Avant la mise en ligne ce dimanche 12 mars de "Bilger les soumet à la question" avec Jean-Jacques Bourdin, je m'autorise quelques humeurs qui ne mériteraient pas un billet à elles seules mais peuvent intéresser ceux qui sont sensibles à tout ce qu'une certaine forme de modernité a de ridicule, voire de dévoyé.
Le ridicule de ces accolades et de ces embrassades surjouées entre chefs d'Etat quand seuls les rapports de force comptent.
Le ridicule de ceux qui s'indignent des conséquences quand ils ont laissé prospérer les causes.
Le ridicule de ces journalistes qui animent mais ne savent pas questionner ou qui, questionnant, se prennent pour leurs invités.
Le ridicule de cette jeunesse tellement politisée qu'elle est plus préoccupée de sa retraite à venir que de son destin actif d'aujourd'hui.
Le ridicule de ces militants qui le demeurent à l'Assemblée nationale ou de ces députés tellement soucieux d'être présentables qu'on ne les entend jamais.
Le ridicule de ces apparences négligées pour complaire au peuple alors que ce dernier veut de la part de tous ses représentants, du plus bas au plus haut, de la tenue et de la dignité.
Le ridicule de ces massacreurs de la langue française qui abusent des "quelque part" et ignorent les règles des accords avec les auxiliaires avoir et être.
Le ridicule de ces critiques littéraires qui font passer leurs copains pour des génies et oublient de vanter les très rares qui existent.
Le ridicule de ces acteurs qu'on contraint à penser et à nous faire la leçon alors qu'ils ne savent que jouer : c'est déjà beaucoup.
Le ridicule de ces juges qui sont tellement persuadés que la société est coupable qu'ils en oublient les vrais, prévenus ou accusés.
Le ridicule de ces avocats médiocres qui viennent se glisser médiatiquement dans l'ombre des talentueux pour bénéficier par contagion de leur aura. Mais les audiences et les plaidoiries sont implacables !
Le ridicule de ces personnalités en tous genres, convaincues qu'il suffit d'être dans le vent progressiste pour être remarquables.
Le ridicule de ces intellectuels et essayistes surestimés qui font croire, par leur mine grave, qu'ils disent quelque chose d'essentiel quand ils ne profèrent que des banalités.
Le ridicule du genre sexuel devenu un critère de compétence et et de qualité : parce que lesbienne ou homosexuel, on serait forcément un brillant politique ? Pourtant il y a même des hétéro valables !
Le ridicule de ces multiples dénonciations qui, parce qu'elles émanent d'une femme, devraient être nécessairement crues sur parole. Reste pourtant ce petit moment capital de la preuve...
Le ridicule de ces prétendus adeptes de la liberté d'expression mais qui ne la souhaitent que pour ceux qui pensent comme eux.
Le ridicule des gens de pouvoir qui ont le mépris tellement facile qu'ils ne répondent à rien de ce qu'on leur adresse.
Le ridicule de ceux qui crachent sur les milliardaires et qui auraient été bien incapables d'avoir le millième de leur intelligence, de leur énergie et de leur activité.
Le ridicule de ceux qui prennent la dérision ou la vulgarité pour de l'esprit.
Le ridicule de ces "coachs" qui voudraient nous dispenser de notre liberté de penser, de vivre, d'aimer, de souffrir et de parler par nous-mêmes.
Le ridicule de ces jurys littéraires où tout est plié d'avance parce qu'il serait trop fatigant de juger en connaissance de cause.
Le ridicule de ceux qui ne savent que détester sans admirer jamais, que flatter sans dire la vérité jamais.
Le ridicule de prendre l'existence pour une comédie quand elle est trop souvent une tragédie.
Le ridicule de dénoncer les ridicules des autres sans se contempler soi-même.
Le ridicule de n'avoir jamais le sens du ridicule.
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