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15 juin 2025

Commentaires

duvent

@ Patrice Charoulet | 20 juin 2025 à 15:14

Votre aventure me fait penser que vous auriez pu aussi bien vous soigner vous-même...
Portez-vous bien !

Patrice Charoulet

@ duvent

Ma chère dame,

Dans un texte qui ne me concerne en rien, vous avez tout à trac une aimable pensée pour votre serviteur ("M. Charoulet tombé et remis sans doute on l'espère").
Mille grâces. J'ai consulté mon médecin traitant, après 45 minutes de voiture. Diagnostic : pas de fracture. Prescription : Doliprane 1000 toutes les huit heures. Le cimetière attendra. Restent le cancer, l'AVC et la crise cardiaque. Entre autres.

Respectueux hommages.

Axelle D

@ Lucile

Vous en venez à partir d'un mot ou d'une expression totalement sortie de ses origines et de son contexte, à savoir celui de créolisation, à donner à ce mot une signification, voire une portée qu'ils n'ont pas, et en premier lieu, totalement et définitivement opposés au sens et à la destination qu'ils avaient dans l'esprit de leur créateur, ici le poète martiniquais Edouard Glissant.

https://lvsl.fr/creolisation-dedouard-glissant-a-jean-luc-melenchon/

« La créolisation n'a pas pour vocation à être politique, elle désigne à l'inverse une utopie réalisable et un processus inarrêtable » (Édouard Glissant).

Concernant par ailleurs votre jugement catégorique sur la perception des femmes à la peau noire ou métissées, il ne s'agissait bien sûr de votre part nullement de préjugés ! C'est donc moi qui aurais mal compris que votre propos n'avait pour but que de venir au secours des pauvres femmes noires. Magali Léger, cessez de rire !! Dois-je préciser au passage que le lien auquel je vous ai renvoyé n'était d'ailleurs pas plus crédible que vos propres sources car étant entaché tout comme le vôtre de parti pris.

Quant à l'allusion au KKK faite par Lodi on ne voit pas bien ce qu'elle venait faire ici ?

Lucile

@ duvent | 20 juin 2025 à 10:23

Je n'ai pas cette coquetterie de vouloir être originale. Et quand je vois ce que ça donne avec vous, je m'en félicite.

duvent

@ Lucile | 19 juin 2025 à 23:22
« L'esclavage a profondément désorganisé les structures sociales et déresponsabilisé les pères. »

La vache ! Voilà un niveau de réflexion jamais atteint jusqu'ici... Je ne vois pas bien comment argumenter et contredire quand ont atteint de tels sommets... Jusqu'ici, je pensais bêtement que l'esclavage avait quelque chose à voir avec la monnaie, la caillasse, le blé, la thune, le pèze, les pépètes, l'oseille, le pognon, le fric... l'économie, quoi ! Et je me rends compte tout d'un coup que l'esclavage a tout désorganisé et pas qu'un peu, profondément... Merde alors ! Comment, que j'vais faire pour suivre ce niveau de raisonnement ? Ben je vais pas le suivre... La sottise en platine c'est trop pour mon petit câblage...

Je dirai tout de même et à toutes fins utiles qu'il n'est pas inintéressant de s'interroger sur les méthodes utilisées par le vulgum pecus pour faire circuler des idées puantes en prenant des poses... Et parce que je suis bonne camarade, je me fendrai d'une anecdote qui pourrait faire gambiller une ou deux idées dans le ciboulot, voici, pour vous distraire (M. Charoulet tombé et remis sans doute, on l'espère...) :

Il existait autrefois, jadis, il y a bien longtemps, des gens beaucoup, beaucoup moins infatués qui pour le bien des générations futures se cassaient l'oignon, et quelquefois le carafon, pour trouver de quoi faire fusionner, émulsionner, activer, précipiter, crépiter et pondre des lieux communs comme par exemple : « L'esclavage a profondément désorganisé les structures sociales et déresponsabilisé les pères. ».
Non, non, non, c'est une blague... On a besoin de rire en ce moment...

Voici donc Cyrus et son dilemme :
Deux garçons se regardent, un peu comme l'esclave et l'organisateur... Le plus gaillard porte un manteau trop petit pour lui, tandis que le petit a un manteau beaucoup trop grand. Le gaillard propose au petit d'échanger leurs manteaux, ce qui serait du meilleur effet et plein d'avantages insoupçonnés. Mais le petit, on ne sait pas pourquoi, refuse sans autre forme de procès. Le gaillard, confus mais déterminé, s'empare du grand manteau et dépose le sien en contrepartie...

Cyrus sollicité opte pour l'échange et le trouve, ma foi, bien équilibré. Cyrus avait bien jugé sur ce qui convenait le mieux à chacun, mais là n'était pas la question, n'est-ce pas ? La question qui se posait était : "Peut-on prendre le bien d'autrui sans consentement ?" Il semble que oui ! N'est-ce pas la déchéance de la pensée ? Oh, non ! Pas de grands mots ! Ignoratio elenchi, une façon de pignouf d'avoir ce qui ne t'appartient pas avec comme excuse que c'est bien pour tout le monde...

Et c'est ainsi que l'ordre et l'économie nous préservent de la misère...

Lucile

@ Axelle D | 18 juin 2025 à 18:05

Je suis d'accord avec la façon dont Lodi a compris mes propos. Je tiens quand même à les préciser, après l'interprétation que vous en faites.

Ce ne sont pas les cas particuliers qui m'intéressent ici, il ne s'agit pas de critiquer les couples mixtes. La phrase de Tipaza que je reprenais ne les vise pas. Elle évoquait le programme de "créolisation" de la France, prôné par Mélenchon et favorisé par une arrivée massive de migrants masculins venus d'Afrique.

Là créolisation est plutôt de triste mémoire puisqu'elle s'est d'abord faite par l'esclavage, et par les femmes, contraintes et forcées la plupart du temps, que ce soit aux Antilles françaises et anglaises, au Brésil, ou aux USA. L'esclavage a profondément désorganisé les structures sociales et déresponsabilisé les pères. Le nombre d'enfants élevés dans des foyers sans père est extraordinairement élevé encore maintenant dans ces sociétés, ce qui a une incidence directe sur la délinquance. Aux USA, les hommes de couleur qui réussissent socialement ont tendance à épouser des Blanches, et quand ce n'est pas le cas, beaucoup d'entre eux font des enfants à droite et à gauche sans vivre avec eux ni s'en occuper, surtout parmi les jeunes. C'est très triste pour les femmes, pour les enfants, et pour la société en général. Je suis d'accord avec vous, je trouve certaines femmes d'origine africaine splendides, mais ni mon opinion ni la vôtre ne changent rien à ces tendances.

