Les réactions du Premier ministre et du garde des Sceaux sur les peines légères, pour ne pas dire ridicules, prononcées à la suite des violences, vols, incendies et dégradations perpétrés depuis le 31 mai au soir sont tout à fait compréhensibles.
En réponse, avec une totale déconnexion par rapport à cette dénonciation politique et au sentiment populaire dominant, la procureure de Paris et le procureur général près la Cour de cassation ont d'une certaine manière cherché à théoriser cette mansuétude judiciaire en développant une argumentation provocatrice dans le contexte de ces événements commis en effet par des "barbares".
En ce qui concerne Rémy Heitz, personnalité estimable mais limitée par une conception de l'obligation de réserve substituant à l'audace nécessaire une prudente tiédeur, on peut regretter cet appel à la "sérénité", ce conseil de "laisser les magistrats travailler" et cette réflexion maladroite sur l'écart entre les images des exactions, sans la moindre équivoque pourtant, et leur représentation judiciaire. Même si, sur ce plan, il était évident qu'on ne pouvait juger les infractions accomplies sans tenir compte de la personnalité de leurs auteurs.
L'alternative était claire pour les magistrats en charge de ces affaires traitées en comparution immédiate. On appliquait des peines avec sursis et des amendes, sans même ces colifichets genre stages de citoyenneté, à des prévenus pour beaucoup jamais condamnés auparavant et se défendant avec la même tonalité fuyante et irresponsable. Ou alors on considérait - ce qui aurait été mon point de vue - qu'ils avaient participé, chacun à leur niveau, à une explosion collective de vols, violences et saccages et on les sanctionnait en conséquence au-delà même des réquisitions du parquet.
Toujours au sujet de ce deuxième magistrat de France, quel regret, hier, qu'il n'ait pas osé interjeter appel de la relaxe de l'ancien garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti devant la Cour de justice de la République. Et que François Molins et lui-même se soient laissé traîner dans la boue ces dernières semaines sans réagir dans le spectacle du même. Seul Patrice Amar également ciblé, assisté par Me François Saint-Pierre, n'ayant pas tendu l'autre joue !
Les polémiques de ces derniers jours, qui ont trouvé un écho médiatique fort sur le plateau de Pascal Praud (CNews), m'ont fait réfléchir sur une donnée qu'on oublie trop souvent - moi le premier - pour expliquer les discordances judiciaires entre la sévérité qu'on attendrait et la faiblesse de certains jugements.
Malgré la catastrophe qu'a représentée le Mur des cons et ses effets collectifs délétères sur l'image de la magistrature, malgré le détournement constant d'un syndicalisme purement professionnel opéré par le Syndicat de la magistrature, en dépit d'une impression ressentie et exprimée par beaucoup, je ne suis pas sûr que la politisation tellement invoquée des juges (malgré quelques exemples qui ont frappé l'opinion) soit la cause principale d'aberrations pénales qu'on peut résumer par le terme de laxisme.
Sans doute, malgré la fierté dont je ne cesse de rappeler l'obligation à l'égard de ce magnifique métier de magistrat - "raccommodant les destinées humaines" -, ai-je trop négligé un phénomène qui relève d'une sorte de perception d'un déclassement social, similaire d'ailleurs à celle d'un grand nombre d'avocats, qui ne permet plus aux juges de se poser en surplomb, en arbitres impartiaux, au-dessus de la mêlée sociale, des inégalités et des injustices de notre pays. Mais au contraire de s'y trouver impliqués, de sorte qu'ils comprennent trop bien des argumentations vicieuses tenant à la prétendue culpabilité de la société. Tout cela ayant pour conséquence une miséricorde judiciaire au bénéfice d'individus exonérés de tout.
S'il n'y avait pas cette intégration, à la pratique pénale, d'une solidarité à l'égard de tous ceux plaidant peu ou prou la responsabilité sociale, ajoutée à la conscience qu'ont beaucoup de magistrats de leur chute dans la considération publique, je suis persuadé qu'on n'affronterait pas régulièrement ces chocs résultant de décisions choquantes, désaccordées d'avec une intelligente rigueur souhaitée par une majorité de nos concitoyens.
Je vois dans ces dérives une sorte de lutte des classes au sens banal. Elle rend une part de la magistrature, de bas en haut et bien au-delà du syndicalisme partisan, trop sensible à des propos, à des discours et à des apologies évacuant la responsabilité individuelle au bénéfice d'un confusionnisme social. Alors que le judiciaire est du singulier, on le noie dans un pluriel qui aboutit, par exemple, à certains des jugements erratiques de la période suivant le 31 mai. Notamment je songe à un éducateur spécialisé impliqué dans ces transgressions et qui probablement retrouvera cette fonction pour laquelle à l'évidence il était si peu fait !
Au lieu d'opposer à ces dénaturations de la justice pénale une fermeté et un courage qui seraient validés sans le moindre doute, la haute hiérarchie judiciaire préfère se couler dans le lit d'un vague et mou soutien à l'élargissement du hiatus entre le citoyen et le magistrat. Il y a quelque chose de suicidaire dans cette entreprise qui fait perdre sur tous les tableaux : l'honneur de soi, la confiance du peuple.
Les barbares ne reculent devant rien.
Ils sont capables d’envoyer une bombe à un cabinet d’avocats. Pour rappel, la femme de l’accueil en était morte.
Ils sont capables d’envoyer une photo d’une petite fille devant son école avec une lettre anonyme pour prévenir de ce qui pourrait advenir au cas où le jugement ne plairait pas aux barbares.
Il n’y a pas que les faits, la réalité est globale, maximale et fabriquée.
Rédigé par : Vamonos | 13 juin 2025 à 01:07
Tôt ou tard les juges marron rendront compte de leur imposture au peuple français.
Rédigé par : Ramperi | 10 juin 2025 à 10:32
@ idem
Ah bon, je me suis fourvoyé, Lepage est une personne complexe que j'ignorais, de haut niveau, engagé dans la culture populaire et baladin ou balladin, comme on veut.
Quoi qu'il soit, je ne me reconnais en aucune façon dans ce personnage ondoyant et divers, itinérant de la politique culturelle. Donc, de plus fort : qu'avez-vous voulu dire ? Vous ne me répondrez jamais, en limite de billet magistral, ça n'a aucune importance, mon âge m'exonère de toute angoisse.
