir et se séparer des tumeurs pour avoir un corps fort et en bonne santé" ?

Il s'agit du Viêtnam, pays officiellement marxiste-léniniste.

Dès 2011, Cuba a licencié 500 000 fonctionnaires, leur enjoignant de trouver du travail dans le privé, tandis que Fidel Castro en personne reconnaissait que "le modèle cubain ne marchait plus".

Et en France ? Toujours rien. La quasi-totalité de l'éventail politique en est encore à vanter "notre modèle social" qu'il s'agirait de "sauver".

Et après, certains se gaussent lorsque je dis que la France est un pays communiste. Comme on le voit, la France est plus communiste que les pays communistes eux-mêmes !

Non seulement nous sommes affligés d'une fonction publique qui a été noyautée par les communistes depuis la Libération, mais en plus nous souffrons de l'illusion gaulliste privilégiant "l'État fort et stratège", l'homme miraculeux pour ne pas dire carrément le fascisme.

Et ce, à un tournant de l'histoire où, hélas, la liberté recule dans le monde face aux assauts russe, américain, chinois et islamique, obligeant les démocraties occidentales à plus de dirigisme par simple réaction de défense.

Nous sommes donc en beaucoup moins bonne position que d'autres qui amorcent ce virage à partir d'une position nettement plus libérale.

Ce à quoi nous assistons, c'est l'épuisement du modèle social-démocrate qui, à l'issue de la Seconde Guerre mondiale, a permis à la fois de maintenir la paix et d'offrir une alternative avantageuse aux promesses illusoires du communisme.

Il a enflé jusqu'à devenir cancéreux. Par quoi faut-il le remplacer ? Il n'y a pas de formule magique. L'expérience argentine est à suivre de près, mais elle n'a pas la réponse à tout.

Nous devons, pour commencer, nous préparer à la guerre. C'est ce que font la plupart des généraux européens. Selon les services secrets danois, la Russie serait en mesure de déclencher une attaque localisée contre l'Europe dans six mois, et une offensive généralisée dans cinq ans.

Nous devons fortement réduire l'immigration. Même le très gauchiste Premier ministre britannique, Keir Starmer, s'est récemment illustré par une invervention qui a été comparée au célèbre discours du député conservateur Enoch Powell dit des fleuves de sang, en 1968. Ce dernier y réclamait la remigration, ce qui lui a valu la mort politique et une étiquette indécollable de "raciste".

Nous devons, bien sûr, réduire fortement la dépense publique et le périmètre d'intervention de l'État afin de libérer l'initiative individuelle, tout en préservant (quand il ne faut pas les rétablir) la démocratie et l'État de droit.

Il va falloir de la lucidité, beaucoup de lucidité - et comment disiez-vous, déjà ?... du courage, voilà.
______

(*) Avec une note globale de 64,4, la France arrive au rang fort médiocre de 63e sur 184 de l'indice de la liberté économique. Elle est classée dans la catégorie "moyennement libre". Les quatre premiers sont Singapour (84,1), la Suisse (83,7), l'Irlande (83,1) et Taïwan (79,7).

Giuseppe

Bayrou va demander des sous à "tous les Français sans exception"... Lui et tous ceux qui ont participé à la dette devraient passer au tribunal, condamnés à payer une partie de leurs revenus à hauteur d'un SMIC tous les mois. Au pays de Kim Jong-un, il aurait eu eu le sort qu’auront certainement les responsables du bateau échoué lors du lancement.