En Chine la politique de l'enfant unique a produit un déséquilibre important entre le nombre d'hommes et de femmes. C'est une caractéristique des socialistes que de vouloir expérimenter leur idéologie sur des populations entières, sans maîtriser les conséquences à long terme de leurs élucubrations. Il y a pourtant assez de problèmes sur terre pour ne pas en rajouter en soumettant les populations à des politiques aberrantes qui causent ensuite pendant très longtemps des dysfonctionnements et des souffrances inutiles. Je ne vois vraiment pas pourquoi il faudrait s'employer à métisser la France avec l'apport en masse de populations d'origine africaine ; je ne vois pas en quoi cela peut constituer un projet politique intéressant. Quel en est l'intérêt pour la population française ? Selon moi de telles idées ne peuvent venir que de cerveaux atteints de mégalomanie et despotiques.

C'est pourquoi je suis surprise que vous preniez ainsi la défense des idées de Mélenchon.

Lodi

@ Axelle D

Je n'imagine pas Lucile en adepte du KKK ! Enfin, puisqu'on parlait de femme, cela me fait songer que vous avez sans doute lu ce livre :

https://www.librairie-sciencespo.fr/livre/9782749179902-une-poussee-de-fievre-l-histoire-de-la-femme-qui-fit-chuter-le-ku-klux-klan-timothy-egan/

Bref, Lucile ne me semble rien avoir en commun avec ce genre de choses ou même ce que vous avez pu voir et dont je suis désolé.

Votre lien est utile : un guide de bonnes pratiques pour connaître l'autre malgré d'éventuels préjugés qu'on garderait en soi. Le problème est que beaucoup n'ont aucune envie de connaître quelqu'un mais d'avoir des relations fort superficielles, y compris, comment dire ? dans ce qui semble a priori être les échanges les plus profonds.
Parce qu'il peut y avoir du sexe sans amour, par paresse, désir de ne pas s'engager, et notamment avidité de trophée qui peuvent se décliner, je pense, de toutes sortes de façons, comme le dit Lucile, vous et j'imagine encore avec d'autres déclinaisons. J'avoue que je ne prête guère d'attention à la couleur mais en y réfléchissant, j'ai comme bien des gens vu une joueuse de tennis noire de grand talent, à Roland-Garros, et envoie l'un de ses points emblématiques :

https://www.youtube.com/watch?v=w0zkR_YGvVY

Bref, que la liberté soit pour les peuples d’accueillir ou de refuser qui ils veulent, s'ils tiennent à leur liberté, je dirais de faire l’embargo des liberticides. Et que la liberté soit pour les individus, d'aimer là où leur cœur les entraîne.
Et comme je me laisse à ces mots gagner par une euphorie j'espère communicative, que la joie soit !

https://www.youtube.com/watch?v=Ry6-sX_aE1c

Robert Marchenoir

Mélenchon, un intellectuel ? Mais quand allez-vous donc vous décider, cher Philippe Bilger, à laisser tomber cette funeste andouille ? Qu'est-ce que vous lui trouvez, à la fin ?

Parlons plutôt des vrais intellectuels. Je n'ai pas lu le livre de Samuel Fitoussi (*), mais il est incontestable que cette race est biaisée par nature. Ses représentants étant dispensés de prouver par l'action la pertinence de leurs théories, ils sont naturellement tentés de prendre des libertés avec les faits.

De plus, l'intellectuel est par définition plus intelligent que les autres, mais il a tendance à être moins bien payé que les gens de son niveau. Il en conçoit donc quelque amertume, ce qui l'incline au gauchisme.

Penchant renforcé par sa propension à refaire le monde sur une feuille de papier A4, ce qui le porte évidemment au dirigisme, à l'étatisme, au communisme. D'autant que bien souvent, il ne trouve à s'employer que comme fonctionnaire ou suceur de subventions.

Il n'en reste pas moins que nous avons besoin d'intellectuels, car nous ne saurions nous satisfaire de Jacline Mouraud, Donald Trump, Philippe de Villiers et autres héros de notre temps.

L'intellectuel doit donc prendre sur lui, bouger ses grosses fesses de dessus son sofa et s'efforcer d'être un peu moins c... que la moyenne.

Or, que voyons-nous ? C'est le contraire qui se passe. Si le niveau s'effondre à l'école, il n'est pas étonnant que nous retrouvions des abrutis en masse chez les PDG, les coiffeurs, les présidents de la République mais aussi les intellectuels.

Ce n'est pas vers Sartre et Michel Onfray qu'il nous faut regarder. C'est Monsieur Intello Moyen que nous devons observer, afin de savoir si nous sommes seulement dans la m... ou carrément au-delà.

Je vous présente donc, Mesdames et Messieurs, Vanessa Codaccioni.

Professeur de sciences politiques à l'université de Paris 8, elle n'a jamais fait d'étincelles, mais elle a son rond de serviette au Monde, à Libération et à
France Culture. Il est difficile de faire plus grisâtre que cette femme-là. On s'endort avant d'avoir terminé les portraits que lui ont consacré les deux gazettes précitées.

Elle n'a à peu près rien à dire, sinon qu'elle est de gauche et qu'elle s'élève contre la répression infligée par la justice aux masses populaires - son domaine de spécialité.

Sur France Culture, elle a présenté, en mars, son dernier livre, intitulé Comment les États répriment (170 maigres pages : au-delà, un gauchiste fatigue).

Elle nous a appris qu'avant les années 70, la justice ne punissait que les atteintes à l'État. Ce n'est que par la suite qu'elle a commencé à réprimer les atteintes à l'individu : vols, etc.

Comprenez : avant les années 70, nous vivions dans un paradis gaullo-communiste où seul l'État était défendu, comme il convient. Après, l'ultra-libéralisme est arrivé et tout est parti en sucette : les juges, ces sagouins, ont commencé à punir les voleurs, alors que "les vols sont dus à un sentiment d'insécurité qui est construit et qui est naissant".

Vous avez bien entendu : les fachos qui tiennent l'État entretiennent les gens dans un sentiment d'insécurité, et donc, forcément, les voleurs sont obligés de commettre des vols car il faut bien confirmer ce sentiment d'insécurité. Qui est illusoire. Mais "les vols explosent". Et c'est mal de les réprimer.

D'ailleurs, avant, au bon vieux temps du roi de Gaulle, ou du socialiste Henri IV, le vol était permis et l'assassinat autorisé.

Avec la société de consommation, il y a eu plus de vols car il y a eu plus de trucs à voler.

La peur du rouge est apparue en 1917 : on a eu peur du communiste avec le couteau entre les dents. Alors qu'il n'avait que des chèques de subventions entre les mains, et qu'il n'y avait aucun motif de craindre ces gens-là.

De même, il y a toujours eu un anticommunisme d'État, notamment en France (le pays le plus communiste du monde libre, mais ça ne fait rien). Et ça, c'est mal. Ça ne se fait pas, d'être anticommuniste.