Rédigé par : genau | 09 juin 2025 à 20:35
@ hameau dans les nuages
Merci pour votre aimable commentaire. On y sent le personnage disert et cultivé, un peu avare peut-être de justification. Lapidaire, en quelque sorte, ce qui ne veut pas dire avoir l'air d'une pie, grièche possiblement, mais d'un caillou.
Je ne connaissais pas le baladin qui vous sert de référence, on a celles qu'on peut, mais la charge est amusante, bien que commune. L'exercice auquel il se livre fait partie de ces vieux entraînements qu'on donnait aux étudiants juristes pour leur apprendre à manier le n'importe quoi en répondant à n'importe qui, de façon abstraite, verbeuse de surcroît. Encore fallait-il, à l'époque, se justifier ensuite par une vraie proposition en remplissant les mots creux de connaissances vérifiables, ce que vous n'avez pas fait, c'est dommage. La référence n'en valait peut-être pas la peine.
Mon factum vous ayant "fait penser", j'aurais aimé en connaître le chemin, la justification mais sans doute n'était-ce qu'une manière ou plutôt une façon, lâchée d'en haut, au hasard du destinataire, tout en bas.
Rédigé par : genau | 09 juin 2025 à 13:15
@ genau | 08 juin 2025 à 19:26
À vous lire j'ai tout de suite pensé à Franck Lepage jonglant avec 10 mots pour discourir.
https://www.youtube.com/watch?v=LVqOC4fiHvk&ab_channel=sonietchkamusic
Rédigé par : hameau dans les nuages | 08 juin 2025 à 22:38
On peut vilipender beaucoup les magistrats, souvent en fonction des temps qui courent : Frédéric se vit bien répondre par le meunier de Potsdam qu'il y a des juges à Berlin.
Le gauchisme de certains, aujourd'hui, soulève quelques hoquets mais il s'agit le plus souvent de jeunes gens, qui n'ont encore pas vu grand-chose de l'immense diversité de la laideur des humains et en idéalisent les contours après avoir lu ou parcouru Lacan, mais pas Popper.
M. Soulard semble avoir bien analysé la situation, mais personne ne semble l'avoir commenté, dans quelque sens que ce soit.
En matière de justice, toute citation est bonne à glaner mais peut-on être heureux d'entendre dans les commentaires parler de Michel Eyquem (1550) sans se référer au cadre social et humain dans lequel ses propos s'inséraient ? Faut-il reprendre la Ballade des pendus (1500) ou relire les relations des territoires conquis par les Espagnols et Portugais au début du XVIe siècle ? S'étonner, au-delà, que les peuplades américano-colombiennes aient vécu au moment de leur découverte dans l'état d'innocence, hors de toute morale, réserve étant faite qu'ils étaient plutôt cannibales en toute simplicité ? Tu aimes ta maman ? Elle te faisait bien l'amour ? Eh bien, reprends-en.
Relisons le livre qui eut cinq éditions au XVIIe siècle : "Affreux, bêtes et méchants" de Staedtler, notamment sur la consommation des prisonniers abattus sur un simulacre de défense, parfois après plusieurs années de détention, mariés, géniteurs, mais n'ayant jamais quitté leur condition de cheptel.
L'homme est un assassin innocent, le prêtre demandant en confession à une femme si elle accomplit bien son devoir conjugal est un assassin de conscience, mais le tueur d'aujourd'hui est avant tout un crétin. Le bon sauvage est un mythe créé par un lâche profiteur de la société qui fera, par déconstruction d'Emile (1750), naître une société d'huîtres d'élevage.
La société n'en finit pas de croire en ses mythes, saoulée par des politiciens de tous bords accrochés aujourd'hui aux basques des diplômés fonctionnaires qui lui ont appris à tendre la main vers le pouvoir d'État, allant jusqu'à encenser le pire des assassins pour ne pas saborder en France le régime social "que le monde nous envie", qui a ruiné l'esprit de liberté. Qu'importait le sang des moujiks, des dizaines de millions de moujiks, pourvu que l'idéal socialiste demeurât ? Quelle importance l'ignominie maoïste quand les coupables, déclarés profiteurs, se chiffraient par dizaines de millions ?
Le moindre députaillon, d'extraction souvent fonctionnaire, n'a pas la moindre envie de changer autre chose que le papier de son discours : il n'y a que quelques ministricules, professionnels, qui, la mine sévère et le ton calibré, appellent à la réforme ????? en plantant un panneau en bordure de leur pré carré (défense d'entrer).
Pour exemple le discours de M.Target : "Je conclus, messieurs (sic) à ce que dans les circonstances présentes et pressantes dont nous sommes chaque jour plus pressés (on pourrait dire à chaque instant) il soit décrété par l'Assemblée nationale, quoi ? qu'en vertu de la plénitude de notre puissance on donne incessamment à l'empire l'union, la paix et la concorde, suivies du calme et de la tranquillité" (actes des apôtres 1789).
Rien n'a changé.
Un mineur en a tué un autre après un vol de casquette, dit-on, le présumé coupable est étranger, né en France, ils ont respectivement 16 et 18 ans, leur niveau d'éducation importe peu : toutes les cases discriminantes sont cochées mais on peut penser que toutes les défenses à venir sont déjà écrites, de l'émotion sociale jusqu'à l'ire après le verdict, quel qu'il soit.
L'évolution de la pensée politique, largement faite d'a priori, répétés à l'envi "par des gueux pour irriter des sots" trahissent le sens des mots ou le figent : parler de conservatisme engendre des corollaires : nazi, facho, réac, salaud, gros riche etc. sans aucune idée de ce qu'est le conservatisme, alors que les happy few qui savent très bien cela, tissent un discours peu compréhensible ou franchement mensonger, sachant que le temps de décrypter leurs contorsions et se rendre compte de leur inanité, la prochaine élection est là, et le temps des promesses est revenu.
C'est du moins ce qui se passe en France, le pays de la démocratie et de la liberté, le phare du monde, dont la liquidation judiciaire tient à la méchanceté fonctionnelle du mandataire et de son personnel, l'un, élu minoritaire, l'autre, subi.