Ils nous prennent tous pour des couillons, ils sont fautifs mais en plus ils se dédouanent en voulant faire payer tout le monde. Quelle gabegie ! Responsables de rien ; il va falloir faire le ménage aux prochaines élections, et leur faire signer un engagement écrit.

genau

Après ces charges, que dire qui ne soit redondant, excessif, ou insignifiant. Bien sûr, pleurer sur les moeurs de l'époque est un grand classique: quelques traîtres célèbres manquent à l'appel, quelques génocidaires sont à l'écart, mais enfin , les catégories sont respectées et le jugement sans appel: tous des brigands. Cela dit, fermez le ban, au temps pour les conventionnels de la charge infiniment ressassée et passons à l'anecdote qui n'a de sens que pour celui qui en a vécu les faits.
Je reviens d'un saut de puce, en Corse, pour raisons charcutières et familiales et j'ai pu comparer les rapports du passager quelconque avec le personnel au sol, les dames de cabine volante, hier et aujourd'hui. En gros, même division: le personnel attentif, courtois, d'une part, et les pies grièches, les brutaux rêvant de Corée du Nord, d'autre part. Ayant, jadis, fréquenté la même ligne pendant dix ans presque, aux mêmes horaires, j'avais un statut innommé, mon siège condamné, un regard plus que décontracté sur ma charge de bagage; donc, je m'étais fossilisé confortablement, ignorant les autres, persuadé que ca marchait comme ça, au mieux de moi-même. Donc, j'étais devenu un politique, avec la tartine beurrée des deux côtés.
Cette fois-ci, j'ai grégarisé, négligeant mon handicap par un effort de volonté, aux seules fins de voir et observer. Comme depuis toujours, indifférence de 99 % des passagers, 100 % chez les jeunes, vis-à-vis du vieux monsieur qui a du mal à gravir la rampe, rien de méchant ou agressif: rien, on devient transparent: il me semble que ça ne date pas d'hier. Et puis, le miracle: une femme, la petite quarantaine, simple et souriante ou un colosse qui parle corse, m'enlevant d'office bagage des mains. La vie banale que l'âge me permet d'apprécier, je ne dis pas évaluer. Le personnel de bord, féminin, ne vous tend pas la main tandis que vous vous accrochez au montant de l'issue pour vous hisser dans la cabine. On vous regarde ahaner. C'est le politique du jour: il y a du monde, il y en aura plus demain, bien des votants se font ainsi racketter par les fonctionnaires du politique, obéissants et féroces, qui aimeraient bien qu'on donne un coup de pouce à leurs ambitions mais qui ont un maître: l'administration par les surpolitiques, les tueurs qui, par jeu ou lassitude, éructent toujours des règles plus alambiquées, dont la base est l'interdiction.
Vous n 'aviez qu'à demander assistance, c'est gratuit. Et alors, je peux encore payer de ma personne, mais ce n'est pas dans le règlement, c'est dans la tête.
Et j'ai autrefois cédé au confort de la transgression, vis à vis des autres, pratiqué une surenchère du confort sans justification.
Donc, rien n'a changé.
Issue ? Un grand espoir dans cette mini séquence, abondamment interprétée, où M.Macron écarte de son visage la main d'une dame en rouge. Ca ressemble vraiment à une baffe loupée confirmée par le rire forcé, niais et fugace du destinataire, pour la galerie. C'est rassurant, les femmes ont ce privilège: Antigone, Médée, Lysistrata, Cornelia, Jeanne, Eponine, Olympe, au risque de se tromper et de lapider le coureur de Marathon, pris pour un fuyard quand il venait, hors d'haleine, annoncer la victoire, du moins, selon le terrible Villiers.
Haut les coeurs, nous n'avons jamais été aussi méchants qu'aujourd'hui.

Giuseppe

Il faut voir aujourd'hui les chaînes d'info en continu nous mettre en piste pour la future présidentielle, Villepin et Hollande compris dans la liste des prétendants.
Je sais bien qu'elles nous amusent et puis cela leur fait du grain à moudre, en plus des possibles. Pépère pourra jouer au journaliste, comme Président c'est bon on a donné.

L'emphase de baudruche du premier et le pédalier de capitaine de pédalo pour le second, on n'a pas fini de rire ! Des has been dont on a soupé et qui se sont payés de mots, qui font partie de toute cette troupe qui ont mis le pays en cessation de paiement. Pour le vide et l'inaction ce sont des champions du monde, Chirac et ses deux mandats on a vu, les mandats de l'inutile et de l'inutilité.