En Amérique, la presse parle trop de la drogue, donc cela crée la peur du dealer noir, et c'est vraiment pas bien. Car il n'y a aucun trafic de drogue, les Noirs n'y sont pour rien et ce sont de gentils garçons.

Tout est comme ça. Je n'invente rien. Écoutez vous-mêmes.

La madame ne se contente pas de causer dans le poste (à France Culture, pas sur Rire et Chansons). Elle est habilitée à diriger des recherches en sciences politiques. Ce que vous voyez là, c'est la crème de la crème. Le diplômé de base, il est formé par des gens comme ça.

Deuxième exemple. Je tombe, dans la collection Folio Histoire, sur un bouquin consacré au Conseil national de la Résistance, qui vient de sortir. On compte pas moins de neuf auteurs, tous profs d'université, plus "émérites" les uns que les autres. On va donc apprendre des trucs.

Pensez-vous... En fait, c'est un bouquin de fonctionnaires, un livre qui ne sert à rien. Ils s'y sont mis à neuf pour pondre deux cents petites pages (hors notes et annexes), sans doute parce qu'aucun d'entre eux n'aurait été capable d'écrire le livre à lui tout seul. Ou qu'ils auraient été trop paresseux pour le faire.

Résultat, l'ouvrage est rédigé selon la méthode désormais en vigueur à l'École de la République : la mission est jugée accomplie si on colle des trucs "sur" le sujet. N'importe lesquels. Qu'on y trouve des faits historiques nouveaux, pertinents, éclairants, une analyse juste, originale, cela n'a aucune importance et d'ailleurs il n'y a rien de tout cela dans le livre.

Seulement neuf traîne-savate qui se sont mis ensemble pour se faire valoir, et cocher une ligne supplémentaire à bon compte sur leur CV.

Le remplissage est éhonté. Chaque auteur a écrit un chapitre. Pas moins de deux d'entre eux sont consacrés aux traces qu'a laissées le CNR dans les photos et films de presse. Sujet primordial, en effet... On avait une copine sous la main historienne de la photo de presse, donc il fallait bien lui permettre de recaser sa sauce.

Autre caractéristique de la puanteur fonctionnariale qui se dégage de ce "livre" : la redondance. Dans l'administration françouése, vous avez une tripotée de services différents qui font la même chose. Ici, non seulement des historiens payés par l'État passent des plombes à décortiquer un détail insignifiant de la Libération (la façon dont de Gaulle, en défilant sur les Champs-Élysées, aurait fait un signe de la main pour, semble-t-il, intimer l'ordre aux membres du CNR, qui l'entouraient, de rester derrière lui), mais ils s'y collent à trois, pour relater l'événement trois fois de suite et le commenter trois fois de suite.

Avec des conclusions différentes, s'il vous plaît ! Le fait est censé avoir une signification historique, car il montrerait que de Gaulle aurait cherché, à ce moment-là, à minimiser le rôle du CNR. Comme si on avait besoin d'analyser des images d'actualité pour le savoir... En fait, l'un des trois auteurs finit par conclure qu'on n'en sait rien : si ça se trouve, le Général faisait signe aux photographes et aux badauds de se tenir à distance !

C'est un bouquin subventionné, en plus : publié "avec le soutien de la Fondation de la Résistance". Parce que les Français, ils ont tous égorgé un guestapiste de leurs mains et ils se gargarisent avec "le programme du CNR", mais s'il fallait écrire, sur le sujet, un livre suffisament bon pour qu'il soit éditable sans subventions...

En fait, c'est un bouquin d'État. Il fait suite à une "journée d'études" organisée à l'Assemblée nationale par la Fondation de la Résistance, avec le concours du Comité historique de la Ville de Paris et du musée de la Libération de Paris.

Non seulement il n'apprend rien de nouveau sur le CNR ou son programme, mais il entretient la fiction d'un organisme rigoureusement représentatif de toutes les tendances de la population française, où les communistes auraient joué un rôle tout à fait secondaire. Alors que de véritables historiens, eux, ont montré que le CNR a été noyauté par le PCF pour tenter de prendre l'ascendant à la Libération.

En conclusion du livre, le haut fonctionnaire perpétuel Jean-Noël Jeanneney nous gratifie d'une postface qui se termine sur une citation du général de Gaulle : "Le marché n'est pas au-dessus de la nation et de l'État. C'est l'État, c'est la nation qui doivent surplomber le marché."

C'était bien là le but de l'opération : nous expliquer, à l'heure où la France possède un quasi-record du monde de la dépense publique, de la dette, de la pression fiscale, de la dépense sociale et du nombre des fonctionnaires, que l'État est sacré, que le Fonctionnaire est son prophète et que nous lui devons obéissance. Et impôts.

À défaut de quoi, vous êtes de gros nazis.

Cela étant, un autre monde est possible. Il existe des intellectuels remarquables. Il faut juste les chercher, avec un flingue et une fourchette à escargots. Car ce serait un crime, moral et politique, de se complaire dans la déploration exclusive de la décadence.

Lisez, par exemple, la remarquable analyse en trois volets de la révolution trumpiste publiée par Philippe de Lara sur Desk Russie (le trumpisme est bel et bien une idéologie révolutionnaire).

On lira aussi, avec profit, les livres des vieux mâles blancs, morts. C'est l'intérêt de l'intellectuel quand il est de compétition : ses enseignements traversent les âges.

Ainsi, c'est le bon moment pour relire (**) La Société ouverte et ses ennemis. Écrit en plein milieu de la Seconde Guerre mondiale par le Juif autrichien Karl Popper exilé en Nouvelle-Zélande, et publié en 1945, il constitue tout simplement la base philosophique de l'ordre international mis en place par l'Occident à la Libération, cet ordre auquel la seconde invasion de l'Ukraine et le second avènement de Donald Trump ont mis fin.

L'idéal politique de Karl Popper, c'est précisément cette social-démocratie née en 1945 qui est en train de mourir sous nos yeux, ayant épuisé son efficacité historique.

Mais si Karl Popper est un véritable intellectuel, lui, c'est que ses 750 pages renferment non seulement la préfiguration des espoirs formidablement réalisés de l'après-guerre, désormais obsolètes, mais aussi les méthodes pour inventer le monde politique occidental que nous devons nous appliquer à lui faire succéder.

Car il y a, dans sa philosophie, à la fois les principes libéraux sans lesquels l'Occident disparaîtrait dans le chaos tribal et impérialiste qui veut sa perte, et l'esprit de responsabilité qui peut lui permettre de mater ce dernier.

Écrivant à son éditeur pour refuser les coupes que celui-ci lui demandait, Karl Popper se justifiait ainsi : "Ce livre est écrit avec un soin particulier. Je ne connais pratiquement personne d'aussi scrupuleux et consciencieux que moi à l'égard du moindre détail. En conséquence de quoi, tout le monde reconnaît immédiatement que le livre atteint un degré rare de lucidité et de simplicité."