Rédigé par : genau | 08 juin 2025 à 19:26
@ Xavier NEBOUT | 08 juin 2025 à 09:20
"On vous met une autoroute au fond du jardin, votre maison ne vaut plus rien, et vous n'avez rien à dire."
Pas forcément. Les tribunaux de l'ordre administratif appliquent le principe de l'égalité de tous devant les charges publiques, dont le respect du droit de propriété est une application (art.2 et 17 de la DDHC).
Rédigé par : xc | 08 juin 2025 à 18:51
@ Michel Deluré | 08 juin 2025 à 11:50
« Des prisons en nombre insuffisant, inadaptées (...) »
Et surtout trop souvent encombrées de gens venus d'ailleurs qui n'ont rien à faire en France.
Rédigé par : Exilé | 08 juin 2025 à 17:33
@ Michel Deluré | 08 juin 2025 à 11:50
Cela fait 40 ans que les gardes des Sceaux qui se succèdent nous promettent de nouvelles prisons, flambant neuves, respectant les normes sanitaires et sécuritaires.
Cf. Rachida Dati qui s’était donnée quatre ans pour résorber la population carcérale. C’était en 2008. Combien de prisons ont été construites depuis ? En 2012 on en était toujours au même point.
Ajoutons à cela les réticences de la population locale qui ne voit pas du tout d’un bon œil la faune que ce genre de maisons d’arrêt va immanquablement attirer dans leur voisinage.
En clair, des prisons oui, mais loin de chez soi.
Alors on fait comment ?
Rédigé par : Achille | 08 juin 2025 à 13:21
@ Achille 06/06/25 17:57
« La prison comme mesure de rétorsion a montré qu'elle est sans aucun effet sur leur comportement. »
Parlez-vous de la prison en général ou de la prison dans la situation où elle se trouve spécifiquement en France ? Des prisons en nombre insuffisant, inadaptées, pour certaines vétustes, insalubres, dotées de moyens matériels et humains souvent inadéquats, peuvent-elles remplir correctement leur mission ?
La prison n'est certes pas la seule réponse aux problèmes de violence et de délinquance et ne comptons pas uniquement sur elle pour éradiquer ceux-ci. Mais qu'en serait-il si la prison, j'entends une prison digne de ce nom, n'existait pas en tant que complément indispensable aux autres dispositifs de lutte contre cette violence et cette délinquance ?
La prison a un rôle nécessaire et indispensable à jouer pour peu bien évidemment qu'on lui en donne les moyens. C'est là le rôle de l'État mais hélas, comme trop souvent en France, l'État s'occupe de beaucoup trop de choses qui ne sont pas de son ressort et délaisse malheureusement celles qui lui incombent réellement.
Rédigé par : Michel Deluré | 08 juin 2025 à 11:50
@ Robert Marchenoir
Si l'État avait pour habitude de dédommager ceux auxquels il cause un dommage, on ne manifesterait pas de crainte de voir son patrimoine être dévalorisé.
On vous met une autoroute au fond du jardin, votre maison ne vaut plus rien, et vous n'avez rien à dire.
C'est la France de l'État-voyou.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 08 juin 2025 à 09:20
La chère amie, experte internationalement reconnue du droit de la famille, nous rappelait ce que son père, pasteur protestant divorcé, citait régulièrement :
“Il est bon de suivre sa pente, pourvu que ce soit en montant.”
Gide est-il ici hors-sujet ?
Rédigé par : Aliocha | 08 juin 2025 à 09:16
On ne cesse de dire que notre langue est fort belle, et pourquoi pas ? Parfaite. Mais elle porte le poids de l'absence du neutre. La justice et l'autorité qui doit la servir... l'arbre et la lune... ne sont ni masculin ni féminin.
Cependant, à défaut d'avoir le neutre sous la langue, nous devons avoir le neutre en tête, quand nous agissons, à part quand nous jouons à la bête à deux dos.
Certains critiquent les théories psy faisant de tout axe vertical un phallus, de tout horizon quelque renvoi à... la femme ? La langue et tant de théories antérieures ne valent pas mieux. Chacun doit être capable d'empathie et de sévérité, et agir en suivant son devoir : celui du médecin, qui se penche pour le guérir sur chacun, n'est pas celui du magistrat et singulièrement du représentant de la société.
Et en plus du neutre, voilà ce qui manque : comprendre que tout être humain doit tendre à la complétude mais n'agir que dans le sens de ce qui convient à sa situation.
Alors que la bêtise de se raccrocher à telle ou telle identité et le j'ai bien le droit de dire et me comporter n'importe quoi y compris quand je suis Président, déferle sur le monde.
Pour exemple, le soignant, le prêtre, le commerçant doivent considérer les individus, les chefs d'État et les citoyens quand ils votent, les masses humaines, et par exemple, la dangerosité musulmane, savoir l'immigration où on a innové en nous rendant le mal pour le bien : une faute impardonnable commandant la fermeture de la frontière aux candidats de cette sorte chez nous. Et rappelons que les minorités peuvent prendre le pouvoir : les chrétiens sur le dos de l'Empire romain, les sectateurs de dictature, pour les exemples les plus frappants.
L'Histoire n'est pas démocratique, et il n'y a pas pas plus de droit à la liberté qu'à des terres conquises sur la mer de perdurer sur l'océan, seulement un devoir de vigilance infini.
Rédigé par : Lodi | 08 juin 2025 à 07:05
Les racines de la délinquance des enfants d'immigrés se trouvent dans le mépris qu'inspire notre civilisation à leurs parents. Une société qui n'a quasiment plus de religion, une société sans respect pour les rôles naturels du père et de la mère, où les femmes même mariées en montrent le plus possible pour aguicher le mec. Une société où si le gamin balance son assiette parce qu'il ne trouve pas bon ce qui est dedans, la loi impose de devoir lui expliquer gentiment pourquoi ce n'est pas bien, et non exercer sur lui "une violence éducative". Et le top : une société où l'on colle ses vieux en EHPAD pour ne pas se pourrir la vie avec eux.
Imaginons ce qu'en auraient dit nos aïeux majoritairement paysans à leurs enfants s'ils avaient seulement cru cela possible. Lâchés dans une ville habitée par cette infâme racaille, ces derniers n'auraient alors eu aucun scrupule à y voler et tuer. Le curé du village leur aurait même peut-être dit : "Brûlez-les tous, Dieu triera les siens".