Vite ! On veut du neuf dans un archipel de partis et ce n'est pas gagné, le pays est parti pour une longue route cabossée dont le fil conducteur sera comment faire pour rembourser la dette et payer tout le reste. Le point-à-temps n'est même plus envisageable tant tout est "pédassé" de partout.
Pas un rouble vaillant pour faire un bel enrobé, un tapis, et ce n'est pas avec Jordy Ladégonfle qu'on va y arriver, il a déjà écrit ses mémoires alors qu'il n'a jamais planté le moindre clou, c'est quand même un peu bizarre. J'imagine l'oeuvre titanesque digne de Victor Hugo qu'il produira lorsqu'il découvrira l'usage du marteau.

Ugo

@ Exilé | 26 mai 2025 à 10:52

Vous soulevez la question : "À quoi est donc dû cet acharnement mortifère masqué sous un pseudo-humanisme ?"

Peut-être est-ce le syndrome caché de l'élu qui voudrait garder le pouvoir éternellement en se débarrassant définitivement de cette marée humaine qui ne veut plus d'eux une fois élus... la mante religieuse est une adepte de cette façon de faire.

Plus simplement je crois que ce ne sont que de pauvres types qui agissent en bandes organisées pour le malheur d'autrui en cherchant des échappatoires à leur incompétence chronique.

De l'autre côté de l'Atlantique j'avais applaudi à l'élection de Trump aujourd'hui je me demande s'il n'est pas comme Biden un peu gâteux...

Exilé

« Avec ce titre, je ne distingue pas le Pouvoir de droite ou de gauche, je mets ensemble François Hollande et Emmanuel Macron, et d'autres avant eux. » (PB)

Nous en avons également un exemple frappant avec la passivité de M. Bayrou et de ses acolytes dont ceux qui se piquent de légiférer à l'Assemblée nationale, d'ailleurs trop souvent hors de propos quand ils le font.

Alors que la France croule sous des problèmes graves et urgents touchant à l'insécurité galopante et à la faillite économique pour ne citer qu'eux, des gens dont nous pouvons mettre en question leurs motivations profondes ne trouvent rien de mieux à faire que de « plancher » comme ils disent sur ce qu'ils appellent dans leur langue de bois « la fin de vie » pour ne pas dire la mort, avec un acharnement suspect.

Nous assistons là à une dérive grave de la démocratie, captée à leur profit par des groupes occultes pour mettre en place leurs projets délétères, comme si le pouvoir de décider de la vie et de la mort relevait de l'homme.

À quoi est donc dû cet acharnement mortifère masqué sous un pseudo-humanisme ?
De quel droit le Législateur se permet-il de collaborer à ce genre de sinistre farce ?
Pourquoi les derniers médecins encore fidèles à leur serment d'Hippocrate se taisent-ils ?

Et pourtant :
https://video.lefigaro.fr/figaro/video/aidez-nous-a-vivre-et-non-pas-a-mourir-le-cri-dalarme-des-eligibles-contre-laide-active-a-mourir/

Solon

Les raisons de cette absence de véritable politique active proviennent de trois facteurs :

- une judiciarisation excessive de la vie politique, la recherche de responsabilité pendant au nez de celui qui agit. Au cours des cinquante dernières années, les juges ont développé à l'excès leurs interventions, la séparation des pouvoirs étant de plus en plus bafouée ;

- l'obsession des politiques pour leur situation électorale. Il est essentiel de ne pas faire preuve de franchise pour ne rien compromettre en vue du prochain scrutin. Les principes sont gaillardement oubliés et les dernières législatives, avec leur cortège de magouilles, en sont une éclatante démonstration. Cela s'explique : tout électeur peut constater que le lendemain du deuxième tour, les élus manœuvrent déjà pour les votes à intervenir cinq ans plus tard. Et les commentateurs et médias de se prêter au jeu. Un exemple de plus : Monsieur Bayrou, récemment nommé, doit en priorité se consacrer aux motions de censure éventuelles. Le budget, la dette, l'immigration, il s'y attelle après.