À première vue, il y a là un degré d'arrogance rare, à côté duquel Michel Onfray ou Bernard-Henri Lévy font figure de moines cisterciens. Cependant, vérification faite, ces propos sont parfaitement exacts.

Au fait, qui était l'élève de Karl Popper ? Un certain George Soros, dont les Open Society Foundations empruntent leur nom au titre anglais de l'ouvrage de Popper : The Open Society and Its Enemies.

Comme je l'ai déjà dit ici, George Soros n'a pas fait que des sottises. Il a aussi été un ennemi redoutable, et victorieux, de la Russie communiste. Et c'est bien pourquoi les lécheurs compulsifs du nabot sanguinaire de Moscou le haïssent à ce point.
______

(*) Je vois que ce gazier s'inspire, entre autres, de Thomas Sowell. Excellente référence...

(**) L'intellectuel français ne lit jamais ; il sait déjà tout en sortant du ventre de sa mère, il ne fait que "relire".

Axelle D

@ Lodi

Les clichés et préjugés racialistes de Lucile concernant les femmes noires (dont feraient partie les métisses selon la doxa nord-américaine) ne méritent pas que l'on s'y attarde. D'autant que d'autres enquêtes concernant le sex-appeal des femmes contredisent totalement ses allégations.

https://www.lovesita.com/post-libres/attirance-sex-appeal-femmes-noires

Par ailleurs, cette dame semble s'en tenir au seul métissage racial qui pour elle se résumerait à des couples dominos où l'un a la peau claire et l'autre foncée. Elle ne considère donc que les apparences sachant que le seul métissage qui pose actuellement problème chez nous (en France) est le métissage sociétal et/ou culturel, dès lors que la partie rapportée entendrait vouloir imposer des pratiques religieuses ou culturelles venues d'ailleurs.

À moins qu'elle ne souhaite en revenir à une époque pas si lointaine que j'ai bien connue, notamment au Texas où les mariages interraciaux entre Noirs et Blancs étaient interdits dans 17 États du Sud des États-Unis, avant que cette loi aberrante ne soit abolie à la suite du Loving Act en 1967, sachant qu'il a fallu encore bien des combats pour que ce droit au libre choix de son conjoint soit appliqué partout.

Lucile

@ Lodi

Merci.

Effectivement ce que je trouve affolant, c'est l'arrivée massive de plus de 1000 personnes par jour, majoritairement des hommes, et surtout de culture musulmane. C'est une question de proportion, et de rapidité. L'aspect illégal et incontrôlé de leur inclusion dans la société est aussi particulièrement dérangeant, cela se fait contre les lois et contre la volonté des habitants.

Pour en revenir au métissage, il n'exclut pas les tensions sociales et ne met pas fin au racisme, bien au contraire. Ce n'est pas la solution à nos maux, ni un remède contre la violence de la société, comme une idéologie à l'eau-de-rose voudrait le faire croire. Les femmes de couleur sont d’ailleurs celles qui en souffrent le plus.

« Aux États-Unis, par exemple, les statistiques confirment qu’au niveau des mariages, les hommes noirs vont bien moins se marier à l’intérieur de leur groupe racial que les femmes noires par exemple….D’autres chercheur.e.s se sont penchés sur le cas des applications de rencontres (…) en tentant une expérience : demander à des hommes issus de différentes communautés de hiérarchiser leur type de femmes, des plus désirables au moins désirables, en matière d’appartenance communautaire. Un constat : quel que soit l’homme interrogé et son origine, les femmes noires n’arrivent jamais en premier. Y compris pour les hommes noirs. Et non seulement elles ne sont jamais citées comme “plus désirables” ou “plus recherchées” sur les applications de rencontres, mais en plus elles arrivent bien plus souvent en dernier choix. Le bas de l’échelle. Enfin certaines recherches ont permis d’évaluer le taux de réponse sur les applications de rencontre en fonction de l’appartenance raciale. Et il s’avère que quel que soit le receveur, les femmes noires sont celles à qui on répond le moins. Ainsi sur le marché des rencontres sexo-affectives, les femmes noires sont les moins recherchées. Celles que l’on contacte le moins. Et celles qu’on n’envisage pas pour fonder un foyer ou avoir une relation amoureuse ».

https://neoquebec.com/pourquoi-les-athletes-noirs-ne-sortent-quavec-des-femmes-blanches/

Si Axelle D était une femme noire, peut-être verrait-elle le métissage entre Blancs et Noirs d’un autre œil.

Lodi

@ Lucile
@ Axelle D

Je pense que ce qui terrifie Lucile est que le métissage soit imposé aux gens : rien de ce qui est forcé sans raison absolue n'est bon. Elle a dû oublier de le dire tant c'est évident, avec une sorte de réserve britannique.

Au fait, j'ai adoré ses commentaires sur "je préférerais ne pas" !

Tout ce qui est imposé aux gens sans que ce soit une obligation pour le bien de tous comme dans la crise du Covid, ou celui des citoyens en cas de guerre, doit évidemment être repoussé, que ce soit l'ouverture ou la fermeture d'un pays ; aux nationaux de décider.

Je dirais que comme d'habitude, c'est en abusant de leur pouvoir que les gouvernants divisent le pays : entre ceux qui pour une raison ou pour une autre laissent passer l'abus et les autres.

Sinon, le métissage n'est ni bien ni mal, ainsi dans les pays occidentaux on n'a pas vu la société devenir pire avec lui, de même que le Japon ne sombre pas pour son peu de mélange avec l'extérieur, plus insulaires que les Britanniques, ce qui n'est pas peu dire.

Toute règle a ses exceptions, s'il est un ingrédient des plus dispensables dans un melting-pot, c'est l'immigration musulmane, celle qui innove en nous rendant le mal pour le bien. Une minorité ? et alors, j'ai déjà rappelé aux oublieux qu'une minorité pouvait subvertir une société, et c'est le fait de se maintenir libre qui doit guider notre politique.

Axelle D

@ Lucile la terrifiée par le métissage

Voilà ce ce que le métis Alexandre Dumas répliquait aux gens comme vous le questionnant sur ses origines et tellement persuadés de leur supériorité blanche :
"Mon père était un mulâtre, mon grand-père était un nègre et mon arrière-grand-père était un singe. Vous voyez, Monsieur : ma famille commence où la vôtre finit."

J'ajoute qu'en raison de vos préjugés vous rendez (sans manifestement vous en rendre compte) un fier service à Méluche qui ne demande qu'à diviser pour régner et apportez donc de l'eau à son moulin.

Florestan68

Cher Philippe Bilger,

J'approuve totalement votre analyse.

Cela étant, avec JLM, il ne faut pas chercher midi à quatorze heures. Sa posture cynique électoraliste s'appuie sur le Grand Remplacement et la Grande Déculturation en cours.