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 08 juin 2025 à 06:13
@ Jérôme | 07 juin 2025 à 16:55
"Il manque de places d'enfermement."
Indubitablement. Cependant, afin de remédier à cette pénurie, il conviendrait que Messeigneurs de la France périphérique cessent de jouer les chochottes indignées à chaque fois que l'on prétend bouger un caillou dans leurs bleds pourris.
Sitôt qu'il est question de construire une usine, une autoroute, voire une exploitation agricole (à la campagne ! pensez donc ! quel scandale !), ce ne sont que "collectifs" de "citoyens en colère" qui pétitionnent à qui mieux mieux sous les prétextes les plus divers : atteinte au biotope de la galinette cendrée, baisse du prix des maisons...
On en a même vu, récemment, s'organiser pour empêcher l'installation d'un... dentiste dans leur village. Alors que la même France périphérique (et la centrale aussi) se plaignent du matin au soir des "déserts médicaux". Motif : ils craignaient le dérangement. Des patients allaient stationner dans leur rue, et on peut pas laisser faire ça, vous comprenez. Le dentiste a fini par prendre ses cliques et ses claques et s'installer ailleurs.
Alors une prison, vous pensez... notte in maille baqueyarde.
En revanche, les mêmes campagnards décérébrés se tordent les mains sous prétexte que les "services publics" auraient déserté leurs hameaux.
Une prison, c'est un service public, non ?
Rhâââ ben nan : on veut un bureau de poste, une gare de chemin de fer et une maternité (pour des femmes qui font un enfant virgule quelque chose dans leur vie). Et un stade. Avec des vestiaires à 400 000 euros.
Mais pas d'usines (même pas pour fabriquer du paracétamol, dont tous les bien-pensants du "vrai peuple" avaient réclamé la "relocalisation" pendant le Covid), pas d'entreprises, pas de logements, pas de fermes de mille vaches, pas de poulaillers (il y a une pénurie d'oeufs en France, comme en Russie et comme aux États-Unis il y a peu), pas de dentistes et, bien sûr, pas de prisons !
Les Gilets jaunes dans toute leur splendeur.
______
@ Marc Ghinsberg | 07 juin 2025 à 14:22
"De drôles de barbares..."
Vous avez mal lu l'article que vous mettez vous-même en lien. Vous insinuez que ce sont des Français comme vouzémoi qui ont pillé, détruit et tué à l'occasion de la victoire du PSG. Sous prétexte que ceux que vous désignez n'auraient aucun casier judiciaire et seraient "bien intégrés" (d'après les magistrats ; qu'est-ce que ça doit être, pour ceux qui ne le sont pas !)
Mais vous omettez le critère le plus important : celui de la race. Je cite votre article.
"Voici qu’entre dans le box Aurélien, 20 ans, le crâne rasé sur les tempes, un peu de poil aux joues, au menton et au-dessus de la lèvre, selon la mode des adolescents de banlieue."
"Brahim, né en 2003 à Nanterre, a lancé lui aussi des mortiers sur les gendarmes mobiles."
"Contre Ali, un jeune Tunisien..."
Des barbares, donc, en effet. Qui agissent comme des barbares, bien que, comme le disent benoîtement les journalistes d'Actu Juridique.fr, ils soient "parfaitement intégrés".
C'est bien le problème. Même quand ils sont "parfaitement intégrés", ils ne peuvent s'empêcher d'agresser et de piller. Cet article démontre le contraire de ce que vous-même et ses auteurs tentez de lui faire dire.
Halte à l'immigration, renvoi des indésirables.
Plus exactement, employons le mot adopté par le phare de la liberté dans le monde, le pays qui s'est construit sur l'immigration, j'ai nommé les États-Unis. Parlons de déportation.
Oui oui oui, dans des wagons à bestiaux, comme les gros méchants nazis. Ou dans des avions-cargos militaires, comme en Amérique, je suis tout disposé à certains compromis. L'essentiel est de dépouiller l'ennemi de son vocabulaire en le retournant contre lui. La gauche n'est pas propriétaire du mot déportation.
À propos, savez-vous combien le gentil Noir Barack Obama, élu en raison de sa couleur de peau et de sa politique de gauche, a déporté d'immigrés illégaux ? 5,2 millions, en deux mandats.
Et le gentil Joe Biden de gauche ? 4,7 millions, en un seul mandat.
Et Donald Trump, pendant son premier mandat ? 2 millions seulement. Un crypto-gauchiste, le gros bébé orange, si vous voulez mon avis.
Quoi qu'il en soit : un autre monde est possible, comme le montrent ces chiffres pas assez diffusés dans notre belle nation aux fromages qui puent.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 07 juin 2025 à 22:22
@ elektra | 07 juin 2025 à 19:31
Je réitère.
Non seulement les jeunes magistrates partagent avec leurs collègues masculins la tyrannie actuelle de l'émotion sur la raison, mais de plus et y compris sans le vouloir délibérément, elles portent le poids de quelques siècles de culture occidentale qui font d'elles des consolatrices, des soignantes, etc.
Qu'elles soient largement majoritaires fait que ce sont elles qui donnent le ton.
Toutefois, j'aurais dû dire qu'une bonne quinzaine d'années d'exercice du métier* amène un clivage : les pragmatiques réalistes se sont rendu compte que la seule manière d'être maître de la canaille, c'est de taper fort, les autres continuent leur pleurnicheries.
*Observation valable pour les métiers de l'enseignement ; par ailleurs, en 1970, non seulement céder à l'émotion était mal vu, mais les femmes y étaient minoritaires et, si elles voulaient faire carrière, elles adoptaient un comportement copié sur celui de leurs collègues masculins.
Rédigé par : revnonausujai | 07 juin 2025 à 20:31
@ revnonausujai
"Trop faire dans le social" n'est pas lié au fait que ce sont des femmes qui exercent, mais aux temps actuels.
Ayant eu la chance de faire mes études dans un grand lycée [de filles] dans les années 1970, j'ai pu constater l'excellence des enseignantes et des femmes de la direction de ce lycée du XXe.