- la médiocrité du personnel dirigeant. Giscard, Mitterrand, Sarkozy étaient indiscutables. Qui peut aujourd'hui le prétendre, hormis aux extrêmes ?

Robert

Au fond, Monsieur Bilger, je retiendrai ces deux paragraphes :

"Faire voter une loi est apparemment le moyen le plus noble pour faire semblant. Rien de tel pour redorer le blason d'un pouvoir inerte que de soumettre à l'Assemblée nationale des dispositions qui, validées et inscrites dans le marbre parlementaire, suffiront pour donner le change et constitueront pour les naïfs des preuves d'action. Alors que la loi est devenue trop souvent un substitut à l'action.
Le verbe présidentiel, avec, à intervalles réguliers, des injonctions ou des résolutions vides de sens puisque jamais concrétisées, est pourtant très efficace pour beaucoup qui prennent le mot au pied de la lettre alors qu'il sera destiné à mourir de sa belle mort quand le citoyen l'aura oublié."

Il me semble qu'ici l'essentiel soit exprimé.

Il convient d'ajouter que ces attitudes correspondent à une idéologie qui masque l'organisation voulue de l'impuissance de la classe politique au pouvoir. De fait, depuis le référendum de 2005 et le non clair et net du peuple français, l'européisme mis en œuvre par le traité de Lisbonne, recopie du projet de traité constitutionnel rejeté et soutenu par la majorité des politiciens qui nous gouvernent, a principalement visé à transférer à Bruxelles l'ensemble des compétences régaliennes des États, de la France spécifiquement, et donc à organiser l'incapacité politique à décider au plan national. Ce que vous concrétisez par votre phrase : "la loi est devenue trop souvent un substitut à l'action".

De fait la loi, faisant suite à la parole performative, n'est que la suite juridique de l'incapacité organisée d'agir, ce que des instances comme le Conseil d’État ou le Conseil constitutionnel confirment par leurs décisions qui réduisent à néant toute volonté d'agir manifestée par quelques hommes politiques, certes estimables, mais trop souvent réduite à l'impuissance.

C'est notamment le cas de monsieur Retailleau, corseté et entravé par le président de la République, lui-même ayant une constance idéologique fondamentalement contraire. Certes le ministre de l'Intérieur a transgressé les choix présidentiels d'éviter la publication du rapport sur l'entrisme des Frères musulmans, mais il lui sera difficile d'agir. Le précédent de la loi sur le séparatisme dont on peine à voir les effets concrets est là pour le prouver. Tout comme l'incapacité à à adopter une attitude ferme et résolue contre le régime algérien que les choix idéologiques présidentiels par l'intermédiaire de son ministre des Affaires étrangères réduisent systématiquement à néant.

Pour le reste finch | 25 mai 2025 à 04:23 a fait une excellente description de la situation de notre pays.

Tipaza

"L'inaction du Pouvoir est-elle obligatoire ?"

Certes non, mais elle est si confortable que s'en priver serait se priver d'une gourmandise gratuite.

En toutes choses il faut de la méthode, commençons donc par définir ce qu'on entend par inaction.
Je rappelle à ceux qui n'ont jamais exercé un quelconque pouvoir que l'analyse méthodique d'une situation est le premier pas vers l'inaction, puisqu'elle justifie a priori l'impossibilité de l'action.

Or donc, il existe moult façons d'être inactif.

Éliminons l'inaction supposée du Sudiste sur sa chilienne à l'ombre du platane, ce n'est pas de l'inaction c'est de la méditation, pas nécessairement transcendantale, mais anti-stress et donc médicinale.