Elle s'appuie aussi sur la domination qu'il exerce sur une gauche compromise avec le macronisme et sans dirigeant charismatique comme lui.

Enfin son agressivité trouve sa source dans le ressentiment provoqué par l'État-providence qui fait de nous des victimes et des créanciers, d'où la haine dont il fait preuve et qui trouve un certain écho à gauche.

Lucile

@ Tipaza
"Mélenchon lui, a pensé le futur, et son projet est terrifiant en ce qu'il a de destructeur de la société actuelle pour bâtir une autre société métissée, changeant non seulement les règles économiques mais aussi la population".

Il est certes le seul à le dire et à s'en vanter.

Mais c'est le projet de toute la gauche ("une chance pour la France") ; c'est le projet des membres et soutiens de Renaissance, lesquels ont préférer s'allier à Mélenchon plutôt qu'à la droite pour se faire élire après le coup de génie de la dissolution, et cela au nom d'un "cordon sanitaire" dont l'appellation médico-policière aurait pu être inventée par Mao ; et je ne suis pas loin de penser que c'est aussi le projet d'une partie des LR, au moins par omission, LR qui depuis l'arrivée d'Emmanuel Macron au pouvoir passent leur temps à entremêler leur état-major avec le sien, tous d'accord pour garder les yeux obstinément fermés sur les arrivées en masse d'immigrants illégaux.

Et je suis bien d'accord avec vous, leur projet a quelque chose de terrifiant.

Vamonos

Je ne suis pas en colère, cela ne va pas changer ma vie et l’impunité du Bottin Mondain est une constante.
Mais le petit peuple n’est pas dupe et moi non plus.

L’affaire du financement de la campagne électorale de Mélenchon est toujours dans les limbes d’une juridiction quelconque. On ne sait même plus de quelle élection il s’agit.

L’affaire des œuvres d’art et des trésors archéologiques égyptiens est toujours officiellement en cours d’instruction ou pas. Un sarcophage en or a été restitué à l’Égypte entre-temps. La filière avait été remontée patiemment par un enquêteur américain. Le Caire, Dubaï, Hambourg, New York, les certificats d’authenticité étaient signés par une sommité française, un spécialiste au-dessus de tout soupçon. Son mari est aussi mis en examen.

Mélenchon, Kunicki et compagnie sont intouchables.

Giuseppe

Les élections municipales à Paris sont bien loin de chez nous... Quoique... Mais Rachida Vorace ne nous mérite pas et en plus elle mange à tous les râteliers. Ses électeurs sont des veaux, assez de ces rapaces voleurs de tout ce qui brille. C'est notre pognon, celui cher à Nanard. Et dire qu'il a sa statue au Vélodrome, les gens sont fous, pas tous quand même, mais quand la réalité dépasse la fiction.
Comment penser élire des personnes qui ont les pieds dans la boue ?

“Tous les arts ont produit des merveilles : l’art de gouverner n’a produit que des monstres.”
Louis Antoine de Saint-Just / Discours sur la constitution à donner à la France.

Kardaillac

Jean-Luc Mélenchon n'est qu'un tribun de préau qui pousse au chaos pour nous en sauver derrière. Sauf que son audience électorale et sociale est trompeuse.
À part une poignée d'excités avides de pouvoir gérer les gens à leur guise, les "masses laborieuses et démocratiques" ne le comprennent pas et ne doutent pas qu'il ait un agenda personnel pour lui et sa copine. Même non élu maintenant, il est entré dans la Casta sinistra.

Tipaza

@ Achille | 17 juin 2025 à 06:58
"Ben oui, vous aussi vous l’êtes ( prévisible) de temps en temps…"

Ah, mais chez moi c'est une qualité, ça prouve que j'ai de la suite dans les idées.
Bon allez, on ne va pas jouer au ping-pong verbal, je vous laisse la balle de match, et j'en resterai là.

Pour ce qui est des intellos, parfois je me dis que Mao Zedong qui préconisait la rééducation par le retour aux champs, avec la pioche et la pelle, n'avait pas tout à fait tort.
Et j'aurais été bien malheureux.

Achille

@ Tipaza | 16 juin 2025 à 23:24

Dommage que vous vous soyez limité à ma dernière phrase que j’avais mis en guise de boutade et non pas sur ma vision toute personnelle que j’ai de l’intellectuel qui méritait davantage votre attention.
À noter que le terme "intellectuel" remonte à l’affaire Dreyfus (je vous laisse le soin de vérifier sur Internet). En fait avant cette affaire, on parlait plutôt de philosophes, de penseurs et parfois d’érudits car les intellectuels l’étaient vraiment à cette époque, ce qui n’est plus forcément le cas aujourd’hui. On aurait plutôt tendance à utiliser le terme de "sachants", ces gens qui sont plus préoccupés d’étaler le savoir qu’ils ont laborieusement puisé dans les livres que d’exprimer une idée qui leur soit vraiment personnelle.

Je vous sortirais bien la phrase du philosophe Montaigne, (un vrai intellectuel celui-là) qu’affectionne Michel Deluré : "Mieux vaut une tête bien faite qu’une tête bien pleine", mais vous allez encore me dire que je fais dans "le prévisible".
Ben oui, vous aussi vous l’êtes de temps en temps… : )

Tipaza

@ Achille | 16 juin 2025 à 20:28
"la phrase de Michel Audiard (...) : "Un intellectuel assis va moins loin qu'un con qui marche.""

Cher Achille, vous êtes terriblement prévisible. Me croirez-vous si après avoir lu le billet, je me suis dit, in petto, "à tous les coups Achille va nous sortir la boutade d'Audiard".
J'ai été surpris de voir qu'elle n'apparaissait pas dans votre précédent commentaire et j'en suis venu à douter de mon inspiration, mon intuition, en un mot de moi-même. Dans ma grande mansuétude je vous pardonne tout de même de m'avoir fait douter un instant de mon infaillibilité.

Plus sérieusement, j'ai dit que JLM, qui a les onze défauts que Lucile a listés, et qui m'ont fait bien rigoler, est aussi un intellectuel.
Non pas parce qu'il a lu Lénine, mais parce que son projet de société est pensé, bien pensé et soigneusement mûri.
Il y a bien longtemps que nous n'avions pas eu un candidat avec un projet aussi bien bâti.

Sarkozy cherchait le pouvoir par vanité et aussi je pense pour compenser un complexe d'infériorité, ce qu'il a fait par l'action, qui s'est révélée brouillonne.

Hollande n'avait pas de projet. Son anaphore en était la démonstration. À ce niveau, détailler son action future prouvait qu'il n'avait rien de fondamental à dire. Il cherchait le pouvoir comme on joue au poker, il gagné la première donne, et n'a pas osé relancer la seconde.

Quant à Macron, son "en même temps" est celui d'un ado attardé qui s'imagine qu'on peut faire deux choses à la fois et croit que l'adage "vouloir c'est pouvoir" est vrai.