Ni mollesse, ni fausses excuses, ni bienveillance - au secours - mais une grande conscience professionnelle et point de facilités.
La question se pose quand même de la désertion masculine dans quantité de filières.
Pour revenir au sujet de "trop faire dans le social", n'y a-t-il pas à souligner la nouveauté qu'apporte l'importance de soi prioritairement à la nécessité sociétale ? Nouveauté portée indifféremment par les hommes et les femmes.
Quant à cette glu de bienveillance, cela ne part-il pas de celle qu'on s'octroie à soi-même et que logiquement on ne peut refuser aux autres ?
Rédigé par : elektra | 07 juin 2025 à 19:31
Je qualifierais votre billet, Monsieur Bilger, d'excellente introspection professionnelle. Mais, comme dans tous les métiers régaliens, même si une fois en retraite l'on reste proche du métier que l'on a exercé, les évolutions intervenues dans le corps dont on est issu après un certain nombre d'années sont souvent moins aisées à comprendre.
Cela vaut donc pour le corps dont vous êtes issu et j'en veux pour preuve ce passage de votre billet : "en dépit d'une impression ressentie et exprimée par beaucoup, je ne suis pas sûr que la politisation tellement invoquée des juges (malgré quelques exemples qui ont frappé l'opinion) soit la cause principale d'aberrations pénales qu'on peut résumer par le terme de laxisme."
Par ailleurs, le recrutement des magistrats tel qu'il est actuellement réalisé a pour objet d'admettre à l’École nationale de la magistrature des profils bien moins indépendants d'esprit qu'il y a quelques décennies et sans doute aussi d'écarter des profils trop à droite et donc bien plus malléables et sensibles à l'idéologie ambiante de gauche et donc plus sensibles aux idées qui rendent la société coupable des dérives des délinquants et donc de leur irresponsabilité réelle.
De fait et d'évidence, ce sont bien les dispositions de la loi pénale qui sont la première cause des dysfonctionnements de la Justice tels que perçus par les citoyens ordinaires. Mais la plupart des dispositions sur lesquelles les magistrats du Parquet comme du Siège fondent leurs décisions sont le fait d'une loi qu'ils interprètent à leur guise. Mais pour leur défense, les dispositions de la loi pénale et les sanctions pénales ont été inspirées au Législateur le plus souvent par les services de la place Vendôme qui eux sont les principaux dispensateurs de la doxa démagogique actuelle.
Si le Législateur avait la prétention de durcir les dispositions de la loi pénale, alors le Conseil d’État ou le Conseil constitutionnel, via notamment le "bloc de constitutionnalité" que ce dernier s'est créé, se chargeront de vider la loi votée de toutes les dispositions trop contraignantes. C'est ce fameux État de droit destiné à corseter toute velléité du Peuple, celui composé de citoyens, de réagir et de modifier l'état existant de notre société devenue multiculturelle sans jamais avoir obtenu pour ce faire l'assentiment dudit peuple.
Les derniers jugements intervenus montrent bien la tendance et le fait que les magistrats du Siège comme du Parquet sont devenus, même à leur corps défendant, les organes d'exécution des choix des prétendues élites qui nous gouvernent.
Aussi, votre conclusion est-elle d'une honnêteté intellectuelle scrupuleuse : "Au lieu d'opposer à ces dénaturations de la justice pénale une fermeté et un courage qui seraient validés sans le moindre doute, la haute hiérarchie judiciaire préfère se couler dans le lit d'un vague et mou soutien à l'élargissement du hiatus entre le citoyen et le magistrat. Il y a quelque chose de suicidaire dans cette entreprise qui fait perdre sur tous les tableaux : l'honneur de soi, la confiance du peuple."
À cela doit aussi être ajoutée la manière dont, par contraste, certains magistrats traitent les cas des policiers et gendarmes à l'occasion d’incidents ou accidents dans l'exécution de leurs actions régaliennes qui pendant longtemps se fondaient sur l'autorité de l’État dont ils sont les dépositaires constitutionnellement déclarés et l'exercice était résumé dans l'expression "force reste à la Loi"...
Si dans l'affaire Traoré la Justice me paraît avoir parfaitement traité le problème, dans l'affaire Nahel, les poursuites pour meurtre et une traduction du policier devant une cour d'assises me semblent montrer de la part d'un certain nombre de magistrats la perte du sens et de l'exercice concret de l'autorité régalienne de l’État.
Pour résumer, on ne peut que conclure que les cas d'usage de armes, qui résultent nécessairement d'une action volontaire ou même involontaire du policier ou du gendarme, sont à présent assimilés à une volonté de tuer et donc sont qualifiés meurtres.
C'est la négation même du droit d'usage des armes conféré par les textes aux représentants de la Loi. Ce qui conduit les policiers ou les gendarmes placés dans une telle situation à n'être que des accusés poursuivis de manière plus dure encore que les narcotrafiquants faisant usage illégal d'armes détenues illégalement. Un comble !
Si l'on rapproche ce type de faits de ceux commis contre les forces de l'ordre à Sainte-Soline ou au cours des récentes ou précédentes émeutes qui sont des attaques concertées et collectives avec des armes par destination qui ont fait de nombreux blessés graves, l'on perçoit que la défense de la société qui est l'essence de l'action des forces de l'ordre comme des magistrats dans l'exercice de leurs fonctions régaliennes n'est plus la préoccupation d'une part de plus en plus grande de magistrats sur un fond d'idéologie qui porte un atteinte grave à l'autorité de l'État.
Alors, Monsieur Bilger, pour faire suite au titre de ce billet, je conclurai que les préoccupations sociales de nos magistrats sapent effectivement et directement l'autorité de l'État qu'il leur appartient pourtant de défendre !
Rédigé par : Robert | 07 juin 2025 à 18:49
Il manque de places d'enfermement. C'est en gros la seule constatation qui vaille. Le reste...
Les juges sont globalement loin d'être laxistes. Mais condamner et ne pas pouvoir appliquer la sanction...
Par ailleurs il est nécessaire, once more, d'enfermer dans de bonnes conditions sanitaires tout en étant intraitable sur les portables, les jeux, la fumette... tout ça, interdit.