Parme les autres formes d'inaction, reconnues et régulièrement admises, il y a :

L'inaction du non-agir taoïste.
Une des formes de l'inaction très prisées de ceux pour qui l'Orient est une source de sagesse, d'autant mieux incomprise qu'elle leur évite tout effort avec l'air supérieur du sachant.

Il y a ensuite une forme d'inaction dont le Maréchal Lyautey avait fait sa devise d'action :
"Ne rien faire. Tout faire faire. Ne rien laisser faire."
Formule d'une profondeur aussi incomprise que le non-agir taoïste, et qui demande encore plus d'intelligence parce qu'elle suppose une capacité relationnelle qui n'est pas donnée à tout chef.

Nous avons un triste exemple avec le président Macron qui voulant tout faire lui-même, n'a finalement rien fait, sinon semer le désordre dans les finances et s'il n'y avait que l'état des finances à lui reprocher, on serait content.

Et par la grâce de Macron, si je puis dire, nous en arrivons à une autre forme d'inaction.
Celle-là se caractérise par l'absence de projet comme on dit maintenant, alors qu'il faudrait dire par l'absence de vision prophétique, anticipatrice de la société, du pays et oserai-je le dire de la civilisation qui est la nôtre.

Rien, nos dirigeants n'ont rien à dire, et rien à faire, parce qu'ils ne pensent pas la France dans sa continuité, dans son histoire.
Une inaction qui n'est que la manifestation de leur ignorance associée à une aboulie surprenante.

Et avant même de leur reprocher leur inaction, c'est leur incapacité décisionnelle qu'il faut leur reprocher.
Une incapacité résultat de l'absence de vision à long terme et d'une approche perverse de la démocratie. Ils confondent le débat démocratique avec l'absence de décisions fermes, qu'il faut avoir la volonté et la force de faire appliquer.

C'est pourquoi ils ont transmis leur pouvoir à l'UE, structure non démocratique, derrière laquelle ils se retranchent pour justifier leur aboulie décisionnelle.

Devenir irresponsable semble avoir été la seule volonté de nos dirigeants, le cas limite étant celui de Macron, le plus pressé de se défaire de toute responsabilité pour n'être qu'un, parmi les autres dirigeants européens, aussi impuissants que lui.

Comme on trouve toujours de bonnes excuses à de mauvaises actions, le transfert de responsabilité est expliqué par la volonté de construire une Europe fédérale.

Ils ne comprennent pas, ou ne veulent pas comprendre parce que leur vanité et leur incapacité d'action les en empêchent, qu'ils ne seront pas les bâtisseurs d'une telle Europe.
Ils ne seront aux yeux de l'Histoire que des pions.
L'Histoire ne retient jamais que l'élément essentiel, et c'est justice, parce que la création d'une nation est toujours le résultat d'une volonté individuelle qui catalyse la volonté commune noyée dans la masse.

Michel Deluré

Si la notion politique de pouvoir garde le sens de faculté d'agir, il ne faut cependant pas oublier que cette dernière s'exerce dans le cadre d'un rapport avec d'autres hommes. Cette relation dissymétrique entre d'une part ceux qui exercent le pouvoir et sont donc en position de commander et d'autre part ceux qui sont soumis à ce pouvoir et doivent logiquement obéir est source de conflits, de divergences, d'oppositions, soit autant de situations qui peuvent conduire à limiter les capacités d'action du pouvoir.

Dans nos sociétés modernes se sont par ailleurs développées des formes nouvelles de pouvoir (mondialisation, marché, bureaucratie, syndicalisme, lobbying...) qui sont autant de contraintes limitant les capacités d'intervention du pouvoir politique et restreignant de manière tendancielle la souveraineté étatique.

Faire de la politique, c'est aspirer à détenir le pouvoir mais une fois celui-ci conquis, c'est aussi lutter pour le conserver. Et il arrive malheureusement que pour le conserver, les contraintes soient d'une force telle qu'elles peuvent en devenir paralysantes et entraîner l'adoption de stratégies d'inaction, moins préjudiciables à courte vue.

Ugo

@ Monsieur Philippe bilger

Bravo et merci !