Mélenchon lui, a pensé le futur, et son projet est terrifiant en ce qu'il a de destructeur de la société actuelle pour bâtir une autre société métissée, changeant non seulement les règles économiques mais aussi la population.
Il y a du Robespierre en lui, et si on ne peut le soupçonner d'un génocide à la vendéenne, on peut hélas penser à un grand remplacement qui en serait l'équivalent.

Comme c'est un intellectuel, il lui arrivera ce qui arrive à tous les intellectuels bâtisseurs de révolution, psychorigide il ne pourra pas négocier le réel du pouvoir, et donc il sera éliminé, purgé par quelqu'un de son entourage moins intello, mais plus dans l'action et le charisme.
Rima Hassan pourrait être celle qui l'effacera le moment venu.

Lodi

Le salut viendra peut-être en partie du ciel, ce qui ne veut pas dire des dieux, évidemment, mais de la foudre :

https://www.franceinfo.fr/replay-radio/bientot-chez-vous/un-drone-paratonnerre-teste-au-japon_7259316.html#comments-embed

Une société peut ce que son énergie lui permet de faire : capter celle des orages délivrerait tous les pays frappés par la foudre. Le salut n'est pas de se priver de ronger ou de se disputer les même éternels os mais de créer de nouvelles ressources. La foudre ! D'abord on y a vu un signe divin, puis on a appris à en protéger des bâtiments, et tandis qu'on perfectionne le bouclier, on songe à la prochaine étape. On ? le Japon...

La France se gargarise du fait que ses mots vont changer le monde, tu parles, d'autres n’esquivent pas de se battre pour la liberté tandis que notre pays fut attentiste durant la Seconde Guerre mondiale, l'Ukraine se bat pour rester libre, tandis que nous croyons nous mouvoir dans le ciel des idées, d'autres font quelque chose de réel avec le ciel.

L'être humain a avancé par la technique, étant l'animal qui fait un outil avec un autre outil, de même que l'Homme a conscience d'avoir conscience d'exister. Ce n'est pas de se battre avec d'autres groupes comme dans des groupes de rats, ce n'est pas de se priver, et pourquoi pas hiberner comme les ours par décret de l'État ou de quelque autorité morale qui le fait progresser, mais de tailler les pierres puis la foudre.

Achille

@ Tipaza | 16 juin 2025 à 16:04

Le problème des intellectuels (ou présumés tels, comme Mélenchon) est leur rapport avec la rationalité et donc avec la crédibilité.
Ces gens, souvent très cultivés, n’hésitent pas à faire référence à des philosophes éminents, mais dont on se demande parfois s’ils ont bien saisi le contenu de leur pensée (*).
En fait ils ponctionnent certains passages de ces illustres auteurs qui correspondent à leurs propres concepts. Passages qu’ils citent doctement mais qui sont totalement sortis de leur contexte et qu’ils enveloppent dans des sophismes incompréhensibles.
Mais qu’importe ! Ces phrases ajoutent au côté "savant" de leur démonstration alambiquée et généralement fausse.

Après tout un intellectuel se doit d’être abscons pour impressionner son auditoire et ses éventuels lecteurs.
Ce qui peut expliquer la phrase de Michel Audiard dans le film "Un taxi pour Tobrouk", exprimée par Lino Ventura : "Un intellectuel assis va moins loin qu'un con qui marche."
Et là Michel Audiard ne s’est pas trompé !

(*) Karl Marx à la fin de sa vie ne disait-il pas qu’il n’était pas marxiste…

Tipaza

Difficile de faire un commentaire après un billet très explicite et le commentaire de Lucile | 15 juin 2025 à 21:24 dans lequel JLM est habillé pour les saisons futures, dans les siècles des siècles. Amen ;-)
Un petit point de divergence tout de même : Jean-Luc Mélenchon se veut un intellectuel et je crois qu'il l'est, et c'est peut-être sa faiblesse dans les conditions politiques actuelles.

Un point à éclaircir avant tout, c'est de définir ce qu'est un intellectuel.
La définition la plus brutale, et la plus vraie littéralement : un intellectuel c'est un individu, le plus souvent de gauche ou de l'extrême centre, qui ne fait rien, ne sait rien faire de ses mains, sauf écrire.

C'est déjà une lacune en soi, puisque la main est la caractéristique de l'humain, avec le pouce opposable aux autres doigts, ce qu'aucun autre mammifère ne possède, pas même les grands singes dont Aliocha 07:56 prétend qu'ils sont ses frères, ce que je veux bien croire.

Ceci posé il y a plusieurs sortes d'intellectuels, comme il y a plusieurs sortes de singes.
Le stade inférieur est celui du lecteur du Monde et de Libération se contentant d'approuver les élucubrations de journalistes gauchistes incultes.
Même si cette espèce est très répandue et possède, hélas, le droit de vote dont elle use et abuse, elle est inopérante dans le domaine de la pensée.

Au-dessus vient une population plus prolifique, à laquelle appartiennent entre autres les journalistes, précédemment cités, qui observent le monde et en rapportent ce qu'ils voient, souvent mal ou très mal, parce que leur vision est altérée par les filtres que l'on dit cognitifs alors qu'ils transmettent au contraire l'ignorance préconçue.
Ils sont dangereux, mais pas trop, parce que trop faibles et trop indolents pour agir.

Vient enfin la grande caste, des vraies, des purs, de ceux qui observant le monde, également au travers de leurs filtres "acognitifs", se croient en mesure de le changer pour en faire un meilleur.

C'est à cette dernière catégorie qu'appartient JLM.
N'oublions pas que dans son délire de pouvoir il a écrit un livre dont le titre "Faites mieux !", est une réponse - en toute modestie - au titre d'un livre écrit par Lénine et qui s'intitulait "Que faire ?". JLM se prend pour le Lénine des temps modernes et le dit en remplaçant le "?" de Lénine par un "!", fallait y penser.
Évidemment l'analyse de JLM est aussi fausse que celle de Lénine et entraînera les mêmes catastrophes si par malheur elle était mise en oeuvre, ce que Dieu ne veuille.

Tous ces intellectuels se trompent.
Ils se trompent dans leur analyse et surtout ils se trompent dans l'illusion d'en tirer des conclusions définitives.
Ils ne peuvent que se tromper, parce que notre vision du monde est largement incomplète.
Cette incomplétude n'est pas due à la personnalité, la compétence ou pas de tel ou tel intellectuel, elle est de nature structurelle. Notre description du monde est floue, la complexité nous échappe.

C'est un physicien, Ludwig Boltzmann, qui le premier compris que notre vision du monde était floue, au sens de l'incomplétude. Il a démontré que l'entropie qui gouverne l'évolution de l'univers n'était qu'une mesure du nombre de configurations différentes qui nous échappent. Sa formule d'une simplicité qui se rapproche de celle d'Einstein, sur l'équivalence masse-énergie, a été gravée sur sa tombe.