Lever 6H00, petit-dej, boulot 7H30 - 12H30, repas, étude 14H00 - 17H00, sport 17H30 19H00, repas 19H30, quartier libre en cellulu, lecture, branlette... extinction des feux 22H00.
Des caméras dans tous les secteurs communs. Si un détenu s'en prend à un gardien ce dernier peut le défoncer, sans autre forme de procès, mais sur le coup, pas de cellule de torture. Bref, une vie réglée, dure mais enrichissante.
Rédigé par : Jérôme | 07 juin 2025 à 16:55
66 % des magistrats sont de sexe féminin et 80 % des élèves actuels de l'ENM aussi.
Il y a bien sûr des magistrates qui sont des exemples de rigueur et de distanciation vis-à-vis des causes qu'elles ont à connaître mais ce n'est pas la loi du genre, tant au civil qu'au pénal. Compassion et maternage supplantent équité et application de la loi, quand ce n'est pas parti pris !
Quant au déclassement social évoqué par notre hôte, il n'est pas propre à la magistrature mais touche aussi d'autres professions féminisées à outrance.
Au fait, qui a dit parité, un homme, une femme et chabadabada ?
Rédigé par : revnonausujai | 07 juin 2025 à 16:52
Un excellent avocat du XXe siècle, disparu, avait publié sa plaidoirie dans un célèbre procès, en 1998. Lecture instructive. De nombreux bonheurs d'expression. Pas une seule faute de français. Mais, p. 182, on lit : « Une lettre est rédigée à l'intention de l'intendant de police. » Las ! Il fallait « à l'attention de » et non pas « à l'intention de ». En effet, « à l'attention de » est une formule administrative précisant le destinataire d'une communication ou d'un envoi. Exemple : « À l'attention de monsieur le préfet ».
Rédigé par : Patrice Charoulet | 07 juin 2025 à 14:32
De drôles de barbares…
https://www.actu-juridique.fr/penal/victoire-du-psg-quatre-emeutiers-ont-deja-ete-juges-hier-en-comparution-immediate-a-paris/
Rédigé par : Marc Ghinsberg | 07 juin 2025 à 14:22
@ Achille | 06 juin 2025 à 17:57
"« La prison comme mesure de rétorsion a montré qu'elle est sans aucun effet sur leur comportement"
Quelle prison ? Celle avec des cellules transformées en épicerie ? Avec des occupants pouvant avoir leurs portables ? Des cours de promenades transformées en aires de jeux ?
Des éducateurs ? Certes, mais alors pour leur apprendre à manier pioche, pelle et barre à mine. Vous voyez, rien de bouleversant, des millions de citoyens au casier vierge le pratiquent quotidiennement. Au village nous manquons de cantonniers.
Quand je vois mon copain Bayrou avec d'autres ministres revisiter nos "quartiers sensibles" afin de se pencher sur leurs "malheurs", comment dire... ça va mal finir…
Rédigé par : hameau dans les nuages | 07 juin 2025 à 12:33
@ Achille | 06 juin 2025 à 17:57
Facile de tenir ce langage quand on est bien peinard dans son coin à ne voir de la violence et de la crapulerie que ce qui est montré à la télé.
Que du voyeurisme malsain et trop souvent partisan gauchiste bobo etc. Totalement déconnecté de la réalité de ceux qui doivent de jour en jour et sans répit se résigner à la subir, jusqu'à voir leur vie empoisonnée à longueur d'années et jusqu'au pied de leur immeuble, au seuil des écoles, quand ce n'est pas à l'intérieur, dans les rues où l'on doit raser les murs, les couloirs du métro (comme j'en ai fait les frais il y a quinze jours) par des racailles qui selon vous n'auraient pas eu de chance !
Rédigé par : Axelle D | 07 juin 2025 à 11:05
Une réponse pénale n'est certes pas la seule et unique solution pour endiguer la violence qui gangrène notre société mais une absence de sanctions ou une trop grande mansuétude dans le choix de celles-ci, ce qui revient finalement au même, constitue une erreur grave et contre-productive.
Afficher une absence totale de fermeté, c'est pour la justice faire preuve de faiblesse, manquer à ses devoirs et inciter par conséquent ces voyous à persévérer puisqu'ils peuvent compter sur la bienveillance de cette même justice à leur égard.
Quelle est cette justice qui, tenue de protéger le citoyen honnête en faisant respecter la loi et la lettre de la loi, la rend finalement davantage au nom des propres convictions morales et politiques de ses juges ?
Comment s'étonner alors que ce même citoyen s'y perde, n'y comprenne plus rien et qu'il finisse par douter de la justice sur laquelle ironisait Montaigne au point de la comparer à « cette mer flottante des opinions d'un peuple ou d'un prince, signe que c'est une marque aussi douteuse que le reste ».
Rédigé par : Michel Deluré | 07 juin 2025 à 10:38
@ Achille | 06 juin 2025 à 17:57
« La prison comme mesure de rétorsion a montré qu'elle est sans aucun effet sur leur comportement. Ils en sortent souvent encore plus désocialisés que lorsqu’ils y étaient entrés du fait des véritables barbares qu’ils sont amenés à côtoyer. »
Le problème est que dans de nombreux cas ces barbares n'ont plus rien à apprendre et ont déjà commis avant d'avoir l'âge d'aller en prison des actes criminels qui en d'autres temps leur auraient valu la réclusion à perpétuité voire l'échafaud.
Rédigé par : Exilé | 07 juin 2025 à 10:04
« Les polémiques de ces derniers jours, qui ont trouvé un écho médiatique fort sur le plateau de Pascal Praud (CNews), m'ont fait réfléchir sur une donnée qu'on oublie trop souvent - moi le premier - pour expliquer les discordances judiciaires entre la sévérité qu'on attendrait et la faiblesse de certains jugements. » (PB)
Les polémiques vont bon train sur le plateau de l’Heure des pros en ce moment. Il est vrai que la situation s’y prête à merveille.
Notre hôte défend avec courage et abnégation sa corporation, même s’il n’en est pas récompensé par ses anciens confrères et que les gens de droite ne sont pas vraiment réceptifs aux explications alambiquées données par les juristes sur les jugements trop cléments envers les "barbares".
Mais un autre sujet brûlant semble créer une certaine agitation sur le plateau. C’est ce que sont en train de devenir les États-Unis avec Donald Trump au pouvoir.