L’homme politique est par nature un escroc. Il ne cherche, à l’aide de fausses promesses, qu’à acquérir un pouvoir et lorsqu’il le détient il en use et abuse à son seul profit.

Depuis 45 années, la France est dirigée par des crapules et actuellement par un malade mental dangereux.

Notre peuple est de plus en plus faible, incapable de réagir… sa mutation ethnique est en cours… nos églises deviendront des mosquées et la Cinquième finira dans une poubelle avec toutes ses lois.

caroff

"Le verbe présidentiel, avec, à intervalles réguliers, des injonctions ou des résolutions vides de sens puisque jamais concrétisées, est pourtant très efficace pour beaucoup qui prennent le mot au pied de la lettre alors qu'il sera destiné à mourir de sa belle mort quand le citoyen l'aura oublié." (PB)

La parenthèse Macron qui dure depuis mai 2017 est interminable !

Deux événements récents illustrent mon propos : la néantisation de notre action diplomatique face à la dictature algérienne qui retient en otage un écrivain français, opérée par Macron lui-même et son invertébré de ministre des Affaires étrangères qu'est Barrot, et les contorsions présidentielles à propos de la sortie du rapport sur les Frères musulmans.

La liste est longue des atermoiements et longue est l'attente que ce règne de l'incohérence se termine !

Antoine MARQUET

@ Jérôme

Quelle finesse !

Xavier NEBOUT

Depuis des dizaines de milliers d'années, voire centaines de milliers, la collectivité a été gouvernée par les anciens et le chaman.

Un jour, le roi à bâton, nommé pour le temps de la migration, a gardé le pouvoir. On en donnera davantage au chaman pour rétablir l'équilibre du pouvoir. Ce fut le Saint-Empire.

Et puis un changement climatique favorable ayant provoqué une brutale expansion démographique, on manqua de chaman. Alors on en nomma qui ne savaient pas.
Ce fut à la fin du douzième siècle, la nomination de prêtres ignorants et cela a amené la démagogie et le déclin inexorable de la civilisation.

Nous avons aujourd'hui un peuple d'immatures et ignorants profonds gouvernés par des fripouilles et tarés élus pour le flatter dans son aspiration inconsciente à vivre du travail de sa postérité.

Mais qu'est-ce que le prêtre - chaman ?
C'est celui qui voit les auras, c'est saint Louis chuchotant au juge qui est au pied du chêne là où il émet au violet. C'est celui qui avec un pendule dit à mille kilomètres où il faut mettre le lit. C'est celui qui guérit avec les mains.
Et c'est aussi Celui (avec une majuscule) qui voulait sauver les âmes en délivrant les Apirous de leur religion de raison d'État, pour adopter le Dieu le père indoeuropéen dont l'origine se perd dans celle de l'humanité.

Alors retrouvons le chaman et les anciens, ou continuons avec les fripouilles et les fous qui ne songent qu'à leur popularité pour ne pas avouer que nous ne valons pas mieux.

Jadis le grand-père plantait un arbre en se disant "c'est pour les enfants".
Aujourd'hui, il pense à partir au plus tôt avec la retraite que les enfants paieront...

Jérôme

Vous insistez. Ça en devient gênant tant votre doucereux totalitarisme se dévoile. L'État de droit gênant. Que nenni. C'est ce qui devrait assurer à tout citoyen qu'on ne dérogera pas à la loi en fonction de sa situation sociale, sa religion... si ça vous dérange cela signifie que vous êtes un totalitaire. Ce dont à force de vous lire je ne doute plus. Si le droit ne convient pas, il faut le faire évoluer mais pas le transgresser au prétexte de l'efficacité.