Le malheureux était maniaco-dépressif, comme on dit à présent. Sa femme pleine de tendresse à son égard l'appelait son "doux trésor dodu". Hélas il a fini par se pendre, ce qui ne risque pas d'arriver à nos intellectuels, qui ne connaissent pas le doute, surtout quand ils se trompent.
C'est l'avantage de l'ignorance et des ignorants, ne l'oublions jamais.

Metsys

Votre analyse est validée, Monsieur Bilger. Difficile de faire autrement, car quand j'examine le monde des réseaux sociaux et leur influence sur la vie politique en général et sur une certaine gauche en particulier, j'ai envie de revenir au volumen, au calame et aux souverains lagides.

Cependant, dans le genre de l'emphase intellectuelle qui "s'étend, s'enfle et se travaille" afin d'égaler la lettre ouverte de Zola, les exils hugoliens ou les expéditions malruciennes, l'épopée autocélébrée de BHL à Sarajevo a établi il y a trente ans un record qui n'est pas près d'être battu.

Aliocha

On a les intellectuels qu'on peut pour justifier l'injustifiable, le monde à feu et à sang en résulte inexorablement.

Glucksman le reconnaît, les LFI ont travaillé et tirent les enseignements de la domination occidentale, bilan écologique et social compris qui en acte la fin.

Avec elle, le trotskisme obsolète de leur chef sera englouti comme l'incapacité des révolutions à prendre conscience que changer de caste dominante ne résout pas le vice des grands singes que nous sommes, incapables d'en prendre la mesure à sans cesse en répéter le cycle destructeur.

Les peuples occidentaux intègreront-ils qu'ils ne peuvent plus, à 20 % de la population mondiale, consommer 80 % des ressources ?
Les émergents admettront-ils qu'il est impossible d'imiter cette aberration sans épuiser notre planète tout en nous auto-intoxiquant avec nos déchets ?

Voilà un beau problème de santé mentale que les nouvelles technologies devraient nous permettre de résoudre, quand enfin nous aurons compris qu'avec des ressources limitées, nous n'avons d'autre solution, si réellement nous désirons la paix, d'en limiter la consommation effrénée pour mieux en partager le fruit, définissant enfin l'économie des besoins plutôt que celle de l'offre du désir impérial, qui ne sait se formuler qu'en terme d'oppression, imposture de toutes les dominations.

Nous y sommes, les termes du choix sont clairement formulés : la liberté, sûrement, l'égalité, certes.
À quand la fraternité ?

Lucile

Je ne considère certainement pas J.-L. Mélenchon comme un intellectuel. Son métier, c'est la politique. Il a trouvé le créneau qui lui permettait d'avoir sa place sur l'échiquier politique, et il l'occupe sans retenue.

Compte tenu de ses ambitions, il ne se trompe pas, ou alors il fait exprès de se tromper.

Il a atteint un niveau de réussite professionnelle, de notoriété, et sans doute de bien-être financier qu'il n'aurait atteint dans aucune autre profession, intellectuelle ou autre. C'est un politicien, un opportuniste, un roublard, coléreux, excessif, madré, manipulateur, revendicatif, histrionique, agité, pas très rassurant à l'image de son électorat. Avec celui de MLP, son parti est peut-être celui où la cohérence est la plus grande entre le chef et les adhérents. On peut penser que cela explique leur succès électoral, certainement plus que la qualité de leur production intellectuelle à mon sens.

genau

Non, non, Mélenchon n'a pas tort. Hassan vaut bien Hugo, mais en petit, comme Napoléon III par rapport au premier.
Pour autant, la Syro palestinienne, etc. n'y gagne pas en valeur ni en génie mais fait une pâle imitation de la grande illusion hugolienne. Hugo a raffiné son exil, très théorique, n'a jamais souffert de rien et a fracassé sa famille. Il y a produit des oeuvres majeures, nimbées de souffrance alléguée. La légende républicaine a fait le reste. Rima a cultivé la martyrologie, comme la résistance communiste en 1940, l'une gratuitement, l'autre avec usure.

Personnages odieux: Hugo avait heureusement du génie bien à lui, du haut duquel il a piétiné sa famille pour finir à Villequier. Rima va poursuivre sa navigation erratique jusques aux bancs de l'Europe où elle retrouvera ses compagnons d'imposture. On retiendra d'elle qu'elle n'avait pas emporté de secours pour les pauvres gens: seulement quelques biscuits et le désir de subir la dure loi israélienne. Ça aura duré 24 heures, navigation de plaisance mise à part, Hugo creusa la tombe de sa famille plus longuement. L'un et l'autre sont, à cet égard, des imposteurs.
Le peuple, l'opinion ne s'y sont pas trompés, pas plus que Gide à qui on demandait quel poète français était le plus grand, et qui répliqua: "Victor Hugo, hélas" ; l'apophtegme ne vaut pour la petite dame au keffieh sauf qu'elle devrait trouver un autre barde plus cultivé pour être célébrée.

Michel Deluré

JLM appartient à cette espèce que je qualifierai d'intellectuels imposteurs qui usent de leur statut d'intellectuels pour élaborer des théories de l'esprit dont ils savent parfaitement qu'elles sont erronées mais dont l'objectif final est en fait de tromper une part aussi importante que possible de ceux qui les écoutent.

Le danger est qu'à la longue, à force de seriner théâtralement leurs théories, piégés dans l'engrenage de leur stratégie, ces intellectuels finissent par se convaincre eux-mêmes insidieusement de la réalité des propres constructions de leur esprit. Ce qui n'était initialement que théorie en devient pour eux certitude au point de les déconnecter des réalités mais en embarquant malheureusement dans leur sillage ceux qui ont la naïveté de succomber à leurs thèses.

Abusant de leur condition pour laisser entendre qu'ils détiennent la solution à tous les problèmes, ils oublient qu'entre l'ignorance absolue et le savoir absolu il existe une place et immense pour le doute et le progrès des connaissances.

JLM, qui ne peut ignorer la leçon de modestie de Socrate qui « sait qu'il ne sait pas », ferait bien de méditer ce propos de Montaigne : « La peste de l'homme, c'est l'opinion de savoir […] L'impression de la certitude est un certain témoignage de folie et d'incertitude extrême. »

Valéry

C'est quand même bizarre, les médias et leurs suppôts s’évertuent à nous décrire un Mélenchon qui se trompe constamment, mais quand il est là, pour donner l’échange, ce sont eux qui finissent à terre, balbutiants et gênés. Et ça, on oublie.

Monsieur Bilger, pourquoi ne pas l'inviter s'expliquer ; après tout, un argument démonté avec la justesse qui vous caractérise vaudra toutes ces supputations concoctées dans son dos.