J’en veux pour preuve ce petit échange entre Pascal Praud et Eugénie Bastié.
En fait chez Pascal Praud (le trumpiste indécrottable) on a le droit de donner son avis, mais à condition d'être d'accord avec lui, sinon vous ne pouvez plus en placer une.
Eugénie Bastié en a fait les frais encore dernièrement et je ne pense pas que Philippe Bilger qui a souvent eu des échanges musclés avec PP me contredira. :)
Rédigé par : Achille | 07 juin 2025 à 07:56
Quelle éducation ont reçue les dits barbares ?
Jadis, les bonnes manières tenaient lieu de loi à la maison, et le martinet ou la fessée sanctionnaient le moindre écart. À l'école, la journée commençait par la leçon de morale, et l'instituteur distribuait à l'occasion la claque, la tirée d'oreille ou le terrible pincement de la joue. Il y avait encore peu de différence entre l'école de Charlemagne et celle de la République.
À l'extérieur, le gamin qui se faisait prendre à voler dans un grand magasin se prenait une raclée au commissariat. Plus tard, le service militaire parachevait le tout, sachant en outre que de par le baptême, l'âme était habitée par la crainte de fauter - enfin, du moins pour la minorité qui pouvait faire le tri entre réelité et réalité - subtilité perdue depuis longtemps.
Aujourd'hui, ceux qui ont tout détruit jugent ceux qu'ils ont engendré, et ils n'osent pas mettre en prison car de quelle prison parlons-nous ?
La prison monastique où le condamné, seul sur sa paille et parfois enchaîné, n'entend de l'extérieur que les offices par un canal auditif aménagé dans les murs, ainsi que le chapelain son confesseur, dans l'attente du jour où celui-ci verra enfin une aura claire qui permettra de le libérer ? Cette prison idéale, on ne sait même pas qu'elle a existé, et on ne voudrait pas le savoir.
Alors le jeune délinquant, à supposer qu'il ne se fasse pas sodomiser dans des prisons surpeuplées en guise d'initiation, sera éduqué par les grands frères et en ressortira fier d'être un homme, car on n'est un homme que lorsqu'on a été en prison. Quant à son avenir, il sera assuré au sein d'une bande.
Alors, je ne tape pas sur le juge trop clément.
Ayons d'abord le courage de dénoncer la décadence de notre civilisation et ceux qui en sont responsables : la pègre des fonctionnaires inutiles et bandits de comités, hauts commissariats, agences, observatoires etc. etc. et associations subventionnées de copains et frères qui commettent au quotidien un hold-up sur les caisses du pays, notre caisse.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 07 juin 2025 à 06:31
Naufrage intellectuel habituel de Monsieur Bilger en direct chez Praud par corporatisme judiciaire.
C'est un pitoyable running gag.
Rédigé par : Vive la France ! | 07 juin 2025 à 04:54
Il n'y a pas que la magistrature qui fait trop dans le social et succombe à l'idéologie de la lutte des classes. C'est toute la société qui est dans ce cas. Et ce n'est pas non plus en raison d'un sentiment de déclassement.
J'écoute régulièrement BFM Business, donc, à en croire la rumeur publique, une radio "ultra-libérale" possédée par un "milliardaire". Elle donne la parole, de façon disproportionnée, à des gens qui sont au sommet de l'échelle sociale : personnes riches ou du moins vivant dans l'aisance, chefs d'entreprises importantes, responsables de fonds d'investissement, anciens banquiers centraux, économistes renommés à la tête d'institutions prestigieuses, etc.
Eh bien la grande majorité de ces gens-là "font dans le social" et diffusent l'idéologie de la lutte des classes, même s'ils ne le disent pas de cette façon.
Leur discours est communiste, même s'il est modéré par un certain réalisme économique : les pauvres sont des pauvres victimes, il faut trouver les coupables, c'est la faute des riches, il faut "redistribuer" la richesse et c'est à l'État de le faire, notre "modèle social" doit être préservé à tout prix même s'il faut changer quelques pièces et passer un petit coup de polish dessus.
Les riches se sentent obligés de s'excuser d'être riches, et pour cela ils doivent redoubler de marxisme.
Pour mettre fin à cette situation déplorable, il faudrait commencer par modifier l'article premier de la constitution de la Frônce dont a bien voulu nous faire don l'immense général de Gôl : "La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale."
Sociale ? Ça veut dire quoi, sociale ? Soit ça veut dire que la France forme une société, c'est à dire que ses membres entretiennent entre eux de multiples relations qu'ils n'entretiennent pas, mettons, avec les Papous de Nouvelle-Guinée ; et dans ce cas, c'est un truisme, un enfoncement de porte ouverte, un déchet verbal dont on voit mal pourquoi il figurerait dans un si auguste texte.
Soit ça veut dire que la France est une nation socialiste, c'est à dire communiste, ce qui est, en effet, confirmé par la moindre observation marquée au coin de l'honnêteté intellectuelle la plus élémentaire - comme celle que vous venez de faire au sujet de la magistrature.
Et alors, il convient que les Français se lèvent comme un seul homme en réclamant la suppression de cet article répugnant, au motif que le communisme est quelque chose de détestable.
Avant d'exiger la destruction du socialisme réel dans un seul pays : mise en concurrence de la Sécurité sociale avec le privé, privatisation massive de l'éducation, etc.
Ou alors, il faut qu'ils disent : mais si, on veut le communisme, c'est ça qui nous fait bicher et c'est la plus belle invention de l'humanité depuis la mousse au chocolat.
Mais entre les deux, ça ne va pas le faire. Il y a quelqu'un qui nous prend pour des imbéciles. En fait, chaque Français prend les autres pour des imbéciles. Ça va être compliqué de "faire société" de cette façon, comme disent les cuistres dans une expression qui fait irrésistiblement penser à certaine fonction naturelle.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 06 juin 2025 à 22:41
L'élite et la racaille ont toujours fait bon ménage. Le problème est que ça commence à se voir. Et surtout, grand classique, on compte sur le reste de la population pour payer les pots cassés. Quand allons-nous faire payer les casseurs avec bien sûr, un passage obligé en taule tant que l'ardoise n'est pas remboursée intégralement ? Tu casses, tu payes.