Vous êtes pour qu'on réinvente le droit en fonction du justiciable. Ce que fait ce pouvoir. Cf Kohler à qui on permet de ne pas se rendre à une convocation.
Cette société se délite.
Le pouvoir encourage la racaille pour pondre des lois dont elle n'a rien à faire, qui sont seulement destinées à coerciser le Gaulois réfractaire et de beaux esprits comme vous encouragent cette direction. C'est dramatique. À bas bruit, ce pouvoir veut étouffer toute velléité de contestation. Je ne parle pas des imbéciles de LFI qui font partie de cette pièce de théâtre avec leur conducator Jean-Cul Méchencon.

Achille

« J'entends souvent dire sur le plateau de Pascal Praud (CNews) que le pouvoir se contenterait de parler et ne ferait rien. » (PB)

Il est vrai que sur le plateau de Pascal Praud il ne faut pas s’attendre à entendre du bien d’Emmanuel Macron et du gouvernement. Ce n’est pas le genre de la maison.

Les invités ont plutôt tendance à faire dans le sarcasme, le quolibet ou encore la boutade pas toujours très fine plutôt que dans l’argumentation étayée et subtile. L’expert dans le domaine étant bien sûr PP.
Et tout ceci, bien sûr, avec le sourire satisfait des sachants autoproclamés.

Mais que font-ils ces gens-là, à part débiter leurs états d’âme, tranquillement assis sur leur derrière, sans avoir à traiter le moindre conflit qu’il soit national ou international ?
Ben rien de spécial. Ils s’occupent principalement de leur petite vie personnelle dont on ne sait rien ou pas grand-chose.

finch

Il est des sentences qui, bien que sobres, contiennent tout un effondrement. La veuve Comyn, femme austère à l’ombre longue, eut les mots suivants d’une densité tragique : « La France a tué mon mari par son insuffisance… 1981 n’aurait jamais dû exister. » Par ces formules sibyllines, elle ne contestait pas l’alternance démocratique, mais nommait, en clairvoyante Cassandre, l’instant exact où la France officielle avait cessé de croire en elle-même. Depuis cette date fatidique, le pays n’a plus été gouverné, mais administré. Plus conduit, mais piloté à vue, par des hommes qui, sans doute, prétendaient vouloir bien faire, mais dont l’effort suprême aura été de ne surtout rien risquer. Car le grand mal français, depuis plus de quatre décennies, n’est pas le malheur, mais le refus du tragique, c’est-à-dire de l’acte qui engage, qui tranche, qui transforme.

La France, empire centralisateur, nation forgeronne, est devenue peu à peu un pays de mousse et d’écume, d’annonces sans lendemains, de promesses sans œuvre, de lois sans conséquence. L’État, ce roi nu, drape sa vacuité dans des mots plus nobles que ses actes. Il discourt à défaut de construire, il nomme à défaut de trancher, il colloque à défaut de se battre. Cette pathologie d’inaction – que l’on a d’abord crue conjoncturelle – est devenue système. Et les présidents qui se sont succédé depuis François Mitterrand en sont tour à tour les agents, les apôtres ou les complices.

Ce fut lui qui ouvrit le bal. Élégant, rusé, à demi cynique et à demi lettré, François Mitterrand incarna à lui seul la rupture avec la tradition de l’État stratège. En deux ans, il épuisa l’essentiel de son programme par une embardée socialiste d’inspiration livresque : nationalisations massives, retraite abaissée à 60 ans, explosion des salaires, désindexation brouillonne. La France faillit y perdre ses dernières défenses industrielles. Le réveil fut brutal : dès 1983, il fallut opérer un virage, non pas par choix mais par contrainte, au prix d’un renoncement définitif à la souveraineté économique. Le pays, dès lors, vivra sous perfusion.
Mais son plus grand legs fut sans doute invisible à l’époque. Sous son règne, les pactes clientélistes avec les courants séparatistes commencèrent à germer. L’électorat communautaire devenait utile ; il serait cajolé. Ce fut l’acte de fondation d’un lent glissement vers la tolérance de l’intolérable, vers l’intégration d’acteurs perturbants dans le jeu démocratique.