Loin du champ de bataille, les intellectuels se trompent, en effet. Endossez l'armure et donnez l'exemple.

caroff

"Ce qui est très éclairant dans la réflexion de SF est qu'elle s'appuie sur un certain nombre de travaux scientifiques et sociologiques dont les conclusions sont unanimes : un intellectuel est voué à dépeindre la réalité comme un enfer pour justifier ainsi le rôle qu'il se prête : devenir le justicier qu'on espérait pour rénover de fond en comble une société insupportable. S'il la voyait, il ne pourrait plus l'annoncer !"(PB)

Je ne sais pas si le qualificatif d"intellectuel" s'applique aux scientifiques, notamment les spécialistes de l'écologie appliquée, qui nous alertent sur les risques encourus par des populations qui feraient fi de leurs constats annonciatrices de funestes perspectives.

Les scientifiques invalident, souvent, parfois, des décisions politiques ou des pratiques de la société qui peuvent ou doivent être remises en cause.

C’est alors l'honneur du politique que de remettre en question des trajectoires économiques ou des trajectoires sociales sur la base des données scientifiques : ce n'est pas le messager qui devrait être blâmé mais celui qui se bouche les oreilles !

Le malheur est que le message et les recommandations des scientifiques sont sabotés par les "écolos" politiques qui se servent de leurs constats non pas pour amodier notre façon de produire et de consommer mais pour combattre et tuer le système capitaliste et plus généralement l'économie de marché : les comparaisons internationales illustrent à merveille ces impostures : les pays les plus écolos sont ceux qui ont le plus haut niveau d'accès à l'information et le plus haut niveau de certification scientifique.

On est loin de Mélenchon qui est aussi "intellectuel" que moi évêque !

hameau dans les nuages

Jean-Luc Mélenchon ne se trompe pas. Ce sont nos intellectuels qui se trompent, à bon ou mauvais escient. Il a simplement changé de cheval, passant de la mule ouvrière s'embourgeoisant au cheval de l'apocalypse judéo-musulmane et cela en bon trotskiste.
Et nous, les "pantalons à une jambe", de subir leurs délires.

Ah ces intellectuels sachants circonspects en train de théoriser à la vue d'un clou et d'un marteau… pour cacher leur peur panique d'avoir à s'en servir. On les a vus, de droite comme de gauche, réunis "Aux Deux Magots" de la haute finance internationale quand il s'est agi de vacciner les masses laborieuses pour se préserver eux-mêmes de ses conséquences. Là, ils ont fait campagne ! "Tous ensemble !" "tous ensemble !" jusqu'à l'extrême droite mariniste voulant éviter le débat sur les effets secondaires. À croire que les sprinklers à pognon les ont aussi arrosés.

A queste !

Michel Le Séac'h

Les erreurs de l'intellectuel ne procèdent pas tant de son désir de "devenir le justicier qu'on espérait" que d'une pression sociale. Comme le montre Samuel Fitoussi, l'erreur permet d'intégrer la société des intellectuels et plus encore, réciproquement, la crainte d'être exclu empêche de reconnaître l'erreur : "Pourquoi l'adhésion à des idées fausses permet-elle de démontrer efficacement sa loyauté envers le groupe d'appartenance ? Parce qu'elle envoie un signal : je suis plus fidèle au groupe qu'à la réalité" (p. 193 ; Samuel Fitoussi signale qu'il doit cette idée au psychologue cognitiviste Steven Pinker). Et finalement, cela dit peut-être quelque chose de Jean-Luc Mélenchon, qu'on dit très attaché à la fidélité inconditionnelle de son entourage et prompt à l'exclusion : ses énormités pourraient lui servir à secouer le cocotier de ses proches, pour vérifier qui est vraiment fidèle.

Achille

Pour ma part je n’ai jamais considéré J-L Mélenchon comme un intellectuel (*).
J’aurais plutôt tendance à le comparer à ces camelots de foire expo qui grâce à leur bagou parviennent à attirer le chaland. Cela marche plutôt bien et pas seulement avec les nigauds.
Mais dès que l’on rentre dans le domaine de la politique, il convient de prendre ses distances avec ce genre de personnage qui est capable de dire une chose puis son contraire quelques années plus tard, ainsi que le montre cet entretien qui date de 2012.

Que s’est-il passé entre-temps pour arriver à une telle volte-face ? Mystère !
Oser comparer Rima Hassan à Victor Hugo ou encore à Jean Moulin, démontre que le pauvre Mélenchon a perdu contact avec la réalité et surtout avec l’Histoire.
Comment affubler du terme "intellectuel" ce personnage aux portes de la folie ?

(*) Expression pompeuse pour désigner une personne, généralement cultivée, mais par forcément, qui élabore des idées censées éclairer les misérables béotiens que constitue la majorité de la population.

revnonausujai

Les intellectuels, tels que les décrit notre hôte, se veulent des conseillers de l'ombre de politiques dont ils tireraient les ficelles, voire des deus ex machina.
Ce n'est pas le cas de Mélenchon, crapule bouffie d'orgueil, qui veut personnellement le pouvoir pour l'exercer en satrape tyrannique.

Lodi

Bref, des clercs qui disent qu'il y a un enfer et qu'ils vont nous mener au paradis. Il ne faut pas s'en méfier que parce qu'ils ont tendance à induire en erreur, mais aussi parce qu'ils se présentent comme un moyen obligeant de dispenser de penser, anticipant l'intelligence artificielle.
Sur ce dernier point, il y a une fiction qui m'a bien plu sur Internet - ainsi d'ailleurs que ses uchronies, soit dit en passant, donc :

https://www.youtube.com/watch?v=Nl9Ed_4-V9w

Il faut se méfier des maîtres à penser, comme dit l'autre :

https://www.traces.es/2015/04/19/nietzsche-sur-les-maitres-a-penser/

Il faut en prendre et en laisser : qui n'imite personne ? Il faut se méfier aussi de soi, de ses routines.
En somme, un maître à penser est comme un maître à danser ou d'ailleurs tout autre enseignant, il apprend quelque chose, même si pas forcément très fondé, un avis, mais il ne faut pas qu'il en profite pour tenter de faire des autres des pantins. Pour la bonne cause, pensent-ils probablement. Cependant les chefs de sectes les plus condamnées croient à leurs propres créations religieuses. Inutile de s'interdire de sortir de chez soi : tout est fait de pentes glissantes !

Marc Ghinsberg

« Si les intellectuels ne se trompaient pas et prenaient l'existence collective comme elle est, sans enlever la complexité des choses et des êtres, leur rôle serait moindre. Il y a dans l'approche de Samuel Fitoussi une sorte de compréhension résignée à leur égard : il faut leur pardonner car à quelques exceptions près (Orwell et Aron par exemple) ils ne pouvaient faire autrement. »

Sans prendre le temps d’une réflexion approfondie, je citerai deux autres exceptions : Camus et Bourdieu.

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