Il y a eu l'indépassable campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 et nous avons maintenant en 2025 la renaissance d'une droite authentique (avec, pour définition essentielle, de n'être plus gangrenée par une mauvaise conscience instillée par la gauche) grâce à Bruno Retailleau (BR).
Pour l'un, de formidables espérances déçues partiellement par le quinquennat. Pour l'autre, une résolution et une action tellement attendues qu'elles l'ont placé très vite en tête des sondages.
On me pardonnera ce nouveau billet consacré au ministre de l'Intérieur : je ne fais pas l'actualité, c'est elle qui fait mon blog.
BR, chaque jour un peu plus percutant, sûr de sa vision - et déjà de quelques résultats - de la droite, a précisé que "le temps n'est plus à l'eau tiède". Ce qui ne signifie pas qu'il faille s'abandonner à une eau sans intelligence.
Si je devais donner un exemple de la constance de la pensée politique, sociale et culturelle de BR, je demanderais à tous ceux qui n'ont pas connu le parcours du sénateur, puis du ministre, dorénavant du candidat à la présidence des Républicains, d'écouter mon "Philippe Bilger... les soumet à la question" en date du 23 juin 2020. BR démontre une adhésion et une fidélité permanentes à une droite "patriote et populaire", avec une prise de conscience précoce de l'importance du combat culturel. Au fond, reprendre à la gauche des notions, des concepts, des principes qu'elle s'est abusivement appropriés, au fil du temps et de l'Histoire.
Tout serait à citer dans ce dialogue du Parisien où BR précise les raisons, pourtant évidentes, de sa confrontation à venir avec Laurent Wauquiez et répond par avance à quelques critiques.
Crédits : LP/ Jean-Baptiste Quentin
L'idée qu'il y aurait eu un "deal" entre les deux est balayée aisément. LW était si peu préoccupé par la refondation du parti qu'à un certain moment il était prêt à l'oublier pour devenir ministre.
Ce n'est pas créer une guerre fratricide que de tenir à porter la voix d'une droite à la fois libre, inventive et morale, de la vouloir attachée au lien nécessaire entre les idées et les mots et aux actes pour les concrétiser, de la savoir impuissante si des tempéraments et des caractères n'assument pas ce qu'elle doit avoir d'exigeant et d'exemplaire pour la sauvegarde de notre pays.
En gros, le spécialiste des refus d'obstacles et des coups fourrés et, en face, une austérité intègre et véridique quoi qu'il en coûte. Si BR n'est pas élu pour présider, son destin et son futur seront scellés pour le pire par LW.
J'apprécie la démarche du ministre qui d'une certaine manière s'inscrit dans un conseil prodigué par Nicolas Sarkozy : la droite doit s'élargir le plus possible, des gens de gauche séduits - il y en a et ce n'est pas l'entretien de Jean-Luc Mélenchon dans La Tribune Dimanche qui les fera revenir - aux macronistes et aux droites plus extrêmes. Il n'est pas indifférent que le Rassemblement national s'en prenne presque exclusivement à BR, comme s'il avait compris qu'il y avait là un adversaire bien plus dangereux que s'il se consacrait exclusivement à la sécurité.
BR prend la peine également de répliquer à un grief trop entendu : il ne serait qu'un homme du verbe. D'une part il énonce les résultats qu'il a déjà obtenus et d'autre part je rappelle qu'il ne dispose pas de tous les pouvoirs, qu'il est contraint de solliciter l'énergie et le volontarisme des autres, par exemple ceux du président (par exemple dans les rapports avec l'Algérie), jamais acquis.
Je voudrais terminer par la crainte la plus ridicule quand on a la chance de pouvoir observer, comme moi, tout ce qu'il accomplit sur le plan politique et ses réactions quand il est sollicité par ailleurs. Je déteste, dans la classe politique, dans les médias, dans ma vie personnelle, les lents, les absents, les négligents, ceux qui ne répondent jamais. Pour moi, où que ce soit, par qui que ce soit, c'est de la grossièreté. Avec BR, je le répète, je n'ai pu qu'admirer l'inverse : une réactivité sans pareille.
Ministre et président de LR ne sera pas un jeu d'avant. BR non seulement ne sera pas dépassé mais fera servir chacune de ces deux missions au soutien de l'autre.
Dix-huit ans après Nicolas Sarkozy, la droite fière et intelligente est de retour. Pas en promesse, en vrai.
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