Jacques Chirac, que d’aucuns ont voulu sanctifier, fut le souverain de l’inaction heureuse. La France glissait, mais il souriait. Il gouverna sans heurter, régna sans réformer, distribua sans reconstruire. On a loué sa paix sociale comme une vertu ; c’était une capitulation.
Sous son règne, la dette publique enfle, le déficit extérieur s’enracine, les délocalisations s’accélèrent. On ferme des usines comme on enterre des secrets. Le chômage devient chronique, mais aucune stratégie industrielle n’est esquissée.
Dans les cités, l’État recule. On invente le terme de « zone sensible » comme on inventerait un euphémisme pour ne pas dire défaite. La police est priée de ne pas froisser ; l’autorité se fait discrète, presque honteuse.

Nicolas Sarkozy voulait la rupture. Il fit du bruit, des lois, des réformes ; mais tout cela, au fond, n’eut pas de colonne vertébrale. Sa vision fut celle d’un réformateur en surchauffe, sans boussole, dictant la politique à la semaine selon la pression médiatique.
Résultat : un déficit commercial qui explose, une dette publique qui s’emballe, un tissu productif qui s’érode. Loin de relancer l’industrie, il s’englue dans la gestion de crise de 2008, en sauvant les banques sans jamais réarmer la souveraineté productive du pays.
En matière de sécurité, le discours est ferme mais l’action confuse. Il multiplie les déclarations martiales, mais laisse les flux migratoires s’accroître, les zones de non-droit se densifier.

Sous François Hollande, le renoncement devient régime. Jamais président ne fit moins. Non qu’il manquât d’intelligence, mais il manqua de tout le reste : volonté, cap, courage. Le quinquennat de la synthèse permanente, du flou structuré, aura été celui du glissement tranquille vers le néant.
Sur le plan économique : aucune relance de l’investissement industriel, aucune politique de reconquête, un déficit extérieur structurel désormais accepté comme une fatalité. La dette atteint des niveaux d’alerte, mais l’État continue de distribuer.
Et puis 2015 survint. Charlie, le Bataclan, l’Hyper Cacher. La République saignée. La nation humiliée. Et que fit l’État ? Il rendit hommage, pleura, parla… mais refusa de nommer l’ennemi.

Emmanuel Macron est le président du verbe-roi. Il parle d’autorité, mais gouverne par entremise. Il parle de souveraineté, mais délègue tout. Il parle d’industrie, mais signe des cessions d’actifs stratégiques. Son gouvernement est un théâtre de l’ambition sans œuvre.
La balance commerciale, sous son mandat, atteint un gouffre : -120 milliards d’euros. La dette publique dépasse les 112 %. Et la France, pays jadis pilier de l’Europe industrielle, devient un vaste marché de consommation subventionné par l’emprunt.
Sur le plan de la sécurité, Macron manie l’antinomie. Il désigne le séparatisme comme menace, mais traite avec ceux qui l’entretiennent. Il parle de réformer l’islam de France, mais confie cette tâche à des partenaires ambigus. La loi contre le séparatisme, pourtant promulguée, reste inapplicable, rongée par les dérogations, les prudences, les juges. L’État parle comme un lion mais agit comme une chenille.

À l’issue de ce demi-siècle d’abandon progressif, que reste-t-il ?
Un pays endetté, désindustrialisé, désarticulé.
Une puissance moyenne qui a renoncé à l’idée même de puissance.
Un peuple orphelin d’un État qui s’émeut mais ne protège pas, qui discourt mais n’agit pas, qui s’habille en République mais n’en a plus les ressorts.

L’inaction des présidents n’est pas simple paresse : elle est système, culture, mode de gouvernance. On ne gouverne plus pour agir, mais pour durer. Le pouvoir a troqué le glaive pour le micro, le projet pour le post-it, la souveraineté pour le stockage.

Et quand le pays chancelle, on convoque un conclave.
Quand une école est visée, on délocalise l’école, pas le point de deal.
Quand un attentat survient, on allume une bougie.

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