Rédigé par : Jove | 06 juin 2025 à 18:29
« Même si, sur ce plan, il était évident qu'on ne pouvait juger les infractions accomplies sans tenir compte de la personnalité de leurs auteurs. » (PB)
Le terme de personnalité me paraît bien surfait quand on sait que ces jeunes n’en ont aucune, dans la mesure où celle-ci est formatée dès le plus jeune âge par les sites séditieux des réseaux sociaux et surtout par les caïds des quartiers qui profitent de leur indigence intellectuelle.
Difficile en effet, de ne pas avoir un peu de compassion voire de pitié pour ces "sauvageons" à qui l’on n’a donné aucun repère social et qui sont livrés à eux-mêmes ou pire à des gens qui exploitent leur manque de maturité à des fins criminelles.
La prison comme mesure de rétorsion a montré qu'elle est sans aucun effet sur leur comportement. Ils en sortent souvent encore plus désocialisés que lorsqu’ils y étaient entrés du fait des véritables barbares qu’ils sont amenés à côtoyer.
L’insertion sociale ne peut passer que par des centres de rééducation avec des éducateurs formés pour les réinsérer dans la société.
Mais combien existe-t-il de ce genre d’établissements en France pour s’occuper d’eux ?
À une certaine époque il existait bien des "maisons de correction" mais il semble qu'elles aient disparu en même temps que les "maisons closes".
Rédigé par : Achille | 06 juin 2025 à 17:57
Il n'est pas tout à fait vrai que la magistrature fait dans le social, elle ferait plutôt avec l'opportunité glissante.
Discuter une tendance à arrondir les angles, remettre en cause les appartenances sociales, flatter les particularismes agressifs au bénéfice de peines irréalistes, laisser penser que le juge "Jte jure mon frère, jl'ai niqué", tout ça relève tout de même d'un état de la société en perte de repères.
Banal, élémentaire, mais l'agressivité vénéneuse des fonctionnaires, leur tranquille insulte aux nécessités par leur calme indifférent face aux contraintes actuelles, leur malléabilité aux idées politiques les plus sottes et surtout leur molle indifférence, leur pointillisme thérapeutique, leur tranquillité égoïste face aux tensions, pousse les juges, contaminés, à considérer toutes ces transgressions qui abîment la vie comme des vétilles, par rapport à leur noblesse de pensée et à leur mission : empêcher Carthage de brûler.
Ce ne sont pas de mauvaises gens, seulement un peu effacés, quand une décision politique leur a imposé un garde des Sceaux flamboyant et si clairvoyant qu'on aurait pu croire que le soleil d'Austerlitz brillait à nouveau sur les champs de bataille judiciaire. Ce ne fut pas Waterloo, mais ce ne fut pas non plus Verdun.
Enfin, ces braves gens ont tant d'aigrefins à juger, de politiques stipendiés, de ministres à la ramasse, de chefs de chiourme vendus et revendus dans la journée à des marchands chinois, qu'ils sont tout ébaubis de rencontrer encore des jeans déchirés et des "wouaiiss, msieuljug" et s'en débarrassent auprès de services sociaux à la parole sévère mais aux moyens maigrichons.
Les prisons ? Chalandon doit s'en retourner dans sa tombe qui a cumulé brillamment les affaires, le fonctionnariat et la politique : le Français au sommet du Top 50, à mon sens, une pointure au-dessus de Moretti car il a fait quelque chose, il a construit, Moretti a eu envie, mais............
Non, je crois les magistrats bien dans leur rôle. Le problème, ce n'est pas eux qui créent le charivari, c'est le directeur du théâtre qui a engagé des accessoiristes incompétents et des décorateurs sans talent.
Et pour en revenir aux histoires de la magistrature : quid de Paul Didier ? Rebelle publiquement, éloigné, radié, emprisonné, réinscrit, refusant les plus grands honneurs, mais jouant sur la flagrance pour acquitter Duclos, malgré l'ignominie du PC en 1940. On peut penser aux arrêts de cours administratives qui font bondir journalistes et public, faute de savoir lire les textes. Ne parlons pas des journalistes, laissons-les à Dati.
Didier ? Un juge comme il y en a. Beaucoup. Partout en France.
Rédigé par : genau | 06 juin 2025 à 17:25
Si je comprends bien la thèse exposée dans ce billet, le laxisme reproché aux juges dans les peines prononcées à la suite des actes commis lors de la célébration de la victoire du PSG proviendrait, au moins pour partie, d’une trop forte sensibilité des magistrats aux déterminants sociaux, celle-ci trouvant son origine dans le sentiment de déclassement social que les juges éprouveraient eux-mêmes.
Explication audacieuse voire séduisante qui reposerait sur un raisonnement dialectique dans lequel les conditions sociales des prévenus feraient écho au déclassement social de ceux qui ont la charge de déterminer leur culpabilité éventuelle et les peines qu’ils auraient à subir.
Reste, pour briser ce cercle vicieux, à prendre les mesures qui permettraient aux magistrats de récupérer la considération sociale dont il bénéficiaient jadis. Certains vont vous taxer, une fois de plus, de corporatisme…
Rédigé par : Marc Ghinsberg | 06 juin 2025 à 14:10
« Notamment je songe à un éducateur spécialisé impliqué dans ces transgressions et qui probablement retrouvera cette fonction pour laquelle à l'évidence il était si peu fait ! » (PB)
Constatation qui s'applique probablement aussi hélas à une grande partie des membres du corps enseignant, du fait de sa politisation malsaine et dévoyée et qui ne sont en rien comparables aux « Hussards noirs de la République » historiques quoique nous ayons pu penser de leur dogmatisme rigide mais qui s'efforçaient de ne pas être seulement des enseignants mais aussi des exemples.
Rédigé par : Exilé | 06 juin 2025 à 13:50
Parfaitement d'accord avec cette analyse.
On est loin des anciens magistrats qui avaient du courage et ne cédaient à aucune pression politique, médiatique, ou autre...
Mon père, ancien avocat général à la Cour de cassation, en faisait partie. Il est décédé il y a 35 ans, à l'âge de 50 ans. De dépression je pense.
Rédigé par : Guyot | 06 juin 2025 à 13